MANUEL GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PBIMAIRE - INRP
MANUEL GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PBIMAIRE - INRP
MANUEL GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PBIMAIRE - INRP
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
54 <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> PRIMAIRE 8 Oct. 32<br />
Pour l'éducation nouvelle.<br />
LE CONGRÈS <strong>DE</strong> NICE<br />
II semblait que ce fût<br />
une gageure, une<br />
double gageure ! D'une<br />
part, organiser un grand<br />
Congrès International, en<br />
cette période de vie chère,<br />
de crise économique, où<br />
les États les plus atteints<br />
découragent soigneusement<br />
cet exode des capitaux<br />
que représentent les<br />
Mlle ANGLES<br />
voyages à l'étranger;<br />
d'autre part, inviter les<br />
gens à venir travailler,, dans ce cadre de fête,<br />
de « dolce farniente », qu'est la région niçoise,<br />
et cela, au mois d'août, par ces jours canicu-<br />
Jlires, où le semi-nudisme, au bord de la mer,<br />
semble représenter le maximum possible d'activité<br />
humaine !...<br />
L'Éducation Nouvelle a joué la partie et<br />
l'a gagnée brillamment. Cinquante-deux nations<br />
ont répondu à son appel. 1600 congressistes<br />
ont pris le chemin de Nice. Et, s'ils<br />
étaient nombreux aux fêtes et promenades,<br />
ils se retrouvaient non moins fidèlement aux<br />
conférences, cours et démonstrations, dont le<br />
Congrès ne s'est pas montré avare ! Au<br />
lycée du Parc Impérial, au Palais de la<br />
Méditerranée, on travaillait le matin, on<br />
travaillait l'après-midi, et c'est souvent entre<br />
onze heures et minuit que se terminaient les<br />
séances du soir. Songez que plus de 200 orateurs<br />
s'étaient annoncés. Sur cette liste<br />
figuraient, avec M. Langevin, des maîtres<br />
de la science; avec Mme Montessori, IPS<br />
grands noms de la pédagogie moderne; le<br />
ministre de l'Éducation nationale française<br />
s'y retrouvait avec son anoien collègue de<br />
Prusse. Autour de ces personnages de premier<br />
plan, chercheurs et praticiens, à tous les<br />
degrés de l'échelle universitaire, venus du<br />
Japon, de l'Inde ou de la Chine, des bords du<br />
Tanganyika et du Cap, du Canada, du Brésil,<br />
en passant par les États-Unis, sans parler des<br />
diverses contrées de la vieille Europe, apportaient<br />
tous, sinon des découvertes éclatantes,<br />
du moins, en toute bonne foi, le résultat de<br />
leurs texpériences, leur modeste contribution<br />
à l'étude du problème central du Congrès :<br />
« l'Éducation dans ses rapports avec Y Evolution<br />
sociale ».<br />
Bonne foi, je veux reprendre cette expression.<br />
Bonne foi, belle humeur, simplicité<br />
familiale, c'est ce qui, avec une conviction<br />
confiante et optimiste, me paraît caractériser<br />
surtout cette vaste rencontre d'éducateurs.<br />
La veille, on ne se connaissait pas; dès le'<br />
second jour, on se sentait « en amitié », à cause<br />
d'une même préoccupation, ressentie avec la<br />
même ferveur : le souci du mieux-être de<br />
l'enfance ! Un détail significatif : les séances<br />
du soir s'ouvraient par des chants exécutés<br />
en commun. " Community singing ", disait le<br />
programme. Et, d'avoir chanté ensemble,]<br />
que bien, que mal, mais de tout cœur, hymnes<br />
anglais, lieder allemands, chants populaires j<br />
de France ou d'ailleurs, l'auditoire devenait, en<br />
effet, une « communauté ».<br />
RATIQUEMENT, à quoi ont abouti ces]<br />
P quinze journées de travail collectif ? Le i<br />
thème du Congrès était évidemment beaucoup<br />
trop important, trop vital, pour qu'on<br />
pût espérer, en un laps de temps aussi court, j<br />
aboutir à des solutions précises, d'un caractère<br />
définitif.<br />
Une Foire aux Idées, l'a, dès le premier<br />
jour, baptisé M. Langevin. Ce fut bien là<br />
l'impression générale, en présence des innombrables<br />
communications de détail, alternant<br />
avec les imposants exposés magistraux; en<br />
présence, aussi, des affirmations parfois contradictoires,<br />
au moins eri apparence, • qui se<br />
succédaient. M. Piéron et M. Wallon ne nous<br />
ont-ils pas démontré, avec un égal bonheur,<br />
avec des arguments de même richesse, l'un,<br />
que, si la Corrélation professionnelle nous conduit<br />
sur des chemins divergents, la culture<br />
générale nous permet de nous retrouver,<br />
en profondeur, sur un terrain commun;<br />
l'autre, que, si nous nous distinguons les<br />
uns des autres par la culture générale, grâce<br />
à une préparation professionnelle mieux coinprise,<br />
le grand problème de l'Éducation<br />
pourra se renouveler, de façon à mettre en<br />
relief le fonds commun de toute l'activité<br />
humaine ?<br />
Le très grand intérêt de ces recherches<br />
collectives, de ces confrontations, fut donc<br />
de remuer beaucoup d'idées, d'ouvrir des<br />
perspectives, de poser des problèmes. Beste<br />
maintenant à filtrer les résultats atteints par<br />
ce premier brassage général. Distinguer les<br />
pseudo-problèmes des véritables sujets<br />
d'études; laisser tomber ceux-là, serrer de<br />
plus près ceux-ci, en préciser les données, les I<br />
remettre en chantier. Cette discrimination<br />
soigneusement faite, et les recherches complémentaires<br />
méthodiquement conduites, sans<br />
doute pourra-t-on, aux prochaines rencontres,<br />
en 1935, mettre au clair les solutions sûres,<br />
dont chacun tirera des applications utiles dans<br />
NOUVEAUTÉ. GABETet GILLARD. VocabuIaireelMéthode d'orthog. eîmô$n. 6h