MANUEL GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PBIMAIRE - INRP

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10 PHYSIQUE EXPÉRIMENTALE : COURS COMPLEMENTAIRE 8 Oct. 32 Dilatation des liquides. Matériel. — 1° Ballon en verre do 500 cm® surmonté d'un tube fin (schéma I), rempli d'eau colorée jusqu'à a. — 2° Un tube en verre A et un autre tube B de même capacité en aluminium contiennent de l'alcool coloré et sont surmontés chacun d'un tube très fin avec repère, schéma II.— 3° Grand cristallisoir, eau chaude.—4° Alcool coloré, mercure. — 5° Gros tube en aluminium, 3 cm do lillalaiion, du. vase - I Alcool oa meram }crrg>» aUimininqp \ 0 M / II Alcool diamètre et 9 à 10 cm de hauteur, surmonté d'un thermomètre et d'un tube fin (schéma III) avec bande graduée en demi-centimètres collée au tube rempli d'alcool. — 0° Une éprouvette contenant 3 liquides de densités différentes et non miscibles. — 7° Un tube à essais contenant de l'alcool; dans ce tube plongent 2 thermomètres, l'un, le réservoir tout au fond ; l'autre, le réservoir à la partie supérieure de l'alcool. I. Plan. — a) Les liquides se dilatent sous l'action de la chaleur. OSERVATIONS. — Prenons l'appareil représenté par le schéma I; assurons-nous que le niveau du liquide coïncide exactement avec le repère a. Plongeons-le dans l'eau chaude du cristallisoir. 1° Le niveau descend en b. — 2°, Il remonte au repère, le dépasse et arrive en c. Pourquoi le liquide est-il descendu? Pourquoi, la dilatation du vase étant en avance sur celle du liquide, le niveau de celui-ci remonte-t-il aussi rapidement ? CONCLUSION.—Les liquides se dilatent plus que les solides. DISCUSSION. — Le volume compris entre a et b ne représente donc pas la dilatation exacte du liquide, c'est sa dilalalion apparente. La dilatation exacte, appelée dilalalion absolue, est égale à la somme de la dilatation apparente et de la dilatation du va$e. b) La dilatation apparente d'un liquide dépend : 1° de la nature du liquide, 2° de la nature du vase. Expérience I. — Plonger 2 tubes de verre comme celui de la figure II dans l'eau chaude; l'un contient du mercure, l'autre le même volume d'alcool. Le niveau de l'alcool est rapidement plus élevé que celui du mercure. Expérience II. — Plonger un tube de verre A et un tube d'aluminium B (schéma II) contenant tous deux le même volume d'alcool dans l'eau chaude. OBSERVATIONS. — Dans cette expérience, on sa heurte à une difficulté; à cause de la bonne conductibilité de l'aluminium, le liquide de B s'échaulTo plus rapidement que celui de A et le niveau monte plus vite en B qu'en A au début de l'expérience; mais quand les 2 liquides sont à la même température, le niveau est plus élevé en A qu'en B. CONCLUSIONS.—a) Mêmes liquides, même volume; b) la différence des phénomènes provient donc do la nature de la matière des vases employés. Donc : Dos liquides différents ont des dilatations absolues différentes. Un même liquide a des dilatations apparentes qui dépendent du vase qui le contient. DÉFINITION. — Le coefficient de dilalalion absolue d'un liquide est te nombre qui mesure la dilalalion absolue de l'unité de volume pour une élévation de température de 1°. Expérience III. — Cette définition exige que la dilatation soit proportionnelle à l'élévation de température. Plongeons l'appareil représenté par le schéma III dans l'eau chaude, mais dont la température ne dépasse pas 70°; on fait les constatations suivantes: Degrés du thermomètre Division de la bande 18" I 19 2 20 3 21 4 22 5 Donc la dilalalion apparente de l'alcool est régulière; on dit qu'elle est proportionnelle à l'élévation de température; pour la dilatation cubique des solides, il en est de même; nous en concluons que la dilalalion absolue d'un liquide est directement proportionnelle à l'élévation de température. c) Conséquence des remarques précédentes: Densité. — Problème. — La densité du mercure à0°est 13,59,quelle est sa densité à 300°? Coefficient de dilatation 0,00018. 13 kg 59 représentent la masse de 1 dm 3 de mercure à 0°; à 300° cette masse de mercure occupe un volume de : 1 dm 3 + 0,00018 x 300 = 1 dm' 054. 13 59 Masse de 1 dm 5 de mercure à 300° : , ' =12,89. 1,054 CONCLUSION. — Quand on chauffe un liquide, sa densité diminue. OBSERVATIONS. — a) Constater la surperposition des liquides de densité différente. — b) Plonger le tube à essais contenant de l'alcool dans l'eau chaude; le thermomètre le plus élevé indique une élévation de température plus rapide que l'autre. Pourquoi? II. Problèmes. — a) Dans un ballon plongé dans la glace fondante, on met de la benzine jusqu'en A. Plongé dans l'eau à 40°, il se fixe en C. La distance AC est 24cm., la section du tube est 0cm*25. Le volume du ballon jusqu'en A est 108 cm 3 à 0°. Quel est lo coefficient de dilatation apparente de la benzine dans le verre? Le coefficient de dilatation cubique du verre étant 0,000024, quel est le coefficient de : dilatation réelle de la benzine? (ESCAL). Dilatation apparente : 0 cm 3 25 x 24 = 6 cm 3 . Coefficient de dilatation apparente : 6 = 1 108 x 40 — 720* Dilatation du verre : 0,000024 x 108 x 40 = 0 cm 3 10368. Dilatation absolue de la benzine : 6 cm', 10 368. Coefficient de dilatation réelle : 6.103G8 — = O 00141. 108x 40 u ' uu,t,1> b) Représenter par un graphique le phénomène de la dilatation de l'alcool observé avec l'appareil de la figure III. E. VENGEON, Protcssour de C. G. NOUVEAUTÉ. GAUTII!ER <strong>DE</strong>SCHAMPS-AYMARD. Histoire de France. c °""o É ye' 5.80
8 Oct. 32 H I S T O I R E : C O U R S C O M P L É M E N T A I R E La Ligue. Vasto association do catholiques chargés de la défense des intérêts religieux, la Ligue doit sa naissance à la faiblesse du Roi entre 1576 et 1585, à l'ambition des Grands, au fanatisme de la masse. 1. Caractères de la Ligue. — Réplique à l'Union calviniste, la Ligue a un but politique : les Guises j aspirent au trône; les Grands, à l'indépendance; la masse, au contrôle de l'autorité royale par les États généraux. Elle comprend des princes, des prélats, des bourgeois, des gens du peuple. Elle dispose d'une arméo de prédicateurs fanatiques, de soldats français et étrangers. Elle fait la guerre à H. de Navarre, à Henri III, à Henri IV. Au cours de la * lutte, elle se fragmenta : les Modérés désirèrent la paix; les Seize, l'extermination des hérétiques. II. Son histoire. — 22 ans de brigue : 1576-1598- Née difficilement en 1576, la Ligue impose son ' autorité au Roi en 1585; rompt avec lui en 1588, devient révolutionnaire; s'éteint en 1598, laissant le royaume dans l'anarchie et la misère. III. Son action. — 1. Essai de formation : 1576-77. — Les concessions faites aux protestants i. par la paix de Beaûlieu alarment les catholiques qui forment une Ligue. Cette Liguo se serait localisée si l'ambition des Guises et les calculs du Roi n'avaient contribué à l'étendre. a) H. de Guise, très populaire, se met à la tête , de l'association, publie un manifeste dans lequel percent des idées politiques, (contrôle du pouvoir royal par les États, franchises promises aux villes). I b) Le Roi, très impopulaire, crut habile de se proclamer le chef de la Ligue. Son appel ne fut pas entendu et le Tiers lui refusa l'argent nécessaire à la guerre. Henri III cassa toutes les ligues (1577). 2. L'apogée : 1585-1588.— La mort du duc ^d'Anjou fait héritier du trône le chef du parti protestant, H. de Navarre (1584). La Ligue se reforma : A Nancy, une Sainte Liguo (les princes) désigne le cardinal de Bourbon comme successeur de Henri III, s'assure l'appui do l'Espagne. A Paris, une Ligue (prêtres, avocats, bourgeois) recrute une armée dans la masse. Bientôt les deux ligues s'unissent et H. de Guise, une nouvelle fois, promet la guerre à l'hérésie, la diminution des impôts, la liberté aux villes. Effrayé, le roi interdit le culte protestant, donne des places de sûreté aux chefs ligueurs, proclame la déchéance de H. de Navarre et s'engage à payer les i étrangers au service de la Ligue. Les catholiques exploitèrent ce succès (violentes prédications, pamphlets). Le Roi, mis en cause, fit arrêter des prédicateurs; alors les premières barricades s'élevèrent (sept. 1587). Henri |III appela la troupe, mais, trahi, dut s'enfuir de la capitale où, malgré son interdiction, le duc de Guise, pour rétablir l'ordre, était entré. Par l'Edit d'Union, juillet 1588, le roi nommait H. de Guise lieutenant général du royaume et convoquait les États généraux. La Ligue triomphait, aussi Henri III fit-il assassiner H. de Guise (déc. 1588); son frère, le cardinal de Lorraine, fut tué le lendemain. 3. La Ligue révolutionnaire : 1588-94. — Après le meurtre des Guises, la Ligue s'adjuge tous les pouvoirs : son chef, le duc de Mayenne, devient lieutenant général, avec pouvoir exécutif et com- (.mandement do l'armée. A la tête des seizo quartiers do Paria, un Conseil est chargé dola police. La Ligue est souveraine (lève l'impôt, traite avec l'Espagne). Abandonné par les catholiques, sans argent, le roi passa dans.le camp protestant et vint mettre, avec H. de Navarre, le siège devant Paris où, le l or août, il fut assassiné. La guerre continua, encouragée par Philippe II (ses projets). Pourtant la Ligue se NOUVEAUTÉ. BOULET et CHABANAS. Leç divisa : les Modérés (Villeroy et la haute bourgeoisie), ayant des sentiments anti-espagnols, exaspérés par le fanatisme des Seize, accepteraient comme roi, H. de Navarre converti. Les Seizo veulent l'extermination des protestants et sont prêts à offrir la couronne à Philippe II. Mayenne (qui ambitionne le trône) s'appuie tour à tour sur chacun des partis et les mécontente tous les deux • les Seize lui reprochent sa tiédeur; les Modérés, son indulgence vis-à-vis des Seize. La masse fatiguée réclame la paix. Pour résoudre les difficultés Mayenne convoqua les États. « Véritable image dé la nation ligueuse », les États do 1593 repoussèrent les offres de Philippe II qui revendiquait la couronne pour sa fille; ils voulurent, avec la trêve, un roi catholique et français. La conversion de H. do Navarre devait les satisfaire. 4. La fin de la Ligue : 1594-98. — Après sa conversion, Henri IV reçoit les premières soumissions; après le Sacre (27 fév. 94), il entre à Paris; les villes se soumettent ou sont achetées. Seuls quelques chefs ligueurs, encouragés par l'Espagne, résistent jusqu'en 1598. IV. Conclusion. — Ainsi, la Ligue s'éteignait après avoir armé la nation catholique contre un roi dépravé, et gouverné pendant 4 ans; sonaction avait été néfaste; son but n'était pas atteint, car l'Edit de Nantes consacrait la coexistence des deux religions. En 1598, la France et son roi avaient grand besoin do reprendre haleine. Lectures. —1. Propagande de la Ligue. — « A Paris, la Ligue ne négligeait aucun moyen d'émouvoir l'opinion; les prédicateurs faisaient rage dans les chaires; ils incriminaient les actes, les mœurs, l'orthodoxie d'Henri III. L'émotion qu'avait provoquée l'exécution de Marie Stuart (fév. 1587) fut exploitée. Le curé de St- Séverin exposa dans le cimetière de sa paroisse un immense tableau où étaient représentées les persécutions que les catholiques anglais souffraient pour leur foi : arrestation de gentilshommes, défilé de prêtres saisis à l'autel, inquisitions nocturnes des soldats; tortures infligées : dislocations des membres, pendaison par les pieds, percement des oreilles; dépècement des cadavres encore chauds, cuisson dans des chaudières, exposition au bout d'une perche des têtes des suppliciés. Les-visiteurs ne manquaient pas; on leur disait que, si Henri de Béarn montait sur le trône, pareil sort attendait les catholiques français ; seule, la guerre pouvait détourner tous ces maux. Mais le Roi, qui favorisait sous main les hérétiques, quels sentiments méritait-il d'inspirer ? » (D'après MARIÉJOL. Histoire de France illustrée, tome VI. Hachette.) 2. Un pamphlet. — « Nous ne pouvons dissimuler la cruelle clémence et l'inhumaine miséricorde du jour de la St-Barthélemy; car, en ce jour, la crise de votre maladie estant escheute et ayant esté ordonnée une saignée très salutaire et proffitable à tout le corps, on tira moins de deux poillettes qu'il ne falloit pour le salut de tous les membres (les 2 poillettes : H. de Navarre et Condé). Qui n'aimerait donc mieux être Espagnol que Huguenot ? » (Advertissement des catholiques anglois aux François catholiques. — Louis D'ORLÉANS.) 3. Les Seize.— « Autour des comités de 9 membres, institués dans chacun des 16 quartiers, se groupaient plus de 30 000 adhérents. L'association tenait Paris sous le réseau serré de sa police; elle était maîtresse du Châtelet, de l'Hôtel de Ville et assiégeait le Parlement. Elle récompensait le zèle mais exigeait des hommes qu'elle avait portés au pouvoir un dévouement sans scrupules. A la moindre défaillance, ils étaient rejetés du rang des » Purs ». La plupart des Seize étaient des fanatiques sincères; leur foi n'admettait pas de compromis : is refusaient au Pape même le pouvoir de restituer au Béarnais hérétique et relaps la capacité de régner. Ils rêvaient d'appartenir à Philippe II, le plus absolu des rois. « (D'après MARIÉJOL. Ouvrage cité.) GEORGES VÉRON, Professeur. de Sciences. Écoles de filles. ^ ^ 11
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