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Format PDF - Affaires autochtones et Développement du Nord Canada

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INUIT<br />

L E S R EL AT I O N S D U C A N A DA AV E C L E S I N U I T<br />

L’ACC U LT U R ATION E T L’A S S I M I L ATION D E S I N U IT A PRÈS L A S ECO N D E G U E R R E M O N D I A LE<br />

contre divers articles. Cependant, de nombreux Inuit ont continué à avoir un mode de vie<br />

au moins semi-nomade jusqu’à 1945. La construction d’ouvrages pour des proj<strong>et</strong>s de défense,<br />

comme le Réseau d’alerte avancé, après la Seconde Guerre mondiale a amené la création de<br />

centres dans lesquels les Inuit pouvaient obtenir <strong>du</strong> travail, des services médicaux <strong>et</strong> souvent<br />

échanger des biens, ce qui a favorisé le développement de collectivités sédentaires 104 .<br />

Même si les Inuit entr<strong>et</strong>enaient déjà beaucoup de contacts avec les Européens en 1945, ils avaient<br />

cependant conservé leur mode de vie traditionnel pendant la première moitié <strong>du</strong> XXe siècle. Le<br />

processus d’acculturation a été lent parce que les programmes destinés à intégrer les Inuit aux<br />

systèmes officiels d’é<strong>du</strong>cation, de santé, de travail <strong>et</strong> de logement permanent n’ont pas été mis<br />

en place avant la fin des années 1940 ou pendant les années 1950. Pendant la Seconde Guerre<br />

mondiale, <strong>et</strong> lors de la Guerre froide qui a suivi, l’Arctique canadien a accueilli de nombreux<br />

militaires américains qui, selon R. Quinn Duffy, sont venus « construire <strong>et</strong> faire fonctionner une<br />

chaîne de bases aériennes stratégiques dans le <strong>Nord</strong> sur la route de l’Europe » 105 . Ces visiteurs<br />

ont critiqué le gouvernement canadien pour la négligence apparente dont il faisait preuve à<br />

l’endroit des Inuit, y compris en ce qui concernait leurs conditions de vie, leurs soins de santé<br />

<strong>et</strong> leur é<strong>du</strong>cation qui semblaient inadéquats 106 . Pour faire face aux préoccupations concernant<br />

le bien-être des Inuit, le gouvernement fédéral a envoyé le géographe canadien J.L. Robinson<br />

observer leur mode de vie dans l’Est de l’Arctique afin de formuler des recommandations<br />

pour apporter des améliorations dans les secteurs les plus préoccupants. Robinson a fait état<br />

de l’insuffisance de l’é<strong>du</strong>cation <strong>et</strong> des soins de santé, de l’effondrement <strong>du</strong> commerce de la<br />

fourrure dans les années 1930 <strong>et</strong> <strong>du</strong> manque d’emplois qui en a découlé pour les Inuit. Il a aussi<br />

cité le faible nombre de caribous disponibles, la difficulté à obtenir suffisamment d’aliments <strong>et</strong><br />

de vêtements d’hiver, l’absence d’administration gouvernementale dans l’Arctique <strong>et</strong> l’absence<br />

de planification de politiques à long terme pour les Inuit. La chasse excessive des baleiniers <strong>et</strong><br />

des commerçants européens à la fin <strong>du</strong> XVIII e siècle <strong>et</strong> au début <strong>du</strong> XIX e , combiné à la pratique<br />

<strong>du</strong> commerce par les Inuit, ont été les principales causes de la famine dans les campements<br />

inuits lorsque les prix de la fourrure se sont effondrés dans les années1930, alors que la chasse<br />

<strong>et</strong> le piégeage ne parvenaient plus à fournir des ressources suffisantes. Il n’y avait plus assez<br />

de caribous pour manger ni de fourrures à échanger contre des aliments dans les postes de la<br />

CBH, <strong>et</strong> les fourrures que les Inuit pouvaient se procurer par piégeage n’avaient plus la même<br />

valeur que dix ans auparavant 107 .<br />

Tout au long de la dépression des années 1930, <strong>et</strong> pendant l’époque de la Seconde Guerre<br />

mondiale, le gouvernement canadien a mesuré la nécessité d’assurer des services sociaux aux<br />

Canadiens. Les programmes qui en ont découlé comprenaient le versement de pensions de<br />

vieillesse <strong>et</strong> d’allocations familiales à tous les Canadiens, y compris aux Inuit, à la fin des années<br />

1940 <strong>et</strong> pendant les années 1950. Toutefois, jusqu’à 1953, le gouvernement fédéral s’est fait le<br />

défenseur <strong>du</strong> maintien des modes de vie traditionnels pour les Inuit, relogeant à l’occasion les<br />

familles dans des régions qui étaient sensées disposer de suffisamment de ressources naturelles.<br />

La plupart de ces proj<strong>et</strong>s ont échoué parce que les ressources dans les nouveaux emplacements<br />

étaient insuffisantes <strong>et</strong> que les Inuit ont continué à avoir faim. Beaucoup de ceux qui avaient<br />

déménagé ont été rapidement déçus 108 .

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