Format PDF - Affaires autochtones et Développement du Nord Canada
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INUIT<br />
L E S R EL AT I O N S D U C A N A DA AV E C L E S I N U I T<br />
LE D RO IT, L A J U S TICE E T LE M A I NTIEN D E L’O R D R E D U C A N A DA<br />
pertinence culturelle des traitements pour les délinquants <strong>autochtones</strong>, <strong>et</strong> de ramener tous les<br />
habitants des T.N.-O. purgeant une peine dans des pénitenciers <strong>du</strong> Sud <strong>du</strong> <strong>Canada</strong> au Centre<br />
correctionnel de Yellowknife pour y subir un traitement adapté à leur culture 160 .<br />
En 1974, deux autres centres correctionnels ont ouvert dans le <strong>Nord</strong> : le Centre correctionnel<br />
South Mackenzie à Hay River <strong>et</strong> le Centre correctionnel de Baffin Correction à Frobisher Bay<br />
(Iqaluit) 161 . Les études réalisées au Centre de Yellowknife entre 1967 <strong>et</strong> 1971 ont montré que les<br />
condamnés venant des régions centrales <strong>et</strong> est de l’Arctique étaient traumatisés par l’éloignement<br />
géographique <strong>et</strong> la désorientation culturelle quand ils servaient des peines à Yellowknife. Ces<br />
études ont également montré qu’il y avait un nombre important de délinquants inuits de l’Est <strong>et</strong><br />
<strong>du</strong> centre de l’Arctique, ce qui montrait la nécessité de services correctionnels accrus dans ces<br />
régions. Les avantages de la construction de centres correctionnels à Hay River <strong>et</strong> à Iqaluit sont,<br />
entre autres, le maintien des relations sociales entre les délinquants <strong>et</strong> les membres de leurs<br />
familles, une diminution de la surpopulation au centre de Yellowknife, la diminution des coûts<br />
d’escorte des délinquants par avion vers Yellowknife <strong>et</strong> à partir de Yellowknife, l’abaissement<br />
des barrières linguistiques pour les Inuit condamnés à la prison <strong>et</strong> des possibilités accrues pour<br />
eux d’obtenir un emploi dans le cadre des programmes correctionnels d’é<strong>du</strong>cation permanente<br />
<strong>et</strong> de permis de jour. Comme les centres de Hay River <strong>et</strong> d’Iqaluit étaient p<strong>et</strong>its <strong>et</strong> ne disposaient<br />
pas de mécanismes de sécurité importante, le centre de Yellowknife a continué à héberger les<br />
condamnés à long terme nécessitant une sécurité maximale <strong>et</strong> un traitement spécialisé 162 .<br />
Les programmes <strong>du</strong> centre de Baffin étaient essentiellement mis en œuvre par <strong>du</strong> personnel inuit<br />
<strong>et</strong> m<strong>et</strong>taient l’accent sur l’amélioration de l’estime de soi <strong>et</strong> la fierté culturelle des délinquants,<br />
sur l’enseignement de compétences en matière de vie communautaire <strong>et</strong> de vie indivi<strong>du</strong>elle,<br />
<strong>et</strong> sur une plus grande sensibilisation aux questions pénales <strong>et</strong> judiciaires. Ces deux centres<br />
ont fait appel aux services communautaires pour assurer des services de prévention <strong>et</strong> faisant<br />
suite à l’incarcération des délinquants, <strong>et</strong> instauré des programmes correctionnels qui étaient<br />
culturellement pertinents pour les Inuit. Il s’agissait avant tout de promouvoir l’estime de<br />
soi des délinquants en leur donnant des modèles de rôle inuits sé<strong>du</strong>isants, comme ceux des<br />
travailleurs correctionnels inuits qui conservaient un emploi régulier <strong>et</strong> rémunéré, mais qui<br />
étaient également des chasseurs compétents <strong>et</strong> qui participaient régulièrement aux activités<br />
traditionnelles. En accordant de l’importance à la maîtrise des compétences traditionnelles<br />
inuites en matière de subsistance, les programmes correctionnels ont tenté de redonner<br />
confiance aux personnes en conservant leurs traditions culturelles. Outre l’apprentissage des<br />
compétences traditionnelles, les Inuit se voyaient donner <strong>du</strong> travail dans la collectivité pour<br />
apprendre des compétences professionnelles <strong>et</strong> obtenir une expérience de travail. Les diplômés<br />
<strong>du</strong> programme de réhabilitation <strong>du</strong> Centre correctionnel de Baffin étaient incités à garder les<br />
relations avec le centre <strong>et</strong> le premier surintendant inuit <strong>du</strong> centre a été nommé en 1976. En 1980,<br />
le taux de récidive des délinquants traités au Centre de Baffin, comparé à ceux des délinquants<br />
de la région de Baffin traités à Yellowknife avant 1974, avait diminué 163 .<br />
Inspiré par les recommandations en matière d’élaboration de programmes <strong>et</strong> de politiques<br />
dans le système pénal des Territoires <strong>du</strong> <strong>Nord</strong>-Ouest, le Québec a également procédé à un<br />
examen <strong>du</strong> comportement des Inuit dans son système judiciaire, qui a culminé en 1972 avec