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Le Cap (Afrique du Sud),Moka (Yémen),Madras<br />
et Pondichéry (Inde),Ceylan (Sri Lanka),Canton<br />
(Chine)… la Villa Kerazy est une invitation<br />
au voyage, avec pour étapes exclusives des<br />
vil<strong>le</strong>s aux noms chargés de mystères. Ses douze<br />
chambres transportent <strong>le</strong>urs locataires dans <strong>le</strong>s douze<br />
comptoirs de la Compagnie des Indes. En fermant <strong>le</strong>s<br />
yeux,on pourrait presque revenir au XVIIesièc<strong>le</strong>,sur ces<br />
bateaux qui partaient de Port-Louis pour al<strong>le</strong>r tout làbas,vers<br />
un Orient p<strong>le</strong>in d’inconnues et de promesses,<br />
chercher épices, étoffes soyeuses et porcelaines. Les<br />
portes s’ouvrent sur des chambres au décor soigné.Pas<br />
de clinquant,ni de luxe tapageur.Ici,tout est raffinement<br />
et sobriété. Dans ces chambres claires, la blancheur<br />
des murs tranche avec <strong>le</strong> brun des bois exotiques. Du<br />
gombo ou du teck par exemp<strong>le</strong>, sculptés en tête de lit<br />
ou en coffre-fort individuel. Ce n’est pas un hasard si<br />
Jean-Jacques Violo, <strong>le</strong> directeur de l’hôtel, s’est tourné<br />
vers l’Asie pour penser son établissement. « En imaginant<br />
la Villa Kerazy, je me raccrochais à l’histoire loca<strong>le</strong>.<br />
Mais j’ai moi-même pas mal circulé en Asie.Je <strong>le</strong> dois à mes<br />
parents, qui m’ont inculqué cette culture du voyage ». Avant de<br />
se lancer,lui et son associé Serge Plumer,ont fait une étude<br />
de marché. Car l’investissement n’était pas anodin pour<br />
transformer ce qui était alors l’ancien siège de la Fondation<br />
Guyomarc’h en hôtel haut de gamme.Combien? Rien de précis,juste<br />
un ordre de grandeur:« Pour un quatre étoi<strong>le</strong>s,il faut<br />
compter 500000 F (76000 €) par chambre ». Mais l’aventure<br />
s’appuyait sur des bases solides:« Il y avait un besoin criant<br />
dans ce domaine.Vannes est une vil<strong>le</strong> touristique. Or, il n’y avait<br />
pas d’hôtel quatre étoi<strong>le</strong>s à moins de 35 km à la ronde. Et s’instal<strong>le</strong>r<br />
en vil<strong>le</strong> a été un choix délibéré,car c’est aussi là que se trouve<br />
<strong>le</strong> marché. Il y avait tout simp<strong>le</strong>ment une niche à exploiter ».<br />
Raisonnab<strong>le</strong>ment,on aurait pu imaginer quartier plus luxueux<br />
que celui de la gare comme lieu d’implantation. Mais là encore,<strong>le</strong><br />
hasard n’y est pas pour grand-chose:« C’était un pari.<br />
L’expérience tend à prouver que c’est un pari réussi.Nous avions<br />
dossier<br />
La Villa Kerazy - Voyage quatre<br />
étoi<strong>le</strong>s dans la Compagnie des Indes<br />
C’est un hôtel unique en son genre. D’abord<br />
parce qu’à Vannes, il est <strong>le</strong> seul à jouer dans<br />
sa catégorie: <strong>le</strong>s quatre étoi<strong>le</strong>s. Et puis aussi<br />
parce qu’il ne ressemb<strong>le</strong> à nul autre. Chacune<br />
de ses douze chambres fait étape dans<br />
un comptoir de la compagnie des Indes.<br />
Plus que <strong>le</strong> luxe, c’est <strong>le</strong> charme qu’a visé la<br />
Villa Kerazy – maison de l’Asie en breton. Un<br />
goût pour l’originalité et l’esthétique qui séduit<br />
une clientè<strong>le</strong> à majorité étrangère.<br />
© F. Le Divenah<br />
pensé que l’accès direct à la gare séduirait plutôt qu’il ne repousserait.<br />
Et c’est ce qui se passe. Les Américains ou <strong>le</strong>s Japonais<br />
apprécient énormément d’avoir <strong>le</strong>ur hôtel juste à la sortie<br />
du quai. C’est aussi une facilité pour des personnes, de Paris ou<br />
d’ail<strong>le</strong>urs, qui décident au dernier moment de venir passer <strong>le</strong>ur<br />
week-end en Bretagne,au bord de la mer ».Comment ces clients<br />
en viennent à connaître la Villa Kerazy? En consultant <strong>le</strong><br />
guide des hôtels de charmes et de caractère de Bretagne,<br />
un label très fermé auquel appartient l’établissement.Internet<br />
est éga<strong>le</strong>ment un bon outil de captation,tout comme <strong>le</strong><br />
bon vieux bouche à oreil<strong>le</strong>. « 30 % de notre clientè<strong>le</strong>, est une<br />
clientè<strong>le</strong> d’affaires.La Bretagne compte beaucoup de sociétés exportatrices<br />
qui cherchent des établissements de qualité pour re-<br />
Jean-Jacques Violo, dans l’une des pièces de son quatre étoi<strong>le</strong>s<br />
cevoir des hommes d’affaires ».Pour la clientè<strong>le</strong> japonaise,c’est<br />
un reportage dans <strong>le</strong> Figaro Japon, une édition à gros tirage,<br />
qui a servi de déc<strong>le</strong>ncheur. En forçant un peu <strong>le</strong> trait, on<br />
serait tenté de dire que l’anglais est la langue la plus couramment<br />
admise à la Villa Kerazy. A bien y réfléchir,on n’est<br />
fina<strong>le</strong>ment pas si loin que cela de la vérité. Car c’est dans la<br />
langue de Shakespeare que sont accueillis Anglais, Américains,<br />
Japonais, Al<strong>le</strong>mands ou Italiens. Cet ensemb<strong>le</strong> cosmopolite<br />
forme 70 % de la clientè<strong>le</strong>. Des hôtes qui ont de toute façon<br />
<strong>le</strong>s moyens.Pour une nuitée,il faut compter au minimum<br />
108 euros pour deux personnes.Un tarif qui pourra al<strong>le</strong>r jusqu’à<br />
288 euros si l’envie vous prend de passer la nuit dans<br />
la suite indienne,avec vue imprenab<strong>le</strong> sur <strong>le</strong> jardin japonais,<br />
son bassin tranquil<strong>le</strong> et sa bambouseraie exotique.<br />
Villa Kerazy.20,avenue Favrel et Lincy. 0297683684.<br />
Vannes Magazine – Revue municipa<strong>le</strong> d’information – Novembre-décembre 2002 17