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© Y. Le Gal Tourisme Un secteur en pleine mutation Morbihan et tourisme sont deux mots qui vont bien ensemble. Situé dans le peloton de tête au classement national, le département voit affluer chaque année environ quatre millions de touristes. Ces vacanciers se concentrent essentiellement sur le littoral, mais ne délaissent pas pour autant l’arrière-pays. Dans un cas comme dans l’autre, ils consomment et suscitent des embauches. On estime à un milliard d’euros et à 30000 emplois directs ou indirects les retombées du tourisme dans le département. Porte d’entrée du Golfe, forte de son patrimoine historique, Vannes se pose comme une des vitrines indiscutables du Morbihan. Mais ici comme ailleurs, l’activité touristique est une ressource qu’il faut continuer de cultiver si on veut la maintenir à son niveau. A l’Office du tourisme, on observe une rupture fondamentale dans les habitudes touristiques des Français. Les courts séjours ont désormais le vent en poupe et il s’agit de répondre à cette nouvelle donne. Un défi qui doit mobiliser toutes les énergies, des professionnels du tourisme comme des collectivités. Dossier réalisé par Loïc Berthy
8 © M. Gallic dossier Vannes, porte du Golfe du Morbihan, attire et séduit de plus en plus les touristes. Chaque année, près d’un million de personnes viennent ainsi découvrir ou redécouvrir les charmes d’une ville réputée pour sa douceur de vivre, la qualité de son patrimoine historique et le charme envoûtant de la petite mer intérieure qui lui sert d’écrin. Pendant longtemps, la fréquentation touristique de Vannes et de sa région fut essentiellement estivale. Aujourd’hui, à la faveur des 35 heures qui offrent plus de temps libre aux salariés, les professionnels du tourisme doivent s’adapter aux nouvelles attentes de bon nombre de visiteurs qui optent de plus en plus fréquemment pour des courts séjours programmés en toutes saisons. Un nouveau tourisme au tournant des 35 heures Si Vannes jouit aujourd’hui d’une forte notoriété pour la qualité réputée et appréciée de son environnement naturel et urbain,il n’en pas toujours été ainsi. « Il fut un temps, au début du XX e siècle, où, dans les guides touristiques, on indiquait que Vannes était une ville à éviter », explique Bruno Bodard, directeur de l’Office de tourisme du Pays de Vannes. « On disait alors que c’était le plus gros village de France, que certains de ses vieux quartiers étaient insalubres et que les eaux de son port sentaient mauvais. Dans les années 1950-1960, son patrimoine ancien était toujours perçu comme quelque chose de gênant et pas encore comme une véritable richesse. Pour beaucoup c’était tout simplement un frein au modernisme, un mot qui était alors à la mode.De la même façon,le golfe n’était pas envisagé comme un possible lieu de loisirs,mais avant tout comme un lieu de travail ». Cette façon d’appréhender les deux éléments les plus remarquables de l’environnement local, l’héritage architectural et la mer intérieure au bord de laquelle Vannes a grandi, a longtemps freiné le développement de la fréquentation touristique. « Il a donc fallu batailler ferme pour redorer notre blason. Mais finalement, tout bien pesé, le manque d’intérêt porté au patrimoine et au golfe nous a bien servis. C’est ce qui a permis à Vannes d’être majoritairement préservée. Il n’y a pas eu de véritable dégradation du patrimoine historique, ni d’atteintes majeures à la qualité de l’environnement, comme cela a pu se produire dans d’autres villes ».Pour Bruno Bodard,c’est au tournant des années 1970-1980 que la ville va s’emparer du tou- Novembre-décembre 2002 – Revue municipale d’information – Vannes Magazine risme comme d’une opportunité à saisir. Plusieurs réalisations successives vont servir de déclencheur. La rénovation du port d’abord.Certains se souviennent peut-être qu’il fut question de tout combler, pour en finir avec les effluves nauséabonds qu’il dégageait, et d’ériger un parking à la place.Heureusement c’est l’autre solution qui fut choisie. La construction de l’écluse permit de mieux maîtriser son envasement, des pontons furent construits et petit à petit le port prit la physionomie qu’on lui connaît aujourd’hui. En parallèle, furent accomplis des travaux de rénovation des habitations dans le centre ville, la place Gambetta fut aménagée… « Ces options ont servi de déclic. Elles ont aidé à la prise de conscience qui s’en est suivie. A savoir que la ville est un authentique joyau et que le patrimoine est notre richesse ». Pour autant, il fallait contrebalancer une image qui s’était incrustée avec le temps. « L’explosion des courts séjours » La thèse que défend Bruno Bodard est que ce sont les habitants d’une cité qui en sont les meilleurs ambassadeurs. « Des villes comme Saint-Malo partaient avec une antériorité par rapport à nous. Il nous a fallu trouver notre place. Notre stratégie a été de miser sur la population pour faire passer le message. Parce que si les habitants n’ont pas conscience de la qualité de leur ville, comment imaginer qu’ils
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