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8<br />
© M. Gallic<br />
dossier<br />
Vannes, porte du Golfe du Morbihan,<br />
attire et séduit de plus en plus <strong>le</strong>s touristes.<br />
Chaque année, près d’un million<br />
de personnes viennent ainsi découvrir<br />
ou redécouvrir <strong>le</strong>s charmes d’une vil<strong>le</strong><br />
réputée pour sa douceur de vivre, la<br />
qualité de son patrimoine historique et<br />
<strong>le</strong> charme envoûtant de la petite mer<br />
intérieure qui lui sert d’écrin. Pendant<br />
longtemps, la fréquentation touristique de Vannes et de sa région fut essentiel<strong>le</strong>ment<br />
estiva<strong>le</strong>. Aujourd’hui, à la faveur des 35 heures qui offrent plus de<br />
temps libre aux salariés, <strong>le</strong>s professionnels du tourisme doivent s’adapter aux<br />
nouvel<strong>le</strong>s attentes de bon nombre de visiteurs qui optent de plus en plus fréquemment<br />
pour des courts séjours programmés en toutes saisons.<br />
Un nouveau tourisme<br />
au tournant des 35 heures<br />
Si Vannes jouit aujourd’hui d’une forte notoriété<br />
pour la qualité réputée et appréciée de son environnement<br />
naturel et urbain,il n’en pas toujours<br />
été ainsi. « Il fut un temps, au début du XX e sièc<strong>le</strong>,<br />
où, dans <strong>le</strong>s guides touristiques, on indiquait que Vannes était<br />
une vil<strong>le</strong> à éviter », explique Bruno Bodard, directeur de<br />
l’Office de tourisme du Pays de Vannes. « On disait alors<br />
que c’était <strong>le</strong> plus gros village de France, que certains de ses<br />
vieux quartiers étaient insalubres et que <strong>le</strong>s eaux de son port<br />
sentaient mauvais. Dans <strong>le</strong>s années 1950-1960, son patrimoine<br />
ancien était toujours perçu comme quelque chose de<br />
gênant et pas encore comme une véritab<strong>le</strong> richesse. Pour<br />
beaucoup c’était tout simp<strong>le</strong>ment un frein au modernisme, un<br />
mot qui était alors à la mode.De la même façon,<strong>le</strong> golfe n’était<br />
pas envisagé comme un possib<strong>le</strong> lieu de loisirs,mais avant tout<br />
comme un lieu de travail ». Cette façon d’appréhender <strong>le</strong>s<br />
deux éléments <strong>le</strong>s plus remarquab<strong>le</strong>s de l’environnement<br />
local, l’héritage architectural et la mer intérieure au bord<br />
de laquel<strong>le</strong> Vannes a grandi, a longtemps freiné <strong>le</strong> développement<br />
de la fréquentation touristique. « Il a donc fallu<br />
batail<strong>le</strong>r ferme pour redorer notre blason. Mais fina<strong>le</strong>ment,<br />
tout bien pesé, <strong>le</strong> manque d’intérêt porté au patrimoine et au<br />
golfe nous a bien servis. C’est ce qui a permis à Vannes d’être<br />
majoritairement préservée. Il n’y a pas eu de véritab<strong>le</strong> dégradation<br />
du patrimoine historique, ni d’atteintes majeures à<br />
la qualité de l’environnement, comme cela a pu se produire<br />
dans d’autres vil<strong>le</strong>s ».Pour Bruno Bodard,c’est au tournant<br />
des années 1970-1980 que la vil<strong>le</strong> va s’emparer du tou-<br />
Novembre-décembre 2002 – Revue municipa<strong>le</strong> d’information – Vannes Magazine<br />
risme comme d’une opportunité à saisir. Plusieurs réalisations<br />
successives vont servir de déc<strong>le</strong>ncheur. La rénovation<br />
du port d’abord.Certains se souviennent peut-être<br />
qu’il fut question de tout comb<strong>le</strong>r, pour en finir avec <strong>le</strong>s<br />
effluves nauséabonds qu’il dégageait, et d’ériger un parking<br />
à la place.Heureusement c’est l’autre solution qui fut<br />
choisie. La construction de l’écluse permit de mieux maîtriser<br />
son envasement, des pontons furent construits et<br />
petit à petit <strong>le</strong> port prit la physionomie qu’on lui connaît<br />
aujourd’hui. En parallè<strong>le</strong>, furent accomplis des travaux<br />
de rénovation des habitations dans <strong>le</strong> centre vil<strong>le</strong>, la place<br />
Gambetta fut aménagée… « Ces options ont servi de déclic.<br />
El<strong>le</strong>s ont aidé à la prise de conscience qui s’en est suivie.<br />
A savoir que la vil<strong>le</strong> est un authentique joyau et que <strong>le</strong> patrimoine<br />
est notre richesse ». Pour autant, il fallait contrebalancer<br />
une image qui s’était incrustée avec <strong>le</strong> temps.<br />
« L’explosion<br />
des courts séjours »<br />
La thèse que défend Bruno Bodard est que ce sont <strong>le</strong>s<br />
habitants d’une cité qui en sont <strong>le</strong>s meil<strong>le</strong>urs ambassadeurs.<br />
« Des vil<strong>le</strong>s comme Saint-Malo partaient avec une antériorité<br />
par rapport à nous. Il nous a fallu trouver notre place.<br />
Notre stratégie a été de miser sur la population pour<br />
faire passer <strong>le</strong> message. Parce que si <strong>le</strong>s habitants n’ont pas<br />
conscience de la qualité de <strong>le</strong>ur vil<strong>le</strong>, comment imaginer qu’ils