Figures mythiques et bibliques chez Louky Bersianik et ... - Archipel
Figures mythiques et bibliques chez Louky Bersianik et ... - Archipel
Figures mythiques et bibliques chez Louky Bersianik et ... - Archipel
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
La recherche de nouveaux rapports<br />
La première structure de pouvoir à laquelle est confronté l'être humain est celle de la<br />
famille. Selon Shulamith Firestone, celle-ci représente le lieu d'apprentissage de la<br />
dépendance pour la mère <strong>et</strong> l'enfant - que les hommes voient tous deux comme une classe à<br />
part -, car elle reproduit le rapport de domination <strong>et</strong> de soumission. Elle alimente « [I]e<br />
besoin de puissance, qui est à l'origine du développement des classes [...] » (Firestone, 20).<br />
De son côté, Rich rem<strong>et</strong> en question l'image de l'ange maternel <strong>et</strong> propose de repenser le<br />
rappOii entre parents <strong>et</strong> enfants (Rich, 1980, 7-36). La famille est donc le premier lieu où les<br />
rôles stéréotypés s'apprennent; le deuxième lieu est le couple. Ainsi, <strong>Bersianik</strong> <strong>et</strong> Gagnon<br />
dépeignent des personnages qui font rem<strong>et</strong>tre en question les rôles appris au sein de ces deux<br />
instances en se tournant vers leurs semblables, mères <strong>et</strong> amies, pour créer de nouveaux<br />
rapports. Daly affirme que les femmes ne devraient plus avoir une mentalité de caste <strong>et</strong><br />
qu'elles devraient se libérer de la dépendance affective. La sororité devient, selon elle, une<br />
fonDe d'écoute mutuelle qui les aide à passer à l'action (Daly, 1973,51,60). Notons que la<br />
sororité renverse aussi le stéréotype des femmes rivales <strong>et</strong> qu'elle se veut une forme de<br />
résistance au discours patriarcal.<br />
Les féministes rêvent d'un monde meilleur pour tous; celiaines d'entre elles<br />
partagent ce rêve, mais dans le cadre du féminisme lesbien. Selon Adrienne Rich, la<br />
rencontre du féminisme <strong>et</strong> du lesbianisme est la plus grande force pour changer le monde<br />
puisque le féminisme lesbien prône non seulement l'égalité sociale mais la transformation de<br />
la société (1979, 21-22). Le lesbianisme contribue à redéfinir la femme puisque « [p]atriarchy<br />
has always split us into virtuous women and whores, mothers and dykes, madonnas and<br />
medusas» (Rich, 1979,226). Pour Tucker Farley, le lesbianisme est une façon d'aimer les<br />
femmes, <strong>et</strong> non une manière de détester les hommes <strong>et</strong> de se battre contre eux (Farley, 235).<br />
Il apparaît ainsi non seulement comme une préférence sexuelle mais aussi comme un modèle<br />
de solidarité féminine. Le lesbianisme est positif dans la mesure où il soustrait les femmes à<br />
la sexualité hétérosexuelle <strong>et</strong> au mariage considérés comme aliénants. Nous verrons que<br />
<strong>Louky</strong> Bemianik explore la sexualité entre femmes comme modalité utopique. Voyons<br />
maintenant comment la recherche féministe en matière de sexualité a pu influencer les<br />
créatrices féministes.<br />
38