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Pascal PROVOST - EPHE

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Naturelle Nationale), les étangs de Brenne, les marais de Rochefort, l’étang de Vendres,<br />

l’écocomplexe du Charnier-Scamandre et les Marais du Vigueirat.<br />

L’estuaire de la Seine s’avère être un site adéquat pour réaliser un programme de<br />

recherche appliqué à une espèce menacée telle que le butor étoilé. En effet, l’estuaire a<br />

deux vocations majeures, l’une écologique, avec un espace de vie et de reproduction<br />

pour de nombreuses espèces végétales et animales, et l’autre économique, avec de<br />

multiples activités humaines notamment à caractères portuaire et industriel (Lesourd,<br />

2000). L’estuaire est au cœur d’un environnement en constante évolution et largement<br />

modifié par les activités humaines. Par un phénomène d’atterrissement, la roselière a<br />

gagné plusieurs centaines d’hectares entre 1979 et 2000 sur la rive nord et à<br />

l’embouchure de l’estuaire de la Seine. De plus, elle fait l’objet d’une exploitation par<br />

la coupe depuis ses débuts ; le plus souvent, la gestion de l’eau y a été dépendante des<br />

activités humaines (agriculture, chasse, coupe) qui gravitaient au cœur ou en périphérie<br />

de ce milieu. Or, contrairement à la tendance nationale, l’estuaire de Seine bénéficie<br />

d’une augmentation de sa population de mâles chanteurs de butor étoilé. L’apparition de<br />

l’espèce date des années 70-80 et la progression récente de sa population ne survient<br />

qu’à partir de la fin des années 90.<br />

1.6. Objectifs de l’étude : analyser et comparer l’habitat des mâles et<br />

femelles en lien avec les modes de gestion et élucider certains traits<br />

comportementaux.<br />

Le butor est une espèce menacée, mais dont les dénombrements et les stratégies<br />

de conservation ont été basés sur la seule présence des mâles, seuls individus facilement<br />

détectables chez cette espèce. La question se pose donc de savoir s’il est possible<br />

d’inférer la présence des femelles à partir de celles des mâles. En d’autres termes, les<br />

habitats des mâles et des femelles sont-ils identiques chez cette espèce ? Le mâle<br />

chanteur est-il un bon indicateur de la qualité des roselières et leur abondance est-elle<br />

signe d’une population viable de butors ? Nous allons répondre à ces questions à partir<br />

des études effectuées sur les différents sites du programme LIFE et en particulier en<br />

estuaire de Seine. La comparaison des habitats a été réalisée à deux échelles spatiales<br />

différentes, correspondant à la sélection du « macro-habitat » et à celle du « microhabitat<br />

». La première, uniquement étudiée en estuaire de Seine correspond à la<br />

sélection (éventuelle) exercée, aussi bien par les mâles que par les femelles, sur certains<br />

paramètres d’habitat prédisant leur présence (nous sommes ici, typiquement, à l’échelle<br />

du domaine vital). La deuxième échelle, étudiée sur différents sites en France,<br />

s’intéresse plus spécifiquement aux femelles et à la sélection de leur site de<br />

nidification. Par ailleurs, grâce à l’étude du territoire des mâles et à une recherche<br />

systématique des nids en estuaire de Seine, nous envisagerons d’analyser les relations<br />

spatiales qui existent entre la présence des mâles (ou de leur territoire) et celle des<br />

femelles (leur nid).<br />

L’objectif final sera de comparer les critères retenus par les mâles et par les<br />

femelles. Notre étude débouchera sur des propositions concrètes de gestion, notamment<br />

vis à vis du compromis entre la pratique de la coupe de roseaux et la conservation du<br />

butor étoilé. Les résultats de l’estuaire de Seine seront confrontés avec ceux obtenus<br />

dans le sud de la France, où la croissance et la structure des roselières diffèrent. Ainsi,<br />

nous nous demanderons si les préconisations de gestion formulées en Normandie, à la<br />

suite de cette étude, sont applicables sur les autres sites abritant l’espèce et tout<br />

particulièrement en Camargue. Le premier niveau d’étude sera donc réalisé à petite<br />

échelle, à l’aide d’un système d’information géographique. Différents paramètres seront<br />

ainsi testés : milieux occupés, coupe de la roselière, degré d’humidité de la roselière, et<br />

proximité de l’eau libre. Le deuxième niveau sera à plus grande échelle et concernera<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 14

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