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Pascal PROVOST - EPHE

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(Centre de Découverte de la Nature du PNR de Brotonne, 1990) :<br />

le niveau de la nappe phréatique ;<br />

la teneur en sels minéraux ;<br />

la température ;<br />

la lumière ;<br />

l’accumulation de la litière ;<br />

l’arrachement ;<br />

les facteurs anthropiques.<br />

Ces facteurs peuvent agir sur l’état structurel de la roselière. Certains facteurs<br />

anthropiques contrôlables tels que la coupe ou la gestion de l’eau seront détaillés dans<br />

les chapitres suivants (résultats et discussion). Nous reprenons ici deux facteurs pouvant<br />

influencer l’état de la roselière et donc modifier le milieu de vie du butor étoilé : la<br />

teneur en sels minéraux et l’accumulation de litière.<br />

Le développement de la roselière est favorisé par une abondance en sels nutritifs<br />

(eaux eutrophes) (Centre de Découverte de la Nature du PNR de Brotonne, 1990). Le<br />

roseau commun est considéré comme une espèce tolérante au sel mais il est démontré<br />

que c’est un agent qui a un effet stress sur sa croissance (Hellings & Gallagher, 1992;<br />

Lissner & Schierup, 1997; Ingram et al., 1980; Mauchamp et al., 2001). Les teneurs en<br />

sel en Camargue sont plus importantes dans les roselières non coupées ce qui tendrait à<br />

réduire la richesse spécifique (Poulin & Lefebvre, 2002). De même, une étude menée en<br />

estuaire de Seine (Provost & Aulert, 2003) a montré un gradient de salinité au sein de<br />

quatre roselières, qui se trouve être l’inverse de la diversité floristique. Toutefois,<br />

lorsque la teneur en chlorure de sodium est supérieure à 2g/l, les roseaux sont<br />

endommagés (Haslam, 1973). L’évaporation estivale peut provoquer de fortes<br />

concentrations temporaires.<br />

Alors que 75% des rhizomes supportent une salinité de 22.5 0 /00, seulement 12%<br />

des jeunes pousses survivront à ce taux de salinité (Lissner & Schierup, 1997). A partir<br />

d’un taux de 35 0 /00 à 50 0 /00 le roseau meurt (Lissner & Schierup, 1997). La limite de<br />

tolérance du taux de salinité est située entre 5 et 25 0 /00 dans la plupart des études<br />

(Lissner & Schierup, 1997). La première réponse à un taux de salinité élevé chez le<br />

roseau est la baisse de production de feuilles (Lissner & Schierup, 1997). La croissance<br />

du roseau diminue avec l’augmentation de la salinité, ainsi 50% des roselières du sud de<br />

la France présentent une croissance plus faible comparativement aux roselières en eau<br />

douce à partir d’une salinité de 7.5 0 /00 (Mauchamp & Mésleard, 1999). De même la<br />

biomasse d’une roselière diminue avec l’augmentation de la salinité (Mauchamp &<br />

Mésleard, 1999).<br />

Par ailleurs, le phosphore, en très faible concentration, peut être un facteur limitant de<br />

la croissance du roseau (Mascama in Haslam, 1973). Les valeurs optimales de PH pour<br />

le roseau se trouvent entre 5,5 et 7,5 (Gorham & Pearsall, 1956). Lorsque Ca, Mg et S<br />

sont en excès, ils peuvent être défavorables pour le phragmite (Hecker, 1991).<br />

Les roselières non perturbées, en l’absence de pâturage précoce, d’assec hivernal<br />

et de coupe, présentent des roseaux avec un diamètre et une hauteur importante tandis<br />

que leur densité est faible. En effet les bourgeons profonds et de fort diamètre se<br />

développent préférentiellement aux bourgeons de surface et de faible diamètre (Haslam,<br />

1971). Ainsi la densité est relativement faible mais les tiges sèches et la litière<br />

provoquent une diminution du nombre de bourgeons, et donc de la densité. La roselière<br />

produit chaque année une grande quantité de biomasse. Les herbivores en consomment<br />

une faible part, le reste venant s’accumuler au sol en une épaisse litière, qui parfois se<br />

décompose difficilement.<br />

Cette litière protège les rhizomes des températures basses mais devient une gêne<br />

mécanique à l’émergence des bourgeons (Centre de Découverte de la Nature du PNR de<br />

Brotonne, 1990). Dans ce cas, la baisse de productivité peut atteindre 40 % (Radoux,<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 22

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