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Pascal PROVOST - EPHE

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Cette étude menée dans le cadre d’un programme LIFE coordonné par la LPO a pour objet de caractériser l’habitat des mâles<br />

et surtout celui des femelles en période de reproduction et de les comparer. En effet, les indices de chant de mâles constituent<br />

actuellement le seul moyen d’évaluer l’abondance des populations de butors, mais aussi les pratiques de gestion notamment<br />

dans les sites protégés pour cette espèce. En comparant la sélectivité de l’habitat chez les mâles et chez les femelles, notre<br />

étude a donc pour vocation non seulement de valider l’hypothèse selon laquelle la localisation des mâles chanteurs indique de<br />

manière fiable la présence des femelles, mais aussi d’apporter des réponses sur la gestion des roselières (coupe et gestion de<br />

l’eau).<br />

Entre 2000 et 2005, 158 postes de chant de mâles ont été identifiés lors des dénombrements annuels de l’espèce et 37 nids ont<br />

été localisés. 29 oiseaux ont été bagués et 8 domaines vitaux de mâles ont été étudiés par des suivis reposant sur des<br />

localisations de postes de chant ou du radio-pistage. Durant quatre années, la coupe de la roselière a bénéficié d’un suivi par<br />

photo aérienne et d’une digitalisation sur SIG. La comparaison des habitats sélectionnés par les mâles (poste de chant) et les<br />

femelles (nid) a été réalisée à deux échelles spatiales différentes, correspondant à la sélection du « macro-habitat » et celle du<br />

« micro-habitat ».<br />

La première correspond à la sélection exercée, aussi bien par les mâles que par les femelles, pour certains paramètres<br />

d’habitat prédisant leur présence à l’échelle du domaine vital ou du territoire. L’habitat fréquenté par les mâles comme les<br />

femelles se compose essentiellement de roselière humide. Les surfaces en eau libre n’ont pas d’effet sur la distribution des<br />

oiseaux mais les femelles recherchent de façon significative leur proximité. Les mâles tolèrent les roselières ayant fait l’objet<br />

d’une coupe hivernale, à l’inverse des femelles. En effet, les femelles s’installent de manière significative au sein de<br />

roselières matures d’au moins quatre ans mais aussi dans les zones topographiques les plus basses.<br />

La deuxième échelle s’intéresse plus spécifiquement aux femelles, et à la sélection de leur site de nidification (relevés autour<br />

des nids). Elles édifient leur nid en sélectionnant les roseaux verts les plus hauts au sein des roselières non coupées, ce que<br />

corrobore leur absence dans les roselières coupées trop basses lors du début de la nidification. Notre étude a révélé par ailleurs<br />

que les nids se trouvent au sein des territoires des mâles. Ceux-ci sont occupés chaque année et ont une surface moyenne de 5<br />

hectares avec un domaine vital global oscillant entre 8 et 160 hectares.<br />

Le mâle a une écologie plus plastique que la femelle. Cette dernière se retrouve confrontée à des exigences dépendantes des<br />

caractéristiques de gestion et de la typologie de la phragmitaie. Par ailleurs, notre programme de recherche a démontré que les<br />

exigences des femelles sont différentes entre le nord et le sud de la France. En Camargue, pour des raisons liées à la<br />

croissance des roseaux et à leur densité, les femelles semblent très tolérantes vis à vis des roselières coupées et sélectionnent<br />

les roselières avec le plus de tiges.<br />

Parallèlement aux suivis de l’habitat, nous avons étudié quelques traits comportementaux et mis en évidence l’importance des<br />

ressources alimentaires à proximité du nid et la migration active prénuptiale en France.<br />

Nos études démontrent le rôle important de la coupe hivernale et de la gestion hydraulique pour garantir la conservation des<br />

habitats du butor étoilé, espèce hautement symbolique des marais à grandes hélophytes.<br />

SOMMAIRE<br />

CHAPITRE 1. INTRODUCTION GENERALE. 7<br />

1.1. LES ZONES HUMIDES ET LES ROSELIÈRES, CONFLITS ET DÉGRADATIONS. 7<br />

1.2. LES ROSELIÈRES : HABITAT IMPORTANT POUR LA BIODIVERSITÉ. 8<br />

1.3. GÉNÉRALITÉS SUR LA GESTION DES ROSELIÈRES ET L’IMPACT DES COUPES SUR LA FAUNE. 9<br />

1.4. GÉNÉRALITÉS SUR LE BUTOR ÉTOILÉ. 11<br />

1.4.1. Le Butor étoilé, une espèce menacée et méconnue. 11<br />

1.4.2. Description taxonomique et morphologique. 13<br />

1.4.3. Biologie et conservation du butor étoilé : état des connaissances. 13<br />

1.4.3.1. Distribution, effectifs et dynamique en Europe et en France. 13<br />

1.4.3.2. Biologie de la reproduction. 14<br />

1.4.3.3. Ecologie alimentaire. 15<br />

1.5. L’ESTUAIRE DE LA SEINE, SIÈGE D’UN PROGRAMME NATIONAL DE CONSERVATION. 16<br />

1.6. OBJECTIFS DE L’ÉTUDE : ANALYSER ET COMPARER L’HABITAT DES MÂLES ET FEMELLES EN<br />

LIEN AVEC LES MODES DE GESTION ET ÉLUCIDER CERTAINS TRAITS COMPORTEMENTAUX. 17<br />

<strong>EPHE</strong> Banque de Monographies SVT 2

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