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MASSACRE À HUIS CLOS

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El Watan LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Samedi 29 octobre 2011 ÉDITION<br />

MALI<br />

Une nouvelle<br />

rébellion<br />

plane sur le<br />

nord du pays<br />

Au moment où le président<br />

Amadou Toumani Touré<br />

achevait sa visite offi cielle<br />

en Algérie, l’ombre d’une<br />

nouvelle rébellion au nord<br />

de son pays se précisait.<br />

Les informations publiées<br />

par la presse malienne sur<br />

le renforcement massif des<br />

troupes militaires dans<br />

les trois régions du nord<br />

(Gao, Tombouctou et Kidal)<br />

confi rment la situation dans<br />

cette zone que partagent<br />

les Touareg, les terroristes<br />

et les trafi quants en<br />

tout genre. La chute d’El<br />

Gueddafi et la fi n de son<br />

régime semblent avoir<br />

libéré les bonnes et les<br />

mauvaises initiatives dans<br />

ce no man’s land.<br />

Salima Tlemçani<br />

(Suite page 10)<br />

Arts & lettres<br />

KATEB<br />

YACINE<br />

DRAMATURGE<br />

DES HUMBLES<br />

Un théâtre indigné<br />

Lire le supplément en pages 14, 15, 16, 17, 18 et 19<br />

DU CENTRE<br />

N° 6393 - Vingt-deuxième année - Prix : Algérie : 15 DA. France : 1 €. USA : 2,15 $. ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com<br />

CONTRIBUTION<br />

LE PRINTEMPS<br />

ARABE<br />

L’arabisme<br />

en question<br />

PAR YACINE TEMLALI<br />

Journaliste<br />

et chroniqueur littéraire<br />

● Le vent de révolte sociale et<br />

démocratique qui souffl e sur le<br />

Monde arabe n’a épargné ni les pays<br />

pauvres en ressources, comme la<br />

Tunisie et la Jordanie, ni ceux riches<br />

et pétroliers, comme Bahreïn et<br />

l’Algérie.<br />

LIRE EN PAGE 6<br />

MONTAGE EL WATAN<br />

<strong>MASSACRE</strong><br />

<strong>À</strong> <strong>HUIS</strong> <strong>CLOS</strong><br />

LA SYRIE a connu hier<br />

l’une des pires journées de<br />

répression depuis le début<br />

des manifestations en<br />

mois de mars dernier.<br />

Au moins 42 civils ont<br />

été tués par les bras<br />

armés du tyran Al<br />

Assad au moment<br />

où des dizaines<br />

de milliers de<br />

manifestants<br />

réclamaient une<br />

zone d’exclusion<br />

aérienne au-dessus<br />

du pays. Hassan Moali<br />

LIRE LA SUITE EN PAGE 2<br />

42 MORTS<br />

ont été<br />

enregistrés<br />

hier en Syrie,<br />

à Homs et Hama,<br />

lors d’une<br />

manifestation où<br />

était réclamée une<br />

zone d’exclusion<br />

3000 TUÉS<br />

depuis le<br />

15 mars dernier,<br />

selon l’ONU, un<br />

décompte macabre<br />

qui ne semble pas<br />

devoir s’arrêter<br />

malgré les pressions<br />

internationales.<br />

M e BOUCHACHI<br />

«Le régime<br />

veut consacrer<br />

le statu quo»<br />

«Projets de textes<br />

de loi, un pas vers<br />

les réformes ou<br />

une consécration<br />

du statu quo ?» Tel<br />

est le thème d’une<br />

conférence-débat<br />

organisée, jeudi<br />

dernier à Alger, par la Ligue<br />

algérienne pour la défense des<br />

droits de l’homme (Laddh). La<br />

réponse à cette interrogation<br />

est donnée, à l’issue de<br />

la rencontre, suite à une<br />

analyse, par les conférenciers<br />

des principaux projets de<br />

textes élaborés dans le cadre<br />

des «réformes politiques»<br />

promises par le président<br />

Boutefl ika. Les avis des<br />

participants à cette rencontre<br />

convergent convergent tous vers une seule<br />

conclusion conclusion : «Le régime veut<br />

consacrer consacrer le statu quo.»<br />

(Suite (Suite page p g 7) 77)<br />

Madjid j Makedhi<br />

TUNISIE<br />

Le grand ggrand<br />

oral<br />

l<br />

de Rached<br />

Ghannouchi<br />

C’est un Rached Ghannouch<br />

Ghannouchi<br />

fi fier er, dans son costume de<br />

patron de la première force<br />

politique à l’Assemblée<br />

constituante tunisienne, qui<br />

s’est présenté hier devant la<br />

presse. Fier d’avoir enlevé<br />

haut la main 90 des 217<br />

sièges de cette institution<br />

chargée de rédiger la<br />

Constitution de la Tunisie<br />

post-Ben Ali, mais aussi loin<br />

devant le conglomérat de<br />

partis de gauche. Craint à<br />

juste titre par de nombreux<br />

observateurs, Ghannouchi a<br />

voulu également se présenter<br />

comme un islamiste BCBG<br />

(bon chic bon genre) tout<br />

à fait fréquentable, qui<br />

jongle allégrement avec<br />

les concepts occidentaux<br />

du genre démocratie,<br />

alternance, liberté…<br />

(Suite page 3) H. M.<br />

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El Watan - Samedi 29 octobre 2011 - 2<br />

INTERNATIONALE<br />

PLUS DE QUARANTE TUÉS ET UNE CENTAINE DE BLESSÉS<br />

<strong>MASSACRE</strong> <strong>À</strong> <strong>HUIS</strong> <strong>CLOS</strong><br />

T<br />

Les engins de guerre de l’armée<br />

syrienne continuent à être utilisés<br />

contre la population<br />

Suite de la page 1<br />

out le monde pensait que<br />

le sort tragique réservé<br />

à Mouammar El Gued-<br />

dafi allait donner à réfléchir<br />

au jeune dictateur alaouite et<br />

mettre fin à sa folie meurtrière.<br />

Erreur. Bachar Al Assad<br />

a frappé avec une sauvagerie<br />

inouïe, aggravant un peu plus<br />

son cas de tueur en série. Et tel<br />

père tel fils, Bachar a dirigé<br />

son arsenal de guerre contre<br />

les populations des régions de<br />

Homs et de Hama qu’il a fait<br />

massacrer sans pitié.<br />

Selon l’Observatoire syrien<br />

des droits de l’homme<br />

(OSDH), 12 civils ont été<br />

tués dans divers quartiers de<br />

la ville de Hama, 20 autres à<br />

Homs et un civil à Qousseir,<br />

dans la région de Homs. Les<br />

deux autres meurtres ont été<br />

commis à Tsil, dans la province<br />

de Deraa (sud). Et ce<br />

n’est pas fini. «Plus de 100<br />

personnes ont été blessées<br />

hier en Syrie et 500 autres<br />

ont été arrêtées à travers le<br />

pays», a affirmé à l’AFP le<br />

chef de l’OSDH, Rami Abdel<br />

Rahmane. Et d’ajouter que<br />

uelques milliers de personnes ont<br />

Q manifesté, hier, sur l’emblématique<br />

place Tahrir, au Caire, pour réclamer le<br />

retour rapide à un pouvoir civil et l’exclusion<br />

des membres de l’ancien régime<br />

de la scène politique, ont rapporté des<br />

correspondants de l’AFP. «A bas le pouvoir<br />

militaire !», ont scandé les manifestants,<br />

en exigeant que l’armée «retourne<br />

dans ses casernes».<br />

Le Conseil suprême des forces armées<br />

(CSFA) est au pouvoir depuis la démission<br />

du président Hosni Moubarak sous<br />

la pression populaire, le 11 février ; il est<br />

la région de Homs a donné<br />

«40% des martyrs de la révolution<br />

syrienne».<br />

C’est donc un autre vendredi<br />

rouge sang que les Syriens<br />

ont vécu hier. Quasiment tout<br />

le pays a été le théâtre de<br />

manifestations réclamant la<br />

chute du régime du président<br />

Bachar Al Assad. Fait inédit,<br />

en de nombreux endroits, une<br />

nouvelle banderole a fait son<br />

apparition : «Nous réclamons<br />

une zone d’exclusion aérienne».<br />

Eh oui, le peuple syrien,<br />

qui résiste stoïquement à plusieurs<br />

boucheries commises<br />

par «le fou de Damas», commence<br />

à en avoir ras-le-bol<br />

de ce massacre à huis clos.<br />

Ces affiches, très visibles<br />

sur les écrans des chaînes en<br />

continu, ont répondu à l’appel<br />

des militants «pro-démocratie»<br />

sur leur page facebook<br />

à manifester en faveur d’une<br />

zone d’exclusion aérienne, à<br />

l’image de la Libye, «afin de<br />

permettre à l’armée syrienne<br />

libre d’œuvrer avec plus de<br />

liberté». Dans leur message,<br />

ces activistes soulignent que<br />

l’Armée syrienne libre est<br />

une force d’opposition armée<br />

dont la création a été «annoncée<br />

en juillet par le colonel<br />

Riad Al Asaad, qui a déserté<br />

et s’est réfugié en Turquie».<br />

Ces déclarations de guerre et<br />

les multiples désertions dans<br />

les rangs de l’armée, qui font<br />

pourtant craindre le pire, ne<br />

semblent pas inquiéter outre<br />

mesure l’apprenti dictateur<br />

qui ordonne invariablement<br />

d’ouvrir le feu sur la foule. Le<br />

scénario libyen est en train de<br />

se vérifier avec une précision<br />

chirurgicale en Syrie.<br />

LE PEUPLE RÉCLAME<br />

UNE ZONE D’EXCLUSION<br />

AÉRIENNE<br />

Le Conseil national syrien<br />

(CNS), qui a fait du refus<br />

de l’intervention étrangère<br />

son credo, risque de changer<br />

d’avis au regard de ces carnages<br />

à répétition commis par<br />

les troupes d’Al Assad. Se<br />

pose alors la question de savoir<br />

ce que fera la mission de<br />

la Ligue arabe à Damas à laquelle<br />

Al Assad a répondu par<br />

un massacre. Cependant, les<br />

Chinois, pourtant alliés sans<br />

réserve du maître de Damas,<br />

commencent à perdre patien-<br />

ÉGYPTE<br />

Nouvelle manifestation<br />

contre le pouvoir militaire<br />

dirigé par le maréchal Hussein Tantaoui,<br />

ministre de la Défense de M. Moubarak<br />

pendant une vingtaine d’années.<br />

Après une période de grâce, l’armée<br />

est aujourd’hui accusée de bloquer les<br />

réformes et de chercher à se maintenir<br />

au pouvoir.<br />

Les manifestants ont également demandé<br />

la levée de l’état d’urgence, en<br />

vigueur depuis plus de 30 ans, et l’exclusion<br />

des membres de l’ancien régime<br />

de la vie politique. Des militants ont<br />

récemment lancé une campagne contre<br />

les «vestiges» du parti de Moubarak,<br />

ce. L’émissaire spécial de Pékin<br />

pour le Proche-Orient, Wu<br />

Sike, qui a effectué une visite<br />

dans la capitale syrienne, a<br />

appelé à «mettre fin à tous les<br />

actes de violence et à l’effusion<br />

de sang». La Lituanie a<br />

annoncé hier avoir interdit le<br />

survol de son territoire par des<br />

avions syriens à destination<br />

et en provenance de l’enclave<br />

russe de Kaliningrad, craignant<br />

qu’ils ne soient utilisés<br />

pour transporter du matériel<br />

militaire. L’Espagne a convoqué,<br />

hier, l’ambassadeur de<br />

Syrie à Madrid pour dénoncer<br />

«le harcèlement et les<br />

intimidations» dont plusieurs<br />

opposants syriens vivant en<br />

Espagne se disent victimes de<br />

la part de l’ambassade.<br />

C’est dire que de larges segments<br />

de la communauté internationale<br />

commencent à<br />

mieux saisir la couleur des<br />

«réformes» promises par Bachar<br />

Al Assad. Des réformes<br />

dont on ne voit qu’une face<br />

: des dizaines de cadavres<br />

jonchant les rues de Damas,<br />

Idleb, Homs, Hama et toutes<br />

ces villes horriblement tirées<br />

de l’anonymat. H. M.<br />

baptisée Emsek Feloul (attrapez un vestige)<br />

destinée à démasquer les proches<br />

de l’ancien pouvoir qui voudraient se<br />

remettre en selle lors des législatives du<br />

28 novembre. Mais une autre campagne,<br />

cette fois en faveur d’une candidature<br />

du maréchal Tantaoui à la Présidence, a<br />

également vu le jour.<br />

Les premières élections parlementaires<br />

de l’après-Moubarak sont prévues à<br />

partir du 28 novembre. Une présidentielle<br />

est également attendue, mais sa<br />

date exacte, en principe en 2012, n’a pas<br />

encore été annoncée. AFP<br />

PHOTO : AFP<br />

CHRONOLOGIE D’UNE<br />

RÉPRESSION SANGLANTE<br />

◗ MARS<br />

- 15 : à Damas, rassemblement à l’appel d’une page<br />

facebook pour «une Syrie sans tyrannie, sans loi<br />

sur l’état d’urgence ni tribunaux d’exception».<br />

- 18 : manifestations réprimées à Damas, Deraa<br />

(sud) et Banias (nord-ouest)<br />

- 23 : 100 morts à Deraa, foyer de la contestation<br />

- 26/27 : violences meurtrières à Lattaquié (nordouest)<br />

◗ AVRIL<br />

- 18 : Damas dit vouloir mater une «rébellion armée<br />

de groupes salafistes»<br />

- 21: levée de l’état d’urgence et abolition de la<br />

Cour de sûreté de l’Etat<br />

- 25-26 : l’armée entre à Deraa, répression<br />

particulièrement brutale<br />

◗ MAI<br />

-18 : Washington sanctionne Al Assad, suivie le 23<br />

par l’UE<br />

◗ JUIN<br />

- 5/ 6 : 35 morts à Jisr Al Choughour (nord-ouest) ;<br />

120 policiers y sont tués. Damas accuse des<br />

groupes armés ; des témoins évoquent une<br />

mutinerie<br />

- 13 : le déploiement de l’armée s’étend au nordest,<br />

près de l’Irak<br />

- 26 : l’armée étend son offensive à Kseir, proche<br />

du Liban<br />

◗ JUILLET<br />

- 8 : manifestation monstre à Hama, où se rendent<br />

les ambassadeurs des Etats-Unis et de France<br />

- 11 : des partisans du régime attaquent les<br />

ambassades de ces deux pays<br />

- 15 : plus d’un million de manifestants, en<br />

particulier à Hama et Deir Ezzor (est)<br />

- 16 au 19 : au moins 50 tués à Homs (centre) par<br />

des tirs de l’armée ou dans des affrontements<br />

opposants/partisans du pouvoir<br />

◗ AOÛT<br />

- 3 : déclaration du Conseil de sécurité qui<br />

«condamne les violations généralisées des droits<br />

de l’homme et l’usage de la force contre les civils»<br />

- 7 : 54 morts, en grande majorité à Deir Ezzor.<br />

L’Arabie Saoudite rappelle son ambassadeur,<br />

suivie par le Koweït et Bahreïn<br />

- 18 : Barack Obama et ses alliés occidentaux<br />

appellent Al Assad à partir<br />

◗ SEPTEMBRE<br />

- 12/13 : opération militaire d’envergure contre<br />

Hama. Intensification des arrestations et<br />

perquisitions<br />

- 23 : Amnesty International dénonce les<br />

exécutions de prisonniers<br />

◗ OCTOBRE<br />

- 2 : lancement officiel du Conseil national syrien<br />

(CNS) réunissant tous les courants de l’opposition.<br />

- 4 : Veto russo-chinois à l’ONU à un projet de<br />

résolution condamnant le régime<br />

- 13 : 8e train de sanctions de l’UE. Au total, 56<br />

personnes et 19 sociétés visées<br />

- 17 : 44 tués, dont 11 membres de l’armée<br />

régulière, devenue cible des déserteurs armés<br />

- 21 : des militants saluent la «grande victoire» de<br />

la révolution libyenne, au lendemain de la mort de<br />

Mouammar El Gueddafi, capturé et tué à Syrte<br />

- 24 : l’ambassadeur des Etats-Unis quitte la Syrie<br />

pour «raisons de sécurité». Damas rappelle son<br />

ambassadeur à Washington. Amnesty<br />

International dénonce le «climat de peur» dans les<br />

hôpitaux<br />

- 26 : Al Assad reçoit une délégation de la Ligue<br />

arabe, nouvelle réunion prévue le 30<br />

- 28 : 35 civils tués par les forces de l’ordre en<br />

Syrie, où l’opposition a appelé à manifester en<br />

faveur d’une «zone d’exclusion aérienne afin de<br />

permettre à l’armée syrienne libre (des déserteurs)<br />

d’œuvrer avec plus de liberté».


F<br />

El Watan - Samedi 29 octobre 2011 - 3<br />

INTERNATIONALE<br />

LE CHEF D’ENNAHDA A MULTIPLIÉ LES ASSURANCES<br />

Le grand oral de Rached<br />

Ghannouchi<br />

● Fort de ses 90 sièges à l’Assemblée constituante, le chef islamiste fait le modeste et le rassembleur.<br />

Suite de la page 1<br />

aut-il alors croire le vieux chef<br />

d’Ennahda comme étant le por-<br />

te-drapeau d’un islamisme so-<br />

luble en démocratie ? C’est la grande<br />

question que se posent les maîtres du<br />

monde qui accordent des brevets de<br />

démocratie, mais aussi les Tunisiens<br />

progressistes réveillés en sursaut par<br />

cette vague verte qui a submergé leur<br />

pays qu’ils croyaient irrémédiablement<br />

immunisé. Le chef d’Ennahda,<br />

qui a compris ces craintes, a tenté,<br />

hier, de rassurer. «La démocratie, c’est<br />

pour tout le monde», a lancé d’entrée<br />

Rached Ghannouchi. Et de faire tout<br />

de suite un appel du pied à tous ses<br />

concurrents : «On demande à tous<br />

nos frères, quelles que soient leurs<br />

orientations politiques, de participer<br />

à l’instauration d’un régime démocratique.»<br />

Difficile de ne pas prendre au<br />

mot le chef d’Ennhada, qui prend un<br />

engagement devant le monde entier de<br />

respecter son contrat pour une Tunisie<br />

libre et moderne, qui ne fera pas table<br />

rase de son passé en termes d’acquis<br />

citoyens. M. Ghannouchi a réaffirmé<br />

son «engagement envers les femmes<br />

de Tunisie pour renforcer leur rôle<br />

dans la prise de décision politique,<br />

afin d’éviter toute marche arrière sur<br />

leurs acquis». A ceux qui s’inquiètent<br />

du sort des femmes sous le qamis de<br />

Ghannouchi, ce dernier assène que 42<br />

des 49 femmes élues au sein de la nouvelle<br />

Assemblée sont membres de son<br />

parti. Rached Ghannouchi a sorti un<br />

autre argument tout aussi charmeur:<br />

«La révolution n’a pas eu lieu pour<br />

détruire un Etat, mais pour détruire<br />

un régime. Nous sommes déterminés<br />

à protéger l’Etat tunisien.» Le chef<br />

d’Ennahda, trop marqué par les an-<br />

Siège du parti Ennahda à Tunis<br />

nées Ben Ali, a saisi au vol la violence<br />

à Sidi Bouzid pour pointer du doigt<br />

«la main du RCD dissous» dans les<br />

échauffourées qui ont éclaté jeudi.<br />

DES ASSURANCES <strong>À</strong><br />

CONSOMMATION EXTERNE<br />

Tout en lançant un appel au calme,<br />

Ghannouchi est convaincu que ces<br />

troubles signent le retour sur les lieux<br />

du crime – l’immolation du jeune Mohamed<br />

Bouazizi ayant déclenché la<br />

Révolution du jasmin – des serviteurs<br />

de Ben Ali qui voudraient (re)plonger<br />

cette ville dans le chaos. Le parti de<br />

Ghannouchi a été particulièrement<br />

ciblé puisque sa permanence et plu-<br />

sieurs bâtiments administratifs, dont<br />

la municipalité et le tribunal, ont été<br />

mis à sac et pillés après l’annonce des<br />

résultats de l’élection. Mais cet incident,<br />

qui a justifié le couvre-feu dans<br />

cette ville, est loin de troubler la fête<br />

de Ghannouchi et ses partisans mais<br />

surtout leur souci de se présenter dans<br />

un habit nouveau, au propre comme<br />

au figuré.<br />

Quoi qu’il en soit, au-delà de ce grand<br />

oral de Ghannouchi pour rassurer en<br />

Tunisie et ailleurs, son parti Ennahda<br />

n’a pas perdu de temps pour envahir<br />

le nouveau pouvoir en Tunisie. Il a<br />

déjà indiqué que son numéro deux,<br />

Hamadi Jebali, 62 ans, qui a passé<br />

16 années de sa vie en prison, dont<br />

10 à l’isolement, était candidat à la<br />

direction du gouvernement. Le parti<br />

islamiste devrait soutenir un président<br />

issu de l’un des partis de gauche qui<br />

pourrait être Ben Jaffar, Marzouki<br />

ou même Béji Caïd Essebsi. Un autre<br />

signe de la main tendue par le parti<br />

islamiste à ses concurrents, qui se veut<br />

un gage d’une cohabitation sereine<br />

pour une République qui, au moins, ne<br />

sera pas pire que celle de Ben Ali.<br />

Sinon, le volcan de Sidi Bouzid peut<br />

à tout moment entrer en éruption,<br />

comme avertissent certains journaux,<br />

encore groggy par le raz-de-marée<br />

d’Ennahda. Hassan Moali<br />

ENNAHDHA REMPORTE 90 SIÈGES, LE CPR 30 ET ETTAKATOL 21<br />

Le président de l’ISIE, Kamel Jendoubi, a annoncé, jeudi soir, que le mouvement ‘Ennahdha’ a remporté 90 sièges de l’Assemblée<br />

constituante, qui compte 217 sièges, soit 41,47%.<br />

LISTE DES VAINQUEURS DES ÉLECTIONS DE LA CONSTITUANTE<br />

◗ Ennahdha : 90 sièges (41,47%)<br />

◗ CPR : 30 sièges (13,82%)<br />

◗ Ettakatol : 21 sièges (9,68%)<br />

◗ Pétition populaire : 19 sièges (8,76%)<br />

◗ PDP : 17 sièges (7,83%)<br />

◗ PDM : 5 sièges (2,3%)<br />

◗ Parti El Moubadara (l’Initiative) : 5 sièges (2,3%)<br />

◗ Afek Tounes : 4 sièges (1,84%)<br />

◗ El Badeel Etthaouri : 3 sièges (1,32%)<br />

◗ MDS : 2 sièges<br />

◗ Mouvement des patriotes démocrates : 2 sièges<br />

LES LISTES QUI<br />

ONT OBTENU<br />

UN SEUL SIÈGE<br />

<strong>À</strong> LA<br />

CONSTITUANTE :<br />

◗ Parti culturel<br />

unioniste de la nation<br />

El Oumma<br />

◗ Mouvement du<br />

peuple<br />

◗ Parti libéral<br />

maghrébin<br />

◗ Liste l’indépendant<br />

◗ Liste la Voix de<br />

l’avenir<br />

◗ Union patriotique<br />

libre<br />

◗ Anidhal progressiste<br />

◗ Anidhal social<br />

◗ Parti justice et équité<br />

◗ Chams Al Aridha<br />

◗ Liste pour un Front<br />

patriotique tunisien<br />

◗ Mouvement du<br />

peuple unioniste<br />

◗ Liste la justice<br />

◗ Liste Fidélité aux<br />

martyrs<br />

ÉLECTIONS EN TUNISIE<br />

PHOTO : D. R.<br />

L’UE FÉLICITE<br />

LE PARTI ENNAHDA<br />

POUR SA VICTOIRE<br />

La chef de la diplomatie<br />

européenne, Catherine Ashton, et<br />

la Commission européenne ont<br />

félicité, hier, le parti Ennahda pour<br />

sa victoire lors des élections à<br />

l’Assemblée constituante en<br />

Tunisie, promettant l’aide de l’UE<br />

au processus démocratique lancé<br />

en Tunisie. «Nous saluons les<br />

candidats et les partis qui ont pris<br />

part à ce processus démocratique.<br />

Nous félicitons également le parti<br />

Ennahda, qui a recueilli le plus<br />

grand nombre de voix», déclarent<br />

M me Ashton et le commissaire en<br />

charge des relations avec les pays<br />

voisins de l’UE, Stefan Füle, dans<br />

un communiqué conjoint. «L’UE se<br />

réjouit à la perspective de<br />

collaborer étroitement avec la<br />

nouvelle Assemblée et les<br />

autorités et institutions<br />

tunisiennes pour répondre aux<br />

aspirations des Tunisiens à la<br />

démocratie, à la liberté, à la justice<br />

sociale et à la dignité», précisentils.<br />

L’Assemblée constituante<br />

«devra s’atteler à cette tâche<br />

fondamentale dans un esprit de<br />

consensus afin de construire un<br />

nouvel Etat démocratique»,<br />

soulignent M me Ashton et M. Füle.<br />

Tout en se réjouissant que «pour la<br />

première fois l’occasion de choisir<br />

librement et démocratiquement<br />

leurs représentants et de<br />

déterminer leur propre avenir», ils<br />

regrettent aussi «les affrontements<br />

survenus lors de l’annonce des<br />

résultats préliminaires et appellent<br />

au calme et à la retenue».<br />

LE COUVRE-FEU<br />

DÉCRÉTÉ<br />

<strong>À</strong> SIDI BOUZID<br />

Le ministère tunisien de l’Intérieur<br />

a annoncé, hier, la décision de<br />

décréter le couvre-feu dans le<br />

gouvernorat de Sidi Bouzid, de 19h<br />

à 5h, à l’exception des cas<br />

d’urgence et les travailleurs de nuit.<br />

Cette décision a été prise à la suite<br />

des troubles qui ont eu lieu jeudi<br />

soir à Sidi Bouzid et restera en<br />

vigueur jusqu’à nouvel ordre,<br />

précise un communiqué du<br />

ministère. Des violences ont éclaté<br />

dans la nuit de jeudi à vendredi à<br />

Sidi Bouzid pour protester contre<br />

l’invalidation de plusieurs listes de<br />

la «Pétition populaire» de Hechmi<br />

Hamdi et les déclarations du<br />

secrétaire général d’Ennahda<br />

rejetant une alliance avec ce parti<br />

dans la prochaine Assemblée<br />

constituante. Le secrétaire général<br />

du parti islamiste Ennahda, qui a<br />

remporté les élections du 23<br />

octobre en Tunisie avec 41,47% des<br />

suffrages, avait remis en cause<br />

l’obtention par le parti «Pétition<br />

populaire» d’un nombre important<br />

de voix, affirmant que son<br />

mouvement ne fera pas alliance<br />

avec lui dans la prochaine<br />

Constituante. La «Pétition<br />

populaire» a obtenu 19 sièges dans<br />

l’Assemblée constituante. Ses<br />

listes ont toutefois été invalidées<br />

dans plusieurs circonscriptions en<br />

raison de dépassements commis<br />

par cette formation politique lors du<br />

scrutin. Réagissant à ces critiques,<br />

Hechmi Hamdi, originaire de Sidi<br />

Bouzid et propriétaire d’une<br />

télévision satellitaire Al Mustakilla,<br />

a annoncé le retrait de l’ensemble<br />

des listes ayant remporté les<br />

élections du 23 octobre après<br />

l’invalidation partielle de ses listes<br />

par la commission électorale. (APS)


E nfin,<br />

El Watan - Samedi 29 octobre 2011 - 4<br />

INTERNATIONALE<br />

VICTIMES DE LA RÉPRESSION LORS DE LA RÉVOLUTION DE JANVIER<br />

Le gouvernement ordonne la prise<br />

le gouvernement de Béji<br />

Caïd Essebsi a décidé de pren-<br />

dre en charge les victimes de la<br />

répression lors de la révolution du 14<br />

janvier. La décision est tombée mardi,<br />

après une semaine de pression et de<br />

lobbying par des victimes qui ont choisi<br />

d’entamer une grève de la faim sur<br />

le lieu symbolique de La Casbah, siège<br />

du Premier ministère. La grève commencée<br />

le 19 octobre suivait de longs<br />

mois de lutte pour amener le gouvernement<br />

à reconnaître aux victimes le<br />

droit à la prise en charge et le statut<br />

de martyr de la révolution. C’est un<br />

collectif de blogueurs, Nawat (noyau),<br />

qui a soutenu toutes les démarches des<br />

victimes. «On a constaté une négligence<br />

flagrante donnant l’impression<br />

que l’Etat a laissé tomber ces gens»,<br />

raconte Ramzi Betayeb, membre de<br />

Nawat. Ce groupe de militants volontaires<br />

s’est penché, dès l’éclatement de<br />

la révolution, en décembre dernier, sur<br />

les cas des victimes de la répression en<br />

menant des enquêtes et en établissant<br />

un fichier des victimes. Les événements,<br />

qui ont débuté le 25 décembre<br />

et jusqu’après la fuite de Ben Ali, ont<br />

fait quelque 1500 victimes dont 344<br />

morts. Le dossier de ces victimes a ensuite<br />

été soulevé à chaque fois par les<br />

révolutionnaires mais sans en constituer<br />

une priorité.<br />

Mais le 21 septembre dernier, le<br />

Conseil des ministres a évoqué la<br />

possibilité de rédaction d’un décret<br />

qui offrirait la prise en charge aux<br />

victimes et la reconnaissance de l’Etat<br />

du statut de martyr de la révolution.<br />

L’évolution de la position du gouvernement<br />

on la doit pour beaucoup aux<br />

a percée de Hechmi Hamdi, patron de la<br />

L chaîne satellitaire Al Mustakilla émettant à<br />

partir de Londres, intrigue les Tunisiens. Ancien<br />

militant d’Ennahda avant de soutenir ouvertement<br />

le président Ben Ali, ce natif de Sidi Bouzid<br />

apparaît comme le trublion des premières élections<br />

libres tunisiennes. Les heurts enregistrés<br />

ces deux derniers jours dans sa localité sont<br />

notamment liés à l’invalidation des six listes de<br />

son parti, El Aridha (Pétition populaire pour la<br />

liberté et la justice). Le parcours de cet homme<br />

d’affaires, parlant de lui à la troisième personne,<br />

est atypique, passant de Tunis à Alger et de Khartoum<br />

à Londres. Dans les journaux tunisiens, il<br />

est qualifié de «mystérieux aventurier politique»,<br />

sinon de «clown politique».<br />

Les monologues diffusés par sa chaîne donnent<br />

de lui l’image d’un homme narcissique, se rêvant<br />

président de la Tunisie. Hechmi Hamdi est surtout<br />

spécialiste en retournement de veste. Etudiant, il<br />

a fait partie du mouvement Ennahda tout en<br />

continuant à écrire dans le journal Essabah, ex-<br />

en charge des blessés<br />

L’armée tunisienne empêchant les acteurs de la Révolution du jasmin à manifester dans les rues de Tunis en janvier dernier<br />

efforts de Nawat et à la persévérance<br />

d’un groupe composé de sept victimes.<br />

Mais les intentions du gouvernement<br />

primant sa loyauté sans faille<br />

au système. Lors de la chasse<br />

à l’islamiste lancée par le<br />

régime tunisien, il a fui vers<br />

l’Algérie avant de gagner<br />

Londres. Là-bas, il aurait<br />

connu une Algérienne, issue<br />

d’une famille aisée vivant<br />

à Londres et portant le nom<br />

de Yousfi, qui l’aurait aidé à<br />

créer la revue Al Moustakilla.<br />

Dans son exil londonien, il<br />

établira un réseau en toile<br />

d’araignée, n’hésitant pas à<br />

prendre l’argent de Hassan El Tourabi au Soudan<br />

pour faire la propagande de Omar El Béchir. Le<br />

divorce d’avec le parti Ennahda a été officiellement<br />

proclamé lorsque, dans un débat d’Al Jazeera<br />

qui le confrontait à Rached Ghannouchi, il<br />

a brandi un exemplaire du Coran «offert par Ben<br />

Ali», affirmant avoir vu de ses propres yeux Leïla<br />

Trabelsi faisant la prière et incitant ses enfants<br />

n’ont pas été suivies d’actes. «Nous<br />

avons compris quelque temps après<br />

que ces déclarations n’étaient qu’un<br />

PHOTO :D. R.<br />

calmant préélectoral», explique encore<br />

Ramzi Betayeb. Nawat a remis la<br />

pression via les médias et le 3 octobre,<br />

à suivre les préceptes de l’Islam.<br />

Peu après, Hamdi changea son fusil<br />

d’épaule en faisant défiler sur le<br />

plateau d’Al Moustakilla tous les<br />

ténors de l’opposition tunisienne,<br />

dont la journaliste et militante<br />

Sihem Ben Sedrine, qui écopa de<br />

quelques jours de prison à la suite<br />

d’un coup d’éclat sur cette chaîne.<br />

LES «PETITS BARONS» DU RCD<br />

Aujourd’hui, Khelil Ezzaouia d’Ettakatol<br />

et la même Sihem Ben<br />

Hechmi Hamdi<br />

Sedrine l’accusent d’avoir utilisé<br />

les réseaux dormants du parti de Ben Ali, le RCD,<br />

pour se frayer une place dans la Constituante.<br />

Et les commentateurs tunisiens de s’indigner :<br />

«Si les communications entre l’Arabie Saoudite<br />

et la Tunisie sont très surveillées, il n’en est pas<br />

de même pour les communications entre Abha<br />

(lieu de résidence de Ben Ali) et Londres et entre<br />

Londres et Tunis. Il suffit de contacter, via Al<br />

PHOTO :D. R.<br />

trois victimes, une femme atteinte de<br />

quatre balles et deux hommes originaires<br />

de Gasrine, amputés de la jambe,<br />

sont admis à l’hôpital militaire. Mais<br />

là aussi, en l’absence d’un engagement<br />

clair du gouvernement, très peu a été<br />

fait. Victimes et militants engageront<br />

alors un sit-in devant l’hôpital militaire<br />

et une attaque dans la presse avant que<br />

la grève de la faim ne soit entamée.<br />

Mardi, le président Foued Lembazaâ<br />

a donné instruction au ministère de la<br />

Défense de prendre en charge sur-lechamp<br />

les sept victimes, auxquelles<br />

sera ajoutée une fille souffrant de<br />

graves problèmes de respiration dus<br />

aux gaz lacrymogènes. Six ambulances<br />

ont été dépêchées et ont conduit<br />

les concernés à l’hôpital militaire. Ces<br />

derniers ont mis fin à leur grève de la<br />

faim, en signe de satisfaction. Au sein<br />

de Nawat, on salue aussi la décision du<br />

gouvernement tout en soutenant l’exigence<br />

de modifier légèrement le décret<br />

et introduire la possibilité de transfert<br />

à l’étranger pour des soins.<br />

Nouri Nesrouche<br />

LA FIDH APPELLE LES ÉLUS <strong>À</strong> S’ENGAGER FERMEMENT<br />

EN FAVEUR DES LIBERTÉS ET DES DROITS FONDAMENTAUX<br />

Après que le parti de Ghannouchi (Ennahda) ait remporté 41,70% des voix et<br />

devienne la première force politique en Tunisie, la Fédération internationale des<br />

droits de l’homme (FIDH) a réitéré, hier, son appel aux membres de l’Assemblée<br />

constituante ainsi qu’aux futures autorités tunisiennes compétentes à «s’engager<br />

fermement dans la construction d’une Tunisie démocratique, respectueuse des<br />

libertés et des droits fondamentaux et à ne pas déroger à ces principes et valeurs<br />

universels qui ont été à la base de la révolution». En dépit de quelques dépassements,<br />

les observateurs tunisiens et internationaux ont unanimement attesté de la<br />

tenue d’un scrutin libre et transparent, estime cette ONG dans un communiqué<br />

rendu public, hier, sur son site électronique. «Les 217 membres de l’Assemblée<br />

constituante aujourd’hui élus bénéficient ainsi d’une forte légitimité. Leur responsabilité,<br />

ainsi que celle du futur gouvernement qui sera mis en place dans<br />

les prochains jours, n’en sera que plus grande en tant que promoteurs des revendications<br />

de la société tunisienne qui s’est soulevée contre la dictature il y a<br />

à peine 9 mois», espère-t-elle, sans nommer la couleur politique des vainqueurs<br />

(Ennahda, ndlr). «Cette élection des membres de l’Assemblée constituante<br />

constitue une étape essentielle dans ce processus de démocratisation», conclut le<br />

document de la FIDH. M.-F. G.<br />

LES TUNISIENS VOIENT EN SA VICTOIRE «LA MAIN DE BEN ALI»<br />

Hechmi Hamdi, le trublion qui rêve d’un destin présidentiel<br />

Aridha, les ‘petits barons’ du RCD, au chômage<br />

forcé, pour qu’ils s’exécutent en coulisses en<br />

donnant les consignes de vote en catimini». Sihem<br />

Ben Sedrine dit, à son propos, qu’il était prêt<br />

à pactiser avec le diable pour se faire une place<br />

en Tunisie. «Pendant que nous focalisions notre<br />

attention sur les 40 partis créés par des personnes<br />

tournant autour de Ben Ali, la consigne a été<br />

donnée aux anciens du RCD pour voter pour le<br />

parti de Hechmi Hamdi», a-t-elle observé.<br />

Mais c’est aussi grâce aux promesses électorales,<br />

souvent irréalisables, que cet ovni de la politique<br />

a pu glaner des voix. «Il a fait rêver les gens en<br />

abusant de leur pauvreté et de leur ignorance»,<br />

a analysé Saif Nsiri, 34 ans, membre du Parti du<br />

travail tunisien (PTT). Celui qui se prend pour<br />

un prophète dans son pays ne rentrera pas en Tunisie.<br />

S’il affirme que cette décision est motivée<br />

par le fait que Hammadi Djebali (Ennahda) soit<br />

pressenti pour prendre les rênes du gouvernement<br />

tunisien, il se murmure, à Tunis, qu’il craint des<br />

poursuites judiciaires. Amel Blidi


L ’OTAN<br />

a décidé, hier, de mettre fin à compter<br />

du 31 octobre à son opération de sept<br />

mois en Libye, une semaine après la mort<br />

de Mouammar El Gueddafi et en dépit des appels<br />

du nouveau régime pour qu’elle poursuive<br />

ses patrouilles aériennes jusqu’à la fin de l’année.<br />

«Le conseil de l’Atlantique Nord (l’instance dirigeante<br />

de l’alliance, élargie aux représentants des<br />

cinq pays non membres – Qatar, Emirats arabes<br />

unis, Maroc, Jordanie et Suède – partenaires de<br />

l’opération, ndlr) a confirmé la décision prise il y<br />

a une semaine. L’opération en Libye prendra fin le<br />

31 octobre. Notre mission militaire est désormais<br />

terminée», a dit le secrétaire général de l’OTAN,<br />

Anders Fogh Rasmussen, sur son compte twitter,<br />

qui a prévu de faire une annonce officielle plus<br />

tard dans la journée.<br />

L’OTAN avait pris vendredi dernier, au lendemain<br />

de la mort de l’ex-dirigeant libyen Mouammar El<br />

Gueddafi, la décision, à titre provisoire, de la fin,<br />

au 31 octobre, de son opération, sept mois après<br />

les premiers bombardements des avions de l’Alliance.<br />

«Il y a une semaine, nous avons pris la décision<br />

préliminaire de mettre fin à notre opération<br />

militaire en Libye. Demain, nous allons confirmer<br />

cette décision», avait indiqué, jeudi soir, à Berlin,<br />

M. Rasmussen. «Nous avons totalement accompli<br />

notre mission», avait-il estimé, ajoutant qu’il ne<br />

voyait pas son organisation jouer de rôle majeur<br />

en Libye, mais que si le nouveau gouvernement<br />

El Watan - Samedi 29 octobre 2011 - 5<br />

INTERNATIONALE<br />

ALORS QUE LE CNT SOUHAITE LE GARDER JUSQU’<strong>À</strong> LA FIN DE L’ANNÉE<br />

L’OTAN refuse d’allonger l’opération<br />

«Protecteur unifi é»<br />

● Pourtant non membres de l’OTAN, le Qatar, les Emirats arabes unis, le Maroc<br />

et la Jordanie ont participé activement à l’expédition atlantiste.<br />

ne dizaine de compagnies pétrolières et<br />

U gazières britanniques, australiennes et sudafricaines<br />

ont apporté leur soutien à la RASD<br />

dans sa lutte pour l’indépendance, lors de la<br />

6e rencontre annuelle entre la République sahraouie<br />

et les compagnies de pétrole et de gaz,<br />

qui a eu lieu dans la soirée de jeudi à Londres.<br />

L’engagement des milieux pétroliers en faveur<br />

de la cause sahraouie a été réitéré lors de cette<br />

rencontre qui a regroupé des compagnies, à<br />

l’instar de «Premier Oil», «Encore», «Orphil»<br />

Bombardements de l’OTAN en libye<br />

libyen le lui demandait, elle pouvait l’aider dans sa<br />

transition démocratique. La décision de l’OTAN<br />

était attendue, le Conseil de sécurité de l’ONU<br />

ayant mis fin jeudi au mandat autorisant le recours<br />

à la force en Libye.<br />

C’est sur la base des résolutions 1970 et 1973 du<br />

18 PAYS, 26 000 SORTIES AÉRIENNES<br />

ET 6000 CIBLES<br />

L’opération «Protecteur unifié» menée par l’OTAN en Libye, qui s’achèvera lundi 31 octobre, a mobilisé<br />

pendant sept mois jusqu’à 18 pays et les appareils de l’Alliance ont mené plus de 26 000 sorties, dont<br />

plus d’un tiers dans un but «offensif». L’OTAN n’a pas déployé de troupes terrestres depuis le début de<br />

cette opération, lancée le 31 mars en application d’une décision du Conseil de sécurité de l’ONU. Certains<br />

pays ont toutefois envoyé, hors mission, des soldats, comme le Qatar, qui en a mobilisé plusieurs<br />

centaines, selon le chef d’état-major de son armée. Des journalistes et des experts ont également fait<br />

état de la présence de forces spéciales occidentales. En sept mois, les appareils – avions et hélicoptères<br />

– de l’OTAN ont mené plus de 26 000 sorties aériennes, dont plus de 9650 dans un but «offensif», selon<br />

un bilan établi cette semaine par l’Alliance militaire occidentale. Le nombre de bombardements avait<br />

fortement baissé ces deux derniers mois, après la chute de Tripoli. Sur mer, plusieurs dizaines de navires<br />

de l’OTAN ont patrouillé la Méditerranée orientale pour faire respecter l’embargo sur les armes,<br />

contrôlant plus de 3100 bateaux, et participer aux missions humanitaires.<br />

UN PAYS DÉTRUIT<br />

Quelque 6000 cibles ont été détruites ou fortement endommagées, dont 1600 bases militaires, 1300<br />

dépôts de munitions et des centaines de véhicules, de radars ou de lance-roquettes, selon l’OTAN. A ce<br />

chiffre s’ajoutent les nombreuses infrastructures de la défense libyenne détruites entre le 19 et le 31<br />

mars, au début de l’intervention internationale avant son passage sous le contrôle de l’OTAN. L’Alliance,<br />

qui n’a subi aucune perte humaine, ne communique pas sur le nombre de morts provoquées par ces<br />

frappes mais estime avoir réussi à limiter au maximum les dégâts collatéraux, grâce à des règles<br />

d’engagement très strictes. Huit pays de l’OTAN (dont la Belgique, le Canada et l’Italie) et deux pays<br />

arabes (Emirats et Qatar) ont participé aux opérations aériennes offensives. Les plus engagés ont été la<br />

France et le Royaume-Uni, tandis que les Etats-Unis ont pris une position de soutien actif à partir d’avril.<br />

Le Royaume-Uni a mobilisé 1200 soldats et ses jets ont effectué plus de 3000 missions, représentant<br />

1/5e des opérations. La mission lui a coûté 300 millions de livres (344 millions d’euros), dont 140 millions<br />

de livres de munitions, selon un porte-parole militaire.<br />

Pour la France, qui a notamment mobilisé des avions Rafale, des hélicoptères Puma et Gazelle, ainsi<br />

que son porte-avions Charles-de-Gaulle, le coût direct a été évalué à environ 300 millions d’euros par<br />

le ministre de la Défense, Gérard Longuet. Les dépenses des Etats-Unis se sont élevées à 1,1 milliard<br />

de dollars, essentiellement d’équipements (drones, munitions de précision...). R. I.<br />

ou «Europa», qui ont exprimé leur «appui<br />

total» à l’avènement de l’indépendance de la<br />

RASD. La réunion a été l’occasion d’examiner<br />

la relation entre la République sahraouie et les<br />

entreprises de l’énergie et d’évaluer les derniers<br />

développements de la question du Sahara occidental.<br />

Les compagnies ont réaffirmé leur engagement<br />

à continuer à travailler avec la République<br />

sahraouie pour l’exploration des ressources<br />

naturelles au Sahara occidental. «L’implication<br />

des compagnies pétrolières dans la lutte du<br />

Conseil de sécurité, qui avaient imposé des sanctions<br />

contre le régime du colonel Mouammar El<br />

Gueddafi et autorisé des mesures pour protéger<br />

les civils, que l’OTAN avait lancé son opération<br />

«Protecteur unifié».<br />

UNE PROTECTION TRÈS… OFFENSIVE<br />

Dans les faits, l’embargo sur les armes a largement<br />

contribué au changement de régime en Libye<br />

après plus de quarante ans de dictature, même si<br />

l’Alliance n’en avait pas officiellement fait un<br />

objectif. Le Conseil national de transition (CNT)<br />

a demandé, mercredi, le maintien de l’OTAN en<br />

Libye au moins «jusqu’à la fin de l’année», assurant<br />

que même après la mort de Mouammar El<br />

Gueddafi, ses derniers fidèles représentaient une<br />

menace pour le pays.<br />

Des craintes renforcées par des informations du<br />

quotidien sud-africain Beeld selon lesquelles un<br />

groupe de mercenaires sud-africains se trouvait<br />

toujours en Libye et tentait d’exfiltrer Seïf El<br />

Islam, le fils de Mouammar El Gueddafi. Selon<br />

un responsable touareg, Seïf El Islam se serait<br />

dirigé, mardi, à la frontière du Niger pour y chercher<br />

refuge. Le ministre britannique des Affaires<br />

étrangères, William Hague, dont le pays a joué un<br />

rôle majeur au sein de « Protecteur unifié » aux<br />

côtés de la France et des Etats-Unis, a estimé jeudi<br />

que la résolution de l’ONU montrait que ce pays<br />

était «entré dans une nouvelle ère». «La résolution<br />

répète que les autorités libyennes ont le devoir<br />

de protéger les droits de l’homme et d’empêcher<br />

les représailles et la vengeance», a-t-il expliqué,<br />

précisant avoir abordé ce sujet avec les dirigeants<br />

du CNT lors d’une visite à Tripoli la semaine dernière.<br />

Un responsable de l’OTAN avait toutefois<br />

indiqué, jeudi, que certains pays de l’Alliance<br />

pourraient aider les nouvelles autorités libyennes à<br />

«gérer leur espace aérien» et à contrôler les frontières,<br />

mais en dehors du cadre de l’OTAN. R. I.<br />

SAHARA OCCIDENTAL<br />

Une dizaine de compagnies pétrolières soutiennent la RASD<br />

peuple sahraoui découle de notre conviction<br />

de la justesse de sa cause et la conviction que<br />

la République sahraouie va retrouver sa pleine<br />

souveraineté sur son territoire national», ont<br />

affirmé les représentants de ces compagnies lors<br />

de la rencontre. Les compagnies pétrolières sont<br />

également encouragées par le potentiel énergétique<br />

du territoire sahraoui, souligne-t-on.<br />

«La République sahraouie a entrepris, en 2005,<br />

une stratégie pour préparer l’avenir afin de<br />

construire une prospérité stable pour que le peu-<br />

PHOTO : D. R.<br />

◗ Seïf El Islam en contacts<br />

«informels» avec la CPI<br />

Le fils de l’ex-guide libyen Mouammar El<br />

Gueddafi, Seïf Al Islam, annoncé du côté du<br />

Niger serait en contact avec la Cour pénale<br />

interantionale (CPI), a confirmé hier le juge<br />

de cette institution. Le procureur de la CPI,<br />

Luis Moreno-Ocampo, a en effet affirmé,<br />

hier, avoir des «contacts informels» avec<br />

lui, «via des intermédiaires», au sujet de<br />

son éventuelle reddition à la Cour, qui le<br />

recherche pour crimes contre l’humanité.<br />

«Le bureau du procureur lui a signifié très<br />

clairement que s’il se rendait à la CPI,<br />

il aurait le droit d’être entendu devant la<br />

cour, il sera innocent jusqu’à preuve du<br />

contraire», a indiqué la Cour de La Haye<br />

dans un communiqué. Longtemps considéré<br />

comme le successeur officieux de son père,<br />

Seïf El Islam reste toujours introuvable<br />

alors que son père et ses frères ont été tués.<br />

Un responsable touareg a assuré que le plus<br />

en vue des fils de l’ancien «guide», âgé de<br />

39 ans, s’était rendu mardi à la frontière du<br />

Niger pour y chercher refuge.<br />

◗L’ex-Premier ministre<br />

d’El Gueddafi toujours<br />

en prison à Tunis<br />

L’ancien Premier ministre libyen, Al Baghdadi<br />

Al Mahmoudi, emprisonné depuis<br />

un mois en Tunisie et qui devait être remis<br />

en liberté provisoire jeudi, était toujours en<br />

prison hier, a indiqué son avocat à l’AFP.<br />

«Malgré une décision de justice de libérer<br />

mon client et malgré l’affirmation du ministère<br />

de la Justice qu’il était libre,<br />

M. Mahmoudi n’a pas été relâché et a<br />

passé la nuit en prison», a dénoncé maître<br />

Mabrouk Kourchid. Contacté jeudi soir<br />

par la famille de l’ancien dirigeant libyen,<br />

qui s’étonnait de son maintien en détention,<br />

l’avocat a précisé qu’il s’était déplacé<br />

jusqu’à la prison de la Mornaguia, près de<br />

Tunis, où il avait pu rencontrer son directeur<br />

mais que ce dernier «n’avait pas été en mesure<br />

de lui donner la moindre explication».<br />

«C’est, a dit M. Mabrouk, une violation<br />

grave de la loi.» Premier ministre jusqu’aux<br />

derniers jours du régime du colonel Mouammar<br />

El Gueddafi, l’ancien dirigeant libyen,<br />

âgé de 70 ans, est sous le coup d’un mandat<br />

d’amener des autorités de Tripoli.<br />

Il avait été arrêté en Tunisie le 21 septembre<br />

près de la frontière algérienne et condamné<br />

en comparution immédiate à six mois de<br />

prison pour «entrée illégale» sur le territoire.<br />

Acquitté en appel une semaine plus tard, il<br />

avait cependant été maintenu en détention,<br />

la Libye réclamant son extradition. Cette<br />

demande devrait être examinée par la justice<br />

tunisienne le 22 novembre. Limitrophe de<br />

la Libye, la Tunisie a constitué un lieu de<br />

passage ou de séjour pour les Libyens depuis<br />

le début du conflit mi-février. R. I.<br />

ple sahraoui puisse bénéficier de ses ressources<br />

naturelles dans un Etat libre et indépendant»,<br />

a déclaré à l’APS Emhamed Khadad, membre<br />

de la délégation sahraouie. De sont côté, Kamal<br />

Fadel, représentant du Front Polisario en Australie,<br />

a mis en exergue le soutien «croissant»<br />

des compagnies internationales de l’énergie à la<br />

cause sahraouie exprimée à travers le monde. La<br />

dernière réunion annuelle entre la RASD et les<br />

compagnies pétrolière s’est déroulée à Paris en<br />

novembre 2010. (APS)


Par Yassin Temlali<br />

Le vent de révolte<br />

sociale et<br />

démocratique<br />

qui souffle sur<br />

le Monde arabe<br />

n’a épargné ni<br />

les pays pauvres en ressources,<br />

comme la Tunisie et la Jordanie, ni ceux riches<br />

et pétroliers, comme Bahreïn et l’Algérie (1) . Il a<br />

secoué des régimes dissimulant leur autoritarisme<br />

sous une démocratie de façade, comme l’Egypte<br />

et le Yémen, aussi bien que d’autres ouvertement<br />

dictatoriaux, comme le régime libyen. L’unité<br />

géopolitique de la région s’étendant «du Golfe<br />

à l’océan», pour employer une formule arabiste<br />

rituelle, s’est manifestée sous la forme inattendue<br />

de luttes synchronisées pour la justice et la liberté.<br />

Ces luttes ont pris pour cible des pouvoirs autocratiques,<br />

pour certains installés depuis des dizaines<br />

d’années, et qui n’entendaient se régénérer que<br />

dans le cadre rassurant des successions familiales,<br />

les despotes vieillissants cédant leur trône à leur<br />

postérité. Il n’est pas étonnant que leur simultanéité<br />

revigore les thèses panarabistes. Plusieurs<br />

sections nationales du parti Baath ont salué une<br />

formidable «révolution arabe» en marche (2). Beaucoup<br />

d’intellectuels arabistes, bien plus influents<br />

que cette organisation panarabe affaiblie par la<br />

chute du régime de Saddam Hussein et le discrédit<br />

de son frère ennemi syrien, se sont fait l’écho de<br />

ces proclamations enthousiastes. Pour l’Egyptien<br />

Yahia Al Qazzaz, par exemple, «ce à quoi nous<br />

assistons comme expansion révolutionnaire ne<br />

peut être décrit comme une suite de révolutions<br />

nationales. Il s’agit bien d’une révolution sans<br />

précédent de la nation arabe, dont l’étincelle s’est<br />

allumée en Tunisie et la base s’est établie en Egypte,<br />

au regard de sa position de plus grand Etat<br />

arabe (3) ». Ce réveil arabe (4) est présenté comme<br />

un probable prélude à un mouvement d’unification<br />

transnational : «La question demeure posée<br />

de savoir s’[il] peut fournir le fondement d’un<br />

régime de gouvernement à caractère unioniste, fédéral<br />

ou confédéral […]. C’est ce que je souhaite,<br />

c’est notre vieux rêve à tous !»<br />

D’autres intellectuels partagent les affirmations<br />

arabistes de Yahia Al Qazzaz bien qu’ils ne<br />

s’interrogent pas, comme lui, sur l’éventuel prolongement<br />

«unioniste» des intifadhas arabes. Le<br />

El Watan - Samedi 29 octobre 2011 - 6<br />

Jordanien Abdallah al Naqrash écrit : «Le fait est<br />

que, sous une forme ou une autre […], il y a des<br />

révolutions arabes en Tunisie, en Egypte, au Yémen,<br />

en Libye (5) ». Le Soudanais Taha Al Noâmane<br />

n’hésite pas, lui non plus, à regrouper ces soulèvements<br />

sous le vocable de «deuxième révolte<br />

arabe (6) », la première étant celle qui, en 1916, a<br />

vu la péninsule arabique et une partie du Levant<br />

déclarer la guerre aux Ottomans, avec le soutien<br />

actif des Britanniques : «En dépit des différences<br />

apparentes entre leurs directions et certains points<br />

de leurs agendas, il y a entre ces deux révoltes des<br />

éléments communs essentiels, au cœur desquels<br />

se trouve la libération de la volonté de la nation<br />

(arabe ; ndlr).»<br />

Plus nuancé, un autre écrivain soudanais, Ayman<br />

Souleymane, juge que «la véritable grande révolte<br />

arabe œuvrant à la réalisation de l’indépendance<br />

et de l’unité véritables», est celle qui a commencé<br />

en Tunisie à la fin de l’année 2010 et non «la ré-<br />

CONTRIBUTION<br />

Le Printemps arabe : l’arabisme<br />

en question(1re partie)<br />

Notes<br />

(1) Cet article a été publié initialement en traduction anglaise dans Perspectives<br />

Middle East, numéro spécial : «The Arab world in revolt», avril 2011. Il paraît<br />

ici avec l’accord de la revue Afkar-Idées qui en a publié la version française originelle<br />

dans son n°30 (juin 2011). La note n°15 a été ajoutée pour cette version<br />

publiée par El Watan.<br />

(2) Dans une déclaration de l’instance exécutive du Baath en Tunisie, datée<br />

du 11 février 2011 (la page facebook de cette organisation), nous lisons : «La<br />

révolution de la fière Egypte, prolongement de la révolution arabe tunisienne, est<br />

un lumineux repère sur la voie de la révolution arabe globale afin d’abattre les<br />

régimes corrompus et despotiques qui ont consacré le morcellement (de la nation<br />

La rue tunisienne manifeste son détachement du régime Ben Ali<br />

volte anglaise du Chérif de La Mecque (7) ».<br />

LES RÉGIMES ARABISTES AUSSI CONTESTÉS<br />

A bien les examiner, de tels discours ressemblent à<br />

des extrapolations qui ne se fondent sur rien, sinon<br />

l’unité spatiotemporelle de ces intifadhas, que la<br />

presse mondiale, par commodité, rassemble sous<br />

le nom générique de «Printemps arabe». Il est<br />

relativement facile de leur opposer des faits qui<br />

établissent le caractère primordialement national<br />

de chacune d’elles. Les pouvoirs à prétention<br />

nationaliste-arabe, comme celui de Mouâmmar<br />

El Gueddafi – et, dans une moindre mesure, celui<br />

de Bachar Al Assad (8) – n’échappent pas à la colère<br />

populaire. Des minorités linguistiques, dont<br />

la conscience anti-arabiste s’est aiguisée ces vingt<br />

dernières années, ont pris part aux protestations :<br />

en Algérie et en Libye, les groupes berbérophones<br />

y ont activement participé ; au Maroc, la reconnaissance<br />

du berbère en tant que langue officielle<br />

arabe, ndlr).» Nous lisons, dans une déclaration datée du 1 er février 2011 du<br />

Parti de l’avant-garde arabe et socialiste du Liban, une organisation également<br />

baathiste (la page facebook «Al ourouba al jadida») : «Si les révolutions des<br />

peuples tunisien et égyptien se sont manifestées sous un aspect de classe, celui des<br />

revendications de pain et de travail, elles, ont un autre visage, national-arabe.»<br />

(3) Cet article a été publié le 22 février 2011 sur beaucoup de sites nationalistes<br />

arabes comme «Al ba’s al arabi» (la force arabe) et «Zaman al arab» (le temps<br />

des Arabes).<br />

(4) L’auteur donne pour preuve de la réalité de ce réveil arabe une déclaration<br />

de l’ancien chef d’état-major de l’armée israélienne, Gabi Ashkenazi, qui,<br />

commentant le soulèvement du 25 janvier 2011 en Egypte, a préconisé «plus<br />

de modestie dans nos jugements sur le Monde arabe». Cette déclaration a été<br />

a été une des revendications des manifestations<br />

du 20 février 2011, au même titre que l’adoption<br />

d’une Constitution démocratique. La solidarité<br />

interarabe s’est exprimée, quant à elle, de façon<br />

moins massive qu’en d’autres occasions. Des<br />

marches ont bien eu lieu en Egypte en soutien aux<br />

Tunisiens et aux Libyens et en Tunisie en soutien<br />

aux Egyptiens. Toutefois, elles n’ont pas mobilisé<br />

ces dizaines de millions qui, en 1990-1991, des<br />

jours durant, avaient condamné l’intervention<br />

militaire alliée en Irak. Si des slogans dénonçant<br />

l’Etat hébreu ont pu être scandés au Caire et à<br />

Tunis et qu’on a pu voir sur les murs de Benghazi<br />

des graffitis qualifiant Mouâmmar El Gueddafi<br />

d’«agent d’Israël et de l’Amérique», il est difficile<br />

d’affirmer que la cause palestinienne a conservé,<br />

dans ces contestations, sa position de «cause centrale<br />

des Arabes» pour utiliser un lieu commun de<br />

la rhétorique arabiste. Y. T.<br />

(A suivre)<br />

rapportée le 15 février 2011 par le journal égyptien Al Badil (www. http://<br />

elbadil.net).<br />

(5) Article intitulé «Enseignements de l’actuelle révolution arabe», paru le<br />

2 mars 2011 sur le site internet de l’agence de presse jordanienne AmmonNews<br />

(http://ammonnews.ne).<br />

(6) Article intitulé «La deuxième grande révolte arabe», paru le 1 er mars 2011<br />

dans le journal soudanais Akher Lahza (http://www.akhirlahza.sd).<br />

(7) Article intitulé «La vraie et la fausse grande révolte arabe», paru le 23<br />

février 2011 dans le journal électronique soudanais Sudanile (http://www.<br />

sudanile.com).<br />

(8) Cet article a été rédigé au tout début de la révolte syrienne, avant son<br />

extension et sa radicalisation (ndlr).<br />

PHOTO : AFP


El Watan - Samedi 29 octobre 2011 - 7<br />

L’ACTUALITÉ<br />

LE PRÉSIDENT DE LA LADDH <strong>À</strong> PROPOS DES PROJETS DE LOI<br />

DE «LA RÉFORME POLITIQUE»<br />

«Le régime veut consacrer<br />

le statu quo»<br />

L<br />

Suite de la page 1<br />

e président de la Laddh,<br />

Mostefa Bouchachi, en est<br />

même convaincu : «Il n’y<br />

a pas de volonté de changement<br />

chez le régime algérien»,<br />

déclare-t-il.<br />

M e Bouchachi affi rme qu’il n’y<br />

a aucune illusion à se faire. «Les<br />

nouveaux projets de loi présentés<br />

comme étant des textes de<br />

réformes politiques consacrent,<br />

en réalité, un recul dangereux<br />

par rapport aux acquis des Algériens»,<br />

tranche-t-il.<br />

En se référant aux analyses faites<br />

par les conférenciers Amar Belhimeur<br />

(journaliste et enseignant<br />

à l’université d’Alger), Mohamed<br />

Iouanoughen (rédacteur en chef<br />

du quotidien Wakt El Djazaïr) et<br />

Ali Brahimi (député) sur les différents<br />

projets actuellement en<br />

débat à l’APN, le président de la<br />

Laddh se dit «affl igé» : «Le nouveau<br />

projet de loi sur l’information<br />

ne présente aucune avancée.<br />

L<br />

M<br />

Même chose pour les projets de<br />

loi sur les associations et celui<br />

sur les partis politiques. Pour la<br />

création d’un journal, d’une association<br />

ou d’un parti politique,<br />

le dernier mot revient toujours<br />

à l’administration. Ce sont des<br />

textes qui ne répondent à aucune<br />

des attentes de la société algérienne.<br />

Même les propositions du<br />

e Mostefa Bouchachi<br />

CNES sur le mouvement associatif<br />

n’ont pas été prises en compte,<br />

alors que cet organisme est proche<br />

du pouvoir.» Et d’interroger<br />

: «Pourquoi les tenants du pouvoir<br />

s’entêtent-ils à maintenir le<br />

statu quo, même s’ils savent que<br />

leur entêtement mettra en danger<br />

l’Algérie ?»<br />

«LA LUTTE PACIFIQUE DOIT<br />

SE POURSUIVRE»<br />

Ce constat renforce la conviction<br />

du président de la Laddh quant à<br />

la nécessité de la mobilisation et<br />

de la poursuite de la lutte pacifi -<br />

que pour la réalisation du changement.<br />

«Pourquoi le régime totalitaire<br />

algérien accepte-t-il, de<br />

son propre gré, de nous donner<br />

la démocratie ? Il ne le fera pas<br />

sans une mobilisation permanente<br />

de la société civile. La dictature<br />

est comme un cancer, si on ne<br />

le traite pas, il prolifère», lancet-il.<br />

L’examen des projets de loi<br />

qui sont actuellement sur le bureau<br />

de l’APN renforce le constat<br />

«LA PEINE DE MORT EST UTILISÉE<br />

POUR TERRORISER L’OPPOSITION»<br />

e président de Ligue algérienne pour la défense<br />

des droits de l’homme (Laddh), Mostefa<br />

Bouchachi réitère l’appel de son organisation à<br />

l’abolition de la peine de mort en Algérie.<br />

S’exprimant lors d’une conférence-débat sur les<br />

projets de loi de «réformes politiques», animée hier<br />

à Alger, il affi rme que malgré la suspension de l’application<br />

de cette peine depuis le début des années<br />

1990, les juges continuent de la prononcer. «Des<br />

centaines de condamnations à mort sont pronon-<br />

PHOTO : M. SALIM<br />

cées annuellement. C’est une torture quotidienne<br />

pour les condamnés», déclare-t-il, précisant que<br />

plus de 100 pays au monde ont abrogé cette peine.<br />

Analysant les textes législatifs, M e Bouchachi relève<br />

que «pas de moins de 15 articles évoquent la peine<br />

de mort».<br />

«95% de ces articles condamnent des faits à caractère<br />

politique. La peine de mort est donc utilisée<br />

pour terroriser l’opposition en Algérie»,<br />

dénonce-t-il. M. M.<br />

fait par M e Bouchachi. Les projets<br />

de textes sur les associations<br />

et sur les partis politiques consacrent,<br />

selon les conférenciers,<br />

les pouvoirs de l’administration.<br />

Ayant déjà réalisé une étude sur<br />

le mouvement associatif en Algérie,<br />

Amar Belhimeur soutient<br />

que le nouveau projet de loi sur<br />

les associations ne répond pas<br />

aux attentes de la société civile :<br />

«Lors des assises de la société<br />

civile organisées par le CNES,<br />

cinq aspirations ont été notées.<br />

Parmi elles, il y avait l’élimination<br />

de l’agrément et le retour au<br />

régime déclaratif pour la création<br />

des associations. Il n’en fut<br />

rien. Le projet présenté par le<br />

ministère de l’Intérieur impose<br />

à nouveau l’agrément pour les<br />

associations.» Selon lui, le foisonnement<br />

d’associations (plus<br />

de 80 000) répond à un enjeu qui<br />

vise «la théâtralisation de la vie<br />

politique».<br />

Le projet de loi sur l’information,<br />

explique pour sa part Mohamed<br />

Iouanoughen, «n’a apporté<br />

aucune nouveauté». «Tous les<br />

ministres de la Communication<br />

que nous avons connus, ne gèrent<br />

pas réellement ce secteur. Ils<br />

n’ont aucune responsabilité sur<br />

les imprimeries publiques, sur<br />

la publicité et sur les journaux.<br />

Les décisions viennent toujours<br />

d’ailleurs», note-t-il.<br />

La création d’une autorité de régulation<br />

pour la presse n’a, dit-il,<br />

aucun sens : «N’aura un sens que<br />

si elle a été créée pour gérer uniquement<br />

la publicité», conclutil.<br />

M. M.<br />

● Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) se réjouit du bon déroulement des élections en Tunisie, où plus<br />

de 4 millions de Tunisiens étaient appelés à élire leurs représentants pour la rédaction de la future Constitution du pays, donnant<br />

de facto naissance à la 2 e République tunisienne.<br />

PHOTO : H. LYÈS<br />

L<br />

RENCONTRE<br />

RÉGIONALE<br />

<strong>À</strong> BOUMERDÈS<br />

Défection<br />

et remous<br />

à l’UGTA<br />

a centrale syndicale UGTA semble au bord<br />

de l’implosion. Et pour cause, des dizaines<br />

de cadres syndicaux ont boycotté, avant-hier,<br />

la rencontre régionale qui a eu lieu à l’Institut de<br />

tourisme de Boumerdès. La rencontre a regroupé<br />

des dizaines de syndicalistes des wilayas du<br />

Centre, à savoir Alger, Tipasa, Boumerdès, Tizi<br />

Ouzou, Bouira, Médéa et Blida.<br />

Elle a été présidée par M. Telli, le secrétaire national<br />

chargé des conflits sociaux et de la législation<br />

au sein de la centrale syndicale.<br />

Elle a été tenue dans le but d’expliquer aux travailleurs<br />

«les bons résultats obtenus à l’issue de<br />

la tripartite».<br />

Mais les travaux ne se sont pas déroulés comme<br />

l’auraient souhaité les organisateurs. Ainsi, dès<br />

l’entame de la rencontre, de nombreux syndicalistes<br />

de la wilaya de Tizi Ouzou ont vivement<br />

critiqué le responsable de la centrale syndicale.<br />

Dans une déclaration remise à leurs collègues<br />

des autres wilayas, les cadres syndicaux de Tizi<br />

Ouzou ont dénoncé la tenue d’une telle rencontre,<br />

qui vise à «faire admettre l’inadmissible aux<br />

travailleurs».<br />

«Nous dénonçons avec vigueur cette mascarade<br />

de tripartite qui a ignoré l’effort consenti par les<br />

syndicalistes pendant des mois pour la préparation<br />

de l’ordre du jour», lit-on dans le document.<br />

Les syndicalistes sont sortis de la salle en manifestant<br />

leur colère à Sidi Saïd et les autres responsables<br />

de la centrale syndicale.<br />

«Ils veulent coûte que coûte faire d’une défaite<br />

une victoire», affirme un employé d’Algérie<br />

Poste. Les autres syndicalistes restés dans la<br />

salle disent avoir été «déçus par le discours de M.<br />

Telli, qui a essayé d’expliquer les points positifs<br />

de la tripartite en s’attardant sur les propositions<br />

de l’UGTA et les hypothèses soumises au gouvernement».<br />

Ce qui a fait réagir un syndicaliste qui<br />

s’est dit «très indigné quant aux lenteurs constatées<br />

pour la satisfaction des revendications des<br />

retraités et l’abrogation de l’article 87 bis».<br />

R. Koubabi<br />

LE RCD <strong>À</strong> PROPOS DES ÉLECTIONS EN TUNISIE ET LA VICTOIRE D’ENNAHDA<br />

«L’amalgame du système algérien»<br />

e RCD salue cette avancée dé-<br />

Lmocratique dans son organisation<br />

et son expression et souhaite<br />

au peuple frère de Tunisie une<br />

évolution qui le conforte dans la<br />

voie de la paix, de la justice, de<br />

la liberté et du progrès», est-il<br />

noté dans un communiqué rendu<br />

public hier, sous le titre «Alger se<br />

fait peur». «Pour des raisons historiques<br />

et géopolitiques, chaque<br />

changement survenant dans un de<br />

nos pays provoque des répercussions<br />

immédiates sur ses voisins»,<br />

observe le RCD.<br />

Toutefois, la victoire d’Ennahda,<br />

qui a remporté 90 sièges<br />

sur 217, crée, selon le RCD, des<br />

confusions. «Depuis le début des<br />

révolutions qui se succèdent dans<br />

notre région, le pouvoir algérien<br />

n’a eu de cesse de spéculer<br />

sur les suites chaotiques que ne<br />

manqueraient pas d’engendrer<br />

des mouvements de libération qui<br />

ne sont en fait que la réparation<br />

Saïd Sadi, président du parti RCD<br />

historique des détournements des<br />

sacrifices consentis par nos peuples<br />

pour venir à bout du colonialisme.<br />

C’est avec un cynisme non<br />

dissimilé que les relais du système<br />

se sont saisis de la victoire du<br />

parti islamiste Ennahda pour<br />

essayer de relancer la rengaine<br />

dictatoriale qui veut que seul<br />

l’autoritarisme permet d’assurer<br />

la stabilité d’un pays ou d’une<br />

région», analyse-t-on.<br />

En revanche, le RCD tient à<br />

préciser que «les islamistes ne<br />

pourront pas disposer de plus<br />

du tiers des sièges à l’Assemblée<br />

constituante». Mieux, expliquet-il,<br />

«sentant la précarité de leur<br />

succès, que d’aucuns assimilent à<br />

un hold-up électoral, les responsables<br />

du parti vainqueur ne cessent<br />

de jurer qu’ils ne remettront<br />

pas en cause le statut de la femme<br />

et qu’ils n’attenteront pas aux<br />

libertés publiques». Ceci étant,<br />

le RCD pense que «l’amalgame<br />

dont joue le système pour assimiler<br />

la Tunisie post-révolutionnaire<br />

à l’Algérie de 1991 n’est pas<br />

pertinent». Pour la formation de<br />

Saïd Sadi, «le régime algérien<br />

devrait être le seul acteur à se<br />

réjouir de la victoire d’Ennahda<br />

dès lors qu’il a anticipé depuis<br />

longtemps tout ce qu’il feint de redouter<br />

pour la Tunisie et la Libye<br />

; autant de restrictions que, pour<br />

l’heure, les islamistes tunisiens<br />

s’interdisent de commettre». Pour<br />

conclure, le RCD indique que «le<br />

chantage à l’islamisme, dont les<br />

dirigeants algériens inondent les<br />

médias, est obscène. Le système<br />

FLN a administré la preuve qu’en<br />

étouffant les voix des démocrates<br />

et en offrant les institutions à l’islamisme,<br />

la dictature mène inévitablement<br />

à la théocratie». Enfin,<br />

au lendemain des déclarations du<br />

président du Conseil de transition<br />

national libyen, Mostefa Abdeljalil,<br />

pour l’application de la charia,<br />

«le comble, selon le RCD, serait<br />

que le régime algérien se saisisse<br />

de ces secousses pour pousser<br />

l’outrecuidance jusqu’à se présenter<br />

comme l’ultime rempart<br />

contre l’intégrisme, lui qui en fut<br />

le précurseur dans la région».<br />

B. M.


L<br />

El Watan - Samedi 29 octobre 2011 - 9<br />

L’ACTUALITÉ<br />

RAPPORT D’EUROMEDRIGHTS SUR LE SYSTÈME JUDICIAIRE<br />

L’indépendance et l’impartialité<br />

de la justice remises en cause<br />

es principes d’indépendance<br />

et d’impartialité de la jus-<br />

tice, pourtant garanties par la<br />

Constitution, ne sont pas respectés<br />

dans la pratique. «Dans le monde judiciaire,<br />

les violations de ces règles<br />

ont été illustrées par de nombreux<br />

exemples», estime un rapport publié<br />

le 27 octobre par le Réseau euroméditerranéen<br />

des droits de l’homme<br />

Euromedrights.<br />

Et c’est sur fond de contestation<br />

nationale des robes noires, qui demandent<br />

le retrait du projet de loi<br />

«liberticide» régissant cette profession,<br />

que les rédacteurs de ce<br />

document jugent que ces textes<br />

«constituent autant de régressions<br />

pour les droits de la défense». «Ce<br />

projet de loi constitue une atteinte<br />

grave aux droits de la défense et à<br />

l’article 33 de la Constitution. Il<br />

touche à l’immunité de la plaidoirie<br />

généralement admise sur le plan<br />

international comme un droit de la<br />

défense, l’avocat disposant au cours<br />

de l’audience d’une liberté totale<br />

d’expression», peut-on lire dans ce<br />

rapport. Ce projet de loi n’est pas<br />

l’unique écueil quant à une justice<br />

indépendante et impartiale. «La justice<br />

n’est jamais rendue de manière<br />

indépendante quand les détenteurs<br />

des pouvoirs et leurs intérêts ou<br />

leurs politiques sont en cause», estil<br />

ajouté dans le document.<br />

La mainmise des pouvoirs publics<br />

sur tous les instruments du système<br />

judiciaire est ainsi épinglée par<br />

Euromedrights. Et même les attributions<br />

du Conseil supérieur de la<br />

MAÎTRE ABDERREZAK CHAOUI. Avocat, membre<br />

du bâtonnat d’Alger<br />

«L’indépendance et la liberté des<br />

avocats ne sont pas négociables»<br />

Propos recueillis<br />

par Ghania Lassal<br />

Quel premier bilan peut-on faire<br />

de ces trois jours d’arrêt de travail<br />

observé par les avocats ?<br />

Le mot d’ordre de boycott des<br />

audiences du 25 au 27 octobre a parfaitement<br />

été respectée. Le bâtonnat<br />

d’Alger a enregistré un taux de suivi<br />

de 100%.<br />

Les échos que nous avons eus quant<br />

à la situation dans le reste du pays sont<br />

similaires ; et il n’y a pas eu d’hésitation<br />

de la part des autres bâtonnats.<br />

Même s’il y a une division entre les<br />

avocats qui exigent le retrait pur et<br />

simple du projet et ceux qui demandent<br />

un amendement de certains articles,<br />

la corporation adhère totalement<br />

au rejet de ce projet de loi régissant la<br />

profession.<br />

Pour rappel, cette action de protestation<br />

a été décidée à l’unanimité à l’issue<br />

de l’assemblée générale du conseil<br />

de l’Union nationale des bâtonnats<br />

d’Algérie (UNB), les 14 et 15 octobre<br />

derniers à Béjaïa. Nous sommes très<br />

Le président Bouteflika avec des membres du Conseil supérieur de la magistrature<br />

Les 15 bâtonnats d’Algérie ont décidé, les 14 et 15 octobre<br />

derniers, d’entrer dans la contestation. Au lendemain des<br />

trois jours d’arrêt de travail observés par les avocats,<br />

maître Abderrezak Chaoui, membre du bâtonnat d’Alger,<br />

revient sur le bilan de ce mouvement de protestation et<br />

sur les motifs qui ont poussé cette corporation à boycotter<br />

l’ensemble des audiences et autres procédures dévolues<br />

aux défenseurs.<br />

satisfaits des résultats en termes de<br />

médiatisation auprès du grand public,<br />

car notre mouvement de contestation<br />

vise l’instauration d’une justice au profit<br />

du respect du droit de la défense. Et<br />

dans ce sens, la priorité est le retrait de<br />

ce projet de loi.<br />

Les autres textes de loi sont-ils<br />

contraires à une justice indépendante<br />

et libre ?<br />

D’autres entraves existent. L’amendement<br />

du code de procédure civile<br />

est un autre combat que la corporation<br />

et la société civile doivent mener.<br />

D’ailleurs, les bâtonnats escomptent<br />

s’organiser afin d’exiger la révision de<br />

certains textes régissant ce secteur.<br />

Tous les textes qui concernent le<br />

fonctionnement de la justice qu’il<br />

s’agisse des magistrats, des avocats,<br />

des auxiliaires de justice et des justiciables,<br />

doivent être révisés.<br />

La justice ne peut pas être rendue<br />

sereinement et équitablement lorsque<br />

les magistrats ne sont pas indépendants,<br />

que les avocats ont la bouche<br />

cousue et qu’ils ont peur de se présenter<br />

au prétoire et de plaider, que les<br />

PHOTO : D. R.<br />

citoyens n’ont aucune confiance en ce<br />

système. La justice va très mal à tous<br />

les niveaux, et cela par incompétence,<br />

précipitation, pressions, corruption,<br />

manque de formation spécialisée et<br />

autres. A mon sens, l’unique solution<br />

est la tenue d’assises de la justice.<br />

Les réformes de ce secteur ont été<br />

introduites trop tard car l’élaboration<br />

de nombreux textes charnières a pris<br />

trop de temps. Tout cela est dépassé.<br />

Nous devons tout discuter, tout repenser<br />

afin d’aboutir à des réformes,<br />

fruits de l’approbation des principaux<br />

concernés.<br />

Quelle suite sera donnée à ces<br />

trois jours de protestation ?<br />

Dans un premier temps, les bâtonnats<br />

vont faire le bilan et la synthèse de<br />

cette action.<br />

Selon les retours d’écho et l’impact<br />

de ces journées, la suite des actions,<br />

sous cette forme de boycott ou<br />

autres, seront arrêtées. Une chose est<br />

cependant sûre : le bâtonnat d’Alger<br />

est décidé à continuer la protestation<br />

tant que ce projet de loi n’est pas discuté<br />

sérieusement, tant qu’un dialogue<br />

n’est pas ouvert, avec des propositions<br />

judicieuses.<br />

Celles-ci doivent aller dans le sens<br />

des réformes promises, qui visent à libéraliser<br />

et à moderniser le pays. Mais<br />

il faut d’abord que les pouvoirs publics<br />

comprennent que l’indépendance et la<br />

liberté des avocats ne sont pas négociables<br />

et que l’ingérence du ministère<br />

et du pouvoir dans ce secteur est<br />

inconcevable. G. L.<br />

magistrature (CSM), censé ordonner<br />

cette corporation, ne peuvent véritablement<br />

être des instruments en<br />

faveur de l’indépendance de la justice.<br />

Tout simplement parce qu’elles<br />

échoient à un conseil dominé par des<br />

magistrats du parquet dépendants<br />

du ministère et des personnalités<br />

nommées par le président de la<br />

République. «Les mutations de magistrats<br />

récalcitrants et notamment<br />

l’affaire des mutations des magistrats<br />

de la section syndicale du SNM<br />

de Constantine montrent que le CSM<br />

agit souvent comme une sorte d’organe<br />

de répression ou de promotion<br />

des magistrats sous l’impulsion des<br />

gouvernants», est-il dénoncé. Les<br />

lacunes de formation des magistrats<br />

ainsi que leur trop grande dépendance<br />

du ministère public, qui peut<br />

interférer sur l’ensemble du processus<br />

judiciaire, ou encore l’interdiction<br />

de constituer des associations et<br />

l’absence de liberté d’expression des<br />

magistrats sont donc à même d’instaurer<br />

«une justice aux ordres».<br />

POUR UNE «SÉPARATION<br />

DES POUVOIRS»<br />

Quelle serait alors la solution ? Des<br />

réformes, comme celles annoncées<br />

par les autorités, ne sauraient à elles<br />

seules être suffisantes. «La modernisation<br />

du système judiciaire algérien<br />

pourrait, elle aussi, laisser croire<br />

que les atteintes au principe d’indépendance<br />

de la justice seraient plus<br />

ou moins faciles à corriger par quelques<br />

réformes relatives notamment<br />

à la formation et au recrutement des<br />

magistrats ou encore à la composition<br />

du CSM. Les atteintes au principe<br />

d’indépendance seraient alors<br />

analysées, à tort, comme des atteintes<br />

ponctuelles ou des dérapages,<br />

dans un contexte ou dans un processus<br />

où progresse, malgré quelques<br />

régressions, le principe d’indépendance»,<br />

est-il analysé. Ces réformes<br />

ne peuvent de ce fait contribuer à<br />

un processus d’indépendance de la<br />

justice que si elles sont reliées à des<br />

réformes qui touchent à la séparation<br />

des pouvoirs. Une séparation<br />

affirmée par la Constitution, mais<br />

qui «n’a pas empêché, en réalité, le<br />

pouvoir exécutif de mettre en place<br />

un Parlement et une justice sous<br />

contrôle». «Ce n’est qu’une sorte<br />

de façade qui se donne à voir pour<br />

obtenir le label démocratique sans<br />

remettre en cause la détention et<br />

l’exercice du pouvoir», conclut, critique,<br />

Euromedrights.<br />

Ghania Lassal<br />

CRISE EN EUROPE ET<br />

RALENTISSEMENT AUX USA<br />

Craintes sur<br />

les équilibres<br />

budgétaires de l’Algérie<br />

es incertitudes qui pèsent actuellement sur l’état de santé des écono-<br />

L mies avancées ne pourraient rester indéfiniment sans impact sur le<br />

fragile équilibre de l’économie domestique. De fait, le train dépensier que<br />

se permet l’Etat, ces dernières années, pourrait très vite s’avérer insoutenable,<br />

au vu des perspectives assombries que prédisent diverses prévisions<br />

pour l’économie mondiale. L’année 2012 risque fort d’être porteuse<br />

de récession pour la planète. Plus inquiétant encore, les crises mondiales<br />

prennent de plus en plus un caractère quasi systémique, au point de remettre<br />

à l’ordre du jour des questionnements liés aux fondements mêmes de<br />

l’actuel système économique mondial. Dans cet ordre d’idées, l’Algérie,<br />

qui peine à trouver ne serait-ce qu’une perspective d’alternative à sa logique<br />

de croissance tirée par la ressource publique, a fort à craindre pour la<br />

viabilité de ses finances. Le Fonds monétaire international (FMI), qui se<br />

montrait ces dernières années plus regardant sur les réformes structurelles<br />

à mener en Algérie, que sur son tableau du bord macroéconomique, a<br />

d’emblée donner le ton cette année, en avertissant contre les effets que<br />

pourrait avoir, dès 2012, l’état de l’économie mondiale sur celle domestique.<br />

Les premières conclusions tirées par cette institution, à l’issue de ses<br />

dernières consultations sur l’économie algérienne, sont sans équivoque :<br />

«La détérioration de l’environnement économique international pourrait<br />

entraîner une baisse prolongée du prix du pétrole qui dégraderait fortement<br />

les équilibres budgétaires.» Le Fonds monétaire international avertit<br />

surtout contre la propension des pouvoirs publics à laisser se creuser des<br />

déficits budgétaires, en comptant sur une épargne accumulée en période<br />

de haute conjoncture, alors que l’économie mondiale est bel et bien entrée<br />

en période de basse conjoncture.<br />

En clair, si le déficit actuel du budget de l’Etat n’est pas à ce point réel<br />

pour nourrir un discours de crise ou des craintes d’un retour à l’endettement,<br />

il n’en demeure pas moins qu’à court et moyen termes, les recettes<br />

de l’Algérie pourront être bien trop insuffisantes pour continuer à entretenir<br />

de tels niveaux de déficits. Evalué à 5% en 2011, contre 2% en 2010,<br />

le déficit budgétaire devra tourner autour de 5 à 6% l’année prochaine,<br />

selon le FMI. Or, dans un contexte de ralentissement mondial prolongé,<br />

le gouvernement ne pourra logiquement pas continuer à fixer des budgets<br />

annuels avec des dépenses dépassant ses recettes. Le hic est que si la<br />

rationalisation de la dépense publique devient désormais de mise, reste à<br />

savoir comment le gouvernement pourra continuer à entretenir le peu de<br />

croissance qu’affiche l’économie nationale. Akli Rezouali


E n<br />

Suite de la page 1<br />

effet, en plus de l’armement<br />

de guerre en provenance de<br />

Libye tombé entre les mains de<br />

Mokhtar Belmokhtar et Abou Zeïd,<br />

le retour massif d’anciens loyalistes<br />

maliens d’El Gueddafi vers le nord a<br />

constitué une aubaine pour les compagnons<br />

de feu Bahanga, chef de la<br />

rébellion touareg, pour revenir restructurer<br />

leurs rangs et créer une nouvelle<br />

organisation armée, le Mouvement<br />

national pour la libération de l’Azawad<br />

(MNLA).<br />

Leur objectif : «Libérer l’espace de<br />

toute occupation», a déclaré son porteparole<br />

chargé des relations extérieures,<br />

Hama Ag Sidahmed.<br />

NOUVELLE ORGANISATION<br />

MILITAIRE<br />

Née du Mouvement national de<br />

l’Azawad (MNA), du Mouvement<br />

touareg malien (MTM) ainsi que de<br />

l’Alliance pour le changement et la démocratie<br />

(ADC), la nouvelle organisation<br />

est en réalité une initiative de Brahim<br />

Ag Bahanga, qui s’est attelé durant<br />

tout l’été jusqu’à sa mort, vers la fin<br />

du mois d’août 2011, dans des circonstances<br />

douteuses, à préparer le terrain<br />

pour unifier les rangs. Sa mort suspecte<br />

a retardé quelque peu l’échéance de ce<br />

projet, mais ses proches compagnons<br />

l’ont poursuivi et concrétisé. Ainsi, le<br />

15 octobre dernier, les dirigeants des<br />

mouvements, le MNA et le MTM, ainsi<br />

que de nombreux responsables «militaires»<br />

et «politiques» de l’Azawad se<br />

sont réunis et ont décidé, après concertation,<br />

de «convenir d’un commun<br />

accord de dépasser les difficultés et<br />

asseoir des revendications politiques<br />

communes prenant en comptes les<br />

aspirations profondes des populations<br />

de l’Azawad», a déclaré Hama Ag<br />

Sidahmed. «Après des débats constructifs<br />

sur l’avenir des populations<br />

de la région, du danger qui pèse sur<br />

l’Azawad, les parties présentes ont<br />

décidé de fusionner et de créer une<br />

nouvelle organisation, le MNLA, et ce,<br />

dans l’esprit des démarches déjà entamées,<br />

en accord avec les promesses<br />

et les engagements pris par le leader<br />

défunt Ibrahim Ag Bahanga», a af-<br />

firmé notre interlocuteur, soulignant<br />

que la nouvelle organisation a pour<br />

objectif «de sortir les populations de<br />

l’Azawad de l’occupation illégale de<br />

leur territoire par le Mali étant donné<br />

que ce dernier est l’animateur, depuis<br />

plusieurs années, de l’insécurité dans<br />

la région». A ce titre, un communiqué<br />

annonçant la création du mouvement a<br />

fait état d’un appel «pressant en direction<br />

de Bamako afin de répondre dans<br />

l’urgence aux revendications politiques<br />

déjà transmises par le MNA», alors que<br />

la communauté internationale est quant<br />

à elle interpellée pour «soutenir et<br />

appuyer cette initiative historique au<br />

profit de la stabilité de la région».<br />

Le MNLA a par ailleurs exprimé son<br />

«rejet et sa condamnation» de «toute<br />

forme de terrorisme», estimant que<br />

celui-ci est «contraire aux valeurs et à<br />

la culture des populations».<br />

SCÉNARIOS PESSIMISTES<br />

Depuis, le mouvement s’est doté d’un<br />

chef d’état-major militaire, un des fondateurs<br />

de la rébellion, Mohamed Nadjem,<br />

ainsi que d’un secrétaire général<br />

chargé du volet politique en la personne<br />

de Billal Ag Cherif, et enfin d’un<br />

El Watan - Samedi 29 octobre 2011 - 10<br />

L’ACTUALITÉ<br />

CRÉATION D’UN MOUVEMENT DE LIBÉRATION DE L’AZAWAD<br />

Une nouvelle rébellion plane<br />

sur le nord du Mali<br />

● ALors que le Président malien achevait sa visite officielle en Algérie, les Touareg du nord de son pays annonçaient la création du Mouvement<br />

national pour la libération de l’Azawad ● D’importants renforts militaires se dirigeaient ces derniers jours vers le nord du Mali,<br />

où une vingtaine d’officiers ont déserté les rangs de l’armée malienne.<br />

porte-parole en charge des relations<br />

extérieures, Hama Ag Sidahmed. Ce<br />

dernier a confirmé «la désertion d’au<br />

moins 23 officiers de l’armée malienne<br />

de rang supérieur pour rejoindre<br />

la nouvelle organisation», citant par<br />

exemple les cas des commandants Ag<br />

Habré et Hassan Feggaga, ou encore<br />

le colonel Essadat, mais également de<br />

nombreux ex-combattants de la rébellion.<br />

«Le noyau dur du MNLA est constitué<br />

de quelque 300 hommes armés<br />

et entraînés. Des campagnes de sensibilisation<br />

ont été menées en direction<br />

des nombreuses tribus de la région, et<br />

toute la population, qu’elle soit touareg<br />

ou arabe, a adhéré à l’initiative. La<br />

nouvelle organisation a tiré les leçons<br />

des anciennes erreurs et pris le serment<br />

de faire la guerre non seulement à Al<br />

Qaîda mais aussi aux troupes militaires<br />

maliennes qui se préparent à réagir», a<br />

noté Hama Ag Sidahamed. Les propos<br />

du porte-parole font allusion aux informations<br />

publiées, la semaine écoulée,<br />

par la presse malienne faisant état<br />

de l’acheminement d’hommes et de<br />

matériel militaire vers le nord du Mali,<br />

juste avant la visite du président ATT<br />

à Alger. «Les militaires de la région<br />

de Gao, Kidal et Tombouctou verront<br />

bientôt leurs effectifs augmenter en<br />

hommes et en matériel pendant cette<br />

semaine. L’armée malienne est en train<br />

d’acheminer 18 BTR, une trentaine de<br />

BRDM et 120 véhicules tout-terrain<br />

équipés en armes. Avec, à l’appui, un<br />

nombre nécessaire de militaires qui<br />

s’élève à un millier d’hommes. Ce<br />

dispositif d’hommes et cet arsenal de<br />

guerre sont destinés aux trois régions<br />

du Nord-Mali qui connaissent un regain<br />

de tension ces temps-ci», lit-on sur<br />

plusieurs journaux.<br />

Un mouvement qui ouvre la voie aux<br />

scénarios les plus pessimistes. Certains<br />

analystes n’ont pas hésité à faire le lien<br />

entre l’invitation d’ATT par Bouteflika<br />

et l’évolution dangereuse de la situation<br />

au nord du Mali. En dépit du huis<br />

clos imposé autour des discussions<br />

avec le locataire d’El Mouradia, le<br />

président malien aurait conditionné sa<br />

participation effective à la lutte contre<br />

ENLÈVEMENT DE TROIS HUMANITAIRES ÉTRANGERS <strong>À</strong> TINDOUF<br />

La Confédération générale<br />

L<br />

des travailleurs italiens condamne<br />

e principal syndicat italien, la Confédération générale<br />

des travailleurs italiens (CGIL), condamne<br />

l’enlèvement des trois humanitaires européens (deux<br />

Espagnols et une Italienne) dans un camp de réfugiés<br />

sahraouis, à Tindouf. «Le conseil de direction de la<br />

CGIL exprime sa ferme condamnation de l’enlèvement<br />

de trois coopérants internationaux dans les<br />

camps de réfugiés sahraouis à Tindouf, en Algérie,<br />

et exprime sa solidarité avec leurs familles», indique<br />

le syndicat dans un communiqué rendu public hier.<br />

«Il n’est pas encore clair ce que pourrait advenir de<br />

cet acte méprisable qui met en danger la sécurité des<br />

personnes enlevées et nous rappelle la dure réalité de<br />

la diaspora suite à l’occupation marocaine des territoires<br />

du Sahara occidental», affirme le syndicat. Il a<br />

rappelé la conférence internationale du 30 septembre<br />

dernier au cours de laquelle a été réaffirmé le droit du<br />

peuple sahraoui à l’autodétermination, et a exhorté les<br />

institutions internationales et l’Union européenne à<br />

initier une politique adéquate favorisant le respect des<br />

résolutions de l’ONU dans ce sens. La Confédération<br />

demande «au gouvernement et au ministère italien des<br />

Affaires étrangères de travailler pour parvenir à une<br />

issue heureuse et rapide à la question des otages». Par<br />

Le terrorisme islamiste résiste aux forces armées locales déployées au Sahel<br />

PHOTO : D. R.<br />

ailleurs, l’ONG italo-africaine Vétérinaires sans frontières-Africa<br />

70 a joint sa voix aux appels de solidarité<br />

avec les familles des trois travailleurs humanitaires<br />

enlevés : «Nos organisations, qui sont actives dans<br />

des camps de réfugiés sahraouis depuis 1997 pour la<br />

mise en œuvre des projets de coopération, expriment<br />

leur surprise face à cet acte violent contre des humanitaires<br />

et espèrent que les associations d’aide aux réfugiés<br />

sahraouis poursuivent leur important travail de<br />

coopération pour atténuer les souffrances d’un peuple<br />

durement touché dans un conflit qui traîne maintenant<br />

depuis 36 ans.» APS<br />

le terrorisme, et notamment contre le<br />

refus de jouer à l’intermédiaire entre<br />

les preneurs d’otages et leurs pays<br />

respectifs pour arracher des rançons,<br />

par l’implication de l’Algérie dans<br />

l’extinction de la flamme qui risque<br />

d’embraser une grande partie de son<br />

territoire, sachant que les nouveaux<br />

«rebelles» ont un atout de plus que<br />

ceux qui les ont précédés : un armement<br />

sophistiqué, de l’argent et de<br />

l’expertise dans la guérilla. «Non»,<br />

diront d’autres sources. Selon elles,<br />

ATT est en fin de mandat. L’envoi<br />

d’escadrons militaires au nord du pays<br />

est un signal fort en direction des<br />

Touareg. «Il vient à Alger quémander<br />

l’implication des dirigeants pour faire<br />

taire la révolte de la population et, sur<br />

le terrain, il envoie ses troupes pour<br />

parer à toute action. S’il voulait vraiment<br />

fermer définitivement le dossier<br />

du Nord, il aurait juste appliqué les<br />

décisions qu’il a lui-même prises dans<br />

le cadre du règlement de la seconde<br />

rébellion. Sur cette question personne<br />

ne le croit, d’autant qu’il est à la porte<br />

de sortie…», a noté une source au fait<br />

du dossier. Scénario plausible sachant<br />

que celui-là même qui, jeudi dernier,<br />

à l’issue de sa visite à Alger, affirmait<br />

haut et fort qu’il ne permettra jamais<br />

aux troupes étrangères d’intervenir sur<br />

son territoire, a autorisé la France, et à<br />

deux reprises, à mener des opérations<br />

de libération d’otages et la Mauritanie<br />

ainsi que le Niger à poursuivre des terroristes.<br />

Des décisions qui viennent à<br />

contre-courant des mesures prises par<br />

les ministres des Affaires étrangères<br />

des pays du champ (Algérie, Mali,<br />

Niger et Mauritanie) en mars 2010,<br />

surtout que ces mêmes Etats ont créé<br />

une structure des états-majors de leurs<br />

armées, le Cemoc, à Tamanrasset, pour<br />

coordonner leur stratégie de lutte contre<br />

le terrorisme.<br />

Force est de constater qu’un autre<br />

conflit armé va faire sombrer la région<br />

du Sahel dans l’inconnu, faisant<br />

d’elle un espace où les pires scénarios<br />

d’embrasement sont possibles.<br />

S. T.


L e<br />

«sommet de la dernière<br />

chance» a réussi, mercredi<br />

à Bruxelles, à «sauver», du<br />

moins pour le moment, l’euro. Les<br />

dirigeants européens ont finalement<br />

réussi, in extremis, à dépasser leurs<br />

divergences et à proposer des solutions<br />

à la crise de la dette grecque,<br />

qui vont beaucoup plus loin que ce<br />

qui a été fait lors de la réunion de<br />

juillet. Plus qu’un plan de sauvetage,<br />

la dernière rencontre des dirigeants<br />

de la zone euro impose un ensemble<br />

de règles budgétaires destinées à garantir<br />

un règlement de la crise. D’une<br />

décote de la dette grecque à un renforcement<br />

du Fonds européen de stabilité<br />

financière (FESF) en passant<br />

par une recapitalisation des banques,<br />

c’est une véritable cure choc appuyée<br />

de 1000 milliards de dollars destinés<br />

à sauver la zone euro, dont 200 milliards<br />

rien que pour la Grèce.<br />

L’issue de la crise est d’ailleurs considérée<br />

comme une grande victoire<br />

pour la chancelière allemande, Angela<br />

Merkel, et ses alliés nordiques.<br />

Comme voulu et prôné par Mme Merkel<br />

et la Banque centrale européenne<br />

(BCE), cette dernière n’interviendra<br />

pas pour sauver les Etats endettés et<br />

ce, dans le strict respect des règles<br />

du Traité de Maastricht. Les mauvais<br />

élèves du Sud auront également à<br />

s’astreindre à une discipline via l’application<br />

de la règle d’or budgétaire,<br />

comme c’est le cas en Allemagne.<br />

Enfin, si les banques privées devront<br />

renoncer à 100 milliards d’euros sur<br />

les 350 milliards de dette de la Grèce<br />

et que le pays doit composer avec une<br />

forte décote de ses obligations, il devra<br />

s’astreindre à l’objectif de ramener<br />

son taux d’endettement à 120%<br />

du PIB en 2020 contre 165% prévu<br />

fin 2011. En contrepartie, Athènes<br />

peut prétendre à 100 milliards<br />

d’euros de prêts de l’Europe et du<br />

FMI, ainsi qu’à 30 milliards d’euros<br />

de garantie du FESF aux banques<br />

créancières de la Grèce qui acceptent<br />

la «décote». Ce plan sera-t-il<br />

PHOTO : D. R.<br />

suffisant pour désamorcer la crise ou<br />

fera-t-il l’effet d’un pétard mouillé,<br />

comme ce fut le cas le 21 juillet<br />

dernier ? Les marchés, euphoriques<br />

jeudi au lendemain de l’annonce<br />

d’un accord, sont retombés hier<br />

dans le rouge. En cause : l’envolée<br />

des taux d’intérêt sur les obligations<br />

italiennes et les interrogations mises<br />

en avant concernant les détails pour<br />

l’application des mesures annoncées.<br />

Les marchés n’ont donc pas été<br />

convaincus. D’ailleurs, l’Italie, qui<br />

El Watan - Samedi 29 octobre 2011 - 11<br />

ÉCONOMIE<br />

PLAN DE SAUVETAGE DE LA ZONE EURO<br />

Une victoire<br />

pour Merkel et la BCE<br />

HENRI STERDINYAK. Professeur d’économie<br />

n’a pas réussi à convaincre ses partenaires<br />

européens par les mesures<br />

de réformes et d’austérité de Berlusconi,<br />

a été sanctionnée hier. Les taux<br />

d’intérêt des titres italiens à échéance<br />

2022 ont dépassé la barre symbolique<br />

des 6%, seuil considéré comme<br />

dangereux par les analystes. Les<br />

Bourses européennes ont vite réagi à<br />

l’annonce et sont retombées dans le<br />

rouge. Vers 14h30 GMT, la Bourse<br />

de Francfort cédait 0,06%, celle de<br />

Paris était en recul de 0,42%, tandis<br />

que Londres perdait 0,19%. A Madrid,<br />

le marché perdait 0,76% alors<br />

que Milan plongeait de 1,42%. Les<br />

titres souverains n’étaient cependant<br />

pas les seuls à alimenter l’inquiétude<br />

des marchés. Hier encore, l’accord<br />

européen avait du mal à convaincre.<br />

De nombreux analystes, notamment<br />

américains, ont soulevé des interrogations<br />

à propos de la croissance,<br />

notamment les plans d’austérité et de<br />

rigueur budgétaire ne risquent-ils pas<br />

de mettre du plomb dans l’aile de la<br />

croissance. D’ailleurs, les prévisions<br />

annoncées jeudi soir par Nicolas<br />

Sarkozy concernant une baisse des<br />

taux de croissance d’ici la fin de l’année<br />

ne sont pas pour rassurer.<br />

On s’interroge sur le degré effectif de<br />

participation volontaire des banques<br />

à la réduction de la dette grecque<br />

et sur la capacité du FESF d’attirer<br />

suffisamment d’investisseurs pour<br />

fonctionner à pleine capacité. Aussi,<br />

l’exigence de recapitalisation des<br />

banques met en doute leur capacité<br />

à maintenir leurs encours de crédit.<br />

Rien n’est encore gagné pour la zone<br />

euro… Melissa Roumadi<br />

Etat de l’endettement<br />

dans le monde (tableau<br />

exprimé en ratio<br />

de la dette au PIB)<br />

USA : 100%<br />

Japon : 229%<br />

Grande-Bretagne : 83%<br />

Canada : 84%<br />

Zone euro : 87%<br />

Grèce : 152%<br />

Italie : 120%<br />

Irlande : 114%<br />

Portugal : 91%<br />

France : 88%<br />

Espagne : 67%<br />

(source FMI)<br />

«La création de l’euro a été prématurée»<br />

Henri Sterdinyak est directeur du<br />

département d’économie de la<br />

mondialisation à l’Observatoire<br />

français des conjonctures<br />

économiques (OFCE), professeur<br />

associé à l’université de Paris IX<br />

Dauphine et coanimateur du<br />

«Manifeste des économistes<br />

atterrés». Dans cet entretien<br />

accordé à El Watan, il affirme que<br />

le Traité de Maastricht est<br />

responsable du déchaînement de<br />

la spéculation depuis la mi-2009.<br />

Propos recueillis par<br />

Mehdi Bsikri<br />

La crise de l’euro a secoué le vieux continent.<br />

Pour apporter des solutions à ce dossier et<br />

jusqu’à mercredi dernier, il y a eu désaccord entre<br />

Paris et Berlin. Sur quels points M. Sarkozy<br />

et M me Merkel ne s’entendent-ils pas ?<br />

Angela Merkel<br />

LA CHINE <strong>À</strong> LA RESCOUSSE…<br />

Premier détenteur mondial de réserves de changes et<br />

principal créancier des Etats-Unis, la Chine pourrait<br />

contribuer massivement au sauvetage de l’euro,<br />

pour peu que les tractations entamées à distance<br />

dès le lendemain du sommet européen de Bruxelles<br />

aboutissent à une contribution directe des Chinois au<br />

Fonds européen de stabilité fi nancière. Les dirigeants<br />

de la zone euro ont décidé, mercredi, de solliciter<br />

l’aide de la Chine. Toutefois, les Européens feignent<br />

peu d’empressement pour l’aboutissement d’un<br />

quelconque accord, tout en agitant bien entendu<br />

l’épouvantail du péril jaune.<br />

C’est dans ce sens que le président français a indiqué,<br />

jeudi, que les Européens ont réussi à sauver l’euro<br />

sans les Chinois, même si le soutien fi nancier de<br />

l’Empire du Milieu est le bienvenu dans la mesure où il<br />

renforce la confi ance dans l’euro.<br />

Il y a une divergence de vues entre l’Allemagne<br />

et la France sur les solutions de sortie<br />

de crise. Pour l’Allemagne, il faut que tous les<br />

pays mettent en œuvre des politiques d’austérité<br />

similaires à celles qu’elle a entreprise depuis<br />

2000 : baisse des salaires réels, des dépenses<br />

publiques et sociales, réduction rapide des déficits<br />

publics. Pour la France, il faut renforcer la<br />

solidarité entre les pays de la zone euro ; la BCE<br />

doit garantir complètement les dettes publiques<br />

des Etats membres ; il faut une «gouvernance de<br />

la zone euro» visant à coordonner les politiques<br />

économiques de la zone pour une politique de<br />

croissance. L’Allemagne s’y refuse car elle ne<br />

veut pas remettre en cause sa politique (qu’elle<br />

considère comme une réussite) et ne veut pas que<br />

la solidarité européenne l’oblige à payer pour les<br />

pays du sud.<br />

Mais la crise de la monnaie unique est à son<br />

paroxysme. Comment les pays de cette zone en<br />

sont-ils arrivés à ce stade ?<br />

La création de l’euro a été prématurée. En fait,<br />

les pays membres sont très différents, ont des<br />

conjonctures différentes, ont choisi des stratégies<br />

économiques différentes. Le taux de change de<br />

l’euro est trop fort pour les pays du sud qui ont<br />

Le fait est que du côté de Pékin, même si l’on affi chait<br />

depuis plusieurs mois le souhait d’être impliqué<br />

dans le processus de sauvetage de l’eurozone, il va<br />

sans dire que le préalable de conditions favorables<br />

d’accès au marché est bien là. Ainsi, à l’occasion<br />

de la visite du directeur du FESF, Klaus Regling, à<br />

Pékin, le vice-ministre chinois des Finances, Zhu<br />

Guangyao, a demandé une plus grande ouverture du<br />

vieux continent à ses produits et investissements.<br />

Et d’ajouter, à propos du fonds spécial qui pourrait<br />

être mis en place pour aider les pays européens<br />

surendettés, que la Chine «attend les détails<br />

techniques pour y voir clair». La Chine et les pays<br />

émergents soutiennent une intervention plus<br />

importante du Fonds monétaire international.<br />

Cependant, les Américains ne le voient pas de cet œil.<br />

M. R.<br />

subi des pertes de compétitivité. Le taux d’intérêt<br />

de l’euro a été maintenu trop bas pour les<br />

pays du sud, ce qui leur a permis une croissance<br />

basée sur des bulles immobilières. Les pays du<br />

nord accumulent des excédents extérieurs tandis<br />

que les pays du sud accumulent des déficits. La<br />

Commission européenne a été incapable de coordonner<br />

les politiques économiques.<br />

Le Traité de Maastricht, signé en 1992, interdit<br />

la solidarité entre pays. La BCE ne garantit pas<br />

les dettes publiques (la BCE ne prête pas d’argent<br />

aux Etats ; seules les banques privées peuvent<br />

leur accorder des crédits).<br />

Depuis la mi-2009, les marchés ont pris<br />

conscience des disparités entre les pays de la<br />

zone et se prémunissent contre un éclatement<br />

de la zone euro et une faillite de certains pays du<br />

sud, trop endettés. Cette crainte est renforcée par<br />

la spéculation qui est devenue autoréalisatrice :<br />

les marchés exigent des taux élevés pour prêter<br />

aux pays du sud, ce qui déséquilibre encore plus<br />

leur situation.<br />

Donc le Traité serait en partie responsable<br />

de cette crise…<br />

En privant les Etats membres de la garantie de<br />

la BCE, le Traité de Maastricht est responsable<br />

L es<br />

HAUSSE DE 2,5%<br />

DU PIB<br />

AU 3 e TRIMESTRE<br />

L’économie<br />

américaine<br />

se reprend<br />

chiffres publiés jeudi par le département<br />

américain du Commerce sur<br />

l’évolution du produit intérieur brut<br />

des Etats-Unis ont fait reculer les prévisions<br />

d’une possible récession. En effet, au<br />

troisième trimestre, le PIB des Etats-Unis a<br />

progressé de 2,5% par rapport au deuxième<br />

semestre. Les estimations des analystes<br />

avaient donné une moyenne de 2,3%.<br />

La croissance au troisième trimestre constitue<br />

une nette hausse par rapport aux chiffres précédents.<br />

Au premier trimestre, la croissance<br />

du PIB américain avait été de 0,4% tandis<br />

qu’au deuxième, elle était remontée à 1,3%.<br />

Une croissance jugée très lente et qui avait<br />

suscité de grandes inquiétudes avec une plus<br />

grande probabilité de rechute de l’économie<br />

américaine.<br />

Selon le département du Commerce, cette<br />

amélioration est surtout due à la croissance<br />

«des dépenses de consommation des ménages<br />

et de l’investissement privé hors logement<br />

et à un ralentissement de la baisse des<br />

dépenses des Etats fédérés et des collectivités<br />

locales».<br />

La consommation aurait progressé de 2,4%<br />

au troisième trimestre, contre 0,7% au<br />

deuxième, et elle a apporté 1,7 point de<br />

croissance.L’investissement privé est l’autre<br />

secteur qui a contribué à cette hausse de la<br />

croissance du PIB. Il a connu une hausse de<br />

16,3% hors logement et il aurait fait gagner<br />

1,6 point de croissance.<br />

Pour sa part, le commerce extérieur aurait<br />

contribué à hauteur de 0,2 point de croissance.<br />

L’accélération des exportations a été<br />

gênée par une augmentation des importations.Malgré<br />

cette nette croissance du PIB,<br />

l’économie américaine ne pourra que stopper<br />

la hausse du chômage, dont le taux actuel<br />

est de 9,1%. Selon la Réserve fédérale, une<br />

croissance du PIB située entre 2,5 et 2,8%<br />

éviterait au chômage d’augmenter. Ainsi,<br />

pour le faire reculer, l’économie américaine<br />

a besoin d’une croissance supérieure à<br />

2,8%. Mais toujours est-il que les chiffres<br />

du troisième trimestre font reculer le spectre<br />

d’une récession de l’économie.<br />

Lies Sahar<br />

du déchaînement de la spéculation depuis la mi-<br />

2009 et de la dispersion des taux d’intérêt entre<br />

les pays membres (de plus de 20% pour la Grèce<br />

à 4,8% pour l’Italie ; 3,1% pour la France ; 2,2%<br />

pour l’Allemagne). Les dettes des pays de la zone<br />

euro ne sont plus des actifs sans risque.<br />

Aussi, depuis le début des années 1970, les<br />

Etats développés s’endettent sur les marchés<br />

financiers auprès des investisseurs collectifs<br />

(fonds de pension, assurances-vie, OPCVM)<br />

à des taux d’intérêt relativement bas, car sans<br />

risque. En 2007, la Grèce s’endettait à 4,5%<br />

(pour un taux de croissance de son PIB nominal<br />

de 7,5%), la France à 4,3% (pour un taux de<br />

croissance de 4,9%). Les Etats ne peuvent s’endetter<br />

à taux zéro car les épargnants ne veulent<br />

pas détenir des titres qui ne rapporteraient rien.<br />

La dette nette des pays de la zone euro était, en<br />

2007, de 42,5% du PIB (le même niveau que les<br />

Etats-Unis) ; elle devrait passer à 60% du PIB<br />

fin 2011 (contre 75% pour les Etats-Unis). Cette<br />

hausse s’explique surtout par la profondeur de la<br />

récession (qui a fait chuter les recettes fiscales) ;<br />

un peu par les mesures de soutien à l’activité pendant<br />

la crise ; un peu par l’aide aux banques (pour<br />

l’Irlande surtout). B. M.


El Watan - Samedi 29 octobre 2011 - 13<br />

RÉGION EST<br />

La céréaliculture en déclin<br />

L<br />

APW DE GUELMA<br />

● Rien ne va dans trois secteurs, l’agriculture, l’AEP et la santé, les élus le disent,<br />

ainsi que la réalité.<br />

es débats ouverts entre<br />

élus et directeurs<br />

de l’exécutif, lors de la<br />

troisième session ordinaire<br />

de l’assemblée populaire de<br />

wilaya, tenue les 26 et 27 octobre<br />

passés, ont été des plus<br />

contradictoires.<br />

Le traitement de dossiers<br />

lourds tels l’agriculture, l’alimentation<br />

en eau potable et<br />

la santé publique ont été au<br />

cœur des débats. Et pourtant<br />

la situation catastrophique,<br />

qui prévaut dans ces secteurs,<br />

ne finit pas de tomber dans la<br />

banalité et le ridicule.<br />

Ainsi, en s’exprimant par les<br />

chiffres, le directeur des services<br />

agricoles a présenté à<br />

l’assistance deux dossiers des<br />

plus éloquents: le premier sur<br />

la campagne moisson battage<br />

(2010-2011) et le second<br />

sur la campagne labours-semailles<br />

en cours. Nous retiendrons<br />

que les rendements des<br />

céréales sont passés de l’année<br />

2008 à 2010 du simple au<br />

double, soit respectivement<br />

de 12,22 q/ha à 23,03 q/h avec<br />

une légère régression pour<br />

la campagne de 2011 (22,33<br />

q/h).<br />

Or, la réalité est, selon des<br />

élus, toute autre. «Avec leurs<br />

matériels déglingués, les fellahs<br />

atteignent difficilement<br />

des rendements moyens de<br />

13 à 14 q/h» précisent-ils.<br />

Et d’ajouter: «Certains sont<br />

même réduits à faucher leur<br />

blé.» En clair, la spécificité<br />

céréalière de la wilaya est<br />

Certains fellahs sont même réduits à faucher leur blé<br />

fortement compromise. L’alimentation<br />

en eau potable,<br />

deuxième dossier chaud de<br />

cette session, a été présenté<br />

par la direction de l’hydraulique<br />

suivie de l’ADE. L’une<br />

et l’autre ont tenté d’être rassurantes.<br />

Mais l’ADE, qui se targue<br />

de couvrir 29 communes sur<br />

les 34 existantes, estime cependant<br />

que les conduites<br />

d’adduction et les réseaux<br />

urbains d’AEP sont de véritables<br />

passoires à telle enseigne<br />

qu’il est enregistré 5 000 ruptures<br />

de canalisation par an.<br />

«En somme, l’eau mobilisée<br />

par l’hydraulique va partout<br />

sauf dans les robinets des usagers»,<br />

concluent des élus.<br />

Au summum de la dégradation,<br />

la situation qui prévaut<br />

dans le secteur de la santé<br />

publique est un secret de polichinelle<br />

sauf pour les autorités<br />

locales. L’EPH Dr Okbi du<br />

chef-lieu de wilaya, est cloué<br />

au pilori pour la énième fois à<br />

travers un rapport des élus. Du<br />

service d’accueil à la buanderie<br />

en passant par les cuisines<br />

de cet hôpital de 240 lits, rien<br />

ne va, et encore moins dans sa<br />

mission de prise en charge des<br />

malades. «Nous disposons,<br />

annuellement, de 124 millions<br />

de dinars pour l’hôpital» déclare<br />

le nouveau directeur de<br />

la santé et de la population<br />

qui, visiblement découvre,<br />

éberlué, cette situation. «Mes<br />

collaborateurs ne m’avaient<br />

rien dit de pareille», dira-t-il.<br />

Karim Dadci<br />

CHÉRIF RAHMANI <strong>À</strong> CONSTANTINE<br />

Vers l’élimination des cyanures<br />

et des rejets du ciment<br />

’élimination des cyanures engendrés<br />

L par l’activité des unités industrielles<br />

a été l’objectif visé, par le ministre de<br />

l’Aménagent du territoire et de l’Environnement,<br />

Chérif Rahmani, en visite<br />

de travail jeudi dernier à Constantine, à<br />

partir du complexe moteurs-tracteurs de<br />

Oued Hmimime. Selon le communiqué<br />

de presse qui nous a été remis, «cette<br />

action s’inscrit dans le prolongement<br />

de la dynamique engagée par le gouvernement<br />

en vue de résorber le passif<br />

environnemental de l’industrie nationale<br />

accumulée depuis des années». Rappelons,<br />

que le sel de cyanure, utilisé lors<br />

du traitement thermique des métaux,<br />

a engendré 572 t de déchets cyanurés<br />

stockés au sein des entreprises. Ces<br />

stocks hautement toxiques, constituant<br />

une menace extrême autant pour la santé<br />

publique et les travailleurs que pour l’environnement,<br />

doivent faire l’objet d’un<br />

traitement urgent dans des installations<br />

appropriées. Cependant, depuis l’année<br />

2010, apprend-on, des changements<br />

de process ont été effectués par l’usage<br />

d’une technologie propre qui a substitué<br />

le traitement thermique à base de<br />

cyanure à un autre procédé (traitement<br />

dans un four à gaz naturel et nitruration<br />

en phase gazeuse à base d’ammoniaque<br />

3 %). En fait l’objectif étant la fixation<br />

du carbone pour la dureté de la pièce<br />

mécanique sans l’utilisation de cyanure<br />

au niveau de la trempe à bain de sel et<br />

au niveau de la trempe à l’huile. Selon<br />

la même source, les cadastres et les<br />

études qui ont précédé cette décision<br />

ont démontré que 13 entreprises sur<br />

10 wilayas sont concernées par cette<br />

problématique. Notons que la wilaya de<br />

Constantine se place en tête avec ses 337<br />

t de déchets prussiques, soit 52.5 % de la<br />

totalité des résidus dangereux produits<br />

essentiellement par 3 usines mécaniques<br />

que sont: le complexe pelles et grues, le<br />

complexe moteurs-tracteurs et l’unité<br />

machines-outils. L’on saura que le processus<br />

de dépollution sera assurée grâce<br />

à une convention établie entre l’Algérie<br />

et la France qui a permis à une équipe de<br />

professionnels d’entamer des travaux qui<br />

sont d’ailleurs repartis sur cinq composantes<br />

: la collecte et le regroupement des<br />

déchets cyanurés, leurs conditionnement,<br />

la décontamination des sites, le transport<br />

des résidus toxiques vers des installations<br />

de traitement, le traitement des déchets<br />

et des terres contaminées dans des installations<br />

appropriées. Mais, le délai de<br />

la première expédition de ces quantités<br />

phénoménales à destination de la France<br />

reste inconnu. En revanche, et en présence<br />

du ministre, le responsable de la<br />

structure en question a confirmé que<br />

l’élimination du cyanure sera effectuée<br />

sur une période de 18 mois. Les rejets<br />

du ciment, un autre problème de taille<br />

qui s’intègre également dans la stratégie<br />

nationale de l’environnement initiée<br />

par l’Etat, sont pris en charge grâce au<br />

filtre à manche, une solution adaptée<br />

depuis l’année 1997, visant à diminuer<br />

les quantités de poussières dégagées<br />

lors de la production. La cimenterie de<br />

Hamma Bouziane, dans l’attente d’atteindre<br />

le seuil de 30 % d’utilisation, a<br />

enregistré 10 % d’exploitation. Satisfait<br />

par cet acquis, le ministre s’est montré<br />

plutôt soulagé d’apprendre que l’usine<br />

commercialise le ciment de qualité CPJ<br />

CEM 42.5 (Ciment Portland Ajout), une<br />

référence appliquée en Europe.<br />

O. S.Merrouche<br />

PHOTO: EL WATAN<br />

I<br />

ANNABA<br />

Les trente deux travailleurs<br />

de Batimetal libérés<br />

l n’y a eu aucun blessé jeudi lors de l’intervention de la brigade antiémeute<br />

de la gendarmerie nationale pour libérer la voie publique<br />

reliant H’djar Eddis à Annaba. Même les 32 travailleurs interpellés<br />

ont été tous libérés», ont tenu à préciser, hier, les services de sécurité<br />

qui déplorent une campagne de désinformation. Contactés, plusieurs<br />

travailleurs ont confirmé l’information précisant qu’ils continueront leur<br />

«combat» jusqu’à la satisfaction de leurs revendications socioprofessionnelles.<br />

L’intervention des services de sécurité pour libérer la voie à la circulation<br />

routière a été actionnée sur ordre du wali qui a réagi devant l’incommodité<br />

causée aux usagers de la route qui n’ont pas pu rejoindre leurs<br />

destinations respectives, d’autant plus que ce sit-in intervient à la veille<br />

du week-end. Aussi, le verdict du tribunal d’El Hadjar qui a débouté les<br />

syndicalistes meneurs de ce mouvement de protestation, a réconforté<br />

cette décision. Dans ce contexte, plusieurs observateurs n’ont pas manqué<br />

de souligner que «ces travailleurs sont manipulés par des individus<br />

étrangers à l’entreprise, ayant des ambitions politiques. Si c’était un<br />

combat syndicaliste sain et désintéressé, il y a plusieurs entreprises dont<br />

les travailleurs sont sans salaires et d’autres en chômage technique, tels<br />

ceux des entreprises de récupération, ou encore ceux de Kimial, en voie<br />

de liquidation. Ces travailleurs n’ont même pas de quoi acheter le mouton<br />

de l’Aïd El Adha. Voilà des cas qui méritent vraiment un mouvement<br />

de solidarité de la part des représentants de la FNTMMEE». M. -F. G.<br />

BISKRA<br />

Les agents communaux<br />

réclament leurs salaires<br />

es dizaines de travailleurs de la commune de Biskra se sont rassem-<br />

D blés, jeudi matin, devant le siège de l’APC pour dénoncer les retards<br />

pris depuis des mois dans le versement des salaires. Les protestataires ont<br />

refusé de s’acquitter de leurs différentes tâches professionnelles jusqu’à<br />

ce qu’un responsable les reçoive. «Nous craignons de passer les fêtes de<br />

l’Aïd El Adha les poches vides», ont-ils clamé en exigeant le règlement<br />

de la situation qui les «pénalise lourdement».<br />

Larbi Sahia, responsable des affaires sociales à l’APC de Biskra qui remplace<br />

le maire, absent, a promis aux représentants de ces travailleurs que<br />

ces derniers recevraient une partie de leur dû au début du mois de novembre.<br />

Après cet entretien, la colère des travailleurs est retombée d’un cran.<br />

Ils ont repris le travail vers 11 h en espérant qu’ils seront payés avant le<br />

jour de la fête du sacrifice. H. Moussaoui<br />

SOUK AHRAS<br />

Production de 92 millions<br />

de litres de lait<br />

elon une source proche de la direction des services agricoles (DSA)<br />

S de la wilaya de Souk Ahras, la production du lait a atteint, pour les dix<br />

mois de l’année 2011, un record de 92 millions de litres soit une hausse<br />

de 38%, c’est à dire 34 millions de litres de plus que l’année passée. La<br />

commune de Mechroha occupe, la première place à l’échelle nationale<br />

avec 25 millions de litres. Les professionnels de la filière expliquent cette<br />

performance par l’introduction d’une nouvelle génération de vaches qui<br />

représentent seulement 17% du cheptel mais qui sont capables, à elles<br />

seules, d’assurer les 32% de la production. «Le choix des bovins, l’encouragement<br />

matériel des éleveurs, le renforcement de la collecte…sont<br />

autant de facteurs qui ont favorisé cette hausse de la production», estime<br />

un éleveur de Aïn Seynour, dans la commune de Mechroha. Un autre a<br />

tenu à mettre en valeur l’apport de l’Etat qu’il considère rassurant pour<br />

l’ensemble des producteurs. Il est utile de rappeler que la subvention des<br />

éleveurs, des collecteurs et des transformateurs de lait est de 12 DA/litre<br />

pour les premiers et de 5 DA pour chacun des deux autres partenaires.<br />

Questionné à ce sujet, Khelil Rouaïnia, le président de la coopérative<br />

agricole de services de Souk Ahras a tenu à expliquer la confusion existant<br />

entre les capacités de production de la région et la quantité du lait<br />

collecté. «La wilaya de Souk Ahras produit entre 15 et 20 millions de<br />

litres/an et la commune de Mechroha est actuellement à 5 millions de<br />

litres/an. Ceci dit, la collecte du produit peut dépasser cette quantité si<br />

nous tenons compte du circuit informel», a-t-il indiqué. A. Djafri<br />

JIJEL<br />

Un mort et deux blessés graves<br />

e chauffeur d’un camion de gros tonnage a trouvé la mort ce vendredi<br />

L dans la chute du véhicule qu’il conduisait, dans un ravin à Kissir, non<br />

loin du barrage éponyme, à la limite de la commune de Jijel avec celle<br />

d’El Aouana. Les deux passagers qui l’accompagnaient ont été grièvement<br />

blessés et évacués vers l’hôpital Mohamed-Seddik Benyahia de<br />

Jijel. Selon des informations recueillies, le camion pour des raisons qui<br />

restent à déterminer, a raté peu avant midi, le dernier virage de la déviation<br />

sud de la ville de Jijel à quelques centaines de mètres de l’accès à la<br />

RN43, et a continué sa route en ligne droite pour terminer sa course dans<br />

un ravin. Fodil S.


P endant<br />

El Watan - Samedi 29 octobre 2011 - 13<br />

KABYLIE INFO<br />

LUTTE CONTRE LE CANCER <strong>À</strong> TIZI OUZOU<br />

Sensibilisation sur le<br />

dépistage précoce<br />

● L’association d’aide aux personnes atteintes du cancer a animé des journées d’information et de<br />

prévention contre cette maladie.<br />

deux jours, les<br />

24 et 25 octobre cou-<br />

rant, El Fedjr, associa-<br />

tion d’aide aux personnes<br />

atteintes du cancer, a animé<br />

à la maison de la culture<br />

Mouloud Mammeri de Tizi<br />

Ouzou la 14 e édition de ses<br />

journées d’information et<br />

de prévention contre le cancer.<br />

Au programme de cette<br />

activité, figure une exposition<br />

d’affiches traitant des<br />

causes de la maladie, de la<br />

prévention, des symptômes<br />

et autre explication dans les<br />

traitements.<br />

Des livres sur ce sujet ont<br />

été également mis à la disposition<br />

des visiteurs pour<br />

consultation, en plus d’une<br />

exposition vente, dont les<br />

fonds profiteront aux personnes<br />

atteintes de cette maladie.<br />

«Quelque 1019 dossiers sont<br />

gérés par El Fedjr», indique<br />

l’assistante sociale de l’association,<br />

Mme Oucherif. La<br />

présidente de cette dernière,<br />

Mme Ghezraoui, fera part de<br />

l’insuffisance d’argent que<br />

reçoit El Fedjr en matière<br />

d’aides auprès des particuliers,<br />

notamment lorsqu’il y<br />

a absence de subvention de<br />

l’APC et de la wilaya.<br />

Des conférences-débat ont<br />

été animées à cette occasion.<br />

Le P r Taib, chirurgien à l’hôpital<br />

de Aïn Taya (Alger), a<br />

présenté une communication<br />

sur la protection contre<br />

des cancers colorectaux. Il a<br />

exhorté les gens ayant entre<br />

50 et 70 ans à faire des dépistages.<br />

D r Sekhri, oncologue au<br />

CHU Nedir, a évoqué, elle,<br />

DERNIÈRE<br />

ARTISANAT :<br />

RENOUVELLEMENT DES<br />

MEMBRES DE LA CAM<br />

L’élection pour le<br />

renouvellement des organes<br />

élus de la chambre de<br />

l’artisanat et des métiers<br />

(CAM) de la wilaya de Tizi<br />

Ouzou, débute aujourd’hui,<br />

samedi, 29 octobre, et<br />

s’étalera sur trois jours.<br />

Une vingtaine de bureaux de<br />

vote sont ouverts au niveau<br />

des chefs lieux de daïras et<br />

un autre au siège de la CAM,<br />

dans la ville de Tizi Ouzou,<br />

pour permettre aux artisans<br />

de la région d’élire leurs<br />

représentants.<br />

Notons que le bureau de<br />

la CAM est composé de 9<br />

membres, dont le président.<br />

«Les artisans éligibles pour<br />

participer à l’assemblée<br />

générale de la CAM doivent<br />

avoir au moins une année<br />

d’activité et être à jour de<br />

leur cotisation», explique<br />

M. Asmani, directeur de la<br />

CAM de Tizi Ouzou.<br />

H. Azzouzi<br />

le cancer du sein qui «fait des<br />

ravages dans notre société».<br />

Elle informe l’assistance sur<br />

la localisation de la maladie<br />

souvent sur la partie supérieure<br />

externe du sein, ses<br />

symptômes et les différentes<br />

cures existantes.<br />

Elle a expliqué la méthode<br />

du dépistage par l’auto palpation<br />

à chaque fin de cycle,<br />

en plus du dépistage<br />

par mammographie, tous les<br />

deux ans pour les femmes<br />

âgées de plus de 50 ans.<br />

M. Abbes, psychologue au<br />

même CHU, a fait une analyse<br />

sur des attitudes nées de la<br />

relation parents-malade-médecin<br />

quant aux différentes<br />

réactions chez chaque partie<br />

au cours des phases de soins<br />

(diagnostic, période posttraitement…).<br />

Il réfute l’idée<br />

faisant croire que le stress<br />

peut provoquer le cancer,<br />

L<br />

La rencontre a eu lieu à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou<br />

es habitants d’Azrou, village<br />

situé tout près du<br />

chef-lieu de la commune d’Illiltene<br />

(daïra d’Iferhounene),<br />

expriment, dans un document<br />

rédigé par leur comité et<br />

adressé aux autorités compétentes,<br />

leur désarroi devant le<br />

sous-développement frappant<br />

leur localité.<br />

Azrou, porté comme «village<br />

urbanisé», déplore son<br />

comité, n’en a rien bénéficié<br />

en la matière, pendant que<br />

la commune enregistrait des<br />

projets, tels que le stade communal,<br />

l’annexe de centre<br />

de formation professionnelle,<br />

des logements sociaux, écoles<br />

primaires, le marché, ainsi<br />

qu’une décharge sauvage,<br />

réalisés sur des terrains de<br />

citoyens du village, mais sans<br />

précisant qu’aucune étude<br />

scientifique ne l’a prouvé.<br />

En revanche, la maladie crée<br />

le stress. Selon lui, le nombre<br />

de décès dans le monde en<br />

2001 par le cancer est de 6<br />

650 640 personnes, d’après<br />

des statistiques de l’OMS.<br />

Il a exhorté les malades à<br />

s’éloigner des «traitements<br />

miracles», insistant sur<br />

l’importance du dépistage<br />

précoce, dont la chance de<br />

guérison peut être de 100%<br />

dans ce cas.<br />

Les spécialistes ont aussi<br />

préconisé la consommation<br />

de légumes, de fruits, la<br />

pratique du sport, invitant<br />

en revanche à ne pas manger<br />

d’aliments riches en graisse,<br />

à ne plus fumer, ni boire<br />

d’alcool.<br />

Dans les débats, des animateurs<br />

d’associations ont<br />

soulevé «le problème du re-<br />

ILLILTÈNE (IFERHOUNÈNE)<br />

tard de rendez-vous pour la<br />

radiothérapie, de l’éloignement<br />

dans les dates, revendiquant<br />

la prise en charge<br />

des patients pour des soins à<br />

l’étranger».<br />

Le P r Taïb fera remarquer<br />

qu’il est malheureux d’avoir<br />

un seul centre de radiothérapie<br />

en Algérie, pendant<br />

qu’on dépense des sommes<br />

pharamineuses pour la<br />

construction de la plus belle<br />

mosquée au monde.<br />

Parlant encore de dépistage,<br />

D r Sekhri indique qu’on est<br />

en train de former des sages<br />

femmes pour apprendre à<br />

dépister le cancer.<br />

Le directeur de la clinique<br />

Sebihi a annoncé quant à lui,<br />

l’acquisition par son établissement<br />

d’un mammographe<br />

qui sera fonctionnel avant la<br />

fin de l’année en cours.<br />

Lilia Oufella<br />

Azrou veut sa part du<br />

développement<br />

indemnisation. Le comité du<br />

village Azrou met en relief,<br />

dans sa correspondance, les<br />

problèmes dont souffre sa<br />

population.<br />

Il s’agit notamment du manque<br />

d’eau potable, du non<br />

aménagement de la fontaine<br />

publique, de l’absence d’un<br />

pont – impératif ! – pour<br />

relier cette localité au cheflieu<br />

communal, de l’élargissement<br />

et du revêtement de<br />

sa route de communication,<br />

de la nécessité de délocaliser<br />

la décharge sauvage, implantée<br />

à 50 mètres de la cantine<br />

scolaire, juste à l’entrée du<br />

village, du nettoyage et réfection<br />

des avaloirs défectueux<br />

pour parer à toute calamité<br />

potentielle avec l’avènement<br />

des pluies hivernales, de<br />

l’édification de murs de soutènement,<br />

etc. Dans son document,<br />

le comité du village<br />

déplore les blocages injustifiés<br />

de plusieurs projets pour<br />

Azrou, tels qu’un monument<br />

à la mémoire des martyrs, les<br />

travaux d’une piste, entamée<br />

sans tracé clair, de l’abandon<br />

du terrassement de la décharge<br />

publique, etc. Réunis le 21<br />

octobre courant, les villageois<br />

d’Azrou n’excluent pas de<br />

recourir, dans les prochains<br />

jours, au blocage de leur mairie,<br />

si aucune mesure n’est<br />

engagée par les autorités locales<br />

en faveur de cette localité,<br />

dont les habitants, relève leur<br />

comité, se sentent comme<br />

«marginalisés» en matière de<br />

développement local.<br />

S. Yermeche<br />

PHOTO: ELWATAN<br />

TIZI NTLETA<br />

DES DIZAINES<br />

DE FOYERS SANS<br />

ASSAINISSEMENT<br />

I<br />

ls sont des dizaines de foyers répartis à travers les villages<br />

de la commune de Tizi Ntlata à ne pas être raccordés au<br />

réseau de l’assainissement. A Cheurfa, à Ait El Hadj Ali, à<br />

Ighil Imoula et à Ait Abdelmoumène, des centaines d’habitations<br />

ne sont pas raccordées au réseau de l’assainissement.<br />

Le cas du quartier dit El Djama, dans le village Tassoukit, est<br />

édifiant.<br />

Plus de 30 foyers ne disposent pas d’un réseau pour l’évacuation<br />

des eaux usées. Les fosses septiques et les rejets à<br />

ciel ouvert montrent une image des plus rebutantes. Avec le<br />

temps, l’environnement immédiat en prend aussi un mauvais<br />

coup. Plusieurs arbres fruitiers ont péri et l’air est devenu<br />

irrespirable à cause des odeurs pestilentielles sévissant, en été<br />

particulièrement. Un habitant dira avec regrets qu’il habite<br />

dans cette zone depuis plus de trois décennies. «Pour évacuer<br />

mes eaux usées, j’ai dû creuser une fosse septique, mais avec<br />

le temps, celle-ci déborde. En été, je ne peux ouvrir mes fenêtres,<br />

tellement l’odeur est insupportable, pendant que des<br />

nuées de moustiques envahissent les lieux», ajoute le même<br />

habitant, contraint aujourd’hui d’abandonner l’entretien de<br />

son petit verger.<br />

Les habitants de ces foyers ne cessent d’interpeller les autorités<br />

concernées quant à la nécessité de penser à réaliser un<br />

réseau d’assainissement pour non seulement épargner à la<br />

population les divers désagréments mais aussi à préserver<br />

l’environnement. Aït Idir Hocine<br />

OUACIF<br />

GRÈVE ILLIMITÉE<br />

AU CFPA<br />

L<br />

e personnel du Centre de formation professionnel (CFPA)<br />

de la daïra de Ouacif observe, depuis jeudi dernier, un<br />

mouvement de grève illimité, enclenché par la section syndicale<br />

du centre.<br />

Le syndicat déplore la lenteur constatée dans la prise en charge<br />

des revendications socioprofessionnelles. Le syndicat,<br />

affilié à l’Ugta, revendique, en effet, plusieurs doléances dont<br />

l’affectation d’adjoints techniques pédagogiques (ATP), l’hébergement<br />

des enseignants habitant loin du Centre, la révision<br />

de la répartition des tâches du personnel, la régularisation des<br />

travailleurs et l’ouverture des portes d’un dialogue permanent<br />

avec l’administration.<br />

Rencontré sur les lieux, le Sg du syndicat a indiqué : «Des<br />

grèves cycliques (deux jours par semaine) ont été observées<br />

durant ce mois d’octobre. Le recours à un débrayage illimité<br />

est le dernier procédé qui nous reste pour faire aboutir nos<br />

revendications». A signaler que le «nouvel» CFPA de Ouacif,<br />

ouvert en 2008, dispense plusieurs spécialités dont notamment<br />

l’Informatique, Electricité bâtiment, Maçonnerie, Couture<br />

et Cuisine. M. N. Sedka<br />

AÏN EL HAMMAM<br />

LE CENTRE PAYEUR <strong>À</strong><br />

L’ABANDON<br />

B<br />

ien que sa construction soit terminée, depuis une dizaine<br />

d’années le centre payeur d’Algérie Poste, n’a jamais<br />

ouvert ses portes. Sa mission originelle consiste à soulager<br />

le bureau de poste actuel dont les usagers ne cessent de dénoncer<br />

l’exiguïté.<br />

Elle devait en effet, se spécialiser dans les paiements des<br />

pensions et de la gestion des CCP qui drainent, à eux deux,<br />

la majeure partie du public. Ainsi, la poste dont les activités<br />

seraient limitées au courrier et aux affaires courantes,<br />

n’aurait plus à connaître les éternels embouteillages qui se<br />

produisent, au moment du versement des salaires des fonctionnaires<br />

et des pensions de retraites. Sous couvert de l’anonymat,<br />

un employé nous informe que, «pour des raisons<br />

sécuritaires la structure ne peut être ouverte bien qu’elle soit<br />

prête à fonctionner».<br />

Situé en effet, à l’écart de la ville, «le centre payeur n’est pas<br />

à l’abri d’un hold-up» ajoute-t-il. Cependant, la population<br />

qui subit les désagréments liés au manque de confort de<br />

l’actuel bureau de poste, aimerait voir ce dernier transformé<br />

en centre payeur et les activités courantes transférées dans la<br />

structure abandonnée.<br />

En attendant, la vieille poste continue d’étouffer sous le<br />

nombre, sans cesse croissant, de ses usagers qui se désolent<br />

de voir que les deniers de l’état ont été engagés dans une réalisation<br />

qui ne servira peut être jamais. Nacer B.


MASCARA<br />

Découverte d’un<br />

corps sans vie<br />

Un corps sans vie a été<br />

découvert, jeudi soir, dans<br />

la forêt du douar Zoua, relevant<br />

de la commune de Sidi<br />

Abdeldjebar, à 40 km de<br />

Mascara. Il s’agit du corps<br />

du dénommé H. M., âgé de<br />

48 ans, résidant au douar<br />

Ouled Boussetta, relevant de<br />

la commune de Menaouer.<br />

Le corps portait plusieurs<br />

coups de couteau. La victime<br />

aurait été assassinée par des<br />

inconnus pour la déposséder<br />

de son camion de type GMC<br />

qui lui a été attribué dans le<br />

cadre des diapositifs de l‘emploi<br />

des jeunes. Une enquête<br />

a été ouverte par les gendarmes.<br />

A. S.<br />

AÏN TÉMOUCHENT<br />

Une handicapée<br />

moteur meurt<br />

brûlée vive<br />

Une dame, âgée de 83 ans et<br />

handicapée moteur, a connu<br />

l’un des plus atroces trépas.<br />

Cela s’est passé mercredi à<br />

l’heure de la prière du Aâsr,<br />

vers 16h, en Ville Nouvelle<br />

(cité Akid Othmane). Z.K. a été<br />

brûlée vive, au 3ème degré,<br />

dans un incendie qui a pris<br />

dans sa chambre, au dernier<br />

étage d’un immeuble qui en<br />

compte quatre. Le feu a pris,<br />

selon la protection civile,<br />

en raison d’un court-circuit.<br />

D’après le voisinage, c’est à<br />

cause d’un téléphone portable<br />

en recharge que le feu<br />

a pris sur le lit de la défunte<br />

grabataire. Ce n’est qu’une<br />

fois le drame accompli que<br />

l’on s’est rendu compte du<br />

sinistre, à la vue de la fenêtre<br />

de l’appartement en feu. Les<br />

agents de la protection civile,<br />

qui ont éteint l’incendie, n’ont<br />

eu qu’à constater la réalité du<br />

drame. Dans une tentative désespérée<br />

de sauver la pauvre<br />

femme, un voisin s’est sérieusement<br />

blessé.<br />

L’on indique, qu’au moment<br />

du drame, la jeune femme<br />

avec laquelle la victime vivait<br />

était à son travail. M. K.<br />

RELIZANE<br />

7 personnes<br />

arrêtées pour<br />

aff aire de mœurs<br />

Présentées ce week-end au<br />

parquet de Relizane, sept personnes,<br />

dont la propriétaire<br />

du domicile et son fils, tous<br />

impliquées dans une affaire<br />

de mœurs, ont été écrouées.<br />

En effet, munis d’un ordre de<br />

perquisition, la police a investi<br />

le domicile de la dénommée<br />

S. W, âgée de 46 ans, soupçonné<br />

d’être un lieu de débauche.<br />

Là ils appréhendèrent<br />

deux couples en flagrant délit<br />

et une autre jeune fille. Dans<br />

le même sillage, les services<br />

de sécurité de Zemmora, cité<br />

sise à quelque 20 km de Relizane,<br />

ont arrêté une bande de<br />

malfaiteurs constituée de trois<br />

éléments. I. B.<br />

El Watan - Samedi 29 octobre 2011 - 13<br />

RÉGION OUEST<br />

NAÂMA<br />

Le pastoralisme s’éteint<br />

● Dans certaines zones reculées de la steppe, certains pères décident<br />

que leurs enfants deviennent pasteurs de métier pour la conduite du<br />

troupeau. Nombreux, aussi, sont les enfants de bergers qui contribuent<br />

aux besoins de la famille.<br />

P<br />

A<br />

L<br />

ar une sédentarisation<br />

progressive, le noma-<br />

disme ancestral des pas-<br />

toraux de la région commence<br />

à s’éteindre. La modernité a,<br />

peu à peu, bouleversé leur<br />

vie quotidienne. Freinés dans<br />

leur mobilité géographique, la<br />

plupart des nomades se lancent<br />

dans une sédentarisation que<br />

favorisent les instances gouvernementales<br />

par la création<br />

du programme de l’habitat<br />

rural au milieu de la steppe,<br />

qui génère au fur et mesure<br />

de petites agglomérations. Un<br />

programme destiné en quelque<br />

sorte à fixer définitivement les<br />

pastoraux. Les uns, passionnés<br />

par les grands espaces, hérités<br />

de leurs aïeuls et par le grand<br />

air, là où, ovins et caprins de<br />

races locales demeurent l’éle-<br />

Le numérique à l’école<br />

MOSTAGANEM<br />

Renouvellement à la chambre<br />

de l’artisanat<br />

es élections en vue du renouvellement du<br />

conseil de gestion de la chambre de l’artisanat<br />

de Mostaganem a provoqué un véritable engouement<br />

de la part des sociétaires. En effet, ils sont<br />

47 artisans à s’être porté candidats. Toutefois,<br />

seuls 45 d’entre eux pourront être éligibles, deux<br />

dossiers ayant été rejetés par la commission des<br />

candidatures pour non payement des cotisations<br />

annuelles qui s’élèvent à 300 DA. Le nombre de<br />

postes à pourvoir est de 25. C’est parmi eux que<br />

seront dégagés les membres du bureau ainsi que<br />

le futur président. Contrairement à la chambre de<br />

l’agriculture où le ministre s’est arrogé le droit<br />

de désigner les présidents des chambres locales<br />

ainsi que celui de la chambre nationale, au niveau<br />

vage traditionnel de la région.<br />

Ces derniers sont quelque peu<br />

circonspects, voire réticents,<br />

voulant être assez loin de la<br />

ville et de ses tracas, préfèrent<br />

s’isoler, vivant dans la tente sur<br />

les zones de pacage et de transhumance,<br />

tout en se déplaçant<br />

au rythme des saisons avec armes<br />

et bagages dans leur propre<br />

moyen de transport, assez<br />

classique et remarquable, en<br />

l’occurrence le camion Gak.<br />

BESOINS DE LA FAMILLE<br />

Les autres, plus optimistes,<br />

veulent à présent participer à<br />

la marche du temps en citadins,<br />

profitant d’une certaine<br />

modernité et d’un meilleur<br />

cadre vie. Dans certaines zones<br />

reculées de la steppe, certains<br />

pères décident que leurs<br />

fin d’assurer un enseignement de qualité,<br />

la direction de l’Education compte doter de<br />

nombreux lycées et CEM de tableaux interactifs,<br />

destinés aux enseignants et, ce, en vue de présenter<br />

aux élèves des cours numérisés. Une dotation<br />

innovante déjà mise en œuvre dans 37 établissements<br />

scolaires sur les 57 prévus dans un premier<br />

temps. Un outil didactique qui redynamise les<br />

pratiques pédagogiques au profit de l’élève, tout<br />

en lui permettant d’élargir ses connaissances,<br />

enfants deviennent pasteurs<br />

de métier pour la conduite du<br />

troupeau. Nombreux, aussi,<br />

sont les enfants de bergers qui<br />

contribuent aux besoins de la<br />

famille.<br />

De jeunes enfants, malheureusement<br />

privés des lieux<br />

du savoir, alors que plusieurs<br />

internats primaires existent<br />

pourtant. Sur l’importance<br />

de l’instruction et du savoir<br />

de leurs enfants, on a souvent<br />

tenté de convaincre ces pères<br />

nomades, mais en vain. Ils<br />

disent aussi que les filles<br />

ne sont pas faites pour les<br />

études. Elles devront, déclarent-ils,<br />

activer sous la tente<br />

dans les travaux domestiques,<br />

le traitement de la laine et la<br />

traite du lait, jusqu’au mariage.<br />

D. Smaili<br />

de libérer son potentiel et lui offrir de nouvelles<br />

perspectives, nous dira le directeur de l’Education.<br />

Il ajoute que, «par cette nouvelle pratique<br />

assez moderne à l’endroit des générations montantes,<br />

la wilaya de Naâma devient un référent<br />

en matière d’enseignement numérique à l’école».<br />

Pour la maîtrise de ces nouveaux équipements,<br />

plusieurs enseignants ont été formés auparavant.<br />

Notons au passage que 270 enseignants contractuels<br />

ont été titularisés. D. S.<br />

de l’artisanat, on a privilégié le suffrage direct.<br />

Ce sont les 48 présidents élus par leurs pairs qui<br />

composeront la chambre nationale. On apprend<br />

au niveau de la chambre de Mostaganem que 32<br />

bureaux de vote seront ouverts entre le 27 et le 31<br />

octobre, soit un bureau par commune. Toutefois,<br />

la wilaya ayant été découpée en 3 grandes circonscriptions<br />

- Est, Sud et Ouest - l’élection se<br />

déroulera tous les jours dans une des circonscriptions,<br />

de façon à permettre un suivi rigoureux du<br />

scrutin, par la commission ad hoc. Pour rappel,<br />

le corps électoral se compose de 3900 artisans<br />

répartis à travers les 32 communes que compte<br />

la wilaya. Le mandat court pour une durée de<br />

quatre années. Yacine Alim<br />

PHOTO : DR<br />

A<br />

ORAN<br />

Un projet<br />

de raccordement<br />

au réseau de gaz<br />

de 350 millions DA<br />

lancé à Chteïbo<br />

u courant de la semaine dernière, deux entreprises ont été<br />

installées à Haï Nedjma, ex-Chteïbo, pour le grand projet<br />

d’installation du réseau du gaz attendue depuis des décennies<br />

par les habitants de cette localité relevant de la commune de Sidi<br />

Chami. Ce projet, d’un montant de 350 millions de dinars, devra<br />

être finalisé dans un délai de 3 mois tel que déclaré par le chef de<br />

la daïra d’Es-Senia. La localité a été répartie en 8 lots dont chaque<br />

entreprise a bénéficié de 4 constitués chacun de 10 km de canalisations<br />

à déposer et à raccorder aux foyers. Haï Nedjma est en<br />

phase de métamorphose. En fait,<br />

ce qui était la zone des plus mauvaises<br />

conditions de vie, «sort de<br />

l’exclusion», selon ses habitants.<br />

Les réseaux, qui faisaient défaut<br />

dans cette localité, sont en cours<br />

d’installation. Des enveloppes financières<br />

conséquentes ont été<br />

consacrées, à Haï Nedjma, que<br />

ce soit par la commune (avec ses<br />

propres ressources), par la wilaya<br />

ou même par le ministère de l’Hydraulique<br />

et des Ressources en<br />

eau. Haï Nedjma, qui comptait le<br />

plus grand nombre de fosses septiques<br />

de la wilaya d’Oran (9600),<br />

se dote du réseau d’assainissement. «Sur les 61,166 km de canalisations<br />

d’assainissement, 42 km sont installés» a indiqué le président<br />

de l’APC de Sidi Chami, M.Kacha Saïd. Il ajoutera que «le taux<br />

d’avancement de la réalisation du réseau d’assainissement est à<br />

hauteur de 80% et, dans certains lots, il a atteint les 93%». L’eau<br />

coule également dans les robinets des habitations de Haï Nedjma et,<br />

ce, depuis quelque temps. Le réseau de l’eau potable a par ailleurs<br />

été installé dans cette localité où l’eau coule des robinets au grand<br />

bonheur des habitants. La prochaine étape est, selon le chef de la<br />

daïra d’Es-Senia, «la prise en charge de la voirie». Les routes seront<br />

bitumées, mettant ainsi fin aux routes marécageuses et aux lacs<br />

d’eau à chaque tombée de pluie. «Ce n’est que maintenant qu’on<br />

peut dire qu’on est citadin. Avant, on avait l’impression de vivre<br />

dans un douar au centre de la deuxième wilaya d’Algérie», dira un<br />

habitant de Haï Nedjma, ex-Chteïbo. Hafida B.<br />

AGENCES IMMOBILIÈRES<br />

La Fédération Fnai se<br />

concerte<br />

Ce projet devra être<br />

finalisé dans un délai<br />

de 3 mois tel que<br />

déclaré par le chef de<br />

la daïra d’Es-Senia. La<br />

localité a été répartie<br />

en 8 lots dont chaque<br />

entreprise a bénéficié<br />

de 4 constitués<br />

chacun de 10 km de<br />

canalisations.<br />

e bureau d’Oran de la fédération nationale des agences immo-<br />

Lbilières a organisé, jeudi dernier à la salle des conférences de<br />

l’hôtel Président, sa troisième journée d’information. C’est à 9 h<br />

du matin que les travaux ont débuté, où on pouvait d’ores et déjà<br />

compter, parmi l’assistance, en plus des agents immobiliers venant<br />

de tout l’Ouest, des notaires, des avocats, des représentants de banques<br />

et d’assurances, de l’opérateur téléphonique Nedjma, ainsi que<br />

des responsables de l’urbanisme et du cadastre. Il a notamment été<br />

question du rapport d’activité de la Fnai pendant la dernière année,<br />

du rôle de la conservation et du cadastre, ou encore de la problématique<br />

de l’acte, ce qui s’entend par là «le livret foncier et le certificat<br />

de conformité». Cette assemblée générale avait donc pour but d’informer<br />

les agents immobiliers sur l’ensemble des démarches entreprises<br />

par la fédération, et cela depuis plus de deux ans, c’est-à-dire<br />

depuis la promulgation du décret exécutif 9/18 du 20 janvier 2009.<br />

En prenant la parole, M.Hassan Djabar, chef du bureau de la Fnaï, a<br />

fait part à l’assistance des efforts élaborés par la fédération et, cela,<br />

dans l’intérêt des agents immobiliers. L’on prendra connaissance<br />

des efforts draconiens qu’il a fallu entreprendre avec ce que cela<br />

comporte comme correspondances aux ministres des tutelles, mais<br />

encore au premier ministre et même au président de la République,<br />

pour aboutir enfin au dernier décret, celui du 13 août 2011 qui garantit<br />

l’agrément sans condition à l’agent immobilier qui exerce depuis<br />

5 ans. A ce propos, M.Djabar a invité ceux qui exercent depuis<br />

plus de cinq ans à déposer leur demande d’agrément et, cela, avant<br />

la date buttoir du 18 juin 2012. Il a aussi été constaté l’émergence,<br />

ces dernières années, de bureaux d’affaires, qui sont au nombre de<br />

1235 à travers le territoire national, dont 49 seulement à Oran. Pour<br />

l’agence immobilière, ces bureaux ne font rien moins que de la<br />

concurrence déloyale. Par ailleurs, il a été regretté la non-prise en<br />

compte du barème universel pour ce qui est du pourcentage d’affaires.<br />

On saura ainsi que les agences immobilières ne touchent pas<br />

plus de 1% de bénéfice alors que, dans le monde entier, le montant<br />

est plafonné à 2%. Akram El Kébir


El Watan<br />

«En même temps, je me dis : pas de fuite,<br />

pas de recul. Quel visage prendrai-je<br />

alors ? De quelle créature inconnue, ou<br />

connue, mais dont je ne veux être ni la<br />

complice ni la copie ? Mon visage est tout<br />

tourné vers toi et non pas ailleurs. Me<br />

voici debout au bord de ce monde.»<br />

PAR BOUZIANE BEN ACHOUR<br />

Avec ses pièces jouées en<br />

arabe dialectal, Kateb Yacine<br />

propose une forme<br />

d’expression artistique qui<br />

répond aux besoins de son<br />

époque. Perçue au départ<br />

comme un spectacle de<br />

proximité, la représentation<br />

théâtrale chez l’auteur de La Guerre<br />

de deux mille ans est d’abord une<br />

forme de traduction du vécu des petites<br />

gens. Ecrire dans cette dramaturgie<br />

nouvelle avec ses caractères distinctifs,<br />

c’est dire et se dire, en direct et en<br />

toute franchise. Ecrire, c’est aussi dénoncer,<br />

avec les mots que tout le monde<br />

comprend, une société hypocrite<br />

trop longtemps restée otage des mythes<br />

figés en ce pays d’oralité.<br />

Ouverte sur la modernité dans ses aspects<br />

techniques, la pièce de théâtre<br />

katébienne reste autochtone dans ses<br />

sujets et sa langue. Ce théâtre confluent<br />

se fonde sur deux identités : l’une puisée<br />

directement de l’humus local, et<br />

l’autre impliquée dans l’expression artistique<br />

de son temps. A ces deux grandes<br />

sources, s’ajoute l’enracinement<br />

quasi naturel dans le monde de l’immédiat,<br />

le quotidien dans ses rouages<br />

sociaux et ses préoccupations. Avec<br />

Kateb Yacine, on est dans un théâtrefresque<br />

qui reflète la période nouvelle<br />

dans ses contraintes, ses visages affligeants<br />

et ses aspirations renouvelées.<br />

Le masque change de fonction et de<br />

définition. Il est sur un autre registre<br />

d’approche, avec une autre tension<br />

dramatique gorgée d’idéologie sociale.<br />

Cette photographie du réel ne fait pas<br />

dans l’embellissement mais, bel et<br />

bien, dans la remise en cause de la pensée<br />

préfabriquée.<br />

Ecrites et montées dans une période<br />

probablement charnière dans le parcours<br />

du poète-écrivain, les pièces de<br />

théâtre données en arabe algérien dans<br />

la décennie 1970 constituent indéniablement<br />

le point de départ d’une autre<br />

aventure intellectuelle, d’un nouveau<br />

rapport à l’art et au théâtre. Ce style<br />

propre sied bien à la mentalité de l’écrivain<br />

qui a toujours opté pour un art<br />

Samedi 29 octobre 2011 - 14<br />

ARTS LETTRES &KATEB YACINE DRAMATURGE DES HUMBLES<br />

FRONTON<br />

How many times ?<br />

PAR AMEZIANE FERHANI<br />

La brise d’automne vient me rappeler la chanson de Bob<br />

Dylan, Blowin’ in the wind, que je chantais au lycée avec<br />

mon confrère Omar Kharoum, alors fringant défenseur<br />

du RC Kouba. Ce petit chef-d’œuvre d’une génération<br />

égrenait une série de questions dont les réponses<br />

devaient être «soufflées dans le vent», comme l’affirme<br />

son titre. Celle qui nous emballait le plus était la<br />

suivante : «How many times must a man look up before<br />

he can see the sky ?» (Combien de fois un homme doit-il<br />

regarder en l'air avant de voir le ciel ?). L’ironique poésie<br />

du vers n’avait pas autant d’attrait à nos yeux que ce<br />

seul «how many times» sur lequel semblait insister la<br />

voix nasillarde du chanteur.<br />

En vérité, ce ne ce sont pas les vents de la saison qui<br />

balaient ces souvenirs vers notre mémoire mais bien<br />

notre dernière chronique où il était question, entre<br />

autres, de la place dédiée à Alger au révolutionnaire<br />

mexicain, Emiliano Zapata. How many times faut-il dans<br />

notre bonne ville pour construire un petit monument de<br />

marbre avec bassin et jets d’eau, l’inaugurer en grande<br />

pompe avec de hauts responsables de l’Etat et<br />

l’ambassadeur du Mexique, dévoiler le buste altier du<br />

héros de l’Amérique centrale, puis, le lendemain ou<br />

presque, démonter tout cela, comme si de rien n’était ?<br />

Nous le savons maintenant : il faut juste le temps<br />

d’écrire une chronique hebdomadaire !<br />

Et how many time s’est écoulé depuis le décès de Kateb<br />

Yacine ? Depuis hier, 22 ans, soit une jeunesse d’homme<br />

quand la majorité de nos jeunes ne l’a pas lu et sans<br />

doute ignore jusqu’à son existence. Vrai, il ne se lit pas<br />

facilement. Mais dans le lycée précité, à la fin des<br />

années soixante, en classe de troisième (auj. 4e AM), on<br />

étudiait Nedjma durant un trimestre entier, y compris en<br />

cours croisés avec le professeur d’histoire pour aborder<br />

les événements du 8 Mai 1945 et mieux comprendre les<br />

soubassements de ce roman météore. Que devient donc<br />

le fameux programme d’introduction de lectures<br />

d’œuvres littéraires ou autres dans l’éducation<br />

nationale ? Annoncé, comme la place Zapata il y a deux<br />

ans, il en serait encore aux discussions sur le choix des<br />

œuvres algériennes et universelles à programmer. How<br />

many time faut-il pour dresser cette liste ? Trois, quatre,<br />

cinq ans ou le temps d’oublier cette magnifique<br />

mesure ?<br />

En attendant, vous trouverez ici trois approches de<br />

l’œuvre de Kateb Yacine : une analyse rétrospective de<br />

son théâtre, un inventaire critique des films qui lui ont<br />

été consacrés et une étonnante lecture<br />

cinématographique de Nedjma. En attendant aussi,<br />

après inspection citoyenne du chantier Zapata, sachez<br />

que les travaux avancent de nuit comme de jour pour<br />

remplacer le socle ridicule placé auparavant. Mon<br />

confrère, Nadir Iddir, s’inquiétait à juste titre de ce<br />

gaspillage qui dépasse cependant la question financière.<br />

Le mauvais goût et la laideur ont en effet un coût<br />

astronomique.<br />

ZESTE D'ÉCRITURE<br />

Un théâtre indigné<br />

MAIS ENCORE...<br />

DRAMAT<br />

Près d’un million de<br />

spectateurs en quelques<br />

années. Un record inégalé !<br />

d’intervention prêt à servir l’idéal de<br />

vérité, un art de changement qui<br />

s’adresse prioritairement à une société<br />

souvent nourrie à l’analphabétisme, au<br />

rigorisme de façade et aux interdits<br />

suppléés par les diktats des pouvoirs de<br />

l’époque.<br />

Portées par la rage d’appuyer sur l’urgence<br />

de témoigner, ces épopées théâtrales<br />

sont animées par des héros modestes<br />

qui font une lecture, sans complaisance,<br />

de leur société en y versant<br />

la fraîcheur et aussi la fureur de leur<br />

temps actuel, contenant le plus possible<br />

les ferments de changements révolutionnaires.<br />

C’est un théâtre du parti<br />

pris et de la critique sociale qui bouscule<br />

sans ménagement les versions<br />

édulcorées du théâtre en boîte ou en<br />

circuit fermé. Contre celui-ci, Kateb<br />

Yacine clame son désaccord et parle<br />

avec colère de tous ceux qui ont trahi le<br />

pays de Syphax, Massinissa et de<br />

l’Emir Abdelkader. L’humour n’est jamais<br />

absent dans ces œuvres où l’intermède<br />

est, à chaque fois, possible et nécessaire<br />

pour faire plus ample connaissance<br />

avec le public. Passant régulièrement<br />

par le philtre du burlesque, l’ironie<br />

subtile et piquante est largement<br />

convoquée.<br />

Suite page 15<br />

■ <strong>À</strong> L’AFFICHE Suite Kateb Yacine : Un théâtre indigné 15<br />

■ <strong>À</strong> LA VOLÉE Dib/Livres en Islam/Comte de Bouderbala/Loi de Finances/Statue de la Liberté... 16<br />

■ <strong>À</strong> L’AFFICHE Kateb Yacine : Le «miracle Nedjma» 17<br />

■ Kateb Yacine : De l'écrit à l'écran 18<br />

■ <strong>À</strong> LA PAGE Parution : Gide ou la tentation nomade/ Abécédarius 19<br />

Mohammed Dib<br />

Le Sommeil d’Eve Pour écrire à Arts & Lettres, bienvenue sur notre adresse email : arts-lettres@elwatan.com<br />

PHOTO : D. R. ŒUVRE DE MUSTAPHA BOUTADJINE (DÉTAIL)


PHOTOS : D. R. LE THÉÂTRE "KATEB YACINE" DE TIZI OUZOU<br />

KATEB ATEB YA<br />

YACINE DRAMATURGE DES HUMBLES<br />

●●●<br />

Le théâtre-forum<br />

de Kateb Yacine,<br />

souvent divisé<br />

en tableaux<br />

autonomes,<br />

demande<br />

au public<br />

de participer<br />

et d’intervenir.<br />

On accède ainsi à un nouveau théâtre qui met en<br />

relief la nouvelle psychologie, la grossit volontairement,<br />

insiste sciemment sur la démesure,<br />

grâce notamment à un savoureux éclectisme<br />

de mots du jour et de situations concrètes<br />

volées au réel. Dans ce théâtre admirablement algérien,<br />

on retrouve à la fois du réalisme épique<br />

brechtien et un fonds culturel local irrigué aux traditions<br />

ancestrales. Il rompt en partie avec un théâtre<br />

classique emprunté par les devanciers et faussement<br />

naturalisé pour faire couleur locale. C’est un théâtre<br />

qui fait de la dénonciation un acte d’Amour à ce pays<br />

qui a tant payé pour se libérer de tous les jougs, anciens<br />

et nouveaux.<br />

Cette diversité de références tire partie de toutes les<br />

trouvailles des cinquante dernières années et abat le<br />

mur séparant l’acteur du spectateur. Le théâtre-forum<br />

de Kateb Yacine, souvent divisé en tableaux autonomes,<br />

demande au public de participer et d’intervenir,<br />

même si, physiquement, il ne monte pas sur scène.<br />

Dédaignant tout illusionnisme, il refuse, ici et là, les<br />

nuances pour aller à l’essentiel. Il reprend le mot qui<br />

fait mouche, le mot qui touche, le mot qui souligne la<br />

réplique à chaleur humaine, par des chansons courtes<br />

puisées du répertoire populaire urbain. Les tableaux,<br />

en flash-back, sont presque tous inspirés d’histoires<br />

concrètes qui ont vu le jour, séjourné ou élu domicile<br />

sur ces fabuleuses terres de l’Afrique du Nord. Ils sont<br />

l’expression fidèle des préoccupations du petit peuple<br />

dont personne ne parle, de ces héros anonymes qui<br />

portent l’histoire et la traduisent à leur manière, la<br />

jouant comme ils la ressentent, dans ses accélérations<br />

et blocages.<br />

Mis au devant de la scène, ce sont des personnages secondaires<br />

qui prennent la place du héros pour construire<br />

la fable. Le spectateur, lui aussi d’extraction modeste,<br />

s’identifie à ces comédiens qui interprètent des<br />

rôles «tournants». Il cesse d’être spectateur pour devenir<br />

acteur avec des yeux qui cherchent, parmi les comédiens,<br />

ceux qui lui sont proches. Se sentant ainsi<br />

impliqué, le spectateur sort de sa condition d’objet<br />

pour assumer un rôle de sujet. Intervenant directement<br />

dans l’action dramatique, il est dans une relation intime<br />

où salle et tréteaux «écrivent» en même temps la<br />

pièce qui se joue. «La vérité de la scène réside justement<br />

et exclusivement sur la scène», disait Lounatacharsky.<br />

Dans ce théâtre, la notion de réceptacle change<br />

ainsi de définition. Le comédien peut interrompre<br />

l’action et demander l’avis de celui qui le regarde. Cette<br />

façon d’agir, qui élabore de nouvelles manières de<br />

suivre un spectacle théâtral, est, par endroits, plus importante<br />

que l’œuvre elle-même. Il y a ici un théâtre<br />

manifeste, un théâtre témoin apte à gagner la complicité<br />

du spectateur-acteur et capable de l’émouvoir.<br />

Très souvent, les pièces de Kateb Yacine ont été jouées<br />

pour un public qui n’avait jamais vu de pièces de théâtre<br />

ni même entendu parler de cette expression. Aussi,<br />

le dramaturge ne fait pas dans le métalangage. Il opte<br />

pour une parole de l’essentiel, même si l’envolée lyrique<br />

du poète, la marque de fabrique du géniteur de<br />

«Nedjma», ne sont jamais absentes. Dans son théâtre,<br />

El Watan - Arts & Lettres - Samedi 29 octobre 2011 - 15<br />

Kateb Yacine féconde l’outil linguistique qu’il a déjà<br />

utilisé (n’oublions pas qu’il est venu au théâtre par le<br />

biais de l’écriture), recrée l’épopée réelle du petit peuple<br />

à travers la fiction qu’il met en scène. Il fait appel,<br />

ici et là, aux techniques européennes avant-gardistes<br />

qu’il naturalise pour être au plus près de ceux qui n’ont<br />

jamais frappé à la porte d’un théâtre. L’intellectuel engagé,<br />

auprès de la cause des humbles, étend sa sensibilité<br />

aux évènements qui l’entourent, aux manifestations<br />

qui lui parlent, aux agressions qui l’enserrent. Le<br />

créateur, qui a fait sien tout l’héritage gréco-romain,<br />

arabe et africain, montre par ce biais qu’il a une<br />

conscience aiguë des problèmes de sa collectivité. Il y<br />

trouvait la vérité, son tout premier souci. Ses créations<br />

ont le goût du document chaud, pris à vif, et elles faisaient<br />

foule à chaque représentation. L’affiliation à la<br />

culture populaire, dans sa pluralité de signes artistiques,<br />

est soulignée à chaque tournure de répliques.<br />

Elle sait être nouvelle à l’intérieur d’un texte considéré<br />

comme le «deuxième poumon» par lequel respire la<br />

création katébienne, pour reprendre la définition appropriée<br />

du Tunisien Mohamed Driss, autre grand dramaturge<br />

contemporain.<br />

UNE PERTINENCE INÉDITE<br />

Percutante et originale à la fois, la parole, dans sa rencontre<br />

avec le geste, prend le contre-pied des idées reçues<br />

et reconstruit une autre image du théâtre et une<br />

autre façon de le faire. La rupture s’opère aussi bien<br />

sur les plans formels que thématiques dans ce théâtre<br />

qui est, de facto, impliqué dans les débats qui agitent la<br />

société. Dans ce choix qui offre un espace de circulation<br />

privilégié aux idées progressistes, l’auteur incomparable<br />

de Palestine trahie est, par dessus tout, soucieux<br />

de démocratiser son théâtre, de le rendre audible<br />

à la majorité. Incluant sa démarche dans un imaginaire<br />

social et culturel, il tire sa légitimité esthétique de la<br />

terre qui l’a vu naître et de l’histoire qui l’a façonné.<br />

Kateb Yacine a refusé un théâtre niant les luttes sociales<br />

et cela dès le début de son aventure théâtrale des<br />

années soixante-dix, dans un petit espace de Bab El<br />

Oued, en compagnie d’une troupe homogène, l’Action<br />

Culturelle des Travailleurs (ACT), créée à Alger autour<br />

de sa personne. Cette troupe, non asservie à son animateur<br />

principal, contribuait au montage de la pièce.<br />

Le géniteur de La guerre de deux mille ans opte ouvertement<br />

pour une vision théâtrale plus radicale à l’égard<br />

des politiques culturelles et esthétiques de l’époque. Il<br />

n’a jamais été le bouffon du roi et n’a jamais joué un<br />

rôle de soupape. De même, il ne postulera jamais à être<br />

ange ou démon, selon les demandes du moment. Ses<br />

œuvres passerelles s’inscrivent dans une triangulation<br />

: le legs culturel, la langue d’échange et l’ouverture<br />

aux techniques du théâtre universel. L’homme orchestre<br />

de Mohamed prends ta valise reconstitue des<br />

espaces imaginaires pour traduire des atmosphères<br />

dictées par la vie et par ses convictions. Avec simplicité<br />

et persuasion, il monte des pièces aux formes extrêmement<br />

dépouillées, simplifiées, des pièces utiles<br />

parce que proches dans leur langue et leurs formes, du<br />

<strong>À</strong> L'AFFICHE<br />

souffle populaire. Dans ces années effervescentes, le<br />

poète et homme de théâtre montre une sympathie sincère<br />

pour les révolutions libératrices dans le monde. Il<br />

devient un point de jonction entre les formes d’expression<br />

anciennes empruntées par les aèdes d’hier dont<br />

les mots restent pudiques, et les formes nouvelles où le<br />

mot est chargé de poudre. Dans cette optique, il proposera<br />

quelques nouveautés scéniques et langagières<br />

d’une pertinence inédite. Par ailleurs, ses pièces, réfractaires<br />

aux idées de cénacle et propositions de l’establishment,<br />

optent ouvertement pour l’argument polémique.<br />

Sûr de sa mission, son théâtre se veut un porte-voix<br />

des gens humbles qu’il fréquente et chez qui il<br />

se ressource. Il s’agit de produire des chroniques théâtrales<br />

aiguës, qui, tout en insistant sur la sphère distractive,<br />

parlent de manière concrète des soubresauts<br />

profonds de la société. Ces chroniques pourfendent les<br />

ordres établis, ceux apparents et «ceux qui opèrent<br />

dans l’ombre», comme il l’écrira dans la préface au livre<br />

de Yacine Tassadit sur l’autre grand poète de l’Algérie<br />

des blessures, Lounis Aït Menguellet.<br />

Pour une exaltation plus franche des idéaux les plus<br />

élevés, le théâtre synthèse de cet intellectuel est en<br />

nette opposition à la culture des appareils et des<br />

conformismes. Dès le départ, il est perçu comme une<br />

revendication identitaire qui accompagne une histoire<br />

dynamique et non une revendication essoufflée répétée<br />

dans ses référents traditionnels, ses clichés et ses<br />

mythes illustrant un style unique de pensée, dont ont<br />

fait preuve certains de nos intellectuels sans qu’ils le<br />

sachent vraiment.<br />

La première période théâtrale de Kateb Yacine était<br />

écrite en français, «avec les mots de ceux qui avaient<br />

détruit sa tribu», pour reprendre les mots d’Abdelkader<br />

Djeghloul. Elle a donné des œuvres célèbres : Le<br />

Cadavre encerclé, Les Ancêtres redoublent de férocité,<br />

La Femme sauvage, L’homme aux sandales de caoutchouc,<br />

écrite en 1970 en hommage au libérateur vietnamien<br />

Ho Chi Minh… En allant vers un théâtre d’expression<br />

arabe populaire, l’écrivain a superbement<br />

joué son rôle dans ce changement de cap qui est une<br />

refondation du théâtre algérien. Son groupe théâtral,<br />

constitué en véritable atelier de recherche et de diffusion,<br />

n’a-t-il pas touché en quelques années près d’un<br />

million de spectateurs ? Un record inégalé à ce jour !<br />

Sans repousser la magie de la scène ni le pathétique de<br />

la représentation ou les méthodes formelles du quatrième<br />

art, sa seconde période théâtrale, attentive à la<br />

contemporanéité, aura été à la fois grandement enraciné<br />

dans le terroir et grandement appuyé sur les courants<br />

modernes. Sa construction dynamique et, surtout,<br />

moins complexée, a su démasquer les restrictions<br />

mentales et les opportunismes y afférents.<br />

B. B. A.


BRÈVES… …ET AUTRES NOUVELLES<br />

ÉDITION<br />

Fournées Dib<br />

Nous signalions la parution de la<br />

trilogie Algérie de Mohammed Dib<br />

traduite en arabe par les éditions<br />

Sédia (Alger) avec des dialogues<br />

en arabe dialectal. Les Editions<br />

Chibab, pour leur part, ont édité sa<br />

trilogie nordique qui comprend les<br />

œuvres suivantes : Les Terrasses<br />

d’Orsol (1985), Le Sommeil d’Eve<br />

(1989) et Neiges de marbre<br />

(1990). Ces romans ont été inspirés<br />

en partie par les séjours de Dib en<br />

Finlande à partir de 1975 où il<br />

participa aux traductions<br />

d’écrivains finlandais. Les lecteurs<br />

et lectrices adhèreront<br />

certainement à ces belles initiatives<br />

éditoriales. Espérons que les<br />

bibliothèques leur emboîteront le<br />

pas en acquérant ces deux trilogies<br />

qui marquent une carrière littéraire<br />

magnifique.<br />

LE SAVIEZ-VOUS ?<br />

Livres en Islam<br />

La civilisation musulmane a connu<br />

une période bibliophilique<br />

extraordinaire. Aucun calife ou<br />

gouverneur ne pouvait prétendre à<br />

un certain prestige sans aligner<br />

dans ses richesses une bibliothèque<br />

digne de son rang. Il en allait de<br />

même dans la société où l’on<br />

considéra longtemps la non<br />

possession de livres comme un<br />

signe de grande misère. Chaque<br />

ville possédait sa propre<br />

bibliothèque, de même que chaque<br />

mosquée. On y trouvait des salles<br />

réservées aux discussions sur les<br />

livres, ancêtres des clubs de lecture<br />

et cafés littéraires actuels. Au X e<br />

siècle, la petite ville de Nayaf, en<br />

Irak, comptait 40 000 ouvrages<br />

dans sa bibliothèque et<br />

l’Observatoire de Maraghan, dans<br />

le nord de l’Iran, alignait plus de<br />

400 000 volumes ! A la mort du<br />

ministre El Mouhalabi, en 963, on<br />

dénombra dans son legs plus de<br />

100 000 livres. Le calife fatimide<br />

du Caire, El Aziz, possédait, quant<br />

à lui, une bibliothèque d’environ<br />

1,5 million d’ouvrages dont 18 000<br />

en philosophie seulement ! Même<br />

exagérés par les chroniqueurs ou<br />

les propriétaires de ces collections,<br />

ces chiffres indiquaient une<br />

extraordinaire passion du livre.<br />

Mieux vaut ne pas comparer avec<br />

l’actuelle situation du livre !<br />

COMIQUE<br />

Un Comte à rebours<br />

Il aurait joué dans l’équipe<br />

nationale de basket et dans celle de<br />

l’Université du Connecticut avant<br />

de renoncer au sport suite à une<br />

blessure. Il a donc changé de<br />

carrière, s’orientant vers le slam<br />

qu’il a commencé avec Grand<br />

Corps Malade, expérimentant déjà<br />

les jeux de paroles. De là, il a opté<br />

pour l’humour le plus déjanté, se<br />

donnant un nom de scène noble :<br />

Samy, le Comte de Bouderbala<br />

(«en guenilles» selon certains, mais<br />

selon d’autres, le village d’origine<br />

de sa famille en Algérie). Révélé<br />

par le Jamel Comedy Club, il est,<br />

depuis, présent sur des scènes qui<br />

comptent en France : le Théâtre du<br />

Gymnase et la Cigale de Paris,<br />

Avignon… Le voilà maintenant<br />

chroniqueur à France Inter,<br />

développant son humour décapant<br />

qui n’épargne rien ni personne et<br />

qu’il résume comme «le pouvoir de<br />

la tchatche».<br />

PARIS<br />

Ultimes exils<br />

El Watan - Arts &Lettres - Samedi 29 octobre 2011 - 16<br />

La 3 e édition du colloque<br />

«Décolonisons les imaginaires», se<br />

tiendra le 3 novembre à l’Hôtel de<br />

Ville de Paris, avec, cette année, un<br />

thème funèbre impliquant pourtant<br />

des questions vitales, ce<br />

qu’explique bien le long intitulé de<br />

la manifestation : «Quand la terre<br />

des morts enracine les vivants ;<br />

l’enjeu des carrés musulmans pour<br />

la France.» Cette question délicate<br />

qui hante l’esprit des anciennes<br />

générations d’émigrés est posée en<br />

ces termes : «Des millions de<br />

Français de culture musulmane<br />

sont d’ici aujourd’hui, et de nulle<br />

part ailleurs. Mais trop peu de<br />

carrés musulmans permettent<br />

qu’ils soient inhumés en France.<br />

Or on ne peut se poser sereinement<br />

sur sa terre que lorsqu’on sait que,<br />

le moment venu, on pourra y<br />

reposer. L’enracinement physique<br />

conditionne l’enracinement<br />

intellectuel et symbolique.» Il<br />

s’agirait donc dans de réfléchir aux<br />

moyens de réunir des conditions<br />

d’inhumation respectueuses de la<br />

foi des immigrés et mettant fin à<br />

une ségrégation qui se poursuit<br />

post mortem.<br />

EXPOSITION<br />

Un néominaturiste<br />

Jusqu’au 10 novembre, El<br />

Hachemi Ameur expose au Musée<br />

de la miniature, de l’enluminure et<br />

de la calligraphie (près de la<br />

mosquée Ketchaoua d’Alger).<br />

Directeur de l’Ecole des beaux-arts<br />

de Mostaganem, il a étudié aux<br />

beaux-arts d’Alger ainsi qu’à<br />

l’Ecole des arts appliqués de Pékin.<br />

Il se définit comme «néominiaturiste».<br />

En d’autres termes,<br />

il s’efforce d’intégrer une<br />

démarche moderne dans cet art<br />

ancien très codifié. L’occasion de<br />

découvrir une expression originale<br />

ainsi qu’un musée qui est lui-même<br />

un monument.<br />

Les noces de Larbi de Rebecca Houzel<br />

Le CCF d’Alger projettera mercredi, en<br />

présence de sa jeune réalisatrice, Rebecca<br />

Houzel, le documentaire Les Noces de Larbi<br />

(55 mn, France, 2010). Produit par Arte<br />

France Cinéma, ce film relate le mariage entre<br />

Larbi, fils aîné d’une famille d’origine<br />

algérienne, installée en France depuis 37 ans,<br />

et Aïda, sa cousine qui vit en Algérie. Larbi<br />

est tombé amoureux d’Aïda au cours de ses<br />

séjours de vacances. Par ce mariage, l’aîné<br />

répond au désir de ses parents : perpétuer les<br />

traditions et renouer avec le pays d’origine.<br />

L’organisation de la fête mobilise toute la<br />

famille. La réalisatrice – qui est aussi la bellesœur<br />

du futur marié – a filmé les préparatifs,<br />

la cérémonie au village, l’arrivée de la<br />

promise en France... Ces moments font<br />

remonter, chez les frères et sœurs de Larbi,<br />

des souvenirs d’enfance et suscitent des<br />

questionnements sur leurs propres<br />

trajectoires, leurs positions dans la famille,<br />

leurs rapports à l’Algérie, leurs vies en<br />

France… Autant de questions pour un débat<br />

qui abordera, espérons-le, la démarche de la<br />

réalisatrice impliquée dans son sujet.<br />

Mercredi 2 novembre 2011 à 18h 30.<br />

<strong>À</strong> LA VOLÉE<br />

MUSIQUE ANDALOUSE<br />

Koléa-Tlemcen, aller-retour<br />

Cette année, le si attachant Festival<br />

maghrébin de musique andalouse de<br />

Koléa aura lieu exceptionnellement<br />

à Tlemcen, capitale de la culture<br />

islamique 2011. Cette troisième<br />

édition aura lieu du 27 novembre au<br />

4 décembre prochain. L’ouverture<br />

sera consacrée à un hommage au<br />

grand maître El Hadj Ghaffour et la<br />

clôture à cheikh Mohamed<br />

Kheznadji, tous deux figures<br />

éloquentes du genre. La<br />

participation nationale comprendra<br />

huit artistes ou formations, dont<br />

Nasredine Chaouli, Kamel Bouda,<br />

Noureddine Saouli, Meriem<br />

Benallel, Samir Toumi, Dib El<br />

Ayachi, Karim Bouzaghi et<br />

l’orchestre pilote de la wilaya de<br />

Tipasa. La présence internationale<br />

sera assurée par sept formations<br />

issues de six pays : Espagne, France,<br />

Libye, Maroc, Portugal, Tunisie. Les<br />

habitants de Koléa qui sont fiers de<br />

prêter leur festival, espèrent<br />

néanmoins le récupérer l’année<br />

prochaine.<br />

LOI DE FINANCES 2012<br />

Investir dans la culture<br />

Selon un haut fonctionnaire du ministère de la Culture, s’exprimant<br />

mercredi dernier sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, le<br />

projet de Loi de finances 2012 comprendrait une disposition octroyant<br />

à tous les investisseurs dans le domaine culturel le régime le plus<br />

avantageux accordé par la Loi sur l’investissement. Cette disposition<br />

concernerait les salles de cinéma et de spectacles, les équipements<br />

divers liés aux arts, etc. En attendant d’en savoir plus, notons qu’il<br />

s’agirait là d’une ouverture encourageante pour l’émergence des<br />

industries culturelles en Algérie. A suivre…<br />

LA STATUE DE LA LIBERTÉ<br />

Une dame de fer de 125 ans<br />

Depuis hier, cette icône des Etats-Unis d’Amérique a bouclé 125 années.<br />

Offerte par la France aux USA, elle est l’œuvre du sculpteur Bartholdi. Sa<br />

structure métallique a été conçue par Gustave Eiffel. Inaugurée le 28<br />

octobre 1886, elle est l’un des monuments les plus photographiés et filmés<br />

au monde. Depuis 1984, l’Unesco l’a inscrite dans le patrimoine mondial<br />

de l’humanité. Les Etats-Unis d’Amérique, dont l’histoire est l’une des<br />

plus courtes au monde, attachent à cet anniversaire une importance toute<br />

particulière. La charge symbolique et idéologique de ce monument est très<br />

forte, et le cinéma américain ne s’est pas privé de la mettre en valeur.<br />

Intitulée par son créateur «La Liberté éclairant le monde», son regard teinté<br />

de tristesse préfigurait peut-être les crimes commis en son nom. Sa<br />

notoriété planétaire demeure cependant immense.<br />

CINÉ AMATEUR<br />

Festival ressuscité<br />

Les 4 e Journées nationales du cinéma<br />

amateur reprennent leur cours après 11 ans<br />

d’absence, faute de finances ! Rendez-vous<br />

à la bibliothèque communale d’El Harrach<br />

(27-31 oct.). Sous le slogan<br />

«Retrouvailles», la rencontre de<br />

l’association Ahl El Fen oua Thaqafa revit<br />

grâce au ministère de la Culture et à la<br />

direction de la jeunesse et des sports de la<br />

wilaya d’Alger. Un seul bémol, Ahmed Zir,<br />

doyen des cinéastes amateurs, qui a perdu<br />

sa mère, sera absent. Condoléances ami et<br />

réussite aux autres.<br />

PHOTOS : D. R.


Par Ali Akika<br />

Le 28 octobre 1989, le poète meurt dans un hôpital<br />

de Grenoble après une longue maladie. Il est enterré<br />

dans le pays qu’il a chanté et fait connaître<br />

au monde entier, alors que l’Algérie n’avait pas<br />

de carte d’identité. Et dire que certains haineux<br />

ont tenté d’interdire son repos éternel sur son sol natal !<br />

Rendre hommage à cet écrivain-poète, c’est exprimer<br />

notre reconnaissance et réaffirmer l’importance de la<br />

littérature dans l’Algérie d’aujourd’hui. Dès l'indépendance,<br />

ce pays a été livré aux charlatans qui ont ignoré<br />

et combattu l’art, arme essentielle pour faire sortir le<br />

pays de l'obscurantisme et cautériser les blessures de la<br />

colonisation.<br />

Kateb Yacine est né à une époque où les ténèbres faisaient<br />

de l’ombre au soleil pourtant généreux de l’Algérie.<br />

Adolescent, il connut les geôles de l’occupant français<br />

au lendemain des tueries du 8 mai 1945. Ces tragiques<br />

événements ont sans doute nourri son œuvre qui<br />

suscita l’admiration de ses pairs dans le monde entier.<br />

1956 : les Algériens menaient déjà une guerre de reconquête<br />

de leur pays avec de faibles moyens. Quand il<br />

y a disproportion des forces en présence, le combat ne<br />

se gagne pas uniquement sur le terrain militaire. Les<br />

Algériens eurent donc besoin de porter aussi le fer sur<br />

les terrains diplomatique et culturel. En valeureux combattant,<br />

Kateb Yacine sillonna le monde pour porter la<br />

parole de son peuple. Pourquoi toutes les portes<br />

des cercles littéraires et poétiques lui furent-elles<br />

grandes ouvertes ? Parce qu'en<br />

1956, son roman, Nedjma, atterrit sur la planète littéraire<br />

comme un ovni. Certains furent déroutés par la<br />

construction du roman, d’autres louèrent la singularité<br />

de la narration et le style de l’œuvre. Cinquante<br />

cinq ans après, essayons de cerner les raisons du «miracle<br />

Nedjma», pour reprendre l'image de Malek Alloula,<br />

autre poète talentueux. Le roman fut publié en 1956 au<br />

Seuil en pleine guerre. Il eut à contourner les murailles<br />

de l’indifférence et de la méfiance. En ces temps pollués<br />

par la guerre et le regard exotique, l'univers du roman<br />

était en réalité une terre incognita. Le lecteur devait<br />

donc parcourir un chemin semé d'embûches. Il faut<br />

y ajouter l’originalité d’une langue française écrite par<br />

un étranger et la culture dans laquelle baigne le roman.<br />

Ces ingrédients rendaient la rencontre avec le lecteur<br />

âpre et déroutante. Tous ces obstacles amoindrissaient<br />

ses capacités à se laisser surprendre par le phénomène<br />

littéraire de Nedjma. Les facétieux pourraient dire que<br />

Kateb compliqua les choses afin que Nedjma, (l’amour<br />

de sa vie) ne puisse pas être «possédée» par le premier<br />

lecteur venu. A la première lecture, il est parfois difficile<br />

d’errer avec plaisir dans les méandres de cette incroyable<br />

histoire, de ce roman inimité, car inimitable… Avec<br />

Nedjma, Kateb Yacine posa la pierre fondatrice de la<br />

littérature algérienne moderne. Nouveauté du style<br />

éblouissant, nouveauté de la structure narrative surprenante.<br />

Pourquoi cette singularité de l’écriture ? Certains<br />

y ont vu l’influence de Faulkner. Possible, car Kateb a<br />

déclaré son admiration pour cet écrivain américain, prix<br />

Nobel de littérature 1949. C’est aux études de littérature<br />

comparée de nous éclairer sur l’éventuelle ressemblance<br />

des deux écritures. D’autres sont allés chercher du<br />

côté de la littérature arabe, foisonnante et pleine de digressions.<br />

Possible aussi, bien que Kateb ne maîtrisant<br />

pas la langue arabe classique, ne pouvait lire cette littérature<br />

dans le texte original. Sans aller chercher midi à<br />

quatorze heures, disons que les influences de Kateb sont<br />

les fruits à la fois de ses errances artistiques et de la fureur<br />

de son époque. Mais surtout de son talent à maîtriser<br />

le temps en littérature pour ne point se faire piéger<br />

par le temps du journalisme… Des influences sur Kateb<br />

Yacine, on a, à tort, oublié le cinéma. Mon regard de cinéaste<br />

s'est focalisé sur la structure narrative de Nedjma.<br />

El Watan - Arts & Lettres - Samedi 29 octobre 2011 - 17<br />

KATEB YYACINE<br />

UNE RÉFLEXION INÉDITE SUR SON SEUL ROMAN<br />

Le «miracle Nedjma»<br />

Et si cette œuvre fascinante et novatrice avait puisé sa<br />

structure dans le langage cinématographique ?<br />

Des influences<br />

sur Kateb Yacine,<br />

on a, à tort,<br />

oublié le cinéma.<br />

Mon regard<br />

de cinéaste<br />

s'est focalisé<br />

sur la structure<br />

narrative<br />

de Nedjma.<br />

En relisant le roman pour les besoins d’un film sur Kateb<br />

Yacine*, j’ai compris la difficulté d'une telle œuvre<br />

et la modernité de son langage. A ma grande surprise,<br />

j'ai découvert dans Nedjma certaines règles de narration<br />

et de montage de films.<br />

Premier chapitre du livre: comme au cinéma, Kateb met<br />

en place son dispositif : le lieu, les décors, l’identité et<br />

les liens des personnages, leurs rêves et leurs espérances...<br />

Dernier chapitre du roman : le même dispositif est<br />

mis en place, puis les personnages disparaissent dans la<br />

nuit. Comme dans un film, le spectateur lecteur laisse<br />

vagabonder son esprit pour accompagner les personnages<br />

de plus en plus petits pour finir par être happés par<br />

un lointain horizon. Entre les premier et dernier chapitres,<br />

le lecteur assiste à un long, très long flash-back à<br />

l’intérieur duquel il est de nouveau confronté à d’autres<br />

innombrables flash-backs. Dans le montage d'un film,<br />

les séquences sont organisées de manière à<br />

répondre à plusieurs critères : style, rythme,<br />

tempo créant ainsi un «choc» visuel qui<br />

fait éclater le sens des choses. Le montage<br />

doit respecter une éthique pour<br />

éviter toute manipulation<br />

ou regard réducteur sur le<br />

réel. Il doit aussi, et c'est<br />

indispensable, procurer une<br />

ivresse esthétique nécessaire<br />

au plaisir<br />

du spectateur.<br />

Eisenstein définit<br />

le mon-<br />

tage comme un rapport (un produit algébrique) des<br />

plans et non une suite de plans (une somme arithmétique<br />

des parties). Nedjma semble en grande partie obéir<br />

à ces règles là. Kateb Yacine n’était pas, à mon avis, intéressé<br />

par une histoire linéaire, si belle soit-elle. Il s’est<br />

détourné de la linéarité qui se traduit souvent par une<br />

fadeur artistique.<br />

Dans son roman, il a préféré faire évoluer ses personnages<br />

dans des lieux et des époques différents. Son héroïne,<br />

pour acquérir son statut emblématique, outre son<br />

insolente beauté, ne pouvait être qu’une descendante<br />

des ancêtres chers à Kateb. Les personnages du roman,<br />

descendants de l'Algérie enchaînés par la colonisation,<br />

se libéreront un jour de leurs chaînes. Par l'évocation de<br />

l'histoire du pays labouré par une multitude d’envahisseurs,<br />

l’écrivain souligne les lieux d’où parlent ses personnages.<br />

Et l’histoire a conservé les traces des différents<br />

colonisateurs, comme la langue française qualifiée<br />

de «butin de guerre» par Kateb. Nedjma, c’est l’Algérie<br />

qui renoue avec son histoire et qui entre de plain-pied<br />

dans l’histoire moderne. Pourquoi cette structure éclatée<br />

? Une anecdote a couru selon laquelle un «incident»,<br />

aurait éparpillé des feuillets du roman. Kateb les aurait<br />

récupérés et regroupés au petit bonheur la chance et cela<br />

<strong>À</strong> L'AFFICHE<br />

a donné le roman que nous connaissons. Si cette anecdote<br />

était vraie, on se demande à quoi sert l’imagination<br />

et pourquoi les écrivains se fatiguent à se battre avec les<br />

mots alors qu’ils devraient s‘en remettre à la main invisible<br />

du destin ! Si Nedjma fonctionne, c’est parce que<br />

Kateb a créé un langage moderne, parce qu’une langue<br />

est là pour être violée, parce qu’il est un lecteur de Nerval<br />

et de Villon, parce qu’il adore le cinéma. Et le cinéma<br />

n’est-il pas le langage le plus récent qui utilise les<br />

autres arts : théâtre, musique, littérature, peinture ?<br />

Mais s’inspirer du langage cinématographique, suffit-il<br />

pour accoucher d’un chef-d’œuvre ? Évidemment, non<br />

! Pour qu'une œuvre résiste au temps, elle doit obéir à<br />

d'autres lois. L'une d'entre elles, c’est la structure poétique<br />

du texte. Selon Ibn-Khaldoun, l’autonomie du vers<br />

poétique doit «mériter» sa place dans un poème. A la<br />

lecture de Nedjma, on constate que chaque chapitre<br />

obéit à cette contrainte. Les différents chapitres, en se<br />

combinant, se renforcent mutuellement, créent du sens<br />

et font palpiter le cœur grâce à l’âpre beauté<br />

des mots travaillés, triturés et non caressés.<br />

Autonomie du vers poétique, autonomie du<br />

plan cinématographique, rapports entre les<br />

vers dans un poème, montage des plans<br />

cinématographiques, on peut continuer à<br />

égrener les parallèles entre Nedjma et le<br />

langage du cinéma. Grâce à cette structure<br />

est née une œuvre maîtresse que l’auteur a<br />

su inscrire dans son époque, en utilisant<br />

un mode de langages émergeant. Visionnaire,<br />

Kateb a su saisir les mouvements<br />

invisibles et les soubresauts de la vie.<br />

Nedjma ouvre le chemin à d'autres<br />

chefs-d'œuvre, pourvu qu'ils soient à la<br />

hauteur des bouleversements de leur<br />

époque et pour que les ténèbres ne fassent<br />

plus de l’ombre au soleil dans<br />

notre pays. Ici comme<br />

ailleurs, aujourd’hui comme<br />

demain…<br />

A. A.<br />

PS : Kateb Yacine a été salué par Jean Paul Sartre comme un écrivain qui<br />

a poussé la langue française dans ses ultimes limites. C’est pourquoi<br />

«Nedjma» est entrée dans le panthéon de la littérature.<br />

* Quelques mois avant son décès, il m’a écrit une lettre pour me dire que<br />

des raisons de santé l'empêchaient de répondre à ma demande de faire<br />

un film sur sa vie et son œuvre.


KATEB ATEB YYACINE<br />

DE L’ÉCRIT <strong>À</strong> L’ÉCRAN<br />

Par Hamid Nacer Khodja<br />

Un genre cinématographique nouveau est apparu<br />

en Algérie depuis un quart de siècle, le<br />

film documentaire consacré (et consacrant,<br />

nous y reviendrons !) les écrivains algériens.<br />

A tout seigneur tout honneur : le plus célèbre<br />

de nos auteurs (et le moins lu, hélas, car préjugé difficile<br />

par la doxa), à savoir Kateb Yacine (1929-1989),<br />

a ouvert la voie. Par commodité, nous arrêtons provisoirement<br />

le bilan des documentaires le concernant<br />

en distinguant deux parties : les portraits, sortis du vivant<br />

de Kateb et où il intervient en tant qu’acteur, et le<br />

reste des films, essentiellement des témoignages.<br />

Le premier documentaire est de Dominique Colonna.<br />

Diffusé en 1985 dans la série Racines par TF1, il illustre<br />

une œuvre-vie traversée comme un révolutionnaire<br />

(ou plutôt un révolté perpétuel), sur fond de<br />

contexte historique précis : le 8 Mai 1945, la guerre<br />

d’indépendance, le postcolonial. Il insiste sur le passage<br />

de Kateb à Sidi Bel Abbès, de l’homme et des<br />

femmes qu’il a tant défendus et aimés, sans compter<br />

la reprise des pièces en arabe dialectal jouées à l’époque<br />

aux travailleurs émigrés de Paris et de sa banlieue.<br />

S’en suit Kateb Yacine, l’amour et la révolution<br />

(1989, 60’), de Kamel Dehane, compatriote installé à<br />

Bruxelles. C’est une production algéro-belge (Entreprise<br />

nationale de production audiovisuelle et Centre<br />

belge de l’audiovisuel). Renfermant, comme le précédent,<br />

un long entretien, ce film est le plus connu des<br />

documentaires sur l’écrivain, car le seul, à notre<br />

connaissance, à avoir été diffusé par la télévision algérienne,<br />

dans les salles commerciales de Paris – rareté<br />

pour un court métrage algérien – et dans d’autres<br />

pays. On voit Kateb converser simplement de sa vie,<br />

de son œuvre, de ses idées, de sa famille que l’on<br />

aperçoit dans un film de cinéma direct habité de belle<br />

poésie. Effacé, n’ayant presque pas de diction, on remarque<br />

vite le déphasage du parler de l’homme par<br />

rapport à son lyrisme écrit. Nous vient alors en mémoire<br />

cette parole du président Boumediene à l’un de<br />

ses ministres pour la rapporter à l’écrivain : «Dites à<br />

Kateb d’écrire mais de ne pas parler.» D’évidence,<br />

l’à-propos du raïs n’avait rien d’une appréciation<br />

mais découlait des déclarations intempestives de<br />

l’écrivain !<br />

Kateb Yacine, le rebelle amoureux est un court métrage<br />

belge de Joseph Lecoq (RTBF, 1995, 43’). Il est<br />

constitué également d’un long entretien avec l’écrivain<br />

qui évoque sa figure littéraire, particulièrement<br />

l’articulation de son œuvre avec sa vie sur fond d’un<br />

pays se réalisant dans la douleur. Diffusé en Belgique<br />

et en France mais non en Algérie, le film révèle un<br />

écrivain qui se veut aussi un intellectuel, confusion<br />

sciemment entretenue sous nos cieux. Paroles contre<br />

l’oubli, de Hadj Mohamed Fitas (filmé en 1989, diffusé<br />

en 1999, 14’) est un film vidéo constituant la dernière<br />

intervention publique de l’écrivain à la cinémathèque<br />

d’Oran en juillet 1989 (il mourra trois mois<br />

plus tard). Il y répond aux questions des spectateurs<br />

suite à la projection du film de Dehane. Iconoclaste et<br />

provocateur comme à l’accoutumée, Kateb n’élude<br />

aucune interrogation et évoque son ami M’hamed Issiakhem,<br />

la «langue de plâtre» de la télévision algérienne<br />

et l’avenir de la femme auquel il croit ardemment.<br />

Il assène quelques vérités amères à ceux qui ne<br />

veulent pas entendre ses cris. Le poète en trois langues,<br />

du Français Stéphane Gatti (2001,55’) est une<br />

coproduction parisienne (La Parole errante, CNC et<br />

Bibliothèque nationale de France). Non diffusé en<br />

Algérie mais sur FR 3 (France 3, auj.), dans la célèbre<br />

série du défunt Bernard Rapp, Un siècle d’écrivains,<br />

il donne à voir essentiellement un écrivain en politique.<br />

Se succèdent les déclarations les plus lucides<br />

El Watan - Arts & Lettres - Samedi 29 octobre 2011 - 18<br />

Un génie en projection<br />

Un inventaire précis et passionnant des films consacrés<br />

à la vie et l’œuvre de l’écrivain. Et des souhaits…<br />

Nous vient en<br />

mémoire cette<br />

parole de<br />

Boumediène à l’un<br />

de ses ministres :<br />

«Dites à Kateb<br />

d’écrire mais de<br />

ne pas parler.»<br />

comme les plus inexactes (l’étymologie des mots<br />

«berbère», «chaoui» et «kabyle», par exemple), sur<br />

les traces et substrats culturels de l’Algérie dont<br />

l’amazighité qui a obnubilé l’auteur, particulièrement<br />

dans son théâtre joué en arabe dialectal. Les propos<br />

fusent, les phrases chantent, l’histoire est bousculée,<br />

l’homme est demeuré d’une belle obstination quant<br />

aux questions lancinantes de langues et d’identité. Le<br />

film présente une fin émouvante : la tombe de Kateb<br />

au cimetière d’El Alia (Alger) avec un Matoub Lounès<br />

venu se recueillir en béquilles, grièvement blessé<br />

après les évènements d’octobre 1988. Kateb retrace<br />

aussi son itinéraire autobiographique, lui qui l’a pratiqué<br />

en autofiction dans son œuvre romanesque. D’où<br />

l’intérêt additionnel de ses dits aux nombreuses résonances<br />

dans ses textes et déclarations médiatiques, et<br />

l’étude du passage ou du transfert de l’écrit à l’écran.<br />

A la mort de l’écrivain, Jean-Pierre Lledo filme en<br />

vidéo son enterrement mais l’œuvre est diffusée uniquement<br />

en cercle privé. Ne vont plus suivre que des<br />

documentaires d’hommages et/ou des témoignages<br />

sur un passé à jamais révolu dont il ne sert plus d’attiser<br />

publiquement la nostalgie, «li fet met»... Les cinéastes<br />

portent aussi leur caméra plus au profit de la<br />

célébration d’un monument que d’une thèse. La troisième<br />

vie de Kateb Yacine de Brahim Hadj Slimane<br />

(2009, 26’, Keina Cinéma) passe au crible l’héritage<br />

de l’expérience de Kateb au Théâtre régional de<br />

Sidi Bel Abbès, depuis octobre 1978 à sa mort en octobre<br />

1989. Il donne notamment la parole à des membres<br />

de la troupe. Si par sa courte durée le film offre<br />

une nette impression d’inachevé et laisse sur sa soif le<br />

spectateur, les deux poèmes de Kateb chantés avec un<br />

oûd, en liminaire et au final, sont d’exquis instants.<br />

Axé aussi sur le théâtre katébien, tout en n’étant pas<br />

concomitant au premier, notons le film La patrie dans<br />

le cœur, de l’écrivain arabophone et chroniqueur francophone,<br />

Djillali Khellas, et du jeune réalisateur Nazim<br />

Souissi (2010, 77’, Elka Prod. et ministère de la<br />

Culture). L’écrivain a eu déjà à réaliser avec Kamel<br />

Djermoune un premier court métrage, Nedjma (1998,<br />

50’, ENTV), portant sur la géographie littérature du<br />

roman, centrée malheureusement sur un seul lieu,<br />

Annaba d’hier et d’aujourd’hui. Le documentaire, rehaussé<br />

par la présence de Kateb, de comédiens et comédiennes<br />

ayant suivi son aventure théâtrale en Algé-<br />

<strong>À</strong> L'AFFICHE<br />

PHOTO: D. R.<br />

rie ainsi que d’universitaires sans affinités électives,<br />

est tout à fait remarquable de pédagogie alerte et de<br />

témoignages crédibles sur une page méconnue de notre<br />

historiographie littéraire. On se doit d’espérer<br />

qu’il suscitera de nouveau un immense intérêt pour ce<br />

théâtre qui n’est, hélas, guère plus joué et on ne le déplorera<br />

jamais assez.<br />

Deux derniers films sont à retenir (bien que nous ne<br />

les ayons pas encore vus) : Kateb, l'homme des certitudes<br />

et poète des opprimés, d'Ali Fateh Ayadi, et Kateb<br />

Yacine l’Homme Libre, d'Omar Mokhtar Challal.<br />

Enfin, il est à souligner que Kateb, dramaturge à Sidi<br />

Bel Abbès, aurait fait filmer dans les années 1970 et<br />

au début de la décennie 1980 – c’est-à-dire au moment<br />

où il donnait ses pièces dans toute l’Algérie -<br />

quelques-unes de ses pièces telles Palestine trahie,<br />

La Guerre de 2000 ans ou Mohamed prends ta valise<br />

et ce, sur demandes respectives de la BBC, de la télévision<br />

algérienne et de la télévision canadienne. De<br />

même, il existerait une copie filmée du Cadavre encerclé,<br />

tournée en 1958 à Carthage, après sa première<br />

représentation mondiale, en juin 1958 à Bruxelles. A<br />

l’instar de la biographie de l’auteur qui renferme à ce<br />

jour des zones obscures, nous ne disposons pas assez<br />

d’informations sur cette production signalée dans la<br />

presse nationale mais non vue. N’oublions pas que,<br />

de son vivant, Kateb a amorcé sa légende puis s’est<br />

érigé en mythe sacralisé depuis. Ce théâtre filmé, s’il<br />

venait à être disponible, serait du plus haut intérêt littéraire<br />

et cinématographique, particulièrement sur le<br />

plan du son car l’œuvre de Kateb est paradoxalement<br />

très acoustique pour un homme peu bavard, tout en<br />

pratiquant le contact avec le public (à ses yeux le<br />

«peuple»).<br />

En définitive, qu’ajouter à cette courte présentation,<br />

sinon que nous aurions tellement aimé que les cinéastes<br />

questionnent Kateb Yacine sur son regard sur le<br />

cinéma, en tant que simple spectateur ou auteur. Celui<br />

qui ne mâchait pas ses mots pratiquait un véritable<br />

montage du langage n’obéissant pas uniquement aux<br />

méandres du formalisme de sa vie ou de son œuvre.<br />

Nous aurions souhaité aussi, au-delà des portraits et<br />

des témoignages, que les réalisateurs expriment leur<br />

esthétique du cinéma et de ses rapports problématiques<br />

avec l’écriture du texte littéraire katébien. Regrets<br />

éternels pour le premier vœu, ardent souhait<br />

pour le second. Au demeurant, regrettons encore que<br />

toute cette filmographie ne contribue pas à faire<br />

connaitre davantage l’écrivain car certains documentaires,<br />

constituant de véritables sources référentielles,<br />

demeurent indisponibles quand ils devraient être en<br />

vente libre sous supports cassettes ou cédéroms ou<br />

consultables dans les bibliothèques, universités et<br />

lieux culturels. H. N. K.


PARUTION ANDRÉ GIDE OU LA TENTATION NOMADE<br />

Refuges d’oasis<br />

Le prix Nobel de littérature 1947 avait<br />

souvent séjourné en Algérie.<br />

Il entretient une<br />

correspondance<br />

très suivie avec sa<br />

mère qu’il finit par<br />

convaincre de<br />

séjourner avec lui<br />

à Biskra à partir<br />

de 1894.<br />

Au moment où l’on célèbre<br />

en France le centenaire<br />

des éditions Gallimard,<br />

fondées par Gaston Gallimard<br />

en 1911 avec un<br />

groupe d’amis issus de la Nouvelle<br />

Revue Française (NRF), on<br />

retrouve parmi les précurseurs<br />

André Gide, admirateur du grand<br />

poète Mallarmé et qui avait trouvé<br />

un allié de taille en la personne<br />

du poète et théoricien de la littérature,<br />

Paul Valéry. Les<br />

animateurs<br />

de la NRF ont favorisé et cherché<br />

«l’assentiment de cette élite<br />

intellectuelle de la province». Les<br />

conversations passionnantes, sur<br />

la poétique et la littérature en général,<br />

ont donné à cette revue et<br />

aux éditions Gallimard une réputation<br />

d’exigence et un rayonnement<br />

international. Cette élite littéraire,<br />

née sur les décombres du<br />

romantisme et du naturalisme<br />

dont André Gide était le porte-<br />

drapeau, guerroyait sur le front de<br />

la création pour émerger et faire<br />

oublier les monstres sacrés tels<br />

Victor Hugo, Flaubert ou Baudelaire.<br />

Dans le beau livre qui vient<br />

de sortir aux éditions Flammarion,<br />

André Gide ou la tentation<br />

nomade*, c’est l’écrivain voyageur<br />

qu’on découvre. Gide est un<br />

poète adepte de la contemplation,<br />

qui rompt avec la tradition de<br />

l’écrivain-baroudeur, version dixneuvième<br />

siècle. Avant de suivre<br />

les itinéraires d’André Gide, faisons<br />

un détour par certains repères<br />

biographiques. Il est né le 22<br />

novembre 1869 à Paris. Il est<br />

El Watan - Arts & Lettres - Samedi 29 octobre 2011 - 19<br />

l’auteur d’une œuvre prolifique<br />

qui épouse toutes les formes de la<br />

création littéraire. On peut citer<br />

certains romans comme : La Porte<br />

étroite (1909), Les Caves du<br />

Vatican (1914) ou encore La Symphonie<br />

pastorale et Les Fauxmonnayeurs.<br />

A côté de cette œuvre<br />

romanesque, la poésie a une<br />

place prépondérante comme Les<br />

Nourritures terrestres ou Paludes<br />

qui est inclassable car trans-générique.<br />

Ses mémoires et journaux<br />

de voyage sont très nombreux et<br />

le tout va lui valoir le prix Nobel<br />

de littérature en 1947.<br />

Malgré une vie bourgeoise, André<br />

Gide n’a jamais cessé de<br />

voyager et d’aller scruter<br />

le monde pour chercher,<br />

comme Lamartine lors<br />

de son voyage en<br />

Orient, une réalisation<br />

de soi et un renouvellement<br />

dans<br />

sa créa-<br />

tion. Il<br />

avait commencé<br />

par découvrirl’Angleterre<br />

comme une sorte<br />

d’hommage secret à Mallarmé<br />

qui était professeur d’Anglais.<br />

C’est en 1892 que le désir de partir<br />

vers un ailleurs libérateur devient<br />

réalité à travers, d’abord, les<br />

poésies d’André Walter où il dit<br />

notamment : «Un jour nous avons<br />

levé la tête/ De dessus, nos graves<br />

bouquins/ Tu m’as dit : "C’est<br />

l’heure de nous mettre en route/<br />

Voilà assez longtemps que nous<br />

sommes enfermés/ Marchons tous<br />

deux où nous mènera la route"».<br />

Ces vers sont l’acte fondateur<br />

d’une vie de nomade qui s’écrira<br />

sur les chemins du vaste monde.<br />

Puis vint une période de relation<br />

intense avec l’Afrique du Nord<br />

qui débuta en 1893. Ses premiers<br />

voyages lui permirent d’entretenir<br />

une correspondance très suivie<br />

avec sa mère, qu’il finit par<br />

convaincre de séjourner avec lui à<br />

Biskra à partir de 1894 (ndlr : ce<br />

qui a inspiré le roman de Hamid<br />

Grine, Le Café de Gide, Ed. Alpha,<br />

2008). Dès l’aube de la colonisation,<br />

la reine des Zibans avait<br />

déjà le vent en poupe, car c’est un<br />

lieu enchanteur et d’hivernage<br />

très prisé. Un lieu magique qui a<br />

inspiré beaucoup de peintres<br />

orientalistes, dont Gustave<br />

Guillaumet et son célèbre La séguia<br />

près de Biskra, une toile importante<br />

par ses dimensions réalisée<br />

en 1884 et qu’on peut admirer<br />

au Musée d’Orsay à Paris. Lors<br />

de ce voyage, Gide se rapproche<br />

de la population locale et lui permet<br />

d’entrevoir l’écriture de Paludes.<br />

De 1894 à 1829, suivent<br />

une série de va-et-vient entre la<br />

France et le Maghreb et de longs<br />

séjours en Algérie et en Tunisie.<br />

Un autre voyage sera déterminant<br />

dans ses prises de position politique,<br />

c’est celui qu’il fit au Congo<br />

en 1927. Le séjour en Afrique<br />

subsaharienne l’aide à cerner les<br />

intentions de la présence coloniale<br />

et ses prétentions de civilisation.<br />

Dans son journal intitulé<br />

Voyage au Congo, il dénonce<br />

cette idéologie fondée sur la domination<br />

de l’autre et l’exploitation<br />

des richesses autochtones.<br />

Une position courageuse surtout<br />

que la célébration du centenaire<br />

de la colonisation de l’Algérie<br />

était en préparation. Le retour en<br />

Europe, après ces longs périples<br />

africains, lui donne l’idée de s’intéresser<br />

au communisme qui professait<br />

le progrès et l’égalité. En<br />

1936, il entreprend un voyage en<br />

URSS. Sur place il constate que<br />

la propagande soviétique occultait<br />

une réalité autre que celle embellie<br />

par un discours fallacieux.<br />

Là aussi, il ne va pas hésiter à<br />

mettre à nue la supercherie d’une<br />

telle idéologie totalitaire et au<br />

nom de laquelle se commettait<br />

beaucoup de crimes et de déportations.<br />

Son livre Retour de<br />

l’URSS aura un grand retentissement.<br />

La capitulation du gouvernement<br />

du Maréchal Pétain, en<br />

juin 1940, va le conduire à cesser<br />

son activité de collaborateur assidu<br />

à la Nouvelle Revue Française<br />

pour se retirer à Nice avant de se<br />

réfugier en Afrique du Nord entre<br />

1942 et 1945.<br />

Dans le beau livre de Jean Claude<br />

Perrier, on suit à la trace André<br />

Gide que ses amis désignaient par<br />

«le bipède». L’écrivain, à l’âme<br />

voyageuse, a laissé à côté de cette<br />

œuvre nomade un important<br />

fonds iconographique que<br />

l’auteur du livre met à la disposition<br />

du lecteur. Dans la vie d’André<br />

Gide, l’Algérie a joué un rôle<br />

important pour l’aider à s’affranchir<br />

du conservatisme de son milieu,<br />

mais aussi pour s’extirper de<br />

la culture ambiante d’une Europe<br />

alors travaillée par plusieurs de<br />

ses démons.<br />

Slimane Aït Sidhoum<br />

*Jean Claude Perrier. «André Gide ou la<br />

tentation nomade», Paris, édition<br />

Flammarion, 2011.<br />

<strong>À</strong> LA PAGE<br />

ABECEDARIUS<br />

Billard littéraire<br />

PAR MERZAC BAGTACHE<br />

Cela se passait dans un<br />

somptueux hôtel de<br />

facture américaine aux<br />

Emirats Arabes Unis, un<br />

de ces édifices hôteliers<br />

qui impressionnent mais<br />

ne sont pas toujours du<br />

meilleur goût. Sur le coup<br />

de minuit, ne trouvant pas<br />

le sommeil et ayant lu les<br />

principaux articles de la<br />

presse locale, je sortis<br />

humer l’air frais dans le vaste hall qui s’ouvrait à la<br />

fois sur les profondeurs du désert et sur les<br />

hauteurs d’un ciel richement étoilé.<br />

Il était là, seul, face au tapis vert d’un billard<br />

installé en plein milieu du hall. Son geste bien<br />

calculé, rapide et minutieux, rappelait celui d’un<br />

toréador sur le point de planter une banderille sur<br />

le dos d’un taureau déjà chancelant. Je me mis à<br />

l’observer à distance et à attendre. Attendre quoi ?<br />

La fumée de sa cigarette collée à ses lèvres était<br />

d’un bleu léger, fourni par un éclairage coloré, et<br />

elle se confondait avec celui, naturel, d’une barbe de<br />

quelques jours. Good evening, fis-je alors. Et lui de<br />

me répondre dans un arabe dénotant son étrangeté<br />

au lieu et à la langue même : wa alaïkoum essalam !<br />

Il m’invita aussitôt à me joindre à lui, comme s’il<br />

avait affaire à une vieille connaissance. Je répondis<br />

que je ne savais rien de ce type de jeu, sinon ce que<br />

j’avais pu en voir dans de célèbres films<br />

généralement policiers et américains. Quelques<br />

mots enchaînés de sa part en langue arabe, et le<br />

voilà à me montrer comment tenir la baguette et<br />

comment assener un coup sec à l’orpheline boule<br />

rouge en face de moi. Après un essai et un deuxième,<br />

les deux non concluants, je rendis le tablier.<br />

Mon joueur de billard arabophone venait du pays<br />

d’Alexandre le Grand, un Macédonien quoi ! Plutôt<br />

que de s’intéresser à Aristote, le précepteur de ce<br />

grand empereur, s’était spécialisé en littérature<br />

arabe classique qu'il avait étudiée à Damas. Je suis<br />

éditeur, me précisa t-il encore. Son accent très<br />

prononcé, à la fois guttural et syncopé, de<br />

montagnard, donnait à la langue arabe une sonorité<br />

toute particulière, au point de me pousser à<br />

m’interroger, à part moi, sur le commerce que j’ai<br />

toujours établi avec cette langue dont la richesse<br />

musicale est peut-être aussi celle de ses différentes<br />

prononciations dans le monde.<br />

Sans s’étaler sur sa vie privée, ses mots aussi concis<br />

que ses gestes de joueur, il me fit comprendre qu’il<br />

avait guerroyé contre les Serbes. Mais son champ de<br />

bataille de prédilection restait le vaste monde de la<br />

culture. C’est pourquoi, il s’était lancé dans l’édition<br />

en faisant de son mieux pour faire connaître la<br />

culture arabe à ses concitoyens de Macédoine.<br />

Toutefois, ce qui le chagrinait outre-mesure, c’était<br />

surtout – selon son expression bien sûr – «l’absence<br />

de repères au sein de l’intelligentsia du monde<br />

arabe». Pour lui, le poète syro-libanais, Adonis, n’a<br />

cessé de décocher ses flèches contre tout ce qui est<br />

propre au monde arabe. «Ce poète, devait-il<br />

marteler encore, fait toujours des courbettes en<br />

direction du monde occidental dans l’espoir de<br />

décrocher le prix Nobel de littérature !».<br />

Bien sûr, je n’ai jamais revu ce Macédonien et sans<br />

doute ne le reverrai-je jamais. Mais, je m’imagine<br />

aujourd’hui cet homme si aigri, jubilant de plaisir<br />

peut-être, à la suite de l’annonce du couronnement<br />

du poète suédois, Tomas Tranströmer, par ce<br />

prestigieux prix pour lequel Adonis était fortement<br />

pressenti cette année.<br />

toyour1@yahoo.fr


HORIZONTALEMENT : 1.Réalisation 2.Enlever les poux.<br />

Rapport économique 3.Mois. Rivière de l'Amérique du Nord.<br />

Un point sur quatre 4.Plan d'urgence. Préfixe. Cruel 5.Ancien<br />

média. Ecorchure légère. L’Europe unie 6.Ville d'Allemagne. 1<br />

Ratites. Thymus de veau 7.Viandes crues fortement assaison-<br />

2<br />

nées. Bugles à fleurs jaunes 8.Mesure de mandarin. Cité de<br />

carnaval. Faire des longueurs 9.Poisson. Panorama. Sièges de 3<br />

rois 10.Mâchefer de minerai. Article. Formule de sport. 4<br />

Symbole chimique 11.Sans exception. Veniez au monde 12.<br />

5<br />

Evite une litanie. Titre ottoman. Avant nous. Grande école 13.<br />

Réservoir à grains. Unités phonétiques 14.Fin de soirée. 6<br />

Loupes. Monnaies communes 15.Rivière de France. Ville de<br />

7<br />

Chaldée. Métal précieux. Sur la rose des vents.<br />

VERTICALEMENT : 1.Auteurs de mémoires historiques 8<br />

2.Paroles échangées à l'écart. Bêtises 3.Regardant de haut. 9<br />

Débarrassées de leur noyau 4.Obtenu. Coule en Suisse.<br />

10<br />

Technicien supérieur 5.Passe sous l'eau. Bord d’un cours<br />

d’eau. Note 6.Rivière d'Asie. Reviendra 7.Etat d'Amérique. 11<br />

Edenté. Non dit 8.Edicte des règles. Rendre uni 9.Conviendra.<br />

12<br />

Appendices au fond des bouches. Ville engloutie 10.Arriver<br />

au but. Argile 11.Beau parleur. Perdre sa souplesse 12. 13<br />

Possessif. Légère. Vaut de l'or 13.Question de test. Exalté par 14<br />

une passion. Animal à rayures 14.Inutile. Précède le capital.<br />

15<br />

Gaz de pub 15.Possessif. Appris. Renvoie.<br />

SOL. QUINZE SUR 15 PRÉCÉDENTS : HORIZONTALEMENT :<br />

1.INCRUSTATIONS 2.NASA. CODEUR. TUA 3.TV. PAIN. ULTRA 4.<br />

RAPINE. ETEINTES 5.ELUDE. PROSE. ITS 6.PERI. CLIN. SOSIE 7.<br />

ITS. ANSE. UTE 8.DETEINT. ROTIRA 9.IRA. DU. ASES 10.TAIRA.<br />

AME. SOUDE 11.ETNA. PLANQUEE 12.OEILLETS. IT 13.AI.<br />

EURIPIDE 14.RU. AR. LUEUR. LEE 15.ETEND. ORL. EPEES.<br />

Biffe Tout N° 3034<br />

N<br />

E<br />

E<br />

E<br />

B<br />

E<br />

D<br />

N<br />

E<br />

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V<br />

I<br />

D<br />

S<br />

Repas à prix fixe servi dans un restaurant.<br />

1<br />

3<br />

2<br />

2<br />

9<br />

10<br />

7<br />

4<br />

9<br />

3<br />

O<br />

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I<br />

E<br />

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P<br />

A<br />

C<br />

I<br />

D<br />

N<br />

A<br />

H<br />

définition<br />

du mot encadré<br />

2<br />

11<br />

9<br />

11<br />

10<br />

8<br />

13<br />

2<br />

9<br />

10<br />

T<br />

A<br />

S<br />

L<br />

L<br />

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V<br />

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B<br />

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O<br />

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A<br />

T<br />

G<br />

H<br />

R<br />

P<br />

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3<br />

12<br />

10<br />

9<br />

8<br />

7<br />

9<br />

7<br />

10<br />

9<br />

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A<br />

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N<br />

A<br />

N<br />

S<br />

U<br />

E<br />

A<br />

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4<br />

13<br />

9<br />

3<br />

16<br />

9<br />

10<br />

E<br />

D<br />

A<br />

E<br />

D<br />

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A<br />

N<br />

I<br />

N<br />

T<br />

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I<br />

R<br />

R<br />

8<br />

9<br />

V<br />

P<br />

E<br />

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N<br />

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E<br />

T<br />

D<br />

A<br />

R<br />

U<br />

L<br />

D<br />

P<br />

E<br />

Tout Codé N° 3034<br />

5<br />

14<br />

8<br />

12<br />

9<br />

3<br />

7<br />

8<br />

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S<br />

I<br />

N<br />

E<br />

A<br />

R<br />

C<br />

E<br />

U<br />

A<br />

T<br />

5 6 3 10 2 12 13 4<br />

6 9 8 12 13 4<br />

H<br />

R<br />

O<br />

S<br />

C<br />

A<br />

E<br />

D<br />

L<br />

P<br />

F<br />

R<br />

T<br />

I<br />

T<br />

6<br />

3<br />

12<br />

9<br />

15<br />

8<br />

17<br />

13<br />

10<br />

12<br />

F<br />

R<br />

I<br />

I<br />

T<br />

A<br />

C<br />

R<br />

E<br />

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N<br />

A<br />

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P<br />

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O<br />

T<br />

A<br />

I<br />

T<br />

E<br />

A<br />

U<br />

G<br />

L<br />

7<br />

12<br />

9<br />

14<br />

17<br />

13<br />

4<br />

9<br />

9<br />

SOL. TOUT CODÉ PRECEDENT : PRÉVOT - STEVIE WONDER<br />

SOLUTION FLÉCHÉS EXPRESS PRÉCÉDENT :<br />

HORIZONTALEMENT : CARTILAGE / BOUILLIR / COUD / UT / RIEUSES / SIL / VIRIL / ELU /<br />

OAS / QUETENT / ESSIEU / MEURT / OMS / LIONNES / PRINCE / RO / ASE / SOIR<br />

VERTICALEMENT : LABORIEUSE / ROUILLE / ULIS / ETUDE / UTERINE / II / UV / ESTOC /<br />

ALLUSIONS / NES / ALTERATION / AGI / SIS / EMERI / ERS / TUSSOR.<br />

C<br />

E<br />

T<br />

N<br />

A<br />

D<br />

R<br />

E<br />

P<br />

C<br />

D<br />

C<br />

B<br />

O<br />

F<br />

8<br />

9<br />

4<br />

9<br />

5<br />

13<br />

R<br />

G<br />

A<br />

L<br />

L<br />

I<br />

N<br />

A<br />

C<br />

E<br />

C<br />

U<br />

A<br />

L<br />

S<br />

4<br />

8<br />

5<br />

2<br />

U<br />

T<br />

N<br />

A<br />

T<br />

L<br />

O<br />

V<br />

E<br />

R<br />

E<br />

O<br />

R<br />

N<br />

E<br />

8<br />

11<br />

8<br />

12<br />

9<br />

4<br />

8<br />

7<br />

2<br />

9<br />

9<br />

14<br />

9<br />

12<br />

12<br />

9<br />

9<br />

11<br />

El Watan - Samedi 29 octobre 2011 - 22<br />

JEUX - DÉTENTE<br />

10<br />

9<br />

10<br />

11<br />

9<br />

10<br />

13<br />

8<br />

9<br />

Quinze sur 15 N° 3034<br />

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15<br />

VERTICALEMENT : 1.INTREPIDITE. PRE 2.NAVALE. ERATO. UT 3.<br />

CS. PURITAINES 4.RAPIDITE. RAI. AN 5.ANE. SIDA. LARD 6.SCIE.<br />

NU. PLI 7.TON. PLAT. ALE. LO 8.AD. ERIN. AMATEUR 9.TEUTONS.<br />

SENSUEL 10.IULES. ERE. RU 11.ORTIES. OSSUAIRE 12.RN. OUT.<br />

OE 13.STATISTIQUE. ILE 14.ETIER. IDEE 15.HAUSSE. ALERTEES.<br />

RÈGLE DU JEU<br />

Biffer tous les mots de la<br />

liste que vous retrouverez<br />

dans la grille, en utilisant<br />

tous les sens possibles.<br />

Les lettres qui n'auront<br />

pas été cochées serviront<br />

à former le mot défini ci<br />

dessous.<br />

DEFINITION<br />

Cabanes faites de<br />

branchages (05 lettres)<br />

Solution Biffe Tout<br />

précédent :<br />

OTARIE<br />

En vous aidant de la définition du mot encadré, complétez<br />

la grille, puis reportez les lettres correspondant<br />

aux bons numéros dans les cases ci-dessous et<br />

vous découvrirez le nom d’un personnage célèbre.<br />

7<br />

4<br />

12<br />

9<br />

10<br />

7<br />

13<br />

18<br />

9<br />

8<br />

D<br />

9<br />

11<br />

9<br />

9<br />

16<br />

9<br />

10<br />

9<br />

8<br />

12<br />

ACRE - ADAPTABLE - ANTICIPER - BALLANT<br />

- BIOPSIE- CRINOLINE - CUISSE - DETOUR -<br />

DIVIDENDE - ETUDIER - ESCALADER -<br />

FLATTERIE - FRONDE - GALLINACE -<br />

GATISME - HANDICAP - HURLER - ILOTE -<br />

IOTA - LAID - NACELLE - NAIVETTE - OCCIRE<br />

- OPERATION - PARPAING - PERDANT -<br />

PROSATEUR - RETORS - REVOLTANT -<br />

SOUFFRANT - STANDING - STUC<br />

lumière<br />

discontinue<br />

faits<br />

révoltants<br />

inattendu<br />

pot de<br />

laboratoire<br />

pari<br />

roulement<br />

de tambour<br />

école pour<br />

profs<br />

esprit<br />

lac salé<br />

d’Amérique<br />

uniformité<br />

possessif<br />

sots<br />

charges<br />

de baudet<br />

bien assis<br />

parole<br />

stupide<br />

oiseau<br />

rapace<br />

administré<br />

impôts<br />

très fin<br />

vaisseau<br />

services<br />

secrets<br />

absurdité<br />

sacré<br />

dormeur<br />

symbole<br />

éclat de rire<br />

brame<br />

toute<br />

femme<br />

Mots Croisés N°3033<br />

Par M. IRATNI<br />

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10<br />

I<br />

II<br />

III<br />

IV<br />

V<br />

VI<br />

VII<br />

VIII<br />

IX<br />

X<br />

HORIZONTALEMENT<br />

I- Perspicace. II- Fuite - Férié au début. III- Déterminé -<br />

Manière de faire . IV- Qui manquent de bon sens -<br />

Règle. V- Note - Canard. VI- Chose latine - Déterminant.<br />

VII- Poissons - Oiseau qui vole. VIII- Stupéfier.<br />

IX- Impératrice d’Orient - Services de cogneurs.<br />

X -Essence exotique - Drap imperméable.<br />

VERTICALEMENT<br />

1- Situé aux abords immédiats d’une ville. 2- Divulguer -<br />

Note. 3- Foutu - Distancer. 4- Fabuliste grec - Est en tête.<br />

5- Il met fin à la partie - Poète. 6- Habile - Assimilé.<br />

7- Printemps de vie - Après citation - Essence indienne.<br />

8- Découpe en morceaux. 9- Pâtisserie - Courroux.<br />

10- Ensevelit - Pronom.<br />

SOLUTION N° 3032<br />

HORIZONTALEMENT<br />

I- SCENARISTE. II- CARAPATER. III- OLE - TUE-<br />

RIE. IV- LA - PIC. V- AMORTIR - AI. VI- RI - EU-<br />

TERPE. VII- ITE - DEBITE. VIII- TENTE - UTE. IX-<br />

TA - STASE. X- SCENE - EL.<br />

VERTICALEMENT<br />

1- SCOLARITES. 2- CALAMITE. 3- ERE - ENTE.<br />

4- NA - PRE - TAN. 5- APTITUDE. 6- RAUCITE.<br />

7- ITE - REBUTE. 8- SERF - RITAL. 9- TRI - APTES.<br />

10- EPIEE - EU.<br />

Fléchés Express N° 3034<br />

grecque<br />

et basque<br />

chose<br />

latine<br />

annélide<br />

général<br />

américain<br />

lettre<br />

grecque<br />

contraindra<br />

réduisit<br />

en poudre<br />

question<br />

de test<br />

punirent<br />

avec<br />

rigueur<br />

enzyme<br />

Jeux proposés par gym C Magazine


Passionné du détail et de la perfection,<br />

le styliste Aziz Zerari a<br />

offert à ses nombreux convives<br />

un somptueux défilé de haute<br />

couture à la mesure des attentes. En préambule<br />

de cet après-midi, l’assistance, triée<br />

sur le volet, a pu s’enivrer dans un premier<br />

temps de magnifiques morceaux musicaux<br />

d’une formation bonnoise, spécialisée dans<br />

le chant des Aïssaoua. Après que certains<br />

corps se soient déhanchés au rythme de<br />

cette musique endiablée, place au défilé, un<br />

défilé qui, dès le départ, s’est caractérisé par<br />

des tenues rivalisant de finesse, de broderies<br />

et de pierres scintillantes. En effet, les<br />

mannequins pas très professionnels, mais<br />

pas tout à fait amateurs, ont fait admirer la<br />

sublime garde-robe automne hiver 2011-<br />

2012 du styliste Aziz Zerari. Les 96 modèles<br />

présentés ont suscité émerveillement et<br />

youyous. La première partie du défilé de<br />

mode a dévoilé des karakos et des djabadouris<br />

portés sur des serouals style Aladin<br />

ou encore seroual m’douar. Les djabadouris<br />

de Zerari se distinguent par des cols montants<br />

et double épaulette, inspirés de la cour<br />

de Russie. Le styliste s’est inspiré également<br />

des casaques du Caucase. La deuxième<br />

partie du show s’est déclinée en une variété<br />

de gandouras aux découpes époustouflantes,<br />

aux accessoires rarissimes et aux bijoux simples.<br />

Le caftan algérien, dans toute sa splendeur,<br />

s’est donné à voir au cours du troisième<br />

volet du défilé, caftans fastueux aux couleurs<br />

bigarrées et aux broderies nobles. Le<br />

styliste s’est, cette fois-ci, inspiré du caftan<br />

de cérémonie de Annaba la «faemla» qui<br />

est un caftan d’apparat que seule la mariée<br />

porte. La coupe du bas de ce caftan a subi<br />

une légère transformation pour le rendre<br />

portable par d’autres personnes autres que la<br />

mariée. L’artiste a pris le soin de préserver au<br />

maximum sa coupe et sa forme originale en<br />

ne manquant pas de le broder entièrement à<br />

la fetla. Ces différents caftans sont généralement<br />

portés sur des serouals algérois. «J’ai<br />

voulu faire renaître de ses cendres le caftan<br />

algérois. J’espère que ce costume ne dispa-<br />

raîtra plus. Je viens de rajouter encore un<br />

vêtement traditionnel à la tenue algérienne»,<br />

explique-t-il en toute modestie. Le clou de<br />

ce défilé a été, sans conteste, ce caftan long<br />

aux calligraphies brodées à la fetla. Un véritable<br />

travail d’orfèvre effectué sur cette pièce<br />

unique en son genre. Le caftan de la mariée<br />

avec ses manches en tulle a été également<br />

un autre modèle qui a ravi la majorité des<br />

convives. Avec sa forme évasée, travaillée<br />

à la fetla et incrustée de pierres schwarsky<br />

et de nakchi, il rappelle certes la robe de<br />

mariée occidentale, mais avec un cachet bien<br />

algérien. Pour les besoins de cette collection,<br />

qui a demandé plus d’une année de travail et<br />

42 brodeuses, Aziz Zerari a utilisé des tissus<br />

divers dont, entres autres, de la soie sauvage<br />

de la moire, du taffetas et du satin opium.<br />

Aziz Zerari est un styliste qui accorde une<br />

attention particulière à la recherche. Il a,<br />

d’ailleurs, percé le mystère des entrelacs de<br />

cette broderie raffinée au fil d’or qu’est la<br />

fetla. Le fruit de toutes ses recherches sera<br />

la publication d’un beau livre sur la fetla et<br />

d’un second ouvrage sur les splendeurs et<br />

le déclin d’El Andalous. Homme ambitieux<br />

El Watan - Samedi 29 octobre 2011 - 23<br />

MODE<br />

DÉFILÉ DE MODE DU STYLISTE AZIZ ZERARI<br />

<strong>À</strong> L’HÔTEL L’ÉMIR <strong>À</strong> ALGER<br />

Un come-back réussi<br />

● La fetla, cette riche broderie algérienne, s’est déclinée sous toutes ses facettes, samedi<br />

dernier, à l’hôtel l’Emir de Chéraga, à Alger.<br />

Entouré de ses mannequins, le styliste Zerari exhibe ses créations<br />

et nullement avare en conseils, Zerari révèle<br />

qu’un projet d’ouverture d’un centre de formation<br />

de fetla est actuellement en cours de<br />

réalisation, avec l’étroite collaboration de la<br />

wilaya d’El Tarf, d’une capacité d’accueil<br />

de 100 à 200 élèves. Zerari entend bien<br />

livrer certains secrets de cette broderie aux<br />

jeunes intéressés. Pour rappel, Aziz Zerari<br />

est né le 31 décembre 1951 à Annaba. Il fait<br />

des études de lettres puis enseigne l’espagnol<br />

à la Faculté des lettres de l’université<br />

d’Alger. Il détient un doctorat en littérature<br />

hispano-arabe de l’université de Bruxelles<br />

et de l’université autonome de Madrid. Sans<br />

hésitation aucune, il bifurque vers la couture,<br />

une passion qui l’a toujours habité, cette passion<br />

dévorante pour la broderie le pousse à<br />

s’inscrire par la suite à l’Ecole de arts et des<br />

métiers de Bruxelles. Il en ressort avec un<br />

diplôme en stylisme et haute couture dames.<br />

Aziz Zerari a prouvé, avec son dernier défilé<br />

de mode, que ses créations recherchées lui<br />

permettront de se hisser toujours un peu plus<br />

sur la scène nationale et mondiale de la haute<br />

couture.<br />

Nacima Chabani<br />

AGENCE NATIONALE DE L’ARTISANAT TRADITIONNEL<br />

Exposition itinérante à travers l’Europe<br />

● Les produits de trente-six artisans et stylistes algériens font l’objet d’une exposition itinérante à travers<br />

trois pays d’Europe, en l’occurrence, l’Espagne, la France et Berlin et ce, jusqu’à la fin de l’année.<br />

rganisée par l’Agence nationale de l’arti-<br />

dévoile ses broderies traditionnelles à travers ces<br />

O sanat traditionnel, le Centre de commerce<br />

ensembles brodés composés d’une veste et d’un<br />

international (ITC), la Fundesarte et la Chambre<br />

burnous en laine. Les pièces de cette artisane<br />

algéro-allemande de commerce et de l’industrie<br />

s’inspirent de son environnement et de sa culture<br />

(EHK), cette exposition témoigne de la richesse<br />

qui lui ont valu, en 2002, le prix du Concours<br />

et de l’excellent savoir-faire des participants<br />

national de l’artisanat traditionnel et d’art. Elle<br />

algériens. A travers cette manifestation, les or-<br />

perpétue la tradition en formant des jeunes filles<br />

ganisateurs entendent bien jeter les jalons d’une<br />

à ce métier noble. Le fin connaisseur de broderie<br />

collaboration enrichissante entre les artisans les<br />

traditionnelle de la région de Miliana et habitué<br />

incitant à échanger, entre professionnels, les bon-<br />

des grands podiums, est le styliste Karim Kedid<br />

nes pratiques du métier et à élaborer des straté-<br />

qui participe à cette exposition avec des produits<br />

gies communes pour la valorisation et le dévelop-<br />

variés et où la broderie authentique y est mise en<br />

pement durable de l’artisanat algérien. «Le public<br />

valeur. Comme en témoigne cette «bnika» (bon-<br />

espagnol, français et allemand, peu habitué à<br />

net de bain traditionnel), exécutée à la broderie<br />

l’artisanat algérien, pourra admirer un condensé<br />

d’Alger avec six nuances au point Matrasse. Pro-<br />

d’œuvres réalisées avec art et élégance par des<br />

priétaire d’un atelier à Miliana et d’une boutique<br />

artisanes et artisans émérites. Ces derniers ont<br />

à Alger, Karim Kedid est également l’habilleur<br />

su allier les exigences des métiers ancestraux et<br />

officiel des animateurs vedettes de la télévision<br />

des matériaux nobles, à la création, l’innovation et la modernité», algérienne et le couturier officiel de Miss Algérie. Pour sa part, l’ar-<br />

lit-on dans le catalogue de l’exposition. Diplômée en sciences comtisane en broderie traditionnelle Samira Guettouche, originaire des<br />

merciales, la toute jeune Fafa Selma Birem propose une panoplie de Hauts-Plateaux, présente pour la circonstance des vestes brodées au<br />

bijoux au design traditionnel avec une touche de modernisme. En fil de coton sur tissage de camelin. Elle a appris les rudiments de ce<br />

exposition, on peut admirer des bijoux berbères des Aurès revisités métier sous la houlette de sa mère. Après avoir créé son atelier, elle<br />

avec une khamsa coupée en deux, faite en argent et améthyste, ou s’est spécialisée dans la broderie de vestes, de burnous et de kacha-<br />

encore ce sautoir asymétrique en agathe noire, réhaussé de perles et bia sur peau de chameau.<br />

de nacres. Originaire de la ville de Touggourt, Messaouada Fertas<br />

N. C.<br />

PHOTOS : D. R.<br />

PHOTO: B. SOUHIL<br />

LES DERNIERES NEWS<br />

Le Salon du vintage spécial<br />

fi fties<br />

On s’est pris d’affection pour<br />

le style des années 1950 à la<br />

fin de l’année 2009, avec le<br />

succès de la série Mad Men et<br />

les robes corolles portées à<br />

l’écran par Betty Draper et<br />

incarnées sur le tapis rouge par Michelle Williams, Dita Von<br />

Teese ou Scarlett Johansson. Une tendance qui ne cesse d’être<br />

réinterprétée, depuis, sur les podiums des défilés Prada et<br />

Louis Vuitton de l’automne/hiver 2010/2011, aux shows Donna<br />

Karan, Giorgio Armani ou Marni de l’automne/hiver 2011/2012.<br />

Une décennie qui sera à l’honneur de la huitième édition du<br />

Salon du vintage qui se tient à Paris les 29 et 30 octobre<br />

(aujourd’hui et demain). Jupes crayon, gants longs en satin<br />

noir, mobilier... plus de 200 exposants présenteront leur vision<br />

des fifties sur près de 4000 m 2 à la Cité de la mode et du design<br />

à Paris. L’occasion pour les professionnels et les amateurs de<br />

s’inspirer de cette période pour chiner une pièce d’exception,<br />

s’inspirer du style intemporel des icônes de l’époque comme<br />

Grace Kelly ou Marylin Monroe, ou repenser la décoration de<br />

son appartement.<br />

La ménagerie apprivoisée<br />

de Cartier<br />

Si Cartier devait se résumer à un seul<br />

emblème, ce serait probablement la<br />

panthère. Apparu pour la première fois en<br />

1914, en onyx et diamants, sur le-devant<br />

d’un vanity-case, le félin inspire, cette<br />

saison, la maison de joaillerie pour<br />

réaliser la collection Faune & Flore.<br />

Véritable fil rouge de cette ligne de bijoux<br />

sublimant la nature, la panthère se fait<br />

docile, muselée par un bracelet en maillon<br />

ou perchée sur une broche en or gris et jaune. A ses côtés, les<br />

oiseaux rares déploient leurs ailes en saphirs et diamants, les<br />

perroquets se posent sur une bague en platine et les pétales<br />

des orchidées, parées d’opale blanche, semblent au sommet<br />

de leur maturité. Du 10 au 20 novembre prochain, les<br />

panthères aux yeux d’émeraudes et autres paons précieux aux<br />

plumages sertis de saphirs se déclineront grandeur nature<br />

pour prendre vie au sein de la boutique Cartier des Champs-<br />

Elysées, transformée pour l’occasion en jungle luxuriante.<br />

La ligne premium automne-<br />

hiver 2011-2012<br />

La prestigieuse marque de<br />

chaussures et d’accessoires<br />

Levi’s Footwear&accessoires<br />

présente sa nouvelle ligne<br />

premium de l’automne hiver<br />

2011-2012. Une collection<br />

regroupant différents<br />

modèles de chaussures pour<br />

hommes et femmes. Les<br />

bottes et les boots sont<br />

toujours à l’honneur. Les chaussures de cette collection sont<br />

dotées de petits détails précieux tels que les surpiqûres<br />

apparentes, les rivets ainsi que les boutons. Les teintes des<br />

chaussures, en marron, noirs et gris anthracite ne font<br />

qu’accentuer leur authenticité. Les hommes auront alors droit<br />

au ranger, au hob cap, au hob pull ou encore au forcément<br />

tandis que les femmes auront des modèles ultrabranchés, à<br />

talons ou plats.<br />

EAU DE TOILETTE DE LA SEMAINE<br />

Dali, de Salvador Dali<br />

Dali, eau de toilette pour femmes, est<br />

une fragrance fraîche, verte et<br />

poudrée avec une évolution<br />

légèrement chyprée. En tête, le parfum<br />

révèle des notes d’agrumes et de fleur<br />

d’oranger. Le cœur fleuri associe la<br />

rose, le jasmin et le magnolia, mais peut<br />

aussi évoquer la violette et l’œillet. Le<br />

sillage se fait musqué, boisé et suave.Le<br />

flacon, représentant un visage dalinien, a<br />

été revisité. Le verre est dépoli. Seuls les<br />

lèvres et le nez sont transparents.


ON VOUS LE DIT<br />

Jumelage entre les villes<br />

d’El Eulma et Villeurbanne<br />

Une réception sera donnée, aujourd’hui, dans les salons de<br />

l’Hôtel de ville de Villeurbanne en l’honneur de la délégation de<br />

la ville d’El Eulma, en présence de Abdelkader Kacimi El Hassani,<br />

consul général d’Algérie et des membres de la délégation.<br />

Côté algérien, on notera la présence de Litim Belkheir, président<br />

de l’APC d’El Eulma, Ahmed Ledjnef, vice-président chargé de<br />

l’urbanisme et des services techniques, Djamel Boureghda,<br />

délégué communal.<br />

Pour Villeurbanne, seront présents Jean-Paul Bret, le maire de<br />

cette ville, et Samia Belaziz, adjointe au maire, chargée de la<br />

coopération internationale.<br />

La réception sera ponctuée par la signature de l’acte de<br />

jumelage entre les villes d’El Eulma et Villeurbanne, suivie d’un<br />

buffet franco-algérien, dans les salons de l’Hôtel de ville de<br />

Villeurbanne.<br />

Ged au Télécom word 2011<br />

Le Directeur général de Nedjma, Joseph Ged, s’est rendu à<br />

Genève, en Suisse, où s’est tenu, du 24 au 27 octobre, le<br />

sommet de l’Union Internationale des Télécommunications «ITU<br />

Telecom World 2011 ». Lors de ce déplacement, Joseph Ged a<br />

visité le pavillon algérien du salon organisé en marge de ce<br />

sommet et a rencontré la délégation de Nedjma, présente sur<br />

place, en relevant au passage, la qualité de la participation<br />

algérienne à cette grande messe des télécoms qui a réuni les<br />

leaders mondiaux du secteur. Nedjma, en tant qu’acteur majeur<br />

dans le marché algérien des télécommunications, a fait de sa<br />

présence à cette nouvelle édition de « ITU Telecom World<br />

2011», à travers le pavillon algérien, une occasion de choix pour<br />

présenter au monde entier son expérience réussie et à travers<br />

elle, celle de l’Algérie dans le domaine de la téléphonie mobile.<br />

4 e opération «Don de sang» au<br />

Mercure<br />

L’Hôtel Mercure Alger Aéroport accueille le mercredi 2 novembre<br />

2011 (9h à 17h) une collecte de sang dans ses locaux pour<br />

répondre aux fortes demandes du centre de transfusion<br />

sanguine. Il s’agit de la 4ème opération intitulée : «Donner son<br />

sang, c’est offrir la vie !». Cette initiative est organisée par la<br />

direction de l’hôtel avec la participation du personnel médical<br />

du centre d’hémobiologie transfusion sanguine du CHU<br />

Mustapha Bacha. Les trois collectes de 2006, 2007 et 2008, ont<br />

permis d’accueillir 387 employé(e)s du Mercure dont 230<br />

accomplissaient ce geste pour la première fois. En tout, 320 ont<br />

été prélevés et 67 ajournés. Les employés de Nedjma et CPA de<br />

Bab-Ezzouar ont, à leurs tours, répondu présents à cet acte<br />

humanitaire. A l’occasion de cette journée, tout donneur se<br />

verra remettre à un bilan général et sérologique ainsi qu’une<br />

collation. La direction de l’hôtel espère une forte mobilisation<br />

afin de renouveler l’opération régulièrement et l’ouvrir à un plus<br />

grand public.<br />

Quatre morts dans un accident<br />

de la route à Tamanrasset<br />

L’accident qui s’est produit, mercredi soir, dû au renversement<br />

d’un véhicule de type Toyota 4X4 d’une immatriculation<br />

étrangère, à 90 km de Tamanrasset, a fait quatre morts, nous<br />

apprend une source proche des victimes. L’accident est<br />

survenu, vers 20h, sur la route menant à In Guezzam, quand<br />

D.N, âgé de 53 ans entrepreneur de son état, avait quitté la ville<br />

de Tamanrasset en compagnie de ses trois amis, L. A. E., R. A. et<br />

L.S., âgés respectivement de 49, 31 et 49 ans, à destination du<br />

Mali. Le conducteur aurait perdu le contrôle de son véhicule. En<br />

quittant la chaussée, la voiture aurait fait plusieurs tonneaux<br />

avant d’éjecter le conducteur et les autres passagers qui<br />

malheureusement ont rendu l’âme avant l’arrivée des secours.<br />

Alertés, les services de la Protection civile, ne sont intervenus<br />

qu’après 23h et ont procédé immédiatement à l’évacuation des<br />

dépouilles mortelles vers la morgue de l’hôpital d’Amechouen.<br />

Hammamet-Alger<br />

Inauguration de la clinique Saha +, aujourd’hui à 14h30, à côté<br />

du tribunal de Hammamet (Bains Romains) et qui sera baptisée<br />

du nom du moudjahid Georges Acompora.<br />

Une initiative citoyenne qui mérite d’être soulignée.<br />

El Watan - Le Quotidien Indépendant<br />

Édité par la SPA “El Watan Presse”<br />

au capital social de 61 008 000 DA. Directeur de la<br />

publication : Omar Belhouchet<br />

Direction - Rédaction - Administration Maison de la Presse :<br />

Tahar Djaout - 1, rue Bachir Attar 16 016 Alger - Place du 1 er<br />

Mai Tél : 021 68 21 83 - 021 68 21 84 - 021 68 21 85 -<br />

Fax : 021 68 21 87 - 021 68 21 88<br />

L<br />

El Watan - Samedi 29 octobre 2011 - 25<br />

Site web : http://www.elwatan.com E-mail :<br />

admin@elwatan.com PAO/Photogravure : El Watan<br />

Publicité - Abonnement : El Watan 1, rue Bachir Attar -<br />

Place du 1 er Mai - Alger.<br />

Tél : 021 67 23 54 - 021 67 17 62 - Fax : 021 67 19 88.<br />

R.C : N° 02B18857 Alger.<br />

Compte CPA N° 00.400 103 400 099001178 -<br />

Compte devises : CPA N° 00.400 103 457 050349084<br />

L’ÉPOQUE<br />

TOYOTA ALGÉRIE<br />

La nouvelle Yaris «made in<br />

France» débarque<br />

a nouvelle Toyota Yaris Hatchback<br />

vient de faire son<br />

entrée sur notre marché de<br />

l’automobile. Et c’est à la faveur<br />

d’un show «technologique et acrobatique»,<br />

pensé par la boîte de<br />

communication Drive et organisé,<br />

mercredi, au chapiteau de l’hôtel<br />

Sheraton d’Alger que le voile a<br />

été levé sur la nouvelle venue du<br />

segment «B».<br />

Produite en France, plus précisément<br />

à l’usine de Valencienne à<br />

raison de 700 unités par jour, la<br />

nouvelle Yaris compte renforcer<br />

son positionnement dans un segment<br />

qui représente pas moins de<br />

50 000 unités par an soit, 17% de<br />

part de marché dont 60% en version<br />

essence. La nouvelle venue<br />

dans la gamme Toyota Algérie se<br />

veut plus petite que ses concurrentes<br />

directes sur le segment B.<br />

Sa largeur reste inchangée tandis<br />

que l’empattement s’allonge de<br />

50 mm. La hauteur diminue pour<br />

sa part de 20 mm, ce qui abaisse<br />

le centre de gravité et lui campe<br />

une attitude plus sportive. Sous<br />

ces volumes bien proportionnés,<br />

les porte-à-faux courts avant et<br />

arrière – respectivement rallongés<br />

de 35 mm et 15 mm seulement – et<br />

les passages de roue proéminents<br />

expriment stabilité, agilité et dyna-<br />

misme. La 3ème génération de la<br />

petite citadine adopte le nouveau<br />

visage des futurs modèles Toyota<br />

avec une face avant aux lignes<br />

radicales. Elle inaugure ainsi le<br />

nouveau visage caractéristique<br />

de la future gamme Toyota. Cette<br />

évolution stylistique s’articule<br />

autour d’une modification de proportions<br />

des calandres supérieure<br />

et inférieure, l’agrandissement de<br />

cette dernière donnant un air plus<br />

viril, plus affirmé.<br />

Sous des lignes élégamment<br />

sculptées qui mettent en valeur le<br />

logo Toyota, la calandre supérieure<br />

s’incurve et s’étire en largeur,<br />

flanquée de nouveaux phares horizontaux<br />

au regard intense. De<br />

profil, le dynamisme des lignes<br />

est renforcé par le pli plus marqué<br />

de la ceinture de caisse en pente<br />

forte, qui a signé l’identité de<br />

chaque génération Yaris. La nouvelle<br />

Yaris est proposée en deux<br />

motorisations et 5 finitions ( Style<br />

et Touch). Le moteur essence 1,3<br />

litre VVT-i, développe une puissance<br />

maximale de 99 ch à 6.000<br />

tr/min et couplé à une boite de vitesses<br />

manuelle à 5 rapports ou en<br />

option à la boîte MultiDrive S.<br />

Le moteur diesel, quant à lui, est le<br />

1,4 litre D-4D de 90 ch, le même<br />

qui équipe la nouvelle Corolla, il<br />

AMIANTE <strong>À</strong> M’SILA<br />

Quatre cas de cancer enregistrés<br />

● Devant le mutisme des autorités locales, l’association du quartier Badr a<br />

entrepris des actions pour sensibiliser la population<br />

sur les dangers de l’amiante sur la santé de l’homme.<br />

i les opérations de désamiantage et de déconta-<br />

Smination sont menées tambour battant un peu<br />

d’autres maladies ont fait leur apparition, notamment<br />

oculaires, pour laquelle il a été enregistré 42<br />

partout à travers le monde, il n’en est pas de même cas, ainsi que 7 cas d’accouchement précoce. Sur les<br />

en Algérie, notamment à M’sila, où des centaines 500 familles habitant ce quartier et les sinistrés du<br />

de familles continuent à vivre sous des toitures en tremblement de terre de M’sila de janvier 1965, 200<br />

amiante et subissent les contrecoups d’une dan- familles ont pu se soustraire de la toiture d’amiante,<br />

gereuse exposition qui dure depuis plus de 40 ans. en reprenant de fond en comble la reconstruction de<br />

Les habitants du quartier «Badr» se sont manifestés leurs habitations. Ce n’est pas le cas pour les 300<br />

récemment pour protester contre l’aveuglement familles restantes qui, du fait de leur pauvreté chro-<br />

des autorités qui ne semblent pas appréhender les nique, demeurent engluées dans ces logements de<br />

méfaits de l’amiante qui, aux yeux de M. Kahali, fortune et subissent les aléas de l’amiante. Ce dange-<br />

président de l’association de ce quartier, est en phase reux matériau a endeuillé tant de familles, à l’instar<br />

de faire des ravages parmi la population avec l’ap- de celle de M. Aïouaz qui a perdu un fils de 23 ans en<br />

parition d’autres maladies. Il a été enregistré, lit-on février 2005 du fait de l’abestose, une maladie respi-<br />

dans la missive adressée au wali de M’sila, durant ratoire. Le président de l’association Badr sollicite<br />

l’année 2010, outre le cancer (4 cas) et une série de un plan d’urgence pour sauver ces 300 familles de la<br />

maladies respiratoires (50 cas), l’asthme (15 cas), précarité et d’une mort certaine. S. Ghellab<br />

ACOM : Agence de communication : 102 Logts, tour de Sidi<br />

Yahia, Hydra. Tél : 021 56 32 77 - Tél/Fax : 021 56 10 75<br />

Impression : ALDP - Imprimerie Centre ; SIMPREC-<br />

Imprimerie Est ; ENIMPOR - Imprimerie Ouest.<br />

Diff usion : Centre : Aldp Tél/Fax : 021 30 89 09 - Est :<br />

Société de distribution El Khabar.<br />

Tél : 031 66 43 67 - Fax : 031 66 49 35 - Ouest : SPA El Watan<br />

Diff usion, 38, Bd Benzerdjeb (Oran)<br />

est couplé à une boîte manuelle<br />

à six vitesses. La Nouvelle Yaris<br />

sera exposée à partir de cette semaine<br />

dans l’ensemble du réseau<br />

Toyota Algérie, selon M elle Lardjane,<br />

directrice marketing et communication<br />

chez Toyota Algérie.<br />

Elle reçoit en série un dispositif<br />

de sécurité active comme l’ABS,<br />

l’ EBD, ou l’aide au freinage d’urgence.<br />

Disponible en 11 coloris,<br />

la nouvelle Yaris est proposée<br />

avec une garantie de 3 ans ou 100<br />

000 km. Elle est le seul véhicule<br />

Toyota qui dispose de cette garantie,<br />

poursuit cette responsable. La<br />

nouvelle Yaris, équipée d’un moteur<br />

essence, est facturée au prix<br />

de 1300.000DA pour l’entrée de<br />

gamme ( version style), 1 440 000<br />

DA pour la version Touch et 1<br />

740 000 DA pour celle dotée d’un<br />

moteur diesel et la boîte à vitesse<br />

automatique.<br />

Enfin, signalons que le nouveau<br />

système «Toyota Touch» introduit<br />

par Toyota dans ce véhicule, est<br />

ce nouveau système multimédia,<br />

réservé aux modelés haut de gamme,<br />

disposant d’un écran tactile<br />

qui regroupe les systèmes audio<br />

et Bluetooth ainsi que la consommation,<br />

la distance parcourue,<br />

etc. pour une meilleure vie à bord.<br />

Nadir Kerri<br />

PHOTO : D. R.<br />

Tél : 041 41 23 62 - Fax : 041 40 91 66<br />

Les manuscrits, photographies ou tout<br />

autre document et illustration adressés<br />

ou remis à la rédaction ne seront pas<br />

rendus et ne feront l’objet<br />

d’aucune réclamation.<br />

Reproduction interdite de tous articles<br />

sauf accord de la rédaction.<br />

Djezzy suscite<br />

l’engouement<br />

au World<br />

Telecom<br />

Sponsor du stand<br />

algérien au Salon<br />

International ITU de<br />

Genève, Djezzy, leader<br />

de la téléphonie<br />

mobile en Algérie, a<br />

été l’une des<br />

principales attractions<br />

du stand algérien.<br />

Ainsi, notre importante<br />

délégation,<br />

représentée par de<br />

jeunes cadres<br />

algériens, a eu<br />

l’honneur de recevoir<br />

un certain nombre<br />

d’hôtes de marque, à<br />

l’instar de Moussa<br />

Benhamadi, notre<br />

ministre des TIC,<br />

accompagné de Driss<br />

Djazaïri, notre<br />

ambassadeur en<br />

Suisse. Les deux hauts<br />

représentants de l’Etat<br />

ont reçu le meilleur<br />

accueil de la part des<br />

cadres Djezzy, qui leur<br />

ont fait un tour<br />

d’horizon des activités<br />

de l’entreprise. Par<br />

ailleurs, le ministre<br />

libanais des Postes et<br />

Télécommunications,<br />

en visite au stand,<br />

s’est longuement<br />

entretenu avec les<br />

membres de notre<br />

délégation. D’autres<br />

ministres ont marqué<br />

de leur présence le<br />

stand Djezzy en<br />

montrant un vif intérêt<br />

pour le secteur des<br />

NTIC, à travers<br />

l’expérience du leader<br />

de la téléphonie. La<br />

présence de Djezzy a<br />

provoqué aussi<br />

l’admiration d’un<br />

certain nombre<br />

d’autres visiteurs<br />

professionnels qui ont<br />

voulu voir de plus près<br />

le symbole de la<br />

réussite de<br />

l’investissement privé<br />

en Algérie, qui allie la<br />

technologie la plus<br />

innovante aux offres<br />

commerciales les plus<br />

attractives. Ainsi, les<br />

solutions entreprises<br />

et les dernières<br />

innovations ont suscité<br />

leur émerveillement.<br />

La communauté<br />

algérienne résidante<br />

en Suisse n’a pas été<br />

en reste. Nombreux<br />

sont ceux qui ont voulu<br />

prendre des photos du<br />

stand en s’intéressant<br />

aussi au marché de<br />

l’emploi dans les<br />

nouvelles<br />

technologies.<br />

Djezzy a été fier de<br />

montrer le visage<br />

d’une Algérie moderne<br />

qui avance. Rappelons<br />

que ce Salon qui s’est<br />

tenu du 24 au 27<br />

octobre a vu la<br />

participation de<br />

234 opérateurs .


El Watan - Samedi 29 octobre 2011 - 26<br />

SPORTS<br />

AZZEDINE AÏT-DJOUDI. ENTR. DE L’ÉQUIPE NATIONALE OLYMPIQUE<br />

«Le tournoi UNAF est une<br />

bonne phase préparatoire»<br />

L<br />

a sélection nationale olympique de football<br />

est, depuis mardi dernier, au Maroc pour<br />

prendre part au tournoi UNAF (U23).<br />

Une épreuve durant laquelle l’équipe nationale<br />

disputera deux matches seulement face à l’Arabie<br />

Saoudite, mardi prochain au grand stade de<br />

Tanger, avant de croiser le fer avec le Niger trois<br />

jours plus tard dans la même enceinte.<br />

Les Verts sont contraints de se contenter de<br />

deux joutes en raison du forfait à la dernière<br />

minute de la sélection nationale du Qatar. Cette<br />

dernière devait initialement affronter l’Algérie<br />

lors du rendez-vous marocain. Le tournoi<br />

UNAF constitue une belle phase préparatoire<br />

pour les hommes d’Aït-Djoudi en prévision du<br />

tournoi final qualificatif aux JO 2012 prévu<br />

du 26 novembre au 10 décembre au Maroc. Le<br />

sélectionneur Azzedine Aït-Djoudi en est bien<br />

conscient. «Le tournoi UNAF devra grandement<br />

nous servir comme phase de préparation pour le<br />

tournoi final de qualification aux Jeux olympiques<br />

2012 de Londres. J’ai insisté auprès de mes<br />

joueurs sur le caractère important de ce tournoi,<br />

même s’il s’agit d’une épreuve amicale. Mes<br />

joueurs vont tout faire pour donner le meilleur<br />

d’eux-mêmes», estime le sélectionneur algérien,<br />

se félicitant au passage des bonnes conditions<br />

de séjour et de préparation en terre marocaine :<br />

«Sincèrement, nous nous préparons dans d’ex-<br />

Bonne nouvelle pour la<br />

sélection olympique et son<br />

entraîneur Aït-Djoudi. Les<br />

joueurs évoluant à l’étranger<br />

ont réussi à obtenir l’accord<br />

de principe de leurs clubs<br />

respectifs pour participer<br />

avec les Verts au tournoi fi nal<br />

qualifi catif aux JO 2012 au<br />

ATHLÉTISME<br />

Hadj Lazib loin<br />

du podium<br />

Lors de la deuxième journée des 17 es<br />

championnats arabes d’athlétisme disputée jeudi<br />

à El Aïn (Emirats arabes unis), l’athlète Othmane<br />

Hadj Lazib ( médaillé d’or à Maputo), donné<br />

comme le grand favori du 110m haies, a échoué en<br />

terminant 5 e . Dans cette fi nale directe dominée par<br />

un athlète koweitien, le deuxième représentant<br />

algérien du 110m haies, Lyes Mokdel, a pris la 4 e<br />

place en 13’’86 (record personnel). Dans la même<br />

journée, la satisfaction algérienne est venue<br />

du jeune spécialiste du 1500m, Abderahmane<br />

Anou (20 ans), qui a remporté son premier<br />

titre à l’occasion de sa première participation<br />

dans la catégorie seniors. Anou, vice-champion<br />

du monde juniors du 1500m au Canada 2010,<br />

s’est imposé face aux spécialistes de l’épreuve<br />

grâce à une grande course tactique. Hier, pour<br />

le compte de la 3 e et avant-dernière journée,<br />

le marcheur Hicham Medjeber a off ert la 4 e<br />

médaille d’or à l’Algérie en dominant le 10 km.<br />

Medjeber, qui n’a pas réalisé les minima, a créé la<br />

surprise puisqu’il a été repêché par la Fédération<br />

algérienne d’athlétisme (FAA). Au semi-marathon<br />

dames, Souad Aït Salem s’est adjugé la médaille<br />

d’argent, derrière la Marocaine Samira Raïf.<br />

Tandis que Kenza Dahmani n’a fait que 4 e . Dans<br />

le lot des déceptions, le triple sauteur Seif El<br />

Islam Temacini a été une nouvelle fois à la peine,<br />

comme en témoigne sa 5 e place (15,53m). A<br />

présent, la FAA maintiendra-t-elle sa décision de<br />

ne sélectionner pour les prochains Jeux arabes<br />

de Doha que ceux qui ont atteint le podium aux<br />

championnats arabes ? En attendant, c’est le<br />

Maroc, absent aux derniers Jeux africains de<br />

Maputo, qui se dirige tout droit vers la domination<br />

des championnats arabes d’athlétisme qui<br />

s’achèvent aujourd’hui. Chafi k B.<br />

cellentes conditions. Les joueurs s’y plaisent, et<br />

ils sont en bonne forme. En somme, tout est réuni<br />

pour réussir un bon tournoi et, par conséquent,<br />

une préparation judicieuse en prévision de la<br />

dernière étape qualificative aux JO, principal<br />

objectif de l’équipe nationale.» La délégation<br />

algérienne s’est rendue au Maroc avec une délégation<br />

de 36 personnes dont 23 joueurs. Elle a<br />

élu domicile au somptueux hôtel Movempick de<br />

O.K. POUR CHALALI, SAÂYOUD, HAMROUN ET ABEID<br />

Maroc, du 26 novembre au 10<br />

décembre de l’année en cours. Il<br />

s’agit, en eff et, d’Amir Saâyoud<br />

(Ismaily/Egypte), Mohamed<br />

Chalali (Aberdeen/Ecosse),<br />

Mehdi Abeid (Newcastle/<br />

Angleterre), et enfi n Jugurtha<br />

Hamroun (PSFC Chernomorets<br />

Bourgas/Bulgarie). C’est du<br />

moins ce qu’ont révélé les<br />

joueurs en question dans<br />

des déclarations accordées à<br />

diff érents médias étrangers.<br />

Un renfort de choix pour Aït-<br />

Djoudi qui compte beaucoup<br />

sur ces joueurs pour pouvoir<br />

propulser les Verts aux JO.<br />

Quant au joueur du MC Oran,<br />

CAN 2013 – PREMIER TOUR<br />

L’Algérie face à l’éternelle Gambie<br />

’adversaire de l’Algérie, lors des prochaines<br />

L éliminatoires de la CAN 2013, est désormais<br />

connu à l’issue du tirage au sort effectué<br />

hier à Malabo (Guinée équatoriale). L’Algérie<br />

rencontrera, en effet, l’éternelle Gambie, désormais<br />

un habitué des Verts depuis quelques<br />

années. Le match aller se déroulera à Banjul<br />

(Gambie), alors que la manche retour est prévue<br />

en Algérie.<br />

L’Algérie avait, rappelons-le, rencontré la<br />

Gambie lors des éliminatoires de la CAN 2008,<br />

et au premier tour des éliminatoires jumelées<br />

CAN- CM 2010. Les dates de ce premier tour<br />

seront fixées incessamment par la CAF, mais<br />

il est certain qu’elles se dérouleront au début<br />

de l’année prochaine, voire durant la Coupe<br />

d’Afrique. Au cours de ce tour qui concerne<br />

les pays non qualifiés à la CAN 2012, il se<br />

déroulera en aller-retour pour dégager 15 pays,<br />

lesquels vont affronter également en allerretour<br />

(2e tour) les pays participant à la CAN<br />

2012 (le Gabon affrontera la Guinée équatoriale,<br />

ndlr) pour désigner les heureux élus à la<br />

CAN 2013, qui aura lieu en Afrique du Sud.<br />

Celle-ci remplacera la Libye à cause de révolte<br />

de la population libyenne. La Libye organisera,<br />

en revanche, le tournoi en 2017, édition qui<br />

devait être organisée par l’Afrique du Sud.<br />

Ce changement dans la formule des éliminatoires<br />

est dû exceptionnellement au déplacement<br />

LES CHAPEAUX<br />

Chapeau 1 : Gabon, Guinée équatoriale, Ghana,<br />

Côte d’Ivoire<br />

Chapeau 2 : Angola, Tunisie, Zambie, Guinée<br />

Chapeau 3 : Mali, Sénégal, Maroc, Burkina Faso<br />

Chapeau 4 : Soudan, Libye, Botswana, Niger<br />

PHOTO : D. R.<br />

Tanger. Aït-Djoudi, qui dit être un peu déçu de<br />

ne pouvoir jouer trois matches durant le tournoi<br />

de l’Union nord-africaine, affirme qu’il fera en<br />

sorte de soumettre ses capés à des biquotidiens<br />

réservés notamment aux volets physique, technique<br />

et tactique.<br />

Les Verts seront, selon le programmé révélé par<br />

Aït-Djoudi, de retour à Alger à la fin du tournoi<br />

où il sera question d’un retour rapide à la préparation.<br />

Les joueurs ne vont pas bénéficier d’un<br />

repos. Selon lui, l’équipe entamera la phase<br />

pré-compétitive le 9 novembre au centre de Sidi<br />

Moussa (Alger). Elle sera sanctionnée par deux<br />

joutes amicales contre des équipes du championnat<br />

d’Algérie.<br />

Lors du tournoi final qualificatif aux JO 2012,<br />

baptisé par la CAF Championnat d’Afrique<br />

(CHAN U23), l’Algérie évoluera dans un<br />

groupe difficile composé du pays organisateur<br />

(Maroc), du Sénégal et du Nigeria. L’Algérie<br />

débutera contre le Sénégal (27 novembre), puis<br />

affrontera le Maroc (30 novembre). Les deux<br />

matches se joueront à Tanger. Le dernier match<br />

du premier tour verra l’EN donner la réplique à<br />

Marrakech au Nigeria (3 décembre). Les trois<br />

premiers seront qualifiés directement au tournoi<br />

de Londres, alors que le quatrième disputera un<br />

match d’appui contre un représentant de l’Asie.<br />

K. Yamine<br />

Youcef Belaïli, opéré mercredi<br />

avec succès du ménisque, il<br />

risque de faire défaut sur la<br />

dernière étape éliminatoire des<br />

JO. Le joueur en question aura<br />

besoin de deux à trois semaines<br />

de convalescence, sans compter<br />

la période de remise en forme. Il<br />

est très incertain. K. Y.<br />

des Coupes d’Afrique des Nations dans les années<br />

impaires à partir de 2013. Un changement<br />

décidé lors de la réunion du comité exécutif de<br />

la Confédération africaine de football les 14 et<br />

15 mai 20102.<br />

LE TIRAGE AU SORT DE LA CAN 2012<br />

AUJOURD’HUI<br />

Les travaux de la CAF se poursuivront<br />

aujourd’hui à Malabo (Guinée équatoriale)<br />

avec le tirage au sort de la phase finale de la<br />

CAN 2012. Le premier chapeau (têtes de série)<br />

est composé du Ghana et de la Côte d’Ivoire,<br />

les deux grands favoris de l’édition, ainsi que<br />

les deux pays organisateurs, le Gabon et la<br />

Guinée équatoriale. Cette édition s’annonce<br />

toutefois ouverte en raison de l’absence de<br />

cinq des dix meilleures équipes africaines<br />

(l’Egypte, le Cameroun, le Nigeria, l’Algérie et<br />

l’Afrique du Sud). Trois novices prendront part<br />

en revanche à cette édition. Il s’agit d’abord du<br />

pays organisateur, la Guinée équatoriale, du<br />

Niger et du Botswana qui ont créé l’exploit de<br />

devancer respectivement l’Egypte et la Tunisie.<br />

Ces deux derniers figurent dans le dernier<br />

chapeau avec le Soudan, champion en<br />

1970 après avoir terminé deuxième en 1959<br />

et en 1963, et la Libye, finaliste en 1982.<br />

Dans le deuxième chapeau figurent l’Angola,<br />

la Guinée, deuxième en 1976, la Tunisie, sacrée<br />

en 2004 et finaliste à deux reprises en 1965 et en<br />

1996, et la Zambie, finaliste en 1974 et en 1994.<br />

Enfin, le troisième chapeau est composé du<br />

Maroc, sacré en 1976, du Mali, finaliste en<br />

1972, du Burkina Faso dont le meilleur résultat<br />

demeure une 4 e place en 1998 et le Sénégal,<br />

finaliste en 2002. S. M.<br />

ABDELMADJID<br />

REZKANE.<br />

Manager général<br />

de Sports Events<br />

«Le Marathon<br />

d’Alger rassemble<br />

toute la ville»<br />

La 3 e édition du Marathon<br />

international d’Alger aura lieu le<br />

1 er novembre à travers les artères<br />

des communes de Chéraga, Dély<br />

Ibrahim, Ben Aknoun, El Biar et<br />

Ouled Fayet. A quelques jours de<br />

cet important événement sportif,<br />

le manager de Sports Events nous<br />

en parle.<br />

Quelle est la place du Marathon d’Alger<br />

dans l’animation sportive dans la capitale ?<br />

L’objectif du Marathon international d’Alger<br />

est de rassembler toute la ville autour d’un<br />

événement sportif majeur. Cette manifestation<br />

sportive populaire regroupe des sportifs de haut<br />

niveau, mais également l’ensemble des adeptes<br />

de cette discipline olympique, à savoir l’athlétisme,<br />

un sport de base par excellence. Plus<br />

de 6000 participants comme pour la première<br />

édition prendront le départ le 1 er novembre prochain<br />

dont une forte participation étrangère, soit<br />

environ 150 athlètes venus de 17 nations.<br />

Le marathon est-il plus qu’un événement<br />

sportif ?<br />

C’est un véritable événement attractif, le public<br />

est là pour faire la fête, s’amuser et profiter<br />

des animations programmées. C’est l’une des<br />

raisons pour lesquelles ce marathon d’Alger fait<br />

toujours l’unanimité. La preuve, cette année,<br />

nous organisons une course réservée aux diplomates<br />

et aux journalistes, un moyen de faire<br />

passer un message à l’extérieur pour dire que<br />

l’Algérie est un pays sportif.<br />

Prêt à chausser vos baskets pour relever<br />

le défi ?<br />

D’année en année, je participe activement à<br />

l’organisation de cet événement, je ne pourrai<br />

donc pas relever le défi. Le fait de courir toute<br />

l’année prouve l’énergie et la passion que je<br />

mets au service du développement de la course<br />

à pied dans notre pays. Cela me fera plaisir de<br />

voir courir les jeunes tout le long du parcours, de<br />

Dély Ibrahim, Chéraga, Ben Aknoun, El Biar et<br />

Ouled Fayet.<br />

Le Marathon d’Alger attire-t-il les sponsors<br />

?<br />

Nos relations et notre professionnalisme<br />

dans l’organisation attirent d’année en année la<br />

fidélité des sponsors comme Nestlé Water, Sovac<br />

Volkswagen, Mobilis, Vita Jus, SAA, Adidas<br />

et Air Algérie, que je remercie pour leur soutien<br />

actif, car, sans eux, rien ne serait possible pour<br />

maintenir la pérennité du Marathon d’Alger<br />

pour le volet financier.<br />

Un dernier message ?<br />

Pour les participants : prenez du plaisir à<br />

courir et donnez-vous à fond pour atteindre vos<br />

objectifs.<br />

Pour les organisateurs : prouvez que vous<br />

êtes en mesure d’encadrer parfaitement cette<br />

grande fête sportive organisée dans notre capitale.<br />

B. A.<br />

PHOTO : D. R.


El Watan - Samedi 29 octobre 2011 - 27<br />

SPORTS<br />

8 e JOURNÉE DU CHAMPIONNAT NATIONAL DE LIGUE 2<br />

Le CABBA poursuit son ascension<br />

● PAC 1 - SAM 2<br />

La déroute<br />

paciste<br />

Stade communal de Hydra<br />

Arbitres : Karadi, Benzina et Kidia<br />

Buts : Haoua (s.p. 18’), Bengharbi (81’)<br />

SAM. Medahi (s.p. 73’) PAC<br />

Averts : Berani, Saïdi, Haoua, Menni<br />

(SAM). Djiad (PAC)<br />

PAC : Bencherif, Tiboutine, Fellouli,<br />

Toumi (Hamidi 46’), Bouyoucefi,<br />

Ammour, Medahi (Ouhada 78’),<br />

Boudoumi, Benachour, Kedjour, Djiad<br />

Entr. : Iaïche<br />

SAM : Gariche, Berani, Kechaïchi,<br />

Gougui, Saïdi, Bahri, Haoua, Menni<br />

(Behilil 70’), Adda, Belgherbi (Mecherfi<br />

90’+2), Aroussi (Bouhadi 78’)<br />

Entr. : Benguella<br />

Après une brève embellie née de l’arrivée<br />

de l’entraîneur Iaïche en remplacement<br />

de Drid, le club de Paradou AC<br />

retombe dans ses travers. Il a surpris<br />

hier ses supporters en concédant une<br />

inattendue défaite à domicile face au<br />

SA Mohammadia, sur le score de 2<br />

buts à 1. Le match débute d’ailleurs<br />

mal pour cette équipe paciste qui a encaissé<br />

à la 18 e minute un but sur penalty<br />

exécuté par Haoua. Les locaux, qui ont<br />

trouvé du mal à revenir au score, ont<br />

attendu la 73 e minute pour remettre les<br />

pendules à l’heure par l’entremise de<br />

Medahi sur penalty (73’). Mais il était<br />

bien dit que le PAC n’allait pas s’en<br />

sortir indemne puisque son gardien<br />

commettra une grosse bévue qui va<br />

permettre à Bengherbi d’ajouter le but<br />

de la victoire (81’). Les dirigeants du<br />

PAC l’ont contesté pour, selon eux, une<br />

position de hors-jeu. K.T.<br />

● USB 0 - ASMO 1<br />

Le réalisme<br />

oranais<br />

Stade du 18 Février (Biskra)<br />

Arbitres : Abid Charef, Boufelfel et<br />

Tamen<br />

But : Ameur (86’) ASMO<br />

Averts : Moudjer, Boukerche (ASMO).<br />

Djabou, Ghalmi (USB)<br />

USB : Aloui, Afaifia, Zernadji, Djabou,<br />

Zemouri, Guerida, Bouzidi, Daoud<br />

(Bouhaitem 75’), Khoualed, Dakhia<br />

(Ghalmi 46’), Rihani (Benaïssa 65’)<br />

Entr. : Khalfa<br />

ASMO : Moudjer, Youcef, Sirat,<br />

Chikhaoui, Mazari, Boutaleb (Benbarhi<br />

50’), Boukerche (Abidi 74’), Chaïb<br />

(Ouamer 87’), Mebarki, Chaouti, Ameur<br />

Entr. : Benchadli<br />

Se contentant de défendre leur camp<br />

contre les assauts répétés de l’US<br />

Biskra, les poulains de Benchadli<br />

ont joué la prudence durant toute la<br />

première mi-temps. Dakhia et Rihani<br />

manqueront par deux fois d’ouvrir le<br />

score pour les locaux, mais la vista<br />

sera du côté des gars de l’Ouest. En<br />

seconde période, les visiteurs sont<br />

passés à la vitesse supérieure. Ils ont<br />

tenté à plusieurs reprises de tromper<br />

Aloui, le gardien de l’USB, qui se fera<br />

surprendre 4 minutes avant le coup de<br />

sifflet final par Ameur, quand, après<br />

une offensive rapide des Oranais et un<br />

mauvais placement des défenseurs de<br />

Biskra, Mebarki lui délivre magistralement<br />

un ballon qu’il loge de la tête<br />

dans les filets de l’USB.<br />

H. Moussaoui<br />

Le Paradou AC se complique la situation en bas du tableau<br />

● JSS 2 - MSPB 0<br />

La Saoura<br />

sur sa lancée<br />

Stade du 20 Août 1955 (Béchar)<br />

Arbitres : Babou, Tchambi et Benzaghou<br />

Buts : Motrani (s.p. 80’), Benchérif (90’+<br />

2) JSS<br />

Averts : Tarbint (MSPB), Bousmaha (JSS)<br />

JSS : Sefioune, Benmohamed, Terbah,<br />

Sabouni, Boukamacha, Fethi, Motrani,<br />

Amri (Benchérif 76’), Omrani,<br />

Bousmaha, Chehloul (Zaidi 53’)<br />

Entr. : Belhafiane<br />

MSPB : Sahraoui, Chaouati, Zegrir,<br />

Zghidi, Belhadi, Benchiari, Tarbint<br />

(Zender 80’), Omrani (Aguini 60’),<br />

Bouraoui, Hadjadj, Boukhlouf<br />

Entr. : Zemouri<br />

Les poulains de Hmimou ont tenté de<br />

surprendre les Batnéens dès le coup<br />

d’envoi, mais ces derniers ont manifesté<br />

une grande fraîcheur physique et<br />

technique. La première période a été<br />

équilibrée entre les deux formations.<br />

En seconde mi-temps, après avoir été<br />

sermonnés par le coach, les Sudistes<br />

ont sorti le grand jeu.<br />

Le jeu s’est alors concentré devant<br />

les bois de Sahraoui jusqu’à la 80’,<br />

lorsque l’arbitre a sifflé un penalty au<br />

profit de la JS Saoura, transformé par<br />

Motrani. A la 90’+ 2, Benchérif, le<br />

remplaçant, a aggravé la marque à la<br />

suite d’un dribble dans la surface de<br />

réparation. A. Boutaleb<br />

● ABM 0 - USMB 0<br />

Merouana<br />

trébuche<br />

Stade Bensaci (Merouana)<br />

Arbitres : Bouali, Ben Mansour et Abid<br />

Averts. : Frioua (ABM) - Beloucif, Si<br />

Ahmed, Djeroudi, Belkhir (USMB)<br />

ABM : Khelfa, Soualeh (Baghiani<br />

34’), Boukhalfa, Frioua, Boubakar,<br />

Hamadeche, Rahmoune (Triret 60 e ), Bicha<br />

(Chaïb Nouara 72’), Boukhenchouche,<br />

Brahim Salem, Kherkhache<br />

Entr. : Slimani<br />

USMB : Abdouni, Si Ahmed, Djeroudi,<br />

Defnoune, Naâmani, Kebia (Djahel 86’),<br />

Beloucif, Belkhir, Ledraâ (Aliouane 80’),<br />

Melika, Kebla (Boudina 60’)<br />

Entr. : Amrouche<br />

La venue de l’USM Blida pour la première<br />

fois à Merouana a constitué un<br />

évènement.<br />

Le match s’est déroulé devant une assistance<br />

nombreuse. L’ABM aborde ce<br />

match difficile et indécis amoindri, ce<br />

qui a compliqué sa tâche de prendre le<br />

dessus sur son invité, venu aussi pour<br />

décrocher un résultat positif à même<br />

de lui permettre d’améliorer son classement.<br />

Ce sont d’ailleurs les Blidéens<br />

qui annoncent la couleur par Naâmani<br />

qui voit, à la 13’, son tir dévié avec brio<br />

par le portier Khelfa.<br />

Les visiteurs continuent à pousser et<br />

s’offrent deux autres occasions sans<br />

parvenir à trouver la faille. Le réveil<br />

des locaux s’est fait à la demi-heure de<br />

jeu par le duo Brahim Salem et Kherkhache,<br />

mais en vain. Après la reprise,<br />

les Blidéens étaient les proches de<br />

la victoire. Ils ont raté trois occasions<br />

nettes de scorer. Ils se contentent du<br />

coup du point du nul, alors que l’ABM<br />

doit vite se ressaisir pour espérer<br />

s’éloigner de la zone rouge. A. N.<br />

● MOC 2 - USM An 0<br />

Les Blancs<br />

se rebiff ent<br />

Stade Chahid Hamloui (Constantine)<br />

Arbitres : Gherbali, Nasri et Serradj<br />

Buts : Djemaouni ( 34’), Loucif (54’)<br />

MOC<br />

Averts : Djemaouni, Boulemdaïs (MOC).<br />

Toubal, Debbous (USMAn)<br />

Expul. : Bouder (82’) USMAn.<br />

MOC : Chouih, Boulemdaïs, Benayada,<br />

Idiou (Bendridi 72’), Djemaouni,<br />

Bourenane, Meguenni, Loucif, Belaïdi<br />

(Meziani 77’) , Chermat (Guessoum 62’),<br />

Khellaf.<br />

Entr. : Tebib<br />

USMAn : Ouadah, Chebira (Belouahem<br />

14’), Lahcen, Baaziz (El Hadi Adel 57’),<br />

Herbache, Ouanes, Bouder, Naâmoune<br />

(Bouharbit 35’), Noubli, Debbous.<br />

Entr. : Lounici<br />

Les poulains de Tebib entament la rencontre<br />

tambour battant, opérant une<br />

domination totale durant les premières<br />

vingt minutes.<br />

Belaïdi, titularisé pour la première<br />

fois cette saison, a donné le tournis à<br />

l’arrière-garde annabie même s’il a<br />

beaucoup péché par égoïsme, privilégiant<br />

le jeu spectaculaire et incertain<br />

au jeu collectif.<br />

Après plusieurs assauts, l’ouverture<br />

du score n’aura lieu finalement qu’à<br />

la 35’grâce à Djemaouni qui a exploité<br />

magnifiquement de la tête un<br />

PHOTO : D. R.<br />

joli centre de Benayada. En seconde<br />

période, le défenseur Loucif corse<br />

l’addition pour les Blancs, sur un coup<br />

franc direct tiré dans l’axe des 30m et<br />

mal jugé par le gardien Ouadah trop<br />

avancé sur l’action ; le lob lumineux<br />

de Loucif ira tout droit dans les filets<br />

annabis.<br />

Notons au passage l’excellente prestation<br />

du gardien mociste, Chouih,<br />

qui a été un véritable rempart face aux<br />

visiteurs. L. B.<br />

● ESM 3 – RCK 1<br />

L’Espérance<br />

progresse<br />

Stade M. Bensaïd (Mostaganem)<br />

Arbitres : Bouchama, Bourahla et<br />

Boudebouz<br />

Averts : Daoud Bouabdellah (RCK) -<br />

Belarbi, Haddad (ESM)<br />

Buts : Bencheraïba (sp, 2’) RCK -<br />

Belahouel (23’), El Amali (45’), Djahal<br />

(83’) ESM<br />

ESM : Belarbi, Foughloul (Benaoumer<br />

82’), Haddad, Belahouel, Mouffok,<br />

Barbari, Tréa, Djahal, Karas (Mouloued<br />

90’+2), Fouaz (Meddahi 77’), El Amali<br />

Entr. : Ousmane<br />

RCK : Bouikhi, Zernithi, Assal,<br />

Bencheraïba, Daoud Bouabdellah,<br />

Chouieb, Chiko, Illoul (Hamida 79’),<br />

Brenais (Ballouh 45’), Khalidi, Khalef<br />

(Aït Ali 76’)<br />

Entr. : Boufenara<br />

Les visiteurs débutent la partie en<br />

trombe et réussissent à ouvrir le score<br />

à la 2’ par le défenseur Bencheraïba<br />

sur penalty. Les gars de Mostaganem<br />

sortent de leur coquille et égalisent par<br />

Belahouel (23’).<br />

A la 45’, l’ESM prend l’avantage au<br />

score par El Amali. A la 83’, Djahal,<br />

de la tête, marque le but de l’assurance.<br />

A la 90’, Karas ajoute un quatrième<br />

but par penalty, que l’arbitre le refuse.<br />

Le deuxième tir sera sauvé par le gardien<br />

Bouikhi.<br />

A. Taoui<br />

● CABBA 3 - OM 0<br />

Domination<br />

bordjienne<br />

Stade du 20 Août (BB. Arréridj)<br />

Arbitres : Saïdi, Hadj Saïd, Rezkane<br />

Buts : Benchergui (4 ’ ), Raït (csc 23 ’ ),<br />

Bentayeb (80’) CABBA<br />

Averts. : Mensour, Abed, Oudni,<br />

Lemouadaâ, Bendahmane (CABBA).<br />

Boutnef, T. Amour, Bacha (OM)<br />

CABBA : Ferradji, Hosni, Mansour,<br />

Benchergui, Oudni, Cherif Ouzzani<br />

(Lemouadaâ 83 ’ ), Belatrèche (Med. Rabah<br />

60 ’ ), Bendahmane, Abed (Akache 77 ’ ),<br />

Bentayeb, Belkhir.<br />

Entr. : Ifticène<br />

OM : Benmedour, T. Amoura (Zerroukat<br />

65 ’ ), S. Amoura, Derougdal, Boutnef,<br />

Mokrane, Benaïssa (Belhamri 46 ’ ),<br />

Sahraoui, Miati, Raït, Bacha (Belhani 72 ’ ).<br />

Entr. : Heddane<br />

Le CA Bordj Bou Arréridj poursuit sa<br />

domination en enregistrant une autre<br />

victoire qui consolide sa position en tête<br />

du classement de Ligue 2.<br />

Hier, la bande à Ifticène n’a fait qu’une<br />

bouchée de l’O Médéa en l’emportant<br />

par un net 3 à 0. Les Criquets ont ouvert<br />

la marque par l’intermédiaire de Benchergui<br />

de la tête, suite à un centre de<br />

Belatrèche (4 ’ ). A la 23 ’ , le CABBA<br />

double la mise sur un but contre son<br />

camp de Raït qui trompe son gardien.<br />

En deuxième période, les locaux poursuivent<br />

leur domination et parviennent<br />

à aggraver la marque par Bentayeb qui<br />

conclut un centre parfait de Akouche<br />

(80 ’ ). Y. B.<br />

● MOB 1 - USMBA 1<br />

Les Béjaouis<br />

accrochés<br />

Stade de l’Unité maghrébine (Béjaïa)<br />

Arbitres : Amalou, Azrine et Bounoua<br />

Buts : Dehouche (41’) MOB - Hamzaoui<br />

(24’) USMBA<br />

Averts. : Baâouali (MOB) - Mokadad,<br />

Hamiche, Kebaili (USMBA)<br />

MOB : Aïssani, Benhocine, Bensalem<br />

(Selloum 76’), Baâouali, Chaoui,<br />

Klahnmer, Dehouche, Akrour, Yaya (Rehal<br />

82’), Nemdil, Benchabane (Henider 69’)<br />

Entr. : Rahmouni<br />

USMBA : Zaïdi, Chikhaoui, Abdelli,<br />

Boughendja, Benhorma, Mokdad, Kebaïli,<br />

Hamiche (Benabdelkader 90+3’), Zazoua<br />

(Salem 75’), Boukhari, Hamzaoui (Labiod<br />

82’)<br />

Entr. : Benyellès<br />

Les Crabes du MO Béjaïa ont raté<br />

encore fois le coche en concédant le<br />

nul à domicile devant la formation de<br />

l’USM Bel Abbès sur le score de 1-1.<br />

Les visiteurs ont été les premiers à<br />

ouvrir le score par Hamzaoui qui a<br />

profité d’une erreur défensive pour<br />

tromper le gardien Aïssani (24’).<br />

L’égalisation des locaux a été signée<br />

Dehouche sur un joli coup franc (41’).<br />

Le reste du temps ne change rien au<br />

tableau d’affichage. Le MOB vient de<br />

rater une opportunité de se replacer.<br />

L. H.<br />

Résultats et<br />

classement<br />

JSS - MSPB 2-0<br />

USB - ASMO 0-1<br />

PAC - SAM 1-2<br />

ABM - USMB 0-0<br />

CABBA - OM 3-0<br />

ESM - RCK 3-1<br />

MOB - USMBA 1-1<br />

MOC - USMAn 2-0<br />

■ Classement Pts J<br />

1. CABB Arrèridj 22 8<br />

2. ASM Oran 16 8<br />

3. JS Saoura 15 8<br />

4. USM Bel-Abbès 14 8<br />

--. MO Béjaïa 14 8<br />

6. MO Constantine 13 8<br />

7. ESM 12 8<br />

8. O. Médéa 11 8<br />

--. MSP Batna 11 8<br />

10. SAM 10 8<br />

11. RC Kouba 8 8<br />

12. USM Annaba 7 8<br />

--. AB Merouana 7 8<br />

--. USM Blida 7 8<br />

15. Paradou AC 6 8<br />

16. US Biskra 4 8<br />

■ Ligue 1 (7 e Journée)<br />

Aujourd’hui à 18h<br />

5 Juillet : NAHD- CRB<br />

Béjaïa : JSMB- WAT<br />

Chlef : ASOC- CAB<br />

Bologhine : USMA- MCO<br />

Saïda : MCS- MCA<br />

Sétif : ESS- MCEE<br />

<strong>À</strong> 16h<br />

Tizi Ouzou : JSK- USMH<br />

Constantine : CSC- ASK


PHOTO : H. LYES<br />

El Watan<br />

L<br />

es 16 pays membres du Commonwealth,<br />

réunis en sommet à Perth (sud-ouest de<br />

l’Australie), ont approuvé, hier, la<br />

modifi cation des règles de succession au<br />

trône d’Angleterre, permettant de mettre<br />

fi n à la primauté masculine pour l’accès à<br />

la couronne, a annoncé hier le Premier<br />

ministre britannique. Ces changements<br />

permettront principalement au premier-né<br />

de William et Catherine de devenir<br />

monarque quel que soit son sexe et<br />

ALGER 16° ORAN 16°<br />

23°<br />

CONSTANTINE 11°<br />

22°<br />

20°<br />

OUARGLA 17°<br />

27°<br />

Retrouvez les prévisions complètes sur www.elwatan.com<br />

LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Samedi 29 octobre 2011<br />

TRANSPORT AÉRIEN<br />

Air Algérie lance le paiement<br />

par carte de crédit au Canada<br />

L<br />

Une nouvelle prestation pour les clients de la compagnie nationale<br />

a représentation au<br />

Canada de la compagnie<br />

aérienne nationale vient<br />

d’obtenir le feu vert pour lancer<br />

le système de paiement par<br />

carte de crédit Visa et<br />

Mastercard. Depuis deux jours,<br />

les passagers qui veulent acheter<br />

leurs billets Montréal-Alger, en<br />

destination ou en<br />

correspondance, peuvent<br />

utiliser leur carte de crédit Visa<br />

ou Mastercard pour payer leur<br />

voyage. L’opération a déjà<br />

profi té à quelques passagers qui<br />

se sont déplacés à l’agence de la<br />

rue Sherbrooke, au centre-ville<br />

de Montréal. Ils ont été surpris<br />

de voir les logos de ces deux<br />

modes de paiement affi chés à<br />

l’entrée de la représentation<br />

montréalaise d’Air Algérie.<br />

Auparavant, les clients de la<br />

compagnie nationale devaient<br />

payer un surplus de 3% s’ils<br />

voulaient utiliser leur carte de<br />

crédit. «Maintenant, le client<br />

paie son billet tel qu’annoncé et<br />

aucun sou de plus. Nous<br />

prenons sur nous les frais<br />

d’utilisation de la carte de<br />

crédit», a expliqué à El Watan<br />

Abdelaziz Laouar, représentant<br />

général d’Air Algérie à<br />

Montréal. Il a rappelé aussi que<br />

ce mode de paiement permet<br />

aux passagers de bénéfi cier des<br />

assurances qui viennent avec<br />

l’achat par Visa et Mastercard.<br />

Pour Djawad Mimouni,<br />

directeur général de l’agence<br />

Rawda Voyages, «l’arrivée des<br />

cartes Visa et Mastercard nous<br />

permettra d’éviter la circulation<br />

de cash et la perte des<br />

réservations». En effet, la durée<br />

des réservations peut parfois ne<br />

pas excéder les deux heures !<br />

Si pour les autres compagnies<br />

aériennes, ce mode de paiement<br />

relève de la routine et ne mérite<br />

même pas d’être mentionné, il<br />

en est tout autrement pour le cas<br />

d’Air Algérie ; cela pourrait<br />

relever de la saga fi nancière.<br />

Depuis son arrivée, en juin<br />

2007, dans la métropole<br />

canadienne, la compagnie<br />

nationale n’a cessé de solliciter,<br />

en vain, les banques canadiennes<br />

et les fournisseurs de ce service.<br />

La raison invoquée par ces<br />

derniers est que la compagnie<br />

n’est pas connue en Amérique<br />

du Nord et donc n’a pas un<br />

historique de crédit. Une<br />

garantie de plusieurs millions<br />

de dollars était exigée. Celle-ci<br />

n’est plus nécessaire, selon<br />

COMMONWEALTH<br />

MODIFICATION DES RÈGLES<br />

DE SUCCESSION AU TRÔNE<br />

d’épouser un ou une catholique sans<br />

renoncer à la couronne comme le prévoyait<br />

une loi de 1701. «Nous allons mettre fi n à<br />

la primauté masculine de manière à ce<br />

que l’ordre de succession soit déterminé<br />

simplement par l’ordre de naissance», a<br />

déclaré David Cameron à Perth où se tient<br />

la 21 e réunion du Commonwealth. Le<br />

premier enfant du prince William et de<br />

son épouse Catherine pourrait donc hériter<br />

du trône, quel que soit son sexe. «Nous<br />

Abdelaziz Laouar : «Les<br />

comptes d’exploitation d’Air<br />

Algérie Canada et de la<br />

compagnie mère prouvent notre<br />

crédibilité.» Pour arriver à ce<br />

changement d’appréciation, Air<br />

Algérie n’a pas fait appel à des<br />

consultants ou autres<br />

intermédiaires qui auraient<br />

coûté les yeux de la tête,<br />

apprend-on auprès de la<br />

compagnie. C’est plutôt<br />

l’expérience canadienne<br />

d’employés de la compagnie à<br />

Montréal et leur réseau de<br />

contacts qui ont permis de<br />

débloquer la situation.<br />

Par ailleurs, Air Algérie<br />

inaugurera la saison d’hiver, ce<br />

30 octobre, avec un programme<br />

de trois vols hebdomadaires<br />

(mardi, vendredi et samedi).<br />

L’accord aérien entre l’Algérie<br />

et le Canada lui permet quatre<br />

vols par semaine, mais elle<br />

compte atteindre une fréquence<br />

d’un vol par jour. L’ambition<br />

est claire : passer du statut de<br />

compagnie ethnique à<br />

commerciale, avec toutes les<br />

connexions offertes à partir<br />

d’Alger sur l’Afrique, le<br />

Maghreb, le Moyen-Orient et le<br />

sud de l’Europe. On peut même<br />

prévoir qu’à terme, Air Algérie<br />

Canada pourrait offrir ses<br />

propres services d’agence<br />

virtuelle sur internet.<br />

Samir Ben<br />

avons décidé d’effacer la règle qui dit que<br />

celui/celle qui épouse un(e) catholique ne<br />

peut pas devenir monarque», a ajouté<br />

David Cameron lors d’une conférence<br />

de presse.<br />

L’archevêque catholique de Westminster,<br />

Vincent Nichols, s’est félicité vendredi de<br />

la décision du Commonwealth d’abolir la<br />

règle interdisant à un héritier royal<br />

d’épouser un ou une catholique, saluant la<br />

fi n d’une «discrimination injuste». APS<br />

COMMENTAIRE<br />

Un cheikh<br />

en blancPar Omar Berbiche<br />

L’architecture de l’Assemblée constituante<br />

tunisienne est enfi n connue avec la fi n, jeudi,<br />

des opérations de dépouillement après un long<br />

processus de comptage des voix justifi é par des<br />

raisons techniques. Le parti islamiste Ennahda caracole<br />

en tête des résultats avec 41% des voix lui donnant 90<br />

sièges à l’Assemblée constituante. Pas assez, toutefois,<br />

pour disposer de la majorité dans cette institution dont<br />

la mission est d’élaborer une nouvelle Constitution pour<br />

la Tunisie, élire un président de la République et former<br />

un gouvernement chargé de gérer, pour une année, les<br />

affaires courantes du pays. Les quatre autres partis de<br />

la gauche tunisienne : le Congrès pour la République<br />

(CPR), Ettakatol, le Parti démocrate progressiste (PDP)<br />

et la coalition du Pôle démocratique moderniste (PDM),<br />

ont engrangé 73 sièges qui devraient venir s’ajouter aux<br />

sièges d’Ennahda pour former la majorité à l’Assemblée<br />

constituante. Personne n’avait parié un seul dinar<br />

tunisien sur l’arrivée des islamistes au pouvoir. L’image<br />

d’Épinal de la Tunisie moderniste, tournée beaucoup<br />

plus vers l’Occident que vers l’Orient, respectueuse<br />

de la liberté de culte et de conscience, était partout<br />

citée en exemple dans les démocraties occidentales.<br />

C’est dire combien les peuples peuvent-ils être<br />

imprévisibles ! Et leur vote aussi, quand ils reprennent<br />

la parole et leur destin en main. Face à ce scénario<br />

que personne n’attendait, l’erreur serait de céder à la<br />

tentation facile de jeter l’opprobre sur les Tunisiens et de<br />

les punir pour leur vote de dimanche. La classe politique<br />

tunisienne, la société civile porteuses des valeurs de<br />

modernité et de démocratie se doivent, au contraire, de<br />

méditer les résultats de ce scrutin et saisir le message<br />

profond des Tunisiens qui n’est pas forcément d’ordre<br />

religieux. Car sur ce plan, même les partis de gauche<br />

comme le CPR de l’opposant Marzouki revendiquent leur<br />

«attachement aux valeurs arabo-musulmanes». Ils n’ont,<br />

par conséquent, pas de leçon à recevoir du parti Ennahda<br />

auquel ils dénient le monopole de la spiritualité. Les<br />

Tunisiens ne s’en laisseront pas conter aussi facilement<br />

pour abandonner leurs acquis civilisationnels, rassuret-on.<br />

Forts de cette conviction, les partis de gauche qui<br />

acceptent – une décision mal comprise par certains<br />

milieux – d’intégrer le jeu politique aux côtés d’un parti<br />

islamiste affi chent une sérénité à toute épreuve, qui<br />

désarçonne à l’étranger. Pour ces forces politiques, le<br />

peuple reste le meilleur rempart pour défendre les acquis<br />

de la Révolution chèrement acquise contre toute tentation<br />

obscurantiste. L’armée, qui avait refusé, comme en<br />

Egypte, de tirer sur la foule, s’interdit de s’impliquer dans<br />

le débat politique. Le premier test de vérité pour Ennahda<br />

qui a reçu, hier, les félicitations de l’UE, sera déterminé<br />

par le contenu de la nouvelle Constitution. Ennahda n’a<br />

pas reçu un chèque en blanc des Tunisiens. Les émeutes<br />

qui ont éclaté jeudi et qui se sont poursuivies hier à Sidi<br />

Bouzid, berceau de la Révolution du jasmin, à la suite<br />

de l’invalidation des listes du richissime milliardaire du<br />

mouvement de la Pétition nationale sont le signe que le<br />

résultat du scrutin du dimanche ne sont pas une fatalité<br />

de l’histoire. La démonstration est faite que les forces<br />

vives tunisiennes demeurent extrêmement vigilantes<br />

pour défendre, demain, avec la même force, les acquis de<br />

la Révolution contre ses fossoyeurs de tous bords.<br />

MOSTAGANEM<br />

LA RN11 COUPÉE PAR LES EAUX<br />

■ Les fortes pluies qui<br />

viennent de s’abattre sur<br />

la région de Mostaganem<br />

ont partiellement provoqué<br />

l’arrêt du trafic sur la RN11.<br />

L’orage, qui s’est déclaré<br />

entre 16h et 17h, a<br />

complètement inondé le<br />

tronçon de la double voie<br />

se situant en contrebas<br />

de Mazagran, à savoir<br />

le carrefour reliant les<br />

Sablettes à la ville de<br />

Mostaganem. La voie, qui<br />

est située dans un léger<br />

bas-fond, a été submergée<br />

par les eaux mais également<br />

par les boues entraînées<br />

par le déferlement des<br />

eaux de ruissellement en<br />

provenance de Mazagran et<br />

sa périphérie. Par ailleurs,<br />

la plupart des quartiers de<br />

la ville ont été envahis par<br />

des eaux de ravinement. Des<br />

dégâts sur les habitations<br />

précaires situées dans<br />

les vieux quartiers sont à<br />

craindre. Très attendue par<br />

les agriculteurs depuis le<br />

printemps dernier, la pluie<br />

n’aura pas fait que des<br />

heureux, surtout parmi la<br />

population des quartiers<br />

vétustes mais également les<br />

habitants des bidonvilles<br />

de Debdaba, une zone très<br />

vulnérable. Yacine Alim

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