You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
El Watan LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Samedi 29 octobre 2011 ÉDITION<br />
MALI<br />
Une nouvelle<br />
rébellion<br />
plane sur le<br />
nord du pays<br />
Au moment où le président<br />
Amadou Toumani Touré<br />
achevait sa visite offi cielle<br />
en Algérie, l’ombre d’une<br />
nouvelle rébellion au nord<br />
de son pays se précisait.<br />
Les informations publiées<br />
par la presse malienne sur<br />
le renforcement massif des<br />
troupes militaires dans<br />
les trois régions du nord<br />
(Gao, Tombouctou et Kidal)<br />
confi rment la situation dans<br />
cette zone que partagent<br />
les Touareg, les terroristes<br />
et les trafi quants en<br />
tout genre. La chute d’El<br />
Gueddafi et la fi n de son<br />
régime semblent avoir<br />
libéré les bonnes et les<br />
mauvaises initiatives dans<br />
ce no man’s land.<br />
Salima Tlemçani<br />
(Suite page 10)<br />
Arts & lettres<br />
KATEB<br />
YACINE<br />
DRAMATURGE<br />
DES HUMBLES<br />
Un théâtre indigné<br />
Lire le supplément en pages 14, 15, 16, 17, 18 et 19<br />
DU CENTRE<br />
N° 6393 - Vingt-deuxième année - Prix : Algérie : 15 DA. France : 1 €. USA : 2,15 $. ISSN : 1111-0333 - http://www.elwatan.com<br />
CONTRIBUTION<br />
LE PRINTEMPS<br />
ARABE<br />
L’arabisme<br />
en question<br />
PAR YACINE TEMLALI<br />
Journaliste<br />
et chroniqueur littéraire<br />
● Le vent de révolte sociale et<br />
démocratique qui souffl e sur le<br />
Monde arabe n’a épargné ni les pays<br />
pauvres en ressources, comme la<br />
Tunisie et la Jordanie, ni ceux riches<br />
et pétroliers, comme Bahreïn et<br />
l’Algérie.<br />
LIRE EN PAGE 6<br />
MONTAGE EL WATAN<br />
<strong>MASSACRE</strong><br />
<strong>À</strong> <strong>HUIS</strong> <strong>CLOS</strong><br />
LA SYRIE a connu hier<br />
l’une des pires journées de<br />
répression depuis le début<br />
des manifestations en<br />
mois de mars dernier.<br />
Au moins 42 civils ont<br />
été tués par les bras<br />
armés du tyran Al<br />
Assad au moment<br />
où des dizaines<br />
de milliers de<br />
manifestants<br />
réclamaient une<br />
zone d’exclusion<br />
aérienne au-dessus<br />
du pays. Hassan Moali<br />
LIRE LA SUITE EN PAGE 2<br />
42 MORTS<br />
ont été<br />
enregistrés<br />
hier en Syrie,<br />
à Homs et Hama,<br />
lors d’une<br />
manifestation où<br />
était réclamée une<br />
zone d’exclusion<br />
3000 TUÉS<br />
depuis le<br />
15 mars dernier,<br />
selon l’ONU, un<br />
décompte macabre<br />
qui ne semble pas<br />
devoir s’arrêter<br />
malgré les pressions<br />
internationales.<br />
M e BOUCHACHI<br />
«Le régime<br />
veut consacrer<br />
le statu quo»<br />
«Projets de textes<br />
de loi, un pas vers<br />
les réformes ou<br />
une consécration<br />
du statu quo ?» Tel<br />
est le thème d’une<br />
conférence-débat<br />
organisée, jeudi<br />
dernier à Alger, par la Ligue<br />
algérienne pour la défense des<br />
droits de l’homme (Laddh). La<br />
réponse à cette interrogation<br />
est donnée, à l’issue de<br />
la rencontre, suite à une<br />
analyse, par les conférenciers<br />
des principaux projets de<br />
textes élaborés dans le cadre<br />
des «réformes politiques»<br />
promises par le président<br />
Boutefl ika. Les avis des<br />
participants à cette rencontre<br />
convergent convergent tous vers une seule<br />
conclusion conclusion : «Le régime veut<br />
consacrer consacrer le statu quo.»<br />
(Suite (Suite page p g 7) 77)<br />
Madjid j Makedhi<br />
TUNISIE<br />
Le grand ggrand<br />
oral<br />
l<br />
de Rached<br />
Ghannouchi<br />
C’est un Rached Ghannouch<br />
Ghannouchi<br />
fi fier er, dans son costume de<br />
patron de la première force<br />
politique à l’Assemblée<br />
constituante tunisienne, qui<br />
s’est présenté hier devant la<br />
presse. Fier d’avoir enlevé<br />
haut la main 90 des 217<br />
sièges de cette institution<br />
chargée de rédiger la<br />
Constitution de la Tunisie<br />
post-Ben Ali, mais aussi loin<br />
devant le conglomérat de<br />
partis de gauche. Craint à<br />
juste titre par de nombreux<br />
observateurs, Ghannouchi a<br />
voulu également se présenter<br />
comme un islamiste BCBG<br />
(bon chic bon genre) tout<br />
à fait fréquentable, qui<br />
jongle allégrement avec<br />
les concepts occidentaux<br />
du genre démocratie,<br />
alternance, liberté…<br />
(Suite page 3) H. M.<br />
PUBLICITÉ
El Watan - Samedi 29 octobre 2011 - 2<br />
INTERNATIONALE<br />
PLUS DE QUARANTE TUÉS ET UNE CENTAINE DE BLESSÉS<br />
<strong>MASSACRE</strong> <strong>À</strong> <strong>HUIS</strong> <strong>CLOS</strong><br />
T<br />
Les engins de guerre de l’armée<br />
syrienne continuent à être utilisés<br />
contre la population<br />
Suite de la page 1<br />
out le monde pensait que<br />
le sort tragique réservé<br />
à Mouammar El Gued-<br />
dafi allait donner à réfléchir<br />
au jeune dictateur alaouite et<br />
mettre fin à sa folie meurtrière.<br />
Erreur. Bachar Al Assad<br />
a frappé avec une sauvagerie<br />
inouïe, aggravant un peu plus<br />
son cas de tueur en série. Et tel<br />
père tel fils, Bachar a dirigé<br />
son arsenal de guerre contre<br />
les populations des régions de<br />
Homs et de Hama qu’il a fait<br />
massacrer sans pitié.<br />
Selon l’Observatoire syrien<br />
des droits de l’homme<br />
(OSDH), 12 civils ont été<br />
tués dans divers quartiers de<br />
la ville de Hama, 20 autres à<br />
Homs et un civil à Qousseir,<br />
dans la région de Homs. Les<br />
deux autres meurtres ont été<br />
commis à Tsil, dans la province<br />
de Deraa (sud). Et ce<br />
n’est pas fini. «Plus de 100<br />
personnes ont été blessées<br />
hier en Syrie et 500 autres<br />
ont été arrêtées à travers le<br />
pays», a affirmé à l’AFP le<br />
chef de l’OSDH, Rami Abdel<br />
Rahmane. Et d’ajouter que<br />
uelques milliers de personnes ont<br />
Q manifesté, hier, sur l’emblématique<br />
place Tahrir, au Caire, pour réclamer le<br />
retour rapide à un pouvoir civil et l’exclusion<br />
des membres de l’ancien régime<br />
de la scène politique, ont rapporté des<br />
correspondants de l’AFP. «A bas le pouvoir<br />
militaire !», ont scandé les manifestants,<br />
en exigeant que l’armée «retourne<br />
dans ses casernes».<br />
Le Conseil suprême des forces armées<br />
(CSFA) est au pouvoir depuis la démission<br />
du président Hosni Moubarak sous<br />
la pression populaire, le 11 février ; il est<br />
la région de Homs a donné<br />
«40% des martyrs de la révolution<br />
syrienne».<br />
C’est donc un autre vendredi<br />
rouge sang que les Syriens<br />
ont vécu hier. Quasiment tout<br />
le pays a été le théâtre de<br />
manifestations réclamant la<br />
chute du régime du président<br />
Bachar Al Assad. Fait inédit,<br />
en de nombreux endroits, une<br />
nouvelle banderole a fait son<br />
apparition : «Nous réclamons<br />
une zone d’exclusion aérienne».<br />
Eh oui, le peuple syrien,<br />
qui résiste stoïquement à plusieurs<br />
boucheries commises<br />
par «le fou de Damas», commence<br />
à en avoir ras-le-bol<br />
de ce massacre à huis clos.<br />
Ces affiches, très visibles<br />
sur les écrans des chaînes en<br />
continu, ont répondu à l’appel<br />
des militants «pro-démocratie»<br />
sur leur page facebook<br />
à manifester en faveur d’une<br />
zone d’exclusion aérienne, à<br />
l’image de la Libye, «afin de<br />
permettre à l’armée syrienne<br />
libre d’œuvrer avec plus de<br />
liberté». Dans leur message,<br />
ces activistes soulignent que<br />
l’Armée syrienne libre est<br />
une force d’opposition armée<br />
dont la création a été «annoncée<br />
en juillet par le colonel<br />
Riad Al Asaad, qui a déserté<br />
et s’est réfugié en Turquie».<br />
Ces déclarations de guerre et<br />
les multiples désertions dans<br />
les rangs de l’armée, qui font<br />
pourtant craindre le pire, ne<br />
semblent pas inquiéter outre<br />
mesure l’apprenti dictateur<br />
qui ordonne invariablement<br />
d’ouvrir le feu sur la foule. Le<br />
scénario libyen est en train de<br />
se vérifier avec une précision<br />
chirurgicale en Syrie.<br />
LE PEUPLE RÉCLAME<br />
UNE ZONE D’EXCLUSION<br />
AÉRIENNE<br />
Le Conseil national syrien<br />
(CNS), qui a fait du refus<br />
de l’intervention étrangère<br />
son credo, risque de changer<br />
d’avis au regard de ces carnages<br />
à répétition commis par<br />
les troupes d’Al Assad. Se<br />
pose alors la question de savoir<br />
ce que fera la mission de<br />
la Ligue arabe à Damas à laquelle<br />
Al Assad a répondu par<br />
un massacre. Cependant, les<br />
Chinois, pourtant alliés sans<br />
réserve du maître de Damas,<br />
commencent à perdre patien-<br />
ÉGYPTE<br />
Nouvelle manifestation<br />
contre le pouvoir militaire<br />
dirigé par le maréchal Hussein Tantaoui,<br />
ministre de la Défense de M. Moubarak<br />
pendant une vingtaine d’années.<br />
Après une période de grâce, l’armée<br />
est aujourd’hui accusée de bloquer les<br />
réformes et de chercher à se maintenir<br />
au pouvoir.<br />
Les manifestants ont également demandé<br />
la levée de l’état d’urgence, en<br />
vigueur depuis plus de 30 ans, et l’exclusion<br />
des membres de l’ancien régime<br />
de la vie politique. Des militants ont<br />
récemment lancé une campagne contre<br />
les «vestiges» du parti de Moubarak,<br />
ce. L’émissaire spécial de Pékin<br />
pour le Proche-Orient, Wu<br />
Sike, qui a effectué une visite<br />
dans la capitale syrienne, a<br />
appelé à «mettre fin à tous les<br />
actes de violence et à l’effusion<br />
de sang». La Lituanie a<br />
annoncé hier avoir interdit le<br />
survol de son territoire par des<br />
avions syriens à destination<br />
et en provenance de l’enclave<br />
russe de Kaliningrad, craignant<br />
qu’ils ne soient utilisés<br />
pour transporter du matériel<br />
militaire. L’Espagne a convoqué,<br />
hier, l’ambassadeur de<br />
Syrie à Madrid pour dénoncer<br />
«le harcèlement et les<br />
intimidations» dont plusieurs<br />
opposants syriens vivant en<br />
Espagne se disent victimes de<br />
la part de l’ambassade.<br />
C’est dire que de larges segments<br />
de la communauté internationale<br />
commencent à<br />
mieux saisir la couleur des<br />
«réformes» promises par Bachar<br />
Al Assad. Des réformes<br />
dont on ne voit qu’une face<br />
: des dizaines de cadavres<br />
jonchant les rues de Damas,<br />
Idleb, Homs, Hama et toutes<br />
ces villes horriblement tirées<br />
de l’anonymat. H. M.<br />
baptisée Emsek Feloul (attrapez un vestige)<br />
destinée à démasquer les proches<br />
de l’ancien pouvoir qui voudraient se<br />
remettre en selle lors des législatives du<br />
28 novembre. Mais une autre campagne,<br />
cette fois en faveur d’une candidature<br />
du maréchal Tantaoui à la Présidence, a<br />
également vu le jour.<br />
Les premières élections parlementaires<br />
de l’après-Moubarak sont prévues à<br />
partir du 28 novembre. Une présidentielle<br />
est également attendue, mais sa<br />
date exacte, en principe en 2012, n’a pas<br />
encore été annoncée. AFP<br />
PHOTO : AFP<br />
CHRONOLOGIE D’UNE<br />
RÉPRESSION SANGLANTE<br />
◗ MARS<br />
- 15 : à Damas, rassemblement à l’appel d’une page<br />
facebook pour «une Syrie sans tyrannie, sans loi<br />
sur l’état d’urgence ni tribunaux d’exception».<br />
- 18 : manifestations réprimées à Damas, Deraa<br />
(sud) et Banias (nord-ouest)<br />
- 23 : 100 morts à Deraa, foyer de la contestation<br />
- 26/27 : violences meurtrières à Lattaquié (nordouest)<br />
◗ AVRIL<br />
- 18 : Damas dit vouloir mater une «rébellion armée<br />
de groupes salafistes»<br />
- 21: levée de l’état d’urgence et abolition de la<br />
Cour de sûreté de l’Etat<br />
- 25-26 : l’armée entre à Deraa, répression<br />
particulièrement brutale<br />
◗ MAI<br />
-18 : Washington sanctionne Al Assad, suivie le 23<br />
par l’UE<br />
◗ JUIN<br />
- 5/ 6 : 35 morts à Jisr Al Choughour (nord-ouest) ;<br />
120 policiers y sont tués. Damas accuse des<br />
groupes armés ; des témoins évoquent une<br />
mutinerie<br />
- 13 : le déploiement de l’armée s’étend au nordest,<br />
près de l’Irak<br />
- 26 : l’armée étend son offensive à Kseir, proche<br />
du Liban<br />
◗ JUILLET<br />
- 8 : manifestation monstre à Hama, où se rendent<br />
les ambassadeurs des Etats-Unis et de France<br />
- 11 : des partisans du régime attaquent les<br />
ambassades de ces deux pays<br />
- 15 : plus d’un million de manifestants, en<br />
particulier à Hama et Deir Ezzor (est)<br />
- 16 au 19 : au moins 50 tués à Homs (centre) par<br />
des tirs de l’armée ou dans des affrontements<br />
opposants/partisans du pouvoir<br />
◗ AOÛT<br />
- 3 : déclaration du Conseil de sécurité qui<br />
«condamne les violations généralisées des droits<br />
de l’homme et l’usage de la force contre les civils»<br />
- 7 : 54 morts, en grande majorité à Deir Ezzor.<br />
L’Arabie Saoudite rappelle son ambassadeur,<br />
suivie par le Koweït et Bahreïn<br />
- 18 : Barack Obama et ses alliés occidentaux<br />
appellent Al Assad à partir<br />
◗ SEPTEMBRE<br />
- 12/13 : opération militaire d’envergure contre<br />
Hama. Intensification des arrestations et<br />
perquisitions<br />
- 23 : Amnesty International dénonce les<br />
exécutions de prisonniers<br />
◗ OCTOBRE<br />
- 2 : lancement officiel du Conseil national syrien<br />
(CNS) réunissant tous les courants de l’opposition.<br />
- 4 : Veto russo-chinois à l’ONU à un projet de<br />
résolution condamnant le régime<br />
- 13 : 8e train de sanctions de l’UE. Au total, 56<br />
personnes et 19 sociétés visées<br />
- 17 : 44 tués, dont 11 membres de l’armée<br />
régulière, devenue cible des déserteurs armés<br />
- 21 : des militants saluent la «grande victoire» de<br />
la révolution libyenne, au lendemain de la mort de<br />
Mouammar El Gueddafi, capturé et tué à Syrte<br />
- 24 : l’ambassadeur des Etats-Unis quitte la Syrie<br />
pour «raisons de sécurité». Damas rappelle son<br />
ambassadeur à Washington. Amnesty<br />
International dénonce le «climat de peur» dans les<br />
hôpitaux<br />
- 26 : Al Assad reçoit une délégation de la Ligue<br />
arabe, nouvelle réunion prévue le 30<br />
- 28 : 35 civils tués par les forces de l’ordre en<br />
Syrie, où l’opposition a appelé à manifester en<br />
faveur d’une «zone d’exclusion aérienne afin de<br />
permettre à l’armée syrienne libre (des déserteurs)<br />
d’œuvrer avec plus de liberté».
F<br />
El Watan - Samedi 29 octobre 2011 - 3<br />
INTERNATIONALE<br />
LE CHEF D’ENNAHDA A MULTIPLIÉ LES ASSURANCES<br />
Le grand oral de Rached<br />
Ghannouchi<br />
● Fort de ses 90 sièges à l’Assemblée constituante, le chef islamiste fait le modeste et le rassembleur.<br />
Suite de la page 1<br />
aut-il alors croire le vieux chef<br />
d’Ennahda comme étant le por-<br />
te-drapeau d’un islamisme so-<br />
luble en démocratie ? C’est la grande<br />
question que se posent les maîtres du<br />
monde qui accordent des brevets de<br />
démocratie, mais aussi les Tunisiens<br />
progressistes réveillés en sursaut par<br />
cette vague verte qui a submergé leur<br />
pays qu’ils croyaient irrémédiablement<br />
immunisé. Le chef d’Ennahda,<br />
qui a compris ces craintes, a tenté,<br />
hier, de rassurer. «La démocratie, c’est<br />
pour tout le monde», a lancé d’entrée<br />
Rached Ghannouchi. Et de faire tout<br />
de suite un appel du pied à tous ses<br />
concurrents : «On demande à tous<br />
nos frères, quelles que soient leurs<br />
orientations politiques, de participer<br />
à l’instauration d’un régime démocratique.»<br />
Difficile de ne pas prendre au<br />
mot le chef d’Ennhada, qui prend un<br />
engagement devant le monde entier de<br />
respecter son contrat pour une Tunisie<br />
libre et moderne, qui ne fera pas table<br />
rase de son passé en termes d’acquis<br />
citoyens. M. Ghannouchi a réaffirmé<br />
son «engagement envers les femmes<br />
de Tunisie pour renforcer leur rôle<br />
dans la prise de décision politique,<br />
afin d’éviter toute marche arrière sur<br />
leurs acquis». A ceux qui s’inquiètent<br />
du sort des femmes sous le qamis de<br />
Ghannouchi, ce dernier assène que 42<br />
des 49 femmes élues au sein de la nouvelle<br />
Assemblée sont membres de son<br />
parti. Rached Ghannouchi a sorti un<br />
autre argument tout aussi charmeur:<br />
«La révolution n’a pas eu lieu pour<br />
détruire un Etat, mais pour détruire<br />
un régime. Nous sommes déterminés<br />
à protéger l’Etat tunisien.» Le chef<br />
d’Ennahda, trop marqué par les an-<br />
Siège du parti Ennahda à Tunis<br />
nées Ben Ali, a saisi au vol la violence<br />
à Sidi Bouzid pour pointer du doigt<br />
«la main du RCD dissous» dans les<br />
échauffourées qui ont éclaté jeudi.<br />
DES ASSURANCES <strong>À</strong><br />
CONSOMMATION EXTERNE<br />
Tout en lançant un appel au calme,<br />
Ghannouchi est convaincu que ces<br />
troubles signent le retour sur les lieux<br />
du crime – l’immolation du jeune Mohamed<br />
Bouazizi ayant déclenché la<br />
Révolution du jasmin – des serviteurs<br />
de Ben Ali qui voudraient (re)plonger<br />
cette ville dans le chaos. Le parti de<br />
Ghannouchi a été particulièrement<br />
ciblé puisque sa permanence et plu-<br />
sieurs bâtiments administratifs, dont<br />
la municipalité et le tribunal, ont été<br />
mis à sac et pillés après l’annonce des<br />
résultats de l’élection. Mais cet incident,<br />
qui a justifié le couvre-feu dans<br />
cette ville, est loin de troubler la fête<br />
de Ghannouchi et ses partisans mais<br />
surtout leur souci de se présenter dans<br />
un habit nouveau, au propre comme<br />
au figuré.<br />
Quoi qu’il en soit, au-delà de ce grand<br />
oral de Ghannouchi pour rassurer en<br />
Tunisie et ailleurs, son parti Ennahda<br />
n’a pas perdu de temps pour envahir<br />
le nouveau pouvoir en Tunisie. Il a<br />
déjà indiqué que son numéro deux,<br />
Hamadi Jebali, 62 ans, qui a passé<br />
16 années de sa vie en prison, dont<br />
10 à l’isolement, était candidat à la<br />
direction du gouvernement. Le parti<br />
islamiste devrait soutenir un président<br />
issu de l’un des partis de gauche qui<br />
pourrait être Ben Jaffar, Marzouki<br />
ou même Béji Caïd Essebsi. Un autre<br />
signe de la main tendue par le parti<br />
islamiste à ses concurrents, qui se veut<br />
un gage d’une cohabitation sereine<br />
pour une République qui, au moins, ne<br />
sera pas pire que celle de Ben Ali.<br />
Sinon, le volcan de Sidi Bouzid peut<br />
à tout moment entrer en éruption,<br />
comme avertissent certains journaux,<br />
encore groggy par le raz-de-marée<br />
d’Ennahda. Hassan Moali<br />
ENNAHDHA REMPORTE 90 SIÈGES, LE CPR 30 ET ETTAKATOL 21<br />
Le président de l’ISIE, Kamel Jendoubi, a annoncé, jeudi soir, que le mouvement ‘Ennahdha’ a remporté 90 sièges de l’Assemblée<br />
constituante, qui compte 217 sièges, soit 41,47%.<br />
LISTE DES VAINQUEURS DES ÉLECTIONS DE LA CONSTITUANTE<br />
◗ Ennahdha : 90 sièges (41,47%)<br />
◗ CPR : 30 sièges (13,82%)<br />
◗ Ettakatol : 21 sièges (9,68%)<br />
◗ Pétition populaire : 19 sièges (8,76%)<br />
◗ PDP : 17 sièges (7,83%)<br />
◗ PDM : 5 sièges (2,3%)<br />
◗ Parti El Moubadara (l’Initiative) : 5 sièges (2,3%)<br />
◗ Afek Tounes : 4 sièges (1,84%)<br />
◗ El Badeel Etthaouri : 3 sièges (1,32%)<br />
◗ MDS : 2 sièges<br />
◗ Mouvement des patriotes démocrates : 2 sièges<br />
LES LISTES QUI<br />
ONT OBTENU<br />
UN SEUL SIÈGE<br />
<strong>À</strong> LA<br />
CONSTITUANTE :<br />
◗ Parti culturel<br />
unioniste de la nation<br />
El Oumma<br />
◗ Mouvement du<br />
peuple<br />
◗ Parti libéral<br />
maghrébin<br />
◗ Liste l’indépendant<br />
◗ Liste la Voix de<br />
l’avenir<br />
◗ Union patriotique<br />
libre<br />
◗ Anidhal progressiste<br />
◗ Anidhal social<br />
◗ Parti justice et équité<br />
◗ Chams Al Aridha<br />
◗ Liste pour un Front<br />
patriotique tunisien<br />
◗ Mouvement du<br />
peuple unioniste<br />
◗ Liste la justice<br />
◗ Liste Fidélité aux<br />
martyrs<br />
ÉLECTIONS EN TUNISIE<br />
PHOTO : D. R.<br />
L’UE FÉLICITE<br />
LE PARTI ENNAHDA<br />
POUR SA VICTOIRE<br />
La chef de la diplomatie<br />
européenne, Catherine Ashton, et<br />
la Commission européenne ont<br />
félicité, hier, le parti Ennahda pour<br />
sa victoire lors des élections à<br />
l’Assemblée constituante en<br />
Tunisie, promettant l’aide de l’UE<br />
au processus démocratique lancé<br />
en Tunisie. «Nous saluons les<br />
candidats et les partis qui ont pris<br />
part à ce processus démocratique.<br />
Nous félicitons également le parti<br />
Ennahda, qui a recueilli le plus<br />
grand nombre de voix», déclarent<br />
M me Ashton et le commissaire en<br />
charge des relations avec les pays<br />
voisins de l’UE, Stefan Füle, dans<br />
un communiqué conjoint. «L’UE se<br />
réjouit à la perspective de<br />
collaborer étroitement avec la<br />
nouvelle Assemblée et les<br />
autorités et institutions<br />
tunisiennes pour répondre aux<br />
aspirations des Tunisiens à la<br />
démocratie, à la liberté, à la justice<br />
sociale et à la dignité», précisentils.<br />
L’Assemblée constituante<br />
«devra s’atteler à cette tâche<br />
fondamentale dans un esprit de<br />
consensus afin de construire un<br />
nouvel Etat démocratique»,<br />
soulignent M me Ashton et M. Füle.<br />
Tout en se réjouissant que «pour la<br />
première fois l’occasion de choisir<br />
librement et démocratiquement<br />
leurs représentants et de<br />
déterminer leur propre avenir», ils<br />
regrettent aussi «les affrontements<br />
survenus lors de l’annonce des<br />
résultats préliminaires et appellent<br />
au calme et à la retenue».<br />
LE COUVRE-FEU<br />
DÉCRÉTÉ<br />
<strong>À</strong> SIDI BOUZID<br />
Le ministère tunisien de l’Intérieur<br />
a annoncé, hier, la décision de<br />
décréter le couvre-feu dans le<br />
gouvernorat de Sidi Bouzid, de 19h<br />
à 5h, à l’exception des cas<br />
d’urgence et les travailleurs de nuit.<br />
Cette décision a été prise à la suite<br />
des troubles qui ont eu lieu jeudi<br />
soir à Sidi Bouzid et restera en<br />
vigueur jusqu’à nouvel ordre,<br />
précise un communiqué du<br />
ministère. Des violences ont éclaté<br />
dans la nuit de jeudi à vendredi à<br />
Sidi Bouzid pour protester contre<br />
l’invalidation de plusieurs listes de<br />
la «Pétition populaire» de Hechmi<br />
Hamdi et les déclarations du<br />
secrétaire général d’Ennahda<br />
rejetant une alliance avec ce parti<br />
dans la prochaine Assemblée<br />
constituante. Le secrétaire général<br />
du parti islamiste Ennahda, qui a<br />
remporté les élections du 23<br />
octobre en Tunisie avec 41,47% des<br />
suffrages, avait remis en cause<br />
l’obtention par le parti «Pétition<br />
populaire» d’un nombre important<br />
de voix, affirmant que son<br />
mouvement ne fera pas alliance<br />
avec lui dans la prochaine<br />
Constituante. La «Pétition<br />
populaire» a obtenu 19 sièges dans<br />
l’Assemblée constituante. Ses<br />
listes ont toutefois été invalidées<br />
dans plusieurs circonscriptions en<br />
raison de dépassements commis<br />
par cette formation politique lors du<br />
scrutin. Réagissant à ces critiques,<br />
Hechmi Hamdi, originaire de Sidi<br />
Bouzid et propriétaire d’une<br />
télévision satellitaire Al Mustakilla,<br />
a annoncé le retrait de l’ensemble<br />
des listes ayant remporté les<br />
élections du 23 octobre après<br />
l’invalidation partielle de ses listes<br />
par la commission électorale. (APS)
E nfin,<br />
El Watan - Samedi 29 octobre 2011 - 4<br />
INTERNATIONALE<br />
VICTIMES DE LA RÉPRESSION LORS DE LA RÉVOLUTION DE JANVIER<br />
Le gouvernement ordonne la prise<br />
le gouvernement de Béji<br />
Caïd Essebsi a décidé de pren-<br />
dre en charge les victimes de la<br />
répression lors de la révolution du 14<br />
janvier. La décision est tombée mardi,<br />
après une semaine de pression et de<br />
lobbying par des victimes qui ont choisi<br />
d’entamer une grève de la faim sur<br />
le lieu symbolique de La Casbah, siège<br />
du Premier ministère. La grève commencée<br />
le 19 octobre suivait de longs<br />
mois de lutte pour amener le gouvernement<br />
à reconnaître aux victimes le<br />
droit à la prise en charge et le statut<br />
de martyr de la révolution. C’est un<br />
collectif de blogueurs, Nawat (noyau),<br />
qui a soutenu toutes les démarches des<br />
victimes. «On a constaté une négligence<br />
flagrante donnant l’impression<br />
que l’Etat a laissé tomber ces gens»,<br />
raconte Ramzi Betayeb, membre de<br />
Nawat. Ce groupe de militants volontaires<br />
s’est penché, dès l’éclatement de<br />
la révolution, en décembre dernier, sur<br />
les cas des victimes de la répression en<br />
menant des enquêtes et en établissant<br />
un fichier des victimes. Les événements,<br />
qui ont débuté le 25 décembre<br />
et jusqu’après la fuite de Ben Ali, ont<br />
fait quelque 1500 victimes dont 344<br />
morts. Le dossier de ces victimes a ensuite<br />
été soulevé à chaque fois par les<br />
révolutionnaires mais sans en constituer<br />
une priorité.<br />
Mais le 21 septembre dernier, le<br />
Conseil des ministres a évoqué la<br />
possibilité de rédaction d’un décret<br />
qui offrirait la prise en charge aux<br />
victimes et la reconnaissance de l’Etat<br />
du statut de martyr de la révolution.<br />
L’évolution de la position du gouvernement<br />
on la doit pour beaucoup aux<br />
a percée de Hechmi Hamdi, patron de la<br />
L chaîne satellitaire Al Mustakilla émettant à<br />
partir de Londres, intrigue les Tunisiens. Ancien<br />
militant d’Ennahda avant de soutenir ouvertement<br />
le président Ben Ali, ce natif de Sidi Bouzid<br />
apparaît comme le trublion des premières élections<br />
libres tunisiennes. Les heurts enregistrés<br />
ces deux derniers jours dans sa localité sont<br />
notamment liés à l’invalidation des six listes de<br />
son parti, El Aridha (Pétition populaire pour la<br />
liberté et la justice). Le parcours de cet homme<br />
d’affaires, parlant de lui à la troisième personne,<br />
est atypique, passant de Tunis à Alger et de Khartoum<br />
à Londres. Dans les journaux tunisiens, il<br />
est qualifié de «mystérieux aventurier politique»,<br />
sinon de «clown politique».<br />
Les monologues diffusés par sa chaîne donnent<br />
de lui l’image d’un homme narcissique, se rêvant<br />
président de la Tunisie. Hechmi Hamdi est surtout<br />
spécialiste en retournement de veste. Etudiant, il<br />
a fait partie du mouvement Ennahda tout en<br />
continuant à écrire dans le journal Essabah, ex-<br />
en charge des blessés<br />
L’armée tunisienne empêchant les acteurs de la Révolution du jasmin à manifester dans les rues de Tunis en janvier dernier<br />
efforts de Nawat et à la persévérance<br />
d’un groupe composé de sept victimes.<br />
Mais les intentions du gouvernement<br />
primant sa loyauté sans faille<br />
au système. Lors de la chasse<br />
à l’islamiste lancée par le<br />
régime tunisien, il a fui vers<br />
l’Algérie avant de gagner<br />
Londres. Là-bas, il aurait<br />
connu une Algérienne, issue<br />
d’une famille aisée vivant<br />
à Londres et portant le nom<br />
de Yousfi, qui l’aurait aidé à<br />
créer la revue Al Moustakilla.<br />
Dans son exil londonien, il<br />
établira un réseau en toile<br />
d’araignée, n’hésitant pas à<br />
prendre l’argent de Hassan El Tourabi au Soudan<br />
pour faire la propagande de Omar El Béchir. Le<br />
divorce d’avec le parti Ennahda a été officiellement<br />
proclamé lorsque, dans un débat d’Al Jazeera<br />
qui le confrontait à Rached Ghannouchi, il<br />
a brandi un exemplaire du Coran «offert par Ben<br />
Ali», affirmant avoir vu de ses propres yeux Leïla<br />
Trabelsi faisant la prière et incitant ses enfants<br />
n’ont pas été suivies d’actes. «Nous<br />
avons compris quelque temps après<br />
que ces déclarations n’étaient qu’un<br />
PHOTO :D. R.<br />
calmant préélectoral», explique encore<br />
Ramzi Betayeb. Nawat a remis la<br />
pression via les médias et le 3 octobre,<br />
à suivre les préceptes de l’Islam.<br />
Peu après, Hamdi changea son fusil<br />
d’épaule en faisant défiler sur le<br />
plateau d’Al Moustakilla tous les<br />
ténors de l’opposition tunisienne,<br />
dont la journaliste et militante<br />
Sihem Ben Sedrine, qui écopa de<br />
quelques jours de prison à la suite<br />
d’un coup d’éclat sur cette chaîne.<br />
LES «PETITS BARONS» DU RCD<br />
Aujourd’hui, Khelil Ezzaouia d’Ettakatol<br />
et la même Sihem Ben<br />
Hechmi Hamdi<br />
Sedrine l’accusent d’avoir utilisé<br />
les réseaux dormants du parti de Ben Ali, le RCD,<br />
pour se frayer une place dans la Constituante.<br />
Et les commentateurs tunisiens de s’indigner :<br />
«Si les communications entre l’Arabie Saoudite<br />
et la Tunisie sont très surveillées, il n’en est pas<br />
de même pour les communications entre Abha<br />
(lieu de résidence de Ben Ali) et Londres et entre<br />
Londres et Tunis. Il suffit de contacter, via Al<br />
PHOTO :D. R.<br />
trois victimes, une femme atteinte de<br />
quatre balles et deux hommes originaires<br />
de Gasrine, amputés de la jambe,<br />
sont admis à l’hôpital militaire. Mais<br />
là aussi, en l’absence d’un engagement<br />
clair du gouvernement, très peu a été<br />
fait. Victimes et militants engageront<br />
alors un sit-in devant l’hôpital militaire<br />
et une attaque dans la presse avant que<br />
la grève de la faim ne soit entamée.<br />
Mardi, le président Foued Lembazaâ<br />
a donné instruction au ministère de la<br />
Défense de prendre en charge sur-lechamp<br />
les sept victimes, auxquelles<br />
sera ajoutée une fille souffrant de<br />
graves problèmes de respiration dus<br />
aux gaz lacrymogènes. Six ambulances<br />
ont été dépêchées et ont conduit<br />
les concernés à l’hôpital militaire. Ces<br />
derniers ont mis fin à leur grève de la<br />
faim, en signe de satisfaction. Au sein<br />
de Nawat, on salue aussi la décision du<br />
gouvernement tout en soutenant l’exigence<br />
de modifier légèrement le décret<br />
et introduire la possibilité de transfert<br />
à l’étranger pour des soins.<br />
Nouri Nesrouche<br />
LA FIDH APPELLE LES ÉLUS <strong>À</strong> S’ENGAGER FERMEMENT<br />
EN FAVEUR DES LIBERTÉS ET DES DROITS FONDAMENTAUX<br />
Après que le parti de Ghannouchi (Ennahda) ait remporté 41,70% des voix et<br />
devienne la première force politique en Tunisie, la Fédération internationale des<br />
droits de l’homme (FIDH) a réitéré, hier, son appel aux membres de l’Assemblée<br />
constituante ainsi qu’aux futures autorités tunisiennes compétentes à «s’engager<br />
fermement dans la construction d’une Tunisie démocratique, respectueuse des<br />
libertés et des droits fondamentaux et à ne pas déroger à ces principes et valeurs<br />
universels qui ont été à la base de la révolution». En dépit de quelques dépassements,<br />
les observateurs tunisiens et internationaux ont unanimement attesté de la<br />
tenue d’un scrutin libre et transparent, estime cette ONG dans un communiqué<br />
rendu public, hier, sur son site électronique. «Les 217 membres de l’Assemblée<br />
constituante aujourd’hui élus bénéficient ainsi d’une forte légitimité. Leur responsabilité,<br />
ainsi que celle du futur gouvernement qui sera mis en place dans<br />
les prochains jours, n’en sera que plus grande en tant que promoteurs des revendications<br />
de la société tunisienne qui s’est soulevée contre la dictature il y a<br />
à peine 9 mois», espère-t-elle, sans nommer la couleur politique des vainqueurs<br />
(Ennahda, ndlr). «Cette élection des membres de l’Assemblée constituante<br />
constitue une étape essentielle dans ce processus de démocratisation», conclut le<br />
document de la FIDH. M.-F. G.<br />
LES TUNISIENS VOIENT EN SA VICTOIRE «LA MAIN DE BEN ALI»<br />
Hechmi Hamdi, le trublion qui rêve d’un destin présidentiel<br />
Aridha, les ‘petits barons’ du RCD, au chômage<br />
forcé, pour qu’ils s’exécutent en coulisses en<br />
donnant les consignes de vote en catimini». Sihem<br />
Ben Sedrine dit, à son propos, qu’il était prêt<br />
à pactiser avec le diable pour se faire une place<br />
en Tunisie. «Pendant que nous focalisions notre<br />
attention sur les 40 partis créés par des personnes<br />
tournant autour de Ben Ali, la consigne a été<br />
donnée aux anciens du RCD pour voter pour le<br />
parti de Hechmi Hamdi», a-t-elle observé.<br />
Mais c’est aussi grâce aux promesses électorales,<br />
souvent irréalisables, que cet ovni de la politique<br />
a pu glaner des voix. «Il a fait rêver les gens en<br />
abusant de leur pauvreté et de leur ignorance»,<br />
a analysé Saif Nsiri, 34 ans, membre du Parti du<br />
travail tunisien (PTT). Celui qui se prend pour<br />
un prophète dans son pays ne rentrera pas en Tunisie.<br />
S’il affirme que cette décision est motivée<br />
par le fait que Hammadi Djebali (Ennahda) soit<br />
pressenti pour prendre les rênes du gouvernement<br />
tunisien, il se murmure, à Tunis, qu’il craint des<br />
poursuites judiciaires. Amel Blidi
L ’OTAN<br />
a décidé, hier, de mettre fin à compter<br />
du 31 octobre à son opération de sept<br />
mois en Libye, une semaine après la mort<br />
de Mouammar El Gueddafi et en dépit des appels<br />
du nouveau régime pour qu’elle poursuive<br />
ses patrouilles aériennes jusqu’à la fin de l’année.<br />
«Le conseil de l’Atlantique Nord (l’instance dirigeante<br />
de l’alliance, élargie aux représentants des<br />
cinq pays non membres – Qatar, Emirats arabes<br />
unis, Maroc, Jordanie et Suède – partenaires de<br />
l’opération, ndlr) a confirmé la décision prise il y<br />
a une semaine. L’opération en Libye prendra fin le<br />
31 octobre. Notre mission militaire est désormais<br />
terminée», a dit le secrétaire général de l’OTAN,<br />
Anders Fogh Rasmussen, sur son compte twitter,<br />
qui a prévu de faire une annonce officielle plus<br />
tard dans la journée.<br />
L’OTAN avait pris vendredi dernier, au lendemain<br />
de la mort de l’ex-dirigeant libyen Mouammar El<br />
Gueddafi, la décision, à titre provisoire, de la fin,<br />
au 31 octobre, de son opération, sept mois après<br />
les premiers bombardements des avions de l’Alliance.<br />
«Il y a une semaine, nous avons pris la décision<br />
préliminaire de mettre fin à notre opération<br />
militaire en Libye. Demain, nous allons confirmer<br />
cette décision», avait indiqué, jeudi soir, à Berlin,<br />
M. Rasmussen. «Nous avons totalement accompli<br />
notre mission», avait-il estimé, ajoutant qu’il ne<br />
voyait pas son organisation jouer de rôle majeur<br />
en Libye, mais que si le nouveau gouvernement<br />
El Watan - Samedi 29 octobre 2011 - 5<br />
INTERNATIONALE<br />
ALORS QUE LE CNT SOUHAITE LE GARDER JUSQU’<strong>À</strong> LA FIN DE L’ANNÉE<br />
L’OTAN refuse d’allonger l’opération<br />
«Protecteur unifi é»<br />
● Pourtant non membres de l’OTAN, le Qatar, les Emirats arabes unis, le Maroc<br />
et la Jordanie ont participé activement à l’expédition atlantiste.<br />
ne dizaine de compagnies pétrolières et<br />
U gazières britanniques, australiennes et sudafricaines<br />
ont apporté leur soutien à la RASD<br />
dans sa lutte pour l’indépendance, lors de la<br />
6e rencontre annuelle entre la République sahraouie<br />
et les compagnies de pétrole et de gaz,<br />
qui a eu lieu dans la soirée de jeudi à Londres.<br />
L’engagement des milieux pétroliers en faveur<br />
de la cause sahraouie a été réitéré lors de cette<br />
rencontre qui a regroupé des compagnies, à<br />
l’instar de «Premier Oil», «Encore», «Orphil»<br />
Bombardements de l’OTAN en libye<br />
libyen le lui demandait, elle pouvait l’aider dans sa<br />
transition démocratique. La décision de l’OTAN<br />
était attendue, le Conseil de sécurité de l’ONU<br />
ayant mis fin jeudi au mandat autorisant le recours<br />
à la force en Libye.<br />
C’est sur la base des résolutions 1970 et 1973 du<br />
18 PAYS, 26 000 SORTIES AÉRIENNES<br />
ET 6000 CIBLES<br />
L’opération «Protecteur unifié» menée par l’OTAN en Libye, qui s’achèvera lundi 31 octobre, a mobilisé<br />
pendant sept mois jusqu’à 18 pays et les appareils de l’Alliance ont mené plus de 26 000 sorties, dont<br />
plus d’un tiers dans un but «offensif». L’OTAN n’a pas déployé de troupes terrestres depuis le début de<br />
cette opération, lancée le 31 mars en application d’une décision du Conseil de sécurité de l’ONU. Certains<br />
pays ont toutefois envoyé, hors mission, des soldats, comme le Qatar, qui en a mobilisé plusieurs<br />
centaines, selon le chef d’état-major de son armée. Des journalistes et des experts ont également fait<br />
état de la présence de forces spéciales occidentales. En sept mois, les appareils – avions et hélicoptères<br />
– de l’OTAN ont mené plus de 26 000 sorties aériennes, dont plus de 9650 dans un but «offensif», selon<br />
un bilan établi cette semaine par l’Alliance militaire occidentale. Le nombre de bombardements avait<br />
fortement baissé ces deux derniers mois, après la chute de Tripoli. Sur mer, plusieurs dizaines de navires<br />
de l’OTAN ont patrouillé la Méditerranée orientale pour faire respecter l’embargo sur les armes,<br />
contrôlant plus de 3100 bateaux, et participer aux missions humanitaires.<br />
UN PAYS DÉTRUIT<br />
Quelque 6000 cibles ont été détruites ou fortement endommagées, dont 1600 bases militaires, 1300<br />
dépôts de munitions et des centaines de véhicules, de radars ou de lance-roquettes, selon l’OTAN. A ce<br />
chiffre s’ajoutent les nombreuses infrastructures de la défense libyenne détruites entre le 19 et le 31<br />
mars, au début de l’intervention internationale avant son passage sous le contrôle de l’OTAN. L’Alliance,<br />
qui n’a subi aucune perte humaine, ne communique pas sur le nombre de morts provoquées par ces<br />
frappes mais estime avoir réussi à limiter au maximum les dégâts collatéraux, grâce à des règles<br />
d’engagement très strictes. Huit pays de l’OTAN (dont la Belgique, le Canada et l’Italie) et deux pays<br />
arabes (Emirats et Qatar) ont participé aux opérations aériennes offensives. Les plus engagés ont été la<br />
France et le Royaume-Uni, tandis que les Etats-Unis ont pris une position de soutien actif à partir d’avril.<br />
Le Royaume-Uni a mobilisé 1200 soldats et ses jets ont effectué plus de 3000 missions, représentant<br />
1/5e des opérations. La mission lui a coûté 300 millions de livres (344 millions d’euros), dont 140 millions<br />
de livres de munitions, selon un porte-parole militaire.<br />
Pour la France, qui a notamment mobilisé des avions Rafale, des hélicoptères Puma et Gazelle, ainsi<br />
que son porte-avions Charles-de-Gaulle, le coût direct a été évalué à environ 300 millions d’euros par<br />
le ministre de la Défense, Gérard Longuet. Les dépenses des Etats-Unis se sont élevées à 1,1 milliard<br />
de dollars, essentiellement d’équipements (drones, munitions de précision...). R. I.<br />
ou «Europa», qui ont exprimé leur «appui<br />
total» à l’avènement de l’indépendance de la<br />
RASD. La réunion a été l’occasion d’examiner<br />
la relation entre la République sahraouie et les<br />
entreprises de l’énergie et d’évaluer les derniers<br />
développements de la question du Sahara occidental.<br />
Les compagnies ont réaffirmé leur engagement<br />
à continuer à travailler avec la République<br />
sahraouie pour l’exploration des ressources<br />
naturelles au Sahara occidental. «L’implication<br />
des compagnies pétrolières dans la lutte du<br />
Conseil de sécurité, qui avaient imposé des sanctions<br />
contre le régime du colonel Mouammar El<br />
Gueddafi et autorisé des mesures pour protéger<br />
les civils, que l’OTAN avait lancé son opération<br />
«Protecteur unifié».<br />
UNE PROTECTION TRÈS… OFFENSIVE<br />
Dans les faits, l’embargo sur les armes a largement<br />
contribué au changement de régime en Libye<br />
après plus de quarante ans de dictature, même si<br />
l’Alliance n’en avait pas officiellement fait un<br />
objectif. Le Conseil national de transition (CNT)<br />
a demandé, mercredi, le maintien de l’OTAN en<br />
Libye au moins «jusqu’à la fin de l’année», assurant<br />
que même après la mort de Mouammar El<br />
Gueddafi, ses derniers fidèles représentaient une<br />
menace pour le pays.<br />
Des craintes renforcées par des informations du<br />
quotidien sud-africain Beeld selon lesquelles un<br />
groupe de mercenaires sud-africains se trouvait<br />
toujours en Libye et tentait d’exfiltrer Seïf El<br />
Islam, le fils de Mouammar El Gueddafi. Selon<br />
un responsable touareg, Seïf El Islam se serait<br />
dirigé, mardi, à la frontière du Niger pour y chercher<br />
refuge. Le ministre britannique des Affaires<br />
étrangères, William Hague, dont le pays a joué un<br />
rôle majeur au sein de « Protecteur unifié » aux<br />
côtés de la France et des Etats-Unis, a estimé jeudi<br />
que la résolution de l’ONU montrait que ce pays<br />
était «entré dans une nouvelle ère». «La résolution<br />
répète que les autorités libyennes ont le devoir<br />
de protéger les droits de l’homme et d’empêcher<br />
les représailles et la vengeance», a-t-il expliqué,<br />
précisant avoir abordé ce sujet avec les dirigeants<br />
du CNT lors d’une visite à Tripoli la semaine dernière.<br />
Un responsable de l’OTAN avait toutefois<br />
indiqué, jeudi, que certains pays de l’Alliance<br />
pourraient aider les nouvelles autorités libyennes à<br />
«gérer leur espace aérien» et à contrôler les frontières,<br />
mais en dehors du cadre de l’OTAN. R. I.<br />
SAHARA OCCIDENTAL<br />
Une dizaine de compagnies pétrolières soutiennent la RASD<br />
peuple sahraoui découle de notre conviction<br />
de la justesse de sa cause et la conviction que<br />
la République sahraouie va retrouver sa pleine<br />
souveraineté sur son territoire national», ont<br />
affirmé les représentants de ces compagnies lors<br />
de la rencontre. Les compagnies pétrolières sont<br />
également encouragées par le potentiel énergétique<br />
du territoire sahraoui, souligne-t-on.<br />
«La République sahraouie a entrepris, en 2005,<br />
une stratégie pour préparer l’avenir afin de<br />
construire une prospérité stable pour que le peu-<br />
PHOTO : D. R.<br />
◗ Seïf El Islam en contacts<br />
«informels» avec la CPI<br />
Le fils de l’ex-guide libyen Mouammar El<br />
Gueddafi, Seïf Al Islam, annoncé du côté du<br />
Niger serait en contact avec la Cour pénale<br />
interantionale (CPI), a confirmé hier le juge<br />
de cette institution. Le procureur de la CPI,<br />
Luis Moreno-Ocampo, a en effet affirmé,<br />
hier, avoir des «contacts informels» avec<br />
lui, «via des intermédiaires», au sujet de<br />
son éventuelle reddition à la Cour, qui le<br />
recherche pour crimes contre l’humanité.<br />
«Le bureau du procureur lui a signifié très<br />
clairement que s’il se rendait à la CPI,<br />
il aurait le droit d’être entendu devant la<br />
cour, il sera innocent jusqu’à preuve du<br />
contraire», a indiqué la Cour de La Haye<br />
dans un communiqué. Longtemps considéré<br />
comme le successeur officieux de son père,<br />
Seïf El Islam reste toujours introuvable<br />
alors que son père et ses frères ont été tués.<br />
Un responsable touareg a assuré que le plus<br />
en vue des fils de l’ancien «guide», âgé de<br />
39 ans, s’était rendu mardi à la frontière du<br />
Niger pour y chercher refuge.<br />
◗L’ex-Premier ministre<br />
d’El Gueddafi toujours<br />
en prison à Tunis<br />
L’ancien Premier ministre libyen, Al Baghdadi<br />
Al Mahmoudi, emprisonné depuis<br />
un mois en Tunisie et qui devait être remis<br />
en liberté provisoire jeudi, était toujours en<br />
prison hier, a indiqué son avocat à l’AFP.<br />
«Malgré une décision de justice de libérer<br />
mon client et malgré l’affirmation du ministère<br />
de la Justice qu’il était libre,<br />
M. Mahmoudi n’a pas été relâché et a<br />
passé la nuit en prison», a dénoncé maître<br />
Mabrouk Kourchid. Contacté jeudi soir<br />
par la famille de l’ancien dirigeant libyen,<br />
qui s’étonnait de son maintien en détention,<br />
l’avocat a précisé qu’il s’était déplacé<br />
jusqu’à la prison de la Mornaguia, près de<br />
Tunis, où il avait pu rencontrer son directeur<br />
mais que ce dernier «n’avait pas été en mesure<br />
de lui donner la moindre explication».<br />
«C’est, a dit M. Mabrouk, une violation<br />
grave de la loi.» Premier ministre jusqu’aux<br />
derniers jours du régime du colonel Mouammar<br />
El Gueddafi, l’ancien dirigeant libyen,<br />
âgé de 70 ans, est sous le coup d’un mandat<br />
d’amener des autorités de Tripoli.<br />
Il avait été arrêté en Tunisie le 21 septembre<br />
près de la frontière algérienne et condamné<br />
en comparution immédiate à six mois de<br />
prison pour «entrée illégale» sur le territoire.<br />
Acquitté en appel une semaine plus tard, il<br />
avait cependant été maintenu en détention,<br />
la Libye réclamant son extradition. Cette<br />
demande devrait être examinée par la justice<br />
tunisienne le 22 novembre. Limitrophe de<br />
la Libye, la Tunisie a constitué un lieu de<br />
passage ou de séjour pour les Libyens depuis<br />
le début du conflit mi-février. R. I.<br />
ple sahraoui puisse bénéficier de ses ressources<br />
naturelles dans un Etat libre et indépendant»,<br />
a déclaré à l’APS Emhamed Khadad, membre<br />
de la délégation sahraouie. De sont côté, Kamal<br />
Fadel, représentant du Front Polisario en Australie,<br />
a mis en exergue le soutien «croissant»<br />
des compagnies internationales de l’énergie à la<br />
cause sahraouie exprimée à travers le monde. La<br />
dernière réunion annuelle entre la RASD et les<br />
compagnies pétrolière s’est déroulée à Paris en<br />
novembre 2010. (APS)
Par Yassin Temlali<br />
Le vent de révolte<br />
sociale et<br />
démocratique<br />
qui souffle sur<br />
le Monde arabe<br />
n’a épargné ni<br />
les pays pauvres en ressources,<br />
comme la Tunisie et la Jordanie, ni ceux riches<br />
et pétroliers, comme Bahreïn et l’Algérie (1) . Il a<br />
secoué des régimes dissimulant leur autoritarisme<br />
sous une démocratie de façade, comme l’Egypte<br />
et le Yémen, aussi bien que d’autres ouvertement<br />
dictatoriaux, comme le régime libyen. L’unité<br />
géopolitique de la région s’étendant «du Golfe<br />
à l’océan», pour employer une formule arabiste<br />
rituelle, s’est manifestée sous la forme inattendue<br />
de luttes synchronisées pour la justice et la liberté.<br />
Ces luttes ont pris pour cible des pouvoirs autocratiques,<br />
pour certains installés depuis des dizaines<br />
d’années, et qui n’entendaient se régénérer que<br />
dans le cadre rassurant des successions familiales,<br />
les despotes vieillissants cédant leur trône à leur<br />
postérité. Il n’est pas étonnant que leur simultanéité<br />
revigore les thèses panarabistes. Plusieurs<br />
sections nationales du parti Baath ont salué une<br />
formidable «révolution arabe» en marche (2). Beaucoup<br />
d’intellectuels arabistes, bien plus influents<br />
que cette organisation panarabe affaiblie par la<br />
chute du régime de Saddam Hussein et le discrédit<br />
de son frère ennemi syrien, se sont fait l’écho de<br />
ces proclamations enthousiastes. Pour l’Egyptien<br />
Yahia Al Qazzaz, par exemple, «ce à quoi nous<br />
assistons comme expansion révolutionnaire ne<br />
peut être décrit comme une suite de révolutions<br />
nationales. Il s’agit bien d’une révolution sans<br />
précédent de la nation arabe, dont l’étincelle s’est<br />
allumée en Tunisie et la base s’est établie en Egypte,<br />
au regard de sa position de plus grand Etat<br />
arabe (3) ». Ce réveil arabe (4) est présenté comme<br />
un probable prélude à un mouvement d’unification<br />
transnational : «La question demeure posée<br />
de savoir s’[il] peut fournir le fondement d’un<br />
régime de gouvernement à caractère unioniste, fédéral<br />
ou confédéral […]. C’est ce que je souhaite,<br />
c’est notre vieux rêve à tous !»<br />
D’autres intellectuels partagent les affirmations<br />
arabistes de Yahia Al Qazzaz bien qu’ils ne<br />
s’interrogent pas, comme lui, sur l’éventuel prolongement<br />
«unioniste» des intifadhas arabes. Le<br />
El Watan - Samedi 29 octobre 2011 - 6<br />
Jordanien Abdallah al Naqrash écrit : «Le fait est<br />
que, sous une forme ou une autre […], il y a des<br />
révolutions arabes en Tunisie, en Egypte, au Yémen,<br />
en Libye (5) ». Le Soudanais Taha Al Noâmane<br />
n’hésite pas, lui non plus, à regrouper ces soulèvements<br />
sous le vocable de «deuxième révolte<br />
arabe (6) », la première étant celle qui, en 1916, a<br />
vu la péninsule arabique et une partie du Levant<br />
déclarer la guerre aux Ottomans, avec le soutien<br />
actif des Britanniques : «En dépit des différences<br />
apparentes entre leurs directions et certains points<br />
de leurs agendas, il y a entre ces deux révoltes des<br />
éléments communs essentiels, au cœur desquels<br />
se trouve la libération de la volonté de la nation<br />
(arabe ; ndlr).»<br />
Plus nuancé, un autre écrivain soudanais, Ayman<br />
Souleymane, juge que «la véritable grande révolte<br />
arabe œuvrant à la réalisation de l’indépendance<br />
et de l’unité véritables», est celle qui a commencé<br />
en Tunisie à la fin de l’année 2010 et non «la ré-<br />
CONTRIBUTION<br />
Le Printemps arabe : l’arabisme<br />
en question(1re partie)<br />
Notes<br />
(1) Cet article a été publié initialement en traduction anglaise dans Perspectives<br />
Middle East, numéro spécial : «The Arab world in revolt», avril 2011. Il paraît<br />
ici avec l’accord de la revue Afkar-Idées qui en a publié la version française originelle<br />
dans son n°30 (juin 2011). La note n°15 a été ajoutée pour cette version<br />
publiée par El Watan.<br />
(2) Dans une déclaration de l’instance exécutive du Baath en Tunisie, datée<br />
du 11 février 2011 (la page facebook de cette organisation), nous lisons : «La<br />
révolution de la fière Egypte, prolongement de la révolution arabe tunisienne, est<br />
un lumineux repère sur la voie de la révolution arabe globale afin d’abattre les<br />
régimes corrompus et despotiques qui ont consacré le morcellement (de la nation<br />
La rue tunisienne manifeste son détachement du régime Ben Ali<br />
volte anglaise du Chérif de La Mecque (7) ».<br />
LES RÉGIMES ARABISTES AUSSI CONTESTÉS<br />
A bien les examiner, de tels discours ressemblent à<br />
des extrapolations qui ne se fondent sur rien, sinon<br />
l’unité spatiotemporelle de ces intifadhas, que la<br />
presse mondiale, par commodité, rassemble sous<br />
le nom générique de «Printemps arabe». Il est<br />
relativement facile de leur opposer des faits qui<br />
établissent le caractère primordialement national<br />
de chacune d’elles. Les pouvoirs à prétention<br />
nationaliste-arabe, comme celui de Mouâmmar<br />
El Gueddafi – et, dans une moindre mesure, celui<br />
de Bachar Al Assad (8) – n’échappent pas à la colère<br />
populaire. Des minorités linguistiques, dont<br />
la conscience anti-arabiste s’est aiguisée ces vingt<br />
dernières années, ont pris part aux protestations :<br />
en Algérie et en Libye, les groupes berbérophones<br />
y ont activement participé ; au Maroc, la reconnaissance<br />
du berbère en tant que langue officielle<br />
arabe, ndlr).» Nous lisons, dans une déclaration datée du 1 er février 2011 du<br />
Parti de l’avant-garde arabe et socialiste du Liban, une organisation également<br />
baathiste (la page facebook «Al ourouba al jadida») : «Si les révolutions des<br />
peuples tunisien et égyptien se sont manifestées sous un aspect de classe, celui des<br />
revendications de pain et de travail, elles, ont un autre visage, national-arabe.»<br />
(3) Cet article a été publié le 22 février 2011 sur beaucoup de sites nationalistes<br />
arabes comme «Al ba’s al arabi» (la force arabe) et «Zaman al arab» (le temps<br />
des Arabes).<br />
(4) L’auteur donne pour preuve de la réalité de ce réveil arabe une déclaration<br />
de l’ancien chef d’état-major de l’armée israélienne, Gabi Ashkenazi, qui,<br />
commentant le soulèvement du 25 janvier 2011 en Egypte, a préconisé «plus<br />
de modestie dans nos jugements sur le Monde arabe». Cette déclaration a été<br />
a été une des revendications des manifestations<br />
du 20 février 2011, au même titre que l’adoption<br />
d’une Constitution démocratique. La solidarité<br />
interarabe s’est exprimée, quant à elle, de façon<br />
moins massive qu’en d’autres occasions. Des<br />
marches ont bien eu lieu en Egypte en soutien aux<br />
Tunisiens et aux Libyens et en Tunisie en soutien<br />
aux Egyptiens. Toutefois, elles n’ont pas mobilisé<br />
ces dizaines de millions qui, en 1990-1991, des<br />
jours durant, avaient condamné l’intervention<br />
militaire alliée en Irak. Si des slogans dénonçant<br />
l’Etat hébreu ont pu être scandés au Caire et à<br />
Tunis et qu’on a pu voir sur les murs de Benghazi<br />
des graffitis qualifiant Mouâmmar El Gueddafi<br />
d’«agent d’Israël et de l’Amérique», il est difficile<br />
d’affirmer que la cause palestinienne a conservé,<br />
dans ces contestations, sa position de «cause centrale<br />
des Arabes» pour utiliser un lieu commun de<br />
la rhétorique arabiste. Y. T.<br />
(A suivre)<br />
rapportée le 15 février 2011 par le journal égyptien Al Badil (www. http://<br />
elbadil.net).<br />
(5) Article intitulé «Enseignements de l’actuelle révolution arabe», paru le<br />
2 mars 2011 sur le site internet de l’agence de presse jordanienne AmmonNews<br />
(http://ammonnews.ne).<br />
(6) Article intitulé «La deuxième grande révolte arabe», paru le 1 er mars 2011<br />
dans le journal soudanais Akher Lahza (http://www.akhirlahza.sd).<br />
(7) Article intitulé «La vraie et la fausse grande révolte arabe», paru le 23<br />
février 2011 dans le journal électronique soudanais Sudanile (http://www.<br />
sudanile.com).<br />
(8) Cet article a été rédigé au tout début de la révolte syrienne, avant son<br />
extension et sa radicalisation (ndlr).<br />
PHOTO : AFP
El Watan - Samedi 29 octobre 2011 - 7<br />
L’ACTUALITÉ<br />
LE PRÉSIDENT DE LA LADDH <strong>À</strong> PROPOS DES PROJETS DE LOI<br />
DE «LA RÉFORME POLITIQUE»<br />
«Le régime veut consacrer<br />
le statu quo»<br />
L<br />
Suite de la page 1<br />
e président de la Laddh,<br />
Mostefa Bouchachi, en est<br />
même convaincu : «Il n’y<br />
a pas de volonté de changement<br />
chez le régime algérien»,<br />
déclare-t-il.<br />
M e Bouchachi affi rme qu’il n’y<br />
a aucune illusion à se faire. «Les<br />
nouveaux projets de loi présentés<br />
comme étant des textes de<br />
réformes politiques consacrent,<br />
en réalité, un recul dangereux<br />
par rapport aux acquis des Algériens»,<br />
tranche-t-il.<br />
En se référant aux analyses faites<br />
par les conférenciers Amar Belhimeur<br />
(journaliste et enseignant<br />
à l’université d’Alger), Mohamed<br />
Iouanoughen (rédacteur en chef<br />
du quotidien Wakt El Djazaïr) et<br />
Ali Brahimi (député) sur les différents<br />
projets actuellement en<br />
débat à l’APN, le président de la<br />
Laddh se dit «affl igé» : «Le nouveau<br />
projet de loi sur l’information<br />
ne présente aucune avancée.<br />
L<br />
M<br />
Même chose pour les projets de<br />
loi sur les associations et celui<br />
sur les partis politiques. Pour la<br />
création d’un journal, d’une association<br />
ou d’un parti politique,<br />
le dernier mot revient toujours<br />
à l’administration. Ce sont des<br />
textes qui ne répondent à aucune<br />
des attentes de la société algérienne.<br />
Même les propositions du<br />
e Mostefa Bouchachi<br />
CNES sur le mouvement associatif<br />
n’ont pas été prises en compte,<br />
alors que cet organisme est proche<br />
du pouvoir.» Et d’interroger<br />
: «Pourquoi les tenants du pouvoir<br />
s’entêtent-ils à maintenir le<br />
statu quo, même s’ils savent que<br />
leur entêtement mettra en danger<br />
l’Algérie ?»<br />
«LA LUTTE PACIFIQUE DOIT<br />
SE POURSUIVRE»<br />
Ce constat renforce la conviction<br />
du président de la Laddh quant à<br />
la nécessité de la mobilisation et<br />
de la poursuite de la lutte pacifi -<br />
que pour la réalisation du changement.<br />
«Pourquoi le régime totalitaire<br />
algérien accepte-t-il, de<br />
son propre gré, de nous donner<br />
la démocratie ? Il ne le fera pas<br />
sans une mobilisation permanente<br />
de la société civile. La dictature<br />
est comme un cancer, si on ne<br />
le traite pas, il prolifère», lancet-il.<br />
L’examen des projets de loi<br />
qui sont actuellement sur le bureau<br />
de l’APN renforce le constat<br />
«LA PEINE DE MORT EST UTILISÉE<br />
POUR TERRORISER L’OPPOSITION»<br />
e président de Ligue algérienne pour la défense<br />
des droits de l’homme (Laddh), Mostefa<br />
Bouchachi réitère l’appel de son organisation à<br />
l’abolition de la peine de mort en Algérie.<br />
S’exprimant lors d’une conférence-débat sur les<br />
projets de loi de «réformes politiques», animée hier<br />
à Alger, il affi rme que malgré la suspension de l’application<br />
de cette peine depuis le début des années<br />
1990, les juges continuent de la prononcer. «Des<br />
centaines de condamnations à mort sont pronon-<br />
PHOTO : M. SALIM<br />
cées annuellement. C’est une torture quotidienne<br />
pour les condamnés», déclare-t-il, précisant que<br />
plus de 100 pays au monde ont abrogé cette peine.<br />
Analysant les textes législatifs, M e Bouchachi relève<br />
que «pas de moins de 15 articles évoquent la peine<br />
de mort».<br />
«95% de ces articles condamnent des faits à caractère<br />
politique. La peine de mort est donc utilisée<br />
pour terroriser l’opposition en Algérie»,<br />
dénonce-t-il. M. M.<br />
fait par M e Bouchachi. Les projets<br />
de textes sur les associations<br />
et sur les partis politiques consacrent,<br />
selon les conférenciers,<br />
les pouvoirs de l’administration.<br />
Ayant déjà réalisé une étude sur<br />
le mouvement associatif en Algérie,<br />
Amar Belhimeur soutient<br />
que le nouveau projet de loi sur<br />
les associations ne répond pas<br />
aux attentes de la société civile :<br />
«Lors des assises de la société<br />
civile organisées par le CNES,<br />
cinq aspirations ont été notées.<br />
Parmi elles, il y avait l’élimination<br />
de l’agrément et le retour au<br />
régime déclaratif pour la création<br />
des associations. Il n’en fut<br />
rien. Le projet présenté par le<br />
ministère de l’Intérieur impose<br />
à nouveau l’agrément pour les<br />
associations.» Selon lui, le foisonnement<br />
d’associations (plus<br />
de 80 000) répond à un enjeu qui<br />
vise «la théâtralisation de la vie<br />
politique».<br />
Le projet de loi sur l’information,<br />
explique pour sa part Mohamed<br />
Iouanoughen, «n’a apporté<br />
aucune nouveauté». «Tous les<br />
ministres de la Communication<br />
que nous avons connus, ne gèrent<br />
pas réellement ce secteur. Ils<br />
n’ont aucune responsabilité sur<br />
les imprimeries publiques, sur<br />
la publicité et sur les journaux.<br />
Les décisions viennent toujours<br />
d’ailleurs», note-t-il.<br />
La création d’une autorité de régulation<br />
pour la presse n’a, dit-il,<br />
aucun sens : «N’aura un sens que<br />
si elle a été créée pour gérer uniquement<br />
la publicité», conclutil.<br />
M. M.<br />
● Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) se réjouit du bon déroulement des élections en Tunisie, où plus<br />
de 4 millions de Tunisiens étaient appelés à élire leurs représentants pour la rédaction de la future Constitution du pays, donnant<br />
de facto naissance à la 2 e République tunisienne.<br />
PHOTO : H. LYÈS<br />
L<br />
RENCONTRE<br />
RÉGIONALE<br />
<strong>À</strong> BOUMERDÈS<br />
Défection<br />
et remous<br />
à l’UGTA<br />
a centrale syndicale UGTA semble au bord<br />
de l’implosion. Et pour cause, des dizaines<br />
de cadres syndicaux ont boycotté, avant-hier,<br />
la rencontre régionale qui a eu lieu à l’Institut de<br />
tourisme de Boumerdès. La rencontre a regroupé<br />
des dizaines de syndicalistes des wilayas du<br />
Centre, à savoir Alger, Tipasa, Boumerdès, Tizi<br />
Ouzou, Bouira, Médéa et Blida.<br />
Elle a été présidée par M. Telli, le secrétaire national<br />
chargé des conflits sociaux et de la législation<br />
au sein de la centrale syndicale.<br />
Elle a été tenue dans le but d’expliquer aux travailleurs<br />
«les bons résultats obtenus à l’issue de<br />
la tripartite».<br />
Mais les travaux ne se sont pas déroulés comme<br />
l’auraient souhaité les organisateurs. Ainsi, dès<br />
l’entame de la rencontre, de nombreux syndicalistes<br />
de la wilaya de Tizi Ouzou ont vivement<br />
critiqué le responsable de la centrale syndicale.<br />
Dans une déclaration remise à leurs collègues<br />
des autres wilayas, les cadres syndicaux de Tizi<br />
Ouzou ont dénoncé la tenue d’une telle rencontre,<br />
qui vise à «faire admettre l’inadmissible aux<br />
travailleurs».<br />
«Nous dénonçons avec vigueur cette mascarade<br />
de tripartite qui a ignoré l’effort consenti par les<br />
syndicalistes pendant des mois pour la préparation<br />
de l’ordre du jour», lit-on dans le document.<br />
Les syndicalistes sont sortis de la salle en manifestant<br />
leur colère à Sidi Saïd et les autres responsables<br />
de la centrale syndicale.<br />
«Ils veulent coûte que coûte faire d’une défaite<br />
une victoire», affirme un employé d’Algérie<br />
Poste. Les autres syndicalistes restés dans la<br />
salle disent avoir été «déçus par le discours de M.<br />
Telli, qui a essayé d’expliquer les points positifs<br />
de la tripartite en s’attardant sur les propositions<br />
de l’UGTA et les hypothèses soumises au gouvernement».<br />
Ce qui a fait réagir un syndicaliste qui<br />
s’est dit «très indigné quant aux lenteurs constatées<br />
pour la satisfaction des revendications des<br />
retraités et l’abrogation de l’article 87 bis».<br />
R. Koubabi<br />
LE RCD <strong>À</strong> PROPOS DES ÉLECTIONS EN TUNISIE ET LA VICTOIRE D’ENNAHDA<br />
«L’amalgame du système algérien»<br />
e RCD salue cette avancée dé-<br />
Lmocratique dans son organisation<br />
et son expression et souhaite<br />
au peuple frère de Tunisie une<br />
évolution qui le conforte dans la<br />
voie de la paix, de la justice, de<br />
la liberté et du progrès», est-il<br />
noté dans un communiqué rendu<br />
public hier, sous le titre «Alger se<br />
fait peur». «Pour des raisons historiques<br />
et géopolitiques, chaque<br />
changement survenant dans un de<br />
nos pays provoque des répercussions<br />
immédiates sur ses voisins»,<br />
observe le RCD.<br />
Toutefois, la victoire d’Ennahda,<br />
qui a remporté 90 sièges<br />
sur 217, crée, selon le RCD, des<br />
confusions. «Depuis le début des<br />
révolutions qui se succèdent dans<br />
notre région, le pouvoir algérien<br />
n’a eu de cesse de spéculer<br />
sur les suites chaotiques que ne<br />
manqueraient pas d’engendrer<br />
des mouvements de libération qui<br />
ne sont en fait que la réparation<br />
Saïd Sadi, président du parti RCD<br />
historique des détournements des<br />
sacrifices consentis par nos peuples<br />
pour venir à bout du colonialisme.<br />
C’est avec un cynisme non<br />
dissimilé que les relais du système<br />
se sont saisis de la victoire du<br />
parti islamiste Ennahda pour<br />
essayer de relancer la rengaine<br />
dictatoriale qui veut que seul<br />
l’autoritarisme permet d’assurer<br />
la stabilité d’un pays ou d’une<br />
région», analyse-t-on.<br />
En revanche, le RCD tient à<br />
préciser que «les islamistes ne<br />
pourront pas disposer de plus<br />
du tiers des sièges à l’Assemblée<br />
constituante». Mieux, expliquet-il,<br />
«sentant la précarité de leur<br />
succès, que d’aucuns assimilent à<br />
un hold-up électoral, les responsables<br />
du parti vainqueur ne cessent<br />
de jurer qu’ils ne remettront<br />
pas en cause le statut de la femme<br />
et qu’ils n’attenteront pas aux<br />
libertés publiques». Ceci étant,<br />
le RCD pense que «l’amalgame<br />
dont joue le système pour assimiler<br />
la Tunisie post-révolutionnaire<br />
à l’Algérie de 1991 n’est pas<br />
pertinent». Pour la formation de<br />
Saïd Sadi, «le régime algérien<br />
devrait être le seul acteur à se<br />
réjouir de la victoire d’Ennahda<br />
dès lors qu’il a anticipé depuis<br />
longtemps tout ce qu’il feint de redouter<br />
pour la Tunisie et la Libye<br />
; autant de restrictions que, pour<br />
l’heure, les islamistes tunisiens<br />
s’interdisent de commettre». Pour<br />
conclure, le RCD indique que «le<br />
chantage à l’islamisme, dont les<br />
dirigeants algériens inondent les<br />
médias, est obscène. Le système<br />
FLN a administré la preuve qu’en<br />
étouffant les voix des démocrates<br />
et en offrant les institutions à l’islamisme,<br />
la dictature mène inévitablement<br />
à la théocratie». Enfin,<br />
au lendemain des déclarations du<br />
président du Conseil de transition<br />
national libyen, Mostefa Abdeljalil,<br />
pour l’application de la charia,<br />
«le comble, selon le RCD, serait<br />
que le régime algérien se saisisse<br />
de ces secousses pour pousser<br />
l’outrecuidance jusqu’à se présenter<br />
comme l’ultime rempart<br />
contre l’intégrisme, lui qui en fut<br />
le précurseur dans la région».<br />
B. M.
L<br />
El Watan - Samedi 29 octobre 2011 - 9<br />
L’ACTUALITÉ<br />
RAPPORT D’EUROMEDRIGHTS SUR LE SYSTÈME JUDICIAIRE<br />
L’indépendance et l’impartialité<br />
de la justice remises en cause<br />
es principes d’indépendance<br />
et d’impartialité de la jus-<br />
tice, pourtant garanties par la<br />
Constitution, ne sont pas respectés<br />
dans la pratique. «Dans le monde judiciaire,<br />
les violations de ces règles<br />
ont été illustrées par de nombreux<br />
exemples», estime un rapport publié<br />
le 27 octobre par le Réseau euroméditerranéen<br />
des droits de l’homme<br />
Euromedrights.<br />
Et c’est sur fond de contestation<br />
nationale des robes noires, qui demandent<br />
le retrait du projet de loi<br />
«liberticide» régissant cette profession,<br />
que les rédacteurs de ce<br />
document jugent que ces textes<br />
«constituent autant de régressions<br />
pour les droits de la défense». «Ce<br />
projet de loi constitue une atteinte<br />
grave aux droits de la défense et à<br />
l’article 33 de la Constitution. Il<br />
touche à l’immunité de la plaidoirie<br />
généralement admise sur le plan<br />
international comme un droit de la<br />
défense, l’avocat disposant au cours<br />
de l’audience d’une liberté totale<br />
d’expression», peut-on lire dans ce<br />
rapport. Ce projet de loi n’est pas<br />
l’unique écueil quant à une justice<br />
indépendante et impartiale. «La justice<br />
n’est jamais rendue de manière<br />
indépendante quand les détenteurs<br />
des pouvoirs et leurs intérêts ou<br />
leurs politiques sont en cause», estil<br />
ajouté dans le document.<br />
La mainmise des pouvoirs publics<br />
sur tous les instruments du système<br />
judiciaire est ainsi épinglée par<br />
Euromedrights. Et même les attributions<br />
du Conseil supérieur de la<br />
MAÎTRE ABDERREZAK CHAOUI. Avocat, membre<br />
du bâtonnat d’Alger<br />
«L’indépendance et la liberté des<br />
avocats ne sont pas négociables»<br />
Propos recueillis<br />
par Ghania Lassal<br />
Quel premier bilan peut-on faire<br />
de ces trois jours d’arrêt de travail<br />
observé par les avocats ?<br />
Le mot d’ordre de boycott des<br />
audiences du 25 au 27 octobre a parfaitement<br />
été respectée. Le bâtonnat<br />
d’Alger a enregistré un taux de suivi<br />
de 100%.<br />
Les échos que nous avons eus quant<br />
à la situation dans le reste du pays sont<br />
similaires ; et il n’y a pas eu d’hésitation<br />
de la part des autres bâtonnats.<br />
Même s’il y a une division entre les<br />
avocats qui exigent le retrait pur et<br />
simple du projet et ceux qui demandent<br />
un amendement de certains articles,<br />
la corporation adhère totalement<br />
au rejet de ce projet de loi régissant la<br />
profession.<br />
Pour rappel, cette action de protestation<br />
a été décidée à l’unanimité à l’issue<br />
de l’assemblée générale du conseil<br />
de l’Union nationale des bâtonnats<br />
d’Algérie (UNB), les 14 et 15 octobre<br />
derniers à Béjaïa. Nous sommes très<br />
Le président Bouteflika avec des membres du Conseil supérieur de la magistrature<br />
Les 15 bâtonnats d’Algérie ont décidé, les 14 et 15 octobre<br />
derniers, d’entrer dans la contestation. Au lendemain des<br />
trois jours d’arrêt de travail observés par les avocats,<br />
maître Abderrezak Chaoui, membre du bâtonnat d’Alger,<br />
revient sur le bilan de ce mouvement de protestation et<br />
sur les motifs qui ont poussé cette corporation à boycotter<br />
l’ensemble des audiences et autres procédures dévolues<br />
aux défenseurs.<br />
satisfaits des résultats en termes de<br />
médiatisation auprès du grand public,<br />
car notre mouvement de contestation<br />
vise l’instauration d’une justice au profit<br />
du respect du droit de la défense. Et<br />
dans ce sens, la priorité est le retrait de<br />
ce projet de loi.<br />
Les autres textes de loi sont-ils<br />
contraires à une justice indépendante<br />
et libre ?<br />
D’autres entraves existent. L’amendement<br />
du code de procédure civile<br />
est un autre combat que la corporation<br />
et la société civile doivent mener.<br />
D’ailleurs, les bâtonnats escomptent<br />
s’organiser afin d’exiger la révision de<br />
certains textes régissant ce secteur.<br />
Tous les textes qui concernent le<br />
fonctionnement de la justice qu’il<br />
s’agisse des magistrats, des avocats,<br />
des auxiliaires de justice et des justiciables,<br />
doivent être révisés.<br />
La justice ne peut pas être rendue<br />
sereinement et équitablement lorsque<br />
les magistrats ne sont pas indépendants,<br />
que les avocats ont la bouche<br />
cousue et qu’ils ont peur de se présenter<br />
au prétoire et de plaider, que les<br />
PHOTO : D. R.<br />
citoyens n’ont aucune confiance en ce<br />
système. La justice va très mal à tous<br />
les niveaux, et cela par incompétence,<br />
précipitation, pressions, corruption,<br />
manque de formation spécialisée et<br />
autres. A mon sens, l’unique solution<br />
est la tenue d’assises de la justice.<br />
Les réformes de ce secteur ont été<br />
introduites trop tard car l’élaboration<br />
de nombreux textes charnières a pris<br />
trop de temps. Tout cela est dépassé.<br />
Nous devons tout discuter, tout repenser<br />
afin d’aboutir à des réformes,<br />
fruits de l’approbation des principaux<br />
concernés.<br />
Quelle suite sera donnée à ces<br />
trois jours de protestation ?<br />
Dans un premier temps, les bâtonnats<br />
vont faire le bilan et la synthèse de<br />
cette action.<br />
Selon les retours d’écho et l’impact<br />
de ces journées, la suite des actions,<br />
sous cette forme de boycott ou<br />
autres, seront arrêtées. Une chose est<br />
cependant sûre : le bâtonnat d’Alger<br />
est décidé à continuer la protestation<br />
tant que ce projet de loi n’est pas discuté<br />
sérieusement, tant qu’un dialogue<br />
n’est pas ouvert, avec des propositions<br />
judicieuses.<br />
Celles-ci doivent aller dans le sens<br />
des réformes promises, qui visent à libéraliser<br />
et à moderniser le pays. Mais<br />
il faut d’abord que les pouvoirs publics<br />
comprennent que l’indépendance et la<br />
liberté des avocats ne sont pas négociables<br />
et que l’ingérence du ministère<br />
et du pouvoir dans ce secteur est<br />
inconcevable. G. L.<br />
magistrature (CSM), censé ordonner<br />
cette corporation, ne peuvent véritablement<br />
être des instruments en<br />
faveur de l’indépendance de la justice.<br />
Tout simplement parce qu’elles<br />
échoient à un conseil dominé par des<br />
magistrats du parquet dépendants<br />
du ministère et des personnalités<br />
nommées par le président de la<br />
République. «Les mutations de magistrats<br />
récalcitrants et notamment<br />
l’affaire des mutations des magistrats<br />
de la section syndicale du SNM<br />
de Constantine montrent que le CSM<br />
agit souvent comme une sorte d’organe<br />
de répression ou de promotion<br />
des magistrats sous l’impulsion des<br />
gouvernants», est-il dénoncé. Les<br />
lacunes de formation des magistrats<br />
ainsi que leur trop grande dépendance<br />
du ministère public, qui peut<br />
interférer sur l’ensemble du processus<br />
judiciaire, ou encore l’interdiction<br />
de constituer des associations et<br />
l’absence de liberté d’expression des<br />
magistrats sont donc à même d’instaurer<br />
«une justice aux ordres».<br />
POUR UNE «SÉPARATION<br />
DES POUVOIRS»<br />
Quelle serait alors la solution ? Des<br />
réformes, comme celles annoncées<br />
par les autorités, ne sauraient à elles<br />
seules être suffisantes. «La modernisation<br />
du système judiciaire algérien<br />
pourrait, elle aussi, laisser croire<br />
que les atteintes au principe d’indépendance<br />
de la justice seraient plus<br />
ou moins faciles à corriger par quelques<br />
réformes relatives notamment<br />
à la formation et au recrutement des<br />
magistrats ou encore à la composition<br />
du CSM. Les atteintes au principe<br />
d’indépendance seraient alors<br />
analysées, à tort, comme des atteintes<br />
ponctuelles ou des dérapages,<br />
dans un contexte ou dans un processus<br />
où progresse, malgré quelques<br />
régressions, le principe d’indépendance»,<br />
est-il analysé. Ces réformes<br />
ne peuvent de ce fait contribuer à<br />
un processus d’indépendance de la<br />
justice que si elles sont reliées à des<br />
réformes qui touchent à la séparation<br />
des pouvoirs. Une séparation<br />
affirmée par la Constitution, mais<br />
qui «n’a pas empêché, en réalité, le<br />
pouvoir exécutif de mettre en place<br />
un Parlement et une justice sous<br />
contrôle». «Ce n’est qu’une sorte<br />
de façade qui se donne à voir pour<br />
obtenir le label démocratique sans<br />
remettre en cause la détention et<br />
l’exercice du pouvoir», conclut, critique,<br />
Euromedrights.<br />
Ghania Lassal<br />
CRISE EN EUROPE ET<br />
RALENTISSEMENT AUX USA<br />
Craintes sur<br />
les équilibres<br />
budgétaires de l’Algérie<br />
es incertitudes qui pèsent actuellement sur l’état de santé des écono-<br />
L mies avancées ne pourraient rester indéfiniment sans impact sur le<br />
fragile équilibre de l’économie domestique. De fait, le train dépensier que<br />
se permet l’Etat, ces dernières années, pourrait très vite s’avérer insoutenable,<br />
au vu des perspectives assombries que prédisent diverses prévisions<br />
pour l’économie mondiale. L’année 2012 risque fort d’être porteuse<br />
de récession pour la planète. Plus inquiétant encore, les crises mondiales<br />
prennent de plus en plus un caractère quasi systémique, au point de remettre<br />
à l’ordre du jour des questionnements liés aux fondements mêmes de<br />
l’actuel système économique mondial. Dans cet ordre d’idées, l’Algérie,<br />
qui peine à trouver ne serait-ce qu’une perspective d’alternative à sa logique<br />
de croissance tirée par la ressource publique, a fort à craindre pour la<br />
viabilité de ses finances. Le Fonds monétaire international (FMI), qui se<br />
montrait ces dernières années plus regardant sur les réformes structurelles<br />
à mener en Algérie, que sur son tableau du bord macroéconomique, a<br />
d’emblée donner le ton cette année, en avertissant contre les effets que<br />
pourrait avoir, dès 2012, l’état de l’économie mondiale sur celle domestique.<br />
Les premières conclusions tirées par cette institution, à l’issue de ses<br />
dernières consultations sur l’économie algérienne, sont sans équivoque :<br />
«La détérioration de l’environnement économique international pourrait<br />
entraîner une baisse prolongée du prix du pétrole qui dégraderait fortement<br />
les équilibres budgétaires.» Le Fonds monétaire international avertit<br />
surtout contre la propension des pouvoirs publics à laisser se creuser des<br />
déficits budgétaires, en comptant sur une épargne accumulée en période<br />
de haute conjoncture, alors que l’économie mondiale est bel et bien entrée<br />
en période de basse conjoncture.<br />
En clair, si le déficit actuel du budget de l’Etat n’est pas à ce point réel<br />
pour nourrir un discours de crise ou des craintes d’un retour à l’endettement,<br />
il n’en demeure pas moins qu’à court et moyen termes, les recettes<br />
de l’Algérie pourront être bien trop insuffisantes pour continuer à entretenir<br />
de tels niveaux de déficits. Evalué à 5% en 2011, contre 2% en 2010,<br />
le déficit budgétaire devra tourner autour de 5 à 6% l’année prochaine,<br />
selon le FMI. Or, dans un contexte de ralentissement mondial prolongé,<br />
le gouvernement ne pourra logiquement pas continuer à fixer des budgets<br />
annuels avec des dépenses dépassant ses recettes. Le hic est que si la<br />
rationalisation de la dépense publique devient désormais de mise, reste à<br />
savoir comment le gouvernement pourra continuer à entretenir le peu de<br />
croissance qu’affiche l’économie nationale. Akli Rezouali
E n<br />
Suite de la page 1<br />
effet, en plus de l’armement<br />
de guerre en provenance de<br />
Libye tombé entre les mains de<br />
Mokhtar Belmokhtar et Abou Zeïd,<br />
le retour massif d’anciens loyalistes<br />
maliens d’El Gueddafi vers le nord a<br />
constitué une aubaine pour les compagnons<br />
de feu Bahanga, chef de la<br />
rébellion touareg, pour revenir restructurer<br />
leurs rangs et créer une nouvelle<br />
organisation armée, le Mouvement<br />
national pour la libération de l’Azawad<br />
(MNLA).<br />
Leur objectif : «Libérer l’espace de<br />
toute occupation», a déclaré son porteparole<br />
chargé des relations extérieures,<br />
Hama Ag Sidahmed.<br />
NOUVELLE ORGANISATION<br />
MILITAIRE<br />
Née du Mouvement national de<br />
l’Azawad (MNA), du Mouvement<br />
touareg malien (MTM) ainsi que de<br />
l’Alliance pour le changement et la démocratie<br />
(ADC), la nouvelle organisation<br />
est en réalité une initiative de Brahim<br />
Ag Bahanga, qui s’est attelé durant<br />
tout l’été jusqu’à sa mort, vers la fin<br />
du mois d’août 2011, dans des circonstances<br />
douteuses, à préparer le terrain<br />
pour unifier les rangs. Sa mort suspecte<br />
a retardé quelque peu l’échéance de ce<br />
projet, mais ses proches compagnons<br />
l’ont poursuivi et concrétisé. Ainsi, le<br />
15 octobre dernier, les dirigeants des<br />
mouvements, le MNA et le MTM, ainsi<br />
que de nombreux responsables «militaires»<br />
et «politiques» de l’Azawad se<br />
sont réunis et ont décidé, après concertation,<br />
de «convenir d’un commun<br />
accord de dépasser les difficultés et<br />
asseoir des revendications politiques<br />
communes prenant en comptes les<br />
aspirations profondes des populations<br />
de l’Azawad», a déclaré Hama Ag<br />
Sidahmed. «Après des débats constructifs<br />
sur l’avenir des populations<br />
de la région, du danger qui pèse sur<br />
l’Azawad, les parties présentes ont<br />
décidé de fusionner et de créer une<br />
nouvelle organisation, le MNLA, et ce,<br />
dans l’esprit des démarches déjà entamées,<br />
en accord avec les promesses<br />
et les engagements pris par le leader<br />
défunt Ibrahim Ag Bahanga», a af-<br />
firmé notre interlocuteur, soulignant<br />
que la nouvelle organisation a pour<br />
objectif «de sortir les populations de<br />
l’Azawad de l’occupation illégale de<br />
leur territoire par le Mali étant donné<br />
que ce dernier est l’animateur, depuis<br />
plusieurs années, de l’insécurité dans<br />
la région». A ce titre, un communiqué<br />
annonçant la création du mouvement a<br />
fait état d’un appel «pressant en direction<br />
de Bamako afin de répondre dans<br />
l’urgence aux revendications politiques<br />
déjà transmises par le MNA», alors que<br />
la communauté internationale est quant<br />
à elle interpellée pour «soutenir et<br />
appuyer cette initiative historique au<br />
profit de la stabilité de la région».<br />
Le MNLA a par ailleurs exprimé son<br />
«rejet et sa condamnation» de «toute<br />
forme de terrorisme», estimant que<br />
celui-ci est «contraire aux valeurs et à<br />
la culture des populations».<br />
SCÉNARIOS PESSIMISTES<br />
Depuis, le mouvement s’est doté d’un<br />
chef d’état-major militaire, un des fondateurs<br />
de la rébellion, Mohamed Nadjem,<br />
ainsi que d’un secrétaire général<br />
chargé du volet politique en la personne<br />
de Billal Ag Cherif, et enfin d’un<br />
El Watan - Samedi 29 octobre 2011 - 10<br />
L’ACTUALITÉ<br />
CRÉATION D’UN MOUVEMENT DE LIBÉRATION DE L’AZAWAD<br />
Une nouvelle rébellion plane<br />
sur le nord du Mali<br />
● ALors que le Président malien achevait sa visite officielle en Algérie, les Touareg du nord de son pays annonçaient la création du Mouvement<br />
national pour la libération de l’Azawad ● D’importants renforts militaires se dirigeaient ces derniers jours vers le nord du Mali,<br />
où une vingtaine d’officiers ont déserté les rangs de l’armée malienne.<br />
porte-parole en charge des relations<br />
extérieures, Hama Ag Sidahmed. Ce<br />
dernier a confirmé «la désertion d’au<br />
moins 23 officiers de l’armée malienne<br />
de rang supérieur pour rejoindre<br />
la nouvelle organisation», citant par<br />
exemple les cas des commandants Ag<br />
Habré et Hassan Feggaga, ou encore<br />
le colonel Essadat, mais également de<br />
nombreux ex-combattants de la rébellion.<br />
«Le noyau dur du MNLA est constitué<br />
de quelque 300 hommes armés<br />
et entraînés. Des campagnes de sensibilisation<br />
ont été menées en direction<br />
des nombreuses tribus de la région, et<br />
toute la population, qu’elle soit touareg<br />
ou arabe, a adhéré à l’initiative. La<br />
nouvelle organisation a tiré les leçons<br />
des anciennes erreurs et pris le serment<br />
de faire la guerre non seulement à Al<br />
Qaîda mais aussi aux troupes militaires<br />
maliennes qui se préparent à réagir», a<br />
noté Hama Ag Sidahamed. Les propos<br />
du porte-parole font allusion aux informations<br />
publiées, la semaine écoulée,<br />
par la presse malienne faisant état<br />
de l’acheminement d’hommes et de<br />
matériel militaire vers le nord du Mali,<br />
juste avant la visite du président ATT<br />
à Alger. «Les militaires de la région<br />
de Gao, Kidal et Tombouctou verront<br />
bientôt leurs effectifs augmenter en<br />
hommes et en matériel pendant cette<br />
semaine. L’armée malienne est en train<br />
d’acheminer 18 BTR, une trentaine de<br />
BRDM et 120 véhicules tout-terrain<br />
équipés en armes. Avec, à l’appui, un<br />
nombre nécessaire de militaires qui<br />
s’élève à un millier d’hommes. Ce<br />
dispositif d’hommes et cet arsenal de<br />
guerre sont destinés aux trois régions<br />
du Nord-Mali qui connaissent un regain<br />
de tension ces temps-ci», lit-on sur<br />
plusieurs journaux.<br />
Un mouvement qui ouvre la voie aux<br />
scénarios les plus pessimistes. Certains<br />
analystes n’ont pas hésité à faire le lien<br />
entre l’invitation d’ATT par Bouteflika<br />
et l’évolution dangereuse de la situation<br />
au nord du Mali. En dépit du huis<br />
clos imposé autour des discussions<br />
avec le locataire d’El Mouradia, le<br />
président malien aurait conditionné sa<br />
participation effective à la lutte contre<br />
ENLÈVEMENT DE TROIS HUMANITAIRES ÉTRANGERS <strong>À</strong> TINDOUF<br />
La Confédération générale<br />
L<br />
des travailleurs italiens condamne<br />
e principal syndicat italien, la Confédération générale<br />
des travailleurs italiens (CGIL), condamne<br />
l’enlèvement des trois humanitaires européens (deux<br />
Espagnols et une Italienne) dans un camp de réfugiés<br />
sahraouis, à Tindouf. «Le conseil de direction de la<br />
CGIL exprime sa ferme condamnation de l’enlèvement<br />
de trois coopérants internationaux dans les<br />
camps de réfugiés sahraouis à Tindouf, en Algérie,<br />
et exprime sa solidarité avec leurs familles», indique<br />
le syndicat dans un communiqué rendu public hier.<br />
«Il n’est pas encore clair ce que pourrait advenir de<br />
cet acte méprisable qui met en danger la sécurité des<br />
personnes enlevées et nous rappelle la dure réalité de<br />
la diaspora suite à l’occupation marocaine des territoires<br />
du Sahara occidental», affirme le syndicat. Il a<br />
rappelé la conférence internationale du 30 septembre<br />
dernier au cours de laquelle a été réaffirmé le droit du<br />
peuple sahraoui à l’autodétermination, et a exhorté les<br />
institutions internationales et l’Union européenne à<br />
initier une politique adéquate favorisant le respect des<br />
résolutions de l’ONU dans ce sens. La Confédération<br />
demande «au gouvernement et au ministère italien des<br />
Affaires étrangères de travailler pour parvenir à une<br />
issue heureuse et rapide à la question des otages». Par<br />
Le terrorisme islamiste résiste aux forces armées locales déployées au Sahel<br />
PHOTO : D. R.<br />
ailleurs, l’ONG italo-africaine Vétérinaires sans frontières-Africa<br />
70 a joint sa voix aux appels de solidarité<br />
avec les familles des trois travailleurs humanitaires<br />
enlevés : «Nos organisations, qui sont actives dans<br />
des camps de réfugiés sahraouis depuis 1997 pour la<br />
mise en œuvre des projets de coopération, expriment<br />
leur surprise face à cet acte violent contre des humanitaires<br />
et espèrent que les associations d’aide aux réfugiés<br />
sahraouis poursuivent leur important travail de<br />
coopération pour atténuer les souffrances d’un peuple<br />
durement touché dans un conflit qui traîne maintenant<br />
depuis 36 ans.» APS<br />
le terrorisme, et notamment contre le<br />
refus de jouer à l’intermédiaire entre<br />
les preneurs d’otages et leurs pays<br />
respectifs pour arracher des rançons,<br />
par l’implication de l’Algérie dans<br />
l’extinction de la flamme qui risque<br />
d’embraser une grande partie de son<br />
territoire, sachant que les nouveaux<br />
«rebelles» ont un atout de plus que<br />
ceux qui les ont précédés : un armement<br />
sophistiqué, de l’argent et de<br />
l’expertise dans la guérilla. «Non»,<br />
diront d’autres sources. Selon elles,<br />
ATT est en fin de mandat. L’envoi<br />
d’escadrons militaires au nord du pays<br />
est un signal fort en direction des<br />
Touareg. «Il vient à Alger quémander<br />
l’implication des dirigeants pour faire<br />
taire la révolte de la population et, sur<br />
le terrain, il envoie ses troupes pour<br />
parer à toute action. S’il voulait vraiment<br />
fermer définitivement le dossier<br />
du Nord, il aurait juste appliqué les<br />
décisions qu’il a lui-même prises dans<br />
le cadre du règlement de la seconde<br />
rébellion. Sur cette question personne<br />
ne le croit, d’autant qu’il est à la porte<br />
de sortie…», a noté une source au fait<br />
du dossier. Scénario plausible sachant<br />
que celui-là même qui, jeudi dernier,<br />
à l’issue de sa visite à Alger, affirmait<br />
haut et fort qu’il ne permettra jamais<br />
aux troupes étrangères d’intervenir sur<br />
son territoire, a autorisé la France, et à<br />
deux reprises, à mener des opérations<br />
de libération d’otages et la Mauritanie<br />
ainsi que le Niger à poursuivre des terroristes.<br />
Des décisions qui viennent à<br />
contre-courant des mesures prises par<br />
les ministres des Affaires étrangères<br />
des pays du champ (Algérie, Mali,<br />
Niger et Mauritanie) en mars 2010,<br />
surtout que ces mêmes Etats ont créé<br />
une structure des états-majors de leurs<br />
armées, le Cemoc, à Tamanrasset, pour<br />
coordonner leur stratégie de lutte contre<br />
le terrorisme.<br />
Force est de constater qu’un autre<br />
conflit armé va faire sombrer la région<br />
du Sahel dans l’inconnu, faisant<br />
d’elle un espace où les pires scénarios<br />
d’embrasement sont possibles.<br />
S. T.
L e<br />
«sommet de la dernière<br />
chance» a réussi, mercredi<br />
à Bruxelles, à «sauver», du<br />
moins pour le moment, l’euro. Les<br />
dirigeants européens ont finalement<br />
réussi, in extremis, à dépasser leurs<br />
divergences et à proposer des solutions<br />
à la crise de la dette grecque,<br />
qui vont beaucoup plus loin que ce<br />
qui a été fait lors de la réunion de<br />
juillet. Plus qu’un plan de sauvetage,<br />
la dernière rencontre des dirigeants<br />
de la zone euro impose un ensemble<br />
de règles budgétaires destinées à garantir<br />
un règlement de la crise. D’une<br />
décote de la dette grecque à un renforcement<br />
du Fonds européen de stabilité<br />
financière (FESF) en passant<br />
par une recapitalisation des banques,<br />
c’est une véritable cure choc appuyée<br />
de 1000 milliards de dollars destinés<br />
à sauver la zone euro, dont 200 milliards<br />
rien que pour la Grèce.<br />
L’issue de la crise est d’ailleurs considérée<br />
comme une grande victoire<br />
pour la chancelière allemande, Angela<br />
Merkel, et ses alliés nordiques.<br />
Comme voulu et prôné par Mme Merkel<br />
et la Banque centrale européenne<br />
(BCE), cette dernière n’interviendra<br />
pas pour sauver les Etats endettés et<br />
ce, dans le strict respect des règles<br />
du Traité de Maastricht. Les mauvais<br />
élèves du Sud auront également à<br />
s’astreindre à une discipline via l’application<br />
de la règle d’or budgétaire,<br />
comme c’est le cas en Allemagne.<br />
Enfin, si les banques privées devront<br />
renoncer à 100 milliards d’euros sur<br />
les 350 milliards de dette de la Grèce<br />
et que le pays doit composer avec une<br />
forte décote de ses obligations, il devra<br />
s’astreindre à l’objectif de ramener<br />
son taux d’endettement à 120%<br />
du PIB en 2020 contre 165% prévu<br />
fin 2011. En contrepartie, Athènes<br />
peut prétendre à 100 milliards<br />
d’euros de prêts de l’Europe et du<br />
FMI, ainsi qu’à 30 milliards d’euros<br />
de garantie du FESF aux banques<br />
créancières de la Grèce qui acceptent<br />
la «décote». Ce plan sera-t-il<br />
PHOTO : D. R.<br />
suffisant pour désamorcer la crise ou<br />
fera-t-il l’effet d’un pétard mouillé,<br />
comme ce fut le cas le 21 juillet<br />
dernier ? Les marchés, euphoriques<br />
jeudi au lendemain de l’annonce<br />
d’un accord, sont retombés hier<br />
dans le rouge. En cause : l’envolée<br />
des taux d’intérêt sur les obligations<br />
italiennes et les interrogations mises<br />
en avant concernant les détails pour<br />
l’application des mesures annoncées.<br />
Les marchés n’ont donc pas été<br />
convaincus. D’ailleurs, l’Italie, qui<br />
El Watan - Samedi 29 octobre 2011 - 11<br />
ÉCONOMIE<br />
PLAN DE SAUVETAGE DE LA ZONE EURO<br />
Une victoire<br />
pour Merkel et la BCE<br />
HENRI STERDINYAK. Professeur d’économie<br />
n’a pas réussi à convaincre ses partenaires<br />
européens par les mesures<br />
de réformes et d’austérité de Berlusconi,<br />
a été sanctionnée hier. Les taux<br />
d’intérêt des titres italiens à échéance<br />
2022 ont dépassé la barre symbolique<br />
des 6%, seuil considéré comme<br />
dangereux par les analystes. Les<br />
Bourses européennes ont vite réagi à<br />
l’annonce et sont retombées dans le<br />
rouge. Vers 14h30 GMT, la Bourse<br />
de Francfort cédait 0,06%, celle de<br />
Paris était en recul de 0,42%, tandis<br />
que Londres perdait 0,19%. A Madrid,<br />
le marché perdait 0,76% alors<br />
que Milan plongeait de 1,42%. Les<br />
titres souverains n’étaient cependant<br />
pas les seuls à alimenter l’inquiétude<br />
des marchés. Hier encore, l’accord<br />
européen avait du mal à convaincre.<br />
De nombreux analystes, notamment<br />
américains, ont soulevé des interrogations<br />
à propos de la croissance,<br />
notamment les plans d’austérité et de<br />
rigueur budgétaire ne risquent-ils pas<br />
de mettre du plomb dans l’aile de la<br />
croissance. D’ailleurs, les prévisions<br />
annoncées jeudi soir par Nicolas<br />
Sarkozy concernant une baisse des<br />
taux de croissance d’ici la fin de l’année<br />
ne sont pas pour rassurer.<br />
On s’interroge sur le degré effectif de<br />
participation volontaire des banques<br />
à la réduction de la dette grecque<br />
et sur la capacité du FESF d’attirer<br />
suffisamment d’investisseurs pour<br />
fonctionner à pleine capacité. Aussi,<br />
l’exigence de recapitalisation des<br />
banques met en doute leur capacité<br />
à maintenir leurs encours de crédit.<br />
Rien n’est encore gagné pour la zone<br />
euro… Melissa Roumadi<br />
Etat de l’endettement<br />
dans le monde (tableau<br />
exprimé en ratio<br />
de la dette au PIB)<br />
USA : 100%<br />
Japon : 229%<br />
Grande-Bretagne : 83%<br />
Canada : 84%<br />
Zone euro : 87%<br />
Grèce : 152%<br />
Italie : 120%<br />
Irlande : 114%<br />
Portugal : 91%<br />
France : 88%<br />
Espagne : 67%<br />
(source FMI)<br />
«La création de l’euro a été prématurée»<br />
Henri Sterdinyak est directeur du<br />
département d’économie de la<br />
mondialisation à l’Observatoire<br />
français des conjonctures<br />
économiques (OFCE), professeur<br />
associé à l’université de Paris IX<br />
Dauphine et coanimateur du<br />
«Manifeste des économistes<br />
atterrés». Dans cet entretien<br />
accordé à El Watan, il affirme que<br />
le Traité de Maastricht est<br />
responsable du déchaînement de<br />
la spéculation depuis la mi-2009.<br />
Propos recueillis par<br />
Mehdi Bsikri<br />
La crise de l’euro a secoué le vieux continent.<br />
Pour apporter des solutions à ce dossier et<br />
jusqu’à mercredi dernier, il y a eu désaccord entre<br />
Paris et Berlin. Sur quels points M. Sarkozy<br />
et M me Merkel ne s’entendent-ils pas ?<br />
Angela Merkel<br />
LA CHINE <strong>À</strong> LA RESCOUSSE…<br />
Premier détenteur mondial de réserves de changes et<br />
principal créancier des Etats-Unis, la Chine pourrait<br />
contribuer massivement au sauvetage de l’euro,<br />
pour peu que les tractations entamées à distance<br />
dès le lendemain du sommet européen de Bruxelles<br />
aboutissent à une contribution directe des Chinois au<br />
Fonds européen de stabilité fi nancière. Les dirigeants<br />
de la zone euro ont décidé, mercredi, de solliciter<br />
l’aide de la Chine. Toutefois, les Européens feignent<br />
peu d’empressement pour l’aboutissement d’un<br />
quelconque accord, tout en agitant bien entendu<br />
l’épouvantail du péril jaune.<br />
C’est dans ce sens que le président français a indiqué,<br />
jeudi, que les Européens ont réussi à sauver l’euro<br />
sans les Chinois, même si le soutien fi nancier de<br />
l’Empire du Milieu est le bienvenu dans la mesure où il<br />
renforce la confi ance dans l’euro.<br />
Il y a une divergence de vues entre l’Allemagne<br />
et la France sur les solutions de sortie<br />
de crise. Pour l’Allemagne, il faut que tous les<br />
pays mettent en œuvre des politiques d’austérité<br />
similaires à celles qu’elle a entreprise depuis<br />
2000 : baisse des salaires réels, des dépenses<br />
publiques et sociales, réduction rapide des déficits<br />
publics. Pour la France, il faut renforcer la<br />
solidarité entre les pays de la zone euro ; la BCE<br />
doit garantir complètement les dettes publiques<br />
des Etats membres ; il faut une «gouvernance de<br />
la zone euro» visant à coordonner les politiques<br />
économiques de la zone pour une politique de<br />
croissance. L’Allemagne s’y refuse car elle ne<br />
veut pas remettre en cause sa politique (qu’elle<br />
considère comme une réussite) et ne veut pas que<br />
la solidarité européenne l’oblige à payer pour les<br />
pays du sud.<br />
Mais la crise de la monnaie unique est à son<br />
paroxysme. Comment les pays de cette zone en<br />
sont-ils arrivés à ce stade ?<br />
La création de l’euro a été prématurée. En fait,<br />
les pays membres sont très différents, ont des<br />
conjonctures différentes, ont choisi des stratégies<br />
économiques différentes. Le taux de change de<br />
l’euro est trop fort pour les pays du sud qui ont<br />
Le fait est que du côté de Pékin, même si l’on affi chait<br />
depuis plusieurs mois le souhait d’être impliqué<br />
dans le processus de sauvetage de l’eurozone, il va<br />
sans dire que le préalable de conditions favorables<br />
d’accès au marché est bien là. Ainsi, à l’occasion<br />
de la visite du directeur du FESF, Klaus Regling, à<br />
Pékin, le vice-ministre chinois des Finances, Zhu<br />
Guangyao, a demandé une plus grande ouverture du<br />
vieux continent à ses produits et investissements.<br />
Et d’ajouter, à propos du fonds spécial qui pourrait<br />
être mis en place pour aider les pays européens<br />
surendettés, que la Chine «attend les détails<br />
techniques pour y voir clair». La Chine et les pays<br />
émergents soutiennent une intervention plus<br />
importante du Fonds monétaire international.<br />
Cependant, les Américains ne le voient pas de cet œil.<br />
M. R.<br />
subi des pertes de compétitivité. Le taux d’intérêt<br />
de l’euro a été maintenu trop bas pour les<br />
pays du sud, ce qui leur a permis une croissance<br />
basée sur des bulles immobilières. Les pays du<br />
nord accumulent des excédents extérieurs tandis<br />
que les pays du sud accumulent des déficits. La<br />
Commission européenne a été incapable de coordonner<br />
les politiques économiques.<br />
Le Traité de Maastricht, signé en 1992, interdit<br />
la solidarité entre pays. La BCE ne garantit pas<br />
les dettes publiques (la BCE ne prête pas d’argent<br />
aux Etats ; seules les banques privées peuvent<br />
leur accorder des crédits).<br />
Depuis la mi-2009, les marchés ont pris<br />
conscience des disparités entre les pays de la<br />
zone et se prémunissent contre un éclatement<br />
de la zone euro et une faillite de certains pays du<br />
sud, trop endettés. Cette crainte est renforcée par<br />
la spéculation qui est devenue autoréalisatrice :<br />
les marchés exigent des taux élevés pour prêter<br />
aux pays du sud, ce qui déséquilibre encore plus<br />
leur situation.<br />
Donc le Traité serait en partie responsable<br />
de cette crise…<br />
En privant les Etats membres de la garantie de<br />
la BCE, le Traité de Maastricht est responsable<br />
L es<br />
HAUSSE DE 2,5%<br />
DU PIB<br />
AU 3 e TRIMESTRE<br />
L’économie<br />
américaine<br />
se reprend<br />
chiffres publiés jeudi par le département<br />
américain du Commerce sur<br />
l’évolution du produit intérieur brut<br />
des Etats-Unis ont fait reculer les prévisions<br />
d’une possible récession. En effet, au<br />
troisième trimestre, le PIB des Etats-Unis a<br />
progressé de 2,5% par rapport au deuxième<br />
semestre. Les estimations des analystes<br />
avaient donné une moyenne de 2,3%.<br />
La croissance au troisième trimestre constitue<br />
une nette hausse par rapport aux chiffres précédents.<br />
Au premier trimestre, la croissance<br />
du PIB américain avait été de 0,4% tandis<br />
qu’au deuxième, elle était remontée à 1,3%.<br />
Une croissance jugée très lente et qui avait<br />
suscité de grandes inquiétudes avec une plus<br />
grande probabilité de rechute de l’économie<br />
américaine.<br />
Selon le département du Commerce, cette<br />
amélioration est surtout due à la croissance<br />
«des dépenses de consommation des ménages<br />
et de l’investissement privé hors logement<br />
et à un ralentissement de la baisse des<br />
dépenses des Etats fédérés et des collectivités<br />
locales».<br />
La consommation aurait progressé de 2,4%<br />
au troisième trimestre, contre 0,7% au<br />
deuxième, et elle a apporté 1,7 point de<br />
croissance.L’investissement privé est l’autre<br />
secteur qui a contribué à cette hausse de la<br />
croissance du PIB. Il a connu une hausse de<br />
16,3% hors logement et il aurait fait gagner<br />
1,6 point de croissance.<br />
Pour sa part, le commerce extérieur aurait<br />
contribué à hauteur de 0,2 point de croissance.<br />
L’accélération des exportations a été<br />
gênée par une augmentation des importations.Malgré<br />
cette nette croissance du PIB,<br />
l’économie américaine ne pourra que stopper<br />
la hausse du chômage, dont le taux actuel<br />
est de 9,1%. Selon la Réserve fédérale, une<br />
croissance du PIB située entre 2,5 et 2,8%<br />
éviterait au chômage d’augmenter. Ainsi,<br />
pour le faire reculer, l’économie américaine<br />
a besoin d’une croissance supérieure à<br />
2,8%. Mais toujours est-il que les chiffres<br />
du troisième trimestre font reculer le spectre<br />
d’une récession de l’économie.<br />
Lies Sahar<br />
du déchaînement de la spéculation depuis la mi-<br />
2009 et de la dispersion des taux d’intérêt entre<br />
les pays membres (de plus de 20% pour la Grèce<br />
à 4,8% pour l’Italie ; 3,1% pour la France ; 2,2%<br />
pour l’Allemagne). Les dettes des pays de la zone<br />
euro ne sont plus des actifs sans risque.<br />
Aussi, depuis le début des années 1970, les<br />
Etats développés s’endettent sur les marchés<br />
financiers auprès des investisseurs collectifs<br />
(fonds de pension, assurances-vie, OPCVM)<br />
à des taux d’intérêt relativement bas, car sans<br />
risque. En 2007, la Grèce s’endettait à 4,5%<br />
(pour un taux de croissance de son PIB nominal<br />
de 7,5%), la France à 4,3% (pour un taux de<br />
croissance de 4,9%). Les Etats ne peuvent s’endetter<br />
à taux zéro car les épargnants ne veulent<br />
pas détenir des titres qui ne rapporteraient rien.<br />
La dette nette des pays de la zone euro était, en<br />
2007, de 42,5% du PIB (le même niveau que les<br />
Etats-Unis) ; elle devrait passer à 60% du PIB<br />
fin 2011 (contre 75% pour les Etats-Unis). Cette<br />
hausse s’explique surtout par la profondeur de la<br />
récession (qui a fait chuter les recettes fiscales) ;<br />
un peu par les mesures de soutien à l’activité pendant<br />
la crise ; un peu par l’aide aux banques (pour<br />
l’Irlande surtout). B. M.
El Watan - Samedi 29 octobre 2011 - 13<br />
RÉGION EST<br />
La céréaliculture en déclin<br />
L<br />
APW DE GUELMA<br />
● Rien ne va dans trois secteurs, l’agriculture, l’AEP et la santé, les élus le disent,<br />
ainsi que la réalité.<br />
es débats ouverts entre<br />
élus et directeurs<br />
de l’exécutif, lors de la<br />
troisième session ordinaire<br />
de l’assemblée populaire de<br />
wilaya, tenue les 26 et 27 octobre<br />
passés, ont été des plus<br />
contradictoires.<br />
Le traitement de dossiers<br />
lourds tels l’agriculture, l’alimentation<br />
en eau potable et<br />
la santé publique ont été au<br />
cœur des débats. Et pourtant<br />
la situation catastrophique,<br />
qui prévaut dans ces secteurs,<br />
ne finit pas de tomber dans la<br />
banalité et le ridicule.<br />
Ainsi, en s’exprimant par les<br />
chiffres, le directeur des services<br />
agricoles a présenté à<br />
l’assistance deux dossiers des<br />
plus éloquents: le premier sur<br />
la campagne moisson battage<br />
(2010-2011) et le second<br />
sur la campagne labours-semailles<br />
en cours. Nous retiendrons<br />
que les rendements des<br />
céréales sont passés de l’année<br />
2008 à 2010 du simple au<br />
double, soit respectivement<br />
de 12,22 q/ha à 23,03 q/h avec<br />
une légère régression pour<br />
la campagne de 2011 (22,33<br />
q/h).<br />
Or, la réalité est, selon des<br />
élus, toute autre. «Avec leurs<br />
matériels déglingués, les fellahs<br />
atteignent difficilement<br />
des rendements moyens de<br />
13 à 14 q/h» précisent-ils.<br />
Et d’ajouter: «Certains sont<br />
même réduits à faucher leur<br />
blé.» En clair, la spécificité<br />
céréalière de la wilaya est<br />
Certains fellahs sont même réduits à faucher leur blé<br />
fortement compromise. L’alimentation<br />
en eau potable,<br />
deuxième dossier chaud de<br />
cette session, a été présenté<br />
par la direction de l’hydraulique<br />
suivie de l’ADE. L’une<br />
et l’autre ont tenté d’être rassurantes.<br />
Mais l’ADE, qui se targue<br />
de couvrir 29 communes sur<br />
les 34 existantes, estime cependant<br />
que les conduites<br />
d’adduction et les réseaux<br />
urbains d’AEP sont de véritables<br />
passoires à telle enseigne<br />
qu’il est enregistré 5 000 ruptures<br />
de canalisation par an.<br />
«En somme, l’eau mobilisée<br />
par l’hydraulique va partout<br />
sauf dans les robinets des usagers»,<br />
concluent des élus.<br />
Au summum de la dégradation,<br />
la situation qui prévaut<br />
dans le secteur de la santé<br />
publique est un secret de polichinelle<br />
sauf pour les autorités<br />
locales. L’EPH Dr Okbi du<br />
chef-lieu de wilaya, est cloué<br />
au pilori pour la énième fois à<br />
travers un rapport des élus. Du<br />
service d’accueil à la buanderie<br />
en passant par les cuisines<br />
de cet hôpital de 240 lits, rien<br />
ne va, et encore moins dans sa<br />
mission de prise en charge des<br />
malades. «Nous disposons,<br />
annuellement, de 124 millions<br />
de dinars pour l’hôpital» déclare<br />
le nouveau directeur de<br />
la santé et de la population<br />
qui, visiblement découvre,<br />
éberlué, cette situation. «Mes<br />
collaborateurs ne m’avaient<br />
rien dit de pareille», dira-t-il.<br />
Karim Dadci<br />
CHÉRIF RAHMANI <strong>À</strong> CONSTANTINE<br />
Vers l’élimination des cyanures<br />
et des rejets du ciment<br />
’élimination des cyanures engendrés<br />
L par l’activité des unités industrielles<br />
a été l’objectif visé, par le ministre de<br />
l’Aménagent du territoire et de l’Environnement,<br />
Chérif Rahmani, en visite<br />
de travail jeudi dernier à Constantine, à<br />
partir du complexe moteurs-tracteurs de<br />
Oued Hmimime. Selon le communiqué<br />
de presse qui nous a été remis, «cette<br />
action s’inscrit dans le prolongement<br />
de la dynamique engagée par le gouvernement<br />
en vue de résorber le passif<br />
environnemental de l’industrie nationale<br />
accumulée depuis des années». Rappelons,<br />
que le sel de cyanure, utilisé lors<br />
du traitement thermique des métaux,<br />
a engendré 572 t de déchets cyanurés<br />
stockés au sein des entreprises. Ces<br />
stocks hautement toxiques, constituant<br />
une menace extrême autant pour la santé<br />
publique et les travailleurs que pour l’environnement,<br />
doivent faire l’objet d’un<br />
traitement urgent dans des installations<br />
appropriées. Cependant, depuis l’année<br />
2010, apprend-on, des changements<br />
de process ont été effectués par l’usage<br />
d’une technologie propre qui a substitué<br />
le traitement thermique à base de<br />
cyanure à un autre procédé (traitement<br />
dans un four à gaz naturel et nitruration<br />
en phase gazeuse à base d’ammoniaque<br />
3 %). En fait l’objectif étant la fixation<br />
du carbone pour la dureté de la pièce<br />
mécanique sans l’utilisation de cyanure<br />
au niveau de la trempe à bain de sel et<br />
au niveau de la trempe à l’huile. Selon<br />
la même source, les cadastres et les<br />
études qui ont précédé cette décision<br />
ont démontré que 13 entreprises sur<br />
10 wilayas sont concernées par cette<br />
problématique. Notons que la wilaya de<br />
Constantine se place en tête avec ses 337<br />
t de déchets prussiques, soit 52.5 % de la<br />
totalité des résidus dangereux produits<br />
essentiellement par 3 usines mécaniques<br />
que sont: le complexe pelles et grues, le<br />
complexe moteurs-tracteurs et l’unité<br />
machines-outils. L’on saura que le processus<br />
de dépollution sera assurée grâce<br />
à une convention établie entre l’Algérie<br />
et la France qui a permis à une équipe de<br />
professionnels d’entamer des travaux qui<br />
sont d’ailleurs repartis sur cinq composantes<br />
: la collecte et le regroupement des<br />
déchets cyanurés, leurs conditionnement,<br />
la décontamination des sites, le transport<br />
des résidus toxiques vers des installations<br />
de traitement, le traitement des déchets<br />
et des terres contaminées dans des installations<br />
appropriées. Mais, le délai de<br />
la première expédition de ces quantités<br />
phénoménales à destination de la France<br />
reste inconnu. En revanche, et en présence<br />
du ministre, le responsable de la<br />
structure en question a confirmé que<br />
l’élimination du cyanure sera effectuée<br />
sur une période de 18 mois. Les rejets<br />
du ciment, un autre problème de taille<br />
qui s’intègre également dans la stratégie<br />
nationale de l’environnement initiée<br />
par l’Etat, sont pris en charge grâce au<br />
filtre à manche, une solution adaptée<br />
depuis l’année 1997, visant à diminuer<br />
les quantités de poussières dégagées<br />
lors de la production. La cimenterie de<br />
Hamma Bouziane, dans l’attente d’atteindre<br />
le seuil de 30 % d’utilisation, a<br />
enregistré 10 % d’exploitation. Satisfait<br />
par cet acquis, le ministre s’est montré<br />
plutôt soulagé d’apprendre que l’usine<br />
commercialise le ciment de qualité CPJ<br />
CEM 42.5 (Ciment Portland Ajout), une<br />
référence appliquée en Europe.<br />
O. S.Merrouche<br />
PHOTO: EL WATAN<br />
I<br />
ANNABA<br />
Les trente deux travailleurs<br />
de Batimetal libérés<br />
l n’y a eu aucun blessé jeudi lors de l’intervention de la brigade antiémeute<br />
de la gendarmerie nationale pour libérer la voie publique<br />
reliant H’djar Eddis à Annaba. Même les 32 travailleurs interpellés<br />
ont été tous libérés», ont tenu à préciser, hier, les services de sécurité<br />
qui déplorent une campagne de désinformation. Contactés, plusieurs<br />
travailleurs ont confirmé l’information précisant qu’ils continueront leur<br />
«combat» jusqu’à la satisfaction de leurs revendications socioprofessionnelles.<br />
L’intervention des services de sécurité pour libérer la voie à la circulation<br />
routière a été actionnée sur ordre du wali qui a réagi devant l’incommodité<br />
causée aux usagers de la route qui n’ont pas pu rejoindre leurs<br />
destinations respectives, d’autant plus que ce sit-in intervient à la veille<br />
du week-end. Aussi, le verdict du tribunal d’El Hadjar qui a débouté les<br />
syndicalistes meneurs de ce mouvement de protestation, a réconforté<br />
cette décision. Dans ce contexte, plusieurs observateurs n’ont pas manqué<br />
de souligner que «ces travailleurs sont manipulés par des individus<br />
étrangers à l’entreprise, ayant des ambitions politiques. Si c’était un<br />
combat syndicaliste sain et désintéressé, il y a plusieurs entreprises dont<br />
les travailleurs sont sans salaires et d’autres en chômage technique, tels<br />
ceux des entreprises de récupération, ou encore ceux de Kimial, en voie<br />
de liquidation. Ces travailleurs n’ont même pas de quoi acheter le mouton<br />
de l’Aïd El Adha. Voilà des cas qui méritent vraiment un mouvement<br />
de solidarité de la part des représentants de la FNTMMEE». M. -F. G.<br />
BISKRA<br />
Les agents communaux<br />
réclament leurs salaires<br />
es dizaines de travailleurs de la commune de Biskra se sont rassem-<br />
D blés, jeudi matin, devant le siège de l’APC pour dénoncer les retards<br />
pris depuis des mois dans le versement des salaires. Les protestataires ont<br />
refusé de s’acquitter de leurs différentes tâches professionnelles jusqu’à<br />
ce qu’un responsable les reçoive. «Nous craignons de passer les fêtes de<br />
l’Aïd El Adha les poches vides», ont-ils clamé en exigeant le règlement<br />
de la situation qui les «pénalise lourdement».<br />
Larbi Sahia, responsable des affaires sociales à l’APC de Biskra qui remplace<br />
le maire, absent, a promis aux représentants de ces travailleurs que<br />
ces derniers recevraient une partie de leur dû au début du mois de novembre.<br />
Après cet entretien, la colère des travailleurs est retombée d’un cran.<br />
Ils ont repris le travail vers 11 h en espérant qu’ils seront payés avant le<br />
jour de la fête du sacrifice. H. Moussaoui<br />
SOUK AHRAS<br />
Production de 92 millions<br />
de litres de lait<br />
elon une source proche de la direction des services agricoles (DSA)<br />
S de la wilaya de Souk Ahras, la production du lait a atteint, pour les dix<br />
mois de l’année 2011, un record de 92 millions de litres soit une hausse<br />
de 38%, c’est à dire 34 millions de litres de plus que l’année passée. La<br />
commune de Mechroha occupe, la première place à l’échelle nationale<br />
avec 25 millions de litres. Les professionnels de la filière expliquent cette<br />
performance par l’introduction d’une nouvelle génération de vaches qui<br />
représentent seulement 17% du cheptel mais qui sont capables, à elles<br />
seules, d’assurer les 32% de la production. «Le choix des bovins, l’encouragement<br />
matériel des éleveurs, le renforcement de la collecte…sont<br />
autant de facteurs qui ont favorisé cette hausse de la production», estime<br />
un éleveur de Aïn Seynour, dans la commune de Mechroha. Un autre a<br />
tenu à mettre en valeur l’apport de l’Etat qu’il considère rassurant pour<br />
l’ensemble des producteurs. Il est utile de rappeler que la subvention des<br />
éleveurs, des collecteurs et des transformateurs de lait est de 12 DA/litre<br />
pour les premiers et de 5 DA pour chacun des deux autres partenaires.<br />
Questionné à ce sujet, Khelil Rouaïnia, le président de la coopérative<br />
agricole de services de Souk Ahras a tenu à expliquer la confusion existant<br />
entre les capacités de production de la région et la quantité du lait<br />
collecté. «La wilaya de Souk Ahras produit entre 15 et 20 millions de<br />
litres/an et la commune de Mechroha est actuellement à 5 millions de<br />
litres/an. Ceci dit, la collecte du produit peut dépasser cette quantité si<br />
nous tenons compte du circuit informel», a-t-il indiqué. A. Djafri<br />
JIJEL<br />
Un mort et deux blessés graves<br />
e chauffeur d’un camion de gros tonnage a trouvé la mort ce vendredi<br />
L dans la chute du véhicule qu’il conduisait, dans un ravin à Kissir, non<br />
loin du barrage éponyme, à la limite de la commune de Jijel avec celle<br />
d’El Aouana. Les deux passagers qui l’accompagnaient ont été grièvement<br />
blessés et évacués vers l’hôpital Mohamed-Seddik Benyahia de<br />
Jijel. Selon des informations recueillies, le camion pour des raisons qui<br />
restent à déterminer, a raté peu avant midi, le dernier virage de la déviation<br />
sud de la ville de Jijel à quelques centaines de mètres de l’accès à la<br />
RN43, et a continué sa route en ligne droite pour terminer sa course dans<br />
un ravin. Fodil S.
P endant<br />
El Watan - Samedi 29 octobre 2011 - 13<br />
KABYLIE INFO<br />
LUTTE CONTRE LE CANCER <strong>À</strong> TIZI OUZOU<br />
Sensibilisation sur le<br />
dépistage précoce<br />
● L’association d’aide aux personnes atteintes du cancer a animé des journées d’information et de<br />
prévention contre cette maladie.<br />
deux jours, les<br />
24 et 25 octobre cou-<br />
rant, El Fedjr, associa-<br />
tion d’aide aux personnes<br />
atteintes du cancer, a animé<br />
à la maison de la culture<br />
Mouloud Mammeri de Tizi<br />
Ouzou la 14 e édition de ses<br />
journées d’information et<br />
de prévention contre le cancer.<br />
Au programme de cette<br />
activité, figure une exposition<br />
d’affiches traitant des<br />
causes de la maladie, de la<br />
prévention, des symptômes<br />
et autre explication dans les<br />
traitements.<br />
Des livres sur ce sujet ont<br />
été également mis à la disposition<br />
des visiteurs pour<br />
consultation, en plus d’une<br />
exposition vente, dont les<br />
fonds profiteront aux personnes<br />
atteintes de cette maladie.<br />
«Quelque 1019 dossiers sont<br />
gérés par El Fedjr», indique<br />
l’assistante sociale de l’association,<br />
Mme Oucherif. La<br />
présidente de cette dernière,<br />
Mme Ghezraoui, fera part de<br />
l’insuffisance d’argent que<br />
reçoit El Fedjr en matière<br />
d’aides auprès des particuliers,<br />
notamment lorsqu’il y<br />
a absence de subvention de<br />
l’APC et de la wilaya.<br />
Des conférences-débat ont<br />
été animées à cette occasion.<br />
Le P r Taib, chirurgien à l’hôpital<br />
de Aïn Taya (Alger), a<br />
présenté une communication<br />
sur la protection contre<br />
des cancers colorectaux. Il a<br />
exhorté les gens ayant entre<br />
50 et 70 ans à faire des dépistages.<br />
D r Sekhri, oncologue au<br />
CHU Nedir, a évoqué, elle,<br />
DERNIÈRE<br />
ARTISANAT :<br />
RENOUVELLEMENT DES<br />
MEMBRES DE LA CAM<br />
L’élection pour le<br />
renouvellement des organes<br />
élus de la chambre de<br />
l’artisanat et des métiers<br />
(CAM) de la wilaya de Tizi<br />
Ouzou, débute aujourd’hui,<br />
samedi, 29 octobre, et<br />
s’étalera sur trois jours.<br />
Une vingtaine de bureaux de<br />
vote sont ouverts au niveau<br />
des chefs lieux de daïras et<br />
un autre au siège de la CAM,<br />
dans la ville de Tizi Ouzou,<br />
pour permettre aux artisans<br />
de la région d’élire leurs<br />
représentants.<br />
Notons que le bureau de<br />
la CAM est composé de 9<br />
membres, dont le président.<br />
«Les artisans éligibles pour<br />
participer à l’assemblée<br />
générale de la CAM doivent<br />
avoir au moins une année<br />
d’activité et être à jour de<br />
leur cotisation», explique<br />
M. Asmani, directeur de la<br />
CAM de Tizi Ouzou.<br />
H. Azzouzi<br />
le cancer du sein qui «fait des<br />
ravages dans notre société».<br />
Elle informe l’assistance sur<br />
la localisation de la maladie<br />
souvent sur la partie supérieure<br />
externe du sein, ses<br />
symptômes et les différentes<br />
cures existantes.<br />
Elle a expliqué la méthode<br />
du dépistage par l’auto palpation<br />
à chaque fin de cycle,<br />
en plus du dépistage<br />
par mammographie, tous les<br />
deux ans pour les femmes<br />
âgées de plus de 50 ans.<br />
M. Abbes, psychologue au<br />
même CHU, a fait une analyse<br />
sur des attitudes nées de la<br />
relation parents-malade-médecin<br />
quant aux différentes<br />
réactions chez chaque partie<br />
au cours des phases de soins<br />
(diagnostic, période posttraitement…).<br />
Il réfute l’idée<br />
faisant croire que le stress<br />
peut provoquer le cancer,<br />
L<br />
La rencontre a eu lieu à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou<br />
es habitants d’Azrou, village<br />
situé tout près du<br />
chef-lieu de la commune d’Illiltene<br />
(daïra d’Iferhounene),<br />
expriment, dans un document<br />
rédigé par leur comité et<br />
adressé aux autorités compétentes,<br />
leur désarroi devant le<br />
sous-développement frappant<br />
leur localité.<br />
Azrou, porté comme «village<br />
urbanisé», déplore son<br />
comité, n’en a rien bénéficié<br />
en la matière, pendant que<br />
la commune enregistrait des<br />
projets, tels que le stade communal,<br />
l’annexe de centre<br />
de formation professionnelle,<br />
des logements sociaux, écoles<br />
primaires, le marché, ainsi<br />
qu’une décharge sauvage,<br />
réalisés sur des terrains de<br />
citoyens du village, mais sans<br />
précisant qu’aucune étude<br />
scientifique ne l’a prouvé.<br />
En revanche, la maladie crée<br />
le stress. Selon lui, le nombre<br />
de décès dans le monde en<br />
2001 par le cancer est de 6<br />
650 640 personnes, d’après<br />
des statistiques de l’OMS.<br />
Il a exhorté les malades à<br />
s’éloigner des «traitements<br />
miracles», insistant sur<br />
l’importance du dépistage<br />
précoce, dont la chance de<br />
guérison peut être de 100%<br />
dans ce cas.<br />
Les spécialistes ont aussi<br />
préconisé la consommation<br />
de légumes, de fruits, la<br />
pratique du sport, invitant<br />
en revanche à ne pas manger<br />
d’aliments riches en graisse,<br />
à ne plus fumer, ni boire<br />
d’alcool.<br />
Dans les débats, des animateurs<br />
d’associations ont<br />
soulevé «le problème du re-<br />
ILLILTÈNE (IFERHOUNÈNE)<br />
tard de rendez-vous pour la<br />
radiothérapie, de l’éloignement<br />
dans les dates, revendiquant<br />
la prise en charge<br />
des patients pour des soins à<br />
l’étranger».<br />
Le P r Taïb fera remarquer<br />
qu’il est malheureux d’avoir<br />
un seul centre de radiothérapie<br />
en Algérie, pendant<br />
qu’on dépense des sommes<br />
pharamineuses pour la<br />
construction de la plus belle<br />
mosquée au monde.<br />
Parlant encore de dépistage,<br />
D r Sekhri indique qu’on est<br />
en train de former des sages<br />
femmes pour apprendre à<br />
dépister le cancer.<br />
Le directeur de la clinique<br />
Sebihi a annoncé quant à lui,<br />
l’acquisition par son établissement<br />
d’un mammographe<br />
qui sera fonctionnel avant la<br />
fin de l’année en cours.<br />
Lilia Oufella<br />
Azrou veut sa part du<br />
développement<br />
indemnisation. Le comité du<br />
village Azrou met en relief,<br />
dans sa correspondance, les<br />
problèmes dont souffre sa<br />
population.<br />
Il s’agit notamment du manque<br />
d’eau potable, du non<br />
aménagement de la fontaine<br />
publique, de l’absence d’un<br />
pont – impératif ! – pour<br />
relier cette localité au cheflieu<br />
communal, de l’élargissement<br />
et du revêtement de<br />
sa route de communication,<br />
de la nécessité de délocaliser<br />
la décharge sauvage, implantée<br />
à 50 mètres de la cantine<br />
scolaire, juste à l’entrée du<br />
village, du nettoyage et réfection<br />
des avaloirs défectueux<br />
pour parer à toute calamité<br />
potentielle avec l’avènement<br />
des pluies hivernales, de<br />
l’édification de murs de soutènement,<br />
etc. Dans son document,<br />
le comité du village<br />
déplore les blocages injustifiés<br />
de plusieurs projets pour<br />
Azrou, tels qu’un monument<br />
à la mémoire des martyrs, les<br />
travaux d’une piste, entamée<br />
sans tracé clair, de l’abandon<br />
du terrassement de la décharge<br />
publique, etc. Réunis le 21<br />
octobre courant, les villageois<br />
d’Azrou n’excluent pas de<br />
recourir, dans les prochains<br />
jours, au blocage de leur mairie,<br />
si aucune mesure n’est<br />
engagée par les autorités locales<br />
en faveur de cette localité,<br />
dont les habitants, relève leur<br />
comité, se sentent comme<br />
«marginalisés» en matière de<br />
développement local.<br />
S. Yermeche<br />
PHOTO: ELWATAN<br />
TIZI NTLETA<br />
DES DIZAINES<br />
DE FOYERS SANS<br />
ASSAINISSEMENT<br />
I<br />
ls sont des dizaines de foyers répartis à travers les villages<br />
de la commune de Tizi Ntlata à ne pas être raccordés au<br />
réseau de l’assainissement. A Cheurfa, à Ait El Hadj Ali, à<br />
Ighil Imoula et à Ait Abdelmoumène, des centaines d’habitations<br />
ne sont pas raccordées au réseau de l’assainissement.<br />
Le cas du quartier dit El Djama, dans le village Tassoukit, est<br />
édifiant.<br />
Plus de 30 foyers ne disposent pas d’un réseau pour l’évacuation<br />
des eaux usées. Les fosses septiques et les rejets à<br />
ciel ouvert montrent une image des plus rebutantes. Avec le<br />
temps, l’environnement immédiat en prend aussi un mauvais<br />
coup. Plusieurs arbres fruitiers ont péri et l’air est devenu<br />
irrespirable à cause des odeurs pestilentielles sévissant, en été<br />
particulièrement. Un habitant dira avec regrets qu’il habite<br />
dans cette zone depuis plus de trois décennies. «Pour évacuer<br />
mes eaux usées, j’ai dû creuser une fosse septique, mais avec<br />
le temps, celle-ci déborde. En été, je ne peux ouvrir mes fenêtres,<br />
tellement l’odeur est insupportable, pendant que des<br />
nuées de moustiques envahissent les lieux», ajoute le même<br />
habitant, contraint aujourd’hui d’abandonner l’entretien de<br />
son petit verger.<br />
Les habitants de ces foyers ne cessent d’interpeller les autorités<br />
concernées quant à la nécessité de penser à réaliser un<br />
réseau d’assainissement pour non seulement épargner à la<br />
population les divers désagréments mais aussi à préserver<br />
l’environnement. Aït Idir Hocine<br />
OUACIF<br />
GRÈVE ILLIMITÉE<br />
AU CFPA<br />
L<br />
e personnel du Centre de formation professionnel (CFPA)<br />
de la daïra de Ouacif observe, depuis jeudi dernier, un<br />
mouvement de grève illimité, enclenché par la section syndicale<br />
du centre.<br />
Le syndicat déplore la lenteur constatée dans la prise en charge<br />
des revendications socioprofessionnelles. Le syndicat,<br />
affilié à l’Ugta, revendique, en effet, plusieurs doléances dont<br />
l’affectation d’adjoints techniques pédagogiques (ATP), l’hébergement<br />
des enseignants habitant loin du Centre, la révision<br />
de la répartition des tâches du personnel, la régularisation des<br />
travailleurs et l’ouverture des portes d’un dialogue permanent<br />
avec l’administration.<br />
Rencontré sur les lieux, le Sg du syndicat a indiqué : «Des<br />
grèves cycliques (deux jours par semaine) ont été observées<br />
durant ce mois d’octobre. Le recours à un débrayage illimité<br />
est le dernier procédé qui nous reste pour faire aboutir nos<br />
revendications». A signaler que le «nouvel» CFPA de Ouacif,<br />
ouvert en 2008, dispense plusieurs spécialités dont notamment<br />
l’Informatique, Electricité bâtiment, Maçonnerie, Couture<br />
et Cuisine. M. N. Sedka<br />
AÏN EL HAMMAM<br />
LE CENTRE PAYEUR <strong>À</strong><br />
L’ABANDON<br />
B<br />
ien que sa construction soit terminée, depuis une dizaine<br />
d’années le centre payeur d’Algérie Poste, n’a jamais<br />
ouvert ses portes. Sa mission originelle consiste à soulager<br />
le bureau de poste actuel dont les usagers ne cessent de dénoncer<br />
l’exiguïté.<br />
Elle devait en effet, se spécialiser dans les paiements des<br />
pensions et de la gestion des CCP qui drainent, à eux deux,<br />
la majeure partie du public. Ainsi, la poste dont les activités<br />
seraient limitées au courrier et aux affaires courantes,<br />
n’aurait plus à connaître les éternels embouteillages qui se<br />
produisent, au moment du versement des salaires des fonctionnaires<br />
et des pensions de retraites. Sous couvert de l’anonymat,<br />
un employé nous informe que, «pour des raisons<br />
sécuritaires la structure ne peut être ouverte bien qu’elle soit<br />
prête à fonctionner».<br />
Situé en effet, à l’écart de la ville, «le centre payeur n’est pas<br />
à l’abri d’un hold-up» ajoute-t-il. Cependant, la population<br />
qui subit les désagréments liés au manque de confort de<br />
l’actuel bureau de poste, aimerait voir ce dernier transformé<br />
en centre payeur et les activités courantes transférées dans la<br />
structure abandonnée.<br />
En attendant, la vieille poste continue d’étouffer sous le<br />
nombre, sans cesse croissant, de ses usagers qui se désolent<br />
de voir que les deniers de l’état ont été engagés dans une réalisation<br />
qui ne servira peut être jamais. Nacer B.
MASCARA<br />
Découverte d’un<br />
corps sans vie<br />
Un corps sans vie a été<br />
découvert, jeudi soir, dans<br />
la forêt du douar Zoua, relevant<br />
de la commune de Sidi<br />
Abdeldjebar, à 40 km de<br />
Mascara. Il s’agit du corps<br />
du dénommé H. M., âgé de<br />
48 ans, résidant au douar<br />
Ouled Boussetta, relevant de<br />
la commune de Menaouer.<br />
Le corps portait plusieurs<br />
coups de couteau. La victime<br />
aurait été assassinée par des<br />
inconnus pour la déposséder<br />
de son camion de type GMC<br />
qui lui a été attribué dans le<br />
cadre des diapositifs de l‘emploi<br />
des jeunes. Une enquête<br />
a été ouverte par les gendarmes.<br />
A. S.<br />
AÏN TÉMOUCHENT<br />
Une handicapée<br />
moteur meurt<br />
brûlée vive<br />
Une dame, âgée de 83 ans et<br />
handicapée moteur, a connu<br />
l’un des plus atroces trépas.<br />
Cela s’est passé mercredi à<br />
l’heure de la prière du Aâsr,<br />
vers 16h, en Ville Nouvelle<br />
(cité Akid Othmane). Z.K. a été<br />
brûlée vive, au 3ème degré,<br />
dans un incendie qui a pris<br />
dans sa chambre, au dernier<br />
étage d’un immeuble qui en<br />
compte quatre. Le feu a pris,<br />
selon la protection civile,<br />
en raison d’un court-circuit.<br />
D’après le voisinage, c’est à<br />
cause d’un téléphone portable<br />
en recharge que le feu<br />
a pris sur le lit de la défunte<br />
grabataire. Ce n’est qu’une<br />
fois le drame accompli que<br />
l’on s’est rendu compte du<br />
sinistre, à la vue de la fenêtre<br />
de l’appartement en feu. Les<br />
agents de la protection civile,<br />
qui ont éteint l’incendie, n’ont<br />
eu qu’à constater la réalité du<br />
drame. Dans une tentative désespérée<br />
de sauver la pauvre<br />
femme, un voisin s’est sérieusement<br />
blessé.<br />
L’on indique, qu’au moment<br />
du drame, la jeune femme<br />
avec laquelle la victime vivait<br />
était à son travail. M. K.<br />
RELIZANE<br />
7 personnes<br />
arrêtées pour<br />
aff aire de mœurs<br />
Présentées ce week-end au<br />
parquet de Relizane, sept personnes,<br />
dont la propriétaire<br />
du domicile et son fils, tous<br />
impliquées dans une affaire<br />
de mœurs, ont été écrouées.<br />
En effet, munis d’un ordre de<br />
perquisition, la police a investi<br />
le domicile de la dénommée<br />
S. W, âgée de 46 ans, soupçonné<br />
d’être un lieu de débauche.<br />
Là ils appréhendèrent<br />
deux couples en flagrant délit<br />
et une autre jeune fille. Dans<br />
le même sillage, les services<br />
de sécurité de Zemmora, cité<br />
sise à quelque 20 km de Relizane,<br />
ont arrêté une bande de<br />
malfaiteurs constituée de trois<br />
éléments. I. B.<br />
El Watan - Samedi 29 octobre 2011 - 13<br />
RÉGION OUEST<br />
NAÂMA<br />
Le pastoralisme s’éteint<br />
● Dans certaines zones reculées de la steppe, certains pères décident<br />
que leurs enfants deviennent pasteurs de métier pour la conduite du<br />
troupeau. Nombreux, aussi, sont les enfants de bergers qui contribuent<br />
aux besoins de la famille.<br />
P<br />
A<br />
L<br />
ar une sédentarisation<br />
progressive, le noma-<br />
disme ancestral des pas-<br />
toraux de la région commence<br />
à s’éteindre. La modernité a,<br />
peu à peu, bouleversé leur<br />
vie quotidienne. Freinés dans<br />
leur mobilité géographique, la<br />
plupart des nomades se lancent<br />
dans une sédentarisation que<br />
favorisent les instances gouvernementales<br />
par la création<br />
du programme de l’habitat<br />
rural au milieu de la steppe,<br />
qui génère au fur et mesure<br />
de petites agglomérations. Un<br />
programme destiné en quelque<br />
sorte à fixer définitivement les<br />
pastoraux. Les uns, passionnés<br />
par les grands espaces, hérités<br />
de leurs aïeuls et par le grand<br />
air, là où, ovins et caprins de<br />
races locales demeurent l’éle-<br />
Le numérique à l’école<br />
MOSTAGANEM<br />
Renouvellement à la chambre<br />
de l’artisanat<br />
es élections en vue du renouvellement du<br />
conseil de gestion de la chambre de l’artisanat<br />
de Mostaganem a provoqué un véritable engouement<br />
de la part des sociétaires. En effet, ils sont<br />
47 artisans à s’être porté candidats. Toutefois,<br />
seuls 45 d’entre eux pourront être éligibles, deux<br />
dossiers ayant été rejetés par la commission des<br />
candidatures pour non payement des cotisations<br />
annuelles qui s’élèvent à 300 DA. Le nombre de<br />
postes à pourvoir est de 25. C’est parmi eux que<br />
seront dégagés les membres du bureau ainsi que<br />
le futur président. Contrairement à la chambre de<br />
l’agriculture où le ministre s’est arrogé le droit<br />
de désigner les présidents des chambres locales<br />
ainsi que celui de la chambre nationale, au niveau<br />
vage traditionnel de la région.<br />
Ces derniers sont quelque peu<br />
circonspects, voire réticents,<br />
voulant être assez loin de la<br />
ville et de ses tracas, préfèrent<br />
s’isoler, vivant dans la tente sur<br />
les zones de pacage et de transhumance,<br />
tout en se déplaçant<br />
au rythme des saisons avec armes<br />
et bagages dans leur propre<br />
moyen de transport, assez<br />
classique et remarquable, en<br />
l’occurrence le camion Gak.<br />
BESOINS DE LA FAMILLE<br />
Les autres, plus optimistes,<br />
veulent à présent participer à<br />
la marche du temps en citadins,<br />
profitant d’une certaine<br />
modernité et d’un meilleur<br />
cadre vie. Dans certaines zones<br />
reculées de la steppe, certains<br />
pères décident que leurs<br />
fin d’assurer un enseignement de qualité,<br />
la direction de l’Education compte doter de<br />
nombreux lycées et CEM de tableaux interactifs,<br />
destinés aux enseignants et, ce, en vue de présenter<br />
aux élèves des cours numérisés. Une dotation<br />
innovante déjà mise en œuvre dans 37 établissements<br />
scolaires sur les 57 prévus dans un premier<br />
temps. Un outil didactique qui redynamise les<br />
pratiques pédagogiques au profit de l’élève, tout<br />
en lui permettant d’élargir ses connaissances,<br />
enfants deviennent pasteurs<br />
de métier pour la conduite du<br />
troupeau. Nombreux, aussi,<br />
sont les enfants de bergers qui<br />
contribuent aux besoins de la<br />
famille.<br />
De jeunes enfants, malheureusement<br />
privés des lieux<br />
du savoir, alors que plusieurs<br />
internats primaires existent<br />
pourtant. Sur l’importance<br />
de l’instruction et du savoir<br />
de leurs enfants, on a souvent<br />
tenté de convaincre ces pères<br />
nomades, mais en vain. Ils<br />
disent aussi que les filles<br />
ne sont pas faites pour les<br />
études. Elles devront, déclarent-ils,<br />
activer sous la tente<br />
dans les travaux domestiques,<br />
le traitement de la laine et la<br />
traite du lait, jusqu’au mariage.<br />
D. Smaili<br />
de libérer son potentiel et lui offrir de nouvelles<br />
perspectives, nous dira le directeur de l’Education.<br />
Il ajoute que, «par cette nouvelle pratique<br />
assez moderne à l’endroit des générations montantes,<br />
la wilaya de Naâma devient un référent<br />
en matière d’enseignement numérique à l’école».<br />
Pour la maîtrise de ces nouveaux équipements,<br />
plusieurs enseignants ont été formés auparavant.<br />
Notons au passage que 270 enseignants contractuels<br />
ont été titularisés. D. S.<br />
de l’artisanat, on a privilégié le suffrage direct.<br />
Ce sont les 48 présidents élus par leurs pairs qui<br />
composeront la chambre nationale. On apprend<br />
au niveau de la chambre de Mostaganem que 32<br />
bureaux de vote seront ouverts entre le 27 et le 31<br />
octobre, soit un bureau par commune. Toutefois,<br />
la wilaya ayant été découpée en 3 grandes circonscriptions<br />
- Est, Sud et Ouest - l’élection se<br />
déroulera tous les jours dans une des circonscriptions,<br />
de façon à permettre un suivi rigoureux du<br />
scrutin, par la commission ad hoc. Pour rappel,<br />
le corps électoral se compose de 3900 artisans<br />
répartis à travers les 32 communes que compte<br />
la wilaya. Le mandat court pour une durée de<br />
quatre années. Yacine Alim<br />
PHOTO : DR<br />
A<br />
ORAN<br />
Un projet<br />
de raccordement<br />
au réseau de gaz<br />
de 350 millions DA<br />
lancé à Chteïbo<br />
u courant de la semaine dernière, deux entreprises ont été<br />
installées à Haï Nedjma, ex-Chteïbo, pour le grand projet<br />
d’installation du réseau du gaz attendue depuis des décennies<br />
par les habitants de cette localité relevant de la commune de Sidi<br />
Chami. Ce projet, d’un montant de 350 millions de dinars, devra<br />
être finalisé dans un délai de 3 mois tel que déclaré par le chef de<br />
la daïra d’Es-Senia. La localité a été répartie en 8 lots dont chaque<br />
entreprise a bénéficié de 4 constitués chacun de 10 km de canalisations<br />
à déposer et à raccorder aux foyers. Haï Nedjma est en<br />
phase de métamorphose. En fait,<br />
ce qui était la zone des plus mauvaises<br />
conditions de vie, «sort de<br />
l’exclusion», selon ses habitants.<br />
Les réseaux, qui faisaient défaut<br />
dans cette localité, sont en cours<br />
d’installation. Des enveloppes financières<br />
conséquentes ont été<br />
consacrées, à Haï Nedjma, que<br />
ce soit par la commune (avec ses<br />
propres ressources), par la wilaya<br />
ou même par le ministère de l’Hydraulique<br />
et des Ressources en<br />
eau. Haï Nedjma, qui comptait le<br />
plus grand nombre de fosses septiques<br />
de la wilaya d’Oran (9600),<br />
se dote du réseau d’assainissement. «Sur les 61,166 km de canalisations<br />
d’assainissement, 42 km sont installés» a indiqué le président<br />
de l’APC de Sidi Chami, M.Kacha Saïd. Il ajoutera que «le taux<br />
d’avancement de la réalisation du réseau d’assainissement est à<br />
hauteur de 80% et, dans certains lots, il a atteint les 93%». L’eau<br />
coule également dans les robinets des habitations de Haï Nedjma et,<br />
ce, depuis quelque temps. Le réseau de l’eau potable a par ailleurs<br />
été installé dans cette localité où l’eau coule des robinets au grand<br />
bonheur des habitants. La prochaine étape est, selon le chef de la<br />
daïra d’Es-Senia, «la prise en charge de la voirie». Les routes seront<br />
bitumées, mettant ainsi fin aux routes marécageuses et aux lacs<br />
d’eau à chaque tombée de pluie. «Ce n’est que maintenant qu’on<br />
peut dire qu’on est citadin. Avant, on avait l’impression de vivre<br />
dans un douar au centre de la deuxième wilaya d’Algérie», dira un<br />
habitant de Haï Nedjma, ex-Chteïbo. Hafida B.<br />
AGENCES IMMOBILIÈRES<br />
La Fédération Fnai se<br />
concerte<br />
Ce projet devra être<br />
finalisé dans un délai<br />
de 3 mois tel que<br />
déclaré par le chef de<br />
la daïra d’Es-Senia. La<br />
localité a été répartie<br />
en 8 lots dont chaque<br />
entreprise a bénéficié<br />
de 4 constitués<br />
chacun de 10 km de<br />
canalisations.<br />
e bureau d’Oran de la fédération nationale des agences immo-<br />
Lbilières a organisé, jeudi dernier à la salle des conférences de<br />
l’hôtel Président, sa troisième journée d’information. C’est à 9 h<br />
du matin que les travaux ont débuté, où on pouvait d’ores et déjà<br />
compter, parmi l’assistance, en plus des agents immobiliers venant<br />
de tout l’Ouest, des notaires, des avocats, des représentants de banques<br />
et d’assurances, de l’opérateur téléphonique Nedjma, ainsi que<br />
des responsables de l’urbanisme et du cadastre. Il a notamment été<br />
question du rapport d’activité de la Fnai pendant la dernière année,<br />
du rôle de la conservation et du cadastre, ou encore de la problématique<br />
de l’acte, ce qui s’entend par là «le livret foncier et le certificat<br />
de conformité». Cette assemblée générale avait donc pour but d’informer<br />
les agents immobiliers sur l’ensemble des démarches entreprises<br />
par la fédération, et cela depuis plus de deux ans, c’est-à-dire<br />
depuis la promulgation du décret exécutif 9/18 du 20 janvier 2009.<br />
En prenant la parole, M.Hassan Djabar, chef du bureau de la Fnaï, a<br />
fait part à l’assistance des efforts élaborés par la fédération et, cela,<br />
dans l’intérêt des agents immobiliers. L’on prendra connaissance<br />
des efforts draconiens qu’il a fallu entreprendre avec ce que cela<br />
comporte comme correspondances aux ministres des tutelles, mais<br />
encore au premier ministre et même au président de la République,<br />
pour aboutir enfin au dernier décret, celui du 13 août 2011 qui garantit<br />
l’agrément sans condition à l’agent immobilier qui exerce depuis<br />
5 ans. A ce propos, M.Djabar a invité ceux qui exercent depuis<br />
plus de cinq ans à déposer leur demande d’agrément et, cela, avant<br />
la date buttoir du 18 juin 2012. Il a aussi été constaté l’émergence,<br />
ces dernières années, de bureaux d’affaires, qui sont au nombre de<br />
1235 à travers le territoire national, dont 49 seulement à Oran. Pour<br />
l’agence immobilière, ces bureaux ne font rien moins que de la<br />
concurrence déloyale. Par ailleurs, il a été regretté la non-prise en<br />
compte du barème universel pour ce qui est du pourcentage d’affaires.<br />
On saura ainsi que les agences immobilières ne touchent pas<br />
plus de 1% de bénéfice alors que, dans le monde entier, le montant<br />
est plafonné à 2%. Akram El Kébir
El Watan<br />
«En même temps, je me dis : pas de fuite,<br />
pas de recul. Quel visage prendrai-je<br />
alors ? De quelle créature inconnue, ou<br />
connue, mais dont je ne veux être ni la<br />
complice ni la copie ? Mon visage est tout<br />
tourné vers toi et non pas ailleurs. Me<br />
voici debout au bord de ce monde.»<br />
PAR BOUZIANE BEN ACHOUR<br />
Avec ses pièces jouées en<br />
arabe dialectal, Kateb Yacine<br />
propose une forme<br />
d’expression artistique qui<br />
répond aux besoins de son<br />
époque. Perçue au départ<br />
comme un spectacle de<br />
proximité, la représentation<br />
théâtrale chez l’auteur de La Guerre<br />
de deux mille ans est d’abord une<br />
forme de traduction du vécu des petites<br />
gens. Ecrire dans cette dramaturgie<br />
nouvelle avec ses caractères distinctifs,<br />
c’est dire et se dire, en direct et en<br />
toute franchise. Ecrire, c’est aussi dénoncer,<br />
avec les mots que tout le monde<br />
comprend, une société hypocrite<br />
trop longtemps restée otage des mythes<br />
figés en ce pays d’oralité.<br />
Ouverte sur la modernité dans ses aspects<br />
techniques, la pièce de théâtre<br />
katébienne reste autochtone dans ses<br />
sujets et sa langue. Ce théâtre confluent<br />
se fonde sur deux identités : l’une puisée<br />
directement de l’humus local, et<br />
l’autre impliquée dans l’expression artistique<br />
de son temps. A ces deux grandes<br />
sources, s’ajoute l’enracinement<br />
quasi naturel dans le monde de l’immédiat,<br />
le quotidien dans ses rouages<br />
sociaux et ses préoccupations. Avec<br />
Kateb Yacine, on est dans un théâtrefresque<br />
qui reflète la période nouvelle<br />
dans ses contraintes, ses visages affligeants<br />
et ses aspirations renouvelées.<br />
Le masque change de fonction et de<br />
définition. Il est sur un autre registre<br />
d’approche, avec une autre tension<br />
dramatique gorgée d’idéologie sociale.<br />
Cette photographie du réel ne fait pas<br />
dans l’embellissement mais, bel et<br />
bien, dans la remise en cause de la pensée<br />
préfabriquée.<br />
Ecrites et montées dans une période<br />
probablement charnière dans le parcours<br />
du poète-écrivain, les pièces de<br />
théâtre données en arabe algérien dans<br />
la décennie 1970 constituent indéniablement<br />
le point de départ d’une autre<br />
aventure intellectuelle, d’un nouveau<br />
rapport à l’art et au théâtre. Ce style<br />
propre sied bien à la mentalité de l’écrivain<br />
qui a toujours opté pour un art<br />
Samedi 29 octobre 2011 - 14<br />
ARTS LETTRES &KATEB YACINE DRAMATURGE DES HUMBLES<br />
FRONTON<br />
How many times ?<br />
PAR AMEZIANE FERHANI<br />
La brise d’automne vient me rappeler la chanson de Bob<br />
Dylan, Blowin’ in the wind, que je chantais au lycée avec<br />
mon confrère Omar Kharoum, alors fringant défenseur<br />
du RC Kouba. Ce petit chef-d’œuvre d’une génération<br />
égrenait une série de questions dont les réponses<br />
devaient être «soufflées dans le vent», comme l’affirme<br />
son titre. Celle qui nous emballait le plus était la<br />
suivante : «How many times must a man look up before<br />
he can see the sky ?» (Combien de fois un homme doit-il<br />
regarder en l'air avant de voir le ciel ?). L’ironique poésie<br />
du vers n’avait pas autant d’attrait à nos yeux que ce<br />
seul «how many times» sur lequel semblait insister la<br />
voix nasillarde du chanteur.<br />
En vérité, ce ne ce sont pas les vents de la saison qui<br />
balaient ces souvenirs vers notre mémoire mais bien<br />
notre dernière chronique où il était question, entre<br />
autres, de la place dédiée à Alger au révolutionnaire<br />
mexicain, Emiliano Zapata. How many times faut-il dans<br />
notre bonne ville pour construire un petit monument de<br />
marbre avec bassin et jets d’eau, l’inaugurer en grande<br />
pompe avec de hauts responsables de l’Etat et<br />
l’ambassadeur du Mexique, dévoiler le buste altier du<br />
héros de l’Amérique centrale, puis, le lendemain ou<br />
presque, démonter tout cela, comme si de rien n’était ?<br />
Nous le savons maintenant : il faut juste le temps<br />
d’écrire une chronique hebdomadaire !<br />
Et how many time s’est écoulé depuis le décès de Kateb<br />
Yacine ? Depuis hier, 22 ans, soit une jeunesse d’homme<br />
quand la majorité de nos jeunes ne l’a pas lu et sans<br />
doute ignore jusqu’à son existence. Vrai, il ne se lit pas<br />
facilement. Mais dans le lycée précité, à la fin des<br />
années soixante, en classe de troisième (auj. 4e AM), on<br />
étudiait Nedjma durant un trimestre entier, y compris en<br />
cours croisés avec le professeur d’histoire pour aborder<br />
les événements du 8 Mai 1945 et mieux comprendre les<br />
soubassements de ce roman météore. Que devient donc<br />
le fameux programme d’introduction de lectures<br />
d’œuvres littéraires ou autres dans l’éducation<br />
nationale ? Annoncé, comme la place Zapata il y a deux<br />
ans, il en serait encore aux discussions sur le choix des<br />
œuvres algériennes et universelles à programmer. How<br />
many time faut-il pour dresser cette liste ? Trois, quatre,<br />
cinq ans ou le temps d’oublier cette magnifique<br />
mesure ?<br />
En attendant, vous trouverez ici trois approches de<br />
l’œuvre de Kateb Yacine : une analyse rétrospective de<br />
son théâtre, un inventaire critique des films qui lui ont<br />
été consacrés et une étonnante lecture<br />
cinématographique de Nedjma. En attendant aussi,<br />
après inspection citoyenne du chantier Zapata, sachez<br />
que les travaux avancent de nuit comme de jour pour<br />
remplacer le socle ridicule placé auparavant. Mon<br />
confrère, Nadir Iddir, s’inquiétait à juste titre de ce<br />
gaspillage qui dépasse cependant la question financière.<br />
Le mauvais goût et la laideur ont en effet un coût<br />
astronomique.<br />
ZESTE D'ÉCRITURE<br />
Un théâtre indigné<br />
MAIS ENCORE...<br />
DRAMAT<br />
Près d’un million de<br />
spectateurs en quelques<br />
années. Un record inégalé !<br />
d’intervention prêt à servir l’idéal de<br />
vérité, un art de changement qui<br />
s’adresse prioritairement à une société<br />
souvent nourrie à l’analphabétisme, au<br />
rigorisme de façade et aux interdits<br />
suppléés par les diktats des pouvoirs de<br />
l’époque.<br />
Portées par la rage d’appuyer sur l’urgence<br />
de témoigner, ces épopées théâtrales<br />
sont animées par des héros modestes<br />
qui font une lecture, sans complaisance,<br />
de leur société en y versant<br />
la fraîcheur et aussi la fureur de leur<br />
temps actuel, contenant le plus possible<br />
les ferments de changements révolutionnaires.<br />
C’est un théâtre du parti<br />
pris et de la critique sociale qui bouscule<br />
sans ménagement les versions<br />
édulcorées du théâtre en boîte ou en<br />
circuit fermé. Contre celui-ci, Kateb<br />
Yacine clame son désaccord et parle<br />
avec colère de tous ceux qui ont trahi le<br />
pays de Syphax, Massinissa et de<br />
l’Emir Abdelkader. L’humour n’est jamais<br />
absent dans ces œuvres où l’intermède<br />
est, à chaque fois, possible et nécessaire<br />
pour faire plus ample connaissance<br />
avec le public. Passant régulièrement<br />
par le philtre du burlesque, l’ironie<br />
subtile et piquante est largement<br />
convoquée.<br />
Suite page 15<br />
■ <strong>À</strong> L’AFFICHE Suite Kateb Yacine : Un théâtre indigné 15<br />
■ <strong>À</strong> LA VOLÉE Dib/Livres en Islam/Comte de Bouderbala/Loi de Finances/Statue de la Liberté... 16<br />
■ <strong>À</strong> L’AFFICHE Kateb Yacine : Le «miracle Nedjma» 17<br />
■ Kateb Yacine : De l'écrit à l'écran 18<br />
■ <strong>À</strong> LA PAGE Parution : Gide ou la tentation nomade/ Abécédarius 19<br />
Mohammed Dib<br />
Le Sommeil d’Eve Pour écrire à Arts & Lettres, bienvenue sur notre adresse email : arts-lettres@elwatan.com<br />
PHOTO : D. R. ŒUVRE DE MUSTAPHA BOUTADJINE (DÉTAIL)
PHOTOS : D. R. LE THÉÂTRE "KATEB YACINE" DE TIZI OUZOU<br />
KATEB ATEB YA<br />
YACINE DRAMATURGE DES HUMBLES<br />
●●●<br />
Le théâtre-forum<br />
de Kateb Yacine,<br />
souvent divisé<br />
en tableaux<br />
autonomes,<br />
demande<br />
au public<br />
de participer<br />
et d’intervenir.<br />
On accède ainsi à un nouveau théâtre qui met en<br />
relief la nouvelle psychologie, la grossit volontairement,<br />
insiste sciemment sur la démesure,<br />
grâce notamment à un savoureux éclectisme<br />
de mots du jour et de situations concrètes<br />
volées au réel. Dans ce théâtre admirablement algérien,<br />
on retrouve à la fois du réalisme épique<br />
brechtien et un fonds culturel local irrigué aux traditions<br />
ancestrales. Il rompt en partie avec un théâtre<br />
classique emprunté par les devanciers et faussement<br />
naturalisé pour faire couleur locale. C’est un théâtre<br />
qui fait de la dénonciation un acte d’Amour à ce pays<br />
qui a tant payé pour se libérer de tous les jougs, anciens<br />
et nouveaux.<br />
Cette diversité de références tire partie de toutes les<br />
trouvailles des cinquante dernières années et abat le<br />
mur séparant l’acteur du spectateur. Le théâtre-forum<br />
de Kateb Yacine, souvent divisé en tableaux autonomes,<br />
demande au public de participer et d’intervenir,<br />
même si, physiquement, il ne monte pas sur scène.<br />
Dédaignant tout illusionnisme, il refuse, ici et là, les<br />
nuances pour aller à l’essentiel. Il reprend le mot qui<br />
fait mouche, le mot qui touche, le mot qui souligne la<br />
réplique à chaleur humaine, par des chansons courtes<br />
puisées du répertoire populaire urbain. Les tableaux,<br />
en flash-back, sont presque tous inspirés d’histoires<br />
concrètes qui ont vu le jour, séjourné ou élu domicile<br />
sur ces fabuleuses terres de l’Afrique du Nord. Ils sont<br />
l’expression fidèle des préoccupations du petit peuple<br />
dont personne ne parle, de ces héros anonymes qui<br />
portent l’histoire et la traduisent à leur manière, la<br />
jouant comme ils la ressentent, dans ses accélérations<br />
et blocages.<br />
Mis au devant de la scène, ce sont des personnages secondaires<br />
qui prennent la place du héros pour construire<br />
la fable. Le spectateur, lui aussi d’extraction modeste,<br />
s’identifie à ces comédiens qui interprètent des<br />
rôles «tournants». Il cesse d’être spectateur pour devenir<br />
acteur avec des yeux qui cherchent, parmi les comédiens,<br />
ceux qui lui sont proches. Se sentant ainsi<br />
impliqué, le spectateur sort de sa condition d’objet<br />
pour assumer un rôle de sujet. Intervenant directement<br />
dans l’action dramatique, il est dans une relation intime<br />
où salle et tréteaux «écrivent» en même temps la<br />
pièce qui se joue. «La vérité de la scène réside justement<br />
et exclusivement sur la scène», disait Lounatacharsky.<br />
Dans ce théâtre, la notion de réceptacle change<br />
ainsi de définition. Le comédien peut interrompre<br />
l’action et demander l’avis de celui qui le regarde. Cette<br />
façon d’agir, qui élabore de nouvelles manières de<br />
suivre un spectacle théâtral, est, par endroits, plus importante<br />
que l’œuvre elle-même. Il y a ici un théâtre<br />
manifeste, un théâtre témoin apte à gagner la complicité<br />
du spectateur-acteur et capable de l’émouvoir.<br />
Très souvent, les pièces de Kateb Yacine ont été jouées<br />
pour un public qui n’avait jamais vu de pièces de théâtre<br />
ni même entendu parler de cette expression. Aussi,<br />
le dramaturge ne fait pas dans le métalangage. Il opte<br />
pour une parole de l’essentiel, même si l’envolée lyrique<br />
du poète, la marque de fabrique du géniteur de<br />
«Nedjma», ne sont jamais absentes. Dans son théâtre,<br />
El Watan - Arts & Lettres - Samedi 29 octobre 2011 - 15<br />
Kateb Yacine féconde l’outil linguistique qu’il a déjà<br />
utilisé (n’oublions pas qu’il est venu au théâtre par le<br />
biais de l’écriture), recrée l’épopée réelle du petit peuple<br />
à travers la fiction qu’il met en scène. Il fait appel,<br />
ici et là, aux techniques européennes avant-gardistes<br />
qu’il naturalise pour être au plus près de ceux qui n’ont<br />
jamais frappé à la porte d’un théâtre. L’intellectuel engagé,<br />
auprès de la cause des humbles, étend sa sensibilité<br />
aux évènements qui l’entourent, aux manifestations<br />
qui lui parlent, aux agressions qui l’enserrent. Le<br />
créateur, qui a fait sien tout l’héritage gréco-romain,<br />
arabe et africain, montre par ce biais qu’il a une<br />
conscience aiguë des problèmes de sa collectivité. Il y<br />
trouvait la vérité, son tout premier souci. Ses créations<br />
ont le goût du document chaud, pris à vif, et elles faisaient<br />
foule à chaque représentation. L’affiliation à la<br />
culture populaire, dans sa pluralité de signes artistiques,<br />
est soulignée à chaque tournure de répliques.<br />
Elle sait être nouvelle à l’intérieur d’un texte considéré<br />
comme le «deuxième poumon» par lequel respire la<br />
création katébienne, pour reprendre la définition appropriée<br />
du Tunisien Mohamed Driss, autre grand dramaturge<br />
contemporain.<br />
UNE PERTINENCE INÉDITE<br />
Percutante et originale à la fois, la parole, dans sa rencontre<br />
avec le geste, prend le contre-pied des idées reçues<br />
et reconstruit une autre image du théâtre et une<br />
autre façon de le faire. La rupture s’opère aussi bien<br />
sur les plans formels que thématiques dans ce théâtre<br />
qui est, de facto, impliqué dans les débats qui agitent la<br />
société. Dans ce choix qui offre un espace de circulation<br />
privilégié aux idées progressistes, l’auteur incomparable<br />
de Palestine trahie est, par dessus tout, soucieux<br />
de démocratiser son théâtre, de le rendre audible<br />
à la majorité. Incluant sa démarche dans un imaginaire<br />
social et culturel, il tire sa légitimité esthétique de la<br />
terre qui l’a vu naître et de l’histoire qui l’a façonné.<br />
Kateb Yacine a refusé un théâtre niant les luttes sociales<br />
et cela dès le début de son aventure théâtrale des<br />
années soixante-dix, dans un petit espace de Bab El<br />
Oued, en compagnie d’une troupe homogène, l’Action<br />
Culturelle des Travailleurs (ACT), créée à Alger autour<br />
de sa personne. Cette troupe, non asservie à son animateur<br />
principal, contribuait au montage de la pièce.<br />
Le géniteur de La guerre de deux mille ans opte ouvertement<br />
pour une vision théâtrale plus radicale à l’égard<br />
des politiques culturelles et esthétiques de l’époque. Il<br />
n’a jamais été le bouffon du roi et n’a jamais joué un<br />
rôle de soupape. De même, il ne postulera jamais à être<br />
ange ou démon, selon les demandes du moment. Ses<br />
œuvres passerelles s’inscrivent dans une triangulation<br />
: le legs culturel, la langue d’échange et l’ouverture<br />
aux techniques du théâtre universel. L’homme orchestre<br />
de Mohamed prends ta valise reconstitue des<br />
espaces imaginaires pour traduire des atmosphères<br />
dictées par la vie et par ses convictions. Avec simplicité<br />
et persuasion, il monte des pièces aux formes extrêmement<br />
dépouillées, simplifiées, des pièces utiles<br />
parce que proches dans leur langue et leurs formes, du<br />
<strong>À</strong> L'AFFICHE<br />
souffle populaire. Dans ces années effervescentes, le<br />
poète et homme de théâtre montre une sympathie sincère<br />
pour les révolutions libératrices dans le monde. Il<br />
devient un point de jonction entre les formes d’expression<br />
anciennes empruntées par les aèdes d’hier dont<br />
les mots restent pudiques, et les formes nouvelles où le<br />
mot est chargé de poudre. Dans cette optique, il proposera<br />
quelques nouveautés scéniques et langagières<br />
d’une pertinence inédite. Par ailleurs, ses pièces, réfractaires<br />
aux idées de cénacle et propositions de l’establishment,<br />
optent ouvertement pour l’argument polémique.<br />
Sûr de sa mission, son théâtre se veut un porte-voix<br />
des gens humbles qu’il fréquente et chez qui il<br />
se ressource. Il s’agit de produire des chroniques théâtrales<br />
aiguës, qui, tout en insistant sur la sphère distractive,<br />
parlent de manière concrète des soubresauts<br />
profonds de la société. Ces chroniques pourfendent les<br />
ordres établis, ceux apparents et «ceux qui opèrent<br />
dans l’ombre», comme il l’écrira dans la préface au livre<br />
de Yacine Tassadit sur l’autre grand poète de l’Algérie<br />
des blessures, Lounis Aït Menguellet.<br />
Pour une exaltation plus franche des idéaux les plus<br />
élevés, le théâtre synthèse de cet intellectuel est en<br />
nette opposition à la culture des appareils et des<br />
conformismes. Dès le départ, il est perçu comme une<br />
revendication identitaire qui accompagne une histoire<br />
dynamique et non une revendication essoufflée répétée<br />
dans ses référents traditionnels, ses clichés et ses<br />
mythes illustrant un style unique de pensée, dont ont<br />
fait preuve certains de nos intellectuels sans qu’ils le<br />
sachent vraiment.<br />
La première période théâtrale de Kateb Yacine était<br />
écrite en français, «avec les mots de ceux qui avaient<br />
détruit sa tribu», pour reprendre les mots d’Abdelkader<br />
Djeghloul. Elle a donné des œuvres célèbres : Le<br />
Cadavre encerclé, Les Ancêtres redoublent de férocité,<br />
La Femme sauvage, L’homme aux sandales de caoutchouc,<br />
écrite en 1970 en hommage au libérateur vietnamien<br />
Ho Chi Minh… En allant vers un théâtre d’expression<br />
arabe populaire, l’écrivain a superbement<br />
joué son rôle dans ce changement de cap qui est une<br />
refondation du théâtre algérien. Son groupe théâtral,<br />
constitué en véritable atelier de recherche et de diffusion,<br />
n’a-t-il pas touché en quelques années près d’un<br />
million de spectateurs ? Un record inégalé à ce jour !<br />
Sans repousser la magie de la scène ni le pathétique de<br />
la représentation ou les méthodes formelles du quatrième<br />
art, sa seconde période théâtrale, attentive à la<br />
contemporanéité, aura été à la fois grandement enraciné<br />
dans le terroir et grandement appuyé sur les courants<br />
modernes. Sa construction dynamique et, surtout,<br />
moins complexée, a su démasquer les restrictions<br />
mentales et les opportunismes y afférents.<br />
B. B. A.
BRÈVES… …ET AUTRES NOUVELLES<br />
ÉDITION<br />
Fournées Dib<br />
Nous signalions la parution de la<br />
trilogie Algérie de Mohammed Dib<br />
traduite en arabe par les éditions<br />
Sédia (Alger) avec des dialogues<br />
en arabe dialectal. Les Editions<br />
Chibab, pour leur part, ont édité sa<br />
trilogie nordique qui comprend les<br />
œuvres suivantes : Les Terrasses<br />
d’Orsol (1985), Le Sommeil d’Eve<br />
(1989) et Neiges de marbre<br />
(1990). Ces romans ont été inspirés<br />
en partie par les séjours de Dib en<br />
Finlande à partir de 1975 où il<br />
participa aux traductions<br />
d’écrivains finlandais. Les lecteurs<br />
et lectrices adhèreront<br />
certainement à ces belles initiatives<br />
éditoriales. Espérons que les<br />
bibliothèques leur emboîteront le<br />
pas en acquérant ces deux trilogies<br />
qui marquent une carrière littéraire<br />
magnifique.<br />
LE SAVIEZ-VOUS ?<br />
Livres en Islam<br />
La civilisation musulmane a connu<br />
une période bibliophilique<br />
extraordinaire. Aucun calife ou<br />
gouverneur ne pouvait prétendre à<br />
un certain prestige sans aligner<br />
dans ses richesses une bibliothèque<br />
digne de son rang. Il en allait de<br />
même dans la société où l’on<br />
considéra longtemps la non<br />
possession de livres comme un<br />
signe de grande misère. Chaque<br />
ville possédait sa propre<br />
bibliothèque, de même que chaque<br />
mosquée. On y trouvait des salles<br />
réservées aux discussions sur les<br />
livres, ancêtres des clubs de lecture<br />
et cafés littéraires actuels. Au X e<br />
siècle, la petite ville de Nayaf, en<br />
Irak, comptait 40 000 ouvrages<br />
dans sa bibliothèque et<br />
l’Observatoire de Maraghan, dans<br />
le nord de l’Iran, alignait plus de<br />
400 000 volumes ! A la mort du<br />
ministre El Mouhalabi, en 963, on<br />
dénombra dans son legs plus de<br />
100 000 livres. Le calife fatimide<br />
du Caire, El Aziz, possédait, quant<br />
à lui, une bibliothèque d’environ<br />
1,5 million d’ouvrages dont 18 000<br />
en philosophie seulement ! Même<br />
exagérés par les chroniqueurs ou<br />
les propriétaires de ces collections,<br />
ces chiffres indiquaient une<br />
extraordinaire passion du livre.<br />
Mieux vaut ne pas comparer avec<br />
l’actuelle situation du livre !<br />
COMIQUE<br />
Un Comte à rebours<br />
Il aurait joué dans l’équipe<br />
nationale de basket et dans celle de<br />
l’Université du Connecticut avant<br />
de renoncer au sport suite à une<br />
blessure. Il a donc changé de<br />
carrière, s’orientant vers le slam<br />
qu’il a commencé avec Grand<br />
Corps Malade, expérimentant déjà<br />
les jeux de paroles. De là, il a opté<br />
pour l’humour le plus déjanté, se<br />
donnant un nom de scène noble :<br />
Samy, le Comte de Bouderbala<br />
(«en guenilles» selon certains, mais<br />
selon d’autres, le village d’origine<br />
de sa famille en Algérie). Révélé<br />
par le Jamel Comedy Club, il est,<br />
depuis, présent sur des scènes qui<br />
comptent en France : le Théâtre du<br />
Gymnase et la Cigale de Paris,<br />
Avignon… Le voilà maintenant<br />
chroniqueur à France Inter,<br />
développant son humour décapant<br />
qui n’épargne rien ni personne et<br />
qu’il résume comme «le pouvoir de<br />
la tchatche».<br />
PARIS<br />
Ultimes exils<br />
El Watan - Arts &Lettres - Samedi 29 octobre 2011 - 16<br />
La 3 e édition du colloque<br />
«Décolonisons les imaginaires», se<br />
tiendra le 3 novembre à l’Hôtel de<br />
Ville de Paris, avec, cette année, un<br />
thème funèbre impliquant pourtant<br />
des questions vitales, ce<br />
qu’explique bien le long intitulé de<br />
la manifestation : «Quand la terre<br />
des morts enracine les vivants ;<br />
l’enjeu des carrés musulmans pour<br />
la France.» Cette question délicate<br />
qui hante l’esprit des anciennes<br />
générations d’émigrés est posée en<br />
ces termes : «Des millions de<br />
Français de culture musulmane<br />
sont d’ici aujourd’hui, et de nulle<br />
part ailleurs. Mais trop peu de<br />
carrés musulmans permettent<br />
qu’ils soient inhumés en France.<br />
Or on ne peut se poser sereinement<br />
sur sa terre que lorsqu’on sait que,<br />
le moment venu, on pourra y<br />
reposer. L’enracinement physique<br />
conditionne l’enracinement<br />
intellectuel et symbolique.» Il<br />
s’agirait donc dans de réfléchir aux<br />
moyens de réunir des conditions<br />
d’inhumation respectueuses de la<br />
foi des immigrés et mettant fin à<br />
une ségrégation qui se poursuit<br />
post mortem.<br />
EXPOSITION<br />
Un néominaturiste<br />
Jusqu’au 10 novembre, El<br />
Hachemi Ameur expose au Musée<br />
de la miniature, de l’enluminure et<br />
de la calligraphie (près de la<br />
mosquée Ketchaoua d’Alger).<br />
Directeur de l’Ecole des beaux-arts<br />
de Mostaganem, il a étudié aux<br />
beaux-arts d’Alger ainsi qu’à<br />
l’Ecole des arts appliqués de Pékin.<br />
Il se définit comme «néominiaturiste».<br />
En d’autres termes,<br />
il s’efforce d’intégrer une<br />
démarche moderne dans cet art<br />
ancien très codifié. L’occasion de<br />
découvrir une expression originale<br />
ainsi qu’un musée qui est lui-même<br />
un monument.<br />
Les noces de Larbi de Rebecca Houzel<br />
Le CCF d’Alger projettera mercredi, en<br />
présence de sa jeune réalisatrice, Rebecca<br />
Houzel, le documentaire Les Noces de Larbi<br />
(55 mn, France, 2010). Produit par Arte<br />
France Cinéma, ce film relate le mariage entre<br />
Larbi, fils aîné d’une famille d’origine<br />
algérienne, installée en France depuis 37 ans,<br />
et Aïda, sa cousine qui vit en Algérie. Larbi<br />
est tombé amoureux d’Aïda au cours de ses<br />
séjours de vacances. Par ce mariage, l’aîné<br />
répond au désir de ses parents : perpétuer les<br />
traditions et renouer avec le pays d’origine.<br />
L’organisation de la fête mobilise toute la<br />
famille. La réalisatrice – qui est aussi la bellesœur<br />
du futur marié – a filmé les préparatifs,<br />
la cérémonie au village, l’arrivée de la<br />
promise en France... Ces moments font<br />
remonter, chez les frères et sœurs de Larbi,<br />
des souvenirs d’enfance et suscitent des<br />
questionnements sur leurs propres<br />
trajectoires, leurs positions dans la famille,<br />
leurs rapports à l’Algérie, leurs vies en<br />
France… Autant de questions pour un débat<br />
qui abordera, espérons-le, la démarche de la<br />
réalisatrice impliquée dans son sujet.<br />
Mercredi 2 novembre 2011 à 18h 30.<br />
<strong>À</strong> LA VOLÉE<br />
MUSIQUE ANDALOUSE<br />
Koléa-Tlemcen, aller-retour<br />
Cette année, le si attachant Festival<br />
maghrébin de musique andalouse de<br />
Koléa aura lieu exceptionnellement<br />
à Tlemcen, capitale de la culture<br />
islamique 2011. Cette troisième<br />
édition aura lieu du 27 novembre au<br />
4 décembre prochain. L’ouverture<br />
sera consacrée à un hommage au<br />
grand maître El Hadj Ghaffour et la<br />
clôture à cheikh Mohamed<br />
Kheznadji, tous deux figures<br />
éloquentes du genre. La<br />
participation nationale comprendra<br />
huit artistes ou formations, dont<br />
Nasredine Chaouli, Kamel Bouda,<br />
Noureddine Saouli, Meriem<br />
Benallel, Samir Toumi, Dib El<br />
Ayachi, Karim Bouzaghi et<br />
l’orchestre pilote de la wilaya de<br />
Tipasa. La présence internationale<br />
sera assurée par sept formations<br />
issues de six pays : Espagne, France,<br />
Libye, Maroc, Portugal, Tunisie. Les<br />
habitants de Koléa qui sont fiers de<br />
prêter leur festival, espèrent<br />
néanmoins le récupérer l’année<br />
prochaine.<br />
LOI DE FINANCES 2012<br />
Investir dans la culture<br />
Selon un haut fonctionnaire du ministère de la Culture, s’exprimant<br />
mercredi dernier sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, le<br />
projet de Loi de finances 2012 comprendrait une disposition octroyant<br />
à tous les investisseurs dans le domaine culturel le régime le plus<br />
avantageux accordé par la Loi sur l’investissement. Cette disposition<br />
concernerait les salles de cinéma et de spectacles, les équipements<br />
divers liés aux arts, etc. En attendant d’en savoir plus, notons qu’il<br />
s’agirait là d’une ouverture encourageante pour l’émergence des<br />
industries culturelles en Algérie. A suivre…<br />
LA STATUE DE LA LIBERTÉ<br />
Une dame de fer de 125 ans<br />
Depuis hier, cette icône des Etats-Unis d’Amérique a bouclé 125 années.<br />
Offerte par la France aux USA, elle est l’œuvre du sculpteur Bartholdi. Sa<br />
structure métallique a été conçue par Gustave Eiffel. Inaugurée le 28<br />
octobre 1886, elle est l’un des monuments les plus photographiés et filmés<br />
au monde. Depuis 1984, l’Unesco l’a inscrite dans le patrimoine mondial<br />
de l’humanité. Les Etats-Unis d’Amérique, dont l’histoire est l’une des<br />
plus courtes au monde, attachent à cet anniversaire une importance toute<br />
particulière. La charge symbolique et idéologique de ce monument est très<br />
forte, et le cinéma américain ne s’est pas privé de la mettre en valeur.<br />
Intitulée par son créateur «La Liberté éclairant le monde», son regard teinté<br />
de tristesse préfigurait peut-être les crimes commis en son nom. Sa<br />
notoriété planétaire demeure cependant immense.<br />
CINÉ AMATEUR<br />
Festival ressuscité<br />
Les 4 e Journées nationales du cinéma<br />
amateur reprennent leur cours après 11 ans<br />
d’absence, faute de finances ! Rendez-vous<br />
à la bibliothèque communale d’El Harrach<br />
(27-31 oct.). Sous le slogan<br />
«Retrouvailles», la rencontre de<br />
l’association Ahl El Fen oua Thaqafa revit<br />
grâce au ministère de la Culture et à la<br />
direction de la jeunesse et des sports de la<br />
wilaya d’Alger. Un seul bémol, Ahmed Zir,<br />
doyen des cinéastes amateurs, qui a perdu<br />
sa mère, sera absent. Condoléances ami et<br />
réussite aux autres.<br />
PHOTOS : D. R.
Par Ali Akika<br />
Le 28 octobre 1989, le poète meurt dans un hôpital<br />
de Grenoble après une longue maladie. Il est enterré<br />
dans le pays qu’il a chanté et fait connaître<br />
au monde entier, alors que l’Algérie n’avait pas<br />
de carte d’identité. Et dire que certains haineux<br />
ont tenté d’interdire son repos éternel sur son sol natal !<br />
Rendre hommage à cet écrivain-poète, c’est exprimer<br />
notre reconnaissance et réaffirmer l’importance de la<br />
littérature dans l’Algérie d’aujourd’hui. Dès l'indépendance,<br />
ce pays a été livré aux charlatans qui ont ignoré<br />
et combattu l’art, arme essentielle pour faire sortir le<br />
pays de l'obscurantisme et cautériser les blessures de la<br />
colonisation.<br />
Kateb Yacine est né à une époque où les ténèbres faisaient<br />
de l’ombre au soleil pourtant généreux de l’Algérie.<br />
Adolescent, il connut les geôles de l’occupant français<br />
au lendemain des tueries du 8 mai 1945. Ces tragiques<br />
événements ont sans doute nourri son œuvre qui<br />
suscita l’admiration de ses pairs dans le monde entier.<br />
1956 : les Algériens menaient déjà une guerre de reconquête<br />
de leur pays avec de faibles moyens. Quand il<br />
y a disproportion des forces en présence, le combat ne<br />
se gagne pas uniquement sur le terrain militaire. Les<br />
Algériens eurent donc besoin de porter aussi le fer sur<br />
les terrains diplomatique et culturel. En valeureux combattant,<br />
Kateb Yacine sillonna le monde pour porter la<br />
parole de son peuple. Pourquoi toutes les portes<br />
des cercles littéraires et poétiques lui furent-elles<br />
grandes ouvertes ? Parce qu'en<br />
1956, son roman, Nedjma, atterrit sur la planète littéraire<br />
comme un ovni. Certains furent déroutés par la<br />
construction du roman, d’autres louèrent la singularité<br />
de la narration et le style de l’œuvre. Cinquante<br />
cinq ans après, essayons de cerner les raisons du «miracle<br />
Nedjma», pour reprendre l'image de Malek Alloula,<br />
autre poète talentueux. Le roman fut publié en 1956 au<br />
Seuil en pleine guerre. Il eut à contourner les murailles<br />
de l’indifférence et de la méfiance. En ces temps pollués<br />
par la guerre et le regard exotique, l'univers du roman<br />
était en réalité une terre incognita. Le lecteur devait<br />
donc parcourir un chemin semé d'embûches. Il faut<br />
y ajouter l’originalité d’une langue française écrite par<br />
un étranger et la culture dans laquelle baigne le roman.<br />
Ces ingrédients rendaient la rencontre avec le lecteur<br />
âpre et déroutante. Tous ces obstacles amoindrissaient<br />
ses capacités à se laisser surprendre par le phénomène<br />
littéraire de Nedjma. Les facétieux pourraient dire que<br />
Kateb compliqua les choses afin que Nedjma, (l’amour<br />
de sa vie) ne puisse pas être «possédée» par le premier<br />
lecteur venu. A la première lecture, il est parfois difficile<br />
d’errer avec plaisir dans les méandres de cette incroyable<br />
histoire, de ce roman inimité, car inimitable… Avec<br />
Nedjma, Kateb Yacine posa la pierre fondatrice de la<br />
littérature algérienne moderne. Nouveauté du style<br />
éblouissant, nouveauté de la structure narrative surprenante.<br />
Pourquoi cette singularité de l’écriture ? Certains<br />
y ont vu l’influence de Faulkner. Possible, car Kateb a<br />
déclaré son admiration pour cet écrivain américain, prix<br />
Nobel de littérature 1949. C’est aux études de littérature<br />
comparée de nous éclairer sur l’éventuelle ressemblance<br />
des deux écritures. D’autres sont allés chercher du<br />
côté de la littérature arabe, foisonnante et pleine de digressions.<br />
Possible aussi, bien que Kateb ne maîtrisant<br />
pas la langue arabe classique, ne pouvait lire cette littérature<br />
dans le texte original. Sans aller chercher midi à<br />
quatorze heures, disons que les influences de Kateb sont<br />
les fruits à la fois de ses errances artistiques et de la fureur<br />
de son époque. Mais surtout de son talent à maîtriser<br />
le temps en littérature pour ne point se faire piéger<br />
par le temps du journalisme… Des influences sur Kateb<br />
Yacine, on a, à tort, oublié le cinéma. Mon regard de cinéaste<br />
s'est focalisé sur la structure narrative de Nedjma.<br />
El Watan - Arts & Lettres - Samedi 29 octobre 2011 - 17<br />
KATEB YYACINE<br />
UNE RÉFLEXION INÉDITE SUR SON SEUL ROMAN<br />
Le «miracle Nedjma»<br />
Et si cette œuvre fascinante et novatrice avait puisé sa<br />
structure dans le langage cinématographique ?<br />
Des influences<br />
sur Kateb Yacine,<br />
on a, à tort,<br />
oublié le cinéma.<br />
Mon regard<br />
de cinéaste<br />
s'est focalisé<br />
sur la structure<br />
narrative<br />
de Nedjma.<br />
En relisant le roman pour les besoins d’un film sur Kateb<br />
Yacine*, j’ai compris la difficulté d'une telle œuvre<br />
et la modernité de son langage. A ma grande surprise,<br />
j'ai découvert dans Nedjma certaines règles de narration<br />
et de montage de films.<br />
Premier chapitre du livre: comme au cinéma, Kateb met<br />
en place son dispositif : le lieu, les décors, l’identité et<br />
les liens des personnages, leurs rêves et leurs espérances...<br />
Dernier chapitre du roman : le même dispositif est<br />
mis en place, puis les personnages disparaissent dans la<br />
nuit. Comme dans un film, le spectateur lecteur laisse<br />
vagabonder son esprit pour accompagner les personnages<br />
de plus en plus petits pour finir par être happés par<br />
un lointain horizon. Entre les premier et dernier chapitres,<br />
le lecteur assiste à un long, très long flash-back à<br />
l’intérieur duquel il est de nouveau confronté à d’autres<br />
innombrables flash-backs. Dans le montage d'un film,<br />
les séquences sont organisées de manière à<br />
répondre à plusieurs critères : style, rythme,<br />
tempo créant ainsi un «choc» visuel qui<br />
fait éclater le sens des choses. Le montage<br />
doit respecter une éthique pour<br />
éviter toute manipulation<br />
ou regard réducteur sur le<br />
réel. Il doit aussi, et c'est<br />
indispensable, procurer une<br />
ivresse esthétique nécessaire<br />
au plaisir<br />
du spectateur.<br />
Eisenstein définit<br />
le mon-<br />
tage comme un rapport (un produit algébrique) des<br />
plans et non une suite de plans (une somme arithmétique<br />
des parties). Nedjma semble en grande partie obéir<br />
à ces règles là. Kateb Yacine n’était pas, à mon avis, intéressé<br />
par une histoire linéaire, si belle soit-elle. Il s’est<br />
détourné de la linéarité qui se traduit souvent par une<br />
fadeur artistique.<br />
Dans son roman, il a préféré faire évoluer ses personnages<br />
dans des lieux et des époques différents. Son héroïne,<br />
pour acquérir son statut emblématique, outre son<br />
insolente beauté, ne pouvait être qu’une descendante<br />
des ancêtres chers à Kateb. Les personnages du roman,<br />
descendants de l'Algérie enchaînés par la colonisation,<br />
se libéreront un jour de leurs chaînes. Par l'évocation de<br />
l'histoire du pays labouré par une multitude d’envahisseurs,<br />
l’écrivain souligne les lieux d’où parlent ses personnages.<br />
Et l’histoire a conservé les traces des différents<br />
colonisateurs, comme la langue française qualifiée<br />
de «butin de guerre» par Kateb. Nedjma, c’est l’Algérie<br />
qui renoue avec son histoire et qui entre de plain-pied<br />
dans l’histoire moderne. Pourquoi cette structure éclatée<br />
? Une anecdote a couru selon laquelle un «incident»,<br />
aurait éparpillé des feuillets du roman. Kateb les aurait<br />
récupérés et regroupés au petit bonheur la chance et cela<br />
<strong>À</strong> L'AFFICHE<br />
a donné le roman que nous connaissons. Si cette anecdote<br />
était vraie, on se demande à quoi sert l’imagination<br />
et pourquoi les écrivains se fatiguent à se battre avec les<br />
mots alors qu’ils devraient s‘en remettre à la main invisible<br />
du destin ! Si Nedjma fonctionne, c’est parce que<br />
Kateb a créé un langage moderne, parce qu’une langue<br />
est là pour être violée, parce qu’il est un lecteur de Nerval<br />
et de Villon, parce qu’il adore le cinéma. Et le cinéma<br />
n’est-il pas le langage le plus récent qui utilise les<br />
autres arts : théâtre, musique, littérature, peinture ?<br />
Mais s’inspirer du langage cinématographique, suffit-il<br />
pour accoucher d’un chef-d’œuvre ? Évidemment, non<br />
! Pour qu'une œuvre résiste au temps, elle doit obéir à<br />
d'autres lois. L'une d'entre elles, c’est la structure poétique<br />
du texte. Selon Ibn-Khaldoun, l’autonomie du vers<br />
poétique doit «mériter» sa place dans un poème. A la<br />
lecture de Nedjma, on constate que chaque chapitre<br />
obéit à cette contrainte. Les différents chapitres, en se<br />
combinant, se renforcent mutuellement, créent du sens<br />
et font palpiter le cœur grâce à l’âpre beauté<br />
des mots travaillés, triturés et non caressés.<br />
Autonomie du vers poétique, autonomie du<br />
plan cinématographique, rapports entre les<br />
vers dans un poème, montage des plans<br />
cinématographiques, on peut continuer à<br />
égrener les parallèles entre Nedjma et le<br />
langage du cinéma. Grâce à cette structure<br />
est née une œuvre maîtresse que l’auteur a<br />
su inscrire dans son époque, en utilisant<br />
un mode de langages émergeant. Visionnaire,<br />
Kateb a su saisir les mouvements<br />
invisibles et les soubresauts de la vie.<br />
Nedjma ouvre le chemin à d'autres<br />
chefs-d'œuvre, pourvu qu'ils soient à la<br />
hauteur des bouleversements de leur<br />
époque et pour que les ténèbres ne fassent<br />
plus de l’ombre au soleil dans<br />
notre pays. Ici comme<br />
ailleurs, aujourd’hui comme<br />
demain…<br />
A. A.<br />
PS : Kateb Yacine a été salué par Jean Paul Sartre comme un écrivain qui<br />
a poussé la langue française dans ses ultimes limites. C’est pourquoi<br />
«Nedjma» est entrée dans le panthéon de la littérature.<br />
* Quelques mois avant son décès, il m’a écrit une lettre pour me dire que<br />
des raisons de santé l'empêchaient de répondre à ma demande de faire<br />
un film sur sa vie et son œuvre.
KATEB ATEB YYACINE<br />
DE L’ÉCRIT <strong>À</strong> L’ÉCRAN<br />
Par Hamid Nacer Khodja<br />
Un genre cinématographique nouveau est apparu<br />
en Algérie depuis un quart de siècle, le<br />
film documentaire consacré (et consacrant,<br />
nous y reviendrons !) les écrivains algériens.<br />
A tout seigneur tout honneur : le plus célèbre<br />
de nos auteurs (et le moins lu, hélas, car préjugé difficile<br />
par la doxa), à savoir Kateb Yacine (1929-1989),<br />
a ouvert la voie. Par commodité, nous arrêtons provisoirement<br />
le bilan des documentaires le concernant<br />
en distinguant deux parties : les portraits, sortis du vivant<br />
de Kateb et où il intervient en tant qu’acteur, et le<br />
reste des films, essentiellement des témoignages.<br />
Le premier documentaire est de Dominique Colonna.<br />
Diffusé en 1985 dans la série Racines par TF1, il illustre<br />
une œuvre-vie traversée comme un révolutionnaire<br />
(ou plutôt un révolté perpétuel), sur fond de<br />
contexte historique précis : le 8 Mai 1945, la guerre<br />
d’indépendance, le postcolonial. Il insiste sur le passage<br />
de Kateb à Sidi Bel Abbès, de l’homme et des<br />
femmes qu’il a tant défendus et aimés, sans compter<br />
la reprise des pièces en arabe dialectal jouées à l’époque<br />
aux travailleurs émigrés de Paris et de sa banlieue.<br />
S’en suit Kateb Yacine, l’amour et la révolution<br />
(1989, 60’), de Kamel Dehane, compatriote installé à<br />
Bruxelles. C’est une production algéro-belge (Entreprise<br />
nationale de production audiovisuelle et Centre<br />
belge de l’audiovisuel). Renfermant, comme le précédent,<br />
un long entretien, ce film est le plus connu des<br />
documentaires sur l’écrivain, car le seul, à notre<br />
connaissance, à avoir été diffusé par la télévision algérienne,<br />
dans les salles commerciales de Paris – rareté<br />
pour un court métrage algérien – et dans d’autres<br />
pays. On voit Kateb converser simplement de sa vie,<br />
de son œuvre, de ses idées, de sa famille que l’on<br />
aperçoit dans un film de cinéma direct habité de belle<br />
poésie. Effacé, n’ayant presque pas de diction, on remarque<br />
vite le déphasage du parler de l’homme par<br />
rapport à son lyrisme écrit. Nous vient alors en mémoire<br />
cette parole du président Boumediene à l’un de<br />
ses ministres pour la rapporter à l’écrivain : «Dites à<br />
Kateb d’écrire mais de ne pas parler.» D’évidence,<br />
l’à-propos du raïs n’avait rien d’une appréciation<br />
mais découlait des déclarations intempestives de<br />
l’écrivain !<br />
Kateb Yacine, le rebelle amoureux est un court métrage<br />
belge de Joseph Lecoq (RTBF, 1995, 43’). Il est<br />
constitué également d’un long entretien avec l’écrivain<br />
qui évoque sa figure littéraire, particulièrement<br />
l’articulation de son œuvre avec sa vie sur fond d’un<br />
pays se réalisant dans la douleur. Diffusé en Belgique<br />
et en France mais non en Algérie, le film révèle un<br />
écrivain qui se veut aussi un intellectuel, confusion<br />
sciemment entretenue sous nos cieux. Paroles contre<br />
l’oubli, de Hadj Mohamed Fitas (filmé en 1989, diffusé<br />
en 1999, 14’) est un film vidéo constituant la dernière<br />
intervention publique de l’écrivain à la cinémathèque<br />
d’Oran en juillet 1989 (il mourra trois mois<br />
plus tard). Il y répond aux questions des spectateurs<br />
suite à la projection du film de Dehane. Iconoclaste et<br />
provocateur comme à l’accoutumée, Kateb n’élude<br />
aucune interrogation et évoque son ami M’hamed Issiakhem,<br />
la «langue de plâtre» de la télévision algérienne<br />
et l’avenir de la femme auquel il croit ardemment.<br />
Il assène quelques vérités amères à ceux qui ne<br />
veulent pas entendre ses cris. Le poète en trois langues,<br />
du Français Stéphane Gatti (2001,55’) est une<br />
coproduction parisienne (La Parole errante, CNC et<br />
Bibliothèque nationale de France). Non diffusé en<br />
Algérie mais sur FR 3 (France 3, auj.), dans la célèbre<br />
série du défunt Bernard Rapp, Un siècle d’écrivains,<br />
il donne à voir essentiellement un écrivain en politique.<br />
Se succèdent les déclarations les plus lucides<br />
El Watan - Arts & Lettres - Samedi 29 octobre 2011 - 18<br />
Un génie en projection<br />
Un inventaire précis et passionnant des films consacrés<br />
à la vie et l’œuvre de l’écrivain. Et des souhaits…<br />
Nous vient en<br />
mémoire cette<br />
parole de<br />
Boumediène à l’un<br />
de ses ministres :<br />
«Dites à Kateb<br />
d’écrire mais de<br />
ne pas parler.»<br />
comme les plus inexactes (l’étymologie des mots<br />
«berbère», «chaoui» et «kabyle», par exemple), sur<br />
les traces et substrats culturels de l’Algérie dont<br />
l’amazighité qui a obnubilé l’auteur, particulièrement<br />
dans son théâtre joué en arabe dialectal. Les propos<br />
fusent, les phrases chantent, l’histoire est bousculée,<br />
l’homme est demeuré d’une belle obstination quant<br />
aux questions lancinantes de langues et d’identité. Le<br />
film présente une fin émouvante : la tombe de Kateb<br />
au cimetière d’El Alia (Alger) avec un Matoub Lounès<br />
venu se recueillir en béquilles, grièvement blessé<br />
après les évènements d’octobre 1988. Kateb retrace<br />
aussi son itinéraire autobiographique, lui qui l’a pratiqué<br />
en autofiction dans son œuvre romanesque. D’où<br />
l’intérêt additionnel de ses dits aux nombreuses résonances<br />
dans ses textes et déclarations médiatiques, et<br />
l’étude du passage ou du transfert de l’écrit à l’écran.<br />
A la mort de l’écrivain, Jean-Pierre Lledo filme en<br />
vidéo son enterrement mais l’œuvre est diffusée uniquement<br />
en cercle privé. Ne vont plus suivre que des<br />
documentaires d’hommages et/ou des témoignages<br />
sur un passé à jamais révolu dont il ne sert plus d’attiser<br />
publiquement la nostalgie, «li fet met»... Les cinéastes<br />
portent aussi leur caméra plus au profit de la<br />
célébration d’un monument que d’une thèse. La troisième<br />
vie de Kateb Yacine de Brahim Hadj Slimane<br />
(2009, 26’, Keina Cinéma) passe au crible l’héritage<br />
de l’expérience de Kateb au Théâtre régional de<br />
Sidi Bel Abbès, depuis octobre 1978 à sa mort en octobre<br />
1989. Il donne notamment la parole à des membres<br />
de la troupe. Si par sa courte durée le film offre<br />
une nette impression d’inachevé et laisse sur sa soif le<br />
spectateur, les deux poèmes de Kateb chantés avec un<br />
oûd, en liminaire et au final, sont d’exquis instants.<br />
Axé aussi sur le théâtre katébien, tout en n’étant pas<br />
concomitant au premier, notons le film La patrie dans<br />
le cœur, de l’écrivain arabophone et chroniqueur francophone,<br />
Djillali Khellas, et du jeune réalisateur Nazim<br />
Souissi (2010, 77’, Elka Prod. et ministère de la<br />
Culture). L’écrivain a eu déjà à réaliser avec Kamel<br />
Djermoune un premier court métrage, Nedjma (1998,<br />
50’, ENTV), portant sur la géographie littérature du<br />
roman, centrée malheureusement sur un seul lieu,<br />
Annaba d’hier et d’aujourd’hui. Le documentaire, rehaussé<br />
par la présence de Kateb, de comédiens et comédiennes<br />
ayant suivi son aventure théâtrale en Algé-<br />
<strong>À</strong> L'AFFICHE<br />
PHOTO: D. R.<br />
rie ainsi que d’universitaires sans affinités électives,<br />
est tout à fait remarquable de pédagogie alerte et de<br />
témoignages crédibles sur une page méconnue de notre<br />
historiographie littéraire. On se doit d’espérer<br />
qu’il suscitera de nouveau un immense intérêt pour ce<br />
théâtre qui n’est, hélas, guère plus joué et on ne le déplorera<br />
jamais assez.<br />
Deux derniers films sont à retenir (bien que nous ne<br />
les ayons pas encore vus) : Kateb, l'homme des certitudes<br />
et poète des opprimés, d'Ali Fateh Ayadi, et Kateb<br />
Yacine l’Homme Libre, d'Omar Mokhtar Challal.<br />
Enfin, il est à souligner que Kateb, dramaturge à Sidi<br />
Bel Abbès, aurait fait filmer dans les années 1970 et<br />
au début de la décennie 1980 – c’est-à-dire au moment<br />
où il donnait ses pièces dans toute l’Algérie -<br />
quelques-unes de ses pièces telles Palestine trahie,<br />
La Guerre de 2000 ans ou Mohamed prends ta valise<br />
et ce, sur demandes respectives de la BBC, de la télévision<br />
algérienne et de la télévision canadienne. De<br />
même, il existerait une copie filmée du Cadavre encerclé,<br />
tournée en 1958 à Carthage, après sa première<br />
représentation mondiale, en juin 1958 à Bruxelles. A<br />
l’instar de la biographie de l’auteur qui renferme à ce<br />
jour des zones obscures, nous ne disposons pas assez<br />
d’informations sur cette production signalée dans la<br />
presse nationale mais non vue. N’oublions pas que,<br />
de son vivant, Kateb a amorcé sa légende puis s’est<br />
érigé en mythe sacralisé depuis. Ce théâtre filmé, s’il<br />
venait à être disponible, serait du plus haut intérêt littéraire<br />
et cinématographique, particulièrement sur le<br />
plan du son car l’œuvre de Kateb est paradoxalement<br />
très acoustique pour un homme peu bavard, tout en<br />
pratiquant le contact avec le public (à ses yeux le<br />
«peuple»).<br />
En définitive, qu’ajouter à cette courte présentation,<br />
sinon que nous aurions tellement aimé que les cinéastes<br />
questionnent Kateb Yacine sur son regard sur le<br />
cinéma, en tant que simple spectateur ou auteur. Celui<br />
qui ne mâchait pas ses mots pratiquait un véritable<br />
montage du langage n’obéissant pas uniquement aux<br />
méandres du formalisme de sa vie ou de son œuvre.<br />
Nous aurions souhaité aussi, au-delà des portraits et<br />
des témoignages, que les réalisateurs expriment leur<br />
esthétique du cinéma et de ses rapports problématiques<br />
avec l’écriture du texte littéraire katébien. Regrets<br />
éternels pour le premier vœu, ardent souhait<br />
pour le second. Au demeurant, regrettons encore que<br />
toute cette filmographie ne contribue pas à faire<br />
connaitre davantage l’écrivain car certains documentaires,<br />
constituant de véritables sources référentielles,<br />
demeurent indisponibles quand ils devraient être en<br />
vente libre sous supports cassettes ou cédéroms ou<br />
consultables dans les bibliothèques, universités et<br />
lieux culturels. H. N. K.
PARUTION ANDRÉ GIDE OU LA TENTATION NOMADE<br />
Refuges d’oasis<br />
Le prix Nobel de littérature 1947 avait<br />
souvent séjourné en Algérie.<br />
Il entretient une<br />
correspondance<br />
très suivie avec sa<br />
mère qu’il finit par<br />
convaincre de<br />
séjourner avec lui<br />
à Biskra à partir<br />
de 1894.<br />
Au moment où l’on célèbre<br />
en France le centenaire<br />
des éditions Gallimard,<br />
fondées par Gaston Gallimard<br />
en 1911 avec un<br />
groupe d’amis issus de la Nouvelle<br />
Revue Française (NRF), on<br />
retrouve parmi les précurseurs<br />
André Gide, admirateur du grand<br />
poète Mallarmé et qui avait trouvé<br />
un allié de taille en la personne<br />
du poète et théoricien de la littérature,<br />
Paul Valéry. Les<br />
animateurs<br />
de la NRF ont favorisé et cherché<br />
«l’assentiment de cette élite<br />
intellectuelle de la province». Les<br />
conversations passionnantes, sur<br />
la poétique et la littérature en général,<br />
ont donné à cette revue et<br />
aux éditions Gallimard une réputation<br />
d’exigence et un rayonnement<br />
international. Cette élite littéraire,<br />
née sur les décombres du<br />
romantisme et du naturalisme<br />
dont André Gide était le porte-<br />
drapeau, guerroyait sur le front de<br />
la création pour émerger et faire<br />
oublier les monstres sacrés tels<br />
Victor Hugo, Flaubert ou Baudelaire.<br />
Dans le beau livre qui vient<br />
de sortir aux éditions Flammarion,<br />
André Gide ou la tentation<br />
nomade*, c’est l’écrivain voyageur<br />
qu’on découvre. Gide est un<br />
poète adepte de la contemplation,<br />
qui rompt avec la tradition de<br />
l’écrivain-baroudeur, version dixneuvième<br />
siècle. Avant de suivre<br />
les itinéraires d’André Gide, faisons<br />
un détour par certains repères<br />
biographiques. Il est né le 22<br />
novembre 1869 à Paris. Il est<br />
El Watan - Arts & Lettres - Samedi 29 octobre 2011 - 19<br />
l’auteur d’une œuvre prolifique<br />
qui épouse toutes les formes de la<br />
création littéraire. On peut citer<br />
certains romans comme : La Porte<br />
étroite (1909), Les Caves du<br />
Vatican (1914) ou encore La Symphonie<br />
pastorale et Les Fauxmonnayeurs.<br />
A côté de cette œuvre<br />
romanesque, la poésie a une<br />
place prépondérante comme Les<br />
Nourritures terrestres ou Paludes<br />
qui est inclassable car trans-générique.<br />
Ses mémoires et journaux<br />
de voyage sont très nombreux et<br />
le tout va lui valoir le prix Nobel<br />
de littérature en 1947.<br />
Malgré une vie bourgeoise, André<br />
Gide n’a jamais cessé de<br />
voyager et d’aller scruter<br />
le monde pour chercher,<br />
comme Lamartine lors<br />
de son voyage en<br />
Orient, une réalisation<br />
de soi et un renouvellement<br />
dans<br />
sa créa-<br />
tion. Il<br />
avait commencé<br />
par découvrirl’Angleterre<br />
comme une sorte<br />
d’hommage secret à Mallarmé<br />
qui était professeur d’Anglais.<br />
C’est en 1892 que le désir de partir<br />
vers un ailleurs libérateur devient<br />
réalité à travers, d’abord, les<br />
poésies d’André Walter où il dit<br />
notamment : «Un jour nous avons<br />
levé la tête/ De dessus, nos graves<br />
bouquins/ Tu m’as dit : "C’est<br />
l’heure de nous mettre en route/<br />
Voilà assez longtemps que nous<br />
sommes enfermés/ Marchons tous<br />
deux où nous mènera la route"».<br />
Ces vers sont l’acte fondateur<br />
d’une vie de nomade qui s’écrira<br />
sur les chemins du vaste monde.<br />
Puis vint une période de relation<br />
intense avec l’Afrique du Nord<br />
qui débuta en 1893. Ses premiers<br />
voyages lui permirent d’entretenir<br />
une correspondance très suivie<br />
avec sa mère, qu’il finit par<br />
convaincre de séjourner avec lui à<br />
Biskra à partir de 1894 (ndlr : ce<br />
qui a inspiré le roman de Hamid<br />
Grine, Le Café de Gide, Ed. Alpha,<br />
2008). Dès l’aube de la colonisation,<br />
la reine des Zibans avait<br />
déjà le vent en poupe, car c’est un<br />
lieu enchanteur et d’hivernage<br />
très prisé. Un lieu magique qui a<br />
inspiré beaucoup de peintres<br />
orientalistes, dont Gustave<br />
Guillaumet et son célèbre La séguia<br />
près de Biskra, une toile importante<br />
par ses dimensions réalisée<br />
en 1884 et qu’on peut admirer<br />
au Musée d’Orsay à Paris. Lors<br />
de ce voyage, Gide se rapproche<br />
de la population locale et lui permet<br />
d’entrevoir l’écriture de Paludes.<br />
De 1894 à 1829, suivent<br />
une série de va-et-vient entre la<br />
France et le Maghreb et de longs<br />
séjours en Algérie et en Tunisie.<br />
Un autre voyage sera déterminant<br />
dans ses prises de position politique,<br />
c’est celui qu’il fit au Congo<br />
en 1927. Le séjour en Afrique<br />
subsaharienne l’aide à cerner les<br />
intentions de la présence coloniale<br />
et ses prétentions de civilisation.<br />
Dans son journal intitulé<br />
Voyage au Congo, il dénonce<br />
cette idéologie fondée sur la domination<br />
de l’autre et l’exploitation<br />
des richesses autochtones.<br />
Une position courageuse surtout<br />
que la célébration du centenaire<br />
de la colonisation de l’Algérie<br />
était en préparation. Le retour en<br />
Europe, après ces longs périples<br />
africains, lui donne l’idée de s’intéresser<br />
au communisme qui professait<br />
le progrès et l’égalité. En<br />
1936, il entreprend un voyage en<br />
URSS. Sur place il constate que<br />
la propagande soviétique occultait<br />
une réalité autre que celle embellie<br />
par un discours fallacieux.<br />
Là aussi, il ne va pas hésiter à<br />
mettre à nue la supercherie d’une<br />
telle idéologie totalitaire et au<br />
nom de laquelle se commettait<br />
beaucoup de crimes et de déportations.<br />
Son livre Retour de<br />
l’URSS aura un grand retentissement.<br />
La capitulation du gouvernement<br />
du Maréchal Pétain, en<br />
juin 1940, va le conduire à cesser<br />
son activité de collaborateur assidu<br />
à la Nouvelle Revue Française<br />
pour se retirer à Nice avant de se<br />
réfugier en Afrique du Nord entre<br />
1942 et 1945.<br />
Dans le beau livre de Jean Claude<br />
Perrier, on suit à la trace André<br />
Gide que ses amis désignaient par<br />
«le bipède». L’écrivain, à l’âme<br />
voyageuse, a laissé à côté de cette<br />
œuvre nomade un important<br />
fonds iconographique que<br />
l’auteur du livre met à la disposition<br />
du lecteur. Dans la vie d’André<br />
Gide, l’Algérie a joué un rôle<br />
important pour l’aider à s’affranchir<br />
du conservatisme de son milieu,<br />
mais aussi pour s’extirper de<br />
la culture ambiante d’une Europe<br />
alors travaillée par plusieurs de<br />
ses démons.<br />
Slimane Aït Sidhoum<br />
*Jean Claude Perrier. «André Gide ou la<br />
tentation nomade», Paris, édition<br />
Flammarion, 2011.<br />
<strong>À</strong> LA PAGE<br />
ABECEDARIUS<br />
Billard littéraire<br />
PAR MERZAC BAGTACHE<br />
Cela se passait dans un<br />
somptueux hôtel de<br />
facture américaine aux<br />
Emirats Arabes Unis, un<br />
de ces édifices hôteliers<br />
qui impressionnent mais<br />
ne sont pas toujours du<br />
meilleur goût. Sur le coup<br />
de minuit, ne trouvant pas<br />
le sommeil et ayant lu les<br />
principaux articles de la<br />
presse locale, je sortis<br />
humer l’air frais dans le vaste hall qui s’ouvrait à la<br />
fois sur les profondeurs du désert et sur les<br />
hauteurs d’un ciel richement étoilé.<br />
Il était là, seul, face au tapis vert d’un billard<br />
installé en plein milieu du hall. Son geste bien<br />
calculé, rapide et minutieux, rappelait celui d’un<br />
toréador sur le point de planter une banderille sur<br />
le dos d’un taureau déjà chancelant. Je me mis à<br />
l’observer à distance et à attendre. Attendre quoi ?<br />
La fumée de sa cigarette collée à ses lèvres était<br />
d’un bleu léger, fourni par un éclairage coloré, et<br />
elle se confondait avec celui, naturel, d’une barbe de<br />
quelques jours. Good evening, fis-je alors. Et lui de<br />
me répondre dans un arabe dénotant son étrangeté<br />
au lieu et à la langue même : wa alaïkoum essalam !<br />
Il m’invita aussitôt à me joindre à lui, comme s’il<br />
avait affaire à une vieille connaissance. Je répondis<br />
que je ne savais rien de ce type de jeu, sinon ce que<br />
j’avais pu en voir dans de célèbres films<br />
généralement policiers et américains. Quelques<br />
mots enchaînés de sa part en langue arabe, et le<br />
voilà à me montrer comment tenir la baguette et<br />
comment assener un coup sec à l’orpheline boule<br />
rouge en face de moi. Après un essai et un deuxième,<br />
les deux non concluants, je rendis le tablier.<br />
Mon joueur de billard arabophone venait du pays<br />
d’Alexandre le Grand, un Macédonien quoi ! Plutôt<br />
que de s’intéresser à Aristote, le précepteur de ce<br />
grand empereur, s’était spécialisé en littérature<br />
arabe classique qu'il avait étudiée à Damas. Je suis<br />
éditeur, me précisa t-il encore. Son accent très<br />
prononcé, à la fois guttural et syncopé, de<br />
montagnard, donnait à la langue arabe une sonorité<br />
toute particulière, au point de me pousser à<br />
m’interroger, à part moi, sur le commerce que j’ai<br />
toujours établi avec cette langue dont la richesse<br />
musicale est peut-être aussi celle de ses différentes<br />
prononciations dans le monde.<br />
Sans s’étaler sur sa vie privée, ses mots aussi concis<br />
que ses gestes de joueur, il me fit comprendre qu’il<br />
avait guerroyé contre les Serbes. Mais son champ de<br />
bataille de prédilection restait le vaste monde de la<br />
culture. C’est pourquoi, il s’était lancé dans l’édition<br />
en faisant de son mieux pour faire connaître la<br />
culture arabe à ses concitoyens de Macédoine.<br />
Toutefois, ce qui le chagrinait outre-mesure, c’était<br />
surtout – selon son expression bien sûr – «l’absence<br />
de repères au sein de l’intelligentsia du monde<br />
arabe». Pour lui, le poète syro-libanais, Adonis, n’a<br />
cessé de décocher ses flèches contre tout ce qui est<br />
propre au monde arabe. «Ce poète, devait-il<br />
marteler encore, fait toujours des courbettes en<br />
direction du monde occidental dans l’espoir de<br />
décrocher le prix Nobel de littérature !».<br />
Bien sûr, je n’ai jamais revu ce Macédonien et sans<br />
doute ne le reverrai-je jamais. Mais, je m’imagine<br />
aujourd’hui cet homme si aigri, jubilant de plaisir<br />
peut-être, à la suite de l’annonce du couronnement<br />
du poète suédois, Tomas Tranströmer, par ce<br />
prestigieux prix pour lequel Adonis était fortement<br />
pressenti cette année.<br />
toyour1@yahoo.fr
HORIZONTALEMENT : 1.Réalisation 2.Enlever les poux.<br />
Rapport économique 3.Mois. Rivière de l'Amérique du Nord.<br />
Un point sur quatre 4.Plan d'urgence. Préfixe. Cruel 5.Ancien<br />
média. Ecorchure légère. L’Europe unie 6.Ville d'Allemagne. 1<br />
Ratites. Thymus de veau 7.Viandes crues fortement assaison-<br />
2<br />
nées. Bugles à fleurs jaunes 8.Mesure de mandarin. Cité de<br />
carnaval. Faire des longueurs 9.Poisson. Panorama. Sièges de 3<br />
rois 10.Mâchefer de minerai. Article. Formule de sport. 4<br />
Symbole chimique 11.Sans exception. Veniez au monde 12.<br />
5<br />
Evite une litanie. Titre ottoman. Avant nous. Grande école 13.<br />
Réservoir à grains. Unités phonétiques 14.Fin de soirée. 6<br />
Loupes. Monnaies communes 15.Rivière de France. Ville de<br />
7<br />
Chaldée. Métal précieux. Sur la rose des vents.<br />
VERTICALEMENT : 1.Auteurs de mémoires historiques 8<br />
2.Paroles échangées à l'écart. Bêtises 3.Regardant de haut. 9<br />
Débarrassées de leur noyau 4.Obtenu. Coule en Suisse.<br />
10<br />
Technicien supérieur 5.Passe sous l'eau. Bord d’un cours<br />
d’eau. Note 6.Rivière d'Asie. Reviendra 7.Etat d'Amérique. 11<br />
Edenté. Non dit 8.Edicte des règles. Rendre uni 9.Conviendra.<br />
12<br />
Appendices au fond des bouches. Ville engloutie 10.Arriver<br />
au but. Argile 11.Beau parleur. Perdre sa souplesse 12. 13<br />
Possessif. Légère. Vaut de l'or 13.Question de test. Exalté par 14<br />
une passion. Animal à rayures 14.Inutile. Précède le capital.<br />
15<br />
Gaz de pub 15.Possessif. Appris. Renvoie.<br />
SOL. QUINZE SUR 15 PRÉCÉDENTS : HORIZONTALEMENT :<br />
1.INCRUSTATIONS 2.NASA. CODEUR. TUA 3.TV. PAIN. ULTRA 4.<br />
RAPINE. ETEINTES 5.ELUDE. PROSE. ITS 6.PERI. CLIN. SOSIE 7.<br />
ITS. ANSE. UTE 8.DETEINT. ROTIRA 9.IRA. DU. ASES 10.TAIRA.<br />
AME. SOUDE 11.ETNA. PLANQUEE 12.OEILLETS. IT 13.AI.<br />
EURIPIDE 14.RU. AR. LUEUR. LEE 15.ETEND. ORL. EPEES.<br />
Biffe Tout N° 3034<br />
N<br />
E<br />
E<br />
E<br />
B<br />
E<br />
D<br />
N<br />
E<br />
D<br />
I<br />
V<br />
I<br />
D<br />
S<br />
Repas à prix fixe servi dans un restaurant.<br />
1<br />
3<br />
2<br />
2<br />
9<br />
10<br />
7<br />
4<br />
9<br />
3<br />
O<br />
S<br />
E<br />
N<br />
T<br />
A<br />
P<br />
R<br />
O<br />
S<br />
A<br />
T<br />
E<br />
U<br />
R<br />
I<br />
C<br />
M<br />
I<br />
I<br />
E<br />
L<br />
P<br />
A<br />
C<br />
I<br />
D<br />
N<br />
A<br />
H<br />
définition<br />
du mot encadré<br />
2<br />
11<br />
9<br />
11<br />
10<br />
8<br />
13<br />
2<br />
9<br />
10<br />
T<br />
A<br />
S<br />
L<br />
L<br />
L<br />
V<br />
L<br />
B<br />
I<br />
O<br />
P<br />
S<br />
I<br />
E<br />
A<br />
L<br />
I<br />
O<br />
A<br />
T<br />
O<br />
I<br />
A<br />
T<br />
G<br />
H<br />
R<br />
P<br />
E<br />
3<br />
12<br />
10<br />
9<br />
8<br />
7<br />
9<br />
7<br />
10<br />
9<br />
R<br />
A<br />
T<br />
T<br />
I<br />
E<br />
R<br />
N<br />
A<br />
N<br />
S<br />
U<br />
E<br />
A<br />
I<br />
4<br />
13<br />
9<br />
3<br />
16<br />
9<br />
10<br />
E<br />
D<br />
A<br />
E<br />
D<br />
R<br />
A<br />
N<br />
I<br />
N<br />
T<br />
R<br />
I<br />
R<br />
R<br />
8<br />
9<br />
V<br />
P<br />
E<br />
G<br />
N<br />
E<br />
E<br />
T<br />
D<br />
A<br />
R<br />
U<br />
L<br />
D<br />
P<br />
E<br />
Tout Codé N° 3034<br />
5<br />
14<br />
8<br />
12<br />
9<br />
3<br />
7<br />
8<br />
O<br />
R<br />
O<br />
T<br />
S<br />
I<br />
N<br />
E<br />
A<br />
R<br />
C<br />
E<br />
U<br />
A<br />
T<br />
5 6 3 10 2 12 13 4<br />
6 9 8 12 13 4<br />
H<br />
R<br />
O<br />
S<br />
C<br />
A<br />
E<br />
D<br />
L<br />
P<br />
F<br />
R<br />
T<br />
I<br />
T<br />
6<br />
3<br />
12<br />
9<br />
15<br />
8<br />
17<br />
13<br />
10<br />
12<br />
F<br />
R<br />
I<br />
I<br />
T<br />
A<br />
C<br />
R<br />
E<br />
L<br />
T<br />
F<br />
E<br />
N<br />
A<br />
S<br />
U<br />
P<br />
S<br />
I<br />
O<br />
T<br />
A<br />
I<br />
T<br />
E<br />
A<br />
U<br />
G<br />
L<br />
7<br />
12<br />
9<br />
14<br />
17<br />
13<br />
4<br />
9<br />
9<br />
SOL. TOUT CODÉ PRECEDENT : PRÉVOT - STEVIE WONDER<br />
SOLUTION FLÉCHÉS EXPRESS PRÉCÉDENT :<br />
HORIZONTALEMENT : CARTILAGE / BOUILLIR / COUD / UT / RIEUSES / SIL / VIRIL / ELU /<br />
OAS / QUETENT / ESSIEU / MEURT / OMS / LIONNES / PRINCE / RO / ASE / SOIR<br />
VERTICALEMENT : LABORIEUSE / ROUILLE / ULIS / ETUDE / UTERINE / II / UV / ESTOC /<br />
ALLUSIONS / NES / ALTERATION / AGI / SIS / EMERI / ERS / TUSSOR.<br />
C<br />
E<br />
T<br />
N<br />
A<br />
D<br />
R<br />
E<br />
P<br />
C<br />
D<br />
C<br />
B<br />
O<br />
F<br />
8<br />
9<br />
4<br />
9<br />
5<br />
13<br />
R<br />
G<br />
A<br />
L<br />
L<br />
I<br />
N<br />
A<br />
C<br />
E<br />
C<br />
U<br />
A<br />
L<br />
S<br />
4<br />
8<br />
5<br />
2<br />
U<br />
T<br />
N<br />
A<br />
T<br />
L<br />
O<br />
V<br />
E<br />
R<br />
E<br />
O<br />
R<br />
N<br />
E<br />
8<br />
11<br />
8<br />
12<br />
9<br />
4<br />
8<br />
7<br />
2<br />
9<br />
9<br />
14<br />
9<br />
12<br />
12<br />
9<br />
9<br />
11<br />
El Watan - Samedi 29 octobre 2011 - 22<br />
JEUX - DÉTENTE<br />
10<br />
9<br />
10<br />
11<br />
9<br />
10<br />
13<br />
8<br />
9<br />
Quinze sur 15 N° 3034<br />
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15<br />
VERTICALEMENT : 1.INTREPIDITE. PRE 2.NAVALE. ERATO. UT 3.<br />
CS. PURITAINES 4.RAPIDITE. RAI. AN 5.ANE. SIDA. LARD 6.SCIE.<br />
NU. PLI 7.TON. PLAT. ALE. LO 8.AD. ERIN. AMATEUR 9.TEUTONS.<br />
SENSUEL 10.IULES. ERE. RU 11.ORTIES. OSSUAIRE 12.RN. OUT.<br />
OE 13.STATISTIQUE. ILE 14.ETIER. IDEE 15.HAUSSE. ALERTEES.<br />
RÈGLE DU JEU<br />
Biffer tous les mots de la<br />
liste que vous retrouverez<br />
dans la grille, en utilisant<br />
tous les sens possibles.<br />
Les lettres qui n'auront<br />
pas été cochées serviront<br />
à former le mot défini ci<br />
dessous.<br />
DEFINITION<br />
Cabanes faites de<br />
branchages (05 lettres)<br />
Solution Biffe Tout<br />
précédent :<br />
OTARIE<br />
En vous aidant de la définition du mot encadré, complétez<br />
la grille, puis reportez les lettres correspondant<br />
aux bons numéros dans les cases ci-dessous et<br />
vous découvrirez le nom d’un personnage célèbre.<br />
7<br />
4<br />
12<br />
9<br />
10<br />
7<br />
13<br />
18<br />
9<br />
8<br />
D<br />
9<br />
11<br />
9<br />
9<br />
16<br />
9<br />
10<br />
9<br />
8<br />
12<br />
ACRE - ADAPTABLE - ANTICIPER - BALLANT<br />
- BIOPSIE- CRINOLINE - CUISSE - DETOUR -<br />
DIVIDENDE - ETUDIER - ESCALADER -<br />
FLATTERIE - FRONDE - GALLINACE -<br />
GATISME - HANDICAP - HURLER - ILOTE -<br />
IOTA - LAID - NACELLE - NAIVETTE - OCCIRE<br />
- OPERATION - PARPAING - PERDANT -<br />
PROSATEUR - RETORS - REVOLTANT -<br />
SOUFFRANT - STANDING - STUC<br />
lumière<br />
discontinue<br />
faits<br />
révoltants<br />
inattendu<br />
pot de<br />
laboratoire<br />
pari<br />
roulement<br />
de tambour<br />
école pour<br />
profs<br />
esprit<br />
lac salé<br />
d’Amérique<br />
uniformité<br />
possessif<br />
sots<br />
charges<br />
de baudet<br />
bien assis<br />
parole<br />
stupide<br />
oiseau<br />
rapace<br />
administré<br />
impôts<br />
très fin<br />
vaisseau<br />
services<br />
secrets<br />
absurdité<br />
sacré<br />
dormeur<br />
symbole<br />
éclat de rire<br />
brame<br />
toute<br />
femme<br />
Mots Croisés N°3033<br />
Par M. IRATNI<br />
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10<br />
I<br />
II<br />
III<br />
IV<br />
V<br />
VI<br />
VII<br />
VIII<br />
IX<br />
X<br />
HORIZONTALEMENT<br />
I- Perspicace. II- Fuite - Férié au début. III- Déterminé -<br />
Manière de faire . IV- Qui manquent de bon sens -<br />
Règle. V- Note - Canard. VI- Chose latine - Déterminant.<br />
VII- Poissons - Oiseau qui vole. VIII- Stupéfier.<br />
IX- Impératrice d’Orient - Services de cogneurs.<br />
X -Essence exotique - Drap imperméable.<br />
VERTICALEMENT<br />
1- Situé aux abords immédiats d’une ville. 2- Divulguer -<br />
Note. 3- Foutu - Distancer. 4- Fabuliste grec - Est en tête.<br />
5- Il met fin à la partie - Poète. 6- Habile - Assimilé.<br />
7- Printemps de vie - Après citation - Essence indienne.<br />
8- Découpe en morceaux. 9- Pâtisserie - Courroux.<br />
10- Ensevelit - Pronom.<br />
SOLUTION N° 3032<br />
HORIZONTALEMENT<br />
I- SCENARISTE. II- CARAPATER. III- OLE - TUE-<br />
RIE. IV- LA - PIC. V- AMORTIR - AI. VI- RI - EU-<br />
TERPE. VII- ITE - DEBITE. VIII- TENTE - UTE. IX-<br />
TA - STASE. X- SCENE - EL.<br />
VERTICALEMENT<br />
1- SCOLARITES. 2- CALAMITE. 3- ERE - ENTE.<br />
4- NA - PRE - TAN. 5- APTITUDE. 6- RAUCITE.<br />
7- ITE - REBUTE. 8- SERF - RITAL. 9- TRI - APTES.<br />
10- EPIEE - EU.<br />
Fléchés Express N° 3034<br />
grecque<br />
et basque<br />
chose<br />
latine<br />
annélide<br />
général<br />
américain<br />
lettre<br />
grecque<br />
contraindra<br />
réduisit<br />
en poudre<br />
question<br />
de test<br />
punirent<br />
avec<br />
rigueur<br />
enzyme<br />
Jeux proposés par gym C Magazine
Passionné du détail et de la perfection,<br />
le styliste Aziz Zerari a<br />
offert à ses nombreux convives<br />
un somptueux défilé de haute<br />
couture à la mesure des attentes. En préambule<br />
de cet après-midi, l’assistance, triée<br />
sur le volet, a pu s’enivrer dans un premier<br />
temps de magnifiques morceaux musicaux<br />
d’une formation bonnoise, spécialisée dans<br />
le chant des Aïssaoua. Après que certains<br />
corps se soient déhanchés au rythme de<br />
cette musique endiablée, place au défilé, un<br />
défilé qui, dès le départ, s’est caractérisé par<br />
des tenues rivalisant de finesse, de broderies<br />
et de pierres scintillantes. En effet, les<br />
mannequins pas très professionnels, mais<br />
pas tout à fait amateurs, ont fait admirer la<br />
sublime garde-robe automne hiver 2011-<br />
2012 du styliste Aziz Zerari. Les 96 modèles<br />
présentés ont suscité émerveillement et<br />
youyous. La première partie du défilé de<br />
mode a dévoilé des karakos et des djabadouris<br />
portés sur des serouals style Aladin<br />
ou encore seroual m’douar. Les djabadouris<br />
de Zerari se distinguent par des cols montants<br />
et double épaulette, inspirés de la cour<br />
de Russie. Le styliste s’est inspiré également<br />
des casaques du Caucase. La deuxième<br />
partie du show s’est déclinée en une variété<br />
de gandouras aux découpes époustouflantes,<br />
aux accessoires rarissimes et aux bijoux simples.<br />
Le caftan algérien, dans toute sa splendeur,<br />
s’est donné à voir au cours du troisième<br />
volet du défilé, caftans fastueux aux couleurs<br />
bigarrées et aux broderies nobles. Le<br />
styliste s’est, cette fois-ci, inspiré du caftan<br />
de cérémonie de Annaba la «faemla» qui<br />
est un caftan d’apparat que seule la mariée<br />
porte. La coupe du bas de ce caftan a subi<br />
une légère transformation pour le rendre<br />
portable par d’autres personnes autres que la<br />
mariée. L’artiste a pris le soin de préserver au<br />
maximum sa coupe et sa forme originale en<br />
ne manquant pas de le broder entièrement à<br />
la fetla. Ces différents caftans sont généralement<br />
portés sur des serouals algérois. «J’ai<br />
voulu faire renaître de ses cendres le caftan<br />
algérois. J’espère que ce costume ne dispa-<br />
raîtra plus. Je viens de rajouter encore un<br />
vêtement traditionnel à la tenue algérienne»,<br />
explique-t-il en toute modestie. Le clou de<br />
ce défilé a été, sans conteste, ce caftan long<br />
aux calligraphies brodées à la fetla. Un véritable<br />
travail d’orfèvre effectué sur cette pièce<br />
unique en son genre. Le caftan de la mariée<br />
avec ses manches en tulle a été également<br />
un autre modèle qui a ravi la majorité des<br />
convives. Avec sa forme évasée, travaillée<br />
à la fetla et incrustée de pierres schwarsky<br />
et de nakchi, il rappelle certes la robe de<br />
mariée occidentale, mais avec un cachet bien<br />
algérien. Pour les besoins de cette collection,<br />
qui a demandé plus d’une année de travail et<br />
42 brodeuses, Aziz Zerari a utilisé des tissus<br />
divers dont, entres autres, de la soie sauvage<br />
de la moire, du taffetas et du satin opium.<br />
Aziz Zerari est un styliste qui accorde une<br />
attention particulière à la recherche. Il a,<br />
d’ailleurs, percé le mystère des entrelacs de<br />
cette broderie raffinée au fil d’or qu’est la<br />
fetla. Le fruit de toutes ses recherches sera<br />
la publication d’un beau livre sur la fetla et<br />
d’un second ouvrage sur les splendeurs et<br />
le déclin d’El Andalous. Homme ambitieux<br />
El Watan - Samedi 29 octobre 2011 - 23<br />
MODE<br />
DÉFILÉ DE MODE DU STYLISTE AZIZ ZERARI<br />
<strong>À</strong> L’HÔTEL L’ÉMIR <strong>À</strong> ALGER<br />
Un come-back réussi<br />
● La fetla, cette riche broderie algérienne, s’est déclinée sous toutes ses facettes, samedi<br />
dernier, à l’hôtel l’Emir de Chéraga, à Alger.<br />
Entouré de ses mannequins, le styliste Zerari exhibe ses créations<br />
et nullement avare en conseils, Zerari révèle<br />
qu’un projet d’ouverture d’un centre de formation<br />
de fetla est actuellement en cours de<br />
réalisation, avec l’étroite collaboration de la<br />
wilaya d’El Tarf, d’une capacité d’accueil<br />
de 100 à 200 élèves. Zerari entend bien<br />
livrer certains secrets de cette broderie aux<br />
jeunes intéressés. Pour rappel, Aziz Zerari<br />
est né le 31 décembre 1951 à Annaba. Il fait<br />
des études de lettres puis enseigne l’espagnol<br />
à la Faculté des lettres de l’université<br />
d’Alger. Il détient un doctorat en littérature<br />
hispano-arabe de l’université de Bruxelles<br />
et de l’université autonome de Madrid. Sans<br />
hésitation aucune, il bifurque vers la couture,<br />
une passion qui l’a toujours habité, cette passion<br />
dévorante pour la broderie le pousse à<br />
s’inscrire par la suite à l’Ecole de arts et des<br />
métiers de Bruxelles. Il en ressort avec un<br />
diplôme en stylisme et haute couture dames.<br />
Aziz Zerari a prouvé, avec son dernier défilé<br />
de mode, que ses créations recherchées lui<br />
permettront de se hisser toujours un peu plus<br />
sur la scène nationale et mondiale de la haute<br />
couture.<br />
Nacima Chabani<br />
AGENCE NATIONALE DE L’ARTISANAT TRADITIONNEL<br />
Exposition itinérante à travers l’Europe<br />
● Les produits de trente-six artisans et stylistes algériens font l’objet d’une exposition itinérante à travers<br />
trois pays d’Europe, en l’occurrence, l’Espagne, la France et Berlin et ce, jusqu’à la fin de l’année.<br />
rganisée par l’Agence nationale de l’arti-<br />
dévoile ses broderies traditionnelles à travers ces<br />
O sanat traditionnel, le Centre de commerce<br />
ensembles brodés composés d’une veste et d’un<br />
international (ITC), la Fundesarte et la Chambre<br />
burnous en laine. Les pièces de cette artisane<br />
algéro-allemande de commerce et de l’industrie<br />
s’inspirent de son environnement et de sa culture<br />
(EHK), cette exposition témoigne de la richesse<br />
qui lui ont valu, en 2002, le prix du Concours<br />
et de l’excellent savoir-faire des participants<br />
national de l’artisanat traditionnel et d’art. Elle<br />
algériens. A travers cette manifestation, les or-<br />
perpétue la tradition en formant des jeunes filles<br />
ganisateurs entendent bien jeter les jalons d’une<br />
à ce métier noble. Le fin connaisseur de broderie<br />
collaboration enrichissante entre les artisans les<br />
traditionnelle de la région de Miliana et habitué<br />
incitant à échanger, entre professionnels, les bon-<br />
des grands podiums, est le styliste Karim Kedid<br />
nes pratiques du métier et à élaborer des straté-<br />
qui participe à cette exposition avec des produits<br />
gies communes pour la valorisation et le dévelop-<br />
variés et où la broderie authentique y est mise en<br />
pement durable de l’artisanat algérien. «Le public<br />
valeur. Comme en témoigne cette «bnika» (bon-<br />
espagnol, français et allemand, peu habitué à<br />
net de bain traditionnel), exécutée à la broderie<br />
l’artisanat algérien, pourra admirer un condensé<br />
d’Alger avec six nuances au point Matrasse. Pro-<br />
d’œuvres réalisées avec art et élégance par des<br />
priétaire d’un atelier à Miliana et d’une boutique<br />
artisanes et artisans émérites. Ces derniers ont<br />
à Alger, Karim Kedid est également l’habilleur<br />
su allier les exigences des métiers ancestraux et<br />
officiel des animateurs vedettes de la télévision<br />
des matériaux nobles, à la création, l’innovation et la modernité», algérienne et le couturier officiel de Miss Algérie. Pour sa part, l’ar-<br />
lit-on dans le catalogue de l’exposition. Diplômée en sciences comtisane en broderie traditionnelle Samira Guettouche, originaire des<br />
merciales, la toute jeune Fafa Selma Birem propose une panoplie de Hauts-Plateaux, présente pour la circonstance des vestes brodées au<br />
bijoux au design traditionnel avec une touche de modernisme. En fil de coton sur tissage de camelin. Elle a appris les rudiments de ce<br />
exposition, on peut admirer des bijoux berbères des Aurès revisités métier sous la houlette de sa mère. Après avoir créé son atelier, elle<br />
avec une khamsa coupée en deux, faite en argent et améthyste, ou s’est spécialisée dans la broderie de vestes, de burnous et de kacha-<br />
encore ce sautoir asymétrique en agathe noire, réhaussé de perles et bia sur peau de chameau.<br />
de nacres. Originaire de la ville de Touggourt, Messaouada Fertas<br />
N. C.<br />
PHOTOS : D. R.<br />
PHOTO: B. SOUHIL<br />
LES DERNIERES NEWS<br />
Le Salon du vintage spécial<br />
fi fties<br />
On s’est pris d’affection pour<br />
le style des années 1950 à la<br />
fin de l’année 2009, avec le<br />
succès de la série Mad Men et<br />
les robes corolles portées à<br />
l’écran par Betty Draper et<br />
incarnées sur le tapis rouge par Michelle Williams, Dita Von<br />
Teese ou Scarlett Johansson. Une tendance qui ne cesse d’être<br />
réinterprétée, depuis, sur les podiums des défilés Prada et<br />
Louis Vuitton de l’automne/hiver 2010/2011, aux shows Donna<br />
Karan, Giorgio Armani ou Marni de l’automne/hiver 2011/2012.<br />
Une décennie qui sera à l’honneur de la huitième édition du<br />
Salon du vintage qui se tient à Paris les 29 et 30 octobre<br />
(aujourd’hui et demain). Jupes crayon, gants longs en satin<br />
noir, mobilier... plus de 200 exposants présenteront leur vision<br />
des fifties sur près de 4000 m 2 à la Cité de la mode et du design<br />
à Paris. L’occasion pour les professionnels et les amateurs de<br />
s’inspirer de cette période pour chiner une pièce d’exception,<br />
s’inspirer du style intemporel des icônes de l’époque comme<br />
Grace Kelly ou Marylin Monroe, ou repenser la décoration de<br />
son appartement.<br />
La ménagerie apprivoisée<br />
de Cartier<br />
Si Cartier devait se résumer à un seul<br />
emblème, ce serait probablement la<br />
panthère. Apparu pour la première fois en<br />
1914, en onyx et diamants, sur le-devant<br />
d’un vanity-case, le félin inspire, cette<br />
saison, la maison de joaillerie pour<br />
réaliser la collection Faune & Flore.<br />
Véritable fil rouge de cette ligne de bijoux<br />
sublimant la nature, la panthère se fait<br />
docile, muselée par un bracelet en maillon<br />
ou perchée sur une broche en or gris et jaune. A ses côtés, les<br />
oiseaux rares déploient leurs ailes en saphirs et diamants, les<br />
perroquets se posent sur une bague en platine et les pétales<br />
des orchidées, parées d’opale blanche, semblent au sommet<br />
de leur maturité. Du 10 au 20 novembre prochain, les<br />
panthères aux yeux d’émeraudes et autres paons précieux aux<br />
plumages sertis de saphirs se déclineront grandeur nature<br />
pour prendre vie au sein de la boutique Cartier des Champs-<br />
Elysées, transformée pour l’occasion en jungle luxuriante.<br />
La ligne premium automne-<br />
hiver 2011-2012<br />
La prestigieuse marque de<br />
chaussures et d’accessoires<br />
Levi’s Footwear&accessoires<br />
présente sa nouvelle ligne<br />
premium de l’automne hiver<br />
2011-2012. Une collection<br />
regroupant différents<br />
modèles de chaussures pour<br />
hommes et femmes. Les<br />
bottes et les boots sont<br />
toujours à l’honneur. Les chaussures de cette collection sont<br />
dotées de petits détails précieux tels que les surpiqûres<br />
apparentes, les rivets ainsi que les boutons. Les teintes des<br />
chaussures, en marron, noirs et gris anthracite ne font<br />
qu’accentuer leur authenticité. Les hommes auront alors droit<br />
au ranger, au hob cap, au hob pull ou encore au forcément<br />
tandis que les femmes auront des modèles ultrabranchés, à<br />
talons ou plats.<br />
EAU DE TOILETTE DE LA SEMAINE<br />
Dali, de Salvador Dali<br />
Dali, eau de toilette pour femmes, est<br />
une fragrance fraîche, verte et<br />
poudrée avec une évolution<br />
légèrement chyprée. En tête, le parfum<br />
révèle des notes d’agrumes et de fleur<br />
d’oranger. Le cœur fleuri associe la<br />
rose, le jasmin et le magnolia, mais peut<br />
aussi évoquer la violette et l’œillet. Le<br />
sillage se fait musqué, boisé et suave.Le<br />
flacon, représentant un visage dalinien, a<br />
été revisité. Le verre est dépoli. Seuls les<br />
lèvres et le nez sont transparents.
ON VOUS LE DIT<br />
Jumelage entre les villes<br />
d’El Eulma et Villeurbanne<br />
Une réception sera donnée, aujourd’hui, dans les salons de<br />
l’Hôtel de ville de Villeurbanne en l’honneur de la délégation de<br />
la ville d’El Eulma, en présence de Abdelkader Kacimi El Hassani,<br />
consul général d’Algérie et des membres de la délégation.<br />
Côté algérien, on notera la présence de Litim Belkheir, président<br />
de l’APC d’El Eulma, Ahmed Ledjnef, vice-président chargé de<br />
l’urbanisme et des services techniques, Djamel Boureghda,<br />
délégué communal.<br />
Pour Villeurbanne, seront présents Jean-Paul Bret, le maire de<br />
cette ville, et Samia Belaziz, adjointe au maire, chargée de la<br />
coopération internationale.<br />
La réception sera ponctuée par la signature de l’acte de<br />
jumelage entre les villes d’El Eulma et Villeurbanne, suivie d’un<br />
buffet franco-algérien, dans les salons de l’Hôtel de ville de<br />
Villeurbanne.<br />
Ged au Télécom word 2011<br />
Le Directeur général de Nedjma, Joseph Ged, s’est rendu à<br />
Genève, en Suisse, où s’est tenu, du 24 au 27 octobre, le<br />
sommet de l’Union Internationale des Télécommunications «ITU<br />
Telecom World 2011 ». Lors de ce déplacement, Joseph Ged a<br />
visité le pavillon algérien du salon organisé en marge de ce<br />
sommet et a rencontré la délégation de Nedjma, présente sur<br />
place, en relevant au passage, la qualité de la participation<br />
algérienne à cette grande messe des télécoms qui a réuni les<br />
leaders mondiaux du secteur. Nedjma, en tant qu’acteur majeur<br />
dans le marché algérien des télécommunications, a fait de sa<br />
présence à cette nouvelle édition de « ITU Telecom World<br />
2011», à travers le pavillon algérien, une occasion de choix pour<br />
présenter au monde entier son expérience réussie et à travers<br />
elle, celle de l’Algérie dans le domaine de la téléphonie mobile.<br />
4 e opération «Don de sang» au<br />
Mercure<br />
L’Hôtel Mercure Alger Aéroport accueille le mercredi 2 novembre<br />
2011 (9h à 17h) une collecte de sang dans ses locaux pour<br />
répondre aux fortes demandes du centre de transfusion<br />
sanguine. Il s’agit de la 4ème opération intitulée : «Donner son<br />
sang, c’est offrir la vie !». Cette initiative est organisée par la<br />
direction de l’hôtel avec la participation du personnel médical<br />
du centre d’hémobiologie transfusion sanguine du CHU<br />
Mustapha Bacha. Les trois collectes de 2006, 2007 et 2008, ont<br />
permis d’accueillir 387 employé(e)s du Mercure dont 230<br />
accomplissaient ce geste pour la première fois. En tout, 320 ont<br />
été prélevés et 67 ajournés. Les employés de Nedjma et CPA de<br />
Bab-Ezzouar ont, à leurs tours, répondu présents à cet acte<br />
humanitaire. A l’occasion de cette journée, tout donneur se<br />
verra remettre à un bilan général et sérologique ainsi qu’une<br />
collation. La direction de l’hôtel espère une forte mobilisation<br />
afin de renouveler l’opération régulièrement et l’ouvrir à un plus<br />
grand public.<br />
Quatre morts dans un accident<br />
de la route à Tamanrasset<br />
L’accident qui s’est produit, mercredi soir, dû au renversement<br />
d’un véhicule de type Toyota 4X4 d’une immatriculation<br />
étrangère, à 90 km de Tamanrasset, a fait quatre morts, nous<br />
apprend une source proche des victimes. L’accident est<br />
survenu, vers 20h, sur la route menant à In Guezzam, quand<br />
D.N, âgé de 53 ans entrepreneur de son état, avait quitté la ville<br />
de Tamanrasset en compagnie de ses trois amis, L. A. E., R. A. et<br />
L.S., âgés respectivement de 49, 31 et 49 ans, à destination du<br />
Mali. Le conducteur aurait perdu le contrôle de son véhicule. En<br />
quittant la chaussée, la voiture aurait fait plusieurs tonneaux<br />
avant d’éjecter le conducteur et les autres passagers qui<br />
malheureusement ont rendu l’âme avant l’arrivée des secours.<br />
Alertés, les services de la Protection civile, ne sont intervenus<br />
qu’après 23h et ont procédé immédiatement à l’évacuation des<br />
dépouilles mortelles vers la morgue de l’hôpital d’Amechouen.<br />
Hammamet-Alger<br />
Inauguration de la clinique Saha +, aujourd’hui à 14h30, à côté<br />
du tribunal de Hammamet (Bains Romains) et qui sera baptisée<br />
du nom du moudjahid Georges Acompora.<br />
Une initiative citoyenne qui mérite d’être soulignée.<br />
El Watan - Le Quotidien Indépendant<br />
Édité par la SPA “El Watan Presse”<br />
au capital social de 61 008 000 DA. Directeur de la<br />
publication : Omar Belhouchet<br />
Direction - Rédaction - Administration Maison de la Presse :<br />
Tahar Djaout - 1, rue Bachir Attar 16 016 Alger - Place du 1 er<br />
Mai Tél : 021 68 21 83 - 021 68 21 84 - 021 68 21 85 -<br />
Fax : 021 68 21 87 - 021 68 21 88<br />
L<br />
El Watan - Samedi 29 octobre 2011 - 25<br />
Site web : http://www.elwatan.com E-mail :<br />
admin@elwatan.com PAO/Photogravure : El Watan<br />
Publicité - Abonnement : El Watan 1, rue Bachir Attar -<br />
Place du 1 er Mai - Alger.<br />
Tél : 021 67 23 54 - 021 67 17 62 - Fax : 021 67 19 88.<br />
R.C : N° 02B18857 Alger.<br />
Compte CPA N° 00.400 103 400 099001178 -<br />
Compte devises : CPA N° 00.400 103 457 050349084<br />
L’ÉPOQUE<br />
TOYOTA ALGÉRIE<br />
La nouvelle Yaris «made in<br />
France» débarque<br />
a nouvelle Toyota Yaris Hatchback<br />
vient de faire son<br />
entrée sur notre marché de<br />
l’automobile. Et c’est à la faveur<br />
d’un show «technologique et acrobatique»,<br />
pensé par la boîte de<br />
communication Drive et organisé,<br />
mercredi, au chapiteau de l’hôtel<br />
Sheraton d’Alger que le voile a<br />
été levé sur la nouvelle venue du<br />
segment «B».<br />
Produite en France, plus précisément<br />
à l’usine de Valencienne à<br />
raison de 700 unités par jour, la<br />
nouvelle Yaris compte renforcer<br />
son positionnement dans un segment<br />
qui représente pas moins de<br />
50 000 unités par an soit, 17% de<br />
part de marché dont 60% en version<br />
essence. La nouvelle venue<br />
dans la gamme Toyota Algérie se<br />
veut plus petite que ses concurrentes<br />
directes sur le segment B.<br />
Sa largeur reste inchangée tandis<br />
que l’empattement s’allonge de<br />
50 mm. La hauteur diminue pour<br />
sa part de 20 mm, ce qui abaisse<br />
le centre de gravité et lui campe<br />
une attitude plus sportive. Sous<br />
ces volumes bien proportionnés,<br />
les porte-à-faux courts avant et<br />
arrière – respectivement rallongés<br />
de 35 mm et 15 mm seulement – et<br />
les passages de roue proéminents<br />
expriment stabilité, agilité et dyna-<br />
misme. La 3ème génération de la<br />
petite citadine adopte le nouveau<br />
visage des futurs modèles Toyota<br />
avec une face avant aux lignes<br />
radicales. Elle inaugure ainsi le<br />
nouveau visage caractéristique<br />
de la future gamme Toyota. Cette<br />
évolution stylistique s’articule<br />
autour d’une modification de proportions<br />
des calandres supérieure<br />
et inférieure, l’agrandissement de<br />
cette dernière donnant un air plus<br />
viril, plus affirmé.<br />
Sous des lignes élégamment<br />
sculptées qui mettent en valeur le<br />
logo Toyota, la calandre supérieure<br />
s’incurve et s’étire en largeur,<br />
flanquée de nouveaux phares horizontaux<br />
au regard intense. De<br />
profil, le dynamisme des lignes<br />
est renforcé par le pli plus marqué<br />
de la ceinture de caisse en pente<br />
forte, qui a signé l’identité de<br />
chaque génération Yaris. La nouvelle<br />
Yaris est proposée en deux<br />
motorisations et 5 finitions ( Style<br />
et Touch). Le moteur essence 1,3<br />
litre VVT-i, développe une puissance<br />
maximale de 99 ch à 6.000<br />
tr/min et couplé à une boite de vitesses<br />
manuelle à 5 rapports ou en<br />
option à la boîte MultiDrive S.<br />
Le moteur diesel, quant à lui, est le<br />
1,4 litre D-4D de 90 ch, le même<br />
qui équipe la nouvelle Corolla, il<br />
AMIANTE <strong>À</strong> M’SILA<br />
Quatre cas de cancer enregistrés<br />
● Devant le mutisme des autorités locales, l’association du quartier Badr a<br />
entrepris des actions pour sensibiliser la population<br />
sur les dangers de l’amiante sur la santé de l’homme.<br />
i les opérations de désamiantage et de déconta-<br />
Smination sont menées tambour battant un peu<br />
d’autres maladies ont fait leur apparition, notamment<br />
oculaires, pour laquelle il a été enregistré 42<br />
partout à travers le monde, il n’en est pas de même cas, ainsi que 7 cas d’accouchement précoce. Sur les<br />
en Algérie, notamment à M’sila, où des centaines 500 familles habitant ce quartier et les sinistrés du<br />
de familles continuent à vivre sous des toitures en tremblement de terre de M’sila de janvier 1965, 200<br />
amiante et subissent les contrecoups d’une dan- familles ont pu se soustraire de la toiture d’amiante,<br />
gereuse exposition qui dure depuis plus de 40 ans. en reprenant de fond en comble la reconstruction de<br />
Les habitants du quartier «Badr» se sont manifestés leurs habitations. Ce n’est pas le cas pour les 300<br />
récemment pour protester contre l’aveuglement familles restantes qui, du fait de leur pauvreté chro-<br />
des autorités qui ne semblent pas appréhender les nique, demeurent engluées dans ces logements de<br />
méfaits de l’amiante qui, aux yeux de M. Kahali, fortune et subissent les aléas de l’amiante. Ce dange-<br />
président de l’association de ce quartier, est en phase reux matériau a endeuillé tant de familles, à l’instar<br />
de faire des ravages parmi la population avec l’ap- de celle de M. Aïouaz qui a perdu un fils de 23 ans en<br />
parition d’autres maladies. Il a été enregistré, lit-on février 2005 du fait de l’abestose, une maladie respi-<br />
dans la missive adressée au wali de M’sila, durant ratoire. Le président de l’association Badr sollicite<br />
l’année 2010, outre le cancer (4 cas) et une série de un plan d’urgence pour sauver ces 300 familles de la<br />
maladies respiratoires (50 cas), l’asthme (15 cas), précarité et d’une mort certaine. S. Ghellab<br />
ACOM : Agence de communication : 102 Logts, tour de Sidi<br />
Yahia, Hydra. Tél : 021 56 32 77 - Tél/Fax : 021 56 10 75<br />
Impression : ALDP - Imprimerie Centre ; SIMPREC-<br />
Imprimerie Est ; ENIMPOR - Imprimerie Ouest.<br />
Diff usion : Centre : Aldp Tél/Fax : 021 30 89 09 - Est :<br />
Société de distribution El Khabar.<br />
Tél : 031 66 43 67 - Fax : 031 66 49 35 - Ouest : SPA El Watan<br />
Diff usion, 38, Bd Benzerdjeb (Oran)<br />
est couplé à une boîte manuelle<br />
à six vitesses. La Nouvelle Yaris<br />
sera exposée à partir de cette semaine<br />
dans l’ensemble du réseau<br />
Toyota Algérie, selon M elle Lardjane,<br />
directrice marketing et communication<br />
chez Toyota Algérie.<br />
Elle reçoit en série un dispositif<br />
de sécurité active comme l’ABS,<br />
l’ EBD, ou l’aide au freinage d’urgence.<br />
Disponible en 11 coloris,<br />
la nouvelle Yaris est proposée<br />
avec une garantie de 3 ans ou 100<br />
000 km. Elle est le seul véhicule<br />
Toyota qui dispose de cette garantie,<br />
poursuit cette responsable. La<br />
nouvelle Yaris, équipée d’un moteur<br />
essence, est facturée au prix<br />
de 1300.000DA pour l’entrée de<br />
gamme ( version style), 1 440 000<br />
DA pour la version Touch et 1<br />
740 000 DA pour celle dotée d’un<br />
moteur diesel et la boîte à vitesse<br />
automatique.<br />
Enfin, signalons que le nouveau<br />
système «Toyota Touch» introduit<br />
par Toyota dans ce véhicule, est<br />
ce nouveau système multimédia,<br />
réservé aux modelés haut de gamme,<br />
disposant d’un écran tactile<br />
qui regroupe les systèmes audio<br />
et Bluetooth ainsi que la consommation,<br />
la distance parcourue,<br />
etc. pour une meilleure vie à bord.<br />
Nadir Kerri<br />
PHOTO : D. R.<br />
Tél : 041 41 23 62 - Fax : 041 40 91 66<br />
Les manuscrits, photographies ou tout<br />
autre document et illustration adressés<br />
ou remis à la rédaction ne seront pas<br />
rendus et ne feront l’objet<br />
d’aucune réclamation.<br />
Reproduction interdite de tous articles<br />
sauf accord de la rédaction.<br />
Djezzy suscite<br />
l’engouement<br />
au World<br />
Telecom<br />
Sponsor du stand<br />
algérien au Salon<br />
International ITU de<br />
Genève, Djezzy, leader<br />
de la téléphonie<br />
mobile en Algérie, a<br />
été l’une des<br />
principales attractions<br />
du stand algérien.<br />
Ainsi, notre importante<br />
délégation,<br />
représentée par de<br />
jeunes cadres<br />
algériens, a eu<br />
l’honneur de recevoir<br />
un certain nombre<br />
d’hôtes de marque, à<br />
l’instar de Moussa<br />
Benhamadi, notre<br />
ministre des TIC,<br />
accompagné de Driss<br />
Djazaïri, notre<br />
ambassadeur en<br />
Suisse. Les deux hauts<br />
représentants de l’Etat<br />
ont reçu le meilleur<br />
accueil de la part des<br />
cadres Djezzy, qui leur<br />
ont fait un tour<br />
d’horizon des activités<br />
de l’entreprise. Par<br />
ailleurs, le ministre<br />
libanais des Postes et<br />
Télécommunications,<br />
en visite au stand,<br />
s’est longuement<br />
entretenu avec les<br />
membres de notre<br />
délégation. D’autres<br />
ministres ont marqué<br />
de leur présence le<br />
stand Djezzy en<br />
montrant un vif intérêt<br />
pour le secteur des<br />
NTIC, à travers<br />
l’expérience du leader<br />
de la téléphonie. La<br />
présence de Djezzy a<br />
provoqué aussi<br />
l’admiration d’un<br />
certain nombre<br />
d’autres visiteurs<br />
professionnels qui ont<br />
voulu voir de plus près<br />
le symbole de la<br />
réussite de<br />
l’investissement privé<br />
en Algérie, qui allie la<br />
technologie la plus<br />
innovante aux offres<br />
commerciales les plus<br />
attractives. Ainsi, les<br />
solutions entreprises<br />
et les dernières<br />
innovations ont suscité<br />
leur émerveillement.<br />
La communauté<br />
algérienne résidante<br />
en Suisse n’a pas été<br />
en reste. Nombreux<br />
sont ceux qui ont voulu<br />
prendre des photos du<br />
stand en s’intéressant<br />
aussi au marché de<br />
l’emploi dans les<br />
nouvelles<br />
technologies.<br />
Djezzy a été fier de<br />
montrer le visage<br />
d’une Algérie moderne<br />
qui avance. Rappelons<br />
que ce Salon qui s’est<br />
tenu du 24 au 27<br />
octobre a vu la<br />
participation de<br />
234 opérateurs .
El Watan - Samedi 29 octobre 2011 - 26<br />
SPORTS<br />
AZZEDINE AÏT-DJOUDI. ENTR. DE L’ÉQUIPE NATIONALE OLYMPIQUE<br />
«Le tournoi UNAF est une<br />
bonne phase préparatoire»<br />
L<br />
a sélection nationale olympique de football<br />
est, depuis mardi dernier, au Maroc pour<br />
prendre part au tournoi UNAF (U23).<br />
Une épreuve durant laquelle l’équipe nationale<br />
disputera deux matches seulement face à l’Arabie<br />
Saoudite, mardi prochain au grand stade de<br />
Tanger, avant de croiser le fer avec le Niger trois<br />
jours plus tard dans la même enceinte.<br />
Les Verts sont contraints de se contenter de<br />
deux joutes en raison du forfait à la dernière<br />
minute de la sélection nationale du Qatar. Cette<br />
dernière devait initialement affronter l’Algérie<br />
lors du rendez-vous marocain. Le tournoi<br />
UNAF constitue une belle phase préparatoire<br />
pour les hommes d’Aït-Djoudi en prévision du<br />
tournoi final qualificatif aux JO 2012 prévu<br />
du 26 novembre au 10 décembre au Maroc. Le<br />
sélectionneur Azzedine Aït-Djoudi en est bien<br />
conscient. «Le tournoi UNAF devra grandement<br />
nous servir comme phase de préparation pour le<br />
tournoi final de qualification aux Jeux olympiques<br />
2012 de Londres. J’ai insisté auprès de mes<br />
joueurs sur le caractère important de ce tournoi,<br />
même s’il s’agit d’une épreuve amicale. Mes<br />
joueurs vont tout faire pour donner le meilleur<br />
d’eux-mêmes», estime le sélectionneur algérien,<br />
se félicitant au passage des bonnes conditions<br />
de séjour et de préparation en terre marocaine :<br />
«Sincèrement, nous nous préparons dans d’ex-<br />
Bonne nouvelle pour la<br />
sélection olympique et son<br />
entraîneur Aït-Djoudi. Les<br />
joueurs évoluant à l’étranger<br />
ont réussi à obtenir l’accord<br />
de principe de leurs clubs<br />
respectifs pour participer<br />
avec les Verts au tournoi fi nal<br />
qualifi catif aux JO 2012 au<br />
ATHLÉTISME<br />
Hadj Lazib loin<br />
du podium<br />
Lors de la deuxième journée des 17 es<br />
championnats arabes d’athlétisme disputée jeudi<br />
à El Aïn (Emirats arabes unis), l’athlète Othmane<br />
Hadj Lazib ( médaillé d’or à Maputo), donné<br />
comme le grand favori du 110m haies, a échoué en<br />
terminant 5 e . Dans cette fi nale directe dominée par<br />
un athlète koweitien, le deuxième représentant<br />
algérien du 110m haies, Lyes Mokdel, a pris la 4 e<br />
place en 13’’86 (record personnel). Dans la même<br />
journée, la satisfaction algérienne est venue<br />
du jeune spécialiste du 1500m, Abderahmane<br />
Anou (20 ans), qui a remporté son premier<br />
titre à l’occasion de sa première participation<br />
dans la catégorie seniors. Anou, vice-champion<br />
du monde juniors du 1500m au Canada 2010,<br />
s’est imposé face aux spécialistes de l’épreuve<br />
grâce à une grande course tactique. Hier, pour<br />
le compte de la 3 e et avant-dernière journée,<br />
le marcheur Hicham Medjeber a off ert la 4 e<br />
médaille d’or à l’Algérie en dominant le 10 km.<br />
Medjeber, qui n’a pas réalisé les minima, a créé la<br />
surprise puisqu’il a été repêché par la Fédération<br />
algérienne d’athlétisme (FAA). Au semi-marathon<br />
dames, Souad Aït Salem s’est adjugé la médaille<br />
d’argent, derrière la Marocaine Samira Raïf.<br />
Tandis que Kenza Dahmani n’a fait que 4 e . Dans<br />
le lot des déceptions, le triple sauteur Seif El<br />
Islam Temacini a été une nouvelle fois à la peine,<br />
comme en témoigne sa 5 e place (15,53m). A<br />
présent, la FAA maintiendra-t-elle sa décision de<br />
ne sélectionner pour les prochains Jeux arabes<br />
de Doha que ceux qui ont atteint le podium aux<br />
championnats arabes ? En attendant, c’est le<br />
Maroc, absent aux derniers Jeux africains de<br />
Maputo, qui se dirige tout droit vers la domination<br />
des championnats arabes d’athlétisme qui<br />
s’achèvent aujourd’hui. Chafi k B.<br />
cellentes conditions. Les joueurs s’y plaisent, et<br />
ils sont en bonne forme. En somme, tout est réuni<br />
pour réussir un bon tournoi et, par conséquent,<br />
une préparation judicieuse en prévision de la<br />
dernière étape qualificative aux JO, principal<br />
objectif de l’équipe nationale.» La délégation<br />
algérienne s’est rendue au Maroc avec une délégation<br />
de 36 personnes dont 23 joueurs. Elle a<br />
élu domicile au somptueux hôtel Movempick de<br />
O.K. POUR CHALALI, SAÂYOUD, HAMROUN ET ABEID<br />
Maroc, du 26 novembre au 10<br />
décembre de l’année en cours. Il<br />
s’agit, en eff et, d’Amir Saâyoud<br />
(Ismaily/Egypte), Mohamed<br />
Chalali (Aberdeen/Ecosse),<br />
Mehdi Abeid (Newcastle/<br />
Angleterre), et enfi n Jugurtha<br />
Hamroun (PSFC Chernomorets<br />
Bourgas/Bulgarie). C’est du<br />
moins ce qu’ont révélé les<br />
joueurs en question dans<br />
des déclarations accordées à<br />
diff érents médias étrangers.<br />
Un renfort de choix pour Aït-<br />
Djoudi qui compte beaucoup<br />
sur ces joueurs pour pouvoir<br />
propulser les Verts aux JO.<br />
Quant au joueur du MC Oran,<br />
CAN 2013 – PREMIER TOUR<br />
L’Algérie face à l’éternelle Gambie<br />
’adversaire de l’Algérie, lors des prochaines<br />
L éliminatoires de la CAN 2013, est désormais<br />
connu à l’issue du tirage au sort effectué<br />
hier à Malabo (Guinée équatoriale). L’Algérie<br />
rencontrera, en effet, l’éternelle Gambie, désormais<br />
un habitué des Verts depuis quelques<br />
années. Le match aller se déroulera à Banjul<br />
(Gambie), alors que la manche retour est prévue<br />
en Algérie.<br />
L’Algérie avait, rappelons-le, rencontré la<br />
Gambie lors des éliminatoires de la CAN 2008,<br />
et au premier tour des éliminatoires jumelées<br />
CAN- CM 2010. Les dates de ce premier tour<br />
seront fixées incessamment par la CAF, mais<br />
il est certain qu’elles se dérouleront au début<br />
de l’année prochaine, voire durant la Coupe<br />
d’Afrique. Au cours de ce tour qui concerne<br />
les pays non qualifiés à la CAN 2012, il se<br />
déroulera en aller-retour pour dégager 15 pays,<br />
lesquels vont affronter également en allerretour<br />
(2e tour) les pays participant à la CAN<br />
2012 (le Gabon affrontera la Guinée équatoriale,<br />
ndlr) pour désigner les heureux élus à la<br />
CAN 2013, qui aura lieu en Afrique du Sud.<br />
Celle-ci remplacera la Libye à cause de révolte<br />
de la population libyenne. La Libye organisera,<br />
en revanche, le tournoi en 2017, édition qui<br />
devait être organisée par l’Afrique du Sud.<br />
Ce changement dans la formule des éliminatoires<br />
est dû exceptionnellement au déplacement<br />
LES CHAPEAUX<br />
Chapeau 1 : Gabon, Guinée équatoriale, Ghana,<br />
Côte d’Ivoire<br />
Chapeau 2 : Angola, Tunisie, Zambie, Guinée<br />
Chapeau 3 : Mali, Sénégal, Maroc, Burkina Faso<br />
Chapeau 4 : Soudan, Libye, Botswana, Niger<br />
PHOTO : D. R.<br />
Tanger. Aït-Djoudi, qui dit être un peu déçu de<br />
ne pouvoir jouer trois matches durant le tournoi<br />
de l’Union nord-africaine, affirme qu’il fera en<br />
sorte de soumettre ses capés à des biquotidiens<br />
réservés notamment aux volets physique, technique<br />
et tactique.<br />
Les Verts seront, selon le programmé révélé par<br />
Aït-Djoudi, de retour à Alger à la fin du tournoi<br />
où il sera question d’un retour rapide à la préparation.<br />
Les joueurs ne vont pas bénéficier d’un<br />
repos. Selon lui, l’équipe entamera la phase<br />
pré-compétitive le 9 novembre au centre de Sidi<br />
Moussa (Alger). Elle sera sanctionnée par deux<br />
joutes amicales contre des équipes du championnat<br />
d’Algérie.<br />
Lors du tournoi final qualificatif aux JO 2012,<br />
baptisé par la CAF Championnat d’Afrique<br />
(CHAN U23), l’Algérie évoluera dans un<br />
groupe difficile composé du pays organisateur<br />
(Maroc), du Sénégal et du Nigeria. L’Algérie<br />
débutera contre le Sénégal (27 novembre), puis<br />
affrontera le Maroc (30 novembre). Les deux<br />
matches se joueront à Tanger. Le dernier match<br />
du premier tour verra l’EN donner la réplique à<br />
Marrakech au Nigeria (3 décembre). Les trois<br />
premiers seront qualifiés directement au tournoi<br />
de Londres, alors que le quatrième disputera un<br />
match d’appui contre un représentant de l’Asie.<br />
K. Yamine<br />
Youcef Belaïli, opéré mercredi<br />
avec succès du ménisque, il<br />
risque de faire défaut sur la<br />
dernière étape éliminatoire des<br />
JO. Le joueur en question aura<br />
besoin de deux à trois semaines<br />
de convalescence, sans compter<br />
la période de remise en forme. Il<br />
est très incertain. K. Y.<br />
des Coupes d’Afrique des Nations dans les années<br />
impaires à partir de 2013. Un changement<br />
décidé lors de la réunion du comité exécutif de<br />
la Confédération africaine de football les 14 et<br />
15 mai 20102.<br />
LE TIRAGE AU SORT DE LA CAN 2012<br />
AUJOURD’HUI<br />
Les travaux de la CAF se poursuivront<br />
aujourd’hui à Malabo (Guinée équatoriale)<br />
avec le tirage au sort de la phase finale de la<br />
CAN 2012. Le premier chapeau (têtes de série)<br />
est composé du Ghana et de la Côte d’Ivoire,<br />
les deux grands favoris de l’édition, ainsi que<br />
les deux pays organisateurs, le Gabon et la<br />
Guinée équatoriale. Cette édition s’annonce<br />
toutefois ouverte en raison de l’absence de<br />
cinq des dix meilleures équipes africaines<br />
(l’Egypte, le Cameroun, le Nigeria, l’Algérie et<br />
l’Afrique du Sud). Trois novices prendront part<br />
en revanche à cette édition. Il s’agit d’abord du<br />
pays organisateur, la Guinée équatoriale, du<br />
Niger et du Botswana qui ont créé l’exploit de<br />
devancer respectivement l’Egypte et la Tunisie.<br />
Ces deux derniers figurent dans le dernier<br />
chapeau avec le Soudan, champion en<br />
1970 après avoir terminé deuxième en 1959<br />
et en 1963, et la Libye, finaliste en 1982.<br />
Dans le deuxième chapeau figurent l’Angola,<br />
la Guinée, deuxième en 1976, la Tunisie, sacrée<br />
en 2004 et finaliste à deux reprises en 1965 et en<br />
1996, et la Zambie, finaliste en 1974 et en 1994.<br />
Enfin, le troisième chapeau est composé du<br />
Maroc, sacré en 1976, du Mali, finaliste en<br />
1972, du Burkina Faso dont le meilleur résultat<br />
demeure une 4 e place en 1998 et le Sénégal,<br />
finaliste en 2002. S. M.<br />
ABDELMADJID<br />
REZKANE.<br />
Manager général<br />
de Sports Events<br />
«Le Marathon<br />
d’Alger rassemble<br />
toute la ville»<br />
La 3 e édition du Marathon<br />
international d’Alger aura lieu le<br />
1 er novembre à travers les artères<br />
des communes de Chéraga, Dély<br />
Ibrahim, Ben Aknoun, El Biar et<br />
Ouled Fayet. A quelques jours de<br />
cet important événement sportif,<br />
le manager de Sports Events nous<br />
en parle.<br />
Quelle est la place du Marathon d’Alger<br />
dans l’animation sportive dans la capitale ?<br />
L’objectif du Marathon international d’Alger<br />
est de rassembler toute la ville autour d’un<br />
événement sportif majeur. Cette manifestation<br />
sportive populaire regroupe des sportifs de haut<br />
niveau, mais également l’ensemble des adeptes<br />
de cette discipline olympique, à savoir l’athlétisme,<br />
un sport de base par excellence. Plus<br />
de 6000 participants comme pour la première<br />
édition prendront le départ le 1 er novembre prochain<br />
dont une forte participation étrangère, soit<br />
environ 150 athlètes venus de 17 nations.<br />
Le marathon est-il plus qu’un événement<br />
sportif ?<br />
C’est un véritable événement attractif, le public<br />
est là pour faire la fête, s’amuser et profiter<br />
des animations programmées. C’est l’une des<br />
raisons pour lesquelles ce marathon d’Alger fait<br />
toujours l’unanimité. La preuve, cette année,<br />
nous organisons une course réservée aux diplomates<br />
et aux journalistes, un moyen de faire<br />
passer un message à l’extérieur pour dire que<br />
l’Algérie est un pays sportif.<br />
Prêt à chausser vos baskets pour relever<br />
le défi ?<br />
D’année en année, je participe activement à<br />
l’organisation de cet événement, je ne pourrai<br />
donc pas relever le défi. Le fait de courir toute<br />
l’année prouve l’énergie et la passion que je<br />
mets au service du développement de la course<br />
à pied dans notre pays. Cela me fera plaisir de<br />
voir courir les jeunes tout le long du parcours, de<br />
Dély Ibrahim, Chéraga, Ben Aknoun, El Biar et<br />
Ouled Fayet.<br />
Le Marathon d’Alger attire-t-il les sponsors<br />
?<br />
Nos relations et notre professionnalisme<br />
dans l’organisation attirent d’année en année la<br />
fidélité des sponsors comme Nestlé Water, Sovac<br />
Volkswagen, Mobilis, Vita Jus, SAA, Adidas<br />
et Air Algérie, que je remercie pour leur soutien<br />
actif, car, sans eux, rien ne serait possible pour<br />
maintenir la pérennité du Marathon d’Alger<br />
pour le volet financier.<br />
Un dernier message ?<br />
Pour les participants : prenez du plaisir à<br />
courir et donnez-vous à fond pour atteindre vos<br />
objectifs.<br />
Pour les organisateurs : prouvez que vous<br />
êtes en mesure d’encadrer parfaitement cette<br />
grande fête sportive organisée dans notre capitale.<br />
B. A.<br />
PHOTO : D. R.
El Watan - Samedi 29 octobre 2011 - 27<br />
SPORTS<br />
8 e JOURNÉE DU CHAMPIONNAT NATIONAL DE LIGUE 2<br />
Le CABBA poursuit son ascension<br />
● PAC 1 - SAM 2<br />
La déroute<br />
paciste<br />
Stade communal de Hydra<br />
Arbitres : Karadi, Benzina et Kidia<br />
Buts : Haoua (s.p. 18’), Bengharbi (81’)<br />
SAM. Medahi (s.p. 73’) PAC<br />
Averts : Berani, Saïdi, Haoua, Menni<br />
(SAM). Djiad (PAC)<br />
PAC : Bencherif, Tiboutine, Fellouli,<br />
Toumi (Hamidi 46’), Bouyoucefi,<br />
Ammour, Medahi (Ouhada 78’),<br />
Boudoumi, Benachour, Kedjour, Djiad<br />
Entr. : Iaïche<br />
SAM : Gariche, Berani, Kechaïchi,<br />
Gougui, Saïdi, Bahri, Haoua, Menni<br />
(Behilil 70’), Adda, Belgherbi (Mecherfi<br />
90’+2), Aroussi (Bouhadi 78’)<br />
Entr. : Benguella<br />
Après une brève embellie née de l’arrivée<br />
de l’entraîneur Iaïche en remplacement<br />
de Drid, le club de Paradou AC<br />
retombe dans ses travers. Il a surpris<br />
hier ses supporters en concédant une<br />
inattendue défaite à domicile face au<br />
SA Mohammadia, sur le score de 2<br />
buts à 1. Le match débute d’ailleurs<br />
mal pour cette équipe paciste qui a encaissé<br />
à la 18 e minute un but sur penalty<br />
exécuté par Haoua. Les locaux, qui ont<br />
trouvé du mal à revenir au score, ont<br />
attendu la 73 e minute pour remettre les<br />
pendules à l’heure par l’entremise de<br />
Medahi sur penalty (73’). Mais il était<br />
bien dit que le PAC n’allait pas s’en<br />
sortir indemne puisque son gardien<br />
commettra une grosse bévue qui va<br />
permettre à Bengherbi d’ajouter le but<br />
de la victoire (81’). Les dirigeants du<br />
PAC l’ont contesté pour, selon eux, une<br />
position de hors-jeu. K.T.<br />
● USB 0 - ASMO 1<br />
Le réalisme<br />
oranais<br />
Stade du 18 Février (Biskra)<br />
Arbitres : Abid Charef, Boufelfel et<br />
Tamen<br />
But : Ameur (86’) ASMO<br />
Averts : Moudjer, Boukerche (ASMO).<br />
Djabou, Ghalmi (USB)<br />
USB : Aloui, Afaifia, Zernadji, Djabou,<br />
Zemouri, Guerida, Bouzidi, Daoud<br />
(Bouhaitem 75’), Khoualed, Dakhia<br />
(Ghalmi 46’), Rihani (Benaïssa 65’)<br />
Entr. : Khalfa<br />
ASMO : Moudjer, Youcef, Sirat,<br />
Chikhaoui, Mazari, Boutaleb (Benbarhi<br />
50’), Boukerche (Abidi 74’), Chaïb<br />
(Ouamer 87’), Mebarki, Chaouti, Ameur<br />
Entr. : Benchadli<br />
Se contentant de défendre leur camp<br />
contre les assauts répétés de l’US<br />
Biskra, les poulains de Benchadli<br />
ont joué la prudence durant toute la<br />
première mi-temps. Dakhia et Rihani<br />
manqueront par deux fois d’ouvrir le<br />
score pour les locaux, mais la vista<br />
sera du côté des gars de l’Ouest. En<br />
seconde période, les visiteurs sont<br />
passés à la vitesse supérieure. Ils ont<br />
tenté à plusieurs reprises de tromper<br />
Aloui, le gardien de l’USB, qui se fera<br />
surprendre 4 minutes avant le coup de<br />
sifflet final par Ameur, quand, après<br />
une offensive rapide des Oranais et un<br />
mauvais placement des défenseurs de<br />
Biskra, Mebarki lui délivre magistralement<br />
un ballon qu’il loge de la tête<br />
dans les filets de l’USB.<br />
H. Moussaoui<br />
Le Paradou AC se complique la situation en bas du tableau<br />
● JSS 2 - MSPB 0<br />
La Saoura<br />
sur sa lancée<br />
Stade du 20 Août 1955 (Béchar)<br />
Arbitres : Babou, Tchambi et Benzaghou<br />
Buts : Motrani (s.p. 80’), Benchérif (90’+<br />
2) JSS<br />
Averts : Tarbint (MSPB), Bousmaha (JSS)<br />
JSS : Sefioune, Benmohamed, Terbah,<br />
Sabouni, Boukamacha, Fethi, Motrani,<br />
Amri (Benchérif 76’), Omrani,<br />
Bousmaha, Chehloul (Zaidi 53’)<br />
Entr. : Belhafiane<br />
MSPB : Sahraoui, Chaouati, Zegrir,<br />
Zghidi, Belhadi, Benchiari, Tarbint<br />
(Zender 80’), Omrani (Aguini 60’),<br />
Bouraoui, Hadjadj, Boukhlouf<br />
Entr. : Zemouri<br />
Les poulains de Hmimou ont tenté de<br />
surprendre les Batnéens dès le coup<br />
d’envoi, mais ces derniers ont manifesté<br />
une grande fraîcheur physique et<br />
technique. La première période a été<br />
équilibrée entre les deux formations.<br />
En seconde mi-temps, après avoir été<br />
sermonnés par le coach, les Sudistes<br />
ont sorti le grand jeu.<br />
Le jeu s’est alors concentré devant<br />
les bois de Sahraoui jusqu’à la 80’,<br />
lorsque l’arbitre a sifflé un penalty au<br />
profit de la JS Saoura, transformé par<br />
Motrani. A la 90’+ 2, Benchérif, le<br />
remplaçant, a aggravé la marque à la<br />
suite d’un dribble dans la surface de<br />
réparation. A. Boutaleb<br />
● ABM 0 - USMB 0<br />
Merouana<br />
trébuche<br />
Stade Bensaci (Merouana)<br />
Arbitres : Bouali, Ben Mansour et Abid<br />
Averts. : Frioua (ABM) - Beloucif, Si<br />
Ahmed, Djeroudi, Belkhir (USMB)<br />
ABM : Khelfa, Soualeh (Baghiani<br />
34’), Boukhalfa, Frioua, Boubakar,<br />
Hamadeche, Rahmoune (Triret 60 e ), Bicha<br />
(Chaïb Nouara 72’), Boukhenchouche,<br />
Brahim Salem, Kherkhache<br />
Entr. : Slimani<br />
USMB : Abdouni, Si Ahmed, Djeroudi,<br />
Defnoune, Naâmani, Kebia (Djahel 86’),<br />
Beloucif, Belkhir, Ledraâ (Aliouane 80’),<br />
Melika, Kebla (Boudina 60’)<br />
Entr. : Amrouche<br />
La venue de l’USM Blida pour la première<br />
fois à Merouana a constitué un<br />
évènement.<br />
Le match s’est déroulé devant une assistance<br />
nombreuse. L’ABM aborde ce<br />
match difficile et indécis amoindri, ce<br />
qui a compliqué sa tâche de prendre le<br />
dessus sur son invité, venu aussi pour<br />
décrocher un résultat positif à même<br />
de lui permettre d’améliorer son classement.<br />
Ce sont d’ailleurs les Blidéens<br />
qui annoncent la couleur par Naâmani<br />
qui voit, à la 13’, son tir dévié avec brio<br />
par le portier Khelfa.<br />
Les visiteurs continuent à pousser et<br />
s’offrent deux autres occasions sans<br />
parvenir à trouver la faille. Le réveil<br />
des locaux s’est fait à la demi-heure de<br />
jeu par le duo Brahim Salem et Kherkhache,<br />
mais en vain. Après la reprise,<br />
les Blidéens étaient les proches de<br />
la victoire. Ils ont raté trois occasions<br />
nettes de scorer. Ils se contentent du<br />
coup du point du nul, alors que l’ABM<br />
doit vite se ressaisir pour espérer<br />
s’éloigner de la zone rouge. A. N.<br />
● MOC 2 - USM An 0<br />
Les Blancs<br />
se rebiff ent<br />
Stade Chahid Hamloui (Constantine)<br />
Arbitres : Gherbali, Nasri et Serradj<br />
Buts : Djemaouni ( 34’), Loucif (54’)<br />
MOC<br />
Averts : Djemaouni, Boulemdaïs (MOC).<br />
Toubal, Debbous (USMAn)<br />
Expul. : Bouder (82’) USMAn.<br />
MOC : Chouih, Boulemdaïs, Benayada,<br />
Idiou (Bendridi 72’), Djemaouni,<br />
Bourenane, Meguenni, Loucif, Belaïdi<br />
(Meziani 77’) , Chermat (Guessoum 62’),<br />
Khellaf.<br />
Entr. : Tebib<br />
USMAn : Ouadah, Chebira (Belouahem<br />
14’), Lahcen, Baaziz (El Hadi Adel 57’),<br />
Herbache, Ouanes, Bouder, Naâmoune<br />
(Bouharbit 35’), Noubli, Debbous.<br />
Entr. : Lounici<br />
Les poulains de Tebib entament la rencontre<br />
tambour battant, opérant une<br />
domination totale durant les premières<br />
vingt minutes.<br />
Belaïdi, titularisé pour la première<br />
fois cette saison, a donné le tournis à<br />
l’arrière-garde annabie même s’il a<br />
beaucoup péché par égoïsme, privilégiant<br />
le jeu spectaculaire et incertain<br />
au jeu collectif.<br />
Après plusieurs assauts, l’ouverture<br />
du score n’aura lieu finalement qu’à<br />
la 35’grâce à Djemaouni qui a exploité<br />
magnifiquement de la tête un<br />
PHOTO : D. R.<br />
joli centre de Benayada. En seconde<br />
période, le défenseur Loucif corse<br />
l’addition pour les Blancs, sur un coup<br />
franc direct tiré dans l’axe des 30m et<br />
mal jugé par le gardien Ouadah trop<br />
avancé sur l’action ; le lob lumineux<br />
de Loucif ira tout droit dans les filets<br />
annabis.<br />
Notons au passage l’excellente prestation<br />
du gardien mociste, Chouih,<br />
qui a été un véritable rempart face aux<br />
visiteurs. L. B.<br />
● ESM 3 – RCK 1<br />
L’Espérance<br />
progresse<br />
Stade M. Bensaïd (Mostaganem)<br />
Arbitres : Bouchama, Bourahla et<br />
Boudebouz<br />
Averts : Daoud Bouabdellah (RCK) -<br />
Belarbi, Haddad (ESM)<br />
Buts : Bencheraïba (sp, 2’) RCK -<br />
Belahouel (23’), El Amali (45’), Djahal<br />
(83’) ESM<br />
ESM : Belarbi, Foughloul (Benaoumer<br />
82’), Haddad, Belahouel, Mouffok,<br />
Barbari, Tréa, Djahal, Karas (Mouloued<br />
90’+2), Fouaz (Meddahi 77’), El Amali<br />
Entr. : Ousmane<br />
RCK : Bouikhi, Zernithi, Assal,<br />
Bencheraïba, Daoud Bouabdellah,<br />
Chouieb, Chiko, Illoul (Hamida 79’),<br />
Brenais (Ballouh 45’), Khalidi, Khalef<br />
(Aït Ali 76’)<br />
Entr. : Boufenara<br />
Les visiteurs débutent la partie en<br />
trombe et réussissent à ouvrir le score<br />
à la 2’ par le défenseur Bencheraïba<br />
sur penalty. Les gars de Mostaganem<br />
sortent de leur coquille et égalisent par<br />
Belahouel (23’).<br />
A la 45’, l’ESM prend l’avantage au<br />
score par El Amali. A la 83’, Djahal,<br />
de la tête, marque le but de l’assurance.<br />
A la 90’, Karas ajoute un quatrième<br />
but par penalty, que l’arbitre le refuse.<br />
Le deuxième tir sera sauvé par le gardien<br />
Bouikhi.<br />
A. Taoui<br />
● CABBA 3 - OM 0<br />
Domination<br />
bordjienne<br />
Stade du 20 Août (BB. Arréridj)<br />
Arbitres : Saïdi, Hadj Saïd, Rezkane<br />
Buts : Benchergui (4 ’ ), Raït (csc 23 ’ ),<br />
Bentayeb (80’) CABBA<br />
Averts. : Mensour, Abed, Oudni,<br />
Lemouadaâ, Bendahmane (CABBA).<br />
Boutnef, T. Amour, Bacha (OM)<br />
CABBA : Ferradji, Hosni, Mansour,<br />
Benchergui, Oudni, Cherif Ouzzani<br />
(Lemouadaâ 83 ’ ), Belatrèche (Med. Rabah<br />
60 ’ ), Bendahmane, Abed (Akache 77 ’ ),<br />
Bentayeb, Belkhir.<br />
Entr. : Ifticène<br />
OM : Benmedour, T. Amoura (Zerroukat<br />
65 ’ ), S. Amoura, Derougdal, Boutnef,<br />
Mokrane, Benaïssa (Belhamri 46 ’ ),<br />
Sahraoui, Miati, Raït, Bacha (Belhani 72 ’ ).<br />
Entr. : Heddane<br />
Le CA Bordj Bou Arréridj poursuit sa<br />
domination en enregistrant une autre<br />
victoire qui consolide sa position en tête<br />
du classement de Ligue 2.<br />
Hier, la bande à Ifticène n’a fait qu’une<br />
bouchée de l’O Médéa en l’emportant<br />
par un net 3 à 0. Les Criquets ont ouvert<br />
la marque par l’intermédiaire de Benchergui<br />
de la tête, suite à un centre de<br />
Belatrèche (4 ’ ). A la 23 ’ , le CABBA<br />
double la mise sur un but contre son<br />
camp de Raït qui trompe son gardien.<br />
En deuxième période, les locaux poursuivent<br />
leur domination et parviennent<br />
à aggraver la marque par Bentayeb qui<br />
conclut un centre parfait de Akouche<br />
(80 ’ ). Y. B.<br />
● MOB 1 - USMBA 1<br />
Les Béjaouis<br />
accrochés<br />
Stade de l’Unité maghrébine (Béjaïa)<br />
Arbitres : Amalou, Azrine et Bounoua<br />
Buts : Dehouche (41’) MOB - Hamzaoui<br />
(24’) USMBA<br />
Averts. : Baâouali (MOB) - Mokadad,<br />
Hamiche, Kebaili (USMBA)<br />
MOB : Aïssani, Benhocine, Bensalem<br />
(Selloum 76’), Baâouali, Chaoui,<br />
Klahnmer, Dehouche, Akrour, Yaya (Rehal<br />
82’), Nemdil, Benchabane (Henider 69’)<br />
Entr. : Rahmouni<br />
USMBA : Zaïdi, Chikhaoui, Abdelli,<br />
Boughendja, Benhorma, Mokdad, Kebaïli,<br />
Hamiche (Benabdelkader 90+3’), Zazoua<br />
(Salem 75’), Boukhari, Hamzaoui (Labiod<br />
82’)<br />
Entr. : Benyellès<br />
Les Crabes du MO Béjaïa ont raté<br />
encore fois le coche en concédant le<br />
nul à domicile devant la formation de<br />
l’USM Bel Abbès sur le score de 1-1.<br />
Les visiteurs ont été les premiers à<br />
ouvrir le score par Hamzaoui qui a<br />
profité d’une erreur défensive pour<br />
tromper le gardien Aïssani (24’).<br />
L’égalisation des locaux a été signée<br />
Dehouche sur un joli coup franc (41’).<br />
Le reste du temps ne change rien au<br />
tableau d’affichage. Le MOB vient de<br />
rater une opportunité de se replacer.<br />
L. H.<br />
Résultats et<br />
classement<br />
JSS - MSPB 2-0<br />
USB - ASMO 0-1<br />
PAC - SAM 1-2<br />
ABM - USMB 0-0<br />
CABBA - OM 3-0<br />
ESM - RCK 3-1<br />
MOB - USMBA 1-1<br />
MOC - USMAn 2-0<br />
■ Classement Pts J<br />
1. CABB Arrèridj 22 8<br />
2. ASM Oran 16 8<br />
3. JS Saoura 15 8<br />
4. USM Bel-Abbès 14 8<br />
--. MO Béjaïa 14 8<br />
6. MO Constantine 13 8<br />
7. ESM 12 8<br />
8. O. Médéa 11 8<br />
--. MSP Batna 11 8<br />
10. SAM 10 8<br />
11. RC Kouba 8 8<br />
12. USM Annaba 7 8<br />
--. AB Merouana 7 8<br />
--. USM Blida 7 8<br />
15. Paradou AC 6 8<br />
16. US Biskra 4 8<br />
■ Ligue 1 (7 e Journée)<br />
Aujourd’hui à 18h<br />
5 Juillet : NAHD- CRB<br />
Béjaïa : JSMB- WAT<br />
Chlef : ASOC- CAB<br />
Bologhine : USMA- MCO<br />
Saïda : MCS- MCA<br />
Sétif : ESS- MCEE<br />
<strong>À</strong> 16h<br />
Tizi Ouzou : JSK- USMH<br />
Constantine : CSC- ASK
PHOTO : H. LYES<br />
El Watan<br />
L<br />
es 16 pays membres du Commonwealth,<br />
réunis en sommet à Perth (sud-ouest de<br />
l’Australie), ont approuvé, hier, la<br />
modifi cation des règles de succession au<br />
trône d’Angleterre, permettant de mettre<br />
fi n à la primauté masculine pour l’accès à<br />
la couronne, a annoncé hier le Premier<br />
ministre britannique. Ces changements<br />
permettront principalement au premier-né<br />
de William et Catherine de devenir<br />
monarque quel que soit son sexe et<br />
ALGER 16° ORAN 16°<br />
23°<br />
CONSTANTINE 11°<br />
22°<br />
20°<br />
OUARGLA 17°<br />
27°<br />
Retrouvez les prévisions complètes sur www.elwatan.com<br />
LE QUOTIDIEN INDÉPENDANT - Samedi 29 octobre 2011<br />
TRANSPORT AÉRIEN<br />
Air Algérie lance le paiement<br />
par carte de crédit au Canada<br />
L<br />
Une nouvelle prestation pour les clients de la compagnie nationale<br />
a représentation au<br />
Canada de la compagnie<br />
aérienne nationale vient<br />
d’obtenir le feu vert pour lancer<br />
le système de paiement par<br />
carte de crédit Visa et<br />
Mastercard. Depuis deux jours,<br />
les passagers qui veulent acheter<br />
leurs billets Montréal-Alger, en<br />
destination ou en<br />
correspondance, peuvent<br />
utiliser leur carte de crédit Visa<br />
ou Mastercard pour payer leur<br />
voyage. L’opération a déjà<br />
profi té à quelques passagers qui<br />
se sont déplacés à l’agence de la<br />
rue Sherbrooke, au centre-ville<br />
de Montréal. Ils ont été surpris<br />
de voir les logos de ces deux<br />
modes de paiement affi chés à<br />
l’entrée de la représentation<br />
montréalaise d’Air Algérie.<br />
Auparavant, les clients de la<br />
compagnie nationale devaient<br />
payer un surplus de 3% s’ils<br />
voulaient utiliser leur carte de<br />
crédit. «Maintenant, le client<br />
paie son billet tel qu’annoncé et<br />
aucun sou de plus. Nous<br />
prenons sur nous les frais<br />
d’utilisation de la carte de<br />
crédit», a expliqué à El Watan<br />
Abdelaziz Laouar, représentant<br />
général d’Air Algérie à<br />
Montréal. Il a rappelé aussi que<br />
ce mode de paiement permet<br />
aux passagers de bénéfi cier des<br />
assurances qui viennent avec<br />
l’achat par Visa et Mastercard.<br />
Pour Djawad Mimouni,<br />
directeur général de l’agence<br />
Rawda Voyages, «l’arrivée des<br />
cartes Visa et Mastercard nous<br />
permettra d’éviter la circulation<br />
de cash et la perte des<br />
réservations». En effet, la durée<br />
des réservations peut parfois ne<br />
pas excéder les deux heures !<br />
Si pour les autres compagnies<br />
aériennes, ce mode de paiement<br />
relève de la routine et ne mérite<br />
même pas d’être mentionné, il<br />
en est tout autrement pour le cas<br />
d’Air Algérie ; cela pourrait<br />
relever de la saga fi nancière.<br />
Depuis son arrivée, en juin<br />
2007, dans la métropole<br />
canadienne, la compagnie<br />
nationale n’a cessé de solliciter,<br />
en vain, les banques canadiennes<br />
et les fournisseurs de ce service.<br />
La raison invoquée par ces<br />
derniers est que la compagnie<br />
n’est pas connue en Amérique<br />
du Nord et donc n’a pas un<br />
historique de crédit. Une<br />
garantie de plusieurs millions<br />
de dollars était exigée. Celle-ci<br />
n’est plus nécessaire, selon<br />
COMMONWEALTH<br />
MODIFICATION DES RÈGLES<br />
DE SUCCESSION AU TRÔNE<br />
d’épouser un ou une catholique sans<br />
renoncer à la couronne comme le prévoyait<br />
une loi de 1701. «Nous allons mettre fi n à<br />
la primauté masculine de manière à ce<br />
que l’ordre de succession soit déterminé<br />
simplement par l’ordre de naissance», a<br />
déclaré David Cameron à Perth où se tient<br />
la 21 e réunion du Commonwealth. Le<br />
premier enfant du prince William et de<br />
son épouse Catherine pourrait donc hériter<br />
du trône, quel que soit son sexe. «Nous<br />
Abdelaziz Laouar : «Les<br />
comptes d’exploitation d’Air<br />
Algérie Canada et de la<br />
compagnie mère prouvent notre<br />
crédibilité.» Pour arriver à ce<br />
changement d’appréciation, Air<br />
Algérie n’a pas fait appel à des<br />
consultants ou autres<br />
intermédiaires qui auraient<br />
coûté les yeux de la tête,<br />
apprend-on auprès de la<br />
compagnie. C’est plutôt<br />
l’expérience canadienne<br />
d’employés de la compagnie à<br />
Montréal et leur réseau de<br />
contacts qui ont permis de<br />
débloquer la situation.<br />
Par ailleurs, Air Algérie<br />
inaugurera la saison d’hiver, ce<br />
30 octobre, avec un programme<br />
de trois vols hebdomadaires<br />
(mardi, vendredi et samedi).<br />
L’accord aérien entre l’Algérie<br />
et le Canada lui permet quatre<br />
vols par semaine, mais elle<br />
compte atteindre une fréquence<br />
d’un vol par jour. L’ambition<br />
est claire : passer du statut de<br />
compagnie ethnique à<br />
commerciale, avec toutes les<br />
connexions offertes à partir<br />
d’Alger sur l’Afrique, le<br />
Maghreb, le Moyen-Orient et le<br />
sud de l’Europe. On peut même<br />
prévoir qu’à terme, Air Algérie<br />
Canada pourrait offrir ses<br />
propres services d’agence<br />
virtuelle sur internet.<br />
Samir Ben<br />
avons décidé d’effacer la règle qui dit que<br />
celui/celle qui épouse un(e) catholique ne<br />
peut pas devenir monarque», a ajouté<br />
David Cameron lors d’une conférence<br />
de presse.<br />
L’archevêque catholique de Westminster,<br />
Vincent Nichols, s’est félicité vendredi de<br />
la décision du Commonwealth d’abolir la<br />
règle interdisant à un héritier royal<br />
d’épouser un ou une catholique, saluant la<br />
fi n d’une «discrimination injuste». APS<br />
COMMENTAIRE<br />
Un cheikh<br />
en blancPar Omar Berbiche<br />
L’architecture de l’Assemblée constituante<br />
tunisienne est enfi n connue avec la fi n, jeudi,<br />
des opérations de dépouillement après un long<br />
processus de comptage des voix justifi é par des<br />
raisons techniques. Le parti islamiste Ennahda caracole<br />
en tête des résultats avec 41% des voix lui donnant 90<br />
sièges à l’Assemblée constituante. Pas assez, toutefois,<br />
pour disposer de la majorité dans cette institution dont<br />
la mission est d’élaborer une nouvelle Constitution pour<br />
la Tunisie, élire un président de la République et former<br />
un gouvernement chargé de gérer, pour une année, les<br />
affaires courantes du pays. Les quatre autres partis de<br />
la gauche tunisienne : le Congrès pour la République<br />
(CPR), Ettakatol, le Parti démocrate progressiste (PDP)<br />
et la coalition du Pôle démocratique moderniste (PDM),<br />
ont engrangé 73 sièges qui devraient venir s’ajouter aux<br />
sièges d’Ennahda pour former la majorité à l’Assemblée<br />
constituante. Personne n’avait parié un seul dinar<br />
tunisien sur l’arrivée des islamistes au pouvoir. L’image<br />
d’Épinal de la Tunisie moderniste, tournée beaucoup<br />
plus vers l’Occident que vers l’Orient, respectueuse<br />
de la liberté de culte et de conscience, était partout<br />
citée en exemple dans les démocraties occidentales.<br />
C’est dire combien les peuples peuvent-ils être<br />
imprévisibles ! Et leur vote aussi, quand ils reprennent<br />
la parole et leur destin en main. Face à ce scénario<br />
que personne n’attendait, l’erreur serait de céder à la<br />
tentation facile de jeter l’opprobre sur les Tunisiens et de<br />
les punir pour leur vote de dimanche. La classe politique<br />
tunisienne, la société civile porteuses des valeurs de<br />
modernité et de démocratie se doivent, au contraire, de<br />
méditer les résultats de ce scrutin et saisir le message<br />
profond des Tunisiens qui n’est pas forcément d’ordre<br />
religieux. Car sur ce plan, même les partis de gauche<br />
comme le CPR de l’opposant Marzouki revendiquent leur<br />
«attachement aux valeurs arabo-musulmanes». Ils n’ont,<br />
par conséquent, pas de leçon à recevoir du parti Ennahda<br />
auquel ils dénient le monopole de la spiritualité. Les<br />
Tunisiens ne s’en laisseront pas conter aussi facilement<br />
pour abandonner leurs acquis civilisationnels, rassuret-on.<br />
Forts de cette conviction, les partis de gauche qui<br />
acceptent – une décision mal comprise par certains<br />
milieux – d’intégrer le jeu politique aux côtés d’un parti<br />
islamiste affi chent une sérénité à toute épreuve, qui<br />
désarçonne à l’étranger. Pour ces forces politiques, le<br />
peuple reste le meilleur rempart pour défendre les acquis<br />
de la Révolution chèrement acquise contre toute tentation<br />
obscurantiste. L’armée, qui avait refusé, comme en<br />
Egypte, de tirer sur la foule, s’interdit de s’impliquer dans<br />
le débat politique. Le premier test de vérité pour Ennahda<br />
qui a reçu, hier, les félicitations de l’UE, sera déterminé<br />
par le contenu de la nouvelle Constitution. Ennahda n’a<br />
pas reçu un chèque en blanc des Tunisiens. Les émeutes<br />
qui ont éclaté jeudi et qui se sont poursuivies hier à Sidi<br />
Bouzid, berceau de la Révolution du jasmin, à la suite<br />
de l’invalidation des listes du richissime milliardaire du<br />
mouvement de la Pétition nationale sont le signe que le<br />
résultat du scrutin du dimanche ne sont pas une fatalité<br />
de l’histoire. La démonstration est faite que les forces<br />
vives tunisiennes demeurent extrêmement vigilantes<br />
pour défendre, demain, avec la même force, les acquis de<br />
la Révolution contre ses fossoyeurs de tous bords.<br />
MOSTAGANEM<br />
LA RN11 COUPÉE PAR LES EAUX<br />
■ Les fortes pluies qui<br />
viennent de s’abattre sur<br />
la région de Mostaganem<br />
ont partiellement provoqué<br />
l’arrêt du trafic sur la RN11.<br />
L’orage, qui s’est déclaré<br />
entre 16h et 17h, a<br />
complètement inondé le<br />
tronçon de la double voie<br />
se situant en contrebas<br />
de Mazagran, à savoir<br />
le carrefour reliant les<br />
Sablettes à la ville de<br />
Mostaganem. La voie, qui<br />
est située dans un léger<br />
bas-fond, a été submergée<br />
par les eaux mais également<br />
par les boues entraînées<br />
par le déferlement des<br />
eaux de ruissellement en<br />
provenance de Mazagran et<br />
sa périphérie. Par ailleurs,<br />
la plupart des quartiers de<br />
la ville ont été envahis par<br />
des eaux de ravinement. Des<br />
dégâts sur les habitations<br />
précaires situées dans<br />
les vieux quartiers sont à<br />
craindre. Très attendue par<br />
les agriculteurs depuis le<br />
printemps dernier, la pluie<br />
n’aura pas fait que des<br />
heureux, surtout parmi la<br />
population des quartiers<br />
vétustes mais également les<br />
habitants des bidonvilles<br />
de Debdaba, une zone très<br />
vulnérable. Yacine Alim