Les arts martiaux : une psychomotricité intégrative - Faculté de ...
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L’objectif reste simple : <strong>de</strong>meurer en bonne santé le plus longtemps possible pour profiter <strong>de</strong> la vie.<br />
On apprend ici à cultiver souplesse et fluidité pour remiser sans regrets au rayon <strong>de</strong>s outils obsolètes<br />
la force brute. Ici la fable <strong>de</strong> Monsieur <strong>de</strong> La Fontaine (1668) le Chêne et le roseau 72 prend toute sa<br />
valeur, rejoint en cela par les Pensées <strong>de</strong> Pascal (1670) : l’Homme se doit d’être un roseau<br />
pensan t .<br />
73<br />
<strong>Les</strong> personnes en situation <strong>de</strong> handicap.<br />
<strong>Les</strong> pratiques et les manifestations handisports en disent long sur les capacités d’adaptation<br />
d’homo sapiens sapiens. A ce titre, pêle-mêle, le fauteuil roulant, la déficience mentale, les troubles<br />
du comportement, etc., ne <strong>de</strong>vraient en rien interdire l’accès aux disciplines martiales. Externes et/ou<br />
internes, correctement prescrites, conduites et adaptées, elles apportent les mêmes bienfaits en<br />
matière <strong>de</strong> recyclage aux personnes en situation <strong>de</strong> handicap dont on sait par ailleurs combien la<br />
posture individuelle et sociale, auxquelles leur situation les contraint, engendre <strong>de</strong> violence et<br />
d’agressivité. Million Dollar Baby, écrit et réalisé en 2004 par Clint Eastwood pour le compte <strong>de</strong> la<br />
Warner, met en scène avec intelligence et sensibilité les problématiques exposées dans ces lignes.<br />
Dans ce film, la boxe anglaise est le solvant <strong>de</strong> la violence chez <strong>une</strong> trentenaire traumatisée par <strong>une</strong><br />
vie familiale délétère. Menée au plus haut niveau <strong>de</strong> la compétition par un entraîneur/tuteur <strong>de</strong><br />
résilience – lui-même à la recherche d’<strong>une</strong> fille <strong>de</strong> substitution –, elle chutera au propre comme au<br />
figuré pour avoir disputé un combat <strong>de</strong> trop. Devenue tétraplégique, le film pose alors comme <strong>une</strong><br />
ultime bataille entre la vie et la mort la délicate question <strong>de</strong> l’euthanasie. La violence canalisée,<br />
maîtrisée dans un premier temps par la discipline et la technique finit par franchir les digues dressées<br />
par l’art et s’empare <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier pour son propre commerce.<br />
Par l’excès, elle submerge tout sur son<br />
passage<br />
jusqu’à son inéluctable conclusion : la mort.<br />
72 Le roseau <strong>de</strong> répondre au chêne : « <strong>Les</strong> vents me sont moins qu’à vous redoutables. Je plie et ne romps pas ».<br />
73 « L’homme n’est qu’un roseau, le plus faible <strong>de</strong> la nature ; mais c’est un roseau pensant. Il ne faut pas que l’univers<br />
entier s’arme pour l’écraser : <strong>une</strong> vapeur, <strong>une</strong> goutte d’eau, suffit à le tuer. Mais, quand l’univers l’écraserait,<br />
l’homme serait encore plus noble que ce qui le tue, puisqu’il sait qu’il meurt, et l’avantage que l’univers a sur lui,<br />
l’univers n’en sait rien » (Pascal, p. 161, 2004).<br />
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