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CONJONCTURE DE L’ÉCONOMIE Lundi 17 septembre 2012 17<br />

DONNÉ POUR ÉTRE FICELÉ DEPUIS LONGTEMPS<br />

Douche froi<strong>de</strong> sur le projet européen<br />

d’union bancaire<br />

Par<br />

Jean-Jacques Mevel<br />

se prépare à <strong>de</strong> difficiles<br />

compromis sur son projet-phare,<br />

L’Europe<br />

après qu’un premier tour <strong>de</strong><br />

table a fait surgir <strong>de</strong>s réticences <strong>de</strong> toutes<br />

parts - sauf à Paris - et révélé une sérieuse<br />

baisse d’enthousiasme à Berlin.<br />

«Il n’y a pas <strong>de</strong>ux camps» dans la<br />

discussion, l’un français, l’autre allemand,<br />

assure Pierre Moscovici, en<br />

minimisant les désaccords avec son<br />

homologue allemand Wolfgang Schäuble.<br />

Mais il existe «bien <strong>de</strong> multiples interrogations,<br />

qui portent sur l’union bancaire,<br />

sur le rôle <strong>de</strong> la BCE et sur la supervision<br />

<strong>de</strong>s banques elle-même», ajoutait-il<br />

au terme <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux journées d’un huis-clos<br />

crispé avec ses 26 collègues <strong>de</strong> l’UE.<br />

Le ren<strong>de</strong>z-vous <strong>de</strong> Nicosie a eu l’effet<br />

d’une douche froi<strong>de</strong> sur un projet que la<br />

Commission dit avoir ficelé en un temps<br />

record, moins <strong>de</strong> dix semaines après le<br />

sommet européen qui a fixé le cap, le<br />

29 juin. Le Royaume-Uni a rapi<strong>de</strong>ment<br />

décliné cette avancée <strong>de</strong> l’intégration,<br />

en refusant <strong>de</strong> soumettre la City à la<br />

responsabilité <strong>de</strong> la BCE, banque centrale<br />

<strong>de</strong> l’euro.<br />

Ce week-end, c’est la Suè<strong>de</strong>, appuyée<br />

par la Pologne et par le Danemark, qui a<br />

jugé le projet inacceptable pour ses<br />

banques. L’Europe orientale, elle, redoute<br />

d’être broyée par les grands si elle<br />

accepte le «superviseur unique», ou<br />

marginalisée si elle le refuse.<br />

Le flottement à la périphérie <strong>de</strong> la<br />

monnaie commune était prévisible. Les<br />

différences qui surgissent au cœur <strong>de</strong> la<br />

zone euro l’étaient moins et confirment<br />

une périlleuse division Nord-Sud.<br />

Wolfgang Schäuble, initiateur d’un projet<br />

cher à Angela Merkel, apparaît désormais<br />

ouvertement dubitatif: «Le risque est<br />

toujours <strong>de</strong> créer <strong>de</strong>s attentes qui ne<br />

pourront pas se concrétiser»,<br />

lâche-t-il. Pierre Moscovici dit soutenir la<br />

proposition <strong>de</strong> Bruxelles «dans tous ses<br />

éléments». Il en reconnait le risque:<br />

«Rien ne peut se faire sans un accord<br />

franco-allemand», dit-il.<br />

Les <strong>de</strong>ux pays s’opposent à la fois sur<br />

le calendrier et sur le contenu <strong>de</strong> la<br />

supervision <strong>de</strong>s 6000 banques <strong>de</strong> la zone<br />

euro, en principe confiée à la BCE.<br />

Photo : DR<br />

Le ministre français s’en tient au mandat<br />

explicite <strong>de</strong>s vingt-sept et veut voir le<br />

«superviseur unique» établi d’ici à la fin<br />

2012. «Nous voulons avancer vite», dit-il.<br />

A l’inverse, son collègue allemand assure<br />

que «ce ne sera pas possible». Il oppose<br />

pru<strong>de</strong>nce et précipitation.<br />

Au fond, le débat porte sur les pouvoirs<br />

qui seront confiés à la BCE, et le<br />

transfert parallèle <strong>de</strong> souveraineté<br />

<strong>de</strong>mandé aux États membres. Pour Pierre<br />

Moscovici, le principe d’un responsable<br />

unique doit s’appliquer dès le 1er janvier<br />

2013 à toutes les banques <strong>de</strong> la zone euro.<br />

Wolfgang Schäuble juge là encore que ce<br />

ne sera pas possible.<br />

Il veut restreindre la supervision<br />

européenne à <strong>de</strong>s banques transnationales<br />

(«systémiques») qui <strong>de</strong>vront auparavant<br />

faire preuve <strong>de</strong> leur solidité.<br />

A Nicosie, le ministre allemand a<br />

ajouté à sa perplexité en faisant part <strong>de</strong><br />

«doutes considérables sur un projet qui<br />

donne le <strong>de</strong>rnier mot au conseil <strong>de</strong>s gouverneurs<br />

<strong>de</strong> la BCE». C’est précisément<br />

la clef <strong>de</strong> voûte du dispositif… Michel<br />

Barnier, en charge du dossier à Bruxelles,<br />

doit se rendre cette semaine à Berlin pour<br />

mieux comprendre. À Nicosie, le commissaire<br />

a annoncé qu’il fera preuve <strong>de</strong><br />

souplesse dans la mise en œuvre <strong>de</strong> la<br />

supervision européenne. Mais il compte<br />

s’en tenir au calendrier fixé par le<br />

sommet <strong>de</strong> juin, parce qu’il est «réaliste<br />

et nécessaire». J. J-M<br />

In le Figaro<br />

AU TROISIÉME TRIMESTRE DE L’ANNÉE<br />

Le renforcement espéré <strong>de</strong> la croissance estivale<br />

risque d’être mo<strong>de</strong>ste aux USA<br />

Par<br />

Marc JOURDIER<br />

LE RENFORCEMENT espéré <strong>de</strong> la<br />

croissance aux États-Unis risque d’être<br />

bien mo<strong>de</strong>ste au troisième trimestre au vu<br />

<strong>de</strong> la série d’indicateurs économiques<br />

publiés vendredi.<br />

La Banque centrale américaine (Fed) a<br />

annoncé que la production industrielle du<br />

pays avait chuté <strong>de</strong> 1,2% en août.<br />

La Réserve fédérale a expliqué qu’un<br />

quart <strong>de</strong> cette baisse était imputable à<br />

l’ouragan Isaac, dont le passage dans le<br />

golfe du Mexique fin août, a entraîné une<br />

baisse <strong>de</strong> l’extraction pétrolière.<br />

Néanmoins, «la production industrielle<br />

a connu une baisse généralisée en août,<br />

allant bien au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s effets <strong>de</strong> la fureur<br />

d’Isaac», note Sal Guatieri, économiste<br />

<strong>de</strong> BMO Marchés <strong>de</strong>s capitaux, pour qui<br />

«l’économie américaine peine à gagner<br />

<strong>de</strong> l’élan».<br />

Pour son confrère Erik Johnson, du<br />

cabinet IHS Global Insight, «il est manifeste<br />

que le ralentissement mondial a rattrapé<br />

la production manufacturière»<br />

américaine, qui était jusque-là le moteur<br />

principal <strong>de</strong> la reprise économique<br />

entamée à l’été 2009.<br />

«Les comman<strong>de</strong>s en provenance <strong>de</strong><br />

l’étranger baissent du fait <strong>de</strong> l’intensification<br />

<strong>de</strong> la récession (...) dans la zone<br />

euro et du ralentissement marqué <strong>de</strong> la<br />

croissance dans les marchés émergents»,<br />

note-t-il.<br />

Selon d’autres chiffres du<br />

gouvernement, la hausse <strong>de</strong>s stocks dans<br />

l’industrie et le commerce s’est nettement<br />

accélérée en juillet. Cela <strong>de</strong>vrait soutenir<br />

la croissance du troisième trimestre mais<br />

c’est a priori le résultat d’une «<strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />

moins forte que ne l’espéraient les entreprises»,<br />

explique Peter Newland <strong>de</strong><br />

Barclays Capital.<br />

Revers <strong>de</strong> la médaille, estiment ses<br />

confrères du cabinet RDQ Economics:<br />

cela annonce vraisemblablement une<br />

«baisse <strong>de</strong> la production qui ralentira la<br />

croissance» dans les mois à venir.<br />

Au vu <strong>de</strong>s chiffres publiés vendredi,<br />

Barclays Capital a revu sa prévision <strong>de</strong><br />

croissance <strong>de</strong> l’économie américaine en<br />

baisse <strong>de</strong> 0,2 point pour le troisième<br />

trimestre et à 2,0% pour le même tri-<br />

mestre, soit à peine plus que le 1,7% <strong>de</strong><br />

croissance relevé officiellement au<br />

printemps.<br />

Le cabinet Macroeconomic Advisers a,<br />

lui, relevé la sienne à 1,7% (selon lui, la<br />

croissance n’a atteint que 1,4% au<br />

<strong>de</strong>uxième trimestre).<br />

La Fed a annoncé jeudi une<br />

augmentation du montant <strong>de</strong> la perfusion<br />

financière sous laquelle elle maintient<br />

l’économie américaine afin <strong>de</strong> soutenir<br />

l’activité du pays, toujours trop faible<br />

pour permettre une amélioration notable<br />

du marché <strong>de</strong> l’emploi.<br />

Du fait du ralentissement industriel, les<br />

États-Unis doivent trouver un relais <strong>de</strong><br />

croissance auprès <strong>de</strong>s consommateurs<br />

pour pouvoir espérer voir leur économie<br />

se sortir <strong>de</strong> l’ornière.<br />

La hausse <strong>de</strong> 0,9% <strong>de</strong>s ventes au détail<br />

du mois d’août annoncée vendredi par le<br />

département du Commerce aurait été<br />

une bonne nouvelle si elle n’avait<br />

pas été tempérée par les chiffres <strong>de</strong><br />

l’inflation publiés à la même heure par le<br />

département du Travail.<br />

Ceux-ci montrent que la hausse <strong>de</strong>s<br />

prix (0,6%), tirée par le renchérissement<br />

<strong>de</strong> l’essence, explique à elle seule les<br />

<strong>de</strong>ux tiers <strong>de</strong> la progression <strong>de</strong>s ventes<br />

<strong>de</strong>s détaillants et <strong>de</strong>s restaurateurs.<br />

AFP<br />

La Grèce a besoin <strong>de</strong> 2 ans <strong>de</strong> délai<br />

supplémentaire et <strong>de</strong> liquidités <strong>de</strong> la BCE<br />

LA GRÈCE RÉCLAME <strong>de</strong> ses<br />

créanciers un délai supplémentaire<br />

<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ans pour respecter ses objectifs<br />

budgétaires, ainsi que <strong>de</strong> liquidités<br />

<strong>de</strong> la Banque centrale européenne (BCE),<br />

selon son Premier ministre Antonis<br />

Samaras.<br />

Dans un entretien publié samedi<br />

<strong>de</strong>rnier dans le Washington Post,<br />

M. Samaras souligne que son pays est<br />

déterminé à adopter <strong>de</strong> nouvelles mesures<br />

d’austérité pour un montant<br />

<strong>de</strong> 11,7 milliards d’euros pour rester<br />

dans la zone euro, mais que celles-ci<br />

<strong>de</strong>vraient s’appliquer sur quatre ans<br />

au lieu <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux ans prévus. «Au lieu<br />

d’adopter ces mesures <strong>de</strong> 11,7 milliards<br />

d’euros en <strong>de</strong>ux ans, il vaudrait mieux les<br />

appliquer en quatre ans» soit d’ici 2016,<br />

a-t-il déclaré.<br />

Plusieurs responsables européens et du<br />

FMI ont, à l’occasion <strong>de</strong> la réunion <strong>de</strong>s<br />

ministres <strong>de</strong>s Finances <strong>de</strong> la zone<br />

euro vendredi à Chypre, donné à Athènes<br />

<strong>de</strong>s raisons d’espérer un tel délai.<br />

«La Grèce a présenté un budget<br />

ambitieux. Nous allons lui donner le<br />

temps dont elle a besoin, mais probablement<br />

pas plus d’argent», a ainsi affirmé la<br />

ministre autrichienne Maria Fekter.<br />

«Il y a plusieurs voies pour procé<strong>de</strong>r à<br />

<strong>de</strong>s ajustements, le temps peut<br />

être considéré comme une option envisageable»,<br />

a aussi déclaré la directrice géné-<br />

rale du Fonds monétaire international<br />

(FMI), Christine Lagar<strong>de</strong>. Sous pression<br />

<strong>de</strong> ses principaux créanciers publics<br />

(BCE, FMI et UE) pour réaliser plus <strong>de</strong><br />

11,5 milliards d’euros d’économies<br />

supplémentaires en contre partie du<br />

versement d’une tranche d’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

31,5 milliards d’euros, la Grèce doit<br />

recapitaliser ses banques et rembourser<br />

quelque 4,6 milliards d’euros que doit<br />

l’Etat grec au secteur privé, a déclaré<br />

M. Samaras au journal.<br />

Le Premier ministre grec a également<br />

souligné la nécessité pour son pays<br />

d’obtenir <strong>de</strong>s liquidités <strong>de</strong> la BCE car<br />

Athènes n’a plus accès aux marchés<br />

financiers.

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