de l'économie
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Lundi 17 septembre 2012<br />
ÉDITORIAL<br />
Illusions et réalité<br />
Par<br />
Rachida Merkouche<br />
PRÈS DE 2 MILLIONS DE DIPLÈMÈS cette année<br />
contre 63 en 1964, soit <strong>de</strong>ux années après l’indépendance.<br />
L’Algérie peut s’enorgueillir d’avoir réussi à multiplier par<br />
30 000 le nombre <strong>de</strong> lauréats enregistrés au len<strong>de</strong>main du<br />
recouvrement <strong>de</strong> la liberté. Seulement 63 diplômés <strong>de</strong> l’université<br />
dans tout le pays qu’il fallait construire à partir <strong>de</strong> la base<br />
en commençant par instruire les citoyens et former une élite.<br />
L’instruction était donc le soubassement <strong>de</strong> toute entreprise<br />
d’édification, l’investissement dans cette action faisait partie<br />
<strong>de</strong>s priorités. Seulement, l’élite n’a pas été préservée, les<br />
conditions n’ont pas été celles que les universitaires attendaient.<br />
Le savoir a pris le chemin <strong>de</strong>s contrées plus propices à<br />
la recherche, mais aussi à la reconnaissance. Les «cerveaux»<br />
ont préféré déserter un terrain peu favorable, pour ne pas dire<br />
hostile. L’animosité est réciproque, pourrait-on dire, même si<br />
notre intention n’est pas <strong>de</strong> cacher les failles <strong>de</strong> l’université<br />
algérienne. Ceux qui, au fil <strong>de</strong>s années, ont gouverné le pays<br />
ne se sont pas soucié <strong>de</strong> maintenir le rythme <strong>de</strong>s préoccupations<br />
post-indépendance en garantissant tous les moyens<br />
nécessaires aux universitaires qui, eux, ont répondu par ce qui<br />
peut s’apparenter à <strong>de</strong> l’ingratitu<strong>de</strong>. En faisant don <strong>de</strong> leurs<br />
connaissances à d’autres pays qui en ont largement profité, et<br />
en contribuant au progrès et au développement <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rniers<br />
qui n’ont pas lésiné sur les moyens. Le jeu <strong>de</strong> la séduction a<br />
opéré dans ce cas et l’Algérie n’a pas su ou n’a pas voulu s’y<br />
mettre. Pendant que sous d’autres cieux on offrait aux universitaires<br />
algériens <strong>de</strong>s conditions dont ils ne pouvaient rêver, les<br />
déci<strong>de</strong>urs les ignoraient superbement. Le divorce était alors<br />
consommé, l’université n’aime plus l’étudiant qui le lui rend<br />
bien. Elle est d’ailleurs <strong>de</strong>venue une usine à fabriquer <strong>de</strong>s<br />
diplômés, sans plus. Elle a perdu son âme, on aurait voulu l’étouffer<br />
qu’on ne se serait pas pris autrement. Un niveau qui<br />
dégringole, <strong>de</strong>s enseignants préoccupés par <strong>de</strong>s revendications<br />
socioprofessionnelles et <strong>de</strong>s grèves dont ils se servent régulièrement<br />
pour se faire entendre. Deux millions <strong>de</strong> diplômés, cela<br />
signifie-t-il quelque chose dans le contexte qui perdure <strong>de</strong>puis<br />
<strong>de</strong>s années ? Combien sont-ils à maîtriser une langue, mieux<br />
encore, à maîtriser leur spécialité ? De ces fournées qui sortent<br />
<strong>de</strong> l’université, très peu ont assimilé l’enseignement qui<br />
leur a été prodigué, malheureusement avec toutes les failles<br />
que l’on sait. Les autres s’estiment heureux d’avoir enfin<br />
réussi à quitter le campus où ils se sont éternisés. Les<br />
exemples sont donnés chaque jour, dans tous les domaines<br />
(hôpitaux, travaux publics et autres) et les erreurs commises<br />
ne se comptent plus. C’est une réalité qu’il faut admettre et il<br />
est plus que temps <strong>de</strong> remédier à cette situation.<br />
R. M.<br />
Maison <strong>de</strong> la Presse Tahar Djaout - 1, rue Bachir Attar Place du 1<br />
Directeur <strong>de</strong> la publication-Gérant<br />
Hassen BACHIR-CHERIF<br />
er Quotidien national d’information<br />
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Hassen Bachir-Cherif, Baya Gacemi, Djamel Djerad<br />
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réclamation, sauf accord préalable avec la direction.<br />
MONDE<br />
IL A QUITTÉ DAMAS HIER<br />
La rébellion armée convaincue<br />
<strong>de</strong> l’échec <strong>de</strong> la mission <strong>de</strong> Brahimi<br />
Les efforts <strong>de</strong> l’émissaire pour la Syrie seront indéniablement voués<br />
à l’échec. C’est du moins l’appréciation <strong>de</strong> la rébellion armée<br />
syrienne. Celle-ci qui ne croit pas trop dans les possibilités <strong>de</strong><br />
trouver une solution par l’émissaire Brahimi, reproche toujours à<br />
la communauté internationale <strong>de</strong> ne pas être assez volontaire pour<br />
les ai<strong>de</strong>r à renverser le régime <strong>de</strong> Assad<br />
Par<br />
la Rédaction Internationale<br />
Tout comme leurs soutiens occi<strong>de</strong>ntaux, la<br />
rébellion armée en Syrie s’est d’ores et<br />
déjà faite une idée sur l’issue <strong>de</strong> la mission<br />
<strong>de</strong> Lakhdar Brahimi. Selon eux, les efforts <strong>de</strong> l’émissaire<br />
pour la Syrie seront indéniablement<br />
voués à l’échec. Ils souligneront, toutefois, qu’ils<br />
ne voulaient pas en être tenus responsables.<br />
«Nous sommes sûrs que Brahimi échouera<br />
comme les autres émissaires avant lui, mais nous<br />
ne voulons pas être tenus responsables <strong>de</strong> cet<br />
échec», a affirmé à l’agence <strong>de</strong> presse française<br />
(AFP) le colonel Ab<strong>de</strong>l Jabbar al-Oqaidi, chef du<br />
conseil militaire rebelle à Alep (nord), en référence<br />
notamment à Kofi Annan, prédécesseur <strong>de</strong><br />
M. Brahimi. «Nous sommes convaincus qu’il va<br />
échouer parce que la communauté internationale<br />
ne veut pas en réalité ai<strong>de</strong>r le peuple syrien», at-il<br />
expliqué, en référence aux divisions internationales<br />
qui empêcheraient, selon la même<br />
source, <strong>de</strong> sanctionner le régime <strong>de</strong> Damas. Ces<br />
déclarations ont été faites suite aux entretiens via<br />
Skype entre le médiateur <strong>de</strong> l’ONU et <strong>de</strong> la<br />
Ligue arabe, et <strong>de</strong>s dirigeants rebelles comme<br />
lui-même, le colonel Qassem Saa<strong>de</strong>ddine, porteparole<br />
<strong>de</strong> l’armée syrienne à l’intérieur, et le<br />
colonel Khaled Hobous, chef du conseil militaire<br />
rebelle <strong>de</strong> Damas, rapporte encore l’AFP. Des<br />
discussions préliminaires qui auraient porté,<br />
selon la même source, sur la situation générale en<br />
Syrie notamment les <strong>de</strong>structions occasionnées<br />
Par<br />
Agence France presse<br />
LES CONFLITS TERRITORIAUX actuels<br />
en Asie, notamment entre la Chine et plusieurs<br />
pays <strong>de</strong> la région, pourraient déclencher une<br />
guerre si les gouvernements concernés continuent<br />
«leurs provocations», a déclaré dimanche soir le<br />
secrétaire américain à la Défense, Leon Panetta.<br />
«Je suis préoccupé lorsque je vois <strong>de</strong>s pays<br />
engagés dans <strong>de</strong>s provocations diverses et que<br />
cela pourrait déboucher sur <strong>de</strong>s violences et au<br />
bout du compte sur un conflit», a déclaré<br />
M. Panetta à son arrivée à Tokyo, en réponse à<br />
une question sur le conflit entre Pékin et Tokyo à<br />
propos d’un petit archipel en mer <strong>de</strong> Chine orientale.<br />
«Et ce conflit pourrait s’étendre», a encore<br />
averti Leon Panetta qui entame une tournée en<br />
Asie qui le conduira également en Chine, alors<br />
que les tensions entre Pékin et Tokyo ont rarement<br />
été aussi vives. L’objet du litige, qui a<br />
déclenché ce week-end <strong>de</strong> nombreuses et violentes<br />
manifestations anti-japonaises dans plusieurs<br />
villes <strong>de</strong> Chine, est un archipel <strong>de</strong> quelques<br />
îles en mer <strong>de</strong> Chine orientale, appelées Senkaku<br />
par le Japon et Diaoyu par la Chine. Cet archipel,<br />
dont les fonds marins recèleraient du pétrole et du<br />
gaz, est également revendiqué par Taiwan. La<br />
décision, au début <strong>de</strong> cette semaine, du gouvernement<br />
japonais d’acheter ces îles à leur propriétaire<br />
privé et donc <strong>de</strong> les nationaliser, a provoqué<br />
une réaction très vigoureuse <strong>de</strong> Pékin qui a<br />
par le régime. «Le prési<strong>de</strong>nt syrien défunt Hafez<br />
al-Assad a pris le pouvoir par la force, ce régime<br />
dirige le pays par la force et il ne peut être renversé<br />
que par la force», a souligné le colonel<br />
rebelle en référence au clan Assad au pouvoir<br />
<strong>de</strong>puis 40 ans. Les rebelles affirment avoir pris<br />
les armes pour défendre la population civile<br />
contre la répression sanglante <strong>de</strong> la révolte au<br />
départ pacifique contre Bachar al-Assad. Ils critiquent<br />
la Russie et la Chine pour leur blocage <strong>de</strong><br />
toute résolution au Conseil <strong>de</strong> sécurité <strong>de</strong> l’ONU<br />
condamnant la répression du régime mais également<br />
les pays occi<strong>de</strong>ntaux pour leur réticence à<br />
armer la rébellion, faible en équipements face à<br />
la puissance <strong>de</strong> feu <strong>de</strong>s troupes régulières.<br />
«Quelle sorte <strong>de</strong> communauté internationale est<br />
celle-ci ? Quel genre <strong>de</strong> démocratie prêche-telle?»,<br />
s’est insurgé le colonel Oqaidi. «Les gens<br />
sont tués en permanence dans le pays, avec tout<br />
genre d’armes <strong>de</strong>structives», ajoute-t-il. «Nous<br />
ne voulons pas que la communauté internationale<br />
ai<strong>de</strong> le peuple syrien, nous voulons seulement<br />
qu’elle retire la couverture politique dont<br />
bénéficie le régime criminel», a poursuivi le dirigeant<br />
rebelle. M. Brahimi, qui ne cesse <strong>de</strong> répéter<br />
que sa mission <strong>de</strong>stinée à trouver une solution<br />
était «très difficile», a terminé hier sa visite <strong>de</strong><br />
trois jours en Syrie. Après son entretien samedi<br />
avec M. Assad à Damas, M. Brahimi a tiré la<br />
sonnette d’alarme en mettant en gar<strong>de</strong> contre le<br />
danger «pour la région et le mon<strong>de</strong>» du conflit.<br />
R. I.<br />
SELON LE SECRÉTAIRE AMÉRICAIN À LA DÉFENSE<br />
Les différends territoriaux entre Pékin et Tokyo<br />
pourraient déclencher une guerre<br />
envoyé plusieurs navires patrouiller pendant<br />
quelques heures autour <strong>de</strong> l’archipel pour marquer<br />
son appartenance à la Chine. Parallèlement<br />
<strong>de</strong> nombreuses manifestations anti-japonaises ont<br />
eu lieu dans <strong>de</strong> nombreuses villes chinoises, dont<br />
Pékin, poussant le Premier ministre japonais,<br />
Yoshihiko Noda, à exiger <strong>de</strong>s autorités chinoises<br />
qu’elles protègent ses ressortissants.<br />
Leon Panetta a indiqué que lui et la secrétaire<br />
d’Etat Hillary Clinton, qui vient elle-même d’effectuer<br />
une longue tournée asiatique <strong>de</strong> dix jours,<br />
«appellent tous <strong>de</strong>ux fortement ces pays à trouver<br />
<strong>de</strong>s moyens pacifiques <strong>de</strong> résoudre ces problèmes,<br />
au lieu <strong>de</strong> se livrer à <strong>de</strong>s provocations». Le chef<br />
du Pentagone doit s’entretenir lundi (<strong>de</strong>main ndlr)<br />
avec son homologue japonais, Satoshi Morimoto,<br />
qu’il avait vu à Washington début août. Il doit<br />
ensuite se rendre en Chine, une première <strong>de</strong>puis<br />
son entrée en fonction. Outre le Japon, la Chine a<br />
également <strong>de</strong>s conflits territoriaux avec <strong>de</strong>s pays<br />
riverains <strong>de</strong> la mer <strong>de</strong> Chine méridionale. Pékin<br />
revendique une souveraineté sur la totalité <strong>de</strong> cette<br />
mer, y compris les zones proches <strong>de</strong>s côtes <strong>de</strong>s<br />
pays <strong>de</strong> la région : Vietnam, Philippines, Malaisie<br />
et Brunei notamment. Un conflit pourrait y avoir<br />
<strong>de</strong>s conséquences dévastatrices sur le commerce<br />
mondial. Ces tensions en mer <strong>de</strong> Chine méridionale<br />
ont occupé une place centrale lors <strong>de</strong> la<br />
récente tournée début septembre <strong>de</strong> M me Clinton<br />
en Asie-Pacifique, un voyage interprété comme<br />
une réponse aux ambitions croissantes <strong>de</strong> Pékin.<br />
AFP