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de l'économie

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12<br />

DOSSIER<br />

De restructuration en réaménagement<br />

Logement : les raison<br />

d’une crise institutionnalisée<br />

Des projets et <strong>de</strong>s<br />

lacunes <strong>de</strong> gestion<br />

Par<br />

Samira Imadalou<br />

LE RETARD accusé dans la réalisation <strong>de</strong>s<br />

établissements scolaires est <strong>de</strong> nouveau soulevé<br />

cette année. Le problème, qui se pose à chaque<br />

rentrée scolaire, s’est fait ressentir avec plus<br />

d’acuité en ce début d’année scolaire marquée<br />

essentiellement par la surcharge <strong>de</strong>s classes.<br />

Faute <strong>de</strong> planification, d’anticipation et <strong>de</strong><br />

prévision, les élèves se retrouvent dans<br />

l’obligation <strong>de</strong> subir les conséquences d’une<br />

situation qui les dépasse, en s’entassant à plus<br />

<strong>de</strong> 45 élèves dans une seule salle, alors que dans<br />

certaines régions enclavées, <strong>de</strong>s établissements<br />

scolaires ont été fermés obligeant les élèves à<br />

parcourir <strong>de</strong>s kilomètres pour rejoindre les<br />

bancs <strong>de</strong> l’école.<br />

Ce sont là les principaux faits qui renseignent sur<br />

les défaillances <strong>de</strong> la gestion <strong>de</strong>s infrastructures<br />

scolaires, du lancement <strong>de</strong>s projets <strong>de</strong><br />

construction, en passant par le choix <strong>de</strong>s<br />

entreprises jusqu’à la réception, souvent<br />

tardive. Cette situation n’est pas propre au<br />

secteur <strong>de</strong> l’Education nationale, mais aussi à<br />

l’Enseignement supérieur, la Santé, l’Habitat, les<br />

travaux publics et bien d’autres secteurs où les<br />

projets <strong>de</strong> construction pullulent dans le cadre<br />

du programme quinquennal d’investissements<br />

publics doté <strong>de</strong> 286 milliards <strong>de</strong> dollars. Mais<br />

souvent, les réalisations sont faites dans <strong>de</strong>s<br />

conditions loin d’être rassurantes. Dès<br />

l’attribution <strong>de</strong>s marchés et le choix <strong>de</strong>s sites<br />

arrêté, les couacs commencent par s’étaler tout<br />

au long <strong>de</strong> la durée <strong>de</strong> la construction <strong>de</strong>s<br />

infrastructures qui est dans la majorité <strong>de</strong>s cas<br />

rallongée. Des écoles à réceptionner, <strong>de</strong>s<br />

infrastructures sportives toujours en chantier,<br />

<strong>de</strong>s milliers <strong>de</strong> logements en attente <strong>de</strong><br />

distribution et une autoroute à mettre à niveau.<br />

Bien <strong>de</strong>s raisons qui ne sont pas uniquement liées<br />

aux problèmes <strong>de</strong> pénuries ou <strong>de</strong> cherté <strong>de</strong>s<br />

matériaux <strong>de</strong> construction, à l’exemple du<br />

ciment, dont la crise est récurrente, mais à<br />

d’autres facteurs bien plus pesants, entre autres<br />

la gestion <strong>de</strong>s projets. Il faut le reconnaître, en<br />

matière <strong>de</strong> management <strong>de</strong>s projets <strong>de</strong><br />

construction, les lacunes sont là, notamment<br />

chez le privé qui, en dépit <strong>de</strong> son implication<br />

dans le programme gouvernemental, a beaucoup<br />

à faire pour améliorer ses performances et ses<br />

capacités <strong>de</strong> réalisation. Même les entreprises<br />

étrangères, qui ont raflé une bonne partie <strong>de</strong>s<br />

projets, n’ont pas vraiment joué le jeu… S. I.<br />

DE L’ÉCONOMIE<br />

SUPPLÉMENT HEBDOMADAIRE<br />

INDICES<br />

15<br />

ÉNERGIE<br />

Importation <strong>de</strong> carburants,<br />

relèvement <strong>de</strong>s capacités<br />

<strong>de</strong> traitement <strong>de</strong> pétrole brut<br />

Focus sur le raffinage<br />

LES PROJETS D’INVESTISSEMENTS PUBLICS PÂTISSENT<br />

Réévaluation, retard <strong>de</strong> réalisation et malfaçons<br />

Quelle application pour les décisions prises en matière <strong>de</strong> contrôle financier ? Il y a eu, pour<br />

rappel, une série <strong>de</strong> mesures portant, notamment, sur la finalisation <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> maturation<br />

et <strong>de</strong> faisabilité ainsi que sur la soumission <strong>de</strong> toute réévaluation <strong>de</strong>s projets au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> 15%,<br />

à l’aval du conseil <strong>de</strong>s ministres<br />

Par<br />

Samira Imadalou<br />

En attendant la divulgation du<br />

projet <strong>de</strong> loi <strong>de</strong> finances pour<br />

2013, les orientations sont déjà<br />

connues en termes <strong>de</strong> dépenses. En cette<br />

conjoncture internationale marquée par<br />

la crise dans la zone euro et toutes ses<br />

répercussions sur les économies <strong>de</strong>s<br />

autres régions, la pru<strong>de</strong>nce est <strong>de</strong> mise.<br />

Et ce en dépit d’une reprise timi<strong>de</strong> du<br />

marché pétrolier, avec <strong>de</strong>s prix qui ont<br />

dépassé la semaine <strong>de</strong>rnière les 100 dollars<br />

le baril pour la première fois <strong>de</strong>puis<br />

le mois <strong>de</strong> mai <strong>de</strong>rnier.<br />

Eloignant l’austérité budgétaire, le<br />

ministre <strong>de</strong>s Finances, Karim Djoudi, a<br />

mis l’accent, à maintes reprises ces <strong>de</strong>rnières<br />

semaines, sur la nécessité d’adopter<br />

la pru<strong>de</strong>nce dans les dépenses <strong>de</strong><br />

l’Etat dans la concrétisation <strong>de</strong>s projets<br />

arrêtés dans le cadre du programme<br />

quinquennal 2010-2014. Il y a lieu surtout<br />

d’éviter les surcoûts et les réévaluations,<br />

qui ont marqué une bonne partie<br />

<strong>de</strong>s projets <strong>de</strong> développement lancés<br />

<strong>de</strong>puis 2004. Ports <strong>de</strong> pêche, établissements<br />

scolaires, logements, structures<br />

sanitaires et bien d’autres projets n’ont<br />

pas échappé à la réévaluation et aussi au<br />

retard <strong>de</strong> réalisation.<br />

Ce point a d’ailleurs été soulevé par<br />

la Caisse nationale d’équipements pour<br />

le développement (Cned) dans ses précé<strong>de</strong>nts<br />

rapports.<br />

En 2010, cette caisse avait évalué le<br />

nombre <strong>de</strong>s projets en souffrance à<br />

31 grands chantiers, répartis à travers<br />

plusieurs secteurs, pour une enveloppe<br />

globale <strong>de</strong> 3 000 milliards <strong>de</strong> dinars sur<br />

un total <strong>de</strong> 4 000 milliards <strong>de</strong> dinars.<br />

L’autoroute Est-Ouest figure parmi<br />

ces projets qui ont subi ces dépassements<br />

et ces surcoûts avec, <strong>de</strong> surcroît, <strong>de</strong>s anomalies<br />

sur certains tronçons, notamment<br />

celui reliant Lakhdaria à Bouira, sur une<br />

distance <strong>de</strong> 33 kilomètres, qui nécessite<br />

une mise à niveau selon la direction <strong>de</strong>s<br />

travaux publics <strong>de</strong> la wilaya <strong>de</strong> Bouira.<br />

Les automobilistes empruntant cette<br />

autoroute l’auront constaté : il y a eu<br />

14<br />

dégradation au fil du temps. D’où la<br />

multiplication <strong>de</strong>s zones d’instabilité et<br />

cette option <strong>de</strong> mise à niveau, qui nécessite<br />

une enveloppe financière puisque le<br />

projet <strong>de</strong> réhabilitation a été confié à<br />

<strong>de</strong>ux entreprises nationales à savoir<br />

l’Etrhb et l’Altro.<br />

Un projet qui, selon le ministre a déjà<br />

été planifié dans le programme initial <strong>de</strong><br />

la réalisation <strong>de</strong> l’autoroute, qui prévoyait<br />

l’achèvement du segment Alger-<br />

Lakhdria avant <strong>de</strong> commencer les<br />

travaux <strong>de</strong> réhabilitation <strong>de</strong> cette partie<br />

réalisée dans les années 90. C’est du<br />

moins l’explication donné par le ministre<br />

en charge du secteur, pour expliquer le<br />

recours à cette mise à niveau donc à <strong>de</strong>s<br />

dépenses supplémentaires.<br />

«Le segment Lakhdaria-Bouira a été<br />

intégré au projet <strong>de</strong> l’autoroute Est-<br />

Ouest, mais en réalité il était conçu et<br />

réalisé par <strong>de</strong>s entreprises nationales<br />

selon <strong>de</strong>s normes nationales. Il s’agissait,<br />

au début, <strong>de</strong>s contournements et pas<br />

d’autoroute, ce qui nécessite actuellement<br />

<strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> mise à niveau», a<br />

tenu à préciser Amar Ghoul, la semaine<br />

<strong>de</strong>rnière lors d’une visite d’inspection à<br />

Alger. Une manière <strong>de</strong> rejeter toute<br />

forme <strong>de</strong> «bâclage» dans ce tronçon<br />

autoroutier Mais cela n’élimine pas tous<br />

les dépassements qui ont caractérisé la<br />

AUTOMOBILE<br />

Peugeot Algérie :<br />

Lancement du nouveau<br />

SUV dimanche <strong>de</strong>rnier<br />

réalisation <strong>de</strong> ce projet du «siècle». Cet<br />

épiso<strong>de</strong> ne fait qu’illustrer le manque <strong>de</strong><br />

précisions et d’approfondissement <strong>de</strong>s<br />

étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s projets lancés, finalement,<br />

sans maturation au préalable. Ce n’est<br />

pas propre à l’autoroute Est-Ouest mais<br />

à bien d’autres projets d’investissement<br />

public qu’ils soient d’intérêt local,<br />

régional ou national. D’ailleurs, les projets<br />

en souffrance pullulent dans nos<br />

villes. Il n’y a qu’à voir l’état <strong>de</strong> dégradation<br />

avancé <strong>de</strong>s fameux 100 locaux par<br />

commune. Une bonne partie n’a pas<br />

encore été achevée ou a été livrée<br />

sans finition, alors que les objectifs assignés<br />

à un tel projet sont d’une gran<strong>de</strong><br />

importance.<br />

Face à cette situation, il y a lieu <strong>de</strong><br />

s’interroger sur l’impact <strong>de</strong>s décisions<br />

prises en matière <strong>de</strong> contrôle financier. Il<br />

y a eu, pour rappel, une série <strong>de</strong> mesures<br />

portant notamment sur la finalisation <strong>de</strong>s<br />

étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> maturation et sur la soumission<br />

<strong>de</strong> toute réévaluation <strong>de</strong>s projets au-<strong>de</strong>là<br />

<strong>de</strong> 15%, à l’aval du conseil <strong>de</strong>s ministres.<br />

Mais qu’en est-il réellement sur le<br />

terrain pour un pays qui ne cesse <strong>de</strong><br />

mobiliser <strong>de</strong> grands moyens financiers<br />

pour <strong>de</strong>s projets qui finissent par être<br />

bâclés faute <strong>de</strong> suivi rigoureux ou, en<br />

d’autres termes, faute <strong>de</strong> management ?<br />

S. I.<br />

Photo : M. Hacène

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