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Recherches thérapeutiques VIH/sida : Enjeux éthiques - Arcat

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adultes sont plus ou moins résolus. Une fois que toutes les données des<br />

adultes sont connues, on commence à penser à l’enfant. En pédiatrie, il y<br />

a trois époques : le nouveau-né jusqu’à 28 jours, le nourrisson jusqu’à<br />

2 ans, puis l’enfant. Quand on voit les recommandations qui sont données<br />

par rapport aux médicaments, on s’arrête à 13 ans. Pourquoi ce chiffre<br />

de 13 apparaît-il miraculeux comme cela ? Il force les prescripteurs à<br />

être presque toujours dans l’illégalité parce que l’on prescrit hors AMM<br />

en dessous de 13 ans, parce que nous savons très bien que nous sommes<br />

dans la même physiopathologie que chez les adultes. Je pose vraiment une<br />

question sur la prise en considération – évidemment, il y a des problèmes<br />

d’effectif, un problème qui a été soulevé précédemment de collaboration à<br />

l’intérieur de l’Europe, voire à l’intérieur du monde, pour que la<br />

population soit élargie. Je parle en tant que pédiatre : on a l’impression,<br />

sur le plan éthique, d’être exclus, à la fois sur le travail de<br />

développement des molécules et sur le plan des prises en charge. On voit,<br />

par exemple, pour les patients en échec thérapeutique – c’est une<br />

question que l’on peut se poser – pourquoi les enfants ne seraient-ils pas<br />

tout de suite pris en considération dans les protocoles d’immunothérapie<br />

qui vont essayer de voir la solution ? Je soulève simplement ce<br />

problème.<br />

Pr Michel Kazatchkine<br />

Agence nationale de recherches sur le <strong>sida</strong><br />

La recherche fait partie de la démarche de soin<br />

C’est un commentaire plus qu’une question. Je remercie M. Jean<br />

Dormont de son intervention et Mme Hélène Sainte-Marie des précisions<br />

qu’elle a apportées. Pour moi, il faut porter le débat en amont. Dans un<br />

colloque comme celui-ci, je ne comprends pas que la recherche soit<br />

considérée comme quelque chose d’exceptionnel, en dehors de la démarche<br />

de soin. Tant que nous ne nous serons pas adressés directement à cette<br />

question de fond, nous n’avancerons pas ou nous serons obligés de passer<br />

par des adaptations de la législation et des procédures qui, quels que<br />

soient les efforts de chacun, rendront le problème toujours très<br />

compliqué. Quand on prend une décision – et c’est le cas d’un médecin<br />

quand il propose quelque chose à un patient dans le dialogue qui va<br />

finalement aboutir à la décision médicale, la décision du médecin se base<br />

sur les connaissances « objectives » qui existent sur le patient, et sur<br />

l’expérience acquise. Les décisions sont toujours basées sur les<br />

connaissances et sur l’expérience. La recherche clinique est<br />

l’exploitation de l’acquisition permanente de l’expérience. Elle est donc<br />

partie intégrante de ce qui mène à la décision. Je ne comprends pas le<br />

rationnel qui coupe cette démarche de recherche dans le domaine clinique<br />

et le domaine thérapeutique de la démarche de soin. Non seulement, il y a<br />

un débat qu’il est grand temps d’ouvrir publiquement, mais il y a<br />

probablement aussi quelque chose à revoir dans la formulation même de<br />

la loi Huriet sur ces questions.<br />

<strong>Recherches</strong> <strong>thérapeutiques</strong> <strong>VIH</strong>-<strong>sida</strong> : <strong>Enjeux</strong> <strong>éthiques</strong> 46

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