04.07.2013 Views

isèremagazine - Isère Interactive

isèremagazine - Isère Interactive

isèremagazine - Isère Interactive

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

dossier le ASSISTANTS<br />

d’<strong>Isère</strong> Magazine<br />

▲▲<br />

le plus beau métier du<br />

“C’est<br />

monde !” Comme Claudine,<br />

qui exerce cette profession<br />

depuis 14 ans à Saint-Pierre<br />

de Méaroz dans le Nord-<strong>Isère</strong> et accueille<br />

deux enfants, tous les assistants<br />

familiaux vous le diront : “Ce<br />

travail apporte beaucoup de satisfaction.<br />

On voit les enfants progresser<br />

de jour en jour, on se sent utile et<br />

on reçoit beaucoup d’amour.”<br />

Mais ceux qui s’engagent dans<br />

ce métier doivent savoir que tout<br />

n’est pas facile. Les enfants leur<br />

sont confiés 24 heures sur 24 et<br />

sept jours sur sept. “C’est prenant,<br />

témoigne Emmanuel, assistant familial<br />

à Chatte. C’est comme s’ils<br />

étaient nos propres enfants, nous<br />

leur consacrons autant de temps<br />

et d’attention, ils partagent notre<br />

quotidien. Chaque jour, nous les<br />

accompagnons à l’école, nous les<br />

emmenons pratiquer des activités<br />

et les aidons à faire leurs devoirs.<br />

Ils font partie de la famille. Ils<br />

sont constamment avec nous,<br />

en vacances, comme dans les<br />

fêtes familiales. Et le week-end<br />

comme les jours fériés, il faut les<br />

conduire chez leurs parents pour<br />

les visites.”<br />

>>Questions à<br />

Catherine Leblanc,<br />

psychologue départementale chargée du recrutement des familles d’accueil<br />

Avant d’accueillir un enfant,<br />

chaque candidat et sa<br />

famille rencontrent une<br />

psychologue.<br />

■ Quand intervenezvous<br />

dans le<br />

recrutement des<br />

assistants familiaux ?<br />

J’interviens dès que l’assistant<br />

familial a obtenu son agrément<br />

pour m’assurer que le conjoint<br />

comme les enfants de la famille<br />

sont prêts à accueillir dans leur<br />

foyer, un enfant extérieur avec<br />

“Toute la famille est impliquée”<br />

ses souffrances, son passé, sa<br />

personnalité…<br />

Je procède en trois temps. Lors<br />

d’un premier entretien, je rencontre<br />

l’assistant familial avec son<br />

conjoint ou sa conjointe pour évaluer<br />

l’engagement du couple.<br />

■ L’engagement<br />

du conjoint<br />

est-il important ?<br />

Cet enfant confié va imprégner toute<br />

la famille de ses problèmes et de sa<br />

personnalité. Il faut en être conscient.<br />

Je m’assure donc que le conjoint<br />

FAMILIAUX<br />

Avez-vous vraiment la vocation ?<br />

S’il apporte de grandes<br />

satisfactions, le métier<br />

d’assistant familial est<br />

aussi très prenant.<br />

Pour l’exercer,<br />

mieux vaut avoir<br />

la vocation.<br />

Autre défi : savoir s’attacher<br />

à ces enfants et leur donner de<br />

l’amour… sans oublier qu’ils<br />

ont une famille. “C’est l’un des<br />

aspects difficiles du métier, rappelle<br />

Renaud Deshons, qui pilote<br />

le projet de développement<br />

de l’accueil familial au Conseil<br />

général de l’<strong>Isère</strong>. Il faut savoir<br />

faire la part des choses. D’autant<br />

que ces enfants sont souvent perturbés<br />

et qu’il ne faut pas vouloir<br />

tout réparer en se substituant à<br />

leur famille.” Sauf cas très rares,<br />

les parents conservent leurs<br />

droits pour l’orientation scolaire<br />

et professionnelle, les soins, ainsi<br />

que pour la pratique ou non<br />

d’une religion.<br />

Prendre du recul<br />

L’assistant familial doit aussi être capable<br />

de prendre du recul. “L’amour<br />

et le don de soi ne suffisent pas”,<br />

est suffisamment investi dans ce<br />

projet d’accueil.<br />

■ Vous recevez ensuite<br />

le candidat tout seul ?<br />

C’est un temps d’approfondissement<br />

de ses motivations et d’évaluation<br />

de ses capacités et compétences.<br />

Ce métier ne doit pas se<br />

faire par défaut. Il faut être solide<br />

psychologiquement et disponible,<br />

car il s’agit de créer à la fois du<br />

lien et de la séparation et d’offrir<br />

à l’enfant un espace d’expression<br />

de ses difficultés et de ses souf-<br />

rappelle Renaud Deshons. Une fois<br />

par mois, les familles d’accueil font<br />

le point avec les services du Conseil<br />

général sur l’évolution de l’enfant.<br />

“Les familles rendent compte des<br />

problèmes rencontrés et nous les<br />

analysons ensemble.”<br />

L’accueil de ces enfants peut aussi<br />

chambouler la vie de la famille.<br />

Dans neuf cas sur dix, les assistants<br />

familiaux vivent en couple<br />

et ont des enfants. “C’est pourquoi<br />

l’accord du conjoint, comme celui<br />

des enfants, s’impose avant de<br />

s’orienter vers ce métier. L’arrivée<br />

d’un enfant extérieur à la cellule<br />

familiale peut provoquer des<br />

jalousies et des conflits avec ses<br />

propres enfants.”<br />

Malgré ces difficultés, les assistants<br />

familiaux sont fiers de leur métier<br />

et ils l’aiment. “Il fait appel aux<br />

qualités les plus nobles de l’être<br />

humain : la générosité, l’ouverture<br />

d’esprit, l’altruisme, souligne Brigitte<br />

Périllié, vice-présidente du<br />

Conseil général chargée de l’enfance<br />

en danger et de la famille.<br />

On donne, on s’attache sans rien<br />

attendre en échange. Car beaucoup<br />

de ces enfants repartiront un jour<br />

chez leurs parents.”<br />

frances. Celles-ci peuvent prendre<br />

des formes déroutantes : rejet,<br />

angoisse, mutisme…<br />

■ Dans un troisième<br />

entretien, vous<br />

recevez les enfants du<br />

candidat. Pourquoi ?<br />

Lorsqu’une personne postule pour<br />

être assistant familial, c’est toute la<br />

famille qui va accueillir l’enfant. Son<br />

conjoint et ses enfants doivent être<br />

préparés pour l’accueil d’un enfant<br />

qui leur est étranger. D’où la nécessité<br />

de leur assentiment. L’objectif<br />

est tout autant de protéger l’enfant<br />

accueilli que de préserver la famille<br />

d’accueil. À l’issue de ces entretiens,<br />

je transmets un avis favorable<br />

ou défavorable.<br />

> 24 <strong>Isère</strong> Magazine - juin 2013

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!