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© S. Anselmetti<br />

Didier Levallois<br />

> éditeur<br />

Des livres d’art pour tous<br />

En octobre prochain, Didier Levallois,<br />

58 ans, fondateur de Critères Editions, à<br />

Grenoble, fêtera avec 40 street-artistes internationaux<br />

le 40e volume d’“Opus Délits” – la<br />

collection de livres d’art à moins de dix euros<br />

qu’il a lancée pour populariser ces pochoiristes,<br />

graffeurs, peintres ou colleurs qui de Grenoble<br />

à Sao Paulo ou de New-York à Santiago créent<br />

leurs œuvres dans la rue. A l’heure où la cote de<br />

ces artistes nommés Ben, Miss-Tic ou Ernest<br />

Pignon-Ernest explose, cet ex-Parisien, qui a<br />

transporté ses bureaux à Grenoble en 2002, ne<br />

fait pas que surfer sur la vague. Il y a 20 ans,<br />

Critères sortait déjà la première monographie sur<br />

Jérôme Mesnager (dont les silhouettes blanches<br />

courent aujourd’hui sur les murs de Grenoble…)<br />

“Le street-art est un mouvement artistique intergénérationnel d’une force incroyable. Le livre,<br />

qu’il soit sous forme papier ou numérique, reste le premier passeur d’émotion et de connaissance.<br />

C’est pourquoi on veut qu’il soit accessible à tous”, postule Didier Levallois.<br />

Après 40 ans passés à son compte comme directeur artistique pour des magazines à fort tirage<br />

ou pour la communication de grandes marques, cet entrepreneur engagé veut revenir aussi<br />

à des fondamentaux. “Un livre, ça reste. Mais la communication institutionnelle, pour des<br />

mutualistes, fait toujours tourner la boutique.” Critères emploie dix salariés avec aujourd’hui<br />

deux galeries-bookstores (Nunc) dédiées au street-art, à Grenoble et Paris, qui assurent également<br />

la diffusion des ouvrages.<br />

Véronique Granger<br />

Magali Leynaud > designeur industriel<br />

Le défi de l’éco-design<br />

Enfant déjà, Magali Leynaud,<br />

37 ans, adorait<br />

dessiner les objets. Cette habitante<br />

de Chamagnieu, village de<br />

1 500 habitants en Nord-<strong>Isère</strong>,<br />

en a fait son métier. Aujourd’hui<br />

designeur industriel, Magali dessine<br />

des produits en jouant avec<br />

les formes, les matériaux, les<br />

innovations technologiques...<br />

Une passion qu’elle a décidé de<br />

mettre au service du développement<br />

durable. “Mon défi, c’est de<br />

rendre les produits plus beaux,<br />

plus pratiques, plus innovants,<br />

avec le moins d’impact possible<br />

sur l’environnement”, expliquet-elle.<br />

Son idée : accompagner les<br />

PME dans cette démarche. Armée de ses feutres à croquis, de ses logiciels 3D et des idées<br />

plein la tête, elle les aide à concevoir des “éco-produits”, depuis l’analyse complète du cycle<br />

de vie (matières premières, transport, fabrication, usage, recyclage...) jusqu’à la finalisation<br />

technique. “Je conseille notamment l’entreprise sur le choix des matériaux et des procédés<br />

de fabrication. Et je travaille bien sûr l’esthétique du produit, pour qu’il s’intègre au mieux<br />

dans son environnement”. Dernier exemple en date : un lampadaire urbain solaire 100 %<br />

autonome – sans raccord à un réseau électrique -, qui puisse être implanté en France comme en<br />

Afrique. Résultat : grâce à Magali, Solar Construct à Pont-Evêque, devrait bientôt décrocher<br />

le label “Innov’R”, récompensant les innovations au service du développement durable.<br />

Sandrine Anselmetti<br />

© M. Giraud<br />

Karim Mouellef<br />

> militant<br />

Une BD en mémoire<br />

des soldats indigènes<br />

Ils s’appelaient Alouache, Saïd, Ali…<br />

et sont venus verser leur sang pour<br />

la France, depuis l’Algérie, le Maroc ou<br />

le Sénégal. C’est pour rendre hommage à<br />

ces combattants “indigènes”, des poilus<br />

de la Grande Guerre, que Kamel Mouellef,<br />

57 ans, a raconté dans une BD l’histoire<br />

de son arrière-grand-père, un tirailleur algérien<br />

mort au front en 1918.<br />

Co-auteur de “Turcos”, cet<br />

habitant de Savas-Mépin,<br />

village de 800 habitants<br />

en Nord-<strong>Isère</strong>, évoque à<br />

travers le parcours de<br />

deux soldats le rôle des<br />

“indigènes” dans l’armée<br />

française. “Après être parti<br />

à la recherche de la<br />

tombe de mon arrière-grand-père,<br />

retrouvée dans<br />

un cimetière<br />

militaire, j’ai décidé<br />

d’honorer<br />

la mémoire de<br />

ces oubliés<br />

de l’histoire”,<br />

raconte Kamel.<br />

C’est en<br />

2008 qu’il a<br />

le déclic pour<br />

son projet de<br />

BD, quand la<br />

Marseillaise est<br />

sifflée lors d’un<br />

match de foot<br />

France/Tunisie : “Je<br />

me suis dit que si<br />

ces jeunes savaient<br />

les sacrifices qu’ont faits leurs ancêtres<br />

pour défendre la France, ils auraient bien<br />

plus de respect. Alors j’ai voulu faire une<br />

BD, accessible à tous, pour transmettre<br />

cette histoire commune et contribuer à la<br />

cohésion sociale des Français, quelle que<br />

soit leur origine”. Aujourd’hui président de<br />

l’association “Déni de mémoire”, Kamel<br />

sillonne les cimetières pour retrouver des<br />

stèles qui rendent hommage aux soldats<br />

venus des anciennes colonies françaises. Il<br />

recherche aussi des photos et des archives<br />

auprès des familles d’anciens combattants,<br />

avec le projet d’éditer une seconde BD :<br />

“Les indigènes dans la Résistance”.<br />

> 39 <strong>Isère</strong> Magazine - juin 2013<br />

Sandrine Anselmetti<br />

© S. Anselmetti

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