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La collision continentale

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• Au sud, sous les flyschs à blocs, le continent indien est subdivisé en Haut Himalaya,<br />

Bas-Himalaya et Sous-Himalaya. Le Haut-Himalaya comprend au nord la zone Téthysienne<br />

constituée de roches sédimentaires plissées, déversées au sud et transportées par le chevauchement<br />

de Kangmar sur les séries téthysiennes de la « dalle du Tibet ». Il s’agit de roches<br />

sédimentaires paléozoïques reposant sur des gneiss à disthène et sillimanite. L’ensemble<br />

métamorphique du Haut-Himalaya chevauche le Bas-Himalaya par l’intermédiaire du<br />

Chevauchement Central Principal (MCT = Main Central Thrust). Le Bas-Himalaya formé de<br />

roches sédimentaires et métamorphiques chevauche également vers le sud des formations terrigènes<br />

du Tertiaire inférieur qui constituent la zone sous-himalayenne (ou « collines des<br />

Siwaliks »). Ce chevauchement est appelé le Chevauchement Bordier Principal ou MBT<br />

(= Main Boundary Thrust).<br />

Cette zonation montre clairement que les deux continents qui sont entrés en <strong>collision</strong> sont<br />

très inégalement déformés. Le continent asiatique en position supérieure est peu déformé. Le<br />

continent indien en position inférieure est débité en grandes lames crustales séparées par<br />

plusieurs chevauchements ductiles : suture ophiolitique, Kangmar, MCT et MBT. <strong>La</strong> structure<br />

de l’Himalaya, bien connue dans la partie centrale, au Népal, se suit tout le long de la chaîne<br />

sur près de 2 500 km.<br />

Les roches métamorphiques du Haut-Himalaya sont caractérisées par des linéations<br />

d’étirement transverses à la chaîne indiquant le sens de déplacement des nappes vers le sud,<br />

conformément au modèle du cisaillement simple (fig. 8). <strong>La</strong> chaîne de l’Himalaya présente<br />

aussi un métamorphisme inverse. Pendant que le fonctionnement des cisaillements crustaux,<br />

l’empilement d’une nappe plus chaude que l’unité sous-jacente provoque son réchauffement<br />

et la formation de nouveaux minéraux métamorphiques de haute température et basse<br />

pression comme biotite, grenat, staurotide. Les isogrades du métamorphisme le plus<br />

intense (sillimanite, muscovite) s’observent au niveau du contact des nappes. Puis lorsqu’on<br />

s’éloigne du contact, la chaleur diminue, le métamorphisme décroît, on observe du grenat<br />

associé à de la staurotide puis du grenat et de la biotite. Le métamorphisme s’accompagne de<br />

fusion crustale (ou anatexie) à l’origine de plutons leucogranitiques dont la mise en place<br />

dans la croûte supérieure est associée à des failles normales. Ainsi, le flanc nord de l’Everest,<br />

du côté chinois, est découpé par la faille normale nord himalayenne qui abaisse le compartiment<br />

nord (le Tibet) par rapport à l’Himalaya.<br />

Un scénario d’évolution probable : découplage croûte manteau et Grande Inde<br />

<strong>La</strong> formation de la chaîne de <strong>collision</strong> de l’Himalaya se réalise par un empilement crustal<br />

édifié progressivement dans le temps et dans l’espace. On observe une migration du nord<br />

vers le sud des grands cisaillements crustaux (fig. 10). Dans un premier temps, entre le<br />

Crétacé supérieur et l’Eocène inférieur, la disparition de la Téthys est accommodée par sa<br />

subduction sous l’Asie à la vitesse de 140 mm.an -1 . Au Crétacé supérieur, le sud Tibet est une<br />

chaîne de subduction de type andin. <strong>La</strong> croûte océanique téthysienne est ensuite charriée<br />

(obductée) sur la partie la plus septentrionale de l’Inde qui subducte sous le Tibet. <strong>La</strong> <strong>collision</strong><br />

se produit au début de l’Eocène, vers 50 Ma. Le continent indien est alors découpé en<br />

grandes nappes de charriage par les chevauchements de Kangmar, le MCT puis le MBT. Ce<br />

sont ces cisaillements qui sont à l’origine de l’épaississement crustal. Notons que puisque<br />

l’océan indien continue actuellement à s’ouvrir, le rapprochement Inde-Asie se poursuit par<br />

des déformations intra<strong>continentale</strong>s à la vitesse de 50 mm.an -1 . Les anomalies magnétiques<br />

de l’océan Indien montrent que depuis 50 Ma, l’Inde et l’Asie ont connu un raccourcissement<br />

intracontinental de l’ordre de 2 500 km. <strong>La</strong> convergence se poursuit encore actuellement<br />

comme en témoigne la sismicité actuelle des Siwaliks et même parfois en Inde. Des considérations<br />

structurales, géophysiques et paléogéographiques amènent la plupart des auteurs à<br />

746 Biologie Géologie n° 4-2004

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