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La collision continentale

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schématique en lithosphère océanique et lithosphère <strong>continentale</strong>, il existe 4 cas possibles de<br />

subduction (fig. 2).<br />

– subduction intraocéanique : une lithosphère océanique passe sous une lithosphère océanique<br />

;<br />

– subduction océanique : une lithosphère océanique passe sous une lithosphère <strong>continentale</strong>,<br />

c’est ce phénomène qui est communément appelé « subduction » ;<br />

– subduction d’une lithosphère <strong>continentale</strong> sous une lithosphère océanique, ce mécanisme<br />

est aussi appelé « obduction » ;<br />

– subduction de lithosphère <strong>continentale</strong> sous une autre lithosphère <strong>continentale</strong>, ou<br />

« <strong>collision</strong> ».<br />

Remarquons que les deux derniers cas peuvent aussi être considérés comme des « subductions<br />

<strong>continentale</strong>s ». Contrairement à un des postulats de la théorie des plaques des<br />

années 60, il est maintenant prouvé, notamment par la découverte de roches métamorphiques<br />

d’ultra-haute pression (comme les éclogites à coesite-diamant) que la lithosphère <strong>continentale</strong><br />

peut être enfouie, ou subductée, dans le manteau asthénosphérique à des profondeurs supérieures<br />

à la centaine de km.<br />

Définition d’une chaîne de montagnes<br />

L’étude comparée des épaisseurs lithosphériques et crustales en Europe permet de mieux<br />

comprendre ce qu’est une chaîne de montagnes (fig. 3). A l’exception de la Scandinavie, où<br />

elle peut atteindre 180 km, et de la Méditerranée, où elle est de l’ordre de 30 km, l’épaisseur<br />

de la lithosphère <strong>continentale</strong>, est relativement constante autour de 100 km en moyenne. En<br />

revanche, l’épaisseur de la croûte <strong>continentale</strong> présente des variations significatives. Il existe<br />

des régions où la croûte <strong>continentale</strong> est très mince, voire inexistante : c’est le cas notamment<br />

des mers Tyrrhénienne et Ligure dont les parties centrales sont occupées par de la croûte<br />

océanique de 10 à 20 km d’épaisseur. Inversement, la croûte <strong>continentale</strong> est particulièrement<br />

épaisse sous les chaînes de montagnes récentes : Alpes (60 km), Carpates (50-60 km) et<br />

Pyrénées (50 km). On met ainsi en évidence sous les régions à relief important des « racines<br />

crustales » où l’épaisseur a été doublée (60 km) par rapport à l’épaisseur normale de 30 km<br />

d’une croûte <strong>continentale</strong> stable.<br />

L’examen d’une carte de l’anomalie de Bouguer en Europe montre clairement que les<br />

anomalies négatives du champ de pesanteur se superposent à ces racines crustales. Ceci est<br />

bien compréhensible puisque à l’emplacement des racines, de la croûte <strong>continentale</strong> de densité<br />

moyenne 2,6 remplace le manteau lithosphérique de densité moyenne 3,2.<br />

Cette constatation est à la base de la définition d’une chaîne de montagnes : c’est une<br />

zone où la croûte <strong>continentale</strong> est plus épaisse que la normale, mais pas la lithosphère.<br />

Les modalités de l’épaississement crustal<br />

<strong>La</strong> question qui se pose alors est de déterminer quels sont les processus géologiques à<br />

l’origine de l’épaississement crustal. Théoriquement, trois mécanismes peuvent être invoqués<br />

(fig. 4) : 1) un serrage symétrique (ou coaxial), 2) un cisaillement plat (ou non-coaxial), 3) un<br />

transfert de matériel du manteau dans la croûte. Si les deux premiers mécanismes sont fondamentalement<br />

tectoniques, le troisième est typiquement magmatique. Le serrage symétrique<br />

est responsable d’une anisotropie des roches, (appelée schistosité ou foliation selon l’importance<br />

des recristallisations métamorphiques associées), verticale et d’une anisotropie linéaire<br />

(ou linéation d’étirement et minérale) verticale. Au contraire, le cisaillement plat (ou chevau-<br />

Biologie Géologie n° 4-2004 737

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