Ultimes Ballades Fiche pédagogique - Opéra de Rouen Haute ...

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étranger. Mais le Triton au loin demande à ce qu’on écoute la harpe magique. Le Ménestrel ne peut plus jouer, il doit laisser la place au Triton et à la triste mélodie de la harpe. La Princesse pense à son page, mille fois plus beau que ce prince paré de bijoux. La Reine s’effondre. Le Roi sort de la salle avec terreur, le Prince s’enfuit à cheval. La princesse repose inanimée : le chagrin lui a brisé le cœur. Une aube grise se répand, la harpe du Triton reste silencieuse. C’est Schumann qui dirigea la première audition de cette ballade, le 2 décembre 1852, à Düsseldorf. Les musicologues soulignent la parenté d’écriture avec La Malédiction du chanteur. Ils insistent particulièrement sur les prouesses de l’orchestration et sur ses relations avec le chœur dans l’évocation du monde marin : l’orchestre y est très « enveloppant » et développe des « harmonies savoureuses » pour reprendre les mots de Chr. Goubault. Ouverture de l’opéra La Lorelei (Die Lorelei) La Lorelei est d’abord un escarpement rocheux, haut de plus de 130 mètres, sur la rive gauche du Rhin, près de Sankt-Goarshausen. La légende de la Lorelei, nymphe qui attire les navigateurs du Rhin et les perd, fut inventée par l’écrivain Clemens Brentano, dans une ballade de son roman Godwi (1801). Le poète Heinrich Heine développa cette légende dans une ballade célèbre de son Livre de poèmes (1827). Ce poème fut mis en musique par Liszt dès 1841 (il revint plusieurs fois sur cette composition) et par Clara Schumann en 1843. Le poète Emmanuel Geibel écrivit en 1846-47 un livret pour Mendelssohn qui en composa d’importants fragments. Max Bruch reprit ce livret et composa un opéra en quatre actes qui fut créé en 1863. L’opéra de Bruch se présente comme une succession de scènes illustrant les passions des personnages : le comte palatin Otto amoureux d’une certaine Léonore, rencontrée au bord du Rhin. La légende et la magie ne jouent qu’un rôle restreint dans cette œuvre. L’ouverture peut être écoutée comme une sorte de voyage sur le Rhin. On y entend clairement un appel aux sentiments donné par un orchestre assez fourni. Ultimes Ballades - Fiche pédagogique
IV) Pistes pédagogiques Pour préparer la venue des élèves On pourra trouver, sur des sites vendant des disques d’occasion, l’interprétation que le chef Michaël Schonwandt proposa des deux ballades, en 2 cd publiés chez Chandos. Le premier propose la Troisième Symphonie de Schumann et La Malédiction du Chanteur, le second associe la Quatrième Symphonie et Le Page et la Fille du Roi. Un coffret de 9 cd, intitulé Robert Schumann – Die Grossen Chorwerke – The Great Choral Works, publié chez Emi, comprend également ces deux œuvres (disques 6 et 7). Il est également épuisé… On pourra cependant entendre un extrait de La Malédiction du Chanteur sur le site youtube (http://www.youtube.com/watch?v=DUNyCIQ8uIM). Sur le même site, on trouve un extrait pour baryton et piano de la partition Le Page et la Fille du Roi (http://www.youtube.com/ watch?v=A1qwEAH5RGE). Si l’on travaille avec un professeur d’allemand, on trouvera les textes originaux de Ludwig Uhland et d’Emmanuel Geibel qui ont inspiré Schumann. Il suffit d’aller sur les deux sites suivants : http://www.autoren-gedichte.de/uhland/des-saengers-fluch.htm http://www.deutsche-liebeslyrik.de/balladen/balladen_geibel1.htm Ce sont évidemment les poèmes en allemand. Aucune traduction en français de ces ballades ne semble aujourd’hui disponible. Le travail peut consister à découvrir avec les élèves que ces poèmes établissent tous un rapport à la mort et au surnaturel d’une manière exacerbée. On pourrait s’appuyer également sur un travail lié à la peinture romantique. On s’appuiera notamment sur les dessins de Victor Hugo à partir du site de la BNF qui propose des pistes pédagogiques intéressantes. http://expositions.bnf.fr/hugo/pedago/dossiers/exp/pistes/dessins.htm Évidemment, ce travail peut se faire aussi bien pour préparer le concert que pour le commenter. Il est important de montrer que ce concert est lié à un mouvement littéraire et culturel qui a des ramifications dans tous les arts. On pourra s’aider notamment du volume Le Romantisme publié aux éditions GF – Flammarion dans la collection « Étonnants classiques. », 2002, édition revue et corrigée en 2008. L’univers du concert Ultimes ballades peut être rapproché de ce que ce volume considère comme l’un des points cardinaux du romantisme, Le culte du rêve. On peut tirer profit de ce concert pour commencer ou poursuivre un travail sur le romantisme, notamment à partir de la notion de « Ballade » romantique, qu’on trouvera dans les différents poèmes suivants. Gérard de Nerval a traduit un poème de Ludwig Uhland, La Sérénade de la manière suivante : La Sérénade - Oh ! quel doux chant m’éveille ? - Près de ton lit, je veille, Ma fille ! et n’entends rien... Rendors-toi, c’est chimère ! - J’entends dehors, ma mère, Un chœur aérien !... - Ta fièvre va renaître - Ces chants de la fenêtre Semblent s’être approchés. - Dors, pauvre enfant malade, Qui rêves sérénade... Les galants sont couchés ! - Les hommes ! que m’importe ? Un nuage m’emporte... Adieu le monde, adieu ! Mère, ces sons étranges C’est le concert des anges Qui m’appellent à Dieu ! Ultimes Ballades - Fiche pédagogique
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