GÉOLOGIE 26 Comparativement à d’autres régions, on remarque par exemple, qu’à Saint-Augustin-<strong>de</strong>-Desmaures le nombre <strong>de</strong> <strong>de</strong>grés-jours est plus élevé et les pluies moins abondantes. À Saint-Hyacinthe, <strong>la</strong> température moyenne quotidienne est <strong>de</strong> 2 o C supérieure, les averses <strong>de</strong> pluies et les chutes <strong>de</strong> neige y sont beaucoup moins abondantes… La <strong>Côte</strong>-<strong>de</strong>-<strong>Beaupré</strong> a cependant développé une agriculture qui lui est propre malgré les inconvénients inhérents à ce genre <strong>de</strong> climat. L’assise géologique est en fait <strong>la</strong> formation rocheuse à partir <strong>de</strong> <strong>la</strong>quelle les sols se sont développés suite à <strong>la</strong> g<strong>la</strong>ciation et à l’invasion marine Champ<strong>la</strong>in. Des relevés ont été faits dans le secteur par Elles (1887-88), Faessler (1928), Lavallée (1944)… et plus récemment par Sabourin (1973) et Saint-Julien (19XX). <strong>Les</strong> formations en présence datent <strong>de</strong> l’ère paléozoïque et plus particulièrement <strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s précambriennes et ordoviciennes. Le Précambrien est une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> mise en p<strong>la</strong>ce bien représentée dans les secteurs Saint-Ferréol-les- Neiges, Saint-Tite-<strong>de</strong>s-Caps et partout au nord du <strong>de</strong>uxième palier entre Boischatel et <strong>Beaupré</strong> (figure 3, page 27). L’agriculture y est généralement peu développée à cause <strong>de</strong> <strong>la</strong> sévérité du paysage et <strong>de</strong>s matériaux constituants. Nous sommes en présence <strong>de</strong> gneiss quartzofeldspatiques roses rubanés; granilites à pyroxène; gneiss à feldspath, quartz, grenat, biotite; quartzites; calcaires cristallins et roches calcosilicatées; granites roses; gneiss charnokitiques; anorthosites; gneiss granitiques. Il s’agit <strong>de</strong> matériaux résistants et très durs qui, pendant <strong>la</strong> g<strong>la</strong>ciation et pour certains l’invasion marine, ont été brisés, traînés, roulés, c<strong>la</strong>ssés… pour former <strong>de</strong>s dépôts g<strong>la</strong>ciaires. <strong>Les</strong> sols qui en découlent se reconnaissent à leur charge importante en fragments grossiers (graviers, cailloux, pierres, blocs), à <strong>la</strong> roccosité du paysage et aux clôtures d’embarras. La majorité <strong>de</strong>s aires ouvertes à l’agriculture datent <strong>de</strong> l’ordovicien. C’est à ce moment que les dépôts marins empiètent sur le continent (Laverdière et Morin 1959) et c’est là qu’apparaissent les formations <strong>de</strong>s groupes Trenton et Utica-Lorraine (figure 3, page 27). Nous sommes dans les Basses Terres du Saint- Laurent à moins <strong>de</strong> 100 mètres d’altitu<strong>de</strong>, dans un relief re<strong>la</strong>tivement p<strong>la</strong>t dont l’assise rocheuse est constituée <strong>de</strong> roches sédimentaires carbonatées accompagnées <strong>de</strong> grès et <strong>de</strong> schistes argileux. Le groupe <strong>de</strong> Trenton est accolé au <strong>de</strong>uxième palier dans <strong>la</strong> partie ouest <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>MRC</strong> et s’é<strong>la</strong>rgit gran<strong>de</strong>ment à <strong>la</strong> hauteur <strong>de</strong> Château-Richer. Il est constitué <strong>de</strong> calcaire avec <strong>de</strong>s interlits minces <strong>de</strong> schistes argileux et <strong>de</strong> grès calcareux qui, en <strong>de</strong>scendant vers le fleuve, se mé<strong>la</strong>ngent aux matériaux du groupe Utica-Lorraine. Ce <strong>de</strong>rnier groupe (Utica-Lorraine) occupe presque tout le premier palier et n’est interrompu que par l’enc<strong>la</strong>ve du Trenton à Château-Richer. Il est constitué <strong>de</strong> schistes argileux calcareux avec <strong>de</strong>s interlits <strong>de</strong> grès lithiques calcareux et bitumineux et, dans <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ine au niveau du fleuve, <strong>de</strong> schistes argileux calcareux avec <strong>de</strong>s interlits <strong>de</strong> grès calcareux et <strong>de</strong> calcarénites <strong>de</strong> 5 cm à 1 m d’épaisseur. Nous retrouvons souvent dans ces groupes et <strong>de</strong> façon aléatoire, <strong>de</strong>s sols minces (< 50 cm d’épaisseur) et <strong>de</strong>s affleurements rocheux <strong>de</strong>s différentes formations. <strong>Les</strong> matériaux ordoviciens sont beaucoup plus tendres et friables que ceux du précambrien. L’encaissement <strong>de</strong> certains cours d’eau, l’apparence <strong>de</strong>s fa<strong>la</strong>ises à nu, un fossé <strong>de</strong> drainage et même un <strong>la</strong>bour nous montrent à quel point ces grès et ces schistes argileux ont été pliés, inclinés, triturés, décalcifiés et érodés par l’action du temps et <strong>de</strong>s hommes. Ils ont même été recouverts d’un manteau <strong>de</strong> matériaux plus ou moins fins, à granulométrie variable originant <strong>de</strong> différents mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> déposition (figure 4, page 31). Une particu<strong>la</strong>rité <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Côte</strong> du point <strong>de</strong> vue géologique, ce sont les failles qu’on y trouve (figure 3). Elles sont au nombre <strong>de</strong> trois : Montmorency, <strong>de</strong> <strong>la</strong> rivière Cazeau, du Cap Tourmente et correspon<strong>de</strong>nt à un comportement cassant <strong>de</strong>s roches qui se traduit par une fracture <strong>de</strong> l’écorce <strong>terres</strong>tre suivi d’un glissement d’une partie le long <strong>de</strong> l’autre, lorsque soumises à une contrainte (Landry et Bruno 1983). Ces failles ont modifié le paysage et contribué aux phénomènes d’érosion, <strong>de</strong> recouvrement et <strong>de</strong> mé<strong>la</strong>nge <strong>de</strong>s différentes formations à l’origine <strong>de</strong>s sols. LES TERRES CULTIVÉES DE LA <strong>MRC</strong> DE LA CÔTE-DE-BEAUPRÉ
Figure3 : Géologie <strong>de</strong> <strong>la</strong> Seigneurie <strong>Côte</strong>-<strong>de</strong>-<strong>Beaupré</strong>