PQRDA1 Les terres cultivées de la MRC de la Côte-de-Beaupré
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LES TILLS DE FOND<br />
102<br />
INTRODUCTION<br />
<strong>Les</strong> sols développés sur les tills <strong>de</strong> fond sont exclusifs au secteur montagneux et regroupent 6 séries <strong>de</strong> sol<br />
réparties dans <strong>de</strong>ux caténas <strong>de</strong> drainage qui sont : <strong>la</strong> caténa Charlevoix comprenant du bon au mauvais<br />
drainage, les séries Charlevoix 1 , La Mare, Baie Saint-Paul, et <strong>la</strong> caténa Miche englobant les séries Miche,<br />
Lombrette et Des Caps. Ces séries couvrent 1359 hectares <strong>de</strong> <strong>terres</strong> <strong>cultivées</strong> situées principalement le long<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> route 138 dans le secteur <strong>de</strong> Saint-Tite-<strong>de</strong>s-Caps et au nord du secteur <strong>de</strong> Saint-Ferréol-les-Neiges. La<br />
série La Mare domine le paysage avec ses 380 hectares suivi <strong>de</strong>s séries Charlevoix, Baie Saint-Paul et loin<br />
<strong>de</strong>rrière par les séries <strong>de</strong> <strong>la</strong> caténa Miche.<br />
Lors <strong>de</strong> l’inventaire <strong>de</strong>s <strong>terres</strong> du Canada (ARDA 1965), ces séries <strong>de</strong> sol ont été c<strong>la</strong>ssées 4, 5, 6, 7 et dans<br />
les sous-c<strong>la</strong>sses T, P, W, R… Elles ont donc été discriminées sur le fait qu’elles présentaient <strong>de</strong>s facteurs<br />
limitatifs graves qui restreignent <strong>la</strong> gamme <strong>de</strong>s cultures ou imposent <strong>de</strong>s mesures spéciales <strong>de</strong> conservation<br />
(c<strong>la</strong>sse 4), jusqu’à l’impossibilité <strong>de</strong> leur utilisation à <strong>de</strong>s fins agricoles (c<strong>la</strong>sse 7). <strong>Les</strong> sous-c<strong>la</strong>sses réfèrent<br />
pour leur part : au relief (T), au climat (C), à <strong>la</strong> fertilité (F), à <strong>la</strong> pierrosité (P), au drainage (W), etc. Si on<br />
reprenait l’exercice aujourd’hui, <strong>la</strong> valeur intrinsèque <strong>de</strong> ces sols serait probablement bonifiée.<br />
<strong>Les</strong> sols qui ont été <strong>la</strong>issés sous couverts forestiers l’ont été parce qu’ils constituaient <strong>de</strong>s boisés productifs<br />
(érablières ou autres), parce qu’ils étaient plus difficiles d’accès, trop acci<strong>de</strong>ntés (relief, pentes), ou trop<br />
éloignés… Leur mise en valeur a nécessité <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> drainage, d’épierrement et <strong>de</strong> nivellement, dont<br />
les amoncellements <strong>de</strong> cailloux et <strong>de</strong> pierres dans les clôtures sont les vestiges. Ces travaux coûteux et<br />
ardus seraient sûrement moins justifiables et moins rentables aujourd’hui, compte tenu <strong>de</strong>s gains que l’on<br />
pourrait en tirer et du type d’agriculture que l’on pratique dans le secteur. Si on <strong>de</strong>vait consacrer <strong>de</strong>s efforts<br />
dans ce sens, ils <strong>de</strong>vraient être orientés vers <strong>la</strong> mise en valeur <strong>de</strong>s <strong>terres</strong> qui ont déjà fait l’objet <strong>de</strong> travaux<br />
et qui sont abandonnées ou en friches. Le groupe <strong>de</strong> recherche et <strong>de</strong> développement Charlevoix (GRDC)<br />
travaille dans ce sens.<br />
PRATIQUES ET VALEURS AGRICOLES<br />
En secteurs montagneux, l’utilisation du sol est souvent liée à <strong>de</strong>s facteurs « terrain », c'est-à-dire un<br />
pourcentage <strong>de</strong> pente, <strong>la</strong> présence d’affleurements rocheux et <strong>de</strong> sols minces, une charge en fragments<br />
grossiers, un <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> pierrosité, une susceptibilité à l’érosion hydrique, etc.<br />
Dans les sols où les pentes excè<strong>de</strong>nt 15 à 20%, il faut éviter les cultures sarclées (pommes <strong>de</strong> terre) et<br />
maintenir un couvert végétal le plus longtemps possible afin d’éviter les problèmes d'érosion. La production<br />
<strong>de</strong> céréales et <strong>de</strong> fourrages est adaptée à <strong>de</strong> telles conditions; le cano<strong>la</strong> offre <strong>de</strong> bonnes possibilités sur les<br />
grands rep<strong>la</strong>ts légèrement inclinés (≈10%) <strong>de</strong> Saint-Tite-<strong>de</strong>s-Caps. Là où les superficies le permettent, on<br />
pourrait penser aux cultures en contour ou intercalées.<br />
<strong>Les</strong> sols développés sur ces tills <strong>de</strong> fond ont un horizon <strong>de</strong> surface (<strong>la</strong>bour) dont le contenu en matière<br />
organique est moyen à riche. Cet acquis doit être protégé si on veut maintenir <strong>la</strong> structure <strong>de</strong>s sols, éviter <strong>la</strong><br />
compaction et maintenir le niveau <strong>de</strong> fertilité <strong>de</strong> cette couche. Parmi les moyens dont on dispose, on peut<br />
remp<strong>la</strong>cer le <strong>la</strong>bour conventionnel par un travail réduit et opérer dans <strong>de</strong> bonnes conditions, c’est-à-dire<br />
lorsque <strong>la</strong> nappe s’est rabattue à environ 30 cm sous <strong>la</strong> couche <strong>de</strong> <strong>la</strong>bour (en sols drainés), et <strong>de</strong> préférence<br />
au printemps pour contrer l’érosion nivale. Le <strong>la</strong>bour conventionnel ramène davantage <strong>de</strong> fragments<br />
grossiers en surface et peut contribuer à un brassage excessif du sol. Il faut continuer les épandages <strong>de</strong><br />
fumiers ou d'autres engrais exogènes pour maintenir le taux <strong>de</strong> matière organique et, par le fait même, <strong>la</strong><br />
capacité <strong>de</strong> rétention en eau, <strong>la</strong> résistance à <strong>la</strong> dégradation et le niveau <strong>de</strong> fertilité <strong>de</strong> <strong>la</strong> couche <strong>de</strong> surface. Il<br />
faut évacuer l’eau en excès dans les cuvettes et éviter qu’elle ne ba<strong>la</strong>ie les sols en pente, par le drainage<br />
souterrain ou <strong>de</strong> surface et en contrant le pouvoir érosif <strong>de</strong> l’eau par <strong>de</strong>s fossés en contre pente, <strong>de</strong>s voies<br />
1 : le sigle correspondant à chacune <strong>de</strong>s séries est donné au tableau 2 <strong>de</strong> l'annexe 1.<br />
LES TERRES CULTIVÉES DE LA <strong>MRC</strong> DE LA CÔTE-DE-BEAUPRÉ