un concept logique d'empreintes primaire et secondaire
un concept logique d'empreintes primaire et secondaire
un concept logique d'empreintes primaire et secondaire
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Clinique Laboratoire<br />
Édentements sub-totaux :<br />
<strong>un</strong> <strong>concept</strong> <strong>logique</strong><br />
d’empreintes <strong>primaire</strong><br />
<strong>et</strong> <strong>secondaire</strong><br />
T. DELCAMBRE, B. PICART, C. LEFEVRE,<br />
G. MAYER, N.J. KOFFI<br />
chirurgiens-dentistes<br />
Pourquoi la présence d’<strong>un</strong>e ou deux<br />
dents résiduelles complique-t-elle la<br />
réalisation de prothèses amovibles<br />
partielles adaptées ? Quelles sont les<br />
techniques proposées pour faire des<br />
empreintes de situations d’édentements<br />
sub-totaux ? Comment les<br />
empreintes <strong>primaire</strong>s <strong>et</strong> <strong>secondaire</strong>s<br />
doivent-elles être traitées au laboratoire<br />
pour perm<strong>et</strong>tre la réalisation de<br />
prothèses respectueuses des conditions<br />
particulières liées à la<br />
conservation d’<strong>un</strong>e ou deux dents ?<br />
Stratégie prothétique avril 2003 • vol 3, n° 2<br />
Le rétablissement de l’esthétique <strong>et</strong> de la fonction<br />
passe immanquablement par le respect des<br />
tissus en rapport avec les prothèses <strong>et</strong> nécessairement<br />
par la reproduction fidèle des surfaces<br />
d’appui <strong>et</strong> de stabilisation sur lesquelles ces<br />
prothèses vont être élaborées.<br />
Si le nombre <strong>et</strong> la répartition des dents restantes sur l’arcade<br />
<strong>et</strong> la surface du tissu ostéo-muqueux vont guider le<br />
choix du type d’appui de la future prothèse amovible,<br />
l’examen clinique perm<strong>et</strong> d’affiner notre décision dans<br />
son élaboration grâce à l’appréciation de la qualité des<br />
tissus dento-ostéo-muqueux.<br />
Dans la grande majorité des cas, l’organe dentaire sera<br />
utilisé afin de transm<strong>et</strong>tre au mieux au tissu sous-jacent<br />
93
Edentements sub-totaux - T. Delcambre <strong>et</strong> coll.<br />
1<br />
les contraintes liées à la fonction. Toutefois, il<br />
s’avère que dans les édentements sub-totaux,<br />
<strong>un</strong>e sollicitation prothétique mal estimée des<br />
dents restantes risque de nuire gravement à leur<br />
pérennité. Les valeurs extrinsèques <strong>et</strong> intrin-<br />
2<br />
Fig. 1 Situation clinique initiale. Seule la 13 est<br />
présente<br />
Fig. 2 Porte empreinte Jescoplast Aesculap plein<br />
pour édentement de classe 1<br />
Fig. 3 Porte empreinte Martin Elite perforé pour<br />
édentement de classe 1<br />
94<br />
3<br />
sèques des dents résiduelles déterminées lors<br />
de l’examen clinique guident soit vers leur préservation<br />
afin de les faire participer à la stabilisation<br />
de la future prothèse ou encore de les utiliser<br />
dans l’élaboration d’<strong>un</strong>e overdenture (1), soit vers<br />
leur extraction dans les cas les plus défavorables.<br />
En tout cas, la présence d’<strong>un</strong>e ou deux dents sur<br />
l’arcade nécessite l’utilisation d’<strong>un</strong> appui essentiellement<br />
ostéo-muqueux <strong>et</strong> la recherche des<br />
éléments de sustentation <strong>et</strong> de stabilisation<br />
propres à la prothèse totale amovible (P.T.A.).<br />
Toutefois, si les techniques perm<strong>et</strong>tant la réalisation<br />
d’empreintes statique <strong>et</strong> mucodynamique en<br />
P.T.A. ne manquent pas, leur mise en œuvre<br />
devient beaucoup moins évidente en présence<br />
d’<strong>un</strong>e ou deux dents. La présence de l’organe<br />
dentaire rend incompatible l’utilisation des techniques<br />
mises en œuvre dans la réalisation des<br />
empreintes <strong>primaire</strong> <strong>et</strong> <strong>secondaire</strong> d’édentement<br />
total si celles-ci ne sont pas modifiées. En prothèse<br />
amovible sub-totale, Jardel<br />
(2) décrit <strong>un</strong>e technique d’empreinte<br />
<strong>secondaire</strong> très<br />
intéressante en utilisant <strong>un</strong><br />
porte-empreinte individuel<br />
(P.E.I.) dissocié. Nous reprendrons<br />
c<strong>et</strong>te technique dans sa<br />
<strong>logique</strong> puisque celle-ci s’intègre<br />
parfaitement dans le<br />
<strong>concept</strong> d’empreintes <strong>primaire</strong><br />
<strong>et</strong> <strong>secondaire</strong> des tissus<br />
supports de prothèse<br />
amovible sub-totale exposé ciaprès.<br />
Toutefois, comme le<br />
souligne Pompignoli (4) :<br />
"Pour beaucoup de praticiens,<br />
l’étape de l’empreinte <strong>primaire</strong><br />
est <strong>un</strong> peu négligée, considérée<br />
comme améliorable par la<br />
phase suivante de l’empreinte<br />
<strong>secondaire</strong>".<br />
C<strong>et</strong>te réalité semble encore<br />
plus vraie en prothèse<br />
amovible sub-totale, mais<br />
encore faut-il se donner les<br />
moyens de réaliser l’empreinte<br />
<strong>primaire</strong> correctement.<br />
Stratégie prothétique avril 2003 • vol 3, n° 2
4<br />
5 6<br />
Fig. 4 Adaptation délicate d’<strong>un</strong> porte-empreinte du commerce au niveau<br />
du fond de vestibule en regard d’<strong>un</strong>e dent résiduelle<br />
Fig. 5 <strong>et</strong> 6 Distension des tissus labiaux dans le plan sagittal consécutive<br />
à l’utilisation des P.E cités<br />
Stratégie prothétique avril 2003 • vol 3, n° 2<br />
Clinique Laboratoire<br />
MÉTHODE<br />
Quand il reste <strong>un</strong>e ou deux<br />
dents antérieures (fig. 1), l’utilisation<br />
de porte-empreintes<br />
(P.E.) du commerce pour édentements<br />
distaux (classe I de<br />
Kennedy) (fig. 2 <strong>et</strong> 3) ne suffit<br />
pas pour réaliser <strong>un</strong>e empreinte<br />
fidèle des tissus muqueux<br />
en position statique. En général,<br />
le rebord du P.E. refoule le<br />
fond du vestibule par distension<br />
des tissus labiaux <strong>et</strong> ne<br />
perm<strong>et</strong> pas de déterminer de<br />
façon précise sur le modèle<br />
issu de ces empreintes les<br />
limites du futur porte-empreinte<br />
individuel (fig. 4, 5 <strong>et</strong> 6). Les<br />
meilleures empreintes <strong>primaire</strong>s<br />
réalisées avec ces P.E.<br />
ont été appréciées <strong>et</strong> comparées.<br />
En fait, le repositionnement<br />
intra-buccal aléatoire de ce type<br />
de P.E. ne perm<strong>et</strong> pas <strong>un</strong><br />
moulage acceptable des tissus<br />
à l’état statique puisque systématiquement<br />
le fond du<br />
vestibule est refoulé par le<br />
rebord du P.E. (fig. 7 <strong>et</strong> 8). Les<br />
modifications par "bouterollage",<br />
par adjonction ou par<br />
soustraction du bord de ce type<br />
de P.E. ne suffisent pas pour<br />
replacer de manière précise le<br />
P.E. sur les tissus muqueux. Il<br />
est à noter que la modification<br />
des bords de ces P.E. reste très<br />
difficile à réaliser ; la rigidité<br />
très importante de l’alliage de<br />
confection, le peu de taille <strong>et</strong><br />
de forme disponibles pour ces<br />
P.E., les moyens de rétention<br />
comme les ressorts périphériques<br />
ne perm<strong>et</strong>tent <strong>un</strong><br />
ajustage intra-buccal très précis<br />
des bords de ce type de P.E.<br />
Si c<strong>et</strong>te imprécision reste<br />
95
Edentements sub-totaux - T. Delcambre <strong>et</strong> coll.<br />
7 8<br />
9 10<br />
acceptable pour l’empreinte des tissus durs<br />
dentaires, elle ne l’est plus lorsqu’il s’agit de<br />
donner toute l’importance à l’empreinte des<br />
tissus mous.<br />
Afin de bénéficier des propriétés <strong>et</strong> des qualités<br />
des techniques d’empreinte utilisées en P.T.A., le<br />
matériel spécifique à ces techniques est utilisé <strong>et</strong><br />
modifié afin de surmonter l’obstacle que représente<br />
dans ce cas la présence des organes<br />
dentaires résiduels.<br />
Lejoyeux (3) énonce <strong>un</strong>e loi incontournable<br />
concernant les empreintes utilisées en prothèse<br />
amovible : "L’empreinte préliminaire (ou <strong>primaire</strong>)<br />
96<br />
Fig. 7 <strong>et</strong> 8 Les meilleures<br />
empreintes obtenues<br />
avec ces matériels<br />
Fig. 9 Porte-empreinte<br />
en plastique pour édentement<br />
total<br />
Fig. 10 Ajustage du<br />
porte-empreinte en plastique<br />
pour édentement<br />
total en fonction, <strong>un</strong>iquement,<br />
des tissus muqueux<br />
est indissociable de l’empreinte <strong>secondaire</strong>, aussi<br />
bien dans le choix des matériaux que dans le choix<br />
de la technique. Elles sont complémentaires".<br />
La technique qui suit perm<strong>et</strong> l’enregistrement <strong>et</strong><br />
la reproduction des surfaces d’appui ostéomuqueuses<br />
statiques, non mobilisables par la<br />
mise en œuvre d’<strong>un</strong> porte-empreinte du<br />
commerce en plastique, modifié, conçu pour<br />
l’utilisation de l’alginate. C<strong>et</strong>te empreinte <strong>primaire</strong><br />
sera suivie d’<strong>un</strong>e empreinte muco-dynamique<br />
combinée m<strong>et</strong>tant en œuvre les matériaux utilisés<br />
classiquement dans la réalisation des<br />
empreintes <strong>secondaire</strong>s en P.T.A. Ils sont asso-<br />
Stratégie prothétique avril 2003 • vol 3, n° 2
ciés à <strong>un</strong> matériau d’empreinte élastique perm<strong>et</strong>tant,<br />
en dernier lieu, de replacer la ou les dents<br />
présentes sur l’arcade par rapport à <strong>un</strong>e empreinte<br />
reprenant toutes les spécificités nécessaires à<br />
l’élaboration d’<strong>un</strong>e P.T.A.<br />
L’essentiel des qualités recherchées dans la réalisation<br />
de ce type d’empreinte est bien entendu<br />
l’enregistrement statique <strong>et</strong> dynamique des<br />
tissus ostéo-muqueux de soutien <strong>et</strong> environnant<br />
la future prothèse.<br />
Choix du porte-empreinte<br />
Celui-ci est en plastique (fig. 9), de type<br />
Schreinemakers. La grande diversité de forme de<br />
ce type de P.E. perm<strong>et</strong>, dans la plupart des cas,<br />
de trouver <strong>un</strong> P.E. correctement adapté à l’arcade<br />
édenté considérée. La difficulté du choix du P.E.<br />
est ici potentialisé par la présence du ou des<br />
organes dentaires restants. Une prothèse existante<br />
pourra aidé au choix du P.E. par superposition<br />
des éléments.<br />
Préparation du porte-empreinte du commerce<br />
Le P.E. est perforé en regard de la ou des dents<br />
présentes sur l’arcade. L’ajustage est réalisé en<br />
bouche <strong>et</strong> doit libérer parfaitement les<br />
contraintes engendrées par les dents restantes<br />
mais également par les tissus environnants<br />
(fig.10). L’adaptation du P.E. sera alors soit soustractive<br />
par meulage des sur-extensions des<br />
bords, soit additive par apport de pâte thermoplastique<br />
(pâte de Kerr). Les dents sont<br />
totalement ignorées à ce stade.<br />
Réalisation de l’empreinte <strong>primaire</strong> : 1 matériau,<br />
2 temps, 2 viscosités<br />
L’empreinte à l’alginate en prothèse amovible<br />
totale ou sub-totale se fait de préférence en 2<br />
temps avec le même matériau mais de consistance<br />
différente.<br />
Ce type d’empreinte ne peut s’envisager<br />
qu’après avoir apprécié la qualité des tissus<br />
supports de la future prothèse.<br />
• Le 1 er temps utilise <strong>un</strong> alginate dont les proportions<br />
eau/poudre respectent les indications du<br />
fabricant.<br />
• Le 2 ème temps utilise <strong>un</strong> alginate beaucoup<br />
Stratégie prothétique avril 2003 • vol 3, n° 2<br />
Clinique Laboratoire<br />
moins consistant dont les proportions eau/poudre<br />
seront modifiées à raison de 3 doses d’eau pour<br />
2 doses de poudre.<br />
En fait, la 1 ère empreinte sert de support à <strong>un</strong> alginate<br />
beaucoup plus fluide qui lui enregistre les<br />
tissus muqueux dans <strong>un</strong>e position proche de leur<br />
état de repos.<br />
Pour se faire, il est indispensable d’apprécier cliniquement<br />
les zones susceptibles de supporter les<br />
pressions (tissus muqueux relativement épais<br />
mais surtout adhérant au plan osseux sous<br />
jacent). Toutes les zones de l’empreinte en<br />
regard de tissus muqueux mobiles (fond de vestibule,<br />
muqueuse flottante…) seront déchargées<br />
<strong>et</strong> désépaissies avec <strong>un</strong>e lame de bistouri.<br />
L’emplacement de la ou des dents restantes sera<br />
également évidé.<br />
L’empreinte de surfaçage réalisée avec l’alginate<br />
plus liquide se fera après avoir replacé en bouche<br />
le porte-empreinte chargé du 1 er alginate ainsi<br />
modifié que l’on aura pris soin de sécher en surface<br />
à la seringue à air. Ce "lavis" se fera en<br />
exerçant <strong>un</strong>e pression légère <strong>un</strong>iquement au<br />
niveau des zones capables de supporter les pressions<br />
préalablement repérées.<br />
Appréciation de la valeur de l’empreinte<br />
<strong>primaire</strong><br />
A ce stade, seul l’enregistrement des tissus<br />
ostéo-muqueux est intéressant. L’empreinte des<br />
dents restantes importe peu puisque le P.E.I.<br />
confectionné à partir du modèle <strong>primaire</strong> sera<br />
également perforé au niveau de celles-ci (fig. 11<br />
<strong>et</strong> 12). La validité de l’enregistrement des<br />
surfaces d’appui prothétique impose <strong>un</strong> traitement<br />
immédiat de ce type d’empreinte dû aux<br />
faibles qualités de stabilité dans le temps de l’alginate.<br />
Le modèle <strong>primaire</strong> issu de c<strong>et</strong>te<br />
empreinte perm<strong>et</strong> alors la réalisation d’<strong>un</strong> P.E.I.<br />
"classique" utilisé en P.T.A. Celui-ci sera évidé à<br />
l’endroit de l’émergence des dents restantes.<br />
Caractéristiques du porte-empreinte<br />
individuel<br />
Le P.E.I. est ajusté au niveau des selles <strong>et</strong> espacé au<br />
niveau de la ou des dents résiduelles. Le P.E.I. est<br />
97
Edentements sub-totaux - T. Delcambre <strong>et</strong> coll.<br />
11 12<br />
réalisé en résine <strong>et</strong> réglé sur le modèle primair e<br />
avec les caractéristiques suivantes (fig. 13) :<br />
Limites des bords du P.E.I. :<br />
• 1 mm du fond du vestibule, <strong>et</strong><br />
• 2 mm des brides <strong>et</strong> des freins<br />
Epaisseur générale de la résine : 1mm environ.<br />
C<strong>et</strong>te épaisseur sera diminuée en regard des brides<br />
<strong>et</strong> des freins.<br />
Bourrel<strong>et</strong>s de préhension :<br />
• épaisseur au niveau antérieur : 3 à 4 mm<br />
• épaisseur au niveau postérieur : 6 à 8 mm<br />
• hauteur au niveau antérieur, à partir du fond du<br />
vestibule : 22 mm au maxillaire, 18 mm à la<br />
mandibule.<br />
Perforation du P.E.I. en regard de l’émergence<br />
des dents restantes.<br />
Réalisation d’<strong>un</strong>e coiffe porte-empreinte en pâte<br />
thermo-plastique en regard des perforations<br />
réalisées dans le P.E.I. à cheval sur le bourrel<strong>et</strong><br />
de préhension.<br />
Ajustage du porte-empreinte individuel<br />
Si le P.E.I. a été confectionné en respectant les<br />
caractéristiques ci-dessus, l’ajustage est relativement<br />
réduit. La bonne intégration du bourrel<strong>et</strong> de<br />
préhension représentant le rempart alvéolodentaire<br />
est vérifiée ainsi que la stabilité du P.E.I.<br />
98<br />
Fig. 11 D i s -<br />
tension des<br />
tissus labiaux<br />
dans le plan<br />
sagittal<br />
Fig. 12 L’empreinteobtenue<br />
en statique <strong>et</strong> en dynamique. Pour ce faire, les<br />
tests de Herbst sont réalisés. Toutes les surextensions<br />
seront alors éliminées.<br />
Réalisation de l’empreinte <strong>secondaire</strong><br />
L’empreinte <strong>secondaire</strong> des tissus est menée de<br />
façon classique. L’enregistrement des joints périphérique<br />
<strong>et</strong> postérieur est réalisé à l’aide de la<br />
pâte de Kerr verte, secteur par secteur.<br />
L’empreinte de surfaçage est faite avec de la<br />
pâte à l’oxyde de zinc sans se soucier de la<br />
présence des dents restantes. A la dépose de<br />
l’empreinte, la pâte à l’oxyde de zinc est dégagée<br />
au niveau des fenêtres aménagées dans le P.E.I.<br />
(fig.14). L’empreinte des dents se fait par adjonction<br />
d’<strong>un</strong> matériau élastique de type silicone de<br />
consistance moyenne dans la coiffe porteempreinte<br />
après avoir soudé celle-ci à cheval sur<br />
le bourrel<strong>et</strong> de préhension (fig.15). Des perforations<br />
sont effectuées au niveau de la coiffe <strong>et</strong><br />
l’intrados enduit d’adhésif spécifique au matériau<br />
utilisé. Le matériau élastique est déposé en p<strong>et</strong>ite<br />
quantité dans la coiffe porte-empreinte <strong>et</strong> le<br />
P.E.I. réintroduit <strong>et</strong> positionné en bouche avec<br />
<strong>un</strong>e certaine pression perm<strong>et</strong>tant au nouveau<br />
matériau de fuser par les perforations de la coiffe.<br />
Le P.E.I. est déposé après la prise totale du<br />
Stratégie prothétique avril 2003 • vol 3, n° 2
13a<br />
13d<br />
Perforation du P.E.I. réalisée<br />
en regard de la canine<br />
Limite antérieure<br />
de la tubérosité<br />
Limite antérieure<br />
du trigone<br />
6 à 8 mm<br />
3 à 4 mm<br />
Axe des crêtes<br />
Axe<br />
médian<br />
Axe des crêtes<br />
Stratégie prothétique avril 2003 • vol 3, n° 2<br />
13b<br />
3 à 4 mm<br />
Fig. 13 a, b <strong>et</strong> c Confection du<br />
porte-empreinte individuel <strong>et</strong> de<br />
la fenêtre en regard de la dent<br />
résiduelle<br />
Fig. 13 d Repères de construction,<br />
taille, volume <strong>et</strong> orientation<br />
des bourrel<strong>et</strong>s de préhension des<br />
P.E.I. maxillaire <strong>et</strong> mandibulaire<br />
6 à 8 mm<br />
Tracé parallèle à la crête<br />
22 mm<br />
18 mm<br />
10 à 15°<br />
3 à 4 mm<br />
13c<br />
Limite antérieure<br />
0°<br />
du trigone<br />
3 à 4 mm<br />
Clinique Laboratoire<br />
45°<br />
Limite antérieure<br />
de la tubérosité<br />
45°<br />
Tracé parallèle à la crête<br />
99
14<br />
Edentements sub-totaux - T. Delcambre <strong>et</strong> coll.<br />
15 16<br />
17<br />
silicone (fig.16). Après appréciation <strong>et</strong> validation<br />
de l’enregistrement des différentes structures<br />
nécessaires à l’élaboration de la future prothèse,<br />
l’empreinte sera traitée après avoir été "entablée"<br />
(fig.17).<br />
DISCUSSION<br />
Si le plâtre reste le matériau de choix dans la réalisation<br />
d’<strong>un</strong>e empreinte <strong>primaire</strong> en P. T. A . ,<br />
l’alginate reste le matériau le plus facile à<br />
employer <strong>et</strong> certainement le mieux adapté à la<br />
technique décrite précédemment. En eff<strong>et</strong>, la<br />
présence de zones de r<strong>et</strong>rait alvéolaires au niveau<br />
des dents restantes contre-indique souvent l’utilisation<br />
du plâtre à empreinte. De même, les P.E.<br />
métalliques spécifiques à l’utilisation du plâtre à<br />
empreinte ne perm<strong>et</strong>tent les modifications nécessaires<br />
qu’après quelques travaux de ferronnerie <strong>et</strong><br />
100<br />
Fig. 14 Empreinte de surfaçage à la pâte à l’oxyde de zinc.<br />
Réalisation de la coiffe porte-empreinte en pâte de Kerr<br />
Fig. 15 Soudage de la coiffe porte-empreinte sur l’extrados<br />
du P.E.I.<br />
Fig. 16 Empreinte de situation de la dent résiduelle au silicone<br />
Fig. 17 Modèle issu de l’empreinte précédemment "entablée"<br />
rendent de ce fait leur utilisation quasi impossible.<br />
Toutefois, en l’absence de zones de r<strong>et</strong>rait alvéolaires,<br />
l’utilisation de P.E. du commerce en<br />
plastique modifié autorise l’emploi du plâtre à<br />
empreinte, à condition de supprimer les zones de<br />
r<strong>et</strong>rait dentaires à l’aide de cire par exemple.<br />
La sustentation <strong>et</strong> la stabilisation étant les qualités<br />
principales recherchées par ce type<br />
d’empreinte, il est certain que la rétention maximale<br />
obtenue par la réalisation d’<strong>un</strong> joint<br />
périphérique total ne le sera pas dans c<strong>et</strong>te technique.<br />
Il sera judicieux, dans la mesure du<br />
possible, d’augmenter c<strong>et</strong>te rétention par l’adjonction<br />
de croch<strong>et</strong> en fil étiré relativement<br />
élastique au niveau des dents restantes. Au stade<br />
terminal, l’extraction <strong>et</strong> le remplacement des<br />
dernières dents perm<strong>et</strong>tront de réaliser <strong>un</strong> joint<br />
périphérique total.<br />
Stratégie prothétique avril 2003 • vol 3, n° 2
Fig. 18 Situation de la<br />
restauration prothétique<br />
finale<br />
18<br />
CONCLUSION<br />
Si la <strong>logique</strong> de nos traitements prothétiques <strong>et</strong><br />
surtout la facilité de leur mise en œuvre nous incitent<br />
le plus souvent à extraire la ou les dents<br />
restantes d’<strong>un</strong> édentement sub-total, il ne nous<br />
est pas toujours facile de faire prendre conscience<br />
à nos patients de l’efficacité d’<strong>un</strong>e telle action<br />
thérapeutique. Parfois, la volonté de r<strong>et</strong>arder<br />
l’échéance fatale de voir disparaître le dernier<br />
symbole de virilité ou de je<strong>un</strong>esse nous oblige à<br />
traiter le cas avec beaucoup de psychologie <strong>et</strong> d'in-<br />
1. Amzalag G, Batarec E, Schoendorff R, Buch D,<br />
A s s e m a t - Tessandier X. Prothèses supra-radiculaires<br />
: “Overdentures”. Editions CdP, Paris, 1987 ;<br />
7-18.<br />
2. Jardel V, Bougeant D. Intérêts du P.E.I. dissocié en<br />
prothèse adjointe partielle <strong>et</strong> sub-totale. C a h<br />
Prothèse, 1995 ; 89 : 76-82.<br />
Stratégie prothétique avril 2003 • vol 3, n° 2<br />
BIBLIOGRAPHIE<br />
Adresse des auteurs :<br />
T. DELCAMBRE, B. PICART, C. LEFEVRE, G. MAYER, N.J. K O F F I<br />
Faculté d’Odontologie 1, place de Verd<strong>un</strong> 59000 Lille<br />
Clinique Laboratoire<br />
térêt vis-à-vis des désirs <strong>et</strong> des souhaits des<br />
patients (fig. 18). Si le passage à l’édentement<br />
total représente <strong>un</strong>e étape importante pour<br />
certains, la confection de prothèses dites de transition<br />
perm<strong>et</strong>tra, le jour venu, de passer à la<br />
prothèse totale sans crainte ni appréhension de la<br />
part du patient. Ceci à la condition expresse que la<br />
prothèse sub-totale ait été parfaitement intégrée.<br />
A ces fins, ce <strong>concept</strong> <strong>logique</strong> d’empreinte <strong>primaire</strong><br />
<strong>et</strong> <strong>secondaire</strong>, apporte <strong>un</strong>e solution technique<br />
de reproduction des surfaces d’appui intéressante.<br />
3. Lejoyeux J. Prothèse complète. Examen clinique,<br />
traitement préprothétique, matériaux <strong>et</strong> techniques<br />
d ’ e m p r e i n t e s . Tome 1. 3ème édition. E d i t i o n s<br />
Maloine, Paris, 1985 ; 324.<br />
4 . Pompignoli M, Douklan JY, Raux D. Prothèse<br />
complète : clinique <strong>et</strong> laboratoire. Tome 1. Editions<br />
CdP, Paris, 1993 ; 29.<br />
101
Edentements sub-totaux - T. Delcambre <strong>et</strong> coll.<br />
G L O S S A I R E<br />
Bourrel<strong>et</strong> d'occlusion : bourrel<strong>et</strong> de stent's ou de cire dure solidaire<br />
d'<strong>un</strong>e base rigide (résine, châssis...) destiné à être placé sur des zones<br />
édentées pour enregistrer les rapports inter- m a x i l l a i r e s .<br />
Classification de Kennedy : classification des arcades présentant des<br />
édentements selon quatre classes :<br />
Classe I : édentements postérieurs bilatéraux<br />
Classe II : édentement postérieur <strong>un</strong>ilatéral<br />
Classe III : édentement <strong>un</strong>ilatéral encastré<br />
Classe IV : édentement antérieur bilatéral.<br />
Les zones édentées complémentaires à ces situations principales sont<br />
désignées sous le terme de "modifications".<br />
Kennedy Edward, chirurgien-dentiste américain 1928.<br />
E d e n t e m e n t : résultat de l'édentation.<br />
Edentement intercalaire (ou encastré) : caractérise la perte de dents<br />
intercalées entre des dents proximales qui restent présentes.<br />
Edentement non compensé : zone édentée qui ne bénéficie pas de<br />
prothèse.<br />
Edentement postérieur distal : caractérise la perte des dents les plus<br />
distales des arcades (au moins troisième <strong>et</strong> seconde molaires).<br />
Empreinte <strong>secondaire</strong> dissociée : moulage des dents, des surfaces<br />
d'appui muqueux, de la limite d'action musculaire <strong>et</strong> du jeu de la musculature<br />
périphérique pendant la fonction. Les dents, d'<strong>un</strong>e part, <strong>et</strong> les<br />
structures ostéomuqueuses d'autre part, sont enregistrées au cours des<br />
deux étapes cliniques différentes, le châssis étant utilisé comme PEI<br />
pour enregistrer les surfaces d'appui muqueux <strong>et</strong> le jeu de la musculature<br />
périphérique. Elle est indiquée dans les cas d'édentement postérieur<br />
mandibulaires <strong>un</strong>i - ou bilatéral en extension de moyenne étendue.<br />
Empreinte <strong>secondaire</strong> globale : moulage des dents, des surfaces d'appui<br />
muqueux, de la limite d'action musculaire <strong>et</strong> du jeu de la<br />
musculature périphérique pendant la fonction. Elle nécessite <strong>un</strong> PEI <strong>et</strong><br />
se réalise en <strong>un</strong> temps avec <strong>un</strong>e ou deux viscosités de matériau. Sur le<br />
modèle de travail obtenu, l'ensemble de la PAP - châssis, selles <strong>et</strong> dents<br />
prothétiques - sera élaboré<br />
S t i m u l u s : excitation élémentaire d’<strong>un</strong> organe par action d’<strong>un</strong>e fibre<br />
nerveuse ou par action hormonale.<br />
Tr a n s f e rt : chape amovible qui perm<strong>et</strong> de transposer des éléments<br />
prothétiques de la bouche vers <strong>un</strong> modèle en conservant leurs positions<br />
relatives dans <strong>un</strong>e empreinte.<br />
Vi s c o s i t é : propriété qui tend, dans <strong>un</strong>e masse fluide en mouvement, à<br />
s’opposer aux inégalités de vitesse des molécules. L’inverse de la viscosité<br />
est la fluidité. L’<strong>un</strong>ité de mesure de la viscosité s’exprime en poises.<br />
Z i r c o n i u m : élément métallique, corps simple solide, blanc gris. numéro<br />
atomique 40, masse atomique 91.22, symbole Zr. Entre dans la composition<br />
d’aciers spéciaux <strong>et</strong> de creus<strong>et</strong>s.<br />
102<br />
CE QU’IL FAUT RETENIR<br />
• L’empreinte en prothèse sub-totale<br />
utilise les techniques, le matériel<br />
<strong>et</strong> les matériaux de confection des<br />
P.A.T.<br />
• L’empreinte <strong>primaire</strong> se réalise en<br />
supprimant les organes dentaires<br />
par modification des port e -<br />
empreintes du commerce.<br />
• L’empreinte <strong>secondaire</strong> enregistre<br />
dans <strong>un</strong> premier temps les tissus<br />
environnants durant la fonction <strong>et</strong><br />
dans <strong>un</strong> second temps, la situation<br />
des organes dentaires restants<br />
Stratégie prothétique avril 2003 • vol 3, n° 2