La Gazette nº 7 - Middlebury College
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(suite de la page 15)<br />
clée. <strong>La</strong> brutalité du travail a sculpté ses biceps et ses mollets<br />
; ils sont aussi durs que les pierres. Sa peau, douce et lisse<br />
comme le satin, couvre chaque membre de son corps comme<br />
une couverture confectionnée par les mains de Dieu. Sa peau,<br />
couleur d’ébène, avait été caressée par le soleil de midi. Ses<br />
plantes de pieds, dures, qui n’ont jamais connu de chaussures,<br />
sont sales de la poussière des champs mêlée à son propre sang.<br />
Le sang de ses pieds se mélange avec celui qui coule de son<br />
dos. Son dos est une carte de sa vie où sont gravées les rues<br />
de la liberté que sont les blessures et les cicatrices laissées par<br />
le fouet. Son sang est comme de la colle qui tient les lambeaux<br />
d’une robe blanche brillante contre son corps.<br />
Le col de cette robe enveloppe un long cou marqué par les<br />
empreintes d’une corde. Comme un voile de la couleur de la<br />
misère, ses cheveux gris touchent ses épaules et caressent son<br />
cou.<br />
Son corps contraste avec son visage. Ses lèvres, couleur café<br />
crème, sont légèrement mouillées par les larmes qui coulent<br />
de ses yeux. Ses larmes, perles de vie, s’échappent une à une<br />
des yeux qui sourient. Les yeux de cette belle femme sont les<br />
seuls souvenirs d’un père qui haïssait la simple pensée de son<br />
existence. Elle est le produit de la haine, de la jalousie, et de<br />
l’ignorance, mais elle a un sourire qui montre sa fierté. Ce<br />
sourire réchauffe le cœur de son peuple, mais il inquiète celui<br />
de son oppresseur. Pour cet oppresseur, elle est comme le Rubik<br />
cube qu’il est presque impossible de comprendre et même<br />
s’il la brisait c’est lui qui serait le perdant.<br />
Cette femme debout est la huitième merveille du monde. Elle a<br />
donné naissance à un peuple : les Noirs des États-Unis. Esclave<br />
du 19ème siècle, elle a été battue en vain. Elle est plus qu’un<br />
conquérant ! Quand on la regarde, elle est comme Cendrillon:<br />
son histoire de souffrance est la marraine qui fait d’elle la plus<br />
belle femme au bal du siècle.<br />
LETTRE AU PRÉSIDENT<br />
Monsieur le Président des États-Unis d’Amérique,<br />
Evette LANG<br />
J’ai l’honneur de vous faire remarquer que les États-Unis sont<br />
en train de perdre leur position de puissance mondiale à cause<br />
de notre propre ignorance, mais vous pouvez nous sauver si<br />
vous agissez très vite ! Tous les enseignants américains, y compris<br />
ceux qui ont formé vos enfants, ont besoin de votre aide.<br />
Nous sommes surmenés et sous-payés, mais nous sommes<br />
aussi les personnes les plus importantes dans la société américaine<br />
et il est temps que nous soyons mieux rémunérés. Sans<br />
nous qui enseignons à chaque élève aux États-Unis, il n’y aurait<br />
pas de médecins, de pompiers, d’avocats, etc. Sans nous, où<br />
seriez-vous ? Les enseignants sont la fondation de notre pays<br />
et il semble que nous soyons traités comme des chiens ? Je sais<br />
que vous êtes un homme très intelligent qui fera ce qui est bon<br />
pour l’avenir de votre pays !<br />
J’exige que vous établissiez un taux de rémunération national<br />
pour les enseignants qui travaillent dans les écoles primaires,<br />
les collèges, et les lycées. Je comprends que l’indice du coût de<br />
la vie varie en fonction des différentes régions de notre pays,<br />
alors je suggère que vous éleviez les taux annuels déjà existants<br />
de $1,000 à $ ,000. Nous avons répondu présents quand vous<br />
nous avez demandé de mieux former les élèves. Nous avons<br />
passé plusieurs heures après et avant la journée d’école pour<br />
aider les élèves qui avaient besoin d’une aide complémentaire<br />
et leurs scores d’examen nationaux se sont et continuent à<br />
s’améliorer d’année en année. Nous avons répondu à votre appel.<br />
Maintenant, vous devez faire quelque chose pour nous. Il<br />
est regrettable qu’il y ait, dans notre société, un grand nombre<br />
d’enseignants qui gagnent moins qu’un éboueur. Si nous devons<br />
dépenser plus de cent mille dollars pour obtenir l’excellente<br />
formation que vous attendez de nous, nous devrions recevoir<br />
une compensation juste dans notre emploi. En plus du taux<br />
national, je demande que nous recevions au moins deux semaines<br />
de congés payés, l’assurance médicale libre, et un remboursement<br />
d’au moins cinquante pour cent de nos dépenses<br />
de formation universitaire afin qu’il y ait des enseignants de<br />
bonne qualité dans le futur, qu’ils aient la possibilité de rester<br />
de bonne humeur toute l’année et d’aller chez le médecin<br />
quand leurs élèves leur transmettent leurs maladies. Je suis<br />
sûre que votre femme serait également d’accord avec nous !<br />
Monsieur le Président, soyez compatissant et raisonnable, et<br />
n’oubliez pas ce que vos enseignants vous ont apporté, quand<br />
vous prendrez la décision de nous donner ce qui nous est dû.<br />
Mes sentiments les plus respectueux,<br />
PETITE ANNONCE<br />
Rischelle BAYLESS<br />
Si vous habitez près de Philadelphie et/ou cherchez<br />
un poste en français, contactez de toute urgence :<br />
Elizabeth C. Speers, Assistant Head of School and<br />
Dean of Faculty, Episcopal Academy<br />
376 North <strong>La</strong>tches <strong>La</strong>ne<br />
Merion, PA 19066<br />
610-667-9612 x 2231<br />
610-668-4713 fax<br />
speers@ea178 .org<br />
dix-sept<br />
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