La Gazette nº 7 - Middlebury College

« Adieu, jusqu’au revoir »
Lorsque Jason m’a contactée pour écrire cet article
pour cette ultime gazette, je dois reconnaître que
j’ai été fort perplexe. Premièrement, parce que le
thème tournait autour des adieux et que je déteste
cet instant où tout finit. Cela me laisse toujours un
goût amer dans la bouche et me fait, en général,
déprimer. Ensuite, parce que dire adieu ne donne pas
lieu à toute une réflexion. On se dit adieu, point final.
Tout du moins, telle est mon opinion. Alors, plutôt
que de donner le bourdon à toute l’école française et
donner l’impression que j’ai pris la mouche (et non
le moustique), j’ai choisi d’aborder le sujet sous un
autre angle.
Je me suis d’abord dit que je pourrais profiter de cet
écrit pour vous enseigner les différentes façons de
dire «au revoir» dans tous les dialectes que compte
la Francophonie (le thème de l’année à venir). Ainsi,
vous seriez préparés et je n’aurais pas l’impression
d’avoir travaillé en vain. Mais, mon distingué collègue
- et néanmoins ami - Pascal Somé m’aurait
certainement reproché l’oubli de certains parlers
obscurs de son Burkina Faso natal. J’ai donc dû abandonner
cette idée.
J’aurais également pu vous faire un résumé succinct
de ce que fut pour vous cette session : la chaleur, les
moustiques, les devoirs à rendre, les machines à laver
en panne d’Atwater, les exploits culinaires de Proctor,
l’odeur des vaches certains matins et/ou soirs,
les bons moments passés entre amis autour d’un ou
de plusieurs verres, les spectacles, le temps qui passe
à une vitesse folle, j’en passe et des meilleurs….
Mais là encore, j’aurais sans doute passé sous silence
quelque expérience que l’on m’aurait reprochée plus
tard. Encore une idée non retenue.
Et puis, Samedi, tel Paul Claudel dans sa cathédrale,
une soudaine illumination me vint à la bibliothèque
en redécouvrant cette citation de notre Jean-Baptiste
Poquelin national, j’ai nommé Molière : « Adieu,
jusqu’au revoir». J’avais enfin trouvé la trame de cet
article. Je ne disserterai pas pendant des heures
sur les adieux de Middlebury, un peu à l’image des
adieux de Fontainebleau par Napoléon. Non, au lieu
de cela, j’évoquerai l’espoir que, un jour ou l’autre,
nous nous reverrons. 1
Cet article se veut donc résolument optimiste et
porteur des meilleurs vœux de réussite pour cette
année scolaire nouvelle qui s’ouvre. Ainsi, quoi que
vous fassiez après la session, lorsque vous quitterez
cette bulle «Middleburyenne» dans laquelle vous
vivez depuis environ sept semaines (six pour les plus
chanceux d’entre vous), que vos rêves les plus fous se
réalisent et nous espérons qu’un jour ou l’autre, nos
chemins se croiseront de nouveau. Jusque là, donc,
«Adieu, jusqu’au revoir».
1 Référence à une chanson de Charles Aznavour
Barbara SICOT-KOONTZ
Tous les ans, l’École française décerne le PRIX FRIEDA DERDEYN BAM-
BAS, du nom de la personne qui subventionne ce prix, à l’étudiante ou
l’étudiant de Maîtrise qui a démontré au cours de sa scolarité avec l’École
un niveau d’excellence en étude littéraire.
Je suis très heureuse de vous annoncer que cette année l’heureuse bénificiaire
de ce prix est Ruth Shinenge GYUSE, étudiante en quatrième année
de Maîtrise, en reconnaissance de son travail de grande qualité dans les
nombreux cours de littérature qu’elle a suivis au fil de ses étés à l’École française.
Ce prix sera publiquement annoncé lors du Banquet final de l’École
française le jeudi 17 août et lui sera officiellement remis lors de la cérémonie
des diplômes le 18 août à Mead Chapel.
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