DES HAUTES-PYRENÉES fia* fe - Bibliothèque de Toulouse

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%* Lin. Courant 95 25; prochain, 95; 4 dernière, i 75- 4 prenne.-, ' S7 75; tendance faU/.e. w^Sia — Courant, 60 75; prochain, 01 55; 4 derniers 63; 4 premiers, 63 60; tendance faible. Alcools — ni-'iponlMe, 46 25; courant, 4C 75; prochai "0- 4 dernière, 45 35; 3 d'octobre, 46 25; 4 pre 47 75; tendance ferme; cote officielle, Sucres. — Courant, 34 75; prochain, 34 25 ; 4 d'octohre 3-i 25; 4 premiers, 27 75; tendance ferme; roux cuites, 41 25; autres jets, il; raffinés, 77. MARCHE DE LA VILi.ETTE Du s septembre. Bœ , rf3 , _ Amenés, 1,426; Tendus, 1,350; 1 66; 1 56; 1 vaches. — Amenées 915; vendues S90; 1 66; 1 56; i 4S. Taureaux. - Amenés 590; vendus 350( 1 31 1 28; i IS. Veaux. — Amenés 1,538 vendus 1,200 ;2 IS 2 OS; 1 91. Moutons. .Amenés 9,458; vendus 9,000; 2 46; 2 porcs. — Amenés 5.775; vendus 5,775; 1 74 1 62. Peaux de moutons, 2 à 6 50. 1 70; Vente : mauvaise, gros bétail; très active, mouions; BBUS difficile, veaux; plus mauvaise porcs. MARCHE DE BORDEAUX Du S septembre. jH4s. — On cote : Les jeo kilos départ des départements producteurs du Centre; Mé> vieux, 27 50 â îs lr.; nouveaux, 23 50 daas notre région-, blé nouveau, 22 £0 à 23 fr. l'hectolitre; Danube sur 4 de septesntore, 21 fr.;. Redwinter, sur septembre-octobre, si SO; ra&tq. sur jaoïVjeT-avrH, 22 50, le tout les Î00 kilos nus; pris à bord non dédouanes. Earines. — On cote : Farine tleur du haut pays, iO 50 les 100 kilos aux usages supérieures du Centre; 39 lr.; escompte 1 %. Issues. — Ou cote : Son gros, 16 fr. les 100 kilos nus; ordinaire, 14 55; Plata, 12 70 logé; repasses fines, 10 fr. Ces 100 kilos nus; ordinaires, 14 50; Plata Ï2 fr. logées. Mali;. — Ou cote : Roux Plata disponible. 17 fr. Jes 100 kilos logés sur i de septembre, 17 25; Cinquantini, 21 fr. les 100 kilos nus" magasin. . Avoines. — On cote : Grises du Poitou, 19 76 les 100 kilos nus; Bretagne grises, IS 75. Seigles. — On cote : Seigûe de pays. 19 50 les 100 kilos; Russe sur septembre, 17 75 les 100 kilos nus; pris à bord acquittés Baltique sur 4 de septembre, IS francs. Orges. — On cote : Algérie, 16 25 les 100 kilos. LOT-ET-GARONNE Marmande. Marché du 6 septembre. — Cours pratiqués : Poulardes, 0 S0; jeunes pouuels, 1 fr. le tout le demi-kilo. Pintades, de 5 à 6 fr. ; canards, de 4 50 à 5 60, le tout la paire. Œufs, o S5 la douzaine. 9m Cochons de Ja-it, de 15 à 25 fr. la P 1 ^*- , Blé, 22 fr. les so kilos, rendu garo de Falfiueyrat. MARCHÉS AUX PRUNES VlHen^we-sur-Lct, 7 septembre. Apport, 200 quiutaux, MM 1C0 fr. ; 00/4 SO lr.; 70/5 C0 lr.; 30/4 55 fr. ; 90/4 45 fr.; 100/4 3û lr. , 25 Jr. : fretin, 15,20 les vO kilos. Marchandise inférieure, marché lent. Castolimoron-sur-Lot, 7 septembre. Apport 250 quintaux au marché du 6 : Cours pratiques : , ' „ »i n (» . S8/œ. S3 â 85 lr. ; 70/-1, 70 à 75 fr ; 73/82, 58 a 60 fr.; 98;92, 45 il m fr.; 9G/1C0, 40 a 42 tr.; lOo/UO, 30 a 32 fr. au demi-kilo. Fretin, 26 a 28 fr. selon «ruait té, le tout les 50 kilos. Gontaud, 7 septembre. Apport 50 quintaux de 90 à 120 au derni-ktlo, vendus, 30 à 45 fr. le quintal. Castillonncs, 7 septembre. Apport, 100 quintaux environ; petits fruits, cours élevés; 60/4 S0 fr. ; 70/4. 70 II - .; 80/4, 50 à 55 fr.; 90/4, 40 à 45 fr.: 105/ i, 30 à 35 fr. ; 120/4, 28 à 30 lr.; iretin, 15 à 20 fr. septembre îpar dépêche télégraphique) FONDS D'ETAT q o/ .. •" go/ 3 o/ amortissable Dette tunis. oblig. 3 % 1S92.. Consolidés anglais. Consolidés anglais Argentine 5 % !8âo...... Autriche 4 % or (10 flor.) Lots du Congo Egypte unifiée Espagnole extér Espagnole extér Hongrois 4 % Italien o % 1 Italien 5 %— Portugal 3 % Portugal 3 %.. Russe 4 % 1567-1869 Z 4 % 1989 — _ 4 % 1S30 4 % or 1393. _ 4 % or 1S84 _ 4 % c°ns. T k % 1901 et 2" série _ 3 % or 1891. _ 8 % 1396 — _ 3 1/2 1834 5 % 1906 tout payé — 4 1/2 % libérés Cette ottomane unifiée Ottomanes priorités Douanes ottomanes tme ACTIONS Banque de France— .... Banque de France Banque Paris Comptoir d'Escompte Crédit Foncier Crédit Lyonnais Crédit Lyonnais Société Générale , Banque otiomane Banque ottomane Eôr.e-Guelûia Eône-Gucima Est-Algérien Est-Algérien Es; Est Paris-Lyon-Méditerranée Paris-Lyon-Méditerranée Midi Midi Nord Nord , Orléans Ouest Ouest-Algérien , Autrichien Lombards ;. Nord- Espagne Nord-Espagne Portugais Saragosse Sa ragosse Compagnie Transatlantique.. Messageries maritimes Métropolitain Suez iSanal inarit.) Thomson- Houston Société d'électricité de Paris. Rio Tlnto Cbarm. Sosnowice Charb. Sosnowice Carmaux Eut d'Alagoas BrlansK -• Cape Copper De 2eers Huancnaca Charbonnage Laviana. Syndical Minier Tharsis Chartered East Rand Gokineids May Rand Mines Robiuson Goid Londres Allemagne Espagne (court).,.. Espagne (long) Buenos-Ayres tor).. VENDREDI 9 SEPTEMBRE 1910 .cpt | tme , .cpt .tme . .cpt .tme ..cpt -tmt ..cp. .une ..cpt .tma ..cpt .tme cpt ..tme . .cpt , .tmo ..cpt .tme ..cpt .tmo .une .une ..une .. .co: ..tme MARCHE EN BANQUE CHANGE ICI AS-L£S-B.AISS (Tam) Saisaii du 24 Jaia an I e ' 0ctÉT8 il G d HOTELSlCB£ Eaux Minérales lss plus cuivreuses connue. Insananarablei dans touta; 133 malailes rt5 la Peau et des Muqu-ausa.-;. Goutte, UU iuiaUsine Aiîojtio u ntârlaaa. Baini. PulverH-Ulons, Douches, Irrigations. Buvette. Mo ico traaoj sur -tonia U. HJtal SSÎ Sslni, dapais etuq raiics par jour tout compris. Gara Alban u tcUomïtra;. Voiturjs a tous les trains. Gliomiti da er départemental Albi a Alban. M nîilTCDCTC MAISON LABORDEm h Ail I t Ht I O M ANAGAU, 9 rue de la Raillière, 19, et rue de l'Eglise, m 8, près les Thermes et l'église. Pension jg| né famille très recommandée au clergé. Excell. cuisine très belle vue des monm tagnes. Téléphone. Laborde-Managau, pi propriétaire. 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Valeuns françaises. — Crédit Foncier de Franco {actior.G nominatives) 795; Foncières 1683, 3 % 426; 19C0 CCS; Banque Francalsé pour ie Commerce et l'industrie ex-coup. 9 323 50; Lyon à la Méditerranée (Paris à) fusion 3 % anciennes 469 75; Orléans, crj'/igatkais 3 % anciennes 430; Ouest, actions de Jouissance ex coup. 44 404. Fonds d'Etat étrangers. — Maroc, 5 % 1910 522; Rccee, cor.scîldé ire série 95 50; ottoman 4 % unifié 95 25. VateuffS étrangères. — Banque Centrai!© Mexicaine ex-coup. 20 409; Nord do l'Espagne (Oh, de 1er) Obligations 3 % Ire série 375; Saragosse (Ch. de fer), oMigatioris 3 le H. 385; Brésil 5 % 1908 (Port de Pernamburo) remb. à 5C0 fr. 510. Valeurs diverses (Actions). — Société Toulousaine du Bazacle oirie A. Ex. c. 1. 369; Mines de Carmaux ex-coup. 60 2IS5; Mines d'Albi ex-coup, i 233; LUipangne ex-coup. 23 2S0. Valeurs diverses (Obligations). — Société. Toulousaine u'EfeatricMé 5 % 19CO 5C«: 5 % 1900 1/5 100; 5 "i 19CS 4S5; 5 1/4 % MO; Grandis Calés i % 408;° Mines d'Albi 4 % 487 50. Changes. — DgK>«ne. las KO pesetas 93; Londres 25 22 i i\ 25 25 i; Berlin, 123 3/16 à 123 7/16. CHEMIN DE FER D'ORLEANS RELATIONS RAPiOSS ET DIRECTES Paris-Çuaï-d'Orsay Neussargues et St-F.iour, vià BoK-Neussargues SLa Compagnie d'Orléans a organise ptaréeurs services directs quotidien» com- ^rt£Lt lœwtoaès de Ire, 2° cf. s» classes cntro Parls-Ouaii-d'OTSoy et Stuat-Flour, via B Geearvlœ assure le trajet dans les meilleures conditions de rapidité et fonctionne ; . \"part de Paris aux teams partant à h. 31, niatin (jusqu'au 5 &&&^J**ë- ?2' afin, à partir, du 6 a&W*l* * |^ ?eir" pour arriver resoeotivement a Koùr à 8 h. 16, soir, et 7 h. 47, matin. Au départ île Saiut-Flour, aux txanns partant à .nridi et à 6 h. 50, soir, pour arriver respectovecneiut à Paris-Quai-d'Orsay a 11 h. 7, son. e \^>:mi)^ P° ,ur l£s iT& i ets ^jotÈi _ Certaines dos dispositions ci-dessus seront modifiées ù partir du 20 septembre 1910. ^1 PERSONNE qnantalne oVannises. . d'un© ^ .sanit luien- agrtôiûiSip ^txùtîï oéréolles et tejoip ^ ch ôrIt demoiid© omploi «i» î*°.v«»h»" de propriétés dans tTî ï- Oond.tions modérées^ ^«on SET aux bureaux de ë^res: du MskU -uiouse. PROFESSEUR, t ^ férancos, acceptera1! torat dions fQ.tn,:îîi!i L. S., hôtol Laguieos" -, que (Hto-tlaroniiio). ' vO:ier. «r CHEVAUX. M fouj . ^ cliaïïîâ de chevaux Ù/T Haroliièo die GsïPOirno, ulon.vç d'anniiver avec un b^ù, , *»èni voi do gros pereneTo!.,.; .C«HJ. lis bretons à deux usag^ BOULANCERIE a céte~T^ quartâer, gde. jolie et t-r ' b «l ville du Mi di, se net to-l ' > 8 a., prédécess. 40 arns Y.:.'' a. loy. 1.700 tr. (s.-iocàt £ !; 7S6 tf. Aff. 145 à 150 svS05 ?- 12S Uitos par mois. 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Organe Défense Sociale et Religieuse ROO CENTIMES RÉDACTION ET ADMINISTRATION : Toulouse, Rue Roquelaine, 25 LE NUMERO 5CENTIMES ET DfcpiRTEJîiarra ' " Tntl Mil &*méa rROFBBS. ... 6 " « r r.KS% £T DBru>"--" _ 43 . t Blesse is rhàtelet a du interrompre te KAs^r suite d'une grève des ses r»P ejayWlUMg les environs de SStfS feh6!S ^ arrêtés. Toulou'e victime M Pierre à Saint-Kustiee > aux suiSes ses blessures. Cliavcz a battu, reocrd se la ha"* ea vant à 2,630 mètres. h Tssv-les-Moulineaux, te en aéropiano, en s'éle- Tel est l'ordre, sans s. v. p., qm est par- venu à M. Jaurès lorsque l'on sut qu il aji-j.it faire uaie conférence a Berlin. \ vrai dire, on ne comprend pas bien a miel sentiment a obéi le gouvernement allemand en interdisant à l'orateur socialiste l'usage de la langue française. La seule crainte qu'il pût avoir n'était-ce pas que M. Jaurès ne fût trop bien compris de ses auditeurs ? Mais il le sera bien mieux en parlant allemand que s'il se fût •iprimé en français, car en Allemagne on somprend tout de même mieux l'allemand gue le français. . U est une autre raison qui aurait dû em- pêcher le gouvernement allemand de prendre cette mesure à l'égard de M. Jaurès. Mais, pour le deviner, il fallait être fami- lier avec le genre d'éloquence de notre orateur socialiste. M. Jaurès est-il dangereux? Il le sera beaucoup plus s'il est obligé de traduire sa pensée en langue allemande que.si on le laisse discourir dans sa langue. Quelque connaissance approfondie qu'il ait de l'allemand, M. Jaurès ne pourra guère, en se servant do cette langue, s'aban- donner a son inspiration. Il lui faudra pré- parer son discours et l'écrire avant de le prononcer, d'un bout à l'autre. Qu'est-ce à \ re, sinon qu'il lui faudra préciser ses idées, 1^ ordonner, les serrer, leur donner an vm forme nette et claire ? Bref, M. er irtî? Vmt P°«* l'obligation de par- «^nVaii~ '„ ""''i tout un «est beau ! » Quand 4 a ff ^ CT ^ : " Que sommes «t que M. Cle- de « bla- oui „ i ,da autre r iec n T'„ J UE " âisà^r^TTi^,? 11 laii '5^^S3a^LjÂWemanos auraient 166 ?» ruer ie archi- intimé à emandïau?* écouté sa musique qu'ils auraient. plusi ou moins comprise, plus ou moins goûtée, plu- tôt moins que plus, après quoi ils seraient -eWnâs à leurs affaires, tos socialistes comme les antres, sans que la ebanson du ténor français eût cause a 1 empire et au gouvernement allemands le moindre dom m |fe faut-il pas voir plutôt dans la mesure prise par le gouvernement allemand un acte d'hostilité envers la langue française Probablement. , . , On sait avec quelle jalouse énergie les Altemands protègent leurs produits. Cette protection, ils retendent à leur langue, on ne saurait leur en vouloir, et plaise a Dieu que nous protégions ainsi notre langue contre les barbares de l'extérieur et même de l'intérieur ! Il faut avouer d'ailleurs que les Allemands sont autorisés à montrer quelque inquiétude de la puissance d'expansion de la langue français© et des progrès qu elie fait en Allemagne. Il suffit d'avoir voyagé un peu pour se convaincre qu'avec un autre gouvernement que le nôtre, avec un gouvernement qui aurait quelque prestige, qui protégerait les lettres françaises et qui, surtout, aurait à l'étranger une politique plus brillante, la langue française ne tarderait pas à repren- dre partout la place qu'elle a occupée au- trefois, et mieux encore. Aujourd'hui même, on est étanné de voir combien notre langue est répandue dans le monde. Pour en rester à l'AHehiagne, les pouvoirs publics y sont obligés de donner une chasse sans relâche aux enseignes fran- çaises, non pas seulement en Alsace-Lor- raine, mais dans toutes les autres parties de l'empire. Et que d'expressions françaises qui se sont g-lissées dans le langage courant ! Dès qu'un terme f rançais fait son ap- .pa'rition dans l'industrie, le commerce, les sports ou les amusements, le pouvoir se hâte d'intervenir et d© fabriquer un équi- valent allemand ; mais, la plupart du temps, c'est peine perdue : le dictionnaire officiel reste fermé au mot envahisseur, mais la vie l'accueille, et le voilà lancé sans que rien puisse, désormais, l'arrêter... Dans toutes les villes allemandes, le nombre est de plus en plus considérable des per- sonnes qui savent parler français ou qui s'y efforcent. Ce sont surtout les jeunes gens qui connaissent notre langue et qui ont ma- niiostement un très vif plaisir à montrer leurs connaissances au Français de pas- sage. Pour peu qu'ils sachent quelques mots de français, on a beau leur parier allemand, ils répondent dans notre langue. C'est une politesse dont il faut leur savoir gré, d'autant. plus qu'on lit dans leurs yeux que parler français, c'est pour eux un signe de hante élégance. Mais où leur bonheur ne connaît plus de limites, c'est lorsqu'ils peuvent vous servir un terme d'argot. Il y a quelques jours, à Baden. je venais ris suer sang et eau pour donner en allemand, à un employé du chemin de fer, quelques explications relatives à mon billet ; l'employé examine mon billet froidement, après quoi il me le rend en me disant : « Voilà, patron ! ». Je souris et, en regardant ce brave homme, je vis bien, tant il paraissait heureux de son mot, qu'à ce moment le kaiser n'était pas son cousin.. A un autre endroit d'Allemagne, le son de la langue française me fit une autre im- pression. C'était sur le quai d'une gare que je ne veux pas désigner autrement. Je eau sais avec un ami. A côté de nous, un petit soldat, à la figure ouverte, nous écoutait en souriant. Enfin, gentiment, le petit soldat nous interpelle : — Vous parlez français, messieurs ? — Eh ! vous voyez... Vous aussi ? — Je crois bien. Mais si vous saviez comme je suis heureux de vous entendre, et maintenant de parler avec vous !... — Vous êtes Alsacien, sans doute ? — Oui, de tel endroit... Je fais mon service ici, car on ne nous laisse pas en Al- sace... Que voulez-vous ? On fait ses deux ans, puis on est tranquille, on rentre chez soi. Il y a les vieux là-bas, la maison, le travail... On ne peut pas laisser tout ça... Le petit soldat voulait parler ; il éprou- vait le besoin, cela se voyait, de soulager son cœur, et, surtout, de s'excuser devant nous de porter cet uniforme qui lui pesait Noua allâmes nous asseoir au buffet. Le petit soldat continua : t% J ' avais ai1 régiment un camarade qui était de chez moi. A la Noël, il eut une per- mission. Il se rendit chez nous. Puis il alla passer une journée à Nancy... Ç'a été plus fort quo lui : il n'est pas revenu... Ce sont des folies. Le petit soldat était devenu rêveur. Un problème douloureux était posé devant ses yeux. On devinait qu'il avait discuté long- temps avec lui-même. Notre rencontre l'avait remis brusquement devant la terri- ble question. Ce camarade qui avait passé la frontière, il le traitait de fou, mars il ne le blâmait pas, et, sans doute, dans deux, trois jours, avant de retourner à la caserne, il irait à Nancy pour l'embrasser. Il voyait autrement, voilà tout ; il était plus sage... Raisonnait-il ? Non : c'était au-dessus de ses forces. U obéissait, lui, à un ins- tinct secret qui lui disait de rester sur la terre des siens, de la garder, d'en faire, en dépit de tout, un petit ooin français... — Alors, lui disions-nous après un long silence, on y pen.se toujours ? — Si l'on y pense ? Tenez, voulez-vous que je vous dise quelque chose ? Eh bien ! à la caserne, dans mon armoire, j'ai le drapeau français ? — Diable ! Un drapeau ? Le petit soldat sourU : — Oh ! pas un grand drapeau. Il y a quelque temps, tin de mes amis m'envoyait de France le programme d'une fête, lequel programme se trouvait orné du drapeau français. Je l'ai cloué au fond de mon armoire, et tous les matins, quand je me lève, je le regarde... Le petit soldat nous racontait cela en riant. S'il n'eût pas été oblige de courir à toutes jambes vers le train qu'il avait failli manquer, nous l'aurions embrassé pour son adorable gaminerie... Les paroles françaises, réconfortantes pour la France, inquiétantes pour l'empire, ce n'est pas à Berlin qu'elles seront dites : ce sont celles que nous avons entendues sur le quai d'une gare aEcnian.de, de la bouche d'un petit Alsacien au service forcé de l'Al- lemagne. Jules VËRAN. Iries, qui voulut bien raconter au représen- tant die VEveninu News la fin de Ddck Stone. Il y a uno tiulinmaine de jours, le bull était nioirté sua- la pfcuiche du chenil, et il y tour- nant «n jouant, quand un mouvoinonit înalheu- roiux Jio préçdiplta eur le sol. En vakn aecou- riu-on de .toutes parts ; an vain fnotAa-t-on «I alcool la victime. Sans se pliaiiindre d'aucun l'-cu .U-int particulier, eUe perdit la gaieté et 1 jSgpiéttt. La mort survint par une rupture du cœn.r, comme l'autopsie aussitôt pratiquée l'a démontré. \)ivk Stone n'avait «ne six ans et dotal. —©— Ije ian&afre des singes. Le profKswewr Richard Cani«r, qui a consa- cré plus do vingt années à étudier, dans la jungle africaine, les mœurs des chiiriipanzé.s, «ton* de refiiftaw à New-York après uni séjour JfiSrWeffTompU de sept ans &ur les bords du lac Féroand-Vaz, an Congo. Le professeur a exposé dans de très inté- (POSsaintes conférences les résultats de ses pa- liients travaux. Il est convaincu, dit-il, que les mwrpanzéa ont un langage — très restreint, il est vrai, puisqu'il rte se compose que d'une- Vtingtaine de mots environ — quii leur permet 4e communiquer parfaitement entre eux. Lo ftrofeasiaur lut-même, qui possède 22 chim- panzés au milieu d.oaiîieilis il vit presque coai- tiiniiicllameint, a réussi à s'assimiler co langage dos singes ot il est arrivé à traduire très exactement la conversation de ses pension- 'ruajres. —©— Eloquence cordàale. Lo nouveau bourgmestre de Vienne, rece- vant les édiles parisiens en voyage, voulut, -dans un élan spontané, leur diiire sa joie, et la dire en français. Bravement, sans penser à mal, il porta ce toast, dans un banquet : — Je lève mon verre aux animaux des deux nmone. M. le bourgmestre voulait dire âmes ; mais, trop bon latiniste, il s'était figuré que anima faisa'i, on français, animaux. Et ïsei'sonne ne s'avisa de lo détromper. sur les s La ciïo.uilaire sur les décorations. Rensfâjgnemonts pris de source officielle, au ministère de l'intérieur, cette -circulaire pré- sidentielle., disant las officieux, n'a aucune- ment r allure de persécution contre les bou- tonnières : atle n'a .pas non plus pour but de contrarier le libre essor de Sociétés dignes de la considération des pouvoirs publics. C'est simplement une circulaire d'ordre, qui est en rjuaknje sorte le rappel de circulaires precédcmtôs". Elîe a été prise sur la demande expresse de ia grande ehanœàierte, et est destinée à mettre un terme aux agissements d'aigrefins qui, sous prétexte de philanthropie, distri- buent souvent, moyennant finances, des dé- corations dont ia couleur et la disposition res- semblent, à s'y méprendre, aux décorations reconnues par la loi, et en particulier à la Lé- gion d'honateur. —€>— Il y a quarante ans. Au 8 septembre 1870, où étalent nos grands Sommes d'aujourd'hui 7 M. Fttûières était avocat sans gloire à Né- rac, et M. Loubet avocat non moins obscur à Montelimai' ; M. Paul Deschanel était lycéen a Bruxeùies ; M. R.ibot, substitut au tribunal de la Seine ; M. Méline, avocat ; M. Cons- tans, professeur de droit à Toulouse ; M Bou- vier était employé chez le banquier Zafiro- poulo, à Marseille ; M. Ilérenger, procureur général ; M. de Freycinet, ingénieur des ponts et chaussées ; M. Lozô, clerc de notaire ; M Qu.csn.ay de Beaur&paire, procureur général' s'était engagé comme volontaire, ot M. Jules Glaretie, capitaine adjudant-major de la garde nationale, suivait les opérations do la guerre, autour de Sedan, comme correspon- dant d'un journal bolge. Lo général André était capitaine d'artillerie et te général Mercier pareillement ; le géné- ral Bonnal, lieutenant au 48* de ligne ; le gé- néral Tournier, capitaine au 30', tous deux à Sedan ; le général Zurlinden, lieutenant ; M Henri Itochefort était -rédacteur en cher du Mot d'ordre ; M. Henri Brisson, adjoint au maire de Paris ; M. Clemenceau, médecin et maire de Montmartre. Quelques autres sortaient das caves, où 'is avaient attendu les événements et prépa- raient la Commune... —©— Le plus beau chien du monde. Le chien qui valait le plus d'argent au monde vient de mourir. C'était un bail, nom- mé D.ick Stone, et arrière -petit-fils de l'illustre Hodoey Stone. Dick Stone appartena.i.t à M Walter Jeffries, qui on avait refusé la somme de 1.200 livres, c'est-à-dire 30.000 francs. Des princes égyptiens, des rajahs indiens avaient tour à tour désiré acquérir ce chien incompa- rable Des centaines de visiteurs de toutes . couleurs défilaient chaque année devant son j chenil. C'était une célébrité mondiale. A la . nouvelle du funeste événement, les rei>ort«rs affolés se précipitèrent chez M. Walter Jef- englobe tant de dépenses inutiles, cela fe- rait deux cents millions. La voilà, la dota- tion des retraites ouvrières. Mais le propre du blocard socialisant, c'est sa haine de la propriété. Au fond, il lui veut autant do mal que Je collectiviste ; il préfère seulement employer contre elle les moyens dé- tournés. Et voilà pourquoi il propose l'im- pôt sur les murs. Démanteler la propriété, n'est-ce pas déjà un commenceineiit de sup- pression ? rorji De M. Bcrthoulat, dans la Liberté : | M. Cochery, toujours à la recherche do quelques centaines de millions, reçoit quo- tVikmnement des propositions variées d'im- pôts nouveaux : impôt sur les pianos, les célibataires, les arbres des jardins, les piè- ces de théâtre ayant dépassé la centième et même — Fauteur n'est pas M. Pelletan ! — sur les salles de bains... Mais, jusqu'à présent, aucun de ces ingé- nieux économistes n'était législateur. Or, yoici qu'un honorable authentique, député ttè la seconde ville de France, s'il vous plaît, M. Jus-tin Godard, vient de se placer au tout premier rang de ces fantaisistes en annonçant qu'il va déposer une proposition de loi pour établir l'impôt sur les murs. M. Godard explique que les murs le dé- goûtent. Cela limite et gâte les paysages aux dépens do la collectivité. Est-ce qu'une haie ne suffit pas ? Et puis, un mur, à quoi ça sert-il ? La plupart du temps, qu'ont-ils donc de si précieux à garder, ceux oui en- tourent de murs leurs terrains ? « L'or- gueil et l'égoïsme ! » Donc, imposons les murs, matière imposable solide « qui, elle au moins, ne fuira pas en Suisse... » En effet. Ce dernier argument n'est pas discutable ; jusqu'à présent, les murs ont peu voyagé. Seulement, ne faut-il pas avoir une belle âme radicale-socialiste pour dé- couvrir dans l'état d'esprit du contribuable clos de murs quelque chose d'analogue à la superbe du haut baron féodal écrasant la plaine sous sa tour crénelée ? Si au moins M. Justin Godard distinguait entre les murs de parcs qui ont des kilomè- tres et les murs démocratiques des hum- bles ? Mais non. Il murmure contre tous les murs, et ceux des petits bourgeois, em- ployés ou ouvriers économes de nos ban- lieues, qui, ayant un jardinet autour de la maisonneitte blanche aux volets verts, l'en- tourent d'un mur pour se protéger des apa- ches, ceux-là non plus ne trouvent pas grâce devant M. Justin Godard, farouche dénicheur d'impôts... Etre chez soi, bien chez soi, s'y sentir abrité, se dire que la famille laissée à la maison est en sûreté pendant que l'homme travaille au dehors, planter ses espaliers à l'abri de son mur, tous ces sentiments on façons cl'être si naturels et si respectables, voilà, ce que ne veut plus supporter M. Jus- tin Godard, à moins que, de ce chef, ran- çon ne soit payée à l'Etat. L'ennemi des murs ne se dit pas qu'au lieu de. recourir à cet excès de fiscalité, il y a peut-être des économies à faire dans un budget de quatre milliards. 5 % seulement- do réductions sur ce total formidable, qui LES CHIENS DE CONSTANTINOPLE Les pauvres chiens de Constantinople sont bannis et condamnés à mort. Depuis plusieurs semaines déjà, la sinistre beso- gne est commencée et elle n'est pas encore achevée. Ils étaient 80.000 dans l'immense cité ; ils no sont plus que quelques-uns. Iê massacre a été atroce et navrant, et lo martyre des malheureuses bêtes continue tous les jours, car celles qui n'ont pas été assommées ont été happées au cou avec des pinces, jetées dans des fourgons de fer et conduites par des barques dans l'île d'Oxia, inclémente et vide. Chaque jour, on leur apporte de l'eau et du pain ; mais comme toutes leurs tribus sont mêlées, ils ne sui- vent plus leurs lois, se battent pour la nourriture, s'entre-dévorent et meurent par milliers. Beaucoup se jettent à l'eau pour essayer vainement de regagner à la nage StamiKiul ou Pera. C'est lamentable. M. Pierre Mille, dans le Temps, consacre aux cliiens de Constantinople des lignes re- marquablement intéressantes, dont nous extrayons quelques passages : Dans la ville énorme, ces bêtes formaient dix mille petits royaumes, aux lois immémo- riatement fixées, magnifiques, sauvages «t innocentes, car la première de ces lois, — et vous comprendrez tout à l'heure la raison, — étaft qu'il ne faut « jamais » faire de mal aux hommes. Et si étrange, si incroyable que puisse paraître ce qu'on va lire, j'ose affirmer qu'il ne s'y trouvera pas un mot qui soit aventuré à la légère. Doux années de suite, et durant chaque année, pendant plus de trois mois, sous la direction du docteur Romltn- ger, chef de l'Institut Pasteur de Constanitino- ple, qui avait fait des moeurs de leur race une étude approfondie, j'ai vu ces chiens vivre, mourir, régler leurs relations d'après des principes si rigoureux, si simples, si évidents, si nécessaires, qu'on ne peut s'empêcher de croire que ce sont ceux-là mêmes qui régis- sant les sociétés à leur aurore, toutes les so- ciétés, même les humaines. Daais les steppes de l'Asie centrale, une hordo de chiens accompagnait une horde de pasteurs. Les chiens défendaient les trou- peaux contre les fauves ; ies bergers, en re- tour, leur laissaient prendre les os et les en- trailles des montons et des bœufs immolés. Plus tard, quand les Turcs furent convertis à l'islam, leur nouvelle religion leur imposa de considérer leur allié canin comme un ani- mal impur, — peut-être d'ailleurs ce tabou est-il encore plus ancien, — mais rien ne fut changé pratiquement à la situation ; le chien n'entrait pas dans les tentes, on ne le nour- rissait point, .il n'y avait qu'à ne pas s'occuper de lui. Puis ces Turcs nomades devinrent des conr quérants. Us vécurent dans les villes prises, au lieui d'habiter la tante ; et les chiens s'éta- blirent à côté d'eux, dans les rues. Chacune do leurs familles, en se multipliant, finit par former un petit Etat qui a ses lois intérieuras, son droit international à l'égard dos autres petits B$aite, et occupe une rue ou une portion de rue. C'est ce qu'on appelle « le quartier ». Tout ce quii peut se trouver de mangeable dans ce quartier' appartient aux citoyens de l'Etat. Mais s'ils franchissaient la frontière, ils seraient attaqués, mordus par les chiens du quartier voisin, et peut-être mis à mort. Fait singulier, ces bêtes assez laides, au poil long et rude, toutes samMaMes, sauf par la couleur du pelage, qui est roux, blanc ou noir, et que les Turcs ne caressent jamais, ont un besoin inné, passionné, acharné de caressas. U ne faut jamais passer la main sur leur dos onuscuteux, il ne faut jamais flatter loin 1 tète aux yeux un peu tristes ; ils vous sui- vent alors comme rtésesipérément et leurs frè- res les imitent ; ils mendient tous un peu cette sourde ©t diffuse volupté. Mais arrivés à une limite aussi précise quo si une barrière venait de s'élever, ils s'arrêtent court. Pour rien au monde, ils ne feraient un pas de plus. Offrez-tour dm pain, du sucre, de la viande, (Lu raisin même, — et le raisin mûr, le beau raisin tiède et mielleux des rives du Bosphore est pour eux la friandise suprême, — leurs regards manifestent la plus âpre concupis- cence, mais ils ne bougent pas : la frontière est là ! du Le de ils Le premier résultat de cette limitation territoire est la limitation de la natalité quartier no peut nourrir qu'un nombre chiens déterminé. S'il en naît davantage, meurent de faim après ie sevrage, ou bien ils S £ c ,S?, n . h ' dj ' mat f )0lir trouver à manger, ot lLtat voisin tes massacre. lo , hf hacu . 11 de çes Etats a un roi. Ce roi est le Pj^l ^r'- Lt il " est roi que tant qu'il reste Quand uni os, un morceau d* viande, un ciouton de. pain, une côte de melon tombe rue, tous les chiens du quartier ** ont un droit égal, ©t chacun dans la Iroit égal, et chacun .peut combattre pour s.en emparer. Mais dès qu'il est pris en gueule, c est fini : il est devenu la propriété privée de celui qui y a planté ses crocs. Vou- loir le lui arracher constitue -un vol, et le roi doit rosser le coupable. Seules les choses qui sont par terre ou que les hommes consentent à donner d'un geste certain peuvent être mangées par les chiens. On ne doit rien prendre aux étalages, ni dans les paniers, ni dans les voitures. Le mo- tif de cette loi («t évident : les hommes as- sommeraient las déprédateurs ou leur rai- di-aicnt la vie impossible. En hiver, las ail- meaits se font rares, et il meurt chaque nuit de soixante a quatre-vingts chiens, — ceux dui sont vieux et n'ont pins ta. force de dis- putear au« jeuiiies la nourriture restante. Mais ceux-là mêmes, décharnés et glacés jusqu'aux os, demeurent patiemment assis devant les étanx des boucliers ou les boutiques des rô- tisseurs de viande. Ils ne dérobent rien : ils attendent. » In n'y a qu'une exception ; la tribu du pont de Galata est composée de chiens vo- leurs. Et ceci est tout naturel : les gens qui traversent le pont do Galata ne sont que des passants. Quand ils s'aperçoivent du vol, il est trop tard, la plupart du temps, et ils ne reviennent point sur leurs pas pour châtier un larron qu'ils ne connaissent point. Voilà pourquoi j'ai pu faire dix fois, avec le docteur Remlinger, l'expérience suivante : on traverse le Taxim, Para et Galata avec un croûton de pain sortant à demi de la poche ; les chiens le flairent et s'en vont mélancoliquement : ce pain n'est pas pour eux. Aussitôt qu'on a mis le pied sur le pont de Galata, le croûton de pain est happé. En lisant ces détails, prouvant une fois de plus de façon certaine la vraie intelli- gence des chiens, on croit rêver et le rêve se transforme en cauchemar quand on songe à la façon atrocement cruelle dont les Turcs se débarrassent actuellement de ces pauvres bêtes inoffensives et bonnes, qui n'ont en lien démérité et qui ne com- prennent pas pourquoi, tout à coup, on les poursuit, on les traque et on leur inflige les plus terribles supplices. Elles veulent bien mourir s'il faut qu'elles meurent, mais pourquoi les torturer puisque jamais, si peu que ce soit, elles n'ont nui à l'homme, leur maître, leur ami d'hier, leur bourreau- d'aujourd'hui ? Là-bas, bien loin, dans l'île d'Oxia déserte, des milliers de chiens ago- nisent et leurs hurlements plaintifs et infi- niment douloureux remplissent l'air d'épou- vante et d'horreur. Leurs yeux, leurs beaux yeux tendres et qui mendient des caresses, implorent la pitié et expriment une détresse indicible. Pauvres chiens de Constantino- ple 1 D. T. par fil Spécial ^ c; Congrès international d'apologétique Barcelone, 8 septembre. Aujourd'hui s'est ouvert le Congrès international d'apologétique, terni à Vich, à l'ocr casion du premier centenaire de Balmès. Voici le programme des travaux du Con- grès : 8 septembre. — Discours d'ouverture, par l'évêquo de Vich, Mgr Torras y Bagès ; la première période de l'histoire d'apologétique, par l'abbé Lebreton, professeur à l'Institut catholique de Paris. 9 septembre. — 1) La deuxième période dç l'histoire de l'apologétique, par le docteur Rauschen, professeur à l'université de Bonn - 2) La troisième période de l'histoire de l'a- pologétique, par le R. P. Nebreda, de la con- grégation du Cœur Immaculé • 3) Travail apologétique de Balmès, par l'ab- hé Dudon, rédacteur aux Etudes, " par le P. Gemclti, O. F. M., directeur de la Hevue Néo-Scholaslique, et par le P. Casanovas, 3. -I. 10 9cti>t6mbTe. — 1) L'apologétique dans ses C0TÉ DU BONHEUR %ey ? C ' Js avez demaitiîf pour Har- *be l€ et un 1H U ««mannes. nv . '" Un dur, psiut- ! mens' répliqua avec ean- u AUraanno« une bon mai/? ^ '»a est bien S J ai se rengorgeant la dernière nuit SUT Ha P 1 i a G "y aussi n.û cj € .. car ] ai un provi- «% l S.- Je vousraoom- quand nous" aurons ^ de se i'"' aar de iUa -i n0;Ui vcaiu on pénétrant dams i' i avouer eiae-môml con3, 'rndii0Ti etn planches. combien heureuse elle so trouvait de lo revoir. Alexis accourait, rouge de plaisir. Après les compliments d'usage, "tout mteitaqué il s'arrêtait, rougissant toile uno jeun© frllo. — Eh bien ! — dit Eva joyeusement, ~ vous n'êtes donc plus galant ?... Vous êtes donc devenu tout à fait sauvage ? Vous ne demandez môme pas des nou- velles do mon amie Murray !... Eh bien I elle va très bien Mlle Murray !... et elle m'a donné une commission pour vous ! Mlo m'a prié de vous dire... voyons... que jo n'oublie rien... qu'elle vous ai- mant beaucoup, qu'elle songeait très fré- quemmont à vous... Enfin, un tas de jo- lies choses... dont je ne vous dis pas la plus grande part, vu que ce sont des compliments, je ne veux pas froisser votre modestie. Alexis d'Alreimpe, confus, devenu dun superbe ponceau, balbutia des mots sains suite. 7- Je ne comprends pas bien, — pour- suivait la charmante créature, — non... J» n'ai pas bien saisi... Ah ! oui... Effec- tivement, vous me parlez du mariage do Mlle Murray, il on avait été question dans les temps... éloignés... Mais ce ma,- nage n'est pas fait... et je dois vous avouer que Mlle Murray n'a pas l'air d être pressée le moins du monde. Et voilà cette petite peste d'Alexis an comble de la joie !... Mlle Selder avait la spécialité de porter partout un rayon d© soleil dans les plis de son manteau do voyage. On arrivait. Le cœur de la noble fille se serra de "immense I Comment I... Ils vivaient là-dedans, ces raffinés, qui avaient fait partie de la fleur des pois parisienne ! Ils vivaient là-dedans ces êtres si long- temps habitués à tout le luxe, à tout le confort de la dorée existence 1 Les deux jeunes gens s'évertuaient. La chambre du maître, sans être bien luxueuse, était cependant fort convena- ble. Quand Eva, une heure plus tard, des- cendit dans la salle à manger servant de salon, elle était conime on dit vulgai- rement fraîche, ainsi qu'une rose de mai, et nulle trace de fatigue n'altérait plus ses beaux traits. Un© grande table en bois blanc à pieds a peine éq-uarris était recouverte de ser- viettes î-inimacwlées, et dos boîtes de conserves offraient un menu du moins varié, sinon suocnlent. La charmante fillm mangea, non dé- vora du plus bd appétit, vanta l'eau 'fraî- che, savoura deux doigté de Champagne et, après avoir autorisé les deux amis u allumer leurs cigarettes, les coudes sur l'a table : — Maintenant, causons. Les deux amis prêtèrent une vive at- tention. — Eh bien ! — commença-t-elle, — je suis venue ici pour vous apprendre que vous courez de nouveau les plus grands dangers. Guy d'Auriannes secoua la tête avec lenteur. Quant à Alexis, il eut une mou© dédaigneuse des plus réjonuissantes. — Chère deimoiseiHe, — répondit M. d'Auriannes, — vous me voyez tout dé- sappointé... Je m'attendais. à une révé- lation foudroyante... et je serais vrai- ment désole si vous aviez accompli un 1 déplacement aussi long, aussi, pénible, ' pour... — Ne riez pas--- et ne plaisantez pas. Ce que je vous dis est tout ce qu'il y a de plus grave... et de plus sérieux... Un très grand danger... — Vous me pardonnerez si j'insiste, — répliqua Guy, — mais le péril dont vous parlez no pourrait provenir que du capitaine Harrison, et il est trop dindon, trop glorieux, pour aller avouer à la face du ciel et de la terre que nous l'a- vons joué sous jambe, comme le dernier des écoliers !... — 11 no s'agit pas du capitaine Har- rieon . — Alors, nous ne voyons pas. — Connaissez-vous un monsieur Othon Morlay ? Ce fut Alexis qui répondit avec une moue dédaigneuse : Mon Dieu, oui ! nous l'avons connu, dans le temps... Nous avons même eu nombre de démêlés avec cette jolie famille... Sans lui nous serions probablement hors do pair, et nous aimions fait fortune... mais nous n'avons plus à nous occuper de lui. -— Eh bien, vous avez tort, car il s'oc ofpe beaucoup de vous. — Encore I... — - Toujours !... U est attelé à votre perte, et il a juré votre mort à une créa- tuie dangereuse... cette femme que vous avez honteusement chassée die Rcche- Ccertir, et qui vous a voué, à vous, à nous, à tout ce que vous aimez... la plus mor- telle des haines 1... Elle ne vit que de cola, l'horrible créature ! Guy d'Auniannes avait froncé le •'sourcil. — Il faudra donc finir par 1 écraser, cette vipère !... On no peut cependant tàg s'attaquer à une f otmme !... r- Oh ! Guy 1 trêve à vos nobles sen- ymonts, je vous en conjure !... Nous ne sommes plus au temps des Amadis de Gaule ! Foin de la chevalerie !... Félicité est un démon !... Moi qui ne crois pas au diable, elle finirait par me faire ad- mettre son existence. Moi qui ne suis pas un héros des temps antiques, mon bon ami, je vous déclare que, si elle se trouve .-aimais à la .portée do ma main, c'est tout simplement le cou que je lui tords ! En prononçant ces dernières paroles, les yeux langoureux d'Alexis étaient de- venus glauques, ses lèvres blêmissantes s'étaient animées et toute sa physiono- mie avait pris une expression de froide férocité féline. Etrangler la belle Fàticité !... On com- prenait en l'entendant parler qu'il l'aurait fait, -tout comme il venait de le dire, tout à fait froidement. Et alors, Eva de raconter aux deux amis non lo moyen qu'elle avait em- ployé pour arracher ses secrets au misé- rable Morlay, mais l'ingénieux stratagè- me du téléphone, où Morlay, croyant parler à Félicité, avait invol-ontairoment éventé la mèche. .. — Çtfj. c'est de la très bonne guerre ! — fit Alexis. Tous mes complimients, mademoiselle ! Eva reprenait alors, — passant sous silence la nuit et les secrets du bail mas- qué — et en arrivait à la scène de nuit passée dans une grange de la ferme. — Vous avez couru là un sérieux danger, — fit d'Auriannes d'une voix gra- v€ , , — Pour l'amour de Dieu, ne laissez jamais cette femmo s'approcher de vous... Ce n'est pas pour votre existence que j© crains. — Que redoutez-vous alors ?... — Elle doit en vouloir à votre beauté — Mais elle est si superbement belle Comment me jalouserait-elie ?... — EMo est belle, — certes, — diabol-i quoment belle, — s'écria involontaire- ment Guy d'Auriannes, mais quelle dif- férence 1 Mais M s'arrêta soudain, comme s'il eût regretté ses paroles. Quant à Mlle Selder, elle avait tres- sailli, et un flot de sang avait pointé à ses j oues pâles ! Guy la trouvait donc belle ! bien plus bel'lo que cette femme dont il avait été amoureux fou !... Queil aveu pouvait faire plus plaisir, devait faire plus battre le cœur à celle- là qui aimait de toute la puissance de son âme 1 — Mais, — fit Alexis, trouvant une diversion qui fit cesser lo troublo de d'Auri-annes et d'Eva, — mais que fai- sait-elle à rôder dans ces parages, cette goule, ce vampire ? Qu'est-ce qu'elle ma- nigance encore ? Jo no sais trop, — répondit Mil© Solder, — je n'ai pu saisir, vous devez Le comprendre, que des bribes de conversation. Est-ce contre nous que son expédi- tion -est dirigée ? — Nous ne voyons pas trop ce qu'elle pourrait faire, — interrompit d'Aurian- nes, — elle no peut faire agir Harrison, ct il n'y a que lui à craindre... U vien- drait mémo ici avec un détachement que nos garçons ne nous laisseraient pas p-rendre... Les revolvers et les carabines partiraient tout seuls... Et, je vous le ré- pète une dernière fols, le giredin ne ten- tera pas la partie. Nos hommes s© sont fort attachés ù nous et se feraient tuer jusqu'au dernier avant do laisser tou- cher à l'un de nos cheveux. — Non, —- répondit Eva, — ce n'est pas de vous qu'il s'agit pour l'instant.. (A suivre.} Bibliothèque municipale de Toulouse - Tous droits réservés
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