25.07.2013 Views

DES HAUTES-PYRENÉES fia* fe - Bibliothèque de Toulouse

DES HAUTES-PYRENÉES fia* fe - Bibliothèque de Toulouse

DES HAUTES-PYRENÉES fia* fe - Bibliothèque de Toulouse

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Organe q[tiofIflie¥i cl© I>£f©iM8© Sociale et f^eligieiasiG<br />

CENTIMES RÉDACTION ET ADMINISTRATÏONT <strong>Toulouse</strong>, Rue Roquelaine, 25 LE NUMÉRO 5 CENTIIV1ES<br />

Trois mois<br />

rr<br />

VI<br />

Q U BONHEUR<br />

*tohî? en * M " rv~A "plaqua avec «n--<br />

E^et Wlit UnMlae9 . - e<br />

- . - un peu dur, peut-<br />

bo<br />

p iruUs 1 *, Ie ^iomÔl?^^ 15 bien<br />

81 «icuï, <strong>de</strong>rnière, nuit sur<br />

ff-h,,. ^rc . „ prov ._<br />

aurons<br />

car<br />

camtoien heuireiuse elle se trouvait ds le<br />

revoir.<br />

Alexis accourait, rouge -<strong>de</strong> plaisir.<br />

Après les campiHmteints d'usage, tout<br />

inteiilcqué il s'arrêtait, rougissant teille<br />

uno jeune, fi'lls.<br />

— Eh bien ! — dit Eva joyeusement,<br />

— vous n'êtes donc plus galant ?... Vous<br />

êtes donc <strong>de</strong>venu tout à fait sauvage ?<br />

V ous no <strong>de</strong>man<strong>de</strong>z mèm& pas <strong>de</strong>s nou-<br />

velles <strong>de</strong> mon amie Murray !... Eli bien !<br />

elle va très bien Mlle Murray !... et elle<br />

m'a donné une oommiseion pour vous !<br />

Elle m'a prié <strong>de</strong> vous dire... voyons...<br />

que je n'ouMio rien... qu'elle vous ai-<br />

mant beaucoup, qu'elle songeait très fré-<br />

quemment à vous... Enfin, un tas <strong>de</strong> jo-<br />

lies choses... dont je ne vous dis pas la<br />

pilus gran<strong>de</strong> part, vu que ce sont <strong>de</strong>s<br />

compliments, je ne veux pas froisser vo-<br />

tre mo<strong>de</strong>stie.<br />

Alexis d'Akeimpe, confus, <strong>de</strong>venu<br />

dun supen-be ponceau, balbutia <strong>de</strong>s<br />

mots, sans suite.<br />

— Je ne comprends pas bien, — pour-<br />

suivait la charmante créature, — non...<br />

te n'ai pas bien saisi... Ah ! oui... Ef<strong>fe</strong>c-<br />

tivement, vous me parlez du mariage<br />

<strong>de</strong> Mlle Murray, il en avait été question<br />

dans les tempe... éloignes... Mais ce ma-<br />

riage n'est pas fait... et je dois vous<br />

ayoaieir que Mlle Murray n'a pas l'air<br />

d être pressée le moins du mon<strong>de</strong>.<br />

Et voilà cette petite peste d'Alexis au<br />

comble <strong>de</strong> la joie !... Mlle Sol<strong>de</strong>r avait<br />

'la spécialité do porter parlent un rayon<br />

<strong>de</strong> soleil dans les plis <strong>de</strong> son manteau<br />

dé voyage.<br />

On arrivait.<br />

Le cœur do la nol>le fille se^erra do<br />

nouveau en pôuéu-ant dans l'immense<br />

construcfiioin etn planches.<br />

Comment. 1... Ils vivaient là-<strong>de</strong>dans.<br />

De M. Berthou'iat, dans la Liberté<br />

• M. Cochery, toujours à la recherche <strong>de</strong><br />

quelques centaines <strong>de</strong> millions, reçoit quo-<br />

tidiennement, <strong>de</strong>s propositions variées d'im<br />

pôts nouveaux : impôt sur les pianos, les<br />

célibataires, les arbres <strong>de</strong>s jardins, les piè-<br />

ces <strong>de</strong> théâtre ayant dépassé la centième et<br />

même — l'auteur n'est pas M. Pelletan !<br />

— sur les salles <strong>de</strong> bains...<br />

Mais, jusqu'à présent, aucun <strong>de</strong> ces ingé-<br />

nieux économistes n'était législateur. Or,<br />

voici qu'un honorable authentique, député<br />

<strong>de</strong> la secon<strong>de</strong> ville <strong>de</strong> France, s'il vous<br />

plaît, M. Justin Godard, vient <strong>de</strong> se placer<br />

au tout premier rang <strong>de</strong> ces fantaisistes en<br />

annonçant qu'il va déposer une proposition<br />

i<strong>de</strong> loi pour établir l'impôt sur les murs.<br />

; - M. Godard explique que les murs le dé-<br />

goûtent. Cela limite et gâte les paysages<br />

aux dépens <strong>de</strong> la collectivité. Est-ce qu'une<br />

haie ne suffit pa-s ? Et puis, un mur, à quoi<br />

ça sert-il ? La plupart du temps, qu'ont-ils<br />

donc <strong>de</strong> si précieux à gar<strong>de</strong>r, ceux «^ui en-<br />

tourent <strong>de</strong> murs leurs terrains? » L'or-<br />

gueil et l'égoïsme ! » Donc, imposons les<br />

murs, matière imposable soli<strong>de</strong> « qui, elle<br />

au moins, ne fuira pas en Suisse... »<br />

En ef<strong>fe</strong>t. Ce <strong>de</strong>rnier argument n'est pas<br />

discutable ; jusqu'à présent, les murs ont<br />

peu voyagé. Seulement, ne faut-il pas avoir<br />

une belle âme radicale-socialiste pour dé-<br />

couvrir dans l'était d'esprit du contribuable<br />

clos <strong>de</strong> murs quelque chose d'analogue à la<br />

superbe du haut baron féodal écrasant la<br />

plaine sous sa tour crénelée ?<br />

Si au moins M. Justin Godard distinguait<br />

entro les murs <strong>de</strong> parcs qui ont <strong>de</strong>s kilomè-<br />

tres et les murs démocratiques <strong>de</strong>s hum-<br />

bles ? Mais non. H murmure contre tous les<br />

murs, et ceux <strong>de</strong>s petits bourgeois, em-<br />

ployés on ouvriers économes <strong>de</strong> nos ban-<br />

lieues, qui, ayant un jardinet autour <strong>de</strong> la<br />

maisonnette, blanche aux volets verts, l'en-<br />

tourent d'un mur pour se protéger <strong>de</strong>s apa-<br />

ches, ceux-là non plus ne trouvent pas<br />

grâce <strong>de</strong>vant M. Justin Godard, farouche<br />

dénicheur d'impôts...<br />

Etre chez soi, bien chez soi, s'y sentir<br />

abrité, se dire que la famille laissée à la<br />

maison est en sûreté pendant que l'homme<br />

travaille au <strong>de</strong>hors, planter ses espaliers à<br />

l'abri <strong>de</strong> son mur, tous ces sentiments ou<br />

façons d'être si naturels et si respectables,<br />

voilà ce que ne veut plus supporter M. Jus-<br />

tin Godard, à moins que, <strong>de</strong> ce chef, ran-<br />

çon ne soit payée à l'Etat.<br />

L'ennemi <strong>de</strong>s murs ne se dit pas qu'au<br />

lieu <strong>de</strong> recourir à cet excès <strong>de</strong> fiscalité, il y<br />

a peut-être <strong>de</strong>s économies à faire dans un<br />

budget <strong>de</strong> quatre milliards. 5 % seulement<br />

<strong>de</strong> réductions sur ce total formidable, qui<br />

englobe tant <strong>de</strong> dépenses inutiles,,cela <strong>fe</strong>-<br />

rait <strong>de</strong>ux cents millions. La voilà,ta dota-<br />

tion <strong>de</strong>s retraites ouvrières. Mais le propre<br />

du blocard socialisant, c'est sa haine <strong>de</strong> la<br />

Les pauvres chiens <strong>de</strong> Constantinople<br />

sont bannis et condamnés à mort. Depuis<br />

plusieurs semaines déjà, la sinistre beso-<br />

gne est commencée et elle n'est pas encore<br />

achevée. Ils étaient 80.000 dans l'immense<br />

cite ; ils ne sont plus que quelques-uns. Le<br />

massacre a été atroce et navrant, et le<br />

martyre <strong>de</strong>s malheureuses bêtes continue<br />

tous les jours, oar celles qui n'ont pas été<br />

assommées ont été happées au cou avec <strong>de</strong>s<br />

pinces, jetées dans <strong>de</strong>s fourgons <strong>de</strong> <strong>fe</strong>r et<br />

conduites par <strong>de</strong>s barques dans l'île d'Oxia,<br />

inclémente et vi<strong>de</strong>. Chaque jour, on leur<br />

apporte <strong>de</strong> l'eau et du pain ; mais comme<br />

toutes leurs tribus sont mêlées, ils ne sui-<br />

vent plus leurs lois, se battent pour la<br />

nourriture, s'entre-dévorent et meurent par<br />

•milliers. Beaucoup se jettent à l'eau pour<br />

essayer vainement <strong>de</strong> regagner à la nage<br />

Stamboul ou Pera. C'est lamentable.<br />

M. Pierre Mille, dans le Temps, consacre<br />

aux chiens <strong>de</strong> Constantinople <strong>de</strong>s lignes re-<br />

marquablement intéressantes, dont nous<br />

extrayons quelques passages :<br />

Dans la ville énorme, ces bètos formaient<br />

dix mille petits royaumes, aux lois immémo-<br />

riaiiement fixées, magnifiques, sauvages et<br />

innocentes, car la prenilère <strong>de</strong> ces lois, — et<br />

vous comprendrez tout à l'heure la raison, —<br />

était qu'il ne faut « jamais » faire <strong>de</strong> mal<br />

aux hommes. Et si étrange, si incroyable que<br />

puisse pa-raitre ce qu'on va liTe, j'ose affirmer<br />

qu'il ne s'y trouvera pas uai. mot qui soiit<br />

aventuré à la légère. Deux années <strong>de</strong> suite,<br />

et durant chaque année, pendant plus <strong>de</strong> trois<br />

inoiis, sous ta. .direction du docteur Remlrn-<br />

ger, chef <strong>de</strong> l'Institut Pasteur <strong>de</strong> Constantino-<br />

plie, qui avait Hait <strong>de</strong>s mœurs <strong>de</strong> leur race une<br />

C'tiudû approfondie, j'ai vu ces chiens vivre,<br />

mourir, rég&er leiurs natations d'après <strong>de</strong>s<br />

principes si rigoureux, si simpies, si évi<strong>de</strong>nts,<br />

si nécessaires, qu'on ne peut s'empéche-r <strong>de</strong><br />

crerre qne ce sont ceux-là mêmes qui régis-<br />

sent les sociétés à tour aurore toutes les so-<br />

ciétés, même les humaines.<br />

Dans les steppes <strong>de</strong> l'Asie centrale, une<br />

hor<strong>de</strong>- <strong>de</strong> chiens acoom.pagna.it une horcte <strong>de</strong><br />

pasteurs. Les chiens dé<strong>fe</strong>ndaient les trou-<br />

peaux contre les fauves ; les bergers, en re-<br />

tour, leur laissaient .prendre les os et les cn-<br />

trai'Ces <strong>de</strong>s moutons et <strong>de</strong>s bœufs immolés.<br />

Plus tard, quand les Turcs furent convertis à<br />

l'islam, leur nouvelle religion leur imposa<br />

<strong>de</strong> considérer teur allié canin comme un ani-<br />

mal impur, — peut-être d'aUtours ce tabou<br />

est-il encore plus ancien, — mais rien ne fut<br />

changé' pratiquemant à ta situation ; le chien<br />

n'entrait pas dans les tentes, on ne le nour-<br />

rissait point, .il n'y avait qu'à ne pas s'occu-<br />

per <strong>de</strong> lui.<br />

Puis ces Turcs nomadr-s <strong>de</strong>vinrent <strong>de</strong>s con-<br />

quérants. Us vécurent dons les viSàes prises,<br />

an iiséiï d'habiter la tente ; et les chiens s'éta-<br />

blirent a côté d'eux, dans les mes. Chacune<br />

<strong>de</strong> leurs familles, en se multipliant, finit par<br />

former un petit Etat qui a ses lois intérieures,<br />

son droit international à l'égard <strong>de</strong>s autres<br />

petits Etats, et occupe une rue ou. une portion<br />

<strong>de</strong> rue. C'est ce qu'on appelle « le quartier ».<br />

Tout co qui peut se trouver <strong>de</strong> mangeable<br />

dans ce quartier appartient aux citoyens <strong>de</strong><br />

l'Etat. Mais s'ils franchissaient la frontière,<br />

ils seraient attaqués, mordus par les chiens<br />

dm quartier voisin, et peut-être mis à mort.<br />

Fait singulier, ces bêtes assez lai<strong>de</strong>s, au poil<br />

long et ru<strong>de</strong>, toutes semblables, sauf par la<br />

couleur du pelage, qui est roux, blanc ou noir,<br />

et que les Turcs ne caressent jamais, ont un<br />

besoin inné, passionné, acharné <strong>de</strong> caresses.<br />

Il ne faut jamais passer la main sur leur<br />

dos rouscuroux, il ne faut jomais flatter leur<br />

tê-te aux yeux nn peu tristes ; ils vous sui-<br />

vent alors comme désespérément et leurs frè-<br />

res les imitent - ; ils mendient tous un peu<br />

celte sour<strong>de</strong> et diffuse volupté. Mais arrivés à<br />

une limite aussi précise que si une barrière<br />

venait <strong>de</strong> s'élever, ils s'arrêtent court. Pour<br />

rien au mon<strong>de</strong>, ils ne <strong>fe</strong>raient un pas <strong>de</strong> plus.<br />

Offrez>teur dm pain, du sucre, do la vian<strong>de</strong>,<br />

du raisin môme, — et le raisin mûr, le beau<br />

raisin tiè<strong>de</strong> et mielleux <strong>de</strong>s rives du Bosphore<br />

est pour eux la friandise suprême, — leurs<br />

regards mani<strong>fe</strong>stent la plus âpre concupis-<br />

cence, mais ils ne bougent pas : la frontière<br />

est là !<br />

Le premier résultat <strong>de</strong> cette limitation du<br />

territoire est la limitation <strong>de</strong> la natalité. Le<br />

quartier no peut nourrir qu'un nombre d<br />

chiens déterminé. S'il en naît davantage, ils<br />

meurent do faim après le sevrage, ou bien ils<br />

essaient oe sortir <strong>de</strong> l'Etat pour trouver à<br />

manger, et l'Etal voisin lies massacre.<br />

Et chacun <strong>de</strong> ces Etats a un roi. Oe roi est<br />

le p us fort. Et il n'est roi que tant qu'il reste<br />

lo plus fort.<br />

Quand un os, un morceau <strong>de</strong> vian<strong>de</strong>, un<br />

croûton do pa.'.n-, mne coto <strong>de</strong> melon tombe<br />

dans la rue, tous les chiens du quartier y<br />

ont un droit égal, et chacun peut combattre<br />

pour s on emparer. Mais dès qu'il est pris en<br />

gueule, c'est fini : il est <strong>de</strong>venu la propriété<br />

privée <strong>de</strong> celui qui y a planté ses crocs. Vou-<br />

loir lo lui arracher constitue un vol, et le rot<br />

doit rosser ie coupable.<br />

Seules les choses qui sont par terre ou que<br />

las hommes consentent à donner d'un poste<br />

certain .peuvent être mangées par les chiens.<br />

On ne doit rien prendre aux étalages, ni<br />

dans les paniers, ni dans les voitures. Lo mo-<br />

tif <strong>de</strong> cette loi est évi<strong>de</strong>nt : les hommes as-<br />

souim.ei'a.'..cnt les déprédatcuirs ou leur ren-<br />

draient la vie impossible. En hiver, les ali-<br />

ments se font rares, et il meurt chaque mua*<br />

do soixante à quatre-vingts chiens, — ceux<br />

qui son» '<strong>de</strong>ux et n'ont plus la force <strong>de</strong> dis-<br />

puter aux jeunes la nourriture restante. Mais<br />

ceux-là mêmes, décharnés et glacés jusqu'aïux<br />

os, <strong>de</strong>meurant patiemment assis <strong>de</strong>vant les<br />

étaiix <strong>de</strong>s boucliers ou .Les boai.tKT.ii.es <strong>de</strong>s rô-<br />

tisseurs <strong>de</strong> vian<strong>de</strong>. Ils ne dérobent rien : ils<br />

atten<strong>de</strong>nt.<br />

» In n'y a qu'une exception ; la tribu du<br />

pont <strong>de</strong> Galata est coanposée <strong>de</strong> chiens vo-<br />

leurs. Et ceci est tout naturel : les gens qui<br />

traversent le ]K>nt da Galata ne sont que <strong>de</strong>s<br />

passants. Quand ils 6'api:rçoivent du vol, il<br />

est trop tard, la plupart du temps, et ils ne<br />

reviennent point s>m leurs pas pour châtier<br />

un larron qu'ils ne connaissent point. Voila<br />

pourquoi j'ai pu faire dix fois, avec le docteur<br />

Remlinger, l'expérience suivante : on traverse<br />

îe Toxim, Pora et Gala.ta avec un croûton <strong>de</strong><br />

pain sortant à <strong>de</strong>mi <strong>de</strong> la poche ; les chiens le<br />

flairent et s'en vont mélancoliquement : ce<br />

pain n'est pas pour eux. Aussitôt qu'on a mis<br />

le pied sur lo pont do Galata te croûton <strong>de</strong><br />

pain est happé.<br />

En lisant ces détails, prouvant une fois<br />

<strong>de</strong> plus <strong>de</strong> façon certaine la vraie intelli-<br />

gence <strong>de</strong>s chiens, on croit rêver et le rêve<br />

se transforme en cauchemar quand on<br />

songe à la façon atrocement cruelle dont<br />

les Turcs se débarrassent actuellement <strong>de</strong><br />

ces pauvres bêtes inof<strong>fe</strong>nsives et bonnes,<br />

qui n'ont en rien démérité et qui ne com-<br />

prennent pas pourquoi, tout à coup, on les<br />

poursuit, on les traque et on leur inflige<br />

les plus terribles supplices. Elles veulent<br />

bien mourir s'il faut, qu'elles meurent, mais<br />

pourquoi les torturer puisque jamais, si<br />

peu que ce soit, elles n'ont nui à l'homme,<br />

leur maître, leur ami d'hier, leur bourreau<br />

d'aujourd'hui ? Là-bas. bien loin, dans l'île<br />

d'Oxia déserte, <strong>de</strong>s milliers <strong>de</strong> chiens ago-<br />

nisent et leurs hurlements plaintifs et infi-.<br />

niment douloureux remplissent l'air d'épou-<br />

vante et d'horreur. Leurs yeux, leurs beaux<br />

yeux tendres et qui mendient <strong>de</strong>s caresses,<br />

implorent la pitié et expriment une détresse,<br />

indicible. Pauvres chiens <strong>de</strong> Constantino-<br />

ple ! D. T.<br />

âF Kl<br />

LES CONGRÈS<br />

Congrès international d'apologétique<br />

Barcelone, 8 septembre.<br />

Aujourd'hui s'est ouvert te Congrès inter-<br />

national d'apologétique, tenu à Vieil, à l'oc-<br />

casion du premier centenaire <strong>de</strong> Balmès.<br />

Voici le programme <strong>de</strong>s travaux du Con-<br />

grès :<br />

8 septembre. — Discours d'ouverture, par<br />

révêque <strong>de</strong> Vieil, Mgr Terras y Bagès ; la<br />

première pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'histoire d'apologétique,<br />

par l'abbé Lehreton, pro<strong>fe</strong>sseur à l'Institut<br />

catholique <strong>de</strong> Paris.<br />

9 septembre. — 1) La <strong>de</strong>uxième pério<strong>de</strong> di}<br />

l'histoire <strong>de</strong> l'apologétique, par le docteur<br />

Rauischen, pro<strong>fe</strong>sseur à l'Université <strong>de</strong> Bonn ;<br />

2) La troisième pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'histoire <strong>de</strong> l'a-<br />

pologétique, par lis R. P. Nebreda, <strong>de</strong> la con-<br />

grégation du Cœur Immaculé :<br />

3) Travail apologétique do Balmès, par l'ab-<br />

bé Dudon, rédacteur aux Etu<strong>de</strong>s, par le<br />

P. Gcmelli, O. F. M., directeur <strong>de</strong> la Bci'tte<br />

Néo-Seholaslique, et par le P. Casanovas,<br />

S. J.<br />

10 septembre. — 1) L'apologétique dans ses<br />

rapports avec les découvertes et les. progrès<br />

<strong>de</strong>s sciences, par le docteur San Roman y<br />

Elena, évêque auxiliaire <strong>de</strong> Calahocra ;<br />

2) L'anologélique et les Eta<strong>de</strong>s Bibliques,<br />

ces raffinés, qui avaient fait partie die<br />

la fleuir <strong>de</strong>s pois parisienne !<br />

Ils vivaient là-<strong>de</strong>dans ces êtres si long-<br />

temps habitués à tout le luxe, à tout le<br />

c.on.fort <strong>de</strong> la dorée existence t<br />

Les <strong>de</strong>ux jeunes gens s'évertuaient.<br />

La chambre du maître, sans être bien<br />

luxueuse, était cependant fort convena-<br />

ble.<br />

Quand Eva, une heure plus tard, <strong>de</strong>s-<br />

cendit dans la salle à manrrer servant<br />

<strong>de</strong> salon, elle était conu-me on dit vulgai-<br />

rement fraîche, ainsi qu'une rose <strong>de</strong> mai,<br />

et nulle trace <strong>de</strong> fatigua n'altérait plus<br />

ses beaux traits.<br />

, Une gran<strong>de</strong> table en bois blanc à pieds<br />

a peine équarris était recouverte <strong>de</strong> ser-<br />

viettes immaculées, et <strong>de</strong>s boîtes <strong>de</strong><br />

conserves offraient un menu du moins<br />

varie, sinon succulent,<br />

La chaurnante ftl<strong>fe</strong> mangea, non dé-<br />

vora du plus bel appétit, vanta l'eau'fraî-<br />

che, savoura <strong>de</strong>ux doigts <strong>de</strong> Champagne,<br />

et, après avoir autorisé les <strong>de</strong>ux amis<br />

a allumer leurs cigarettes, les cou<strong>de</strong>s sur<br />

la table :<br />

— Maintenant, causons.<br />

Les <strong>de</strong>ux amis prêtèrent une vive at-<br />

tention.<br />

— Eh bien ! — commença-t-elle, — je<br />

suis venue ici pour vous apprendre que<br />

vous courez <strong>de</strong> nouveau les plus grands<br />

dangers.<br />

Guy d'Auriannes secoua la tête avec<br />

lenteur. Quant à Alexis, il eut une moue<br />

dédaigneuse <strong>de</strong>s plus réjouissantes.<br />

— Chèro <strong>de</strong>moiselle, — répondit M.<br />

d'Auriannes, — vous me voyez tout dé-<br />

sappointé... Je m'attendais à une. révé-<br />

lation foudroyante... ot je serais vrai-<br />

ment désolé si vous aviez accompli un<br />

déplacement aussi long, aussi pénible,<br />

pour... *<br />

— Ne riez pas... ©t ne plaisantez pas.<br />

Ce que je vous dis est tout ce qu'il y a<br />

<strong>de</strong> plus grave... et <strong>de</strong> plus sérieux... Un<br />

très grand danger...<br />

— Vous me pardonnerez si j'insiste,<br />

— répliqua Guy, — mais.le péril dont<br />

vous parlez ne pourrait provenir que du<br />

capitaine Hanriscn, eit il 'est trop dindon,<br />

trop glorieux, pour aller avouer ù la<br />

l'ace du ciel et <strong>de</strong> la terre que nous l'a-<br />

vons joué sous jambe, comme le <strong>de</strong>rnier<br />

die écoliers !...<br />

— Il ne-s'agit pas du capitaine Har-<br />

ri&cn .<br />

— Alors, nous ne voyons pas.<br />

— Connaissez-vous un monsieur Othon<br />

Morlay ?<br />

' Ce fut Alexis qui répondit avec una<br />

moue dédaigneuse :<br />

— Mon Dieu, oui ! nousl'avons connu,<br />

dans le temps... Nous avons même eu<br />

nombre do démêlés avec cette jolie fa-<br />

mille... Sans lui nous serions probable-<br />

ment hors <strong>de</strong> pair, et nous aurions fait<br />

foiiunc... mais nous n'avons plus à nous<br />

occuper dé lui .<br />

.— Eh bien, vous avez tort, car il s'oc-<br />

cups beaucoup <strong>de</strong> vous.<br />

— Encore !...<br />

— Toujours !... Il est attelé à votre<br />

perte, et il a juré votre mort à une' créa-<br />

ture dangereuse. .. cette <strong>fe</strong>mme que vous<br />

avez honteusement chassée <strong>de</strong> Roche-<br />

.Coeur, et qui vous a voué, à vous, à nous,<br />

à tout ce que vous aimez... la plus mor-<br />

telle <strong>de</strong>s haines 1... Elle no vit que <strong>de</strong><br />

cela, l'horrible créature !<br />

Guy d'Auriannes avait froncé le<br />

sourcil.<br />

— Il faudra donc finir. pa.r 1 écraser,<br />

cotte vipère !... On ne peut cependant<br />

pas s'attaquer à une <strong>fe</strong>mme !...<br />

4- Oh ! Guy ! trêve à vos nobles sen-<br />

timents, je vous en conjure !... Nous ne'<br />

sonnanes .plus au temipa <strong>de</strong>s Amaidis d©<br />

Gaule 1 Foin <strong>de</strong> la chevalerie !... Félicité<br />

est un démon !... Moi qui ne crois pas<br />

au diable, elle finirait par me faire ;id-<br />

mettrosen existence. Moi qui ne suis pas<br />

un héros <strong>de</strong>s temps antiques, mon bon<br />

amii, je vous déclare que, si elle so trouve<br />

jamais à la portée <strong>de</strong> ma main, c'est tout<br />

simplement le oou que je lui tordis !<br />

,En prononçamit ces <strong>de</strong>rnières paroles,<br />

les yeux langoureux d'Alexis étaient <strong>de</strong>-<br />

venus glauques, ses lèvres blêmissantes<br />

s'étaient animées et toute sa physiono-<br />

:nie avait pris une expression <strong>de</strong> froi<strong>de</strong><br />

férocité féline.<br />

Etrangler la belle Félicité !... On eon><br />

prenait en l'entendant parier qu'il l'au-<br />

rait fait, tout comme il venait do le dire,<br />

tout à fait froi<strong>de</strong>ment.<br />

Et alors, Eva <strong>de</strong> raconter aux <strong>de</strong>ux<br />

amis non le moyen qu'elle avait em-<br />

ployé pour arracher ses secrets au misé-<br />

rable Morlay, mais l'ingénieux stratagè-<br />

me du téléphone, où Mo'iiay, croyant<br />

porter à Félicité,, avait involontairement<br />

éventé la mèche...<br />

— Ça, c'est do la très bonne guerre !<br />

— fit Alexis. Tous mes compliments,<br />

ma<strong>de</strong>moiselle !<br />

Eva reprenait alors, — passant sous<br />

silence la nuit et les secrets du bal mas-<br />

qué — et en arrivait à la, scène <strong>de</strong> nuit<br />

passée dans une grange <strong>de</strong> la <strong>fe</strong>rme.<br />

— Vous avez couru là un sérieux dan-<br />

ger, — fit d'Auriannes d'une voix gra-<br />

ve, „ Pour l'amour <strong>de</strong> Dieu, ne laissez<br />

jamais cette <strong>fe</strong>mme s'approcher <strong>de</strong><br />

vous... Ce n'est pas pour votre existence<br />

que je crains.<br />

— Que redoutez-vous alors ?...<br />

— Elle doit en vouloir à votre beauté.<br />

— Mais elle est si superbement belle I<br />

Gomment me jalouserait-elilc ?,..<br />

— Elle est belle, — curies, — diaboli-<br />

quement belle, — s'écria invoîontaire-<br />

ment Guy d'Auriannes, mais quelle 'dif-<br />

férence !<br />

Mais il s'arrêta soudain, comme s'il<br />

eût regretté ses paroles.<br />

Quant à Mie Seft<strong>de</strong>r, elle avait tres-<br />

sailli, et un flot <strong>de</strong> sang avait pointé à<br />

ses joues pâles !<br />

Guy la trouvait donc belle ! bien plus<br />

belle que cette <strong>fe</strong>mme <strong>de</strong>nt il avait été<br />

amoureux fou !...<br />

Quel aveu pouvait faire plus plaisir,<br />

<strong>de</strong>vait faire plus battrai le cœur à celle-<br />

là qui aimait <strong>de</strong> toute la puissance <strong>de</strong><br />

son' âme !<br />

— Mais, — fit Alexis, trouvant une<br />

diversion qui fit cesser le trouble <strong>de</strong><br />

d'Auriannes et d'Eva, — mais que fai-<br />

sait-elle à rô<strong>de</strong>* dans ces parages, oelio<br />

goule, co vampire ? Qu'est-ce qu'elle ma-<br />

nigance encore ?<br />

— Je ne sais trop, — répondit Mlle.<br />

Seli<strong>de</strong>r, — je n'ai .pu saisir, vous <strong>de</strong>vez le.<br />

comprcndire, quo <strong>de</strong>s bribes <strong>de</strong> conver-<br />

sation.<br />

— Est-oo contre nous que son expédi-<br />

tion est dirigée ?<br />

— Nous no voyons pas trop co qu'elle<br />

pourrait faire, — interrompit d'Aurian-<br />

nas, — elle ne peut faire agir Harrison,<br />

et il n'y a que lui à craindre... Il vien-<br />

drait même ici- avec un délochement<br />

que nos garçons ne nous laisseraient pas<br />

prendre... Les 'revolvers et Les carabines<br />

partiraient toutrseuils... Et, je vous le ré-<br />

pète une <strong>de</strong>rnière fois, le giredin ne ten-<br />

tera pas la partie. Nos hommes se sent<br />

fort, attachés à. nous et se <strong>fe</strong>raient tuer<br />

jusqu'au <strong>de</strong>rnier avant d© laisser tou-<br />

cher à l'un <strong>de</strong> nos cheveux.<br />

— Non, — répondit Eva, — ce n'oet<br />

pas <strong>de</strong> vous qu'il s'agit pour l'instant.<br />

IA suivre.)<br />

<strong>Bibliothèque</strong> municipale <strong>de</strong> <strong>Toulouse</strong> - Tous droits réservés

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!