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12 Janvier 1907 - Bibliothèque de Toulouse

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IÉRO 5 CENTIMES<br />

I P<br />

© Social© et Kcïiiig;<br />

RÉDACTION ET<br />

ITRÂTIOPI : <strong>Toulouse</strong>, Rue Roquelaine, 25<br />

LE NUMÉRI IT 11 in<br />

Trois mois<br />

HACTE-GARONNB ET DÉPARTEMENTS LIMITROPHES .... 6 &<br />

tlÉPARTKSlENTS NON LÏMITR0P1IES 7 -<br />

ÉTRANGER (Union postal») 4Q -<br />

tes Abonnements partent <strong>de</strong>s i« et 16 <strong>de</strong> chaque mois et sont payables d'avance<br />

%'ouie <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> changement d'adresse doit être aceompaanée <strong>de</strong> 60 centimes.<br />

Six mois<br />

il fr-<br />

•13 -<br />

20 -<br />

On an<br />

20<br />

24 -<br />

40 -<br />

ÉDITIONS REGIONALES<br />

Lof, Aveyron, Corrèze, Cantal<br />

Gers, Htes-Pyrénées, Basses-Pyrénées, Lan<strong>de</strong>s<br />

Tarn-et-Garonnû, Lot-et-Garonne<br />

Tarn, Au<strong>de</strong>, Hérault, Pyrénées-Orientales<br />

H auto-Garonne. Ariège<br />

cdiiion du matin -spéciale a <strong>Toulouse</strong><br />

ANNONCES (4« page) .<br />

RÉCLAMES —<br />

RECLAMES (3» page) .<br />

LOCALES<br />

•" • U Kf-M O f - Vit<br />

- < • so<br />

- 2-»<br />

- 3-»<br />

tes Annonces et Rdclsmos sont-roçuos dans<br />

BOS BUTOSLI, rue itog,u«iLaLae. is, « 'jfouit.ua©, aï ohea tous aoa CorreapoBâ&nta<br />

Samedi <strong>12</strong> <strong>Janvier</strong> <strong>1907</strong>, — 17 e Année — N° 5,2lfe<br />

Rome,<br />

puiblie, 11 îinvisr.<br />

en édition<br />

i '(isservaiore romano<br />

V la lettre aux évêques et au peuple<br />

^France dont on a annoncé hier l'annu-<br />

•^tffîSî toté^itt, le texte <strong>de</strong> ce<br />

grave document :<br />

A nos sénérés Frères, les Cardinaux,. Arc?ie-<br />

faites et E«êr/«e* <strong>de</strong> France, ait Clergé<br />

et au Peuple Français.<br />

PIE X, Pape<br />

Vénérables Frères, bien-aimés Fils salut<br />

et bénédiction apostolique.<br />

Une fois encore les graves événements<br />

nui se .précipitent en votre noble pays Nous<br />

amènent à adresser la parole à l'Eglise <strong>de</strong><br />

France pour la soutenir dans ses épreuves<br />

et pour la consoler dans sa douleur.<br />

C'est, en effet, quand les fils sont dans la<br />

peine que le cœur du Père doit plus que<br />

jamais s'incliner vers eux ; c'est par consé-<br />

quent lorsque Nous vous voyons souffrir<br />

que du fond <strong>de</strong> Notre âme paternelle <strong>de</strong>s<br />

Pots <strong>de</strong> tendresse doivent jaillir avec plus<br />

d'abondance et aller vers vous plus récon-<br />

fortants et plus doux. ,<br />

Ces souffrances, vénérables Frères et<br />

bien-aimés Fils, ont un écho douloureux<br />

dans toute l'Eglise catholique en ce mo-<br />

ment, mais Nous les ressentons d'une fa-<br />

çon bien plus vive encore et Nous y compa-<br />

tissons avec une tendresse qui, grandissant<br />

avec vos épreuves, semble s'accroître cha-<br />

que jour.<br />

A ces tristesses cruelles, le Maître a mêle,<br />

il est vrai, une consolation on ne peut plus<br />

précieuse à Notre cœur ; elle Nous est ve-<br />

nue <strong>de</strong> votre inébranlable attachement à<br />

l'Eglise, <strong>de</strong> votre fidélité indéfectible à ce<br />

Siège apostolique et <strong>de</strong> l'union forte et pro-<br />

fon<strong>de</strong> qui règne parmi vous.<br />

De cette fidélité et <strong>de</strong> cette union, Nous<br />

étions sûrs d'avance, car Nous connaissions<br />

trop la noblesse ©t la générosité du cœur<br />

français pour avoir à craindre qu'en plein<br />

ïhamp <strong>de</strong> bataille la désunion pût se glis-<br />

ser dans vos rangs.<br />

Nous n'eu éprouvons pas moins une joie<br />

immense au spectacle magnifique que vous<br />

donnez actuellement et en vous en louant<br />

hautement <strong>de</strong>vant l'Eglise tout entière,<br />

Nous en bénissons du fond du cœur le Père<br />

<strong>de</strong>s miséricor<strong>de</strong>s auteur <strong>de</strong> tous les biens.<br />

Le recours à ce Dieu infiniment bon est<br />

d'autant plus nécessaire que loin <strong>de</strong> s'a-<br />

paiser la lutte s'accentue et va sans cesse<br />

s'éten<strong>de</strong>nt ; ce n'est pas seulement la foi<br />

chrétienne qu'on veut à tout prix déraciner<br />

dra milieu <strong>de</strong>s cœurs, c'est encore toute<br />

croyance qui, élevant l'homme au-<strong>de</strong>ssus<br />

<strong>de</strong>s horizons <strong>de</strong> ce mon<strong>de</strong>, reporte surnatu-<br />

re.ileme.nt son regard lassé vers le Ciel.<br />

L'illusion, en effet, n'est plus possible ;<br />

on a déclaré la guerre à tout ce qui est<br />

surnaturel parce que <strong>de</strong>rrière le surnaturel<br />

Dieu se trouve et que ce qu'on veut rayer<br />

du cœur et <strong>de</strong> l'esprit <strong>de</strong> l'homme, c'est<br />

Dieu.<br />

Cette lutte sera acharnée et sans répit <strong>de</strong><br />

la part que ceux qui la mènent.<br />

Qu'au fur et à mesure qu'elle se dérou-<br />

lera, <strong>de</strong>s épreuves plus dures que celles que<br />

vous avez connues jusqu'ici vous atten-<br />

<strong>de</strong>nt, c'est possible et même probable ; la<br />

sagesse comman<strong>de</strong> donc à chacun <strong>de</strong> vous<br />

<strong>de</strong> s'y préparer ; vous le ferez simplement,<br />

vaillamment et avec confiance, sûrs que,<br />

qu'elle que soit la violence <strong>de</strong> la bataille,<br />

finalement la victoire restera entre vos<br />

mains.<br />

Le gage <strong>de</strong> cette victoire sers, votre union,<br />

union entre vous d'abord, avec ce Siège<br />

apostolique ensuite.<br />

Cette double union vous rendra invinci-<br />

bles et contre elle tous les efforts se brise-<br />

ront ; nos ennemis ne s'y sont pas mépris<br />

du reste ; dès la première heure et avec une<br />

sûreté <strong>de</strong> vue très gran<strong>de</strong>, ils ont choisi<br />

leur objectif ; en premier lieu vous séparer<br />

<strong>de</strong> Nous et <strong>de</strong> la chaire <strong>de</strong> Pierre, puis se-<br />

mer la division parmi vous.<br />

Depuis ce moment ils n'ont pas changé<br />

<strong>de</strong> tactique ; ils y sont revenus sans cesse<br />

et par tous les moyens, les uns avec <strong>de</strong>s for-<br />

mules enveloppantes et pleines d'habileté,<br />

les autres avec brutalité et cynisme.<br />

Promesses captieuses, primes déshono-<br />

rantes offertes au schisme, menaces et vio-<br />

lences, tout a été mis en jeu et employé ;<br />

mais votre clairvoyante fidélité a déjoué ces<br />

tentatives.<br />

S'avisânt alors que 'e meilleur moyen<br />

<strong>de</strong> vous séparer <strong>de</strong> Nous était <strong>de</strong> vous ôter<br />

toute confiance dans le Siège apostolique,<br />

ils n'ont pas hésité du haut <strong>de</strong> la tribune<br />

et dans la presse à jeter le discrédit sur<br />

Nos actes en méconnaissant et parfois mê-<br />

me en calomniant Nos intentions.<br />

L'Eglise, a-t-on dit, cherche à susciter 'a<br />

guerre religieuse en France et elle y rap-<br />

pelle la persécution violente <strong>de</strong> tous ses<br />

vœux.<br />

Etrange accusation qu'une accusation pa-<br />

reille contre l'Eglise fondée par Celui qui<br />

est venu dans ce mon<strong>de</strong> pour le pacifier et<br />

pour reconcilier l'homme avec Dieu t<br />

Messagère cle paix sur cette torre, l'Egli-<br />

se ne pourrait vouloir la guerre religieuse<br />

qu'en répudiant sa mission sublime et en<br />

y mentant aux yeux <strong>de</strong> tous.<br />

A cette mission <strong>de</strong> douceur patiente et<br />

' d asnour, elle reste au contraire et restera<br />

toujours fidèle.<br />

D'ailleurs, le mon<strong>de</strong> entier sait aujour<br />

a lun à ne plus pouvoir s'y tromper que si<br />

la paix <strong>de</strong>s consciences est rompue en Fran-<br />

ce ce n'est pas du fait <strong>de</strong> l'Eglise mais du<br />

fait <strong>de</strong> ses ennemis ; les esprits impartiaux,<br />

même lorsqu'ils ne partagent pas Notre foi<br />

reconnaissent que si on combat sur le ter-<br />

rain rengieux dans votre patrie bien-aimée,<br />

ce n'est point parce que l'Eglise y a levé<br />

lêtendard la première, mais c'est parce<br />

qu on lui a déclaré la guerre à elle-même,<br />

cette guerre, <strong>de</strong>puis vingt-cinq ans sur-<br />

elle n© fait que la subir ; voilà la vé<br />

ton<br />

ri-té<br />

Les déclaration raille fois faites et refai<br />

rouans les congrès, dans les convents ma.<br />

le mqnGR > au sein du Parlement luinmême,<br />

.souvent aussi bien que les attaques<br />

a progressivement et mëthodictue-<br />

CIIt Menées contre elle.<br />

Ces faits sont indéniables et contre eux<br />

aucune parole ne pourra jamais prévaloir.<br />

L'Eglise ne veut pas la guerre, la guerre<br />

religieuse moins encore que les autres, et<br />

affirmer le contraire c'est la calomnier et<br />

l'outrager ; elle ne souhaite pas davantage<br />

la persécution violente ; cette persécution<br />

elle la connaît pour l'avoir soufferts dans<br />

tous les temps et sous tous les cieux ; plu-<br />

sieurs siècles passés par elle dans le sang<br />

lui donnent donc le droit <strong>de</strong> dire avec une<br />

sainte fierté qu'elle no la craint pas et que<br />

toutes les fois que ce sera nécessaire elle<br />

saura l'affronter.<br />

Mais la persécution en soi est le mal<br />

puisqu'elle est l'injustice et qu'elle empê-<br />

icbe..l'homme d'adorer Dieu en liberté ;<br />

l'Eglise ne peut donc pas la souhaiter, mê-<br />

me en vue du bien que dans sa sagesse in-<br />

finie la Provi<strong>de</strong>nce en tire toujours.<br />

Et, en outre, la persécution n'est pas seu-<br />

lement le mal, elle est -encore la souffrance<br />

et c'est encore une raison nouvelle pour la-<br />

quelle, par pitié pour ses enfants, l'Eglise,<br />

qui est la meilleure <strong>de</strong>s mères, ne la dési-<br />

rera jamais.<br />

Du reste, cette persécution à laquelle on<br />

lui reproche <strong>de</strong> vouloir pousser et qu'on se<br />

déclare bien décidé à lui refuser, on la lui<br />

inflige en réalité ; n'a-t-on pas tout <strong>de</strong>rniè-<br />

rement encore expulsé <strong>de</strong> leurs Evêchés les<br />

évêques même les plus vénérables et par<br />

l'âge et par les vertus, chassé les sémina-<br />

ristes dos grands et petits Séminaires, com-<br />

mencé à bannir les curés <strong>de</strong> leurs presby-<br />

tères ?<br />

Tout l'univers catholique a vu ce specta-<br />

cle avec tristesse, et, sur le nom qu'il conve-<br />

nait <strong>de</strong> donner à <strong>de</strong> pareilles violences, il<br />

n'a pas hésité.<br />

En ce qui touche les biens ecclésiasti-<br />

ques, qu'on Nous accuse d'avoir abandon-<br />

nés, il importe <strong>de</strong> remarquer que ces biens<br />

étaient pour une partie le patrimoine <strong>de</strong>s<br />

pauvres et le patrimoine plus sacré encore<br />

<strong>de</strong>s trépassés ; il n'était donc pas plus per-<br />

mis à l'Eglise <strong>de</strong> les abandonner que <strong>de</strong> les<br />

livrer ; ello ne pouvait que se les laisser<br />

arracher par violence.<br />

Personne ne croira du reste qu'elle ait<br />

délibérément abandonné, sinon sous la<br />

pression <strong>de</strong>s raison les plus impérieuses,<br />

ce qui lui était si nécessaire pour l'exer-<br />

cice du culte, pour l'entretien <strong>de</strong>s édifices<br />

sacrés, pour la formation <strong>de</strong> ses clercs et<br />

pour la subsistance <strong>de</strong> ses ministres.<br />

C'est perfi<strong>de</strong>ment mise en <strong>de</strong>meure <strong>de</strong><br />

choisir entre la ruine matérielle et une at-<br />

teinte consentie à sa constitution qui est<br />

d'origine divine, qu'elle a refusé, au prix<br />

même <strong>de</strong> la pauvreté, <strong>de</strong> laisser toucher<br />

én elle à l'œuvre <strong>de</strong> Dieu.<br />

On lui a donc pris ses biens, elle ne les<br />

a pas abandonnés ; par conséquent déclarer<br />

les biens ecclésiastiques vacants à une épo-<br />

que déterminée, si à cette époque l'Eglise<br />

n'a pas créé dans son sein un organisme<br />

nouveau, soumettre, cette création à <strong>de</strong>s<br />

conditions en. opposition certaine avec la<br />

constitution divine <strong>de</strong> cette Eglise, mise<br />

ainsi dans l'obligation <strong>de</strong> les repousser,<br />

attribuer ensuite ces biens à <strong>de</strong>s tiers com-<br />

me s'ils étaient <strong>de</strong>venus <strong>de</strong>s biens sans<br />

maître et finalement affirmer qu'en agis-<br />

sant ainsi l'on ne dépouille pas l'Eglise,<br />

mais qu'on dispose seulement <strong>de</strong> biens<br />

abandonnés par elle,ce n'est pas simplement<br />

raisonner en sophiste, c'est ajouter la déri-<br />

sion à la plus cruelle <strong>de</strong>s spoliations.<br />

Spoliation indéniable du reste et qu'on<br />

chercherait en vain à pallier en affirmant<br />

qu'il n'existait aucune personne à qui ces<br />

biens pussent être attribués, car l'Etat est<br />

maître <strong>de</strong> conférer là personnalité civile<br />

à qui le bien public exige qu'elle soit confé-<br />

rée, aux établissements catholiques comme<br />

aux autres, et dans tous les cas il lui aurait<br />

été facile <strong>de</strong> ne pas soumettre la formation<br />

<strong>de</strong>s associations cultuelles à <strong>de</strong>s conditions<br />

en opposition directe avec la constitution<br />

divine <strong>de</strong> l'Eglise qu'elles étaient censées<br />

<strong>de</strong>voir servir.<br />

Or, c'est précisément ce que l'on a fait<br />

relativement aux associations cultuelles ;<br />

la loi les a organisées <strong>de</strong> telle sorte que ses<br />

dispositions à ce sujet vont directement à<br />

rencontre <strong>de</strong> droits qui, découlant <strong>de</strong> sa<br />

constitution, sont essentiels à l'Eglise, no-<br />

tamment en ce qui touche à la hiérarchie<br />

ecclésiastique, base inviolable donnée à son<br />

œuvre par le divin Maître lui-même.<br />

De plus, la loi confère à ces associations<br />

<strong>de</strong>s attributions qui sont <strong>de</strong> l'exclusive com-<br />

pétence <strong>de</strong> l'autorité ecclésiastique, sait en<br />

oe qui concerne l'exercice du culte, soit en<br />

ce qui concerne la possession et l'adminis-<br />

tration <strong>de</strong>s biens.<br />

Enfin, non seulement ces associations<br />

cultuelles sont soustraites à la juridiction<br />

ecclésiastique, mais elles sont rendues jus-<br />

ticiables <strong>de</strong> l'autorité civile.<br />

Voilà pourquoi Nous avons été amenés,<br />

dans Nos précé<strong>de</strong>ntes Encycliques, à con-<br />

damner ces associations cultuelles malgré<br />

les sacrifices matériels que cette condam-<br />

nation .emportait.<br />

On Nous accuse <strong>de</strong> parti-pris et d'incon-<br />

séquence ; il a été dit que Nous avions re-<br />

fusé d'approuver en France ce qui avait été<br />

approuvé en Allemagne ; mais ce reproche<br />

manque autant <strong>de</strong> fon<strong>de</strong>ment que <strong>de</strong> justice,<br />

car quoique la loi alleman<strong>de</strong> fût condam-<br />

nable sur bien <strong>de</strong>s points et qu'elle n'ait été<br />

que tolérée à raion <strong>de</strong> maux plus grands à<br />

écarter, cependant les situations sont tout<br />

à fait différentes et cette loi reconnaît ex-<br />

pressément la hiérarchie catholique, oe<br />

que la loi française ne fait point.<br />

Quant à la déclaration annuelle exigée<br />

pour l'ex-ercico du culte, elle n'offrait pas<br />

toute la sécurité légale qu'on était en droit<br />

<strong>de</strong> désirer ; -néanmoins, bien qu'en principe<br />

«S réunions <strong>de</strong>s fidèles dans les églises<br />

n'aient aucun <strong>de</strong>s éléments constitutifs pro-<br />

pres _ aux réunions publiques et qu'en<br />

fait il soit odieux <strong>de</strong> vouloir les leur assi-<br />

miler, pour éviter <strong>de</strong> plus grands maux<br />

l'Eglise aurait pu être amenée à tolérer<br />

cette déclaration ; mais en statuant que le<br />

curé ou le <strong>de</strong>sservant ne serait plus dans<br />

son église qu'un occupant sans titre juridi-<br />

que, qu'il serait sans droit pour faire au-<br />

cun acte d'administration, on a imposé<br />

aux ministres du culte dans l'exercice mê-<br />

me <strong>de</strong> leur ministère une situation telle-<br />

ment humiliée et vague que dans <strong>de</strong> pareil-<br />

les conditions ia déclaration ne pouvait<br />

plus être acceptée.<br />

Reste la loi récemment votée par les <strong>de</strong>ux<br />

Chambres :<br />

Au point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong>s biens ecclésiastiques,<br />

cette loi est une loi <strong>de</strong> spoliation, une loi<br />

do confiscation et elle a consommé le dé-<br />

pouillement <strong>de</strong> l'Eglise.<br />

Quoique son Divin Fondateur soit né pan<br />

vre dans une crèche et soit mort pauvre<br />

sur une croix, quoique elle ait connu elle<br />

même la pauvreté dès son berceau, les<br />

biens qu'elle avait entre les mains ne lui<br />

.appartenaient pas moins en propre et nul<br />

n'avait le droit <strong>de</strong> l'en dépouiller.<br />

Cette propriété, indiscutable à tous les<br />

points <strong>de</strong> vue, avait encore été officielle-<br />

ment sanctionnée par l'Etat ; il ne pouvait<br />

par conséquent pas la violer.<br />

Au point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> l'exercice du culte,<br />

cette loi a organisé l'anarchie.<br />

Ce qu'elle instaure surtout, en effet, c'est<br />

l'incertitu<strong>de</strong> et le bon plaisir : incertitu<strong>de</strong> si<br />

les édifices du culte, toujours susceptibles<br />

<strong>de</strong> désaffectation, seront mis ou non, en at-<br />

tendant, à la disposition du clergé et <strong>de</strong>s fi-<br />

dèles ; incertitu<strong>de</strong> s'ils leur seront conser-<br />

vés ou non et pour quel laps <strong>de</strong> temps ? Ar-<br />

bitraire administratif réglant les conditions<br />

<strong>de</strong> la jouissance rendue éminemment pré-<br />

caire pour le culte, autant <strong>de</strong> situations di-<br />

verses en France qu'il y a <strong>de</strong> communes,<br />

dans chaque paroisse le prêtre mis à la dis-<br />

crétion <strong>de</strong> l'autorité municipale.<br />

Par conséquent, le conflit était organisé<br />

d'un bout à l'autre du pays.<br />

Par contre, obligation <strong>de</strong> faire face à tou-<br />

tes les charges même les plus lour<strong>de</strong>s et en<br />

même temps limitation draconienne en ce<br />

qui concerne les ressources <strong>de</strong>stinées à y<br />

pourvoir.<br />

Aussi, née d'hier, cette loi a-t-elle déjà<br />

soulevé d'innombrables et dures critiques<br />

<strong>de</strong> la part d'hommes appartenant indistinc-<br />

tement à tous les partis politiques et à tou-<br />

tes les opinions religieuses ; et ces critiques<br />

seules suffiraient à la juger.<br />

Il est aisé <strong>de</strong> constater par ce que Nous<br />

venons <strong>de</strong> vous rappeler, vénérables Frè-<br />

res et bien-aimés Fils, que cette loi aggrave<br />

la loi <strong>de</strong> Séparation et que Nous ne pouvons<br />

que la réprouver.<br />

Le texte imprécis et ambigu <strong>de</strong> certains<br />

<strong>de</strong>s articles <strong>de</strong> cette loi met dans une nou-<br />

velle lumière le but poursuivi par nos en-<br />

nemis ; ils veulent détruire l'Eglise et dé-<br />

christianiser la France ainsi que Nous l'a-<br />

vons déjà dit, mais sans que le peuple y<br />

prenne trop gar<strong>de</strong> et qu'il y puisse pour<br />

ainsi dire faire attention.<br />

Si leur entreprise était vraiment populai-<br />

re, comme ils le préten<strong>de</strong>nt, ils ne balance-<br />

raient pas à la poursuivre visière relevée et<br />

à en prendre hautement toute la responsa-<br />

bilité ; mais cette responsabilité, loin <strong>de</strong><br />

l'assumer, ils s'en défendant ; ils la repous-<br />

sent et pour mieux réussir ils la rejettent<br />

sur l'Eglise, leur victime.<br />

De toutes les preuves c'est la plus écla-<br />

tante que leur œuvre néfaste ne répond pas<br />

au vœu du pays ; c'est en vain du reste<br />

qu'après Nous avoir mis dans la nécessité<br />

cruelle <strong>de</strong> repousser les lois qu'ils ont fai-<br />

tes, voyant les maux qu'ils ont attirés sur<br />

la Patrie, et sentant la réprobation univer-<br />

selle monter comme une lente marée vers<br />

eux, ils essayent d'égarer l'opinion publi-<br />

que et <strong>de</strong> faire tomber la responsabilité <strong>de</strong><br />

ces maux sur Nous,<br />

leur tentative ne réussira pas.<br />

Quant à Nous, Nous avons accompli No-<br />

tre <strong>de</strong>voir comme tout autre Pontife romain<br />

l'aurait fait ; la haute charge dont il a plu<br />

au Ciel <strong>de</strong> Nous investir malgré Notre indi-<br />

gnité, comme du reste la foi du Christ elle-<br />

même, foi que vous professez avec Nous,<br />

Nous dictait Notre conduite.<br />

Nous n'aurions pu agir autrement sans<br />

fouler aux pieds Notre conscience, sans for-<br />

faire au serment que Nous avons prêté en<br />

•montant sur fa chaire <strong>de</strong> Pierre et sans vio-<br />

ler la hiérarchie catholique, base donnée à<br />

l'Eglise par Notre-Seigneur Jésus-Christ.<br />

Nous attendons sans crainte par consé-<br />

quent le verdict <strong>de</strong> l'Histoire ; elle dira que<br />

les yeux immuablement fixés sur les droits<br />

supérieurs <strong>de</strong> Dieu à défendre, Nous n'a-<br />

vons pas voulu humilier le pouvoir civil ni<br />

combattre une forme <strong>de</strong> gouvernement,<br />

mais -sauvegar<strong>de</strong>r l'œuvre intangible <strong>de</strong><br />

Notre-Seigneur et Maître Jésus-Christ.<br />

Elle dira que Nous vous avons défendus<br />

<strong>de</strong> toute la force <strong>de</strong> Notre immense ten-<br />

dresse, ô bien-aimés Fils ; quo ce que Nous<br />

avons réclamé et réclamons pour l'Eglise,<br />

dont l'Eglise <strong>de</strong> France est la Fille Aînée et<br />

une partis intégrante, c'est le respect <strong>de</strong><br />

la hiérarchie, l'inviolabilité <strong>de</strong> ses biens et<br />

la liberté; que si l'on avait fait droit à Notre<br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong>, la paix religieuse n'aurait pas<br />

été troublée en France et que le jour où on<br />

l'écoutera cette paix si désirable y renaîtra.<br />

Elle dira enfin que si, sûrs d'avance <strong>de</strong><br />

votre générosité magnanime, Nous n'avons<br />

pas hésité à vous dire que l'heure <strong>de</strong>s sacri-<br />

fices avait sonné, c'est pour rappeler au<br />

inon<strong>de</strong>, au nom du Maître <strong>de</strong> toutes choses,<br />

que l'homme doit nourrir ici-bas <strong>de</strong>s préoc-<br />

cupations plus hautes que celles <strong>de</strong>s con-<br />

tingences pértssables <strong>de</strong> cette vie et que<br />

la joie suprême, l'inviolable joie <strong>de</strong> l'âme<br />

humaine sur cette terre, est le <strong>de</strong>voir sur-<br />

naturellernent accompli, coûte que coûte, et<br />

par là même Dieu honoré, servi et aimé,<br />

Malgré tout, confiant que la Vierge lin<br />

maculée, Fille du Père, Mère du Verbe-<br />

Epouse du Saint-Esprit, vous obtiendra <strong>de</strong><br />

la Très Sainte et Adorable Trinité <strong>de</strong>s jours<br />

meilleurs, comme présage <strong>de</strong> l'accalmie qui<br />

suivra la tempête, Nous en avons la ferme<br />

espérance, c'est du fond <strong>de</strong> l'âme que Nous<br />

vous accordons Notre bénédiction aposto<br />

lique, à vous vénérables Frères, ainsi qu'à<br />

votre Clergé et au Peuple Français tout<br />

entier.<br />

Donné à Rome, près <strong>de</strong> Saint-Pierre, le<br />

jour <strong>de</strong> l'Epiphanie, 6 janvier <strong>1907</strong>, <strong>de</strong> No<br />

tre Pontificat le quatrième.<br />

PIUS P. P. X.<br />

<strong>de</strong> passer par ces crises redoutables. Elle<br />

les réprouve, elle en a l'horreur parce<br />

qu'elles marquent le triomphe provisoire<br />

<strong>de</strong> l'injustice et qu'elles sont pour les socié-<br />

tés humaines la source <strong>de</strong> maux affreux.<br />

11 est donc faux <strong>de</strong> prétendre que l'Eglise<br />

ait cl'e-même déchaîné la tempête au sein<br />

<strong>de</strong> laquelle on se flatte <strong>de</strong> l'anéantir.<br />

Elle a préféré la souffrance au schisme,<br />

c'est-à-dire à l'apostasie ; et ceux qui l'ont<br />

enfermée dans ce dilemme, ceux qui consta-<br />

tent, aujourd'hui l'unanimité splendi<strong>de</strong> avec<br />

laquelle les évêques et les catholiques fran-<br />

çais ont fait leur choix, n'éviteront pas,<br />

<strong>de</strong>vant la postérité, le nom <strong>de</strong> persécuteurs,<br />

car dès l'heure présente, le mon<strong>de</strong> entier<br />

le leur a déjà décerné.<br />

Leur hypocrisie ne saurait les préserver<br />

<strong>de</strong> l'opprobre qui s'attache aux actes <strong>de</strong>s<br />

spoliateurs et <strong>de</strong>s tyrans. Us sentent mon-<br />

ter autour d'eux, dit le Saint-Père, la.marée<br />

<strong>de</strong> l'universelle réprobation. Et quelles que<br />

soient les explications misérables dont ils<br />

essayent <strong>de</strong> faire usage pour altérer la phy-<br />

sionomie <strong>de</strong> leurs attentats, <strong>de</strong> quelques<br />

noms qu'ils colorent leurs confiscations et<br />

leurs entreprises contre la constitution <strong>de</strong><br />

l'Eglise, ils ne parviendront pas à renver-<br />

ser les rôles, à charger la victime <strong>de</strong>s pe-<br />

santes responsabilités du bourreau.<br />

On trouvera dans la nouvelle lettre <strong>de</strong><br />

Pie X la réfutation claire et précise <strong>de</strong><br />

toutes les contre-vérités grossières déversées<br />

comme un torrent par les orateurs ministé-<br />

riels et leurs journaux sur les actes du Va-<br />

tican et <strong>de</strong> l'Episcopat français.<br />

Le Souverain-Pontife rappelle les raisons<br />

qui décidèrent le rejet <strong>de</strong>s associations cul-<br />

tuelles. L'Eglise les a condamnées parce<br />

qu'elle ne serait plus l'Eglise le jour où<br />

elle souscrirait à la <strong>de</strong>struction <strong>de</strong> tous les<br />

liens qui rattachent les.uns aux autres les<br />

membres <strong>de</strong> la Société catholique.<br />

Le Saint-Père a condamné <strong>de</strong> même l'ap-<br />

plication qu'on a prétendu faire à l'Eglise<br />

<strong>de</strong> la loi <strong>de</strong> 1881. Ce n'est pas la formalité<br />

<strong>de</strong> la déclaration qui a motivé ce nouveau<br />

refus ; c'est le souci du droit sacerdotal et<br />

<strong>de</strong> l'autorité du prêtre, considéré désormais<br />

comme un étranger dans l'église même où<br />

il est appeler à célébrer le culte.<br />

Le Saint-Père enfin se prononce avec non<br />

moins <strong>de</strong> clarté contre la loi <strong>de</strong> 1901, parce<br />

qu'elle est une loi d'anarchie, <strong>de</strong> spoliation,<br />

<strong>de</strong> bon plaisir, parce qu'elle organise au-<br />

tant <strong>de</strong> régimes différents qu'il y a d'offi-<br />

ciers municipaux dans les mairies, et parce<br />

qu'elle n'offre aucune garantie contre la<br />

désaffectation <strong>de</strong>s églises, toujours suscepti-<br />

ble d'être prononcée sous le moindre pré-<br />

texte.<br />

« L'heure <strong>de</strong>s sacrifices, dit en terminant<br />

le Souverain-Pontife^ a sonné pour rappe-<br />

n'était autre que Sébastien Erard, qui fut,<br />

par la suite, un célèbre facteur <strong>de</strong> pianos, et<br />

fit, en 1823, l'acquisition du château <strong>de</strong> la<br />

Muette, revenu à l'état <strong>de</strong> propriété privée.<br />

A sa mort, en 1831, son neveu, Pierre Erard,<br />

fut son légataire universel, et la nièce <strong>de</strong> Mme<br />

Pierre Erard, héritière <strong>de</strong> la Muette, épousa<br />

le comte <strong>de</strong> Franqueville, qui vient <strong>de</strong> mettre<br />

à la disposition du cardinal Richard le châ-<br />

teau où se réuniront, mardi prochain, les évê-<br />

ques <strong>de</strong> France.<br />

1er au mon<strong>de</strong> que l'homme doit nourrir ici-<br />

bas <strong>de</strong>s préoccupations plus hautes que cel-<br />

les <strong>de</strong>s contingences périssables <strong>de</strong> cette vie<br />

et que la joie suprême, l'inviolable joie <strong>de</strong><br />

l'âme humaine sur cette terre est le <strong>de</strong>voir<br />

surnaturellement accompli, coûte que coû-<br />

te, et par là-même, Dieu honoré, servi et<br />

aimé. »<br />

Graves paroles auxquelles nulle plume<br />

catholique ne saurait rien ajouter. Après<br />

l'exposition <strong>de</strong> la vérité, lo Chef <strong>de</strong> l'Eglise<br />

catholique nous déclare que l'heure a<br />

sonné <strong>de</strong> la lutte, <strong>de</strong> la souffrance, <strong>de</strong> l'é-<br />

nergie. C'est bien. Aucun doute ne peut<br />

bsister dans nos esprits. Aucune ombre<br />

ne peut flotter dans nos consciences. Nous<br />

savons quel <strong>de</strong>voir il nous faut accomplir<br />

à la face du inon<strong>de</strong> ; et nous l'accompli-<br />

rons.<br />

Nous goûterons l'inviolable et suprême<br />

joie du sacrifiée. Nous résisterons ; nous<br />

souffrirons ; nous lutterons ; et Dieu, que<br />

nous aurons ainsi servi, nous est Lui-Môme<br />

le répondant <strong>de</strong> cette affirmation émise,<br />

dans la complète certitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> sa foi, par<br />

l'humble écrivain qui signe ces lignes :<br />

Nous vaincrons !<br />

JuHcn d© LAGON DE.<br />

Les Admirateurs fle l'Assassinat<br />

Le général Pavloff, procureur général<br />

<strong>de</strong>s tribunaux militaires russes, a été as-<br />

sassiné.<br />

Nos journaux socialistes ne peuvent dis-<br />

simuler l'admiration qu'ils ressentent pour<br />

le geste <strong>de</strong> l'assassin qu'ils tiennent pour<br />

un justicier.<br />

Nous renonçons à essayer <strong>de</strong> faire com-<br />

prendre le danger <strong>de</strong> ces abominables exci-<br />

tations.<br />

Mais n'est-il pas piquant <strong>de</strong> constater<br />

que ceux-là même qui se font les apologis-<br />

tes <strong>de</strong> l'assassinat politique sont les mêmes<br />

qui affectent avec le plus <strong>de</strong> sensiblerie <strong>de</strong><br />

protester contre les horreurs <strong>de</strong> la guerre<br />

et qui réclament à cor et à cri la suppres-<br />

sion <strong>de</strong> la peine <strong>de</strong> mort ?<br />

Ils se pâment d'admiration <strong>de</strong>vant <strong>de</strong>s<br />

crimes barbares qui ne peuvent qu'inspirer<br />

<strong>de</strong> l'horreur à tous les hommes civilisés.<br />

Si leurs pernicieux conseils étaient sui-<br />

vis, si leurs lecteurs prenaient au sérieux<br />

les tira<strong>de</strong>s enflammées qu'ils consacrent<br />

à l'éloge <strong>de</strong>s crimes anarchistes, nous re-<br />

tournerions vite aux mœurs brutales et<br />

sauvages <strong>de</strong>s peupla<strong>de</strong>s primitives.<br />

Et malheureusement on n'est jamais sûr<br />

qu'un pareil résultat ne soit pas possible.<br />

Qui se serait douté, à la veille do la révo-<br />

lution, que la société du dix-huitième siècle<br />

finirait dans l'horreur tragique <strong>de</strong> la guil-<br />

lotine ?<br />

Qui pouvait prévoir, en 1869, les incen-<br />

dies et les fusilla<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la Commune ?<br />

Un homme honnête et sensé ne peut donc<br />

souhaiter pour son pays ni la férocité <strong>de</strong>s<br />

vengeurs nihilistes, qui ne sont que <strong>de</strong><br />

lâches assassins, ni la sévérité <strong>de</strong>s cours<br />

martiales, que l'on est obligé <strong>de</strong> faire inter-<br />

venir tôt ou tard pour rétablir l'ordre.<br />

Ceci entraîne cela, et si l'on ne sait com-<br />

ment la guerre civile commence, on sait<br />

toujours qu'elle finit dans le sang.<br />

Recherchons la paix sociale et gardons-<br />

nous <strong>de</strong> l'anarchie — <strong>de</strong> l'anarchie à la-<br />

quelle nous conduit l'éloge systématique<br />

<strong>de</strong> l'assassinat.<br />

Mais cette paix nous ne l'aurons pas tant<br />

que le gouvernement .sera aux mains <strong>de</strong>s<br />

individus qui affichent ostensiblement leur<br />

admiration pour les assassins du général<br />

Pavloff.<br />

JL<br />

Le rôle <strong>de</strong> l'Aetion Française dans la poli-<br />

tique actuelle. — Son rôle <strong>de</strong> <strong>de</strong>main. —<br />

Les tenanciers <strong>de</strong> maisons <strong>de</strong> jeu. — Le<br />

comte <strong>de</strong> Franqueville. — L'obéissance<br />

militaire. — L'élection <strong>de</strong> Brisson. — Of-<br />

ficier attaqué le sabre à la main par un<br />

soldat.<br />

Paris, 10 janvier.<br />

Je n'ai pu, à mon grand regret, assister<br />

la <strong>de</strong>rnière réunion <strong>de</strong> l'Acfion Française,<br />

d'Athènes. J'étais arrivé <strong>de</strong> bonne<br />

heure pourtant ; mais, avec beaucoup d'au-<br />

tres <strong>de</strong> mes amis, je dus me morfondre à la<br />

porte, tant la presse était gran<strong>de</strong>. Cette<br />

foule vibrante, haletante, qui a si franche-<br />

ment répondu à l'appel <strong>de</strong> Charles Maur-<br />

ras, du comte Eugène <strong>de</strong> Lur Saluées,<br />

Vaugeois et <strong>de</strong> Léon <strong>de</strong> Montesquiou, a<br />

La lettre pontificale, dont on vient <strong>de</strong> lire<br />

le texte, est une page d'histoire. Elle fixe<br />

avec une rigueur contre laquelle s'émous<br />

seront tous les sophismes, la situation faite<br />

à l'Eglise <strong>de</strong> France <strong>de</strong>puis vingt-cinq ans.<br />

L'Eglise a, pendant cette longue pério<strong>de</strong>,<br />

été l'objet d'une guerre incessante <strong>de</strong> la<br />

part <strong>de</strong>s pouvoirs républicains.<br />

Cette guerre, ouvertement soutenue con-<br />

tre elle aussi bien à la tribune du Parle-<br />

ment que dans les convents où se détermine<br />

la politique du gouvernement, vient enfin<br />

d'aboutir à la persécution.<br />

Et non pas seulement à la persécution<br />

du catholicisme, mais à la persécution <strong>de</strong><br />

l'idée fondamentale <strong>de</strong> toute religion, l'idée<br />

<strong>de</strong> Dieu.<br />

Or, l'Eglise ne craint pas la persécution.<br />

Elle l'a soufferte sous toutes les formes ;<br />

elle en connaît toutes les amertumes et les<br />

douleurs ; elle s'est, au cours <strong>de</strong>s siècles,<br />

Pio X le rappelle avec une noble fierté,<br />

baignée dans son propre sang ; et chacune<br />

<strong>de</strong> ces épreuves l'a laissée plus pure, plus<br />

gran<strong>de</strong>, plus forte.<br />

Mais l'Eglise ne souhaite cependant, pas<br />

L'impôt sur les mala<strong>de</strong>s.<br />

Nous (recevons la lettre ouverte ci-<strong>de</strong>ssous<br />

aux députés qui ont voté la loi concernant<br />

l'impôt sur les spécialités pharmaceutiques :<br />

t La loi que vous avez votée le 16 décembre<br />

1906 concernant l'impôt sur les spécialités<br />

pharmaceutiques est antidémocratique au plus<br />

haut chef.<br />

» Par quelle mentalité voulez-vous frapper<br />

celui qui est mala<strong>de</strong>, alors que vous rejetez<br />

l'impôt qui atteindrait celui qui se parfume ?<br />

» Est-il juste qu'un pauvre diable, un misé-<br />

reux, un <strong>de</strong> ces pauvres ouvriers qui ont bu<br />

avec avidité vos paroles lorsque vous leur par-<br />

liez <strong>de</strong> justice sociale, <strong>de</strong> diminution d'impôt,<br />

d'avenir meilleur, se trouve, s'il est mala<strong>de</strong><br />

et alors que ses ressources diminuent, obligé<br />

<strong>de</strong> payer encore un impôt pour certains remè-<br />

<strong>de</strong>s dont il peut avoir besoin, tandis que les<br />

horizontales seront exonérées d'impôt pour les<br />

produits plus ou moins odorants qu'elles ré-<br />

pan<strong>de</strong>nt à profusion sur leurs vêtements ?<br />

» Est-il juste qu'un ouvrier à qui un mé<strong>de</strong>cin<br />

ordonne pour une affection <strong>de</strong> la peau <strong>de</strong> pren-<br />

dre <strong>de</strong>s bains avec un sulfureux paie un impôt<br />

par flacon employé, alors qu'une casca<strong>de</strong>use,<br />

qui prendra <strong>de</strong>s bains do sentemv ne sera pas<br />

atteinte par l'impôt ?<br />

» Et tandis que vous frappez le peuple d'un<br />

impôt inique dont on ne pourrait trouver le<br />

semblable au moyen âgo, vous diminuez l'im-<br />

pôt qui frappait les automobiles.<br />

» Et pourtant, celui qui a une automobile<br />

n'est pas un miséreux • une automobile coûte<br />

très cher d'achat et

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