12 Janvier 1907 - Bibliothèque de Toulouse
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SSSBEESSHSKSE<br />
Champagne, voilà ras bma ârtomphe pa«r bas<br />
émis du Vatica.ii.<br />
. i/e compte-rendu du conseil <strong>de</strong>s ministres<br />
Bous apprend que le gar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s sceaux a déféré<br />
to jugement à la Cour <strong>de</strong> cassation.<br />
» C'est parfait ; mais l'inci<strong>de</strong>nt, il nous sem-<br />
Jalo, appelle d'autres sanctions. A M. Guyot-<br />
Dessaigno d'en juger, a, lui d'agir sans tar<strong>de</strong>r.»<br />
De M. Cornély, dans ,lo Siècle, a propos <strong>de</strong><br />
l'arrêt <strong>de</strong> la Cour <strong>de</strong> cassation relatif au sa-<br />
laire <strong>de</strong> la journée <strong>de</strong> repos :<br />
« Voilà un homme qui gagne 7 francs par<br />
flour, vous lui accor<strong>de</strong>z et en fait vous lui im-<br />
posez 52 jours <strong>de</strong> repos.<br />
» 52 fois 7 font 304 francs par an.<br />
» Pouvez-vous forcer le patron à lui payer<br />
ces 364 francs î<br />
» Vous ne le pouvez pas, puisque vous rui-<br />
neriez le patron en thème temps que vous<br />
commettriez une absurdité en le forçant à<br />
payer pour un travail dont il ne iproflte pas.<br />
» Alors, c'est l'ouvrier qui va perdre ces<br />
3G-1 francs : la valeur <strong>de</strong> son loyer V<br />
a Est-ce cola que vous avez voulu ? »<br />
De la République française :<br />
« Avec sa vigueur ordinaire d'argumenta-<br />
ition, M. Jules Roche a démontré l'erreur cri-<br />
minelle <strong>de</strong> ceux. qui mènent les masses à l'as-<br />
saut <strong>de</strong> nos finances au irisque <strong>de</strong> nous ruiner<br />
d'abord, puis <strong>de</strong> détruire les forces <strong>de</strong> ce<br />
pays, ses initiatives et son courage, par l'effet<br />
dissolvant d'épreuves répétées aboutissant à la<br />
misère générale.<br />
» Rien <strong>de</strong> plus profondément vrai ; c'est au<br />
nom d© l'intérêt public comme au nom <strong>de</strong><br />
tous les intérêts particuliers que nous dénon-<br />
çons l'iaterventioiiisme, l'état isme, le socialis-<br />
me d'Etat comme <strong>de</strong>s fléaux mortels ; n'ont-lis<br />
pas suffi à détruire l'empire romain qui, pour-<br />
tant, comme force active et sociale, était au-<br />
trement ifésistant qu'un Etat mdoerne ?<br />
» Mais c'est is privilège <strong>de</strong> l'histoire que ses<br />
enseignements soient constamment inéCOn-<br />
ptiS, »<br />
BHflMBBHBS)<br />
M. CaaS&nat. — lm ouvriers ont faim et<br />
ponmratoit s.® iâjym" contre les patrons à <strong>de</strong>s<br />
actes que vous ôc^wrîez regretter.<br />
M. fia i'Esîous-fceiïJon. — |urtout si vous les<br />
«settez. (Explosion <strong>de</strong> fureur * gauche.)<br />
M. Ca<strong>de</strong>jîat. — Je vais dire à "ce fiïo-nsieux<br />
qu'iil ne connaît pas la situation et qu'il eri S<br />
xnemtt »<br />
M. do l'Estourbcillon s© borne à hausser les<br />
épaulas.<br />
Voix à droite. — A l'oirdre. »<br />
M. Brisson n© bouge pas ©t, regar<strong>de</strong> l'extre-<br />
ma -gauche, qui exulte..<br />
M, G?.-tî'3nat. — Les ouvriers ont <strong>de</strong>mandé<br />
l'unification <strong>de</strong>s tarifs ; ils so sont heurtés à<br />
un patron millionnaire.<br />
M. Coliiartî. — Je <strong>de</strong>man<strong>de</strong> que la proposi-<br />
tion Ijefas soit renvoyé© à la commission du<br />
(sravail, car .une nouvelle commission entraî-<br />
nerait <strong>de</strong>s dépenses qu'il vaudrait mieux em-<br />
ployer à soulager les victimes du chômage. »<br />
M. Brisson met aux voix la proposition Col-<br />
llard, qui est, adoptée par 326 voix contre 261.<br />
M. l'abbé Leimire a .la parole pour une pro-<br />
position <strong>de</strong> relèvement <strong>de</strong>s tarifs <strong>de</strong> douane<br />
sur la cordonnerie.<br />
L© renvoi à la commission <strong>de</strong>s douanes,<br />
accoté par M. l'abbé Lemire, est ordonné.<br />
M. BétouiU© dépose une proposition tendant<br />
à l'ouverture d'un crédit extraordinaire <strong>de</strong><br />
100,000 francs 'pour venir en aida aux grévistes<br />
<strong>de</strong> Fougères : il <strong>de</strong>man<strong>de</strong> l'urgence.<br />
M. Vivian). — Lo gouvernement ne s'oppose<br />
pas à. l'urgence.<br />
M. Lefas. — Nous acceptons l'urgence à con-<br />
dition que la répartition <strong>de</strong>s secours &e fasse<br />
loyalement.<br />
18, î-nsies. — Et qu'on n'arrose pas seule-<br />
ment les meneurs du syndicat, t (Bruit.)<br />
L'urgence .est déclarée.<br />
Le prési<strong>de</strong>nt règle l'ordre du jour : l'inter-<br />
pellation Lasics sur les caisses diocésaines est<br />
fixée à mardi ; l'interpellation Brousse sur<br />
l'affaire Saint-Aubin est fixée à vendredi.<br />
La Chambre déci<strong>de</strong> <strong>de</strong> se réunir lundi et<br />
lève sa séance à 4 h. 50.<br />
Samedi <strong>12</strong><br />
Paris, 11 janvier.<br />
La séance est ouverte à 2 heures ; M. Louis<br />
Passy, doyen d'âge, prési<strong>de</strong>.<br />
Election ù'tn\ secrétaire<br />
Le prési<strong>de</strong>nt. — L'ordre du jour appelle lo<br />
troisième tour <strong>de</strong> scrutin, pour la nomination<br />
d'un secrétaire. »<br />
Le scrutin est ouvert à 2 h. 20.<br />
M. Lassas. — Faites rouler le tambour, car<br />
il n'y a personne. » (Rires.)<br />
L'unie est apportés à ia tribune par un huis-<br />
sier et les quelques députés présents défilent<br />
pour voter.<br />
A 3 bu 30, 1© scrutin ©st clos ; le prési<strong>de</strong>nt<br />
proclame Je , résultat <strong>de</strong> l'élection : votants,<br />
332 ; ont obtenu : M. Violette, 167 voix, élu ;<br />
M. Isoard, 158.<br />
L'eCTtôraevgauch© .applaudit timi<strong>de</strong>ment.<br />
M. Lssies. — Ne vous fatiguez pas. (Rires.)<br />
3,-3 présidant. — Le bureau étant définitive-<br />
ment constitué, avis en sera donné à M. le<br />
ie la République.<br />
s. — Ça lui fera bien plaisir. (Ri-<br />
lux<br />
Tes.)<br />
Le pré<br />
siâent di<br />
teuil. »<br />
M. Bri<br />
lier qui<br />
M. P;<br />
prendre<br />
ré la m<br />
Lo Sâi<br />
la mair<br />
meaaoe<br />
M. Bf<br />
ietî<br />
l C<br />
ii<strong>de</strong>nt. — J'invite M. Brisson, élu pré-<br />
la Chambre, à prendre place au ïaai-<br />
Applaudiss-ements à gauche.)<br />
ison quitte son banc ©t gravit l'esca-<br />
conduit au fauteuil.<br />
Discours Us M. Bs-îsson<br />
ssy quitte le f-puteu.il et d scend re-<br />
386 avoir &ex-<br />
Parls, 11 janvier.<br />
AVSÎJÎ la eéatHW<br />
L© Sénat, on 1© sait, installe son bureau<br />
définitif et commence la discussion du budget.<br />
En outre du discours <strong>de</strong> remerciements do<br />
M. Antonin Dubost, il y aura le di/cours <strong>de</strong><br />
M. Pôincaré, ouvrant il a discussion générale<br />
du budget.<br />
Pour toutes ces raisons, l'affiuence au Sénat<br />
est considérable ; tous les sénateurs, ou peu<br />
s'en faut, sont à leurs fauteuils ; les tribunes<br />
et ies galeries sont combles.<br />
La séance<br />
La séance ©st ouverte à 2 h. 35, sous la pré-<br />
si<strong>de</strong>nce- <strong>de</strong> M. Antonin Dubost,<br />
Le dïssous-s du prési<strong>de</strong>nt<br />
M. Antonin Dubost prononce l'allocution<br />
d'usage.<br />
Après avoir remercié ses collègues du grand<br />
honneur qu'ils lui ont fait on le réélisant, lo<br />
prési<strong>de</strong>nt assure ses collègues <strong>de</strong> son zèle,<br />
<strong>de</strong> sa loyauté et <strong>de</strong> son impartialité.<br />
m. Anton ht Eube-si. — Après avoir fondé<br />
la République et l'avoir mise à l'abri <strong>de</strong>s pé-<br />
rils extérieurs par <strong>de</strong> fortes institutions ca-<br />
pables d© garantir l'indépendance nationale,<br />
n'est-ià pas naturel, en effet, <strong>de</strong> travailler à<br />
mettre la France et la démocratie en posses-<br />
ace à son banc,<br />
n à M. Brisson.<br />
œ se fait ; 54. Brisson, un papier à<br />
l'air plus lugubre que jamais, eom-<br />
n discours.<br />
son. — Messteuars et chars collègues,<br />
itiez-moi <strong>de</strong> remercier d'abord au nom<br />
Chambre nos trop heureux secrétaires<br />
ig© ot notre cher doyen ; remercions sur-<br />
it ©o <strong>de</strong>rnier d'avoir fait sonner si haut et<br />
fièreme<br />
îî 'S «01<br />
n'es t .pas<br />
le inon<strong>de</strong>,<br />
le mon<strong>de</strong><br />
La H. ;>••<br />
elle pas<br />
<strong>de</strong> l'aotivi<br />
berté d© <<br />
le presse,<br />
dation, n<br />
me Re<br />
donné<br />
que n<br />
are la<br />
La :<br />
tira<strong>de</strong><br />
at le mot <strong>de</strong> liberté,<br />
si&té non sans finessse que ce mot<br />
eàrSssuiii <strong>de</strong> la même façon par tout<br />
, mais n 7 ^^!^!!^ excellent que tout<br />
s© réclame <strong>de</strong> la Ît3î3jpt4 !<br />
ublique, à ce point <strong>de</strong> vue, ne peui-<br />
fcre justement fier© ? De quelque côté<br />
lté politique que l'on se tourne, li-<br />
discussion parfernentoiro, liberté <strong>de</strong><br />
, liberté <strong>de</strong> réunion, .liberté d'asso-<br />
•e pas par les lois d© la trois!è-<br />
puhlique fju© toutes ces libertés ont été<br />
as à la France, et cette manière prati-<br />
est-ell© |>as la meilleure façon d'enten-<br />
iiajorité applaudit à tout rompre cette<br />
M. BrissoîT. -<br />
au len<strong>de</strong>main d'élect<br />
vous exhortions au ti<br />
l'exemple que nous li<br />
iature, dont les tirava<br />
Vous vous êtes mis<br />
En juin <strong>de</strong>rnier, messieurs,<br />
'élections mémorables, nous<br />
au travail ; c'était d'ailleurs<br />
dornière légis-<br />
é si féconds.<br />
Lamp à la beso-<br />
gne ; vous atîéZ tenu à honneur <strong>de</strong> voter avant<br />
la fin <strong>de</strong> l'année le budget d© 1307 ; vous vous<br />
êtes par là donné la quasi certitu<strong>de</strong> que 1©<br />
budget <strong>de</strong> 1808 serait voté et promulgué ©n<br />
temps -utile, c'est-à-dire an cours <strong>de</strong> 1E07. (Ex-<br />
clamations à droite, applaudissements à gau-<br />
the. )<br />
M. Lasles. — Ça signifie : A bas le Sénat !<br />
M. Brisson. — Notre budget, messieurs, a<br />
été critiqué ; mais que n'eùt-on pas dit si<br />
vous ne l'aviez pas voté, si aux difficultés que<br />
peut présenter la préparation du budget <strong>de</strong><br />
1908, vous aviez, par vos retards, ajouté celles<br />
qu'aurait entraînées, comme en 1905 et en<br />
190G l'ajournement jusqu'en avril du vote du<br />
budget <strong>de</strong> l'exercice courant ?<br />
Probablement vos censeurs les plus acer-<br />
bes eussent dit alors que vous aviez manqué<br />
à votre premier <strong>de</strong>voir, que ce premier <strong>de</strong>voir<br />
Était <strong>de</strong> donner tout <strong>de</strong> suite au pays le bud-<br />
get <strong>de</strong> l'exercice suivant, qu'on vous aurait<br />
pardonné, pour satisfaire à cet intérêt pri-<br />
mordial, d© faire un budget d'attente et <strong>de</strong><br />
remettre à l'année d'après les gran<strong>de</strong>s dis-<br />
cussions financières.<br />
C'est ce que vous avez compris ; vous avez<br />
reçu le projet du budget le 26 juin, vous avez<br />
hçmmô votre commission le 6 juillet.<br />
Grâce à son zèle et à son activité, vous<br />
«tvez pu commencer la discussion le 25 no-<br />
vembre et vous l'avez parachevée dans les<br />
délais voulus.<br />
Au lieu <strong>de</strong>s quatre douzièmes <strong>de</strong>s exercices<br />
1905 ©t 1306s il y a tout lieu d'espérer que le<br />
douzième déjà voté suffira, que le budget <strong>de</strong><br />
1908 pourra être déposé <strong>de</strong> bonne heure et que<br />
cette année nous rentrerons tout à fait dans<br />
la règsl©. (Applaudissements ironiques à<br />
droite.)<br />
M. Lasiea. — Ça ne mordra pas toujours I<br />
M. Briason. — Tous les partis dams la Cham-<br />
bre se sont, d'ailleurs, prêtés à assurer ce ré-<br />
sultat ; quoi qu'on en dise, c'est un heureux<br />
délwit ©t un heureux présage ; tous les partis<br />
s© prêteront encore à 1© réaliser, j'en suis con-<br />
vaincu ; ainsi vous pourrez, dans l'année qui<br />
s'ouvre, consaorex une gran<strong>de</strong> parti© <strong>de</strong> vofre<br />
temps ©1 <strong>de</strong> vos efforts a ia discussion <strong>de</strong>s ré-<br />
formes politiques, fiscales et sociales p repo-<br />
sée* par l'initiative parSementaire ou annon-<br />
cée* paor-la déclaration du gouvernement dont<br />
le caractère général est attesté par ta création<br />
du mtevistère du travail et <strong>de</strong> la prévoyance<br />
(A,ppte«Aissements à gauche.)<br />
Que ©es réformes soient rendues difficiles<br />
par la pesanteur <strong>de</strong>s charges qu© nous a lé-<br />
guées un passé <strong>de</strong> réaction violente contre l'es-<br />
prit démocratique, qui pourrait le nier ? Rai-<br />
son d« pius pour leur donner tout notre cœur,<br />
touSe notre volonté. (Applaudissements à gau-<br />
che vioieates protestations à droit© et au cen-<br />
tre.)<br />
Une voix à droite. — Parlez-nous <strong>de</strong>s spo-<br />
liations. (Hurlements à gaucho, applaudisse-<br />
ments nmirris à gauche.)<br />
M. La»!es. — Les réacteurs violents sont les<br />
spoliateurs. (Applaudisseirrents à droite.)<br />
FW. Brisson. — Lmonorabl© rapporteur géné-<br />
ral du budpet au Sénat s'exprime ainsi :<br />
« N«us t«uohorks à une phase décisive du dé-<br />
veloppemenl d© nos institutions démocrati-<br />
ques ; 1© moment est v©nu d'orienter notre or-<br />
ganisation économique et sociale vers cet idéal<br />
<strong>de</strong> justice ©t cl© solidarité qui donne à la vie<br />
«sa signification la plus belle et qui sera, à<br />
n'en pas douter, la loi supérieur© d© l'huma-<br />
nité d« <strong>de</strong>main. »<br />
La. même pensée vous anime, Messieurs et<br />
chers coliègues : avec cet accord <strong>de</strong>s Cha.m-<br />
Dree et du gouvernement la nation, poursui-<br />
!Î25M2I " fl ?- rch e pacifique, peut compter sur<br />
un* logis! atur© uMlo et fécond© ><br />
La nn ou discours <strong>de</strong> M Brissrm est ac-<br />
cueillie plus que fraïcnero.e«t.<br />
LA GRÈVE DE FOUGÈRES<br />
M Letfas dépose un projet <strong>de</strong> résolution tan-<br />
dairat 4 ouvrir une enquête sur l'industrie <strong>de</strong><br />
Fou^èS1 ilire en Franoa et entièrement à<br />
bres cammisslon d'enquête serait <strong>de</strong> 22 mem-<br />
W. VlvîsiîS, ministre du travail. — L© son-<br />
vpamait ,n« 8 oppose pas à cette <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />
d'omiuète qui. l'éclairera sur les origines du<br />
sion durable <strong>de</strong>s bienfaits qu'elles ont le droit<br />
d'étendre d'un gouvernement auquel elles<br />
sont attachées <strong>de</strong>puis plus <strong>de</strong> trente-sis ans<br />
avec tant <strong>de</strong> coiistsncô et que tout récemment!<br />
encore elles ont consacré avee iant d'éclat.<br />
Sans doute, la réalisation progressive d'un©<br />
pareille entreprise exigera tout d© votre pru-<br />
<strong>de</strong>nce, tout <strong>de</strong> votre clairvoyance pour résou-<br />
dre les jyr.aves problèmes qui se poseront cha-<br />
que jour <strong>de</strong>vant vous ; sans doute, tout en<br />
marchant sans hésitation et sans faiblesse<br />
vers le but à atteindre, faut-il que ce soit sans<br />
erreurs, car une seule pourrait compromettre<br />
le bien déjà acquis et retar<strong>de</strong>r au lieu <strong>de</strong><br />
hâter l'évolution sociale.<br />
M. iïsîiîhsiyo. — si c'était vrai, il y a long-<br />
temps que vous ne seriez plus là.<br />
Le pré&iâent. — Mais cemment n'y parvien-<br />
drions-nous pas ? Ne sommas-eioiis pas assu-<br />
rés <strong>de</strong> rencontrer dans tous les pouvoirs <strong>de</strong><br />
l'Etat une égal© sollicitu<strong>de</strong> et dans l'immense<br />
majorité <strong>de</strong> l'opinion une égale bonne vo-<br />
lonté ?<br />
Dès lors, n© suffira-t-11 pas, pour réussir, <strong>de</strong><br />
s'inspirer <strong>de</strong>s voeux certains du pays pour le<br />
progrès et la sécurité, pour le maintien d© la<br />
tranquillité, et <strong>de</strong> la confiance, en ne faisant<br />
rien qui soit une entrave au développement<br />
économique <strong>de</strong> la rfcheiss© publique et aux<br />
libres initiatives qui en sont la condition es-<br />
sentielle et sn apportant dans l'emploi et l'ad-<br />
ministration <strong>de</strong>s ressources <strong>de</strong> la nation la<br />
patience et la maturité sans lesquelles on n©<br />
peut aboutir à rien d'effectif et <strong>de</strong> durable.<br />
Déjà, dans un conflit où il importe <strong>de</strong> con-<br />
cilier le respect <strong>de</strong>s croyances avec i'étâbiis-<br />
semant définitif <strong>de</strong> la neutralité <strong>de</strong> l'Etat,<br />
c'est en donnant l'exemple du calme, du sang-<br />
froid, d'un large esprit <strong>de</strong> tolérance, que le<br />
gouvernement <strong>de</strong> la République recueille et<br />
recueillera <strong>de</strong> plus en plus les fruits <strong>de</strong> sa<br />
sage et prévoyante attitu<strong>de</strong>. (Très bien ! très<br />
bien ! à gauche.)<br />
J'adresse les remerciements du Sénat à son<br />
digne ©t vénéré doyen d'âge, ainsi qu'aux au-<br />
tres membreis du bureau provisoire.<br />
LE BttBART<br />
En <strong>1907</strong>, il Saut avant tout satisfaire a<br />
91 millions do dépenses oui s'ajoutent au sup-<br />
plémont délit voté pour 1906.<br />
il v a <strong>de</strong>s dépenses passagères, mais il y en<br />
a surtout <strong>de</strong> porman&ntes ot qui sont <strong>de</strong>stinées<br />
pour la plupart à sa développer rapi<strong>de</strong>ment.<br />
NOVT sommes en présence, d'une part, d'un<br />
pr-êTS*"*" déficit <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 100 millions innéron*<br />
à l'exercice ; d'autre part, d'un second déficit<br />
dérivant rie dépenses D?to&opdinafr©8 faites à<br />
l'occasion <strong>de</strong>s affaires du MaxGC. ,<br />
L© cabinet dont j© faisais partie avait pei'^?<br />
qu'en face d'une situation si grave, le <strong>de</strong>voir<br />
du goi'vern©n\2«,t était rte dire aux.Chambres<br />
la vérité ; j'ai donc fait tout d'abord mon<br />
compte consciencieusement ; le malheur a<br />
voulu que j'arrive ainsi à un budget dépassant<br />
qua.tr© milliards ; j'étais perdu. (Explosion <strong>de</strong><br />
irires.)<br />
On a craint l'effet qu'il produirait dans le<br />
pays ; il fallait trots milliards neuf cent qua-<br />
tre-vingt-dix-neuf millions. (Nouveaux rirss.)<br />
Voix à gaucho. — L'opposition en. jowoaif,<br />
M. Poiîiears. — L'opposition jouera <strong>de</strong> tout,<br />
mais surtout d© vos mensonges ; il n'y a<br />
qu'une chose- qui puisse te déformer, c'est la<br />
vérité. (Très bien ! Applaudissements.)<br />
La commission <strong>de</strong> la Chambre, pour rwtof<br />
au-<strong>de</strong>ssous du chiffre fatidique, a fractionné<br />
les dépenses sur plusieurs exercices, mais le<br />
chiffre dos impôts nouveaux- reste- inférieur<br />
aux nécœaifS&s ; il faudra encore reecurir à<br />
rempnmt. mais ce sera un «mjsrnnt. sans<br />
amcrtessomeTit, us emprunt dissimulé.<br />
Résout-on 1© prob'.ême en substituant à un<br />
emprunt amortissable un emprunt sans amor-<br />
tissement ? 1^9 seul grief un pou fondé ou on<br />
puisse me faire, c'est <strong>de</strong> n'avoir pas tout .u j •<br />
quidé, puisque l'emprunt ne comprend qu© les<br />
obligations à terme déjà émises.<br />
J'aurais bien vouiu 4e taire, mais j'en ai été<br />
empêché parc© que les obligations sont en<br />
circulation.<br />
— En supprimant l'amortissement, on ne<br />
supprime pas l'omnrunt, on le morcelle.<br />
On prétend que, pour 1908, la dépense pré-<br />
vue <strong>de</strong> <strong>12</strong>8 millions se sol<strong>de</strong>ra sur les ressour-<br />
ces générales du budget ; c'est là un© illusion<br />
dangereuse.<br />
L'excé<strong>de</strong>nt réel <strong>de</strong>s recettes <strong>de</strong> 1905 sur les<br />
prévisions budgétaires n'est que d© 45 mil-<br />
lions<br />
D'autre part, les crédits supplérneintan'eï<br />
inour 1906 s'élèvent déjà à 66 millions ; ils<br />
seront vraisemblablemennt au total, avec les<br />
crédits d'exercices clos, <strong>de</strong> 115 millions.<br />
M. la ministre fait espérer un© possibilité<br />
d'annulation <strong>de</strong> cent millions ; la moyenne<br />
<strong>de</strong>s cinq <strong>de</strong>rnières années n'a été que <strong>de</strong> 78<br />
millions ; l'augmentation nette à atteindra est<br />
donc <strong>de</strong> 37 miLlioas.<br />
Toutes compensations opérées, l'exercice<br />
1906 ne peut se sol<strong>de</strong>r que. par un excé<strong>de</strong>nt<br />
provisoire, et je ne fais pas entrer en compte<br />
les 50 millions <strong>de</strong> dépenses extra-budgétai-<br />
res.<br />
11 n'est donc pas douteux que les <strong>12</strong>8 mil-<br />
liens <strong>de</strong> dépenses militaires prévues retombe-<br />
ront sur la <strong>de</strong>tte flottante ; on dit que ces dé-<br />
penses peuvent être soldées sur les excé<strong>de</strong>nts<br />
<strong>de</strong>s exercices 1903, 1U04 et 1905 ; mais ces ex-<br />
cé<strong>de</strong>nts n© sont pas libres ; ils sont immobi-<br />
lisés ou absorbés. (Très bien ! Très bien !)<br />
lis ont déjà servi en très gran<strong>de</strong> partie à rem-<br />
bourser les obligations à court terme en cir-<br />
culation ou à couvrir <strong>de</strong>s insuffisances' bud-<br />
gétaires.<br />
R faudra donc inévitableanant puiser dans<br />
la <strong>de</strong>tte flottante ; or, 1© chiffre <strong>de</strong>s découverts<br />
au 1" janvier 1906 était <strong>de</strong> plus d'un milliard;<br />
la <strong>de</strong>tte flottante est l'antichambre <strong>de</strong>s em-<br />
prunts.<br />
Le système d© la Chambre aboutit à <strong>de</strong>^e-<br />
tits paquets d'emprunts non amortissables<br />
prélevés sur la <strong>de</strong>tte flottante pour aboutir à<br />
un emprunt officiel dans un délai plus ou<br />
moins rapproché. (Applaudissements. )<br />
Dans mon projet, il ne s'agissait pas d'3-'<br />
mortissament fictif ; nous rétablissons l'équi-<br />
iibr© par un© masse compact© d'impôts nou-<br />
veaux.<br />
Je n'espérais pas, par ce système, satisfaire<br />
ooaiatéraâ à partir du 5» <strong>de</strong>gré ; 1» mesura sse-<br />
ra loto do produire le résultat qu'on en at-<br />
1 "si 'l'on vaut qu© l'équilibre du budget <strong>de</strong><br />
1908 soit alncèCO, & n© reste qu© les impôts ot<br />
les économies ; il y a une force âépflnsiere<br />
très donaepense, c© sont is» associations <strong>de</strong><br />
fonctionnaires, elles r/ulairient partout lo<br />
traitement du ministère m plus favorisé.<br />
R faut donner aux foncttonnairçs un sta-<br />
tut régulier et mai.ntemr, d'autre part, l'au-<br />
torité du niinisSre, seul responsable. (Ap-<br />
piaiiiis-'icmcnts.) „<br />
Cherchons ù iccr.es'wer ; à quelle solu-<br />
tion aliom-wnous être acculés t .-v.^-"s-no!.s<br />
fttre ob&gés d» choisir entre les dépenses <strong>de</strong><br />
défense nationale et les .dépenses d'ordre so-<br />
•' j« ne m© résoudrai jaiuaiis, quant a moi,<br />
à réduire 'les premières pour faire face aux<br />
autres. (Appta)idLsseqieots. )<br />
Mais cas doux caVgories d© dépenaes ne<br />
sont pas inoonoi/liablos, nous <strong>de</strong>vons rester<br />
un© grand© puissance militaire et maritime,<br />
tnaiis les administrations <strong>de</strong> la guerr© ot <strong>de</strong><br />
la marin© ont le <strong>de</strong>voir d'ai<strong>de</strong>r le ministre<br />
-<strong>de</strong>s finances à réprimer le coulage. (Très bien<br />
©t vifs a.im'aïudissoinonts. )<br />
Nous <strong>de</strong>vons, d'autre part, répudier les pro-<br />
meaàes trompeuses ©t les surenchères ; meus<br />
<strong>de</strong>venu préférer à la poîitkru© <strong>de</strong>s tormules<br />
et <strong>de</strong>s mots la politique <strong>de</strong>* résilies.<br />
Il faut sniibordonner surtomt nos promesMis<br />
à nos effca - ts. (Très bien I)<br />
C'est la politique à laquelle 1© Sénat restera<br />
attaché ; il voudira sauvogaïKlev les finances<br />
Dubiiquos, toit en acceptant las sacrifices<br />
que lui rarramandaront le pata-iotlsm© ot l'hu-<br />
saanètè.» (Vifs apptoudissenients sua- un grand<br />
nombre d© bancs.)<br />
M Pofc^airé, en <strong>de</strong>soendant <strong>de</strong> la tribun©,<br />
reçoit les Krhoi'a.uona d'un grand nombre d©<br />
ses collègues. „ „ .<br />
Le Sénat s'ajour-ft© s <strong>de</strong>anawi 2 heures et<br />
concurremment avec un© missMm «lletrwn<strong>de</strong>. L<br />
La mission, partie d© la Sangha, a atteint la<br />
frontière <strong>de</strong> la Guinée espagnole en octobre ;<br />
l© retour s'est effectué par le l ittoral jusqu à<br />
Libreville où elle s'est embarquée le 24 <strong>de</strong>cem-<br />
bl Les rapports les plus courtois n'ont cessé <strong>de</strong><br />
régner cnlro les commissaires <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux na-<br />
tions • le capitaine Fœrstcr et le lieutenant<br />
SVhwartz pour l'Allemagne, lo capitaine Cot-<br />
tes ©t l'ingénieur Michel pour la Franco.<br />
Ces <strong>de</strong>rniers étaient assistés du mé<strong>de</strong>cin ma-<br />
jor Gravot, du lieutenant Boissot, <strong>de</strong> l'olflcier<br />
d'administration d'artillerie Guérm, <strong>de</strong>s sous-<br />
ofilciers Leprix, Corvony, Genty et G.irond.<br />
D'après un© interview prise au capitaine Cot-<br />
tes, la mission a eu pour nous <strong>de</strong>s résultats<br />
importants. (<br />
AMERICAINS ET JAPONAIS<br />
New-York, 11 janvier.<br />
I/e département <strong>de</strong> la marine a décidé <strong>de</strong><br />
(transférer <strong>de</strong> l'Atlantique au Pacifique quatre<br />
<strong>de</strong> ses plus formidables cuirassés.<br />
Cette nouvelle semble confirmer les craintes<br />
émises à propos <strong>de</strong>s relations plutôt tendues<br />
du Japon