01.08.2013 Views

12 Janvier 1907 - Bibliothèque de Toulouse

12 Janvier 1907 - Bibliothèque de Toulouse

12 Janvier 1907 - Bibliothèque de Toulouse

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

SSSBEESSHSKSE<br />

Champagne, voilà ras bma ârtomphe pa«r bas<br />

émis du Vatica.ii.<br />

. i/e compte-rendu du conseil <strong>de</strong>s ministres<br />

Bous apprend que le gar<strong>de</strong> <strong>de</strong>s sceaux a déféré<br />

to jugement à la Cour <strong>de</strong> cassation.<br />

» C'est parfait ; mais l'inci<strong>de</strong>nt, il nous sem-<br />

Jalo, appelle d'autres sanctions. A M. Guyot-<br />

Dessaigno d'en juger, a, lui d'agir sans tar<strong>de</strong>r.»<br />

De M. Cornély, dans ,lo Siècle, a propos <strong>de</strong><br />

l'arrêt <strong>de</strong> la Cour <strong>de</strong> cassation relatif au sa-<br />

laire <strong>de</strong> la journée <strong>de</strong> repos :<br />

« Voilà un homme qui gagne 7 francs par<br />

flour, vous lui accor<strong>de</strong>z et en fait vous lui im-<br />

posez 52 jours <strong>de</strong> repos.<br />

» 52 fois 7 font 304 francs par an.<br />

» Pouvez-vous forcer le patron à lui payer<br />

ces 364 francs î<br />

» Vous ne le pouvez pas, puisque vous rui-<br />

neriez le patron en thème temps que vous<br />

commettriez une absurdité en le forçant à<br />

payer pour un travail dont il ne iproflte pas.<br />

» Alors, c'est l'ouvrier qui va perdre ces<br />

3G-1 francs : la valeur <strong>de</strong> son loyer V<br />

a Est-ce cola que vous avez voulu ? »<br />

De la République française :<br />

« Avec sa vigueur ordinaire d'argumenta-<br />

ition, M. Jules Roche a démontré l'erreur cri-<br />

minelle <strong>de</strong> ceux. qui mènent les masses à l'as-<br />

saut <strong>de</strong> nos finances au irisque <strong>de</strong> nous ruiner<br />

d'abord, puis <strong>de</strong> détruire les forces <strong>de</strong> ce<br />

pays, ses initiatives et son courage, par l'effet<br />

dissolvant d'épreuves répétées aboutissant à la<br />

misère générale.<br />

» Rien <strong>de</strong> plus profondément vrai ; c'est au<br />

nom d© l'intérêt public comme au nom <strong>de</strong><br />

tous les intérêts particuliers que nous dénon-<br />

çons l'iaterventioiiisme, l'état isme, le socialis-<br />

me d'Etat comme <strong>de</strong>s fléaux mortels ; n'ont-lis<br />

pas suffi à détruire l'empire romain qui, pour-<br />

tant, comme force active et sociale, était au-<br />

trement ifésistant qu'un Etat mdoerne ?<br />

» Mais c'est is privilège <strong>de</strong> l'histoire que ses<br />

enseignements soient constamment inéCOn-<br />

ptiS, »<br />

BHflMBBHBS)<br />

M. CaaS&nat. — lm ouvriers ont faim et<br />

ponmratoit s.® iâjym" contre les patrons à <strong>de</strong>s<br />

actes que vous ôc^wrîez regretter.<br />

M. fia i'Esîous-fceiïJon. — |urtout si vous les<br />

«settez. (Explosion <strong>de</strong> fureur * gauche.)<br />

M. Ca<strong>de</strong>jîat. — Je vais dire à "ce fiïo-nsieux<br />

qu'iil ne connaît pas la situation et qu'il eri S<br />

xnemtt »<br />

M. do l'Estourbcillon s© borne à hausser les<br />

épaulas.<br />

Voix à droite. — A l'oirdre. »<br />

M. Brisson n© bouge pas ©t, regar<strong>de</strong> l'extre-<br />

ma -gauche, qui exulte..<br />

M, G?.-tî'3nat. — Les ouvriers ont <strong>de</strong>mandé<br />

l'unification <strong>de</strong>s tarifs ; ils so sont heurtés à<br />

un patron millionnaire.<br />

M. Coliiartî. — Je <strong>de</strong>man<strong>de</strong> que la proposi-<br />

tion Ijefas soit renvoyé© à la commission du<br />

(sravail, car .une nouvelle commission entraî-<br />

nerait <strong>de</strong>s dépenses qu'il vaudrait mieux em-<br />

ployer à soulager les victimes du chômage. »<br />

M. Brisson met aux voix la proposition Col-<br />

llard, qui est, adoptée par 326 voix contre 261.<br />

M. l'abbé Leimire a .la parole pour une pro-<br />

position <strong>de</strong> relèvement <strong>de</strong>s tarifs <strong>de</strong> douane<br />

sur la cordonnerie.<br />

L© renvoi à la commission <strong>de</strong>s douanes,<br />

accoté par M. l'abbé Lemire, est ordonné.<br />

M. BétouiU© dépose une proposition tendant<br />

à l'ouverture d'un crédit extraordinaire <strong>de</strong><br />

100,000 francs 'pour venir en aida aux grévistes<br />

<strong>de</strong> Fougères : il <strong>de</strong>man<strong>de</strong> l'urgence.<br />

M. Vivian). — Lo gouvernement ne s'oppose<br />

pas à. l'urgence.<br />

M. Lefas. — Nous acceptons l'urgence à con-<br />

dition que la répartition <strong>de</strong>s secours &e fasse<br />

loyalement.<br />

18, î-nsies. — Et qu'on n'arrose pas seule-<br />

ment les meneurs du syndicat, t (Bruit.)<br />

L'urgence .est déclarée.<br />

Le prési<strong>de</strong>nt règle l'ordre du jour : l'inter-<br />

pellation Lasics sur les caisses diocésaines est<br />

fixée à mardi ; l'interpellation Brousse sur<br />

l'affaire Saint-Aubin est fixée à vendredi.<br />

La Chambre déci<strong>de</strong> <strong>de</strong> se réunir lundi et<br />

lève sa séance à 4 h. 50.<br />

Samedi <strong>12</strong><br />

Paris, 11 janvier.<br />

La séance est ouverte à 2 heures ; M. Louis<br />

Passy, doyen d'âge, prési<strong>de</strong>.<br />

Election ù'tn\ secrétaire<br />

Le prési<strong>de</strong>nt. — L'ordre du jour appelle lo<br />

troisième tour <strong>de</strong> scrutin, pour la nomination<br />

d'un secrétaire. »<br />

Le scrutin est ouvert à 2 h. 20.<br />

M. Lassas. — Faites rouler le tambour, car<br />

il n'y a personne. » (Rires.)<br />

L'unie est apportés à ia tribune par un huis-<br />

sier et les quelques députés présents défilent<br />

pour voter.<br />

A 3 bu 30, 1© scrutin ©st clos ; le prési<strong>de</strong>nt<br />

proclame Je , résultat <strong>de</strong> l'élection : votants,<br />

332 ; ont obtenu : M. Violette, 167 voix, élu ;<br />

M. Isoard, 158.<br />

L'eCTtôraevgauch© .applaudit timi<strong>de</strong>ment.<br />

M. Lssies. — Ne vous fatiguez pas. (Rires.)<br />

3,-3 présidant. — Le bureau étant définitive-<br />

ment constitué, avis en sera donné à M. le<br />

ie la République.<br />

s. — Ça lui fera bien plaisir. (Ri-<br />

lux<br />

Tes.)<br />

Le pré<br />

siâent di<br />

teuil. »<br />

M. Bri<br />

lier qui<br />

M. P;<br />

prendre<br />

ré la m<br />

Lo Sâi<br />

la mair<br />

meaaoe<br />

M. Bf<br />

ietî<br />

l C<br />

ii<strong>de</strong>nt. — J'invite M. Brisson, élu pré-<br />

la Chambre, à prendre place au ïaai-<br />

Applaudiss-ements à gauche.)<br />

ison quitte son banc ©t gravit l'esca-<br />

conduit au fauteuil.<br />

Discours Us M. Bs-îsson<br />

ssy quitte le f-puteu.il et d scend re-<br />

386 avoir &ex-<br />

Parls, 11 janvier.<br />

AVSÎJÎ la eéatHW<br />

L© Sénat, on 1© sait, installe son bureau<br />

définitif et commence la discussion du budget.<br />

En outre du discours <strong>de</strong> remerciements do<br />

M. Antonin Dubost, il y aura le di/cours <strong>de</strong><br />

M. Pôincaré, ouvrant il a discussion générale<br />

du budget.<br />

Pour toutes ces raisons, l'affiuence au Sénat<br />

est considérable ; tous les sénateurs, ou peu<br />

s'en faut, sont à leurs fauteuils ; les tribunes<br />

et ies galeries sont combles.<br />

La séance<br />

La séance ©st ouverte à 2 h. 35, sous la pré-<br />

si<strong>de</strong>nce- <strong>de</strong> M. Antonin Dubost,<br />

Le dïssous-s du prési<strong>de</strong>nt<br />

M. Antonin Dubost prononce l'allocution<br />

d'usage.<br />

Après avoir remercié ses collègues du grand<br />

honneur qu'ils lui ont fait on le réélisant, lo<br />

prési<strong>de</strong>nt assure ses collègues <strong>de</strong> son zèle,<br />

<strong>de</strong> sa loyauté et <strong>de</strong> son impartialité.<br />

m. Anton ht Eube-si. — Après avoir fondé<br />

la République et l'avoir mise à l'abri <strong>de</strong>s pé-<br />

rils extérieurs par <strong>de</strong> fortes institutions ca-<br />

pables d© garantir l'indépendance nationale,<br />

n'est-ià pas naturel, en effet, <strong>de</strong> travailler à<br />

mettre la France et la démocratie en posses-<br />

ace à son banc,<br />

n à M. Brisson.<br />

œ se fait ; 54. Brisson, un papier à<br />

l'air plus lugubre que jamais, eom-<br />

n discours.<br />

son. — Messteuars et chars collègues,<br />

itiez-moi <strong>de</strong> remercier d'abord au nom<br />

Chambre nos trop heureux secrétaires<br />

ig© ot notre cher doyen ; remercions sur-<br />

it ©o <strong>de</strong>rnier d'avoir fait sonner si haut et<br />

fièreme<br />

îî 'S «01<br />

n'es t .pas<br />

le inon<strong>de</strong>,<br />

le mon<strong>de</strong><br />

La H. ;>••<br />

elle pas<br />

<strong>de</strong> l'aotivi<br />

berté d© <<br />

le presse,<br />

dation, n<br />

me Re<br />

donné<br />

que n<br />

are la<br />

La :<br />

tira<strong>de</strong><br />

at le mot <strong>de</strong> liberté,<br />

si&té non sans finessse que ce mot<br />

eàrSssuiii <strong>de</strong> la même façon par tout<br />

, mais n 7 ^^!^!!^ excellent que tout<br />

s© réclame <strong>de</strong> la Ît3î3jpt4 !<br />

ublique, à ce point <strong>de</strong> vue, ne peui-<br />

fcre justement fier© ? De quelque côté<br />

lté politique que l'on se tourne, li-<br />

discussion parfernentoiro, liberté <strong>de</strong><br />

, liberté <strong>de</strong> réunion, .liberté d'asso-<br />

•e pas par les lois d© la trois!è-<br />

puhlique fju© toutes ces libertés ont été<br />

as à la France, et cette manière prati-<br />

est-ell© |>as la meilleure façon d'enten-<br />

iiajorité applaudit à tout rompre cette<br />

M. BrissoîT. -<br />

au len<strong>de</strong>main d'élect<br />

vous exhortions au ti<br />

l'exemple que nous li<br />

iature, dont les tirava<br />

Vous vous êtes mis<br />

En juin <strong>de</strong>rnier, messieurs,<br />

'élections mémorables, nous<br />

au travail ; c'était d'ailleurs<br />

dornière légis-<br />

é si féconds.<br />

Lamp à la beso-<br />

gne ; vous atîéZ tenu à honneur <strong>de</strong> voter avant<br />

la fin <strong>de</strong> l'année le budget d© 1307 ; vous vous<br />

êtes par là donné la quasi certitu<strong>de</strong> que 1©<br />

budget <strong>de</strong> 1808 serait voté et promulgué ©n<br />

temps -utile, c'est-à-dire an cours <strong>de</strong> 1E07. (Ex-<br />

clamations à droite, applaudissements à gau-<br />

the. )<br />

M. Lasles. — Ça signifie : A bas le Sénat !<br />

M. Brisson. — Notre budget, messieurs, a<br />

été critiqué ; mais que n'eùt-on pas dit si<br />

vous ne l'aviez pas voté, si aux difficultés que<br />

peut présenter la préparation du budget <strong>de</strong><br />

1908, vous aviez, par vos retards, ajouté celles<br />

qu'aurait entraînées, comme en 1905 et en<br />

190G l'ajournement jusqu'en avril du vote du<br />

budget <strong>de</strong> l'exercice courant ?<br />

Probablement vos censeurs les plus acer-<br />

bes eussent dit alors que vous aviez manqué<br />

à votre premier <strong>de</strong>voir, que ce premier <strong>de</strong>voir<br />

Était <strong>de</strong> donner tout <strong>de</strong> suite au pays le bud-<br />

get <strong>de</strong> l'exercice suivant, qu'on vous aurait<br />

pardonné, pour satisfaire à cet intérêt pri-<br />

mordial, d© faire un budget d'attente et <strong>de</strong><br />

remettre à l'année d'après les gran<strong>de</strong>s dis-<br />

cussions financières.<br />

C'est ce que vous avez compris ; vous avez<br />

reçu le projet du budget le 26 juin, vous avez<br />

hçmmô votre commission le 6 juillet.<br />

Grâce à son zèle et à son activité, vous<br />

«tvez pu commencer la discussion le 25 no-<br />

vembre et vous l'avez parachevée dans les<br />

délais voulus.<br />

Au lieu <strong>de</strong>s quatre douzièmes <strong>de</strong>s exercices<br />

1905 ©t 1306s il y a tout lieu d'espérer que le<br />

douzième déjà voté suffira, que le budget <strong>de</strong><br />

1908 pourra être déposé <strong>de</strong> bonne heure et que<br />

cette année nous rentrerons tout à fait dans<br />

la règsl©. (Applaudissements ironiques à<br />

droite.)<br />

M. Lasiea. — Ça ne mordra pas toujours I<br />

M. Briason. — Tous les partis dams la Cham-<br />

bre se sont, d'ailleurs, prêtés à assurer ce ré-<br />

sultat ; quoi qu'on en dise, c'est un heureux<br />

délwit ©t un heureux présage ; tous les partis<br />

s© prêteront encore à 1© réaliser, j'en suis con-<br />

vaincu ; ainsi vous pourrez, dans l'année qui<br />

s'ouvre, consaorex une gran<strong>de</strong> parti© <strong>de</strong> vofre<br />

temps ©1 <strong>de</strong> vos efforts a ia discussion <strong>de</strong>s ré-<br />

formes politiques, fiscales et sociales p repo-<br />

sée* par l'initiative parSementaire ou annon-<br />

cée* paor-la déclaration du gouvernement dont<br />

le caractère général est attesté par ta création<br />

du mtevistère du travail et <strong>de</strong> la prévoyance<br />

(A,ppte«Aissements à gauche.)<br />

Que ©es réformes soient rendues difficiles<br />

par la pesanteur <strong>de</strong>s charges qu© nous a lé-<br />

guées un passé <strong>de</strong> réaction violente contre l'es-<br />

prit démocratique, qui pourrait le nier ? Rai-<br />

son d« pius pour leur donner tout notre cœur,<br />

touSe notre volonté. (Applaudissements à gau-<br />

che vioieates protestations à droit© et au cen-<br />

tre.)<br />

Une voix à droite. — Parlez-nous <strong>de</strong>s spo-<br />

liations. (Hurlements à gaucho, applaudisse-<br />

ments nmirris à gauche.)<br />

M. La»!es. — Les réacteurs violents sont les<br />

spoliateurs. (Applaudisseirrents à droite.)<br />

FW. Brisson. — Lmonorabl© rapporteur géné-<br />

ral du budpet au Sénat s'exprime ainsi :<br />

« N«us t«uohorks à une phase décisive du dé-<br />

veloppemenl d© nos institutions démocrati-<br />

ques ; 1© moment est v©nu d'orienter notre or-<br />

ganisation économique et sociale vers cet idéal<br />

<strong>de</strong> justice ©t cl© solidarité qui donne à la vie<br />

«sa signification la plus belle et qui sera, à<br />

n'en pas douter, la loi supérieur© d© l'huma-<br />

nité d« <strong>de</strong>main. »<br />

La. même pensée vous anime, Messieurs et<br />

chers coliègues : avec cet accord <strong>de</strong>s Cha.m-<br />

Dree et du gouvernement la nation, poursui-<br />

!Î25M2I " fl ?- rch e pacifique, peut compter sur<br />

un* logis! atur© uMlo et fécond© ><br />

La nn ou discours <strong>de</strong> M Brissrm est ac-<br />

cueillie plus que fraïcnero.e«t.<br />

LA GRÈVE DE FOUGÈRES<br />

M Letfas dépose un projet <strong>de</strong> résolution tan-<br />

dairat 4 ouvrir une enquête sur l'industrie <strong>de</strong><br />

Fou^èS1 ilire en Franoa et entièrement à<br />

bres cammisslon d'enquête serait <strong>de</strong> 22 mem-<br />

W. VlvîsiîS, ministre du travail. — L© son-<br />

vpamait ,n« 8 oppose pas à cette <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />

d'omiuète qui. l'éclairera sur les origines du<br />

sion durable <strong>de</strong>s bienfaits qu'elles ont le droit<br />

d'étendre d'un gouvernement auquel elles<br />

sont attachées <strong>de</strong>puis plus <strong>de</strong> trente-sis ans<br />

avec tant <strong>de</strong> coiistsncô et que tout récemment!<br />

encore elles ont consacré avee iant d'éclat.<br />

Sans doute, la réalisation progressive d'un©<br />

pareille entreprise exigera tout d© votre pru-<br />

<strong>de</strong>nce, tout <strong>de</strong> votre clairvoyance pour résou-<br />

dre les jyr.aves problèmes qui se poseront cha-<br />

que jour <strong>de</strong>vant vous ; sans doute, tout en<br />

marchant sans hésitation et sans faiblesse<br />

vers le but à atteindre, faut-il que ce soit sans<br />

erreurs, car une seule pourrait compromettre<br />

le bien déjà acquis et retar<strong>de</strong>r au lieu <strong>de</strong><br />

hâter l'évolution sociale.<br />

M. iïsîiîhsiyo. — si c'était vrai, il y a long-<br />

temps que vous ne seriez plus là.<br />

Le pré&iâent. — Mais cemment n'y parvien-<br />

drions-nous pas ? Ne sommas-eioiis pas assu-<br />

rés <strong>de</strong> rencontrer dans tous les pouvoirs <strong>de</strong><br />

l'Etat une égal© sollicitu<strong>de</strong> et dans l'immense<br />

majorité <strong>de</strong> l'opinion une égale bonne vo-<br />

lonté ?<br />

Dès lors, n© suffira-t-11 pas, pour réussir, <strong>de</strong><br />

s'inspirer <strong>de</strong>s voeux certains du pays pour le<br />

progrès et la sécurité, pour le maintien d© la<br />

tranquillité, et <strong>de</strong> la confiance, en ne faisant<br />

rien qui soit une entrave au développement<br />

économique <strong>de</strong> la rfcheiss© publique et aux<br />

libres initiatives qui en sont la condition es-<br />

sentielle et sn apportant dans l'emploi et l'ad-<br />

ministration <strong>de</strong>s ressources <strong>de</strong> la nation la<br />

patience et la maturité sans lesquelles on n©<br />

peut aboutir à rien d'effectif et <strong>de</strong> durable.<br />

Déjà, dans un conflit où il importe <strong>de</strong> con-<br />

cilier le respect <strong>de</strong>s croyances avec i'étâbiis-<br />

semant définitif <strong>de</strong> la neutralité <strong>de</strong> l'Etat,<br />

c'est en donnant l'exemple du calme, du sang-<br />

froid, d'un large esprit <strong>de</strong> tolérance, que le<br />

gouvernement <strong>de</strong> la République recueille et<br />

recueillera <strong>de</strong> plus en plus les fruits <strong>de</strong> sa<br />

sage et prévoyante attitu<strong>de</strong>. (Très bien ! très<br />

bien ! à gauche.)<br />

J'adresse les remerciements du Sénat à son<br />

digne ©t vénéré doyen d'âge, ainsi qu'aux au-<br />

tres membreis du bureau provisoire.<br />

LE BttBART<br />

En <strong>1907</strong>, il Saut avant tout satisfaire a<br />

91 millions do dépenses oui s'ajoutent au sup-<br />

plémont délit voté pour 1906.<br />

il v a <strong>de</strong>s dépenses passagères, mais il y en<br />

a surtout <strong>de</strong> porman&ntes ot qui sont <strong>de</strong>stinées<br />

pour la plupart à sa développer rapi<strong>de</strong>ment.<br />

NOVT sommes en présence, d'une part, d'un<br />

pr-êTS*"*" déficit <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 100 millions innéron*<br />

à l'exercice ; d'autre part, d'un second déficit<br />

dérivant rie dépenses D?to&opdinafr©8 faites à<br />

l'occasion <strong>de</strong>s affaires du MaxGC. ,<br />

L© cabinet dont j© faisais partie avait pei'^?<br />

qu'en face d'une situation si grave, le <strong>de</strong>voir<br />

du goi'vern©n\2«,t était rte dire aux.Chambres<br />

la vérité ; j'ai donc fait tout d'abord mon<br />

compte consciencieusement ; le malheur a<br />

voulu que j'arrive ainsi à un budget dépassant<br />

qua.tr© milliards ; j'étais perdu. (Explosion <strong>de</strong><br />

irires.)<br />

On a craint l'effet qu'il produirait dans le<br />

pays ; il fallait trots milliards neuf cent qua-<br />

tre-vingt-dix-neuf millions. (Nouveaux rirss.)<br />

Voix à gaucho. — L'opposition en. jowoaif,<br />

M. Poiîiears. — L'opposition jouera <strong>de</strong> tout,<br />

mais surtout d© vos mensonges ; il n'y a<br />

qu'une chose- qui puisse te déformer, c'est la<br />

vérité. (Très bien ! Applaudissements.)<br />

La commission <strong>de</strong> la Chambre, pour rwtof<br />

au-<strong>de</strong>ssous du chiffre fatidique, a fractionné<br />

les dépenses sur plusieurs exercices, mais le<br />

chiffre dos impôts nouveaux- reste- inférieur<br />

aux nécœaifS&s ; il faudra encore reecurir à<br />

rempnmt. mais ce sera un «mjsrnnt. sans<br />

amcrtessomeTit, us emprunt dissimulé.<br />

Résout-on 1© prob'.ême en substituant à un<br />

emprunt amortissable un emprunt sans amor-<br />

tissement ? 1^9 seul grief un pou fondé ou on<br />

puisse me faire, c'est <strong>de</strong> n'avoir pas tout .u j •<br />

quidé, puisque l'emprunt ne comprend qu© les<br />

obligations à terme déjà émises.<br />

J'aurais bien vouiu 4e taire, mais j'en ai été<br />

empêché parc© que les obligations sont en<br />

circulation.<br />

— En supprimant l'amortissement, on ne<br />

supprime pas l'omnrunt, on le morcelle.<br />

On prétend que, pour 1908, la dépense pré-<br />

vue <strong>de</strong> <strong>12</strong>8 millions se sol<strong>de</strong>ra sur les ressour-<br />

ces générales du budget ; c'est là un© illusion<br />

dangereuse.<br />

L'excé<strong>de</strong>nt réel <strong>de</strong>s recettes <strong>de</strong> 1905 sur les<br />

prévisions budgétaires n'est que d© 45 mil-<br />

lions<br />

D'autre part, les crédits supplérneintan'eï<br />

inour 1906 s'élèvent déjà à 66 millions ; ils<br />

seront vraisemblablemennt au total, avec les<br />

crédits d'exercices clos, <strong>de</strong> 115 millions.<br />

M. la ministre fait espérer un© possibilité<br />

d'annulation <strong>de</strong> cent millions ; la moyenne<br />

<strong>de</strong>s cinq <strong>de</strong>rnières années n'a été que <strong>de</strong> 78<br />

millions ; l'augmentation nette à atteindra est<br />

donc <strong>de</strong> 37 miLlioas.<br />

Toutes compensations opérées, l'exercice<br />

1906 ne peut se sol<strong>de</strong>r que. par un excé<strong>de</strong>nt<br />

provisoire, et je ne fais pas entrer en compte<br />

les 50 millions <strong>de</strong> dépenses extra-budgétai-<br />

res.<br />

11 n'est donc pas douteux que les <strong>12</strong>8 mil-<br />

liens <strong>de</strong> dépenses militaires prévues retombe-<br />

ront sur la <strong>de</strong>tte flottante ; on dit que ces dé-<br />

penses peuvent être soldées sur les excé<strong>de</strong>nts<br />

<strong>de</strong>s exercices 1903, 1U04 et 1905 ; mais ces ex-<br />

cé<strong>de</strong>nts n© sont pas libres ; ils sont immobi-<br />

lisés ou absorbés. (Très bien ! Très bien !)<br />

lis ont déjà servi en très gran<strong>de</strong> partie à rem-<br />

bourser les obligations à court terme en cir-<br />

culation ou à couvrir <strong>de</strong>s insuffisances' bud-<br />

gétaires.<br />

R faudra donc inévitableanant puiser dans<br />

la <strong>de</strong>tte flottante ; or, 1© chiffre <strong>de</strong>s découverts<br />

au 1" janvier 1906 était <strong>de</strong> plus d'un milliard;<br />

la <strong>de</strong>tte flottante est l'antichambre <strong>de</strong>s em-<br />

prunts.<br />

Le système d© la Chambre aboutit à <strong>de</strong>^e-<br />

tits paquets d'emprunts non amortissables<br />

prélevés sur la <strong>de</strong>tte flottante pour aboutir à<br />

un emprunt officiel dans un délai plus ou<br />

moins rapproché. (Applaudissements. )<br />

Dans mon projet, il ne s'agissait pas d'3-'<br />

mortissament fictif ; nous rétablissons l'équi-<br />

iibr© par un© masse compact© d'impôts nou-<br />

veaux.<br />

Je n'espérais pas, par ce système, satisfaire<br />

ooaiatéraâ à partir du 5» <strong>de</strong>gré ; 1» mesura sse-<br />

ra loto do produire le résultat qu'on en at-<br />

1 "si 'l'on vaut qu© l'équilibre du budget <strong>de</strong><br />

1908 soit alncèCO, & n© reste qu© les impôts ot<br />

les économies ; il y a une force âépflnsiere<br />

très donaepense, c© sont is» associations <strong>de</strong><br />

fonctionnaires, elles r/ulairient partout lo<br />

traitement du ministère m plus favorisé.<br />

R faut donner aux foncttonnairçs un sta-<br />

tut régulier et mai.ntemr, d'autre part, l'au-<br />

torité du niinisSre, seul responsable. (Ap-<br />

piaiiiis-'icmcnts.) „<br />

Cherchons ù iccr.es'wer ; à quelle solu-<br />

tion aliom-wnous être acculés t .-v.^-"s-no!.s<br />

fttre ob&gés d» choisir entre les dépenses <strong>de</strong><br />

défense nationale et les .dépenses d'ordre so-<br />

•' j« ne m© résoudrai jaiuaiis, quant a moi,<br />

à réduire 'les premières pour faire face aux<br />

autres. (Appta)idLsseqieots. )<br />

Mais cas doux caVgories d© dépenaes ne<br />

sont pas inoonoi/liablos, nous <strong>de</strong>vons rester<br />

un© grand© puissance militaire et maritime,<br />

tnaiis les administrations <strong>de</strong> la guerr© ot <strong>de</strong><br />

la marin© ont le <strong>de</strong>voir d'ai<strong>de</strong>r le ministre<br />

-<strong>de</strong>s finances à réprimer le coulage. (Très bien<br />

©t vifs a.im'aïudissoinonts. )<br />

Nous <strong>de</strong>vons, d'autre part, répudier les pro-<br />

meaàes trompeuses ©t les surenchères ; meus<br />

<strong>de</strong>venu préférer à la poîitkru© <strong>de</strong>s tormules<br />

et <strong>de</strong>s mots la politique <strong>de</strong>* résilies.<br />

Il faut sniibordonner surtomt nos promesMis<br />

à nos effca - ts. (Très bien I)<br />

C'est la politique à laquelle 1© Sénat restera<br />

attaché ; il voudira sauvogaïKlev les finances<br />

Dubiiquos, toit en acceptant las sacrifices<br />

que lui rarramandaront le pata-iotlsm© ot l'hu-<br />

saanètè.» (Vifs apptoudissenients sua- un grand<br />

nombre d© bancs.)<br />

M Pofc^airé, en <strong>de</strong>soendant <strong>de</strong> la tribun©,<br />

reçoit les Krhoi'a.uona d'un grand nombre d©<br />

ses collègues. „ „ .<br />

Le Sénat s'ajour-ft© s <strong>de</strong>anawi 2 heures et<br />

concurremment avec un© missMm «lletrwn<strong>de</strong>. L<br />

La mission, partie d© la Sangha, a atteint la<br />

frontière <strong>de</strong> la Guinée espagnole en octobre ;<br />

l© retour s'est effectué par le l ittoral jusqu à<br />

Libreville où elle s'est embarquée le 24 <strong>de</strong>cem-<br />

bl Les rapports les plus courtois n'ont cessé <strong>de</strong><br />

régner cnlro les commissaires <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux na-<br />

tions • le capitaine Fœrstcr et le lieutenant<br />

SVhwartz pour l'Allemagne, lo capitaine Cot-<br />

tes ©t l'ingénieur Michel pour la Franco.<br />

Ces <strong>de</strong>rniers étaient assistés du mé<strong>de</strong>cin ma-<br />

jor Gravot, du lieutenant Boissot, <strong>de</strong> l'olflcier<br />

d'administration d'artillerie Guérm, <strong>de</strong>s sous-<br />

ofilciers Leprix, Corvony, Genty et G.irond.<br />

D'après un© interview prise au capitaine Cot-<br />

tes, la mission a eu pour nous <strong>de</strong>s résultats<br />

importants. (<br />

AMERICAINS ET JAPONAIS<br />

New-York, 11 janvier.<br />

I/e département <strong>de</strong> la marine a décidé <strong>de</strong><br />

(transférer <strong>de</strong> l'Atlantique au Pacifique quatre<br />

<strong>de</strong> ses plus formidables cuirassés.<br />

Cette nouvelle semble confirmer les craintes<br />

émises à propos <strong>de</strong>s relations plutôt tendues<br />

du Japon

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!