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UNIVERSITE PARIS DIDEROT (PARIS 7)

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tel-00470285, version 1 - 5 Apr 2010<br />

Chapitre 1 Perspective historique<br />

mathématiques et de sciences physiques et la deuxième à la charge de techniciens et<br />

d’officiers des Corps.<br />

C’est sur la base de son expérience comme professeur à Mézières que Gaspar Monge<br />

va concevoir le premier modèle de formation de l’Ecole Polytechnique. Il est basé sur les<br />

connaissances mathématiques et physiques mais ce qui le caractérise c’est sa proximité avec<br />

l’idéal encyclopédiste d’une alliance possible entre les Sciences et les Arts. A cette époque,<br />

les Sciences correspondent en effet à la théorie pure et les Arts aux applications. Ce sont ces<br />

dernières qui ont un rôle privilégié dans le premier modèle. En effet, « c’est le principe<br />

d’application qui hiérarchise les sciences et les arts et qui détermine l’organisation du cursus »<br />

(Ibid. p.12) Ainsi, « la géométrie descriptive réunit l’ensemble des applications de la méthode<br />

des doubles projections ; l’analyse est étudiée dans ses applications à la géométrie et à la<br />

mécanique ». (Ibid. p.12)<br />

La géométrie occupe une place prédominante dans ce modèle de formation et le métier<br />

de l’ingénieur est vu comme l’application de méthodes générales. L’importance de la<br />

géométrie et des connaissances mathématiques plus généralement est légitimée par la<br />

généralité des méthodes offertes qui garantit leur applicabilité dans des contextes divers. Cette<br />

vision est confirmée par le modèle pédagogique : l’enseignement de la théorie des sciences et<br />

des applications a lieu dans des cours magistraux donnés par des chercheurs de l’Académie<br />

des Sciences, à la suite de quoi les connaissances associées doivent être mises en pratique<br />

dans les salles et les laboratoires sous la direction d’élèves plus avancés.<br />

II.2 Du modèle de Monge au modèle de Laplace<br />

Le premier déséquilibre que doit affronter très rapidement ce modèle est provoqué par<br />

la création des écoles d’application en 1795. En effet, ces écoles vont demander à l’Ecole<br />

Polytechnique de supprimer les cours d’application, considérant que ces derniers sont de leur<br />

ressort. Or, comme nous l’avons exposé précédemment, les mathématiques avaient une place<br />

très haute dans la hiérarchie des enseignements mais une place légitimée par l’importance des<br />

applications dans les enseignements théoriques tels que la mécanique comme dans les<br />

enseignements d’application tels que le cours de fortification. La suppression des cours<br />

initiaux d’application et la mise en place de nouveaux cours spéciaux pour les remplacer,<br />

dénommés cependant encore « d’application », causent alors un déséquilibre et questionnent<br />

le rôle accordé aux mathématiques, en particulier à la géométrie descriptive, que les cours<br />

d’application nourrissaient. Comme le souligne Belhoste :<br />

« Mais à ces cours spéciaux 3 , qui ne jouent d’ailleurs qu’un rôle secondaire, manque une<br />

véritable unité organique : la référence à la géométrie descriptive, sans être abandonnée, est<br />

devenue largement factice » (ibid. p.18).<br />

3 Ces cours spéciaux, correspondent aux cours dits « d’application », parmi ceux, il y avait le cours de machines,<br />

enseigné d’un point de vue descriptif.<br />

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