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UNIVERSITE PARIS DIDEROT (PARIS 7)

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tel-00470285, version 1 - 5 Apr 2010<br />

Chapitre 1 Perspective historique<br />

« utilitaristes », l’applicabilité des mathématiques et le caractère formateur pour l’esprit de ces<br />

dernières ne s’opposent pas, au contraire, et ceci les conduit à orienter l’enseignement à tous<br />

les niveaux vers ce qui est susceptible d’être utile. Pour eux, le choix des contenus<br />

d’enseignement doit être conditionné strictement à leur potentiel de service. C’est le point de<br />

vue par exemple de Bourlet quand il écrit :<br />

« Il faut donc écarter de l’enseignement de mathématiques tout ce qui n’aura pas une utilité plus<br />

ou moins directe dans les applications » (ibid, p. 239) et assure par la suite, que ce choix ne<br />

risque pas de diminuer les contenus mathématiques parce que, « si l’ on fait un tableau complet<br />

des connaissances strictement indispensables à un ingénieur ordinaire, on s’aperçoit aussitôt que<br />

le champ ainsi borné est encore immense » (ibid, p. 239).<br />

Cette justification met en évidence une autre contrainte à considérer : l'amplitude des<br />

connaissances mobilisées par un ingénieur dans sa pratique. Nabonnand ne traite pas cette<br />

contrainte dans son analyse mais, nous voudrions la souligner, en constatant que le choix de<br />

privilégier les applications mathématiques dans une formation technique ou d’ingénieur ne<br />

suffit à déterminer cette formation. Vu l’ampleur des connaissances potentiellement en jeu<br />

dans la pratique, il sera nécessaire de faire des choix, en se demandant quelles sont les<br />

mathématiques appliquées les plus nécessaires.<br />

Revenons au débat initial. Nous avons présenté ci-dessus des arguments développés<br />

par des réformateurs utilitaristes. Mais il existait aussi des réformateurs s’opposant à cette<br />

orientation, argumentant par exemple, que les applications des mathématiques, dénuées de<br />

rigueur, ne peuvent servir de base à une formation en mathématiques. Parmi ces derniers, on<br />

trouve A. N. Whitehead, qui souligne que, même lorsque l’enseignement mathématique<br />

s’adresse à des personnes dont la formation mathématique sera élémentaire et courte, celle-ci<br />

« doit viser deux objectifs : développer la faculté d’abstraction et développer la faculté de<br />

raisonnement logique. Aussi l’enseignement des mathématiques doit-il être d’une rigueur<br />

logique sans concession. ». (ibid, p. 241). Il est tout aussi catégorique sur la nécessité de la<br />

rigueur dans un enseignement mathématique à vocation professionnelle et écrit par exemple :<br />

« Il est important pour les physiciens et ingénieurs d’avoir un esprit entraîné mathématiquement<br />

(mathematically trained mind) et on ne peut pas se contenter d’une connaissance quasiment<br />

mécanique en vue des applications. (ibid. p. 242).<br />

On voit donc une grande cohérence entre les arguments développés pour ou contre un<br />

enseignement des mathématiques centré sur les applications dans l’enseignement et dans la<br />

formation des ingénieurs même si, comme le souligne Bourlet :<br />

« la question d’un enseignement de mathématiques appliquées est à la fois beaucoup plus<br />

cruciale et plus simple à résoudre pour les formations supérieures d’ingénieurs ou de physiciens<br />

que dans l’enseignement secondaire même technique » (ibid. p. 245)<br />

III.2 La Conférence Internationale de l’Enseignement Mathématique<br />

La CIEM s’est réunie à Paris en 1914 pour aborder deux questions :<br />

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