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UNIVERSITE PARIS DIDEROT (PARIS 7)

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tel-00470285, version 1 - 5 Apr 2010<br />

III.1.2 Les caractéristiques<br />

Chapitre II La formation et la profession des ingénieurs dans le contexte actuel<br />

Les auteurs mettent particulièrement bien en évidence le décalage entre le<br />

fonctionnement des mathématiques dans la pratique et dans les formations usuelles. Les<br />

savoirs qu’ils repèrent sont des savoirs relativement élémentaires, la difficulté venant de la<br />

nécessité de les opérationnaliser dans un certain contexte. Ils fonctionnent de façon locale,<br />

contextualisée et avec un fort niveau d’implicite des modèles utilisés. Selon Williams et Wake<br />

(2007), des mathématiques plus complexes s’opérationnalisent à travers des logiciels,<br />

fonctionnant comme des boîtes noires.<br />

Les savoirs mathématiques visibles dans les pratiques observées sont ceux dérivés des<br />

savoirs scolaires. Ils utilisent le symbolisme mathématique conventionnel et les<br />

représentations usuelles telles que : nombres, représentations graphiques, tables, formules,<br />

etc. ainsi que des concepts, méthodes et techniques scolaires. Mais ces savoirs sont présentés<br />

dans les manuels et guides de manière différente dans les trois pratiques étudiées, en liaison<br />

avec des activités spécifiques de ces pratiques. D’autre part l’économie de la pratique favorise<br />

les implicites et fait apparaître également des techniques spécifiques. Nous allons illustrer ces<br />

caractéristiques à travers un exemple : celui du calcul du vent traversier lors de l’atterrissage<br />

pour un pilote. La technique mathématique « naturelle » pour accomplir cette tâche serait<br />

l’utilisation d’une fonction trigonométrique.<br />

Le contexte de la tâche est le suivant : Le pilote doit utiliser l’information qui lui est<br />

fournie (vitesse et direction du vent) pour décider si le vent traversier n’excède pas la valeur<br />

limite autorisée pour son avion lors de l’atterrissage. Précisons que les valeurs limites sont<br />

données pour en avion précis en termes de vent traversier et vent arrière et qu’elles dépendent<br />

du coefficient de frottement de la piste (cf. la Table 1). Par exemple, si le coefficient de<br />

frottement est de 0,33, l’action de freinage sera moyenne, la limite du vent arrière est de 5<br />

noeuds et la limite du vent traversier est de 15 noeuds. Si la piste est longue, la situation peut<br />

devenir plus complexe, le coefficient de friction n’étant pas nécessairement homogène.<br />

Coefficient de frottement Action de freinage Vent arrière Vent traversier<br />

0,25 en dessous Faible 0 5<br />

0,26 à 0,29 Moyenne - Faible 0 5<br />

0,30 à 0,35 Moyenne 5 15<br />

0,36 à 0,39 Moyenne 5 15<br />

0,40 au dessus Forte 10 33<br />

Table 1. Action de freinage pour l’avion (Fokker 50)<br />

Les auteurs rapportent l’observation de l’épisode suivant : un pilote et son copilote<br />

sont en approche sur une piste 05 (c'est-à-dire orientée à 50°). La dernière information fournie<br />

sur le vent à l’atterrissage est : 13 nœuds, 100°, et on est avec une action de freinage faible.<br />

Pour prendre la décision d’atterrir sur cette piste, le capitaine doit calculer l’angle « off-the-<br />

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