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'l'Approvisionnement respectueux' - the Union for Ethical BioTrade

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Encadré 2: brevets et biopiratage<br />

La notion imprécise mais très prégnante de « biopiratage » recouvre un certain nombre de<br />

préoccupations portant sur l'appropriation non autorisée ou l'utilisation non indemnisée de<br />

ressources génétiques et des savoirs traditionnels associés. La CDB pose un certain nombre<br />

de principes sur l'accès à ces r essources et le partage des avantages découlant de leur<br />

utilisation, et donne aux gouvernements nationaux le pouvoir de déterminer et de réglementer<br />

l'APA. Dans la pratique, toutefois, les soupçons de biopiratage ne sont pas <strong>for</strong> cément liés<br />

au non-respect des règles et principes de l'APA ; il est ainsi très difficile de faire la distinction<br />

entre des actes de biopiratage et des pratiques légitimes.<br />

Les droits de propriété intellectuelle, et en particulier les brevets, ont pris une place centrale<br />

dans le débat sur le biopiratage. On le doit en grande partie, non pas à la CDB, mais à<br />

l'Accord relatif aux aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce<br />

(accord sur les ADPIC – ou TRIPs en anglais) de l'Or ganisation mondiale du commer ce<br />

(OMC). L'accord permet, sans l'exiger, que les membres de l'OMC excluent de la brevetabilité<br />

des végétaux et des animaux, tout en les obligeant spécifiquemen t à protéger les microorganismes<br />

et certains pr ocessus biotechnologiques. Pour de nombr eux pays en<br />

développement, le fait que des br evets déposés dans certains pays puissent couvrir du<br />

matériel génétique biologique, dont des <strong>for</strong>mes de vie, non seulement pose des problèmes<br />

éthiques, mais aussi permet à des entreprises de prendre possession de ressources génétiques<br />

et des savoirs traditionnels qui leur sont associés. Des ONG ont rendu compte de l'opposition<br />

générale grandissante à l'octroi de brevets sur du matériel biologique, et de l'indignation que<br />

suscitent les grandes entreprises tirant des bénéfices colossaux de l'utilisation de savoirs<br />

et de ressources biologiques de communauté du tiers-monde.<br />

Des accusations spécifiques de biopiratage ont porté sur une pal ette de brevets, depuis<br />

ceux qui protègent des ressources génétiques et des savoirs traditionnels jusqu'à ceux qui<br />

s'appliquent directement à des versions purifiées de ces ressources, à des produits dérivés<br />

de ressources biologiques ou à des inventions fondées sur des savoirs traditionnels. Ces<br />

accusations publiées par des rapports d'ONG aussi bien que par la presse spécialisée, voire<br />

grand public de plus en plus, couvr ent en fait un lar ge spectre de situations distinctes.<br />

Certains brevets pêchent parce qu'ils ne r espectent pas des critèr es fondamentaux de<br />

brevetabilité, comme la nouveauté ; l’huile de neem (margousier), dont les vertus fongicides<br />

sont connues et utilisées en Inde depuis des siècles, en est un exemple. D'autres brevets<br />

sont critiqués parce qu'ils portent sur des gènes, des pr otéines ou d'autres <strong>for</strong>mes de vie<br />

qui, pour beaucoup, ne sauraient être considérés comme une propriété intellectuelle, soit<br />

pour des raisons morales qui choquent certaines personnes, soit parce que cela ferait<br />

obstacle à des recherches et à des innovations futures. Par exemple, des scientifiques se<br />

sont inquiétés de ce que 74 % envir on du génome du riz soient r evendiqués en vertu de<br />

brevets américains. Parfois, des doutes planent sur l'accès à des ressources ou à des savoirs<br />

sans autorisation ou sans in<strong>for</strong>mation suf fisante, et sans partage ultérieur des avantages<br />

ainsi acquis, comme ce serait le cas de la pervenche de Madagascar et des médicaments<br />

qui en ont été tirés par Eli Lilly. Parfois aussi, la seule pierre d'achoppement semble être le<br />

lien entre une invention et une r essource biologique native d'un pays en développement,<br />

comme pour le récent brevet d'utilisation du quinoa (une plante originaire du Pérou) à des<br />

fins cosmétiques.<br />

En partie adapté de : Dutfield, G. 2004. « What is Biopiracy ? » présenté à l'atelier international<br />

d'experts sur l'accès aux ressources génétiques et le partage des avantages de Cuernavaca,<br />

Mexique, octobre 2004.

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