Histoire des Temps modernes - Petit Fichier

motiver les agriculteurs à développer leurs affaires et se faire entrepreneurs : il s’agit de
garantir les prix élevés pour eux. Or habituellement les Etats surveillent les prix du grain.
Quand il y a une crise, l’Etat bloque les prix, contrôle les greniers de grain.
Turgot : intendant, il est nommé ministre des finances de Louis XVI en 1774 et sera envoyé
en 1776. C’est la guerre des farines, la guerre pour la subsistance : on a laissé le prix des
grains s’adapter mais les capitalistes attendent toujours plus.
Turgot soutient aussi la liberté des entreprises contre les corporations.
5. L’évolution des économies européennes
a)Le colbertisme
1661-85. Interventionnisme économique, mercantilisme, il crée des manufactures et des
compagnies commerciales. En France, les capitalistes se méfient des manufactures. Une part
de l’argent n’est pas investie (pas de tradition d’investissement dans les nouveaux domaines).
b)La question du prêt à intérêt
Il est toujours condamné par l’Eglise. En 1671, Colbert essaie de mettre en place un semblant
de sociétés de crédit (« négociants de prêts ») mais sans grand succès car il y a peu de
volontaires, puisque les négociants se méfient d’un Etat interventionniste, craignent un impôt.
c)Le grand commerce colonial
Avec les grandes villes portuaires (surtout de la façade atlantique), création d’un milieu du
grand commerce international, de villes internationales. Les familles de commerçants
communiquent entre elles, l’argent bouge, le centre est Amsterdam.
Dans les colonies, politique de peuplement, afflux de colons dans les colonies anglaises : en
Angleterre, les catholiques sont +- chassés et fuient vers l’Amérique (où il y a de la terre et
du travail). Ceci est à l’avantage de courants religieux dissidents, qui peuvent se regrouper
librement en Amérique.
Les Anglais ont aussi un surplus de population rurale. Ils déportent entre autre leurs repris de
justice, prostituées,… Une fois que les colons sont installés, le poids de l’Etat anglais s’affaiblit
les colonies ont souvent leur propre charte (contrairement à la France ou l’Espagne).
d)La révolution agricole en Angleterre
Dans la plupart des pays européens, 80 à 90% de la population travaille dans l’agriculture. En
Angleterre au 18 e , on descend jusqu’à 50% ; le pays se spécialise dans l’élevage. Avantages :
engrais pour les terres, l’abondance de bétail facilite la traction animale dans l’agriculture, le
bétail dans des enclos demande peu de place donc plus de place pour les plantes fourragères.
Rendement par hectare et quintal : 3quintaux/hectare en Russie, 6q/h en France, toujours
plus que 10 q/h en Angleterre.
Puisque c’est une île, besoin d’une importante marine commerciale : on protège les arbres
avec les enclos (contre les moutons) : plus de bois pour les bateaux, les constructions, le
charbon de bois.
e)Les débuts de la révolution industrielle
En France : beaucoup de réflexion mais peu de mise en pratique. En 1666, création de
l’Académie des Sciences (mais son aspect reste théorique).
Angleterre : innovations techniques de la métallurgie et du textile.
On utilise le charbon de terre en métallurgie température plus élevée, utilisation plus
précise sur le métal. C’est le début de l’exploitation des mines ; pour l’évacuation des eaux,
les Anglais utilisent déjà une sorte de machine à vapeur (Newcomen, 1712). Ensuite,
utilisation du coke (houille distillée) à partir de 1735, qui permet d’obtenir de la fonte.
Développement de l’industrie du fer et de la fonte : spécialisation de l’Angleterre dans le
domaine du petit outillage (exemple : rasoirs Wilkinson !). A Birmingham, une grosse usine
est celle de M. Boulton, 1 e propriétaire d’une usine de 900 ouvriers, produit un peu de tout.
Textile : « navette volante » en 1733 (fil, trame) : moins de temps, moins de main-d’œuvre,
moins de coût. Vers 1740, le coton prend le pas sur la laine au niveau quantités. On voit de
nouvelles techniques commerciales : la fabrication en série développe les catalogues
(Wedgwood, Chippendale) Considérable baisse de prix.
Histoire des Temps modernes – 2010/2011 – D. Ruy 36