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CUL Planches TURE<br />
«JEUNESSE ÉTAT D’URGENCE» D’IDIR BENAÏBOUCHE<br />
RIRES, RÉFLEXIONS ET FORTES OVATIONS À RÉPÉTITION ONT<br />
CARACTÉRISÉ LA SOIRÉE DE DIMANCHE À LA SALLE IBN<br />
ZEYDOUN. Le public a beaucoup aimé le one man show<br />
remarquablement joué par le jeune et talentueux comédien,<br />
Idir Benaïbouche.<br />
Un spectacle à<br />
couper le souffle<br />
Plusieurs personnages en un seul. Idir<br />
Benaïbouche a présenté un spectacle<br />
satirico-comique à l’humour décapant et<br />
ravageur, dans lequel il revisite les interdits<br />
et donne sa vision du monde. Tout<br />
est prétexte, pour cet artiste plein<br />
d’énergie. Rien n’échappe au comédien. Il égratigne,<br />
tour à tour, avec délectation, presque tous les thèmes.<br />
Un rythme alterne les dialogues. Le spectateur n’est<br />
plus passif puisque l’œuvre fait appel à sa conscience<br />
sociale, d’une façon hilarante qui doit l’amener à<br />
changer la société.<br />
Ce style théâtral qui invite le public à partager des<br />
moments et les vivre intensément, a plongé la salle<br />
dans une atmosphère de convivialité. En bref, il a<br />
réussi à captiver, plus d’une heure, l’attention du<br />
public. La trame de cette pièce gravite autour de la vie<br />
moderne. Un passé acerbe au présent du ridicule, le<br />
Rendez-vous<br />
personnage principal se prenant pour un messie<br />
invente une danse qu’il intitule «la danse, état d’urgence»,<br />
qui permettra à la société civile de revendiquer<br />
ses droits d’une manière sur-contemporaine, sur<br />
un fond tantôt burlesque tantôt tragique. Il dira en<br />
marge du spectacle : «Je ne suis pas un moralisateur.<br />
Ce n’est pas mon métier. J’essaie, ou plutôt je tente, de<br />
transmettre le rire. Il n’y a pas d’objectif, de but, encore<br />
moins de message dans cette pièce. Cela ne m’intéresse<br />
pas. J’essaie seulement de toucher les sensibilités<br />
des gens, du public.»<br />
Cette pièce est écrite dans un langage simple, arabe<br />
dialectal. Idir Benaïbouche impressionne par sa force<br />
et sa volonté de changer des situations. Cette œuvre<br />
de théâtre réalisée en 14 mois a permis de mieux cerner<br />
le quotidien, notre quotidien. «Nous n’avons pas<br />
besoin de scènes, mais de lieux conviviaux. Je tente de<br />
retrouver l’ambiance d’antan dans laquelle des<br />
A PARTIR D’AUJOURD’HUI ET JUSQU’AU 27 JUILLET<br />
Tlemcen accueille la 7 e édition<br />
du Festival national du hawzi<br />
Le coup d’envoi de la 7 e édition du<br />
Festival national de la musique hawzi<br />
sera donné ce soir au palais de la culture<br />
Abdelkrim-Dali, Imama. Vingt associations<br />
prendront part à cette 7 e édition, qui<br />
sera marquée par des chants inspirés de<br />
la poésie de Cheikh Boumediene Ben<br />
Sahla. Selon le commissariat du festival<br />
qui a organisé dimanche dernier une<br />
conférence à ce sujet, 16 troupes entreront<br />
en compétition, où trois prix (300.000<br />
dinars - 250.000 DA - 150.000 DA) seront<br />
décernés par un jury composé à cet effet.<br />
Parmi les associations participantes figurent<br />
entre autres l’association El<br />
Mouahidia de Nedroma , Ahbab cheikh<br />
Bensari de Sidi Bel Abbes, ainsi que<br />
d’autre associations issues d’Alger, de<br />
Béjaia, de Constantine, de Mascara...<br />
Placée sous le haut patronage de la<br />
ministre de la Culture, ce festival se propose<br />
ainsi de mettre à l'honneur des<br />
genres artistiques authentiques et ancrés<br />
dans le quotidien des habitants de la ville<br />
de Tlemcen, qui a enfanté de célèbres<br />
chanteurs et musiciens parmi lesquels<br />
cheikh Larbi Bensari, chikha Tetma et<br />
Abdelkrim Dali. Selon les organisateurs,<br />
cette manifestation se veut également un<br />
rendez-vous annuel pour contribuer au<br />
développement et à la valorisation du<br />
patrimoine culturel et<br />
artistique du hawzi. Il est important de<br />
rappeler que le commissariat du festival<br />
ambitionne de donner un cachet maghrébin<br />
à ce festival à partir de la prochaine<br />
édition, avec la participation de chanteurs<br />
et associations maghrébines issus de la<br />
Tunisie, du Maroc et de la Libye. Notons<br />
que de nombreux chanteurs participeront<br />
à cette édition dont notamment Nesrine<br />
Ghanim, Farid Khodja, Abbas Righ et<br />
d’autres encore. En marge de ce festival, il<br />
est prévu des conférences et des tables<br />
rondes, ainsi qu’une exposition photos.<br />
n Mohamed Medjahdi<br />
Livresque<br />
HORIZONS • Mardi 25 Juin 2013<br />
13<br />
acteurs de talent comme Rouiched, Mohamed Touri,<br />
Sid Ali Fernandel ou Rachid Ksentini abordaient, à<br />
partir d’anecdotes, des thèmes sociaux. En résumé,<br />
j’œuvre à faire un théâtre vivant en contact direct avec<br />
le public», s’explique l’artiste.<br />
Actuellement, il tente de réconcilier le public avec<br />
notre propre patrimoine et son besoin d’ouverture sur<br />
l’universel en s’inspirant des textes de grands noms<br />
du 4e art algérien. Le metteur en scène de la pièce a<br />
indiqué qu’il est content et satisfait de constater le vif<br />
engouement du public.<br />
Pour rappel, Idir Benaïbouche a déjà adapté<br />
l’œuvre de «Journal d’un fou» de Nicolas Gogol.<br />
Actuellement, il est distribué dans le film «L’oranais»<br />
de Lyes Salem. A ce sujet, Idir Benaïbouche confie qu’il<br />
a énormément apprécié sa collaboration avec ce réalisateur<br />
au palmarès élogieux.<br />
n Samira Sidhoum<br />
OMAR MOKHTAR CHAALAL A SIGNÉ SON<br />
LIVRE «AUX SOURCES DE NOVEMBRE»<br />
Une référence essentielle<br />
sur l’histoire<br />
Le livre est une version «écrite»<br />
du documentaire de Djelloul<br />
Haya réalisé a la fin des années<br />
80. Et tout comme le documentaire,<br />
le livre regroupe plusieurs éléments<br />
d’histoire notamment, des<br />
documents historiques, ainsi que<br />
des témoignages de militants de<br />
l’époque tels que Mohammed<br />
Boudiaf, Hocine Aït Ahmed,<br />
Abdelhamid Mehri, Benyoucef<br />
Benkhedda. Les deux co-auteurs<br />
veulent, à travers cet ouvrage,<br />
permettre aux nouvelles générations<br />
d’accéder et de mieux comprendre<br />
la guerre de Libération<br />
nationale, partie de l’histoire<br />
d’Algérie qui reste souvent floue<br />
pour certains.Selon Omar Mokhtar Chaalal, il est important de sensibiliser<br />
les citoyens pour une conservation, assurée par tous, du patrimoine historique.<br />
Une telle rencontre doit aussi être celle de la sensibilisation, a-t-il<br />
ajouté, soulignant que le public «s’implique d’autant mieux dans l’effort<br />
de conservation du patrimoine lorsqu’il comprend que celui-ci participe<br />
de la construction de sa propre identité et de celle des générations montantes».<br />
L’écriture de l’histoire devrait s’inscrire dans une «politique<br />
durable, non de circonstance», a-t-il ajouté.<br />
Aussi, est-ce avec une verve très compréhensible que Omar Mokhtar<br />
Chaalal se livre consciencieusement à une démonstration époustouflante.<br />
Il dresse, avec habileté, des portraits et des témoignages des militants<br />
«afin de te faire revivre l’histoire». L’auteur de «Talghouda» opte pour un<br />
vocabulaire simple et complexe à la fois. Les mots sont d’une consonance<br />
profonde. Cet ouvrage retrace en abondance les valeurs de l’histoire. Ce<br />
genre d’ouvrage aime à simplifier au maximum au profit du suspense et<br />
des rebondissements des faits et des événements relatés. La preuve, cet<br />
auteur utilise une écriture très simple, d’une densité et d’une méticulosité<br />
incroyables. L’ouvrage «Aux sources de novembre» est un devoir de<br />
mémoire. Un ouvrage à lire absolument !<br />
n S. S.<br />
Photo : Fouad S.