HISTORIQUE 33e RÉGIMENT D'INFANTERIE COLONIALE
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Historique du 33 ème RIC (Anonyme, Imp. Norbertine, 1920) numérisé par Jean-Luc Praud.<br />
A 6 heures, le bataillon Darnault, suivi du centre de renseignements, et le bataillon<br />
Cames s’élancent à l’assaut de la première position allemande, sous le feu violent des<br />
batteries et des mitrailleuses ennemies.<br />
Bataillon Darnault. — Le lieutenant-colonel Cahen est tué presque immédiatement ;<br />
son capitaine-adjoint, capitaine Gilles, tombe à ses côtés. Le lieutenant-colonel Bénézech<br />
prend le commandement, et, avec le 1 er bataillon, s’empare de la ferme d’Hurtebize, faisant un<br />
grand nombre de prisonniers.<br />
Le bataillon, auquel viennent se joindre quelques éléments du 6 e bataillon sénégalais et<br />
du 127 e d’infanterie, qui attaque à droite, descend les pentes nord d’Hurtebize et pénètre dans<br />
la vallée de l’Ailette.<br />
L’ennemi ne résiste pas longtemps à cette poussée, mais les difficultés du terrain,<br />
rendues plus grandes par les réseaux de fil de fer tendus par les Allemands, achèvent la<br />
dissociation des unités que l’assaut de la première position allemande a déjà commencé.<br />
De 8 heures à 8 heures et demie, les éléments qui sont descendus dans la vallée de<br />
l’Ailette viennent se grouper finalement à l’est du mamelon 147-4, lisière de la grande<br />
clairière qui s’étend de ce point, où un nid de mitrailleuses s’est révélé, à Vauclerc.<br />
Le commandant du régiment s’offre de rétablir la liaison avec le commandant du<br />
groupement et les éléments qui doivent opérer à droite et à gauche du bataillon Darnault. Le<br />
contact ne peut être repris, les unités voisines n’ayant pu progresser. Les débris du bataillon<br />
Darnault constituent ainsi une pointe très avancée dans les lignes allemandes.<br />
Jusqu’à 15 h. 30, on se maintient sur la position conquise, soumise depuis 9 h. 30 à un<br />
bombardement de pièces de gros calibre et tenue sous le feu des mitrailleuses.<br />
Pendant ce temps, des mitrailleurs et des mitrailleuses ennemies, établies sur la cote<br />
160 et dans le bois 2, conjuguent leur tir, coupant presque toutes les communications avec<br />
l’arrière.<br />
Les renforts demandés n’arrivent pas. Le Chef de corps ne s’oppose plus au repli du<br />
bataillon Darnault, et lui-même se dirige vers la crête d’Hurtebize, avec le reste de son centre<br />
de renseignements.<br />
Il y parvient, vers 17 heures, et prend le commandement du groupement, le colonel<br />
Quérette, blessé, ayant été fait prisonnier.<br />
Ce bataillon avait fait preuve du plus grand entrain et d’une admirable ténacité. Il avait<br />
subi des pertes sensibles. Le capitaine Dauce, commandant la C.M. I, tombé grièvement<br />
blessé, était mort de ses blessures sur le champ de bataille. L’adjudant-major, capitaine David,<br />
déjà blessé à Douaumont, atteint de deux blessures au début de l’action, et ayant refusé de se<br />
faire évacuer, tombait à son tour mortellement blessé. Le capitaine Lefèvre, les souslieutenants<br />
Arrivé et Accenaro étaient également tombés avec un grand nombre de sousofficiers<br />
et soldats.<br />
Bataillon Cames. — Le bataillon Cames part, à 6 heures, à l’assaut des tranchées<br />
allemandes, sous le feu ininterrompu des mitrailleuses ennemies. Il conquiert rapidement le<br />
saillant de Cabourg, les tranchées de Courtine et d’Iéna. Poussant plus loin, il s’empare de la<br />
tranchée d’Ems, où il fait des prisonniers. Continuant leur marche, les unités arrivent à la cote<br />
173, sur le rebord du plateau de l’Ailette. Les pertes deviennent alors extrêmement sensibles,<br />
surtout en cadres. Le commandant Cames, blessé deux fois, la tête environnée de bandages<br />
sanglants et ne voulant pas se faire évacuer, se prodigue en terrain libre, sans souci des feux<br />
violents de mitrailleuses. La mâle attitude de ce chef héroïque et aimé soulève l’enthousiasme<br />
et l’admiration de tous.<br />
Le bataillon est en liaison , à gauche, avec le 53 e R.I.C.<br />
A droite, la liaison avec le 6 e sénégalais, resté au sud du monument, n’existe plus.