HISTORIQUE 33e RÉGIMENT D'INFANTERIE COLONIALE
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Historique du 33 ème RIC (Anonyme, Imp. Norbertine, 1920) numérisé par Jean-Luc Praud.<br />
b) Deuxième position : à droite, 61 e bataillon C.P., tenant la partie orientale de<br />
la vallée du Flagot ; à gauche, le 56 e B.C.P., tenant la partie occidentale de<br />
cette même vallée et assurant la défense du bois des Châtaigniers.<br />
En outre, les quatre batteries d’A.T. du capitaine Bouchet sont réparties le long du<br />
réseau de fil de fer jalonnant la deuxième position, depuis le bois des Châtaigniers<br />
jusqu’aux abords de Louvrigny ;<br />
c) A Festigny et abords immédiats, C.H.R. du 33 e R.I.C. et C.M. du 29 e R.I.T.<br />
Le 15 juillet 1918, vers 0 h. 15, l’ennemi déclenche un bombardement d’une violence<br />
extraordinaire par obus de tous calibres et obus à gaz sur nos premières lignes et sur nos<br />
arrières, bombardement qui dure environ quatre heures, puis se prolonge avec une intensité<br />
moindre pendant toute la matinée. Les troupes sont immédiatement alertées ; les unités<br />
employées aux travaux de la défense de la première et de la deuxième position rejoignent<br />
leurs emplacements de combat.<br />
Toutes nos communications ayant été coupées, il ne parvient au Lieutenant-Colonel<br />
commandant aucun renseignement sur ce qui se passe au nord de la Marne et à l’ouest de la<br />
limite du sous-secteur. Il ne peut se rendre compte que tardivement des premiers résultats<br />
obtenus par l’ennemi. Or, ceux-ci sont, dès le début, très importants. Les Allemands ont passé<br />
la Marne, vers 4 heures, sur le front de la 51e D.I., dont ils ont neutralisé ou capturé le<br />
bataillon de première ligne au C.R. Bouquigny. Par la suite, ils ont pu progresser vers le Sud<br />
et s’emparer des hauteurs de la région de Try-Vassieux, Vassy-Bouquigny, ce qui découvre<br />
complètement le front nord du sous-secteur.<br />
Par suite, le <strong>33e</strong> R.I.C. va se trouver aux prises avec un ennemi quatre ou cinq fois<br />
supérieur en nombre, sur un front coudé à angle droit de 12 kilomètres de développement. Il<br />
devra engager toutes ses disponibilités dès le début de l’action pour tenir opiniâtrement la<br />
première position, les bataillons de chasseurs à pied et l’artillerie de tranchée étant réservés<br />
pour la défense de la deuxième position. Puis, lorsqu’il se rendra compte de l’intention de<br />
l’ennemi de pousser plutôt vers l’Est que vers le Sud, il devra chercher à conserver le contact<br />
avec la Marne pour garder la liaison avec les régiments de la 10e D.I.C. occupant la deuxième<br />
position au nord de la rivière. Grâce à son héroïsme, le <strong>33e</strong> R.I.C. a pu remplir complètement<br />
cette mission et donner aux troupes de renfort le temps d’intervenir pour faire échouer le plan<br />
de l’ennemi.<br />
Le bataillon Darnault (1 er du 33 e R.I.C.) et le bataillon Castaing (66 e B.T.S.) tiennent<br />
le sommet de l’angle droit du front du régiment : le premier défend la région de Troissy et les<br />
pentes de la cote 203, le second occupe les bois du Crochet. C’est contre eux que les<br />
Allemands portent leurs premiers et plus vigoureux efforts. Ce n’est qu’un peu plus tard qu’ils<br />
attaqueront notre gauche (bataillon Carré) et notre droite (bataillon Marchand).<br />
Combat du bataillon Darnault. — Le commandant Darnault n’a pu se rendre compte<br />
que vers 6 heures du fléchissement de la première ligne de la 51 e D.I., qui découvre<br />
totalement sa gauche ; à ce moment, il s’aperçoit que les Allemands ont occupé la cote 204<br />
(secteur de la 51 e D.I.), d’où ils attaquent à revers nos éléments de la première ligne de la<br />
région de Troissy et d’où ils cherchent également à s’emparer des lisières du bois du Crochet.<br />
La supériorité numérique de l’ennemi apparaît tout de suite considérable ; ce n’est plus<br />
de l’infiltration, c’est de la submersion. Le peloton qui occupe Troissy, encerclé par l’ennemi,<br />
se défend vigoureusement ; mais, ne pouvant réussir à se dégager, il est bientôt perdu pour la<br />
défense. L’intrépide sous-lieutenant Vors, à la tête de quelques hommes, réussit à s’échapper<br />
et court donner l’alarme aux éléments du bataillon qui tiennent la droite du C.R. La section du<br />
lieutenant Vergnaud, au nord de Troissy, se défend avec vigueur, et, pour éviter<br />
l’enveloppement, réussit en manœuvrant à se rabattre sur Cerseuil.