HISTORIQUE 33e RÉGIMENT D'INFANTERIE COLONIALE
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Historique du 33 ème RIC (Anonyme, Imp. Norbertine, 1920) numérisé par Jean-Luc Praud.<br />
Les ordres de détail sont transmis aux unités dans la soirée. En attendant l’exécution<br />
du démarrage, un certain nombre de reconnaissances, dont trois sur le front du régiment,<br />
doivent tâter la ligne ennemie. Cette dernière étant supposée évacuée en partie, les<br />
reconnaissances offensives avaient mission de s’y installer si la résistance était faible.<br />
Il est prescrit, dans la nuit, de gagner aux premières lueurs du jour, comme position de<br />
départ, une zone de positions à cinq kilomètres plus à l’Est, ce qui peut se faire sans<br />
encombre. Avant 9 heures du matin, les bataillons du 33 e se trouvent placés dans leur zone de<br />
marche : à droite, le 2 e bataillon (Buchet) ; à gauche, le 1 er bataillon (Mathieu) ; en réserve, le<br />
3 e bataillon (Capdevielle), P.C. du Chef de Corps au P.C. Simone.<br />
Pendant ce temps, les reconnaissances ont lieu : à gauche, deux sections de la 17 e<br />
compagnie, sous le commandement du sous-lieutenant Schanock, abordent la tranchée de la<br />
Chartonne, la trouvent occupée fortement et échangent avec l’ennemi grenades et coups de<br />
fusils, puis se replient sans pertes en combattant.<br />
Au centre, deux sections de la 19 e compagnie, sous le commandement du souslieutenant<br />
Magne, s’appuyant mutuellement, abordent énergiquement l’objectif qu’elles<br />
trouvent peu occupé et s’y installent à 6 heures. Vers 8 heures, une forte contre-attaque<br />
allemande se dessine, entoure la troupe, qui, pour ne pas être cernée, se replie en s’accrochant<br />
au terrain et en combattant courageusement. Le sous-lieutenant Magne, le dernier dans la<br />
retraite, ne revient pas. A 11 heures, le détachement était rentré dans nos lignes.<br />
A droite, la reconnaissance du capitaine Neveu, de la 21 e compagnie, a pour<br />
instruction de marcher en direction générale de Maucourt, se couvrant à droite par une section<br />
au Petit-Chenas, puis d’attaquer l’ouvrage Diez, puis les abords de Maucourt.<br />
Une compagnie américaine doit se trouver au Grand-Chenas. Des renseignements<br />
certains donnent comme évacué Dieppe, le Grand-Chenas et, peut-être, le Petit-Chenas. Or,<br />
ces localités sont occupées en force et la compagnie Neveu va attaquer la position ennemie à<br />
son point le plus fort, au rentrant de la ligne.<br />
La section envoyée au Petit-Chenas n’a pas laissé de traces.<br />
La compagnie Neveu peut s’avancer à 4 ou 500 mètres de son objectif sans être<br />
inquiétée. A ce moment, le feu des fusils et mitrailleuses se déclenche. Le Capitaine, homme<br />
très brave, très énergique, sans se laisser intimider par ce tir, continue sa marche. Pendant ce<br />
temps, la reconnaissance Magne, peu éloignée, est contre-attaquée et ramenée vivement par<br />
l’ennemi. Profitant de cet avantage, la garnison du point d’appui de maucourt (tranchée de<br />
Maucourt et ouvrage Diez) sort de ses lignes et entoure complètement la compagnie Neveu.<br />
Les quelques hommes qui purent revenir se sont trouvés un peu en flèche à gauche. Ils se sont<br />
accrochés à des trous d’obus et ont été négligés par la contre-attaque allemande. Le capitaine<br />
Neveu, blessé gravement au pied, tient énergiquement tête à l’ennemi avec les hommes qui<br />
l’entoure ; après avoir brûlé toutes leurs munitions, les survivants du détachement sont faits<br />
prisonniers avec leur héroïque chef.<br />
Les deux bataillons de tête, continuant leur mouvement, arrivent sur une ligne un peu<br />
inclinée sur le méridien et passant à 400 mètres environ de Dieppe.<br />
A ce moment, le feu de nombreuses mitrailleuses se déclenche et cloue la ligne sur le<br />
sol.<br />
Le commandant du 1 er bataillon fait tâter Dieppe par des patrouilles. Celles-ci se<br />
heurtent à un réseau intact bien battu par les mitrailleuses, de sorte que le cisaillement est<br />
impossible.<br />
De la partie est du Grand-Chenas, ainsi que du bois Nobras, partent également des<br />
feux de mitrailleuses qui prennent la ligne d’écharpe.<br />
Le barrage ennemi se déclenche, tombant d’abord sur les positions allemandes, ainsi<br />
que le montrent de nombreuses fusées tirées simultanément par l’ennemi. Ces signaux<br />
marquent l’importance de la garnison allemande.