Les voies romaines du Berry

INT800IICT1ON. Il
Un troisième point certain, c'est que les plus importantes
de ces villes d'origine celtique étalient rattachées
entre elles , et par suite étaient devenues le centre
d'une « étoile » de voies romaines, comme cela arrive
aujourd'hui pour' les chefs-lieux de département ou
d'arrondissement nous le constaterons spécialement
pour Chabris, Levt'oux, Déols, Le Blanc, Argenton, Aigu
ronde, Chateaumeillant, Néris, Bourbon-l'Archemhaud.
et Saint-Satur (4).
4. Observations sur le tracé de.î voies romaines. -.
Etant donné ce programme, comment les Romains l'ont
ils exécuté? Autrement dit, comment ont-ils déterminé
le tracé de leurs voies? Ici apparait leur esprit pratique.
Il ne faudrait pas croire en effet, comme on le dit souvent,
qu'ils ne s'écartaient jamais de la ligne droite. Ils
tenaient au contraire grand compte (le deux choses
- I o des localités qui se trouvaient dans la direction du
point à atteindre, et qu'il était logique et économique de
desservir par la nouvelle voie, d'autant plus que souvent
elles pou'ajent l'être déjà par un chemin celtique
qu'il n'y avait qu'à élargir et à restaurer (2); - 2 0 des
obstacles naturels qu'ils rencontraient sur leur route.
D ans la civifas liiturigum, il ne. pouvait être question
de chaînes de montagnes à peine çà et là quelques
collines, qu'il était facile de contourner; mais il y avait
des cours d'eau plus ou moins considérables : la Loire,
sur la frontière orientale; lei Cher, avec ses affluents
à droite, l'Yèvre, l'Âuron, la .Sauldre; à gauche, I'Arnon,
la Théols, le Foïizoti; l'Indre; la Creuse, avec -ses
affluents : à droite, la Petite-Creuse, la Gargilesse, la
(t) Cfr. C. Jullian, ibid., p. 102 et 106.
(2) C. hillian, ibid., p. 106 « ces routes romaines unissaient les chefslieux
des cités; mais la plupart sont d'origine indigène, et, avant l'arrivée
de César, des roules les rejoignaient déjà, directes et bonnes, puisque le
proconsul put courir sur leur chaussée presque aussi vite que sur les dalles
de la voie Appieune