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HARSKIRCHEN : DES PORCS, CAUSE D‘UNE REBELLION<br />
Les fonctionnaires du bailliage avaient des<br />
privilèges. L‟un d‟eux intéressait les habitants de<br />
Harskirchen tout particulièrement : les<br />
fonctionnaires du prince avaient le droit de joindre<br />
leurs porcs au troupeau communal sans payer de<br />
redevance. Ils en profitèrent. En 1789, ils en avaient<br />
112. Ce n‟était pas raisonnable. Car ces porcs<br />
mangeaient une bonne partie des glands et faines<br />
qui tombaient des arbres de la forêt, frustrant ainsi<br />
leurs compagnons appartenant aux citadins non privilégiés.<br />
L‟affaire était grave, c ar les fruits sylvestres<br />
constituaient un aliment important de<br />
l‟espèce porcine. Les pommes de terre étaient<br />
encore rares et trop précieuses pour être données<br />
aux bêtes, et les aliments concentrés tels qu‟on les<br />
utilise actuellement étaient inconnus. Il faut dire<br />
que le régime qu‟on imposait alors aux porcs, la vie<br />
en plein aire, les <strong>mouvement</strong>s contribuaient à la<br />
production d‟un lard pas trop gras, musclé, bref,<br />
d‟une excellente qualité.<br />
Le porcher était un homme important. Dans chaque<br />
village une maison lui était réservée. Il était engagé<br />
par la commune. Sa rémunération, ses droits et ses<br />
devoirs faisaient l‟objet d‟une convention en bonne<br />
et due forme. Souvent on avait plus d‟égards pour<br />
lui que pour le maître d‟école, et cela pour deux<br />
raisons : les porchers se trouvaient plus<br />
difficilement que les maîtres d‟école et l‟abondance<br />
et la qualité du lard étaient jugées plus utiles que le<br />
savoir des enfants.<br />
Tous les matins le porcher traversait le village,<br />
soufflait dans sa corne, ce qui était le signal pour<br />
ouvrir les porcheries. Il fallait voir la joie avec<br />
laquelle les porcs rejoignaient leurs compagnons,<br />
galopant, s‟arrêtant par ci, repartant à toute allure.<br />
Quand les citadins de Harskirchen constatèrent que<br />
le nombre de porcs privilégiés augmentait, ils<br />
décidèrent de passer aux actes. Ils se concertèrent.<br />
Résultat des pourparlers : le 3 novembre 1789,<br />
aucun porc de fonctionnaire ne devait rejoindre le<br />
troupeau communal ; on les repousserait avec des<br />
17<br />
gourdins, des hurlements, on arrêterait et on<br />
ramènerait de force les récalcitrants avec des<br />
cordes.<br />
Le matin susdit tout le monde était à son poste.<br />
Mais quelle surprise ! Aucun des porcs honnis ne<br />
se présenta. C‟est qu‟un traître avait dévoilé la<br />
machination. Le prince fut averti immédiatement<br />
de la rébellion de ses sujets de Harskirchen. Déjà<br />
deux jours après, il fit présenter la facture : une<br />
amende de 100 thaler. C‟était une somme<br />
importante ; elle correspondait à la valeur de 8 à 10<br />
vaches. On peut s‟imaginer la tête que faisaient nos<br />
rebelles. Ils décidèrent de faire appel à la clémence<br />
du prince. Ils demandèrent à l‟avocat Horstmann de<br />
rédiger une pétition, d‟expliquer les raisons de leur<br />
geste et demander la grâce du prince. Plusieurs<br />
lettres furent échangées. Finalement le prince remit<br />
l‟amende. Mais les honoraires de l‟avocat, les frais<br />
de déplacement des messagers s‟élevaient à une<br />
somme rondelette. Les deux échevins, adjoints au<br />
maire et auxiliaires de justice, qui étaient accusés<br />
d‟avoir élaboré le plan d‟action contre les porcs des<br />
fonctionnaires, furent révoqués. Mais l‟affaire eut<br />
tout de même un résultat heureux pour<br />
Harskirchen. Prince recommanda aux<br />
fonctionnaires de n‟avoir que le nombre de porcs<br />
nécessaires à leur propre ménage. Trois ans après,<br />
le règne du prince était fini ; Harskirchen avec tout<br />
le comté de Sarrewerden fut rattaché à la France, et<br />
il n‟y avait plus de privilèges, ni pour les hommes<br />
ni pour les porcs.<br />
DIE MOHR UND IHRE JUNGEN<br />
In den ersten Frühlingsnächten jeden Jahres pflegt sich in den sogenannten Langgärten, die am Weg von<br />
Harskirchen nach der Honauer Mühle liegen, eine große Mohr zu zeigen. Manchmal sieht man sie allein,<br />
manchmal hat sie Junge bei sich, gewöhnlich sieben. Im ersteren Falle gibt es ein unfruchtbares, im<br />
letzteren ein fruchtbares Jahr.<br />
Eine ähnliche Erscheinung soll oft am „enge Brückel“ zwischen Harskirchen und Saarunion zu sehen sein.<br />
Nur kommt die Mohr hier aus der Saar und die Ferkel schwimmen lebhaft grunzend auf dem Wasser<br />
umher. Aus dieser Erscheinung werden aber keine Schlüsse über den Ernteausfall des Jahres gezogen.<br />
Mitgeteilt von Lehrer Weber zu Harskirchen