Incidences cliniques des postures de la zone ... - Belbacha Dental
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23-474-B-10 <strong>Inci<strong>de</strong>nces</strong> <strong>cliniques</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>postures</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>zone</strong> oro<strong>la</strong>biale<br />
Facteurs modérateurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> posture linguale<br />
Fonction venti<strong>la</strong>toire<br />
La <strong>la</strong>ngue intervient directement dans <strong>la</strong> fonction venti<strong>la</strong>toire<br />
[58, 87, 88] , grâce à l’os hyoï<strong>de</strong>, ancrage supérieur <strong>de</strong> l’arbre<br />
respiratoire : <strong>la</strong> posture du massif hyolingual permet ainsi le<br />
passage <strong>de</strong> l’air à travers le carrefour aéropharyngien.<br />
Lors <strong>de</strong> l’inspiration, les muscles géniohyoïdiens, mylohyoïdiens<br />
et le ventre antérieur du digastrique permettent <strong>la</strong> traction<br />
antérieure <strong>de</strong> <strong>la</strong> mandibule et le dégagement du couloir<br />
oropharyngé.<br />
Les données récentes sur <strong>la</strong> neurophysiologie <strong><strong>de</strong>s</strong> muscles<br />
linguaux au cours <strong>de</strong> <strong>la</strong> venti<strong>la</strong>tion ont montré que, par<br />
l’intermédiaire <strong><strong>de</strong>s</strong> stimu<strong>la</strong>tions sur les noyaux moteurs du<br />
trijumeau et du facial, adressées par le centre respiratoire<br />
bulbaire, le génioglosse, appelé safety muscle, contreba<strong>la</strong>nce<br />
l’action du styloglosse et empêche <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue d’obstruer l’oropharynx.<br />
La chute <strong>de</strong> cette activité tonique dans certains cas<br />
d’hypersomnolence peut entraîner une glossoptose et l’arrêt<br />
respiratoire.<br />
Cette posture linguale est donc soumise aux contraintes<br />
respiratoires administrées par le système nerveux central,<br />
réajustée sans cesse par les effecteurs linguaux et indissociables<br />
<strong>de</strong> l’équilibre céphalique. Toute pathologie à un ou plusieurs<br />
niveaux est à l’origine d’une posture linguale pathologique.<br />
Position du corps<br />
Le passage <strong>de</strong> <strong>la</strong> position érigée à <strong>la</strong> position allongée chez<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> patients présentant <strong><strong>de</strong>s</strong> anomalies <strong>de</strong> <strong>la</strong> respiration provoque<br />
une diminution <strong><strong>de</strong>s</strong> dimensions antéropostérieures <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
voies aériennes oropharyngées, pouvant être assimilée à une<br />
réduction <strong>de</strong> 40 % avec une perte d’espace postérolingual <strong>de</strong><br />
20 % [63] .<br />
L’activité phasique du génioglosse modu<strong>la</strong>teur <strong>de</strong> <strong>la</strong> respiration<br />
diminue avec <strong>la</strong> rotation <strong>de</strong> <strong>la</strong> tête et <strong>la</strong> position <strong>la</strong>térale<br />
du corps [65] .<br />
Les muscles responsables <strong>de</strong> <strong>la</strong> protrusion linguale comme le<br />
génioglosse sur <strong><strong>de</strong>s</strong> sujets sains ont-ils une activité maximale en<br />
position allongée et <strong>la</strong>térale lors <strong>de</strong> l’endormissement et<br />
pendant le sommeil profond ? Le dép<strong>la</strong>cement postérieur <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
<strong>la</strong>ngue est-il <strong>la</strong> cause d’une occlusion pharyngienne ? Smith et<br />
Battagel [63] ont montré que sur <strong><strong>de</strong>s</strong> sujets sains <strong>la</strong> position<br />
allongée provoque une diminution significative <strong><strong>de</strong>s</strong> dimensions<br />
<strong>de</strong> l’espace aérien pharyngé et <strong>la</strong> protrusion mandibu<strong>la</strong>ire<br />
entraîne une augmentation <strong>de</strong> l’espace fonctionnel lingual.<br />
Le traitement <strong><strong>de</strong>s</strong> patients présentant <strong><strong>de</strong>s</strong> apnées ou un<br />
syndrome <strong>de</strong> résistance <strong><strong>de</strong>s</strong> voies aériennes supérieures a pour<br />
but d’éviter cette diminution <strong>de</strong> l’oropharynx en position<br />
allongée. De nombreuses étu<strong><strong>de</strong>s</strong> ont montré que le poids du<br />
patient est un facteur aggravant dans le pronostic <strong>de</strong> traitement<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> apnées : les obèses présentent, <strong>de</strong> par l’épaisseur <strong><strong>de</strong>s</strong> tissus<br />
mous, une diminution plus importante <strong>de</strong> l’oropharynx.<br />
“ Point fort<br />
La position du corps a un impact important sur<br />
l’expressivité muscu<strong>la</strong>ire du génioglosse face aux<br />
pressions négatives qui s’établissent lors <strong>de</strong><br />
l’endormissement, alors que le muscle tenseur du voile du<br />
pa<strong>la</strong>is présente au même moment une chute <strong>de</strong> son<br />
activité.<br />
Différenciation sexuelle <strong>de</strong> <strong>la</strong> posture linguale<br />
Selon Pae et al. [90] , l’activité du génioglosse serait plus<br />
importante et <strong>de</strong> façon continue pour les femmes. Les femmes<br />
présenteraient une activité électromyographique du génioglosse<br />
50<br />
(15)<br />
20<br />
(10)<br />
Figure 11. Représentation schématique <strong><strong>de</strong>s</strong> pressions <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue et<br />
<strong><strong>de</strong>s</strong> lèvres au repos (entre parenthèses) et pendant <strong>la</strong> déglutition. En<br />
posture et lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction, Proffit et Phillips [83] ont montré que <strong>la</strong><br />
pression linguale est plus gran<strong>de</strong> que <strong>la</strong> pression <strong><strong>de</strong>s</strong> lèvres pour <strong><strong>de</strong>s</strong><br />
patients présentant <strong><strong>de</strong>s</strong> occlusions normales.<br />
plus élevée au repos. En revanche, les hommes présenteraient<br />
une résistance plus intense <strong><strong>de</strong>s</strong> voies aériennes pharyngées à<br />
une occlusion partielle.<br />
Maturation <strong><strong>de</strong>s</strong> tissus lymphoï<strong><strong>de</strong>s</strong><br />
L’acquisition <strong>de</strong> <strong>la</strong> position linguale physiologique serait en<br />
re<strong>la</strong>tion avec <strong>la</strong> réduction <strong>de</strong> l’espace aérien postérieur qui aurait<br />
tendance à augmenter avec l’âge lors <strong>de</strong> l’involution <strong><strong>de</strong>s</strong> tissus<br />
lymphoï<strong><strong>de</strong>s</strong> qui se produit jusqu’à <strong>la</strong> puberté.<br />
Maturation <strong><strong>de</strong>s</strong> pressions linguales<br />
De nombreuses étu<strong><strong>de</strong>s</strong> rapportent une fréquence élevée <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
pulsion linguale jusqu’à 8 ans et une diminution après cet âge.<br />
Cette pulsion serait sans inci<strong>de</strong>nce sur <strong>la</strong> typologie squelettique,<br />
qui se détermine plus tard.<br />
Selon Proffit et Mason [91] , certaines conditions anatomiques<br />
prédisposent <strong><strong>de</strong>s</strong> enfants normaux à un positionnement antérieur<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue, qui disparaît à <strong>la</strong> puberté. Pour ces enfants,<br />
<strong>la</strong> pulsion linguale doit être considérée comme une étape <strong>de</strong><br />
transition ; pour d’autres enfants, cette pulsion constitue une<br />
adaptation nécessaire. La thérapeutique myofonctionnelle, pour<br />
ces auteurs, ne <strong>de</strong>vrait pas être appliquée avant <strong>la</strong> puberté<br />
(Fig. 11).<br />
Particu<strong>la</strong>rités anatomiques linguales<br />
La posture linguale peut être antérieure en raison :<br />
• d’un volume lingual trop important ;<br />
• d’une anomalie <strong>de</strong> son insertion symphysaire ;<br />
• d’une macroglossie vraie liée à un tableau syndromique ou<br />
d’une « dysharmonie linguosquelettique ».<br />
Posture linguale et croissance linguale pure<br />
La courbe <strong>de</strong> croissance <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue est interprétée différemment<br />
selon les auteurs. La croissance linguale cesserait pour<br />
certains à 7 ans ou, pour d’autres, pourrait continuer jusqu’à<br />
14 ans ou plus tard encore.<br />
Le taux <strong>de</strong> croissance pure <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue varie en fonction <strong>de</strong><br />
l’âge : ce taux est très important jusqu’à 5 ans, puis diminue<br />
entre 6 et 12 ans (courbes <strong>de</strong> Scammon, in Doual et al. [92] ).<br />
L’enfant a acquis à 10 ans 90 % <strong>de</strong> son volume lingual.<br />
Kopriva et Dale [93] ont rapporté <strong><strong>de</strong>s</strong> cas <strong>de</strong> syndrome <strong>de</strong><br />
Wie<strong>de</strong>mann et Beckwith où <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue peut présenter un taux <strong>de</strong><br />
croissance très élevé jusqu’à l’âge <strong>de</strong> 6 ans. L’hypoglycémie est<br />
alors présente dans 50 % <strong><strong>de</strong>s</strong> cas avec une hyperinsulinémie.<br />
Des recherches récentes impliquent l’insulin growth factor 2 dans<br />
l’accroissement du taux d’insuline et donc dans <strong>la</strong> pathogénie<br />
<strong>de</strong> ce syndrome. La macroglossie du syndrome <strong>de</strong> Wie<strong>de</strong>mann<br />
et Beckwith tend à régresser avec le temps en re<strong>la</strong>tion avec le<br />
taux d’insulin growth factor 2.<br />
14 Odontologie/Orthopédie <strong>de</strong>ntofaciale