Jean Jacques hatt Mythes et dieux de la Gaule, tome II 1

monstrueux s'est transformé en un loup. Au côté d'Héraklès, B3, Iolaos debout représente le compagnon présent à ses
côtés, le Dioscure du monde supérieur ; B1 Eurysthée, dont la partie inférieure du corps est placé dans la jarre, figure le
Dioscure du monde inférieur. Un quatrième personnage féminin (2), correspondant sans doute à Rigani se tient debout.
La vasque Esp. 1076 : sur la première de ces vasques, Hercule apparaît debout en D2. Il est escorté à sa droite par Bacchus
jeune, accompagné de Silène (D1), et à sa gauche d'une Victoire, D3, ainsi que de Iolaos, D4. Il est probable que
l'ensemble de la partie consacrée à Hercule occupait la partie centrale de la frise. Ensuite, vers la gauche, le groupe de
Jupiter, C2, encadré à sa droite par Ganymède C1, à sa gauche par Pomoné C3 et Fortune C4.
Vers la gauche, Neptune, B2, s'appuyant de la main droite sur une rame et minant, les jambes écartées, un dauphin. À sa
droite, Vénus nue, B1, et à sa gauche Diane, et la biche, B3. A l'extrémité gauche du développement, en réalité, sur la frise
à droite du groupe d'Hercule, Apollon tenant une lyre, A2, entre eux Marsyas à sa droite et une Muse A3, à sa gauche.
Tous les motifs ornant cette vasque appartiennent exclusivement à la mythologie gréco-romaine.
La vasque Esp. 1110 : il en va tout autrement de la seconde vasque, reproduite d'après un ancien dessin techniquement
parfait, et qui semble conforme à l'original. Sa décoration comporte en effet, comme motif central dominant, Smertulus,
tenant sur ses genoux le loup qu'il vient de tuer (B3). En B4, derrière à sa gauche, un comparse, Esus, B4, qui touche de la
main gauche le loup mort. À droite de Smertulus, à le toucher, et légèrement en arrière, Rigani B2. Cette déesse croise les
bras sur sa poitrine avec le même geste de défense que celui de la même déesse sur le chaudron de Gundestrup, dans la
scène différente mais parallèle représentant Smertulus en train d'étrangler le monstre envoyé contre elle par Taranis (voir
tome I, p. 92, fig. 75). Enfin, dans la même scène, en B1, Eurysthée effrayé réfugié dans une marmite. Vers la gauche,
Esus accroupi, les jambes croisées, en A2, est escorté à sa gauche d'une Vénus de source A3 et à sa droite d'une triade de
déesses Mères, A1. L'autre extrémité, à l'extrême droite, la frise, en C, représente le mythe d'Hercule C3 et des pommes
des Hespérides, C2, 2'. En C1, l'arbre entouré par le serpent Ladon.
La majorité de ces dernières scènes, figurant sur le second monument, appartient à la tradition des mythes grecs, mais
comporte une référence possible avec ce que nous savons des traditions celtiques, tant d'après les images du chaudron de
Gundestrup que d'après les sculptures gallo-romaines de haute époque.
d) Saintes
C'est dans le même esprit que nous avons interprété le bas-relief de Saintes (Esp. 1319), sculpté à l'envers d'une
stèle, où figure, sur la face antérieure, l'hiérogamie de la déesse souveraine avec Esus. Hercule y est présenté debout, sur
un socle, au-dessus d'une tête de taureau, tandis qu'Esus accroupi domine lui-même deux autres têtes de taureau. À sa
droite, sur un socle plus élevé, Rigani se dresse, debout. L'ensemble fait clairement allusion au sacrifice des trois taureaux
par Smertulus, afin de permettre le retour à la forme humaine des déesses transformées en grues, et, par le fait même, de
rendre possible l'union saisonnière de Rigani avec Esus. Sur ce bas-relief, Hercule tient de la main gauche la pomme des
Hespérides, symbole de la prise de contact, par lui, avec les richesses et les potentialités de la partie souterraine de
l'Univers. Cette pomme, est le gage et le signe de la fertilité, de l'abondance, et une promesse d'éternité pour les défunts. Le
tout sera réalisé grâce à l'alliance active de Smertulus-Hercule avec Rigani et Esus.
Une stèle à quatre divinités, à Saintes, (Esp. 1323) présente, dans un style tardif du IIIe siècle, quatre divinités : Hercule,
Mars, Mercure et Minerve. Nous retrouvons là, dans le Sud-Ouest de la Gaule, un autre exemplaire du groupe des trois
divinités masculines germaniques, associé à une divinité féminine, qui n'est plus Junon, mais la guerrière Minerve, qui
pourrait représenter Freya. C'est un nouveau témoignage des influences culturelles et religieuses du Nord de la Gaule et de
la Germanie sur le Sud-Ouest.
e) Périgueux
À Périgueux, un bas-relief ayant fait partie du décor d'un grand monument public (Esp.1285) représente Hercule
cueillant les pommes des Hespérides. D'autre part, sur un fût de colonne historié, Esp. 1260, apparaissent six divinités :
Diane, Bacchus, Apollon, Vulcain, Hercule, Abondance. Hercule, dans ce concert de dieux, associé à Apollon et Vulcain,
joue le rôle de libérateur des eaux de sources, lesquelles sont protégées par Diane, ce qui permet de bonnes récoltes
(l'Abondance) et d'abondantes vendanges (Bacchus). La colonne dont faisait partie cet ensemble était probablement
surmontée d'une statue de Jupiter, auctor bonarum tempestatium, seigneur responsable du beau temps. La ville de
Périgueux a également fourni une statue d'Hercule, grandeur nature, d'un assez beau style (Esp. 1260).
f) Cadurques
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Mythes et dieux de la Gaule, tome II
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