Jean Jacques hatt Mythes et dieux de la Gaule, tome II 1

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fouilles et ont commencé là une future carrière d'archéologue ou de chercheur. Dix-huit campagnes de fouilles s'y sont succédé sous sa direction de 1958 à 1976, en collaboration avec Charles Lagrand, chercheur au CNRS, mais aussi Pierre Roualet, Etienne Biehler et Bernard Normand. A toutes ces activités, s'ajoutent encore ses innombrables interventions à des colloques français ou internationaux : Paris, Saint-Germain-en-Laye, Dijon, Bordeaux, Nice, Mayence, Cologne Trèves, Milan, Naples, Vienne, Madrid, Mexico, Tel Aviv... sur des sujets traitant aussi bien de la Protohistoire que de l'Empire romain. Le thème le plus ancien et le plus constant de ses recherches - et peut-être aussi le plus original - reste l'analyse des croyances religieuses des Celtes et des Gallo-romains. Nombre de ses travaux et articles y sont consacrés et notamment la synthèse magistrale parue en 1989 sur les « Mythes et dieux de la Gaule » (tome 1) aux Editions Picard. Il y a dévoilé progressivement les grands traits de la cosmogonie celtique, reconstituant la religion et la mythologie des Gaulois après avoir constaté qu'il existait une communauté d'idées et de croyances entre un certain nombre de monuments gallo-romains et les thèmes mythologiques des Gaulois. Le tome 2, dont le manuscrit était presque achevé au moment de la disparition du Professeur J. J. Hatt, est présenté sur ce site, afin d'être accessible aux chercheurs et au public intéressé par ce domaine de recherche. BIBLIOGRAPHIE Un bibliographie détaillée de Jean-Jacques Hatt a été publiée dans la Revue Archéologique de l'Est - Etudes offertes à Jean-Jacques Hatt, n° 125-126, juillet-décembre 1981 Ch. Jeunesse, F. Pétry et B. Schnitzler Jean-Jacques Hatt, à l'occasion de son quatre-vingtième anniversaire dans Cahiers Alsaciens d'Archéologie, d'Art et d'Histoire - Mélanges offerts à Jean-Jacques Hatt, 1993, p. 7-14. Jean Jacques hatt Mythes et dieux de la Gaule, tome II 6
INTRODUCTION PRINCIPES DE MÉTHODE ET RÉSULTATS Nous resterons fidèle, dans ce second volume, aux principes de méthode que nous avons suivis : prise en compte simultanée des données de la préhistoire, de la protohistoire et de l'histoire, ces domaines n' étant séparés par aucun fossé infranchissable, les traditions religieuses de toutes époques se trouvant mêlées et combinées dans les croyances celtiques et gallo-romaines. En 1963, la préface du livre de Jan de Vries 1 fait entendre que l'étude de la religion celtique et gallo-romaine et galloromaine est dans une impasse. La raison de cette situation consiste dans la spécialisation trop étroite des recherches et des chercheurs. Il existe entre la préhistoire, la protohistoire et l'histoire des cloisons qu'un regrettable tabou empêche de franchir. Les historiens ignorent la préhistoire et la protohistoire, les préhistoriens ne se soucient pas de l'histoire. Ainsi le recours à la comparaison indispensable, notamment entre monuments procédant de ces différents domaines, est interdite : Nous citerons ici le jugement sans recours de l'un des plus éminents spécialistes de la période historique gallo-romaine, P.M. Duval : "De plus en plus, on s'interdit de juger des dieux gaulois de l'indépendance d'après les renseignements des temps gallo-romains." 2 PRÉHISTOIRE, PROTOHISTOIRE ET HISTOIRE Ce postulat est faux, et de nature à paralyser la recherche. Il n'est que la conséquence et l'ignorance du parti pris de certains historiens, ignorant sereinement la réelle continuité joignant la protohistoire, voire même la préhistoire à l'histoire. C'est donc sur la base d'un postulat rigoureusement inverse que je suis arrivé à rompre ces barrières purement artificielles et à rétablir la liaison entre ces trois domaines artificiellement séparés. PRINCIPAUX RÉSULTATS C'est ainsi que j'ai pu, en me fondant sur la répartition par régions des inscriptions et des monuments gallo-romains consacrés aux Mars indigènes, comparant ces données avec celles de la protohistoire celtique, rattacher le culte de cette divinité préceltique à un fonds indigène antérieur à l'apparition des Celtes. Cette recherche mettait en même temps en lumière un chapitre méconnu de la politique religieuse des empereurs romains, qui paraissent avoir systématiquement soutenu ce culte avec l'intention de concurrencer celui des druides subsistants. RÉSULTATS DE LA COMPARAISON ENTRE LES TEXTES ET LES MONUMENTS. C'est en comparant les données des textes anciens : César, Lucain, les Gloses de Berne, avec les inscriptions de la Gaule romaine, ainsi que celle des monuments et des objets de l'art celtique, de l'indépendance comme des temps romains, que j'ai pu : 1) déterminer, par l'analyse comparative, et la comparaison entre les données des textes et des images, le lot des signes propres à chaque divinité, en déterminer les fonctions, en préciser l'évolution avec le temps, ainsi que l'apparition de divinités nouvelles, comme l'Apollon celtisé ; 2) en comparant les images du chaudron de Gundestrup avec celles de sculptures gallo-romaines ou celtiques encore inexpliquées, reconstituer l'essentiel de la mythologie celtique, encore vivante à l'époque gallo-romaine. Là où auparavant régnaient incertitudes et imprécisions, j'ai pu présenter une reconstitution cohérente et justifiée de la religion celtique, qui s'est maintenue avec quelques modifications et quelques compléments (notamment l'Apollon gaulois, apparu au IIe siècle av. J.-C.), mais avec fidélité durant toute la période romaine. SYNCRÉTISME GAULOIS POSTÉRIEUR À LA CONQUÊTE 1 De VRIES, Jan 2 DUVAL, P.-M., Les dieux de la Gaule, 2 e éd., Paris, p. 5 Jean Jacques hatt Mythes et dieux de la Gaule, tome II 7
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