TNN-journal-2013-2014-web - Théâtre National de Nice
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PAGE8<strong>TNN</strong>SAISON<strong>2013</strong>>14<br />
Un homme qui dort<br />
© L. Blanchet<br />
© R. Matthey<br />
Portraits crachés<br />
© A. Sangaré<br />
33 Monstres<br />
poste 2<br />
12.03<br />
>16.03<br />
[Compagnie Hanna R]<br />
Un homme qui dort<br />
D’après Un homme qui dort <strong>de</strong> Georges Perec<br />
Adaptation Linda Blanchet et Gabor Rassov<br />
Mise en scène Linda Blanchet<br />
salle Michel Simon<br />
Création • Avec Baptiste Amann, Anne Frèches • Assistanat Anaïs Laforêt<br />
Musique Anne Frèches • Lumière Alexandre Toscani • Production <strong>Théâtre</strong> <strong>National</strong> <strong>de</strong> <strong>Nice</strong> – CDN <strong>Nice</strong> Côte<br />
d’Azur, Compagnie Hanna R • Avec l’ai<strong>de</strong> à l’écriture et la recherche dans le cadre du dispositif du CAC <strong>de</strong> la<br />
Région Provence-Alpes-Côte-d’Azur, <strong>de</strong> la Ville <strong>de</strong> <strong>Nice</strong> et du Conseil Général <strong>de</strong>s Alpes-Maritimes • Texte<br />
publié aux Éditions Gallimard<br />
l’histoire>>>L’aventure du héros <strong>de</strong> Georges Perec commence par un acci<strong>de</strong>nt presque anodin. Il a<br />
vingt-cinq ans, son réveil sonne mais il ne bouge pas. Il reste dans son lit, il referme les yeux. Il ne bougera<br />
pas. Il ne va pas en salle d’examen passer sa licence. Il n’ouvre plus la porte à ses amis inquiets <strong>de</strong> son absence.<br />
Il ne sort qu’à la nuit tombée, “comme les rats, les chats et les monstres”. De cette tentation commune <strong>de</strong><br />
“ne pas y aller” va naître pour cet homme qui dort la volonté <strong>de</strong> sortir d’une vie déjà toute tracée. Son<br />
objectif : <strong>de</strong>venir transparent. Ne plus exister pour le reste du mon<strong>de</strong> et vivre en parfaite autonomie, sans<br />
les autres. Il veut re<strong>de</strong>venir le centre du mon<strong>de</strong>, celui sur qui “l’histoire n’a pas <strong>de</strong> prise”. C’est une quête <strong>de</strong><br />
liberté dont il s’agit.<br />
ce qu’ils en DIsent>>>Ceci est ta vie. Ceci est à toi. Tu as vingt-cinq ans et vingt-neuf <strong>de</strong>nts, trois<br />
chemises et huit chaussettes, quelques livres que tu ne lis plus, quelques disques que tu n’écoutes plus. Tu<br />
n’as pas envie <strong>de</strong> te souvenir d’autre chose, ni <strong>de</strong> ta famille, ni <strong>de</strong> tes étu<strong>de</strong>s, ni <strong>de</strong> tes amours, ni <strong>de</strong> tes amis,<br />
ni <strong>de</strong> tes vacances, ni <strong>de</strong> tes projets. Tu as voyagé et tu n’as rien rapporté <strong>de</strong> tes voyages. Tu es assis et tu<br />
ne veux qu’attendre, attendre seulement jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien à attendre.<br />
>Georges Perec, Extrait Un homme qui dort<br />
Comment vivre aujourd’hui dans un mon<strong>de</strong> qui nous échappe ? Peut-on influer sur le cours <strong>de</strong> l’histoire ? Le<br />
renoncement est-il une solution ? Georges Perec décrit avec beaucoup d’humour une aventure personnelle,<br />
concrète et résolument contemporaine : la tentation <strong>de</strong> vivre par soi-même, <strong>de</strong> renoncer au mon<strong>de</strong> pour y<br />
vivre plus pleinement. Il est rare <strong>de</strong> trouver un texte qui abor<strong>de</strong> avec autant <strong>de</strong> poésie et <strong>de</strong> justesse la<br />
question <strong>de</strong> l’engagement. Ce jeune homme <strong>de</strong> vingt-cinq ans se retire du mon<strong>de</strong> avant même d’y avoir<br />
goûté. Si son expérience ne semble pas être une révolte, elle répond peut-être à la même angoisse d’exister<br />
et à la même volonté <strong>de</strong> se réapproprier son histoire. J’ai souhaité faire résonner le parcours <strong>de</strong> cet<br />
“homme qui dort” avec celui <strong>de</strong> jeunes entre vingt et trente ans qui se sont engagés dans <strong>de</strong>s actions<br />
collectives. Pour explorer le parcours intime du détachement à la lumière d’une autre tentative <strong>de</strong> réponse :<br />
celle <strong>de</strong> l’engagement. Peut-être pour y trouver <strong>de</strong>s échos… >Linda Blanchet<br />
LA COMPAGNIE>>>La Compagnie Hanna R a été créée en 2007, à l’initiative <strong>de</strong> la metteuse en scène<br />
Linda Blanchet. Textes d’auteurs vivants ou adaptations d’œuvres littéraires grâce à une écriture <strong>de</strong> plateau,<br />
les choix <strong>de</strong> la compagnie témoignent d’une envie <strong>de</strong> travailler sur <strong>de</strong>s écritures contemporaines<br />
<strong>de</strong> la scène et d’abor<strong>de</strong>r, à travers <strong>de</strong>s témoignages, <strong>de</strong>s thèmes forts comme l’i<strong>de</strong>ntité, la mémoire et le<br />
rapport au temps.<br />
>Rencontre avec l’équipe artistique le vendredi 14 mars à l’issue <strong>de</strong> la représentation<br />
>Autour <strong>de</strong>... Performance et atelier <strong>de</strong> pratique théâtrale par Anne Frèches<br />
poste 2<br />
9.04<br />
>12.04<br />
[Compagnie Le Grain <strong>de</strong> sable]<br />
Portraits crachés<br />
Yves Pagès<br />
Adaptation et mise en scène Jacques Laurent<br />
salle Michel Simon<br />
Création • [Distribution en cours] • Conception vidéo Jean-Clau<strong>de</strong> Fraicher<br />
Photographies Robert Matthey • Production <strong>Théâtre</strong> <strong>National</strong> <strong>de</strong> <strong>Nice</strong> –<br />
CDN <strong>Nice</strong> Côte d’Azur, Compagnie Le Grain <strong>de</strong> sable, L’Entre-Pont – <strong>Nice</strong> • Texte publié aux Éditions Verticales<br />
l’histoire>>>Des portraits d’anti-héros mo<strong>de</strong>rnes, absur<strong>de</strong>s et attachants, sous la forme <strong>de</strong> courts textes<br />
où l’humour se mêle à la gravité. Des personnages qui doivent composer avec toutes les astreintes sociales et<br />
économiques que le libéralisme glisse insidieusement sous nos pas. C’est un regard clinique que Yves Pagès<br />
porte, sans aucun jugement, sur les fêlures <strong>de</strong> ses personnages comme l’objectif d’une caméra qui s’attar<strong>de</strong>rait<br />
sur un geste qui détonne, sur une démarche particulière, un regard perturbant.<br />
ce qu’ils en DIsent>>>Prière d’insérer ces sans dialogue fixe, omis <strong>de</strong> la première heure, caractères<br />
jamais imprimés, pseudos, pré-pilonnés d’office, dyslexiques sexuels, oisifs intercérébraux, incompossibles<br />
mutuels, silhouettes hors pagination, alter égaux vécus <strong>de</strong> trop près, télépathes sur écran, subliminaux du<br />
non-dit, cœurs sans cible, intermittents du pestacle, personnages en fin <strong>de</strong> droits, parieurs stupi<strong>de</strong>s,<br />
chômeurs interactifs et autres prénoms d’emprunt : Agnès, Fabrice, Lucien, Guy, Suzanne, Edmond… Ce sont<br />
<strong>de</strong>s portraits crachés, comme ça, en l’air, et qui <strong>de</strong>vaient un jour me retomber <strong>de</strong>ssus.<br />
>Yves Pagès, in Préface <strong>de</strong> Portraits crachés<br />
L’adaptation <strong>de</strong> Portraits crachés doit donner sa place au corps en mouvement. Partir du texte original, le<br />
redécouper pour les parties chorales, gar<strong>de</strong>r certains textes en solo pour les intégrer à une chorégraphie<br />
<strong>de</strong> déplacements, démarches, trajectoires croisées. Avoir comme interprètes <strong>de</strong>s danseurs-comédiens.<br />
Mettre en résonance ce texte avec l’essai récent <strong>de</strong> Jérôme Thorel Attentifs ensemble ! L’injonction au<br />
bonheur sécuritaire : “Le message d’appel à la vigilance diffusé dans le métro “Attentifs ensemble” est l’un<br />
<strong>de</strong>s plus emblématiques <strong>de</strong> l’ordre sécuritaire qui s’est progressivement mis en place. Un ordre sécuritaire<br />
dont l’un <strong>de</strong>s fon<strong>de</strong>ments est <strong>de</strong> considérer que chacun d’entre nous est un coupable en puissance qu’il<br />
convient <strong>de</strong> surveiller en permanence.”<br />
L’espace scénique figure le P.C. d’un centre <strong>de</strong> vidéo-surveillance, chargé <strong>de</strong> répertorier les comportements<br />
<strong>de</strong> “l’espèce d’individus en liberté surveillée” que l’écriture <strong>de</strong> Portraits crachés a consignés, d’analyser les<br />
comportements déviants ou susceptibles d’entraîner <strong>de</strong>s désordres sociaux. Le spectacle peut se concevoir<br />
comme l’inauguration <strong>de</strong> ce centre <strong>de</strong> vidéo-surveillance. >Jacques Laurent<br />
ce qu’ils en PENsent>>>Yves Pagès empile les fragments, isole les détails, réduit les existences<br />
avec une précision <strong>de</strong> chimiste. >David Caviglioli, Le Nouvel Observateur<br />
LA COMPAGNIE>>>Créée à <strong>Nice</strong> en 1985 par le metteur en scène Jacques Laurent, la Compagnie Le Grain<br />
<strong>de</strong> sable mêle travail <strong>de</strong> création tout public et jeune public. Elle oriente sa recherche dans le domaine <strong>de</strong>s<br />
écritures contemporaines (Jean-Luc Lagarce, Eugène Durif…), et ouvre le champ <strong>de</strong> ses collaborations à <strong>de</strong>s<br />
chorégraphes, musiciens, vidéastes... La compagnie est implantée à L’Entre-Pont, friche culturelle – Halle<br />
Spada à <strong>Nice</strong>, dont elle est l’une <strong>de</strong>s compagnies gestionnaires.<br />
>Rencontre avec l’équipe artistique le jeudi 10 avril à l’issue <strong>de</strong> la représentation<br />
poste 2<br />
19.03<br />
>22.03<br />
[Compagnie du dire-dire]<br />
33 Monstres<br />
D’après Trente-trois monstres <strong>de</strong> Lydia Zinovieva<br />
Traduction Jacques Imbert<br />
Adaptation et mise en scène Sophie <strong>de</strong> Montgolfier<br />
salle Michel Simon<br />
durée estimée 1 h.10<br />
Création • Avec Maija Heiskanen, Sophie <strong>de</strong> Montgolfier • Scénographie<br />
Aïcha Sangaré • Son Nicolas Boscovic • Lumière Guillaume Pissembon • Production <strong>Théâtre</strong> <strong>National</strong> <strong>de</strong> <strong>Nice</strong> –<br />
CDN <strong>Nice</strong> Côte d’Azur, Compagnie du dire-dire, L’Entre-Pont – <strong>Nice</strong> • Avec l’ai<strong>de</strong> à la création dans le cadre du<br />
dispositif CAC <strong>de</strong> la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur • La compagnie est soutenue par la Région Provence-<br />
Alpes-Côte d’Azur, le Département <strong>de</strong>s Alpes-Maritimes et la Ville <strong>de</strong> <strong>Nice</strong> • Texte publié aux Éditions Harpo &<br />
héros-limite - 2009<br />
l’histoire>>>C’est un <strong>journal</strong>, intime et adressé. Le <strong>journal</strong> d’une femme. À Véra. Tourmentée par l’idée<br />
<strong>de</strong> la fugacité <strong>de</strong> la beauté et désireuse <strong>de</strong> donner au mon<strong>de</strong> son aimée, Véra la fait poser pour trente-trois<br />
peintres. Or, les trente-trois portraits adultèrent, rabaissent la beauté du modèle. Si la narratrice est prête<br />
aux compromis <strong>de</strong> la vie, Véra ne les supporte pas. L’art et la vie comme œuvre d’art se détruisent.<br />
ce qu’ils en DIsent>>>Il y a les paroles <strong>de</strong> toutes les femmes chez Véra et chez cette autre femme<br />
qui écrit. Il y a l’amante, bien sûr. Il y a la mère et son cri, l’enfant, la jeune enfant. Il y a l’artiste. Les monstres,<br />
figures étrangères du <strong>de</strong>stin, traversés par ces voix les subliment : ils créent sens et spectacle. C’est la<br />
rencontre inéluctable entre l’art et la vie. Sur scène aussi. Parce que ce soir, <strong>de</strong>ux comédiennes revivront<br />
ces mots, ces lumières et ces regards qui ont déjà vécu. Ivres <strong>de</strong> vie, elles s’entêtent à oublier la fin annoncée<br />
par ce temps <strong>de</strong> l’écrit, ce lieu du théâtre. Elles marchent vers nous, terriblement. Comment transcen<strong>de</strong>r<br />
l’intime, créer <strong>de</strong>puis ce qui est intérieur et profond, sans en abîmer le secret ? Lydia Zinovieva, féministe<br />
russe, femme excessive et passionnée, écrit une fiction à la première personne pour parler à chacun <strong>de</strong><br />
cette impossibilité à circonscrire une vie qui échappe forcément. Alors nous nous emparons <strong>de</strong>s clefs et<br />
mystères <strong>de</strong> ce texte <strong>de</strong> 1907, libres d’y inscrire nos corps et nos histoires, <strong>de</strong> mettre en jeu nos souvenirs, nos<br />
projections et nos chansons. Cette musique vous la connaissez, mais sa couleur a changé, vous l’enten<strong>de</strong>z à<br />
nouveau. Les créations sonores <strong>de</strong> Nicolas Boscovic et la scénographie d’Aïcha Sangaré travaillent sur le<br />
souvenir : les matériaux quotidiens, réorchestrés, ouvrent l’espace, déplacent le point <strong>de</strong> vue. La mise en<br />
scène est l’incarnation d’une Véra lointaine qui dirige, les yeux fermés mais contrainte au présent, aimante<br />
mais ridicule. Et, tout près <strong>de</strong> vous, ivre <strong>de</strong> vie, Maija Heiskanen est cette comédienne qui va tenter<br />
d’échapper à ce livre, d’échapper à cette Véra aimante et ridicule, d’échapper à ce mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> masques morts.<br />
Par vos yeux, vos yeux <strong>de</strong> monstres. 33 Monstres cherche cet endroit imperceptible, fugace et dangereux :<br />
la frontière entre le réel et le vrai. Il faut que Véra s’inscrive tout entière dans la vie. Mais la vie est vraie et<br />
Véra ne voulait pas l’accepter. >Sophie <strong>de</strong> Montgolfier<br />
LA COMPAGNIE>>>Dire-dire : sorte <strong>de</strong> cornet en cuivre où chacun déverse ses peines et ses joies. [Daniel<br />
Danis]. Créée en 2008 à <strong>Nice</strong> par Élise Clary et Sophie <strong>de</strong> Montgolfier, la Compagnie du dire-dire est un lieu<br />
<strong>de</strong> rencontre et <strong>de</strong> création autour d’écritures et <strong>de</strong> formes contemporaines. En 2009, elle présente Bouli<br />
Miro d’après Fabrice Melquiot, en 2011 Neige d’après Maxence Fermine au <strong>Théâtre</strong> <strong>National</strong> <strong>de</strong> <strong>Nice</strong>.<br />
>Rencontre avec l’équipe artistique le vendredi 21 mars à l’issue <strong>de</strong> la représentation