L'Ange du Bizarre Le romantisme noir de Goya à Max Ernst - Cndp
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Festival <strong>à</strong> l’auditorium<br />
Vendredi 27 avril – Dimanche 19 mai<br />
En écho <strong>à</strong> l’exposition « L’ange <strong>du</strong> bizarre », le musée d’Orsay organise un festival et <strong>de</strong>ux<br />
projections exceptionnelles dans la nef autour <strong>de</strong> trois maîtres <strong>du</strong> cinéma muet scandinave :<br />
Victor Sjöström (1879-1960), Mauritz Stiller (1883-1928) et Benjamin Christensen (1879-1959).<br />
A la fois comédiens, scénaristes et réalisateurs, ils furent tous trois les protagonistes d’un moment<br />
particulièrement éclatant <strong>de</strong> l’histoire <strong>du</strong> cinéma scandinave caractérisé par la recherche <strong>de</strong>s effets<br />
poétiques, l’intimisme et le sentiment <strong>de</strong> la nature, mais aussi l’exploration <strong>du</strong> poids <strong>de</strong>s traditions et le<br />
goût <strong>de</strong>s contes et <strong>de</strong>s légen<strong>de</strong>s.<br />
L’univers en blanc et <strong>noir</strong>, très pictural <strong>de</strong> ces trois cinéastes, leur goût pour les éléments naturels<br />
comme l’eau, la neige ou le vent, montrent également comment ils s’inscrivent dans la riche histoire<br />
<strong>de</strong> l’imaginaire nordique, qu’il soit pictural ou romanesque puisqu’ils travaillèrent notamment sur <strong>de</strong>s<br />
scénarios inspirés <strong>de</strong> l’œuvre <strong>de</strong> Selma Lagerlöff, Henrik Ibsen ou d’Herman Bang.<br />
<strong>Le</strong>s dix-sept ciné-concerts <strong>de</strong> ce festival mettront en avant la part légendaire, fantastique ou<br />
mélodramatique <strong>de</strong> leur œuvre.<br />
<strong>Le</strong> fantastique dans ces films, parmi les plus importants <strong>du</strong> cinéma muet, s’invente <strong>à</strong> travers la<br />
représentation <strong>de</strong>s fantômes et <strong>de</strong>s esprits (La charrette fantôme, La voix <strong>de</strong>s ancêtres), la sorcellerie<br />
(La sorcellerie <strong>à</strong> travers les âges). Même lorsqu’ils n’appartiennent pas <strong>à</strong> ce genre, beaucoup <strong>de</strong> ces<br />
films sont teintés <strong>de</strong> fantastique, notamment grâce <strong>à</strong> un travail formel où le contraste entre l’ombre et<br />
la lumière joue un rôle central.<br />
<strong>Le</strong> mélodrame peut ainsi basculer dans une forme d’onirisme ou <strong>de</strong> folie (<strong>Le</strong> vent, Larmes <strong>de</strong> clown..),<br />
ou encore dans une <strong>noir</strong>ceur proche <strong>du</strong> roman gothique (<strong>Le</strong> monastère <strong>de</strong> Sendomir, <strong>Le</strong> trésor<br />
d’Arne…). <strong>Le</strong> rôle que joue la nature dans certains <strong>de</strong> ces films relève d’une forme <strong>de</strong> <strong>romantisme</strong> qui<br />
se réfère parfois clairement <strong>à</strong> la peinture, comme dans <strong>Le</strong> trésor d’Arne <strong>de</strong> Stiller, mais aussi dans<br />
Terje Vigen, <strong>Le</strong>s proscrits ou <strong>Le</strong> vent <strong>de</strong> Sjöström. La peinture et la sculpture sont d’ailleurs<br />
directement évoquées dans <strong>Le</strong>s Ailes <strong>de</strong> Stiller. Un grand nombre ces films dénoncent frontalement<br />
l’intolérance en matière <strong>de</strong> mœurs, que ce soit par l’évocation <strong>du</strong> puritanisme religieux (La lettre<br />
écarlate), <strong>de</strong> la violence masculine (<strong>Le</strong> vent) ou <strong>de</strong> l’homosexualité (<strong>Le</strong>s ailes).<br />
<strong>Le</strong> festival présentera les films réalisés par ces cinéastes en Suè<strong>de</strong> ou au Danemark, mais aussi aux<br />
Etats-Unis, dans le cas <strong>de</strong> Christensen et <strong>de</strong> Sjöström qui émigrèrent au milieu <strong>de</strong>s années 20 et<br />
pendant un temps <strong>à</strong> Hollywood. Ce cycle sera aussi l’occasion <strong>de</strong> redécouvrir le moins connu <strong>de</strong> ces<br />
trois réalisateurs, dont certains films ont été récemment restaurés : Benjamin Christensen. Celui-ci se<br />
distingue <strong>de</strong>s autres par son humour, ce qui ne l’empêche pas d’être également un grand formaliste.<br />
Programmation<br />
Samedi 27 avril <strong>à</strong> 16h<br />
Terje Vigen<br />
Réalisation : Victor Sjöström<br />
Suè<strong>de</strong>, 1917 - 48 min - muet<br />
Samedi 27 avril <strong>à</strong> 19h<br />
<strong>Le</strong>s proscrits [Berg-Ejvind och hans hustru]<br />
Réalisation : Victor Sjöström<br />
Suè<strong>de</strong>, 1918 - 2h16 - muet<br />
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