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L’éducation affective et<br />
sexuelle dans la classe<br />
Faire de l’éducation affective et sexuelle à l’école, au collège et au lycée, malgré les textes officiels 8<br />
qui y invitent, n’est pas souvent une réalité dans les classes. Ou du moins le croit-on. En effet, qui n’aborde<br />
pas dans ses cours, volontairement ou non, des aspects ayant un lien plus ou moins évident avec l’une des<br />
composantes de la sexualité humaine ?<br />
Faire de l’éducation affective et sexuelle, ce n’est pas se limiter à des connaissances physiologiques liées<br />
principalement au cours de sciences. C’est explorer l’ensemble des composantes de la sexualité : le genre,<br />
les valeurs éthiques et morales, les sentiments, les stéréotypes, l’orientation sexuelle, la loi, le rôle des<br />
médias, le développement psycho-sexuel, le lien avec les religions, l’identité, la première fois… Et ces<br />
questions, avec ou sans séances d’éducation affective et sexuelle, émergent bien souvent dans les<br />
établissements, dans tous les cours, à travers les attitudes et les disciplines.<br />
Puisque, de fait, ces questions sont posées dans les classes, de la maternelle au lycée, quelle importance<br />
y accorder ?<br />
Ces questions arrivent dans la classe, espace public et de partage, espace de relations entre pairs ou de<br />
relations élèves-professeur, espace où l’apprentissage et le savoir sont au cœur du dispositif. Dans cet<br />
espace l’élève apprenant n’en reste pas moins un sujet et le professeur appreneur n’en reste pas moins une<br />
personne.<br />
Les questions qui émergent, préoccupations des jeunes selon leur âge et leur développement personnel,<br />
ne demandent alors qu’à devenir une matière permettant apprentissage de savoirs et d’attitudes. La prise<br />
en compte de ce réel émergeant est d’autant plus importante que l’absence de prise en compte de ces<br />
questions peut entraîner perturbations et blocages, là où elles pourraient être source de progrès.<br />
Car il s’agit bien aussi de progrès scolaire de l’élève. L’élève préoccupé, en questionnement, parfois en<br />
mal-être peut devenir l’élève décrocheur, absent, perturbateur. Ces questionnements, parfois récurrents<br />
peuvent prendre le dessus sur toute autre sujet, au point de gêner l’apprentissage, de développer une<br />
estime de soi de plus en plus défaillante. Et sans estime de soi suffisamment étayée peut-on penser qu’un<br />
élève puisse être dans une réussite scolaire durable ? Une des composantes transversales essentielles de la<br />
mise en place de séances d’éducation affective et sexuelle (EAS) est donc l’amélioration de l’estime de soi.<br />
QUEL PROJET ?<br />
Une fois le diagnostic fait, l’équipe est amenée à se demander comment peut se construire un projet. Un<br />
point d’appui primordial est l’existence active du CESC 9 . Dans les secteurs où cela est envisageable des liens<br />
seront tissés entre les écoles et les établissements du second degré afin de penser cet apprentissage dans le<br />
cadre d’un parcours scolaire.<br />
Un des aspects essentiels est d’évaluer les moyens financiers et humains dont dispose l’établissement. Le<br />
recensement des personnes formées à l’éducation à la sexualité est indispensable pour construire le projet.<br />
Toutefois, il existe un vrai paradoxe : à la fois la nécessité d’être formé pour aborder ce travail avec les<br />
8 L’éducation à la sexualité dans les écoles, les collèges et les lycées. Circulaire n°2003-027 du 17 février<br />
2003.<br />
9 Comité d’éducation à la santé et à la citoyenneté. Circulaire n°2006-197 du 30 novembre 2006.<br />
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