Neuropathies périphériques (265) - Serveur pédagogique de la ...
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Faculté <strong>de</strong> Mé<strong>de</strong>cine <strong>de</strong> Marseille<br />
<strong>Neuropathies</strong> périphériques (<strong>265</strong>)<br />
De<strong>la</strong>rque, Viton<br />
Janvier 2006<br />
Références :<br />
Cours du certificat national <strong>de</strong> Neurologie du 2 ème cycle <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s médicales – 2001-<br />
Collège <strong>de</strong>s Enseignants <strong>de</strong> Neurologie<br />
1. Introduction<br />
L’atteinte du système nerveux périphérique est définie par l'ensemble <strong>de</strong>s manifestations<br />
cliniques, électriques, biologiques et histologiques résultant d'une atteinte du neurone<br />
périphérique.<br />
2. Rappels<br />
2.1. Composition du système nerveux périphérique<br />
2.1.1. Fibres motrices efférentes<br />
Le corps cellu<strong>la</strong>ire est situé dans <strong>la</strong> corne antérieure <strong>de</strong> <strong>la</strong> moelle épinière, l’axone quitte <strong>la</strong><br />
moelle par <strong>la</strong> racine antérieure et chemine jusqu’au muscle strié squelettique où il tient sous<br />
sa dépendance une centaine <strong>de</strong> fibres, ou unité motrice).<br />
2.1.2. Fibres sensitives afférentes<br />
Le corps cellu<strong>la</strong>ire est situé dans le ganglion rachidien <strong>de</strong> <strong>la</strong> racine postérieure. Leur <strong>de</strong>stinée<br />
médul<strong>la</strong>ire les oppose en <strong>de</strong>ux groupes, lemniscales dont les fibres cheminent dans les<br />
cordons postérieurs homo<strong>la</strong>téraux et véhiculent <strong>la</strong> sensibilité épicritique et le sens<br />
proprioceptif, et spino-tha<strong>la</strong>miques dont les fibres, qui décussent au niveau du métamère<br />
médul<strong>la</strong>ire, véhiculent <strong>de</strong> façon contro-<strong>la</strong>térale le tact grossier et <strong>la</strong> thermoalgie.<br />
2.1.3. Fibres végétatives (Voies efférentes sympathiques et<br />
parasympathiques)<br />
Le corps cellu<strong>la</strong>ire du neurone préganglionnaire est situé dans le tronc cérébral ou <strong>la</strong> moelle,<br />
l'axone quitte le Système Nerveux Central par le trajet <strong>de</strong>s Nerfs Crâniens (III, VII, IX, X) ou<br />
<strong>de</strong>s racines antérieures médul<strong>la</strong>ires pour faire un re<strong>la</strong>is avec le neurone post-ganglionnaire<br />
innervant muscles lisses et g<strong>la</strong>n<strong>de</strong>s.<br />
2.2. Histopathologique<br />
2.2.1. Les fibres nerveuses<br />
Les fibres nerveuses sont constituées d'axones (cellules nerveuses), <strong>de</strong> cellules <strong>de</strong> Schwann,<br />
<strong>de</strong> myéline, <strong>de</strong> tissus <strong>de</strong> soutien (vaisseaux et conjonctif).<br />
2.2.2. Les lésions élémentaires sont :<br />
• La dégénérescence wallérienne : désintégration progressive <strong>de</strong>s axones puis<br />
bouquets <strong>de</strong> régénérescence ("clusters").<br />
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• La démyélinisation segmentaire : mise à nu progressive <strong>de</strong>s axones par <strong>de</strong>struction<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> myéline au niveau <strong>de</strong>s nœuds <strong>de</strong> Ranvier qui s'é<strong>la</strong>rgissent anormalement.<br />
2.2.3. Les lésions<br />
Les lésions s'organisent en atteintes primitives <strong>de</strong>s fibres nerveuses (axone ou myéline),<br />
neuropathies interstitielles <strong>de</strong>s structures conjonctivo-vascu<strong>la</strong>ires, neuropathies vascu<strong>la</strong>ires.<br />
3. Diagnostic positif d’une neuropathie<br />
3.1. Clinique<br />
Le diagnostic repose sur l'association plus ou moins complète <strong>de</strong> trois ordres <strong>de</strong> signes<br />
3.1.1. Signes moteurs associant<br />
3.1.1.1. Une paralysie ou parésie<br />
Elle est liée à l’atteinte <strong>de</strong> <strong>la</strong> motricité volontaire, réflexe et automatique par atteinte <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
voie finale commune (motoneurone alpha). Plus ou moins précédée d'une fatigabilité, elle est<br />
complète (car affectant tous les types <strong>de</strong> motricité), f<strong>la</strong>sque et hypotonique. Elle est cotée <strong>de</strong> 0<br />
à 5 (0 = pas <strong>de</strong> contraction ; 1 = contraction faible sans dép<strong>la</strong>cement ; 2 = dép<strong>la</strong>cement faible<br />
si pesanteur éliminée ; 3 = dép<strong>la</strong>cement possible contre pesanteur ; 4 = dép<strong>la</strong>cement possible<br />
contre résistance ; 5 = force normale). La réponse idiomuscu<strong>la</strong>ire est conservée<br />
3.1.1.2. Une amyotrophie<br />
Une Amyotrophie qui est retardée <strong>de</strong> trois semaines par rapport à <strong>la</strong> lésion nerveuse.<br />
3.1.1.3. Des fascicu<strong>la</strong>tions<br />
Des Fascicu<strong>la</strong>tions (spontanées ou provoquées par <strong>la</strong> percussion ou l'exposition au froid).<br />
Traduisant l'activité spontanée d'une unité motrice, elles sont plutôt en faveur d'une lésion <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> corne antérieure (ma<strong>la</strong>die du motoneurone ou atteinte radicu<strong>la</strong>ire).<br />
3.1.1.4. Une diminution ou une abolition <strong>de</strong>s réflexes ostéotendineux<br />
(+++)<br />
3.1.2. Sensitifs qui sont souvent les premiers à apparaître<br />
3.1.2.1. Signes subjectifs<br />
Ces sensations anormales sont <strong>de</strong>s paresthésies (picotements, fourmillements,<br />
engourdissements spontanés), <strong>de</strong>s dysesthésies (déclenchées par le tact) ou <strong>de</strong>s douleurs<br />
(brûlures, décharges électriques, striction).<br />
3.1.2.2. Atteinte objective rarement dissociée<br />
Les troubles concernent les sensibilités superficielle [au tact (épicritique), à <strong>la</strong> température et<br />
à <strong>la</strong> piqûre (thermo-algique)] et proprioceptive [altération du sens vibratoire, du sens <strong>de</strong><br />
position et <strong>de</strong> dép<strong>la</strong>cement <strong>de</strong>s segments <strong>de</strong> membre, avec ataxie se traduisant par un signe <strong>de</strong><br />
Romberg].<br />
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3.1.2.3. La douleur radicu<strong>la</strong>ire<br />
Sensation <strong>de</strong> broiement, brûlure, décharge électrique, avec paroxysmes ou provoqués par<br />
manœuvre élevant <strong>la</strong> pression du LCR (toux, éternuement) et les manœuvres étirant <strong>la</strong> racine<br />
(Lasègue, mouvements du cou). Les signes objectifs sont absents ou discrets. La topographie<br />
est fixe et parfaitement déterminée<br />
3.1.3. Neurovégétatifs<br />
Il s’agit <strong>de</strong>s signes vasomoteurs (œdème, cyanose), <strong>de</strong> troubles trophiques (peau sèche,<br />
squameuse et atrophique) et <strong>de</strong>s phanères (chute poils, ongles cassants), d’une hypotension<br />
orthostatique, <strong>de</strong> troubles du rythme ou <strong>de</strong> <strong>la</strong> conduction cardiaques, <strong>de</strong> troubles du<br />
transit, d’une impuissance, d’une incontinence urinaire.<br />
3.1.4. Autres signes<br />
Ils comportent <strong>la</strong> recherche <strong>de</strong> gros nerfs et d'un signe <strong>de</strong> Tinel (douleur projeté sur le trajet<br />
du nerf lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> percussion <strong>de</strong> celui-ci.<br />
On peut à l'issu <strong>de</strong>s données cliniques ébaucher différents types d'atteinte <strong>de</strong> <strong>la</strong> sensibilité :<br />
• atteinte <strong>de</strong>s grosses fibres : troubles <strong>de</strong>s sensibilités proprioceptive et tactile<br />
• atteintes <strong>de</strong>s petites fibres : troubles <strong>de</strong> <strong>la</strong> sensibilité thermoalgique et neuro-végétatifs<br />
Ces troubles <strong>de</strong> <strong>la</strong> sensibilité peuvent être isolées (neuropathie sensitive) ou associés à un<br />
déficit moteur (neuropathie sensitivo-motrice). Dans les formes sensitives pures, <strong>la</strong> lésion<br />
peut siéger au niveau cu corps cellu<strong>la</strong>ire dans les ganglions racidiens postérieurs<br />
(neuronopathie ou ganglionopathie) ou sur le prolongement axomyélinique).<br />
3.2. Examens complémentaires<br />
3.2.1. Liqui<strong>de</strong> Céphalo-Rachidien<br />
Il est habituellement normal sauf dans les Polyradiculonévrites, le diabète, certaines affections<br />
néop<strong>la</strong>siques et hématologiques où on peut constater une hyperprotéinorachie qui est soit<br />
isolée soit associée à une hypercytose dont l’étu<strong>de</strong> permet d’affirmer le caractère polymorphe<br />
inf<strong>la</strong>mmatoire, néop<strong>la</strong>sique ou monoclonal <strong>de</strong> certaines hémopathies.<br />
3.2.2. Electrophysiologie neuro-muscu<strong>la</strong>ire<br />
Elle confirme <strong>la</strong> nature neurogène du trouble.<br />
3.2.2.1. L’électromyogramme<br />
L’électromyogramme (analyse à l’aiguille <strong>de</strong>s tracés <strong>de</strong> repos et <strong>de</strong> contraction <strong>de</strong>s différents<br />
muscles), permet <strong>de</strong> retrouver <strong>de</strong>s potentiels <strong>de</strong> fibril<strong>la</strong>tion au repos traduisant une<br />
dénervation active en cours ou objectivant <strong>de</strong>s fascicu<strong>la</strong>tions. Lors <strong>de</strong>s contractions<br />
volontaires il existe <strong>de</strong>s anomalies caractéristiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> dénervation : un appauvrissement en<br />
potentiels d’ unités motrices dont <strong>la</strong> taille est augmentée (recrutement spatial) et une<br />
accélération <strong>de</strong> <strong>la</strong> fréquence <strong>de</strong> leur décharge (sommation temporelle). Au maximum, on<br />
retrouve un seul potentiel battant à fréquence élevée (tracé simple) lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> contraction. Il<br />
permet une indication topographique (troncu<strong>la</strong>ire, radicu<strong>la</strong>ire, diffuse) et l’absence <strong>de</strong> signes<br />
myogènes.<br />
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3.2.2.2. La mesure <strong>de</strong>s vitesses <strong>de</strong> conduction<br />
La mesure <strong>de</strong>s vitesses <strong>de</strong> conduction reflète le processus histopathologique :<br />
3.2.2.2.1. <strong>Neuropathies</strong> démyélinisantes :<br />
ralentissement diffus <strong>de</strong>s vitesses <strong>de</strong> conduction nerveuse motrice et sensitive, allongement<br />
<strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s tardives F et <strong>de</strong>s <strong>la</strong>tences distales motrices. Il peut exister un aspect <strong>de</strong> bloc <strong>de</strong><br />
conduction moteur (rapport diminué entre l’amplitu<strong>de</strong> obtenue par stimu<strong>la</strong>tion proximale et<br />
l’amplitu<strong>de</strong> obtenue par stimu<strong>la</strong>tion distale) notamment dans les neuropathies cana<strong>la</strong>ires et les<br />
polyradiculonévrites. Ces anomalies sont systématisées à un ou plusieurs troncs nerveux dans<br />
les neuropathies motrices et sensitivomotrice multifocales et les compressions.<br />
3.2.2.2.2. <strong>Neuropathies</strong> axonales :<br />
les vitesses sont normales ou modérément ralenties, <strong>la</strong> baisse d'amplitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> réponse<br />
motrice et du potentiel sensitif renseigne sur le nombre d’axones fonctionnels.<br />
3.2.3. Dans les cas difficiles<br />
La biopsie <strong>de</strong> nerf permet <strong>de</strong> confirmer le caractère <strong>de</strong> <strong>la</strong> neuropathie (démyélinisation<br />
segmentaire, dégénérescence axonale, lésions artério<strong>la</strong>ires) et oriente parfois le diagnostic<br />
étiologique.<br />
4. Diagnostic différentiel<br />
4.1. Paralysies centrales<br />
Paralysies spastiques, non amyotrophiantes et troubles <strong>de</strong> <strong>la</strong> sensibilité dissociés.<br />
Systématisation anatomique différente.<br />
4.2. Atteintes myogènes<br />
Atteintes motrices pures, abolition <strong>de</strong> <strong>la</strong> réponse idiomuscu<strong>la</strong>ire, données<br />
électromyographiques, élévation du taux <strong>de</strong>s enzymes muscu<strong>la</strong>ires.<br />
4.3. Slérose <strong>la</strong>térale amyotrophique<br />
Déficit moteur pur, réflexes ostéotendineux présents, fascicu<strong>la</strong>tions, signes bulbaires et<br />
respiratoires.<br />
5. Orientation du diagnostic étiologique<br />
Elle s'appuie sur <strong>de</strong>s éléments cliniques [1/ Topographie <strong>de</strong>s signes (uni ou bi<strong>la</strong>téraux,<br />
symétriques ou non) ; 2/ Le mo<strong>de</strong> d'instal<strong>la</strong>tion du tableau ; 3/ Le contexte (diabète,<br />
médicaments, traumatisme,... )] et les éléments paracliniques (Electromyogramme).<br />
5.1. Syndrome neurogène bi<strong>la</strong>téral<br />
5.1.1. Symétrique<br />
On parle <strong>de</strong> polyneuropathie<br />
• aiguë : polyradiculonévrite (Syndrome <strong>de</strong> Guil<strong>la</strong>in-Barré et variants)<br />
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• subaiguë : polyneuropathie paranéop<strong>la</strong>siques, certaines formes toxiques.<br />
• chronique : neuropathie héréditaire.<br />
5.1.2. Asymétrique<br />
On parle <strong>de</strong> mononeuropathies multiples (ou multinévrite).<br />
Vascu<strong>la</strong>rite, diabète, lèpre.<br />
5.2. Syndrome neurogène uni<strong>la</strong>téral<br />
• atteinte radicu<strong>la</strong>ire : hernie discale, voire lésion vertébrale<br />
• atteintes plexiques : traumatisme, lésion <strong>de</strong> l’apex pulmonaire<br />
• associations à <strong>de</strong>s signes centraux<br />
o atteinte <strong>de</strong> <strong>la</strong> corne antérieure <strong>de</strong> moelle (sclérose <strong>la</strong>térale amyotrophique)<br />
o atteinte syringomyélique<br />
o compression médul<strong>la</strong>ire : atteinte radicu<strong>la</strong>ire du syndrome lésionnel<br />
6. Polyneuropathies<br />
Les polyneuropathies, qui résultent d'une atteinte diffuse et symétrique intéressant les<br />
extrémités distales <strong>de</strong>s membres, s'opposent aux mononeuropathies multiples, liée à une<br />
atteinte successive dans le temps et l'espace <strong>de</strong> plusieurs troncs nerveux et impliquant un<br />
processus physiopathologique différent. Il faut noter qu’une polyradiculonévrite implique une<br />
atteinte diffuse <strong>de</strong> <strong>la</strong> totalité <strong>de</strong> <strong>la</strong> fibre nerveuse, y compris <strong>la</strong> racine.<br />
6.1. Clinique<br />
6.1.1. Symptômes<br />
Dans les formes habituelles sensitivo-motrices, les troubles débutent à l'extrémité distale <strong>de</strong>s<br />
membres inférieurs.<br />
6.1.1.1. Troubles sensitifs<br />
Ils sont souvent initiaux, touchant les extrémités <strong>de</strong>s membres inférieurs (paresthésies<br />
permanentes, dysesthésies, brûlures). L’atteinte <strong>de</strong>s grosses fibres myélinisées se traduit par<br />
<strong>de</strong>s troubles <strong>de</strong> <strong>la</strong> sensibilité profon<strong>de</strong> (ataxie).<br />
6.1.1.2. Troubles moteurs<br />
Au début le patient rapporte <strong>de</strong>s difficultés à <strong>la</strong> marche, une fatigabilité anormale. Puis<br />
s’installe un steppage (déficit releveurs du pied) et ensuite le déficit progresse pour intéresser<br />
<strong>la</strong> racine puis les membres supérieurs. Il épargne les muscles respiratoires et les nerfs<br />
crâniens. Il existe parfois <strong>de</strong>s crampes (mollets, p<strong>la</strong>nte <strong>de</strong>s pieds).<br />
6.1.1.3. Troubles végétatifs<br />
Ils sont liés à une atteinte <strong>de</strong>s fibres amyéliniques : hypotension artérielle orthostatique,<br />
troubles vésico-sphinctériens, sexuels (impuissance), troubles digestifs (diarrhée,<br />
constipation).<br />
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6.1.2. Examen<br />
Il confirme l’atteinte symétrique, à prédominance distale, <strong>de</strong>s membres inférieurs : 1/<br />
abolition <strong>de</strong>s réflexes achilléens ; 2/ déficit moteur affectant les releveurs du pied ; 3/<br />
amyotrophie ; 4/ déficit sensitif qui peut être discret (examen particulièrement attentif) ; 4/<br />
atteinte végétative (peau et phanères, hypotension).<br />
L’électromyogramme est indispensable dans l'enquête étiologique en permettant <strong>de</strong> mettre en<br />
évi<strong>de</strong>nce le processus en cause, axonal ou démyélinisant. L’analyse du LCR est surtout<br />
intéressante dans les processus démyélinisants (hyperprotéinorachie). La biopsie <strong>de</strong> nerf est<br />
peu contributive dans une pratique systématique.<br />
6.2. Orientation Etiologique<br />
Elle dépend <strong>de</strong> nombreux facteurs :<br />
• Age : enfant (rare surtout héréditaire), adulte (près <strong>de</strong> 200 causes), vieil<strong>la</strong>rd (recherche<br />
souvent infructueuse)<br />
• Origine - Ethnie : lèpre neuropathie plus fréquente dans le mon<strong>de</strong> ; amylose portugaise<br />
• Familiale surtout dans les neuropathies chroniques débutant tôt.<br />
• Circonstances d'instal<strong>la</strong>tion : ma<strong>la</strong>die générale (diabète, insuffisance rénale),<br />
médicaments, piqûres d'insectes<br />
• Mo<strong>de</strong> d'instal<strong>la</strong>tion ++ : déterminant (aigu, subaigu, chronique)<br />
6.3. Causes (ne seront qu’énumérées)<br />
6.3.1. Causes métaboliques<br />
Diabète parmi les plus fréquentes, hypothyroïdie, hypoglycémie, acromégalie, insuffisance<br />
rénale<br />
6.3.2. Causes toxiques<br />
Médicamenteuses (almitrine, cytostatiques comme oncovin et p<strong>la</strong>tines, amiodarone,<br />
antirétroviraux, INH par carence en vitamine B6, métronidazole, disulfirame, sels d’or) et<br />
toxiques industriels et environnementaux (saturnisme, arsenic, thallium, industrie du pétrole<br />
et insectici<strong>de</strong>s, N-Hexane (sniffeurs <strong>de</strong> colle), acry<strong>la</strong>mi<strong>de</strong>.<br />
6.3.3. Causes nutritionnelles (carences)<br />
Carence en vitamine B1 (alcool)<br />
6.3.4. Ma<strong>la</strong>dies <strong>de</strong> système<br />
Syndrome <strong>de</strong> Goujerot-Sjögren, PAN, Sarcoïdose, Polyarthrite rhumatoi<strong>de</strong>.<br />
6.3.5. Hémopathies<br />
Rares dans les leucémies aigües et les syndromes myelo-prolifératifs, fréquentes en présence<br />
d’une dysglobulinémie (Wal<strong>de</strong>nström, myélome).<br />
6.3.6. Dysglobulinémies<br />
Myélome soit dans sa forme lytique (atteinte axonale), soit dans sa forme ostéocon<strong>de</strong>nsante<br />
(atteinte démyélinisante, POEMS), Ma<strong>la</strong>die <strong>de</strong> Wal<strong>de</strong>nstrom, Gammapathie monoclonale <strong>de</strong><br />
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signification indéterminée ou bénigne (IgM en particulier donnant une neuropathie<br />
démyélinisante avec ataxie et tremblement chez le sujet âgé surtout), cryoglobulinémies<br />
6.3.7. Cancers<br />
Par infiltration ou neuropathies paranéop<strong>la</strong>siques (Denny-Brown)<br />
6.3.8. Causes Infectieuses<br />
Lèpre (plutôt multinévrite) et SIDA (tous types)<br />
6.3.9. Amylose primitive héréditaires ou secondaire<br />
(gammapathie)<br />
6.3.10. <strong>Neuropathies</strong> héréditaires<br />
• Dégénératives : Charcot - Marie Tooth (Atrophie péronière, pieds creux, atteinte<br />
sensitivo-motrice) surtout (importance du diagnostic en biologie molécu<strong>la</strong>ire pour les<br />
formes <strong>de</strong> type I démyélinisantes)<br />
• Non dégénératives : Leucodystrophie métachromatique, Ma<strong>la</strong>die <strong>de</strong> Refsum, Amylose<br />
portugaise (type I), Porphyrie aiguë intermittente<br />
7. Syndromes cana<strong>la</strong>ires<br />
Ils sont liés à <strong>de</strong>s compressions <strong>de</strong>s nerfs périphériques dans <strong>de</strong>s zones anatomiques<br />
particulières qui, propres à chaque tronc nerveux, correspon<strong>de</strong>nt à un lieu <strong>de</strong> passage étroit<br />
pour le cheminement du nerf. Dans certaines circonstances, ce canal physiologiquement étroit<br />
se fait plus exigu encore et comprime les fibres nerveuses. On rattache aussi les compressions<br />
dites posturales survenant dans <strong>de</strong>s zones anatomiques localisées où le nerf est superficiel et<br />
donc vulnérable si une compression externe vient à s'exercer. La symptomatologie est<br />
importante à connaître, pour établir le diagnostic différentiel avec les radicu<strong>la</strong>lgies.<br />
7.1. Mécanisme<br />
La lésion histologique primitive est une démyélinisation segmentaire directement liée au<br />
facteur mécanique, d'où blocage <strong>de</strong> <strong>la</strong> propagation <strong>de</strong> l'influx (bloc <strong>de</strong> conduction). Lorsque <strong>la</strong><br />
compression est sévère, les anomalies myéliniques se compliquent <strong>de</strong> lésions <strong>de</strong><br />
dégénérescence axonale. Ces éléments sont déce<strong>la</strong>bles à l'examen EMG qui apportera, outre<br />
les éléments du diagnostic, les éléments du pronostic : les lésions axonales ne se réparent<br />
qu'au prix d'une repousse qui peut ne pas se faire ou <strong>de</strong> manière imparfaite.<br />
Schématiquement, l’atteinte démyélinisante se traduit par un ralentissement ou un blocage <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> conduction nerveuse et <strong>la</strong> dégénérescence axonale par une diminution <strong>de</strong> <strong>la</strong> réponse motrice<br />
ou sensitive en aval du site lésionnel avec <strong>de</strong>s signes <strong>de</strong> dénervation <strong>de</strong>s fibres muscu<strong>la</strong>ires.<br />
De plus, les fibres peuvent être plus sensibles dans certaines conditions comme le diabète ou<br />
une sensibilité familiale <strong>de</strong>s nerfs à <strong>la</strong> pression, affection transmise sur le mo<strong>de</strong> autosomique<br />
dominant par délétion d'un gène localisé sur le chromosome 17 qui co<strong>de</strong> <strong>la</strong> synthèse d'une<br />
protéine myélinique P 22.<br />
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7.2. Clinique<br />
L'atteinte d'un nerf mixte peut être purement sensitive ou à prédominance sensitive<br />
(paresthésies). Une atteinte purement motrice doit conduire à remettre le diagnostic en cause.<br />
L'examen objective le territoire anatomique du déficit moteur et sensitif. Une atrophie traduit<br />
l'existence d'une atteinte axonale déjà évoluée. Parfois <strong>la</strong> stimu<strong>la</strong>tion induit une sensation<br />
dysesthésique anormale : signe <strong>de</strong> Tinel.<br />
7.3. Electromyogramme<br />
L'examen joue ici un rôle fondamental au double p<strong>la</strong>n diagnostique et pronostique :<br />
L'électromyogramme permet <strong>de</strong> déceler <strong>de</strong>s signes <strong>de</strong> dénervation dans les muscles atteints<br />
et <strong>de</strong> préciser exactement <strong>la</strong> topographie <strong>de</strong> l'atteinte motrice (activités spontanées <strong>de</strong><br />
dénervation en faveur d'une dégénérescence axonale) et <strong>de</strong> suivre <strong>la</strong> récupération avec une<br />
plus gran<strong>de</strong> sensibilité que <strong>la</strong> clinique.<br />
L'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s vitesses <strong>de</strong> conduction nerveuses va s'attacher à mettre en évi<strong>de</strong>nce sur chaque<br />
contingent <strong>de</strong> fibres, motrices ou sensitives, un ralentissement localisé ou un blocage <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
propagation <strong>de</strong> l'influx nerveux. Cette atteinte localisée définit le site <strong>de</strong> <strong>la</strong> compression.<br />
Une exploration é<strong>la</strong>rgie permet quelquefois <strong>de</strong> déceler <strong>de</strong>s atteintes infracliniques dans<br />
d'autres sites cana<strong>la</strong>ires ou <strong>de</strong> mettre en évi<strong>de</strong>nce une neuropathie diffuse<br />
Les examens d'imagerie sont le plus souvent inutiles.<br />
7.4. Les grands syndromes<br />
7.4.1. Nerf médian au canal carpien (le plus fréquent)<br />
Paresthésies ou engourdissement nocturne, systématisés le plus souvent aux trois premiers<br />
doigts, et affectant préférentiellement le côté dominant<br />
Associés à une hypoesthésie <strong>de</strong> <strong>la</strong> face palmaire <strong>de</strong>s 3 premiers doigts et parfois d'un déficit<br />
<strong>de</strong>s muscles <strong>de</strong> <strong>la</strong> partie externe <strong>de</strong> l'éminence thénar (court abducteur du pouce).<br />
Signes <strong>de</strong> Tinel (dysesthésies dans les doigts lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> percussion du canal carpien) et <strong>de</strong><br />
Phalen (reproduction <strong>de</strong> l’engourdissement et <strong>de</strong>s parasthésies lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> flexion forcée du<br />
poignet)<br />
Traitement :<br />
• En <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> causes rares (amylose, hypothyroïdie et grossesse) repose sur<br />
l'infiltration <strong>de</strong> corticoï<strong>de</strong>s en suspension dans le canal carpien, quasi test diagnostic<br />
dans les cas douteux.<br />
• Si échec ou nécessité <strong>de</strong> répéter les infiltrations, chirurgie (section du ligament<br />
transverse du carpe) après électromyogramme qui confirme le diagnostic en<br />
objectivant un ralentissement <strong>de</strong> <strong>la</strong> conduction du nerf médian au niveau du canal.<br />
7.4.2. Nerf cubital au cou<strong>de</strong><br />
Le nerf est vulnérable dans <strong>la</strong> gouttière épitrochléo-olécrânienne, notamment lors <strong>de</strong> l’appui<br />
prolongé ou par un cal ancien et consécutif à une fracture du cou<strong>de</strong> :<br />
Paresthésies <strong>de</strong>s 4ème et 5ème doigts, hypoesthésie territoire du nerf à <strong>la</strong> main<br />
Déficit moteur <strong>de</strong>s muscles intrinsèques <strong>de</strong> <strong>la</strong> main et respect du muscle cubital antérieur<br />
(flexion cubitale du poignet).<br />
Traitement chirurgical (transposition du nerf cubital <strong>de</strong> <strong>la</strong> gouttière épitrochléo-olécrânienne à<br />
<strong>la</strong> partie antéro-interne <strong>de</strong> l'avant-bras) après électromyogramme qui montre un ralentissement<br />
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<strong>de</strong> <strong>la</strong> conduction motrice au niveau du cou<strong>de</strong> et une diminution <strong>de</strong> l'amplitu<strong>de</strong> du potentiel<br />
sensitif en aval (main).<br />
7.4.3. Nerf radial dans <strong>la</strong> gouttière humérale<br />
Cette atteinte fréquente s’observe dans les fractures <strong>de</strong> l’humérus et lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> compression<br />
externe du nerf (bras coincé sous une tête ou le corps en décubitus <strong>la</strong>téral) :<br />
• Déficit moteur <strong>de</strong> l’ensemble du territoire sous-jacent (long supinateur et extenseurs<br />
<strong>de</strong>s doigts et du poignet)<br />
• Respect du muscle triceps<br />
• Respect du reflexe tricipital<br />
• Le plus souvent <strong>la</strong> sensibilité (1 er espace interosseux dorsal) est respectée.<br />
• Le traitement est le plus souvent conservateur lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> compression externe.<br />
7.4.4. Nerf fémoro-cutané ou méralgie paresthésique<br />
Il s'agit d'une atteinte purement sensitive puisque ce nerf ne comprend pas <strong>de</strong> contingent<br />
moteur : dysesthésies, paresthésies en raquette <strong>de</strong> <strong>la</strong> partie antéro-externe <strong>de</strong> cuisse. Le site<br />
lésionnel est le lieu <strong>de</strong> passage du nerf sous le ligament inguinal au-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> l'épine iliaque<br />
antéro-supérieure. L’atteinte est favorisée par le port d’un ceinture serrée, l'obésité.<br />
Le traitement est souvent conservateur (infiltration cortisonée au point douloureux <strong>de</strong><br />
compression), plus rarement chirurgical.<br />
7.4.5. Nerf sciatique poplité externe à <strong>la</strong> fibule<br />
Ce nerf est exposé en cas <strong>de</strong> compression externe : il s'agit d'une paralysie posturale.<br />
Déficit <strong>de</strong>s muscles <strong>de</strong> loge antéro-externe <strong>de</strong> jambe (péroniers, jambier antérieur, extenseurs<br />
<strong>de</strong>s orteils et pédieux). L'ensemble réalise un steppage.<br />
Déficit sensitif discret intéressant une zone cutanée du dos du pied.<br />
Traitement : Abstention si atteinte posturale aiguë et chirurgie si formes progressives.<br />
8. Polyradiculonévrites aiguës<br />
Synonymes : Syndrome <strong>de</strong> Guil<strong>la</strong>in-Barré (1916), polyradiculonévrite inf<strong>la</strong>mmatoire aiguë<br />
avec démyélinisation segmentaire multifocale d'origine autoimmune.<br />
8.1. Epidémiologie-Physiopathologie<br />
On estime l’inci<strong>de</strong>nce à 1/100 000 sans prédominance pour une pério<strong>de</strong> particulière. Elle est<br />
rare chez le petit enfant, ce qui rend peu probable une susceptibilité génétique.<br />
Il existe fréquemment un antécé<strong>de</strong>nt infectieux respiratoire ou digestif (70 % cas) dans les 15<br />
jours précé<strong>de</strong>nts. Sont impliqués plus particulièrement Campylobacter jejuni, VIH et tout le<br />
groupe herpes (cytomégalovirus, herpes virus, MNI).<br />
Les lésions démyélinisantes du SGB seraient en rapport avec <strong>la</strong> production et le passage dans<br />
les espaces endoneuraux d'anticorps dirigés contre certains antigènes <strong>de</strong> <strong>la</strong> myéline, dont <strong>la</strong><br />
nature n'a pas encore été établie chez l'homme. L’infection virale déclenche une immunisation<br />
croisée contre les antigènes du système nerveux périphérique. Cette participation humorale est<br />
confirmée par <strong>la</strong> démyélinisation observée "in vivo" chez l'animal après injection <strong>de</strong> sérum <strong>de</strong><br />
patients atteints.<br />
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8.2. Aspects Cliniques<br />
8.2.1. Phase d'extension <strong>de</strong>s paralysies<br />
Elle dure par définition moins <strong>de</strong> 4 semaines (peut être inférieure à 1 jour). Les manifestations<br />
sont variées :<br />
• sensitives fréquentes (paresthésies, picotements distaux <strong>de</strong>s 4 membres)<br />
• parésie débute aux membres inférieurs (cou, tronc plus tardive)<br />
• début rarement par une atteinte <strong>de</strong>s nerfs crâniens (facial, oculo-moteur, dysphagie)<br />
• douleurs (myalgies, radicu<strong>la</strong>lgies)<br />
Elle réalise une parésie plus ou moins symétrique, étendue et sévère, qui prédomine au niveau<br />
proximal puis touche les extrémités. La gravité <strong>de</strong> l'atteinte respiratoire (15 à 29 % seront sous<br />
venti<strong>la</strong>tion assistée) impose une surveil<strong>la</strong>nce attentive en réanimation dès aggravation. Le<br />
pronostic dépend également <strong>de</strong> <strong>la</strong> présence d’une atteinte <strong>de</strong> <strong>la</strong> muscu<strong>la</strong>ture bulbaire (troubles<br />
<strong>de</strong> déglutition ou <strong>de</strong> phonation) ou d’une dysautonomie (arythmie).<br />
8.2.2. Phase <strong>de</strong> p<strong>la</strong>teau dont <strong>la</strong> durée serait un facteur <strong>de</strong><br />
pronostic fonctionnel<br />
Le déficit moteur est d'intensité variable. L’atteinte <strong>de</strong>s nerfs crâniens est fréquente : facial<br />
(souvent bi<strong>la</strong>térale et symétrique) et troubles <strong>de</strong> déglutition (<strong>de</strong>rniers nerfs crâniens), alors que<br />
l’atteinte <strong>de</strong>s nerfs oculomoteurs est plus rare.<br />
Une aréflexie tendineuse généralisée est <strong>la</strong> règle<br />
Le déficit sensitif objectif est moins important que ne <strong>la</strong>isserait supposer l'importance <strong>de</strong>s<br />
paresthésies (proprioception surtout), une ataxie est possible.<br />
Il peut exister <strong>de</strong>s myokymies faciales, rarement <strong>de</strong>s membres<br />
L’atteinte du système nerveux végétatif est fréquente (tachycardie, hypotension orthostatique,<br />
anomalie sudation, constipation) et est un facteur <strong>de</strong> gravité.<br />
8.2.3. Phase <strong>de</strong> récupération<br />
Elle se fait dans l'ordre inverse <strong>de</strong> l'apparition <strong>de</strong>s déficits. La récupération n’est pas touours<br />
parfaite : 15 % auraient <strong>de</strong>s séquelles légères (déficit sensitivo-moteur distal) et 5 % <strong>de</strong>s<br />
séquelles très sévères (sujets quadriplégiques et ventilés). On considère qu’il n’y a pas<br />
d’amélioration au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> 12 à 18 mois.<br />
Pronostic :<br />
Il n’y a pas <strong>de</strong> corré<strong>la</strong>tion avec l’atteinte faciale, les données du LCR, le sexe et <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> récupération. Cette corré<strong>la</strong>tion existe pour <strong>la</strong> durée <strong>de</strong> <strong>la</strong> phase <strong>de</strong> p<strong>la</strong>teau, <strong>la</strong> rapidité<br />
d’instal<strong>la</strong>tion du déficit, l’importance <strong>de</strong> celui-ci, <strong>la</strong> nécessité d’une venti<strong>la</strong>tion assistée, et<br />
l’existence d’une perte axonale précoce sur l’électromyogramme.<br />
Les rechutes vraies sont rares et définissent en partie le cadre <strong>de</strong>s PRN chroniques.<br />
8.3. Examens Complémentaires<br />
8.3.1. Aspects électrophysiologiques<br />
L’EMG a pour but <strong>de</strong> déceler les éléments en faveur d'un processus <strong>de</strong> démyélinisation <strong>de</strong>s<br />
fibres nerveuses. En effet, le déficit moteur est le résultat d'un bloc <strong>de</strong> conduction complet ou<br />
partiel (dispersion temporelle dans ce <strong>de</strong>rnier cas).<br />
La mesure <strong>de</strong>s vitesses <strong>de</strong> conductions objective :<br />
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• une réduction <strong>de</strong>s rapports <strong>de</strong>s réponses motrices obtenues par stimu<strong>la</strong>tion proximale<br />
et distale (bloc <strong>de</strong> conduction).<br />
• une augmentation <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>la</strong>tence distale motrice (atteinte <strong>de</strong>s fibres nerveuses plus<br />
rapi<strong>de</strong>)<br />
• un ralentissement <strong>de</strong>s vitesses <strong>de</strong> conduction.<br />
• l’observation précoce d’une démyélinisation proximale par allongement <strong>de</strong>s <strong>la</strong>tences<br />
<strong>de</strong>s on<strong>de</strong>s tardives F.<br />
Il n’y a pas <strong>de</strong> parallélisme entre le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> <strong>la</strong> paralysie et le ralentissement <strong>de</strong>s VCM. La<br />
multiplicité <strong>de</strong>s lésions impose l’examen sur plusieurs troncs nerveux. Enfin, les potentiels<br />
d'action sensitifs sont souvent normaux au début.<br />
L’EMG <strong>de</strong> détection détecte les éléments d’une atteinte axonale associée <strong>de</strong> mauvais<br />
pronostic fonctionnel : fibril<strong>la</strong>tions et potentiels <strong>de</strong> dénervation au repos, sommation<br />
temporelle à l’effort (Potentiels déchargeant à une fréquence anormale).<br />
8.3.2. L’analyse du liqui<strong>de</strong> céphalo-rachidien<br />
Cette étu<strong>de</strong> recherche :<br />
• Une Hyperprotéinorachie, retardée <strong>de</strong> 3 à 10 jours par rapport au début <strong>de</strong> <strong>la</strong> clinique.<br />
Elle peut aller jusqu'à 6 g/l. Il n’y a pas <strong>de</strong> parallèle entre clinique et importance <strong>de</strong><br />
l’hyperprotéinorachie.<br />
• L’absence <strong>de</strong> réaction cellu<strong>la</strong>ire (< 10). Une pléiocytose à 50/mm 3 doit faire évoquer<br />
un autre diagnostic <strong>de</strong> neuropathie inf<strong>la</strong>mmatoire (méningoradiculite).<br />
8.3.3. Autres examens biologiques<br />
Ils sont habituellement normaux, ou en rapport avec l'infection qui a précédé SGB<br />
(augmentation <strong>de</strong>s transaminases, lymphocytopénie). La biopsie nerveuse n’est<br />
qu’exceptionnellement effectuée.<br />
8.4. Traitement<br />
Résultats décevants <strong>de</strong>s corticoï<strong>de</strong>s et <strong>de</strong> l'ACTH ou <strong>de</strong>s fortes doses <strong>de</strong> methylprednisolone.<br />
Echanges p<strong>la</strong>smatiques : efficacité prouvée sur <strong>la</strong> réduction <strong>de</strong> <strong>la</strong> durée <strong>de</strong> venti<strong>la</strong>tion assistée,<br />
<strong>de</strong> <strong>la</strong> durée d’hospitalisation et l’amélioration du pronostic fonctionnel<br />
Immunoglobulines IV polyvalentes (400 mg/kg.j) : efficacité comparable aux échanges<br />
p<strong>la</strong>smatiques.<br />
8.5. Variants Cliniques et Electrophysiologiques<br />
• Syndrome <strong>de</strong> Miller Fisher : caractérisé par l’association ataxie, aréflexie et paralysie<br />
oculomotrice du point <strong>de</strong> vue clinique et du point <strong>de</strong> vue biologique par <strong>la</strong> présence<br />
d’anticorps anti gangliosi<strong>de</strong>s GQ1b.<br />
• Forme pandysautonomique aigüe <strong>de</strong> Young et Harper :<br />
• Formes axonales, motrices ou sensitivomotrices, mises en évi<strong>de</strong>nce en chine du nord<br />
sur un mo<strong>de</strong> épidémique survenant après <strong>de</strong>s diarrhées aigüe dues à campylobacter<br />
jéjuni.<br />
• Formes <strong>de</strong> pronostic variable al<strong>la</strong>nt <strong>de</strong>s formes ambu<strong>la</strong>toires aux formes fulminantes<br />
évoluant en 24 heures ers une tétraplégie complète avec atteinte respiratoire aiguë.<br />
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9. Radiculopathies<br />
9.1. Les complications neurologiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> pathologie<br />
rachidienne lombaire<br />
Elles sont dues à <strong>de</strong>s lésions dégénératives osseuses acquises (arthrosiques) responsable d’une<br />
sténose progressive du canal vertébral ou discales (conflit disco-radicu<strong>la</strong>ire) le plus souvent.<br />
Plus rarement il peut s’agir d’une cause tumorale (osseuse ou intra-rachidienne, mais aussi<br />
extra-rachidienne), infectieuses (spondylodiscites).<br />
9.1.1. Symptômes cliniques<br />
La symptomatologie comporte<br />
• <strong>de</strong>s douleurs rachidiennes lombaires pouvant être aiguë (lumbago responsable d’un<br />
contracture réflexe) volontiers à l’issu d’un effort <strong>de</strong> soulèvement) ou chroniques<br />
évoluant <strong>de</strong> façon insidieuse.<br />
• une radicu<strong>la</strong>lgie, le plus souvent uni<strong>la</strong>térale, partant <strong>de</strong> <strong>la</strong> région lombaire basse et<br />
adoptant un trajet précis correspondant à <strong>la</strong> racine concerné. Ce trajet peut toutefois<br />
être tronqué ce qui rend le diagnostic difficile.<br />
o Radicu<strong>la</strong>lgie S1 : face postérieure <strong>de</strong> <strong>la</strong> fesse, <strong>de</strong> <strong>la</strong> cuisse, du mollet jusqu’au<br />
talon, <strong>la</strong> p<strong>la</strong>nte du pied et le 5 ème orteil.<br />
o Radicu<strong>la</strong>lgie L5 : partie postéro-externe <strong>de</strong> cuisse, face externe <strong>de</strong> jambe<br />
jusqu’au dos du pied et aux premiers orteils<br />
o Radicu<strong>la</strong>lgie L4 : face antéro-externe <strong>de</strong> cuisse, bord antérieur <strong>de</strong> <strong>la</strong> jambe,<br />
malléole interne, rarement gros orteil<br />
o Radicu<strong>la</strong>lgie L3 : partie postéro-interne puis antéro-interne <strong>de</strong> <strong>la</strong> cuisse, sans<br />
dépasser le genou<br />
La douleur est typiquement mécanique, accentuée par les efforts, <strong>la</strong> station <strong>de</strong>bout, calmée par<br />
le décubitus. Elle peut être impulsive à <strong>la</strong> toux ou aux efforts <strong>de</strong> défécation.<br />
• une c<strong>la</strong>udication sous <strong>la</strong> forme <strong>de</strong> paresthésies et <strong>de</strong> douleurs <strong>de</strong>s membres inférieurs<br />
apparaissant lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> marche, le plus souvent calmées par le repos dans un contexte<br />
<strong>de</strong> lombalgies chroniques. Ces troubles peuvent réduire progressivement le périmètre<br />
<strong>de</strong> marche, le patient pouvant reprendre ses activités loco-motrices après un certain<br />
temps <strong>de</strong> repos.<br />
9.1.2. Examen clinique<br />
Il comporte un examen du rachis lombaire et un examen neurologique.<br />
9.1.2.1. Signes rachidiens<br />
Soit spontanés (effacement <strong>de</strong> <strong>la</strong> lordose lombaire, inflexion <strong>la</strong>térale du coté opposé à <strong>la</strong><br />
douleur), soit limitation <strong>de</strong>s mouvements (flexion antérieure du tronc : distance doigts-sol ;<br />
inflexions <strong>la</strong>térales). On peut reproduire <strong>la</strong> douleur par <strong>la</strong> palpation profon<strong>de</strong> para-médiane en<br />
décubitus ventral (signe <strong>de</strong> <strong>la</strong> sonnette).<br />
9.1.2.2. Signes radicu<strong>la</strong>ires<br />
L’examen recherche le signe <strong>de</strong> Lasègue (en décubitus dorsal, l’élévation du membre<br />
inférieur va reproduire <strong>la</strong> douleur radicu<strong>la</strong>ire L5 ou S1 à partir d’un certain angle par rapport<br />
au p<strong>la</strong>n du lit) ou <strong>de</strong> Léri (en décubitus ventral, l’hyperextension <strong>de</strong> <strong>la</strong> cuisse sur le basin,<br />
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membre inférieur en extension, peut reproduire une douleur L3 ou L4). Il décèle l’existence<br />
<strong>de</strong> signes déficitaires, <strong>de</strong> troubles <strong>de</strong> <strong>la</strong> sensibilité, et d’anomalie <strong>de</strong>s reflexes ostéo-tendineux,<br />
notamment abolition du réflexe achilléen en cas d’atteinte radicu<strong>la</strong>ire S1, ou diminution du<br />
réflexe rotulien lors <strong>de</strong>s atteintes L3 ou L4.<br />
9.1.2.3. Atteinte <strong>de</strong> <strong>la</strong> queue <strong>de</strong> cheval<br />
L’interrogatoire recherchera <strong>de</strong>s troubles urinaires (perte ou rétention d’urines), anaux<br />
(constipation, perte <strong>de</strong>s selles) et sexuels (troubles <strong>de</strong> l’érection) et l’examen une insensibilité<br />
périnéale. Ces éléments justifient un geste chirurgical urgent (< 12 heures).<br />
9.1.3. Examens complémentaires<br />
Si <strong>la</strong> lombosciatique aiguë n’est pas compliquée, aucun examen complémentaire n’est<br />
indiqué. Sinon, peuvent être réalisés :<br />
• <strong>de</strong>s radiographies lombaires, à <strong>la</strong> recherche d’anomalie <strong>de</strong> <strong>de</strong>nsité osseuse (diagnostic<br />
différentiel) ou <strong>de</strong> lésions discarthrosiques, d’un tassement discal, d’un rétrécissement<br />
du canal rachidien (pédicules courts), d’un éventuel spondylolisthésis<br />
• une tomo<strong>de</strong>nsitométrie réalisée sans injection, à <strong>la</strong> recherche d’une hernie discale et<br />
d’un conflit disco-radicu<strong>la</strong>ire par disparition <strong>de</strong> l’espace c<strong>la</strong>ir épidural antéro-<strong>la</strong>téral,<br />
d’une hernie foraminale. Les fenêtres osseuses montrent l’arthrose lombaire et le<br />
retentissement sur le canal rachidien.<br />
• une imagerie par résonance magnétique est comparable au scanner, mais permet <strong>de</strong><br />
visualiser l’ensemble <strong>de</strong> <strong>la</strong> queue <strong>de</strong> cheval et les lésions intra-durales.<br />
• une radiculographie après injection <strong>de</strong> produit hydrosoluble par ponction lombaire,<br />
permettant d’affirmer le conflit disque-racine. Elle est envisagé en cas <strong>de</strong> discordance<br />
clinico-<strong>de</strong>nsitométrique et dans les sténoses cana<strong>la</strong>ires pour préciser le geste<br />
chirurgical. Elle peut être réalisée en position <strong>de</strong>bout et être complétée d’un myéloscanner<br />
donnant <strong>de</strong> meilleures images du fourreau dural.<br />
9.1.4. Traitement<br />
Le traitement médical doit être débuté <strong>de</strong>s le début <strong>de</strong>s symptômes sur les seuls éléments<br />
cliniques : repos, myore<strong>la</strong>xants, antalgiques et anti-inf<strong>la</strong>mmmatoires. Le traitement sera<br />
poursuivi pendant <strong>de</strong>ux à quatre semaines, puis sera envisagé une reprise progressive<br />
d’activités sous couvert éventuel d’une kinésithérapie appropriée.<br />
En cas d’échec, une prise en charge rhumatologique en milieu hospitalier permettra <strong>la</strong><br />
réalisation d’infiltrations, <strong>de</strong> tractions, voire port d’un corset.<br />
L’échec conduit à <strong>la</strong> réalisation d’un geste chirurgical, effectué en position genu-pectorale<br />
sous anesthésie générale, exérèse <strong>de</strong> <strong>la</strong> hernie, <strong>la</strong>minectomie étendue en cas <strong>de</strong> sténose<br />
cana<strong>la</strong>ire, décompression postérieure en cas <strong>de</strong> spondylolisthésis.<br />
9.2. Les complications neurologiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> pathologie<br />
rachidienne cervicale<br />
Les manifestations sont consécutives à une hernie discale, apparue le plus souvent après un<br />
traumatisme cervical mineur provoquant une rupture du ligament vertébral, ou aux lésions<br />
arthrosiques <strong>de</strong>s vertèbres cervicales.<br />
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9.2.1. Signes cliniques<br />
L’expression clinique peut être liée :<br />
9.2.1.1. à l’atteinte radicu<strong>la</strong>ire (névralgie cervico-brachiale).<br />
La cervicalgie intéresse toute <strong>la</strong> nuque, <strong>la</strong> douleur intéressant l’épaule puis le membre<br />
supérieur suivant une topographie qui n’est pas toujours aussi précise<br />
• Douleur C5 : face externe du moignon <strong>de</strong> l’épaule et du bras<br />
• Douleur C6 : antérieure à l’épaule, au bras, au cou<strong>de</strong>, à l’avant-bras pour se terminer<br />
dans les <strong>de</strong>ux premiers doigts <strong>de</strong> <strong>la</strong> main<br />
• Douleur C7 : postérieure au bras, au cou<strong>de</strong>, à l’avant-bras et à <strong>la</strong> main, et irradie dans<br />
les trois doigts moyens.<br />
• Douleur C8 : bord interne du membre supérieur, se terminant dans les <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rniers<br />
doigts.<br />
La douleur peut être exacerbée par les mouvements du rachis, les efforts <strong>de</strong> toux, et parfois<br />
par le décubitus.<br />
L’examen clinique peut retrouver une limitation douloureuse <strong>de</strong>s mouvements du rachis<br />
cervical, une contracture <strong>de</strong>s muscles cervicaux. La mobilisation peut réveiller <strong>la</strong> douleur<br />
radicu<strong>la</strong>ire. Il recherche un déficit moteur, sensitif, une modification (diminution ou abolition)<br />
d’un réflexe ostéo-tendineux.<br />
9.2.1.2. à <strong>la</strong> myélopathie cervicale<br />
Il convient <strong>de</strong> dépister une souffrance médul<strong>la</strong>ire (atteinte pyramidale volontiers spastique,<br />
prédominant sur les troubles sensitifs et sphinctériens), liée à l’atteinte antérieure.<br />
9.2.2. Examens complémentaires<br />
Les radiographies du rachis cervical, objective <strong>la</strong> discarthrose, notamment au niveau <strong>de</strong>s trous<br />
<strong>de</strong> conjugaison. Cette arthrose cervicale est cependant très fréquente, ce qui légitime <strong>de</strong>s<br />
examens plus performants avant d’évoquer sa responsabilité.<br />
La tomo<strong>de</strong>nsitométrie permettant <strong>de</strong> visualiser un débord discal<br />
L’imagerie par résonance magnétique qui objective l’ensemble du rachis cervical et <strong>de</strong> définir<br />
le diamètre du canal rachidien. Elle apprécie l’effacement <strong>de</strong>s espaces sous-arachnoïdiens et<br />
d’éventuelles anomalies du signal intra-médul<strong>la</strong>ire sur les séquences pondérées en T2, lors<br />
<strong>de</strong>s souffrances médul<strong>la</strong>ires.<br />
La myélographie couplée au scanner objective parfois plus précisément le conflit discoradicu<strong>la</strong>ire<br />
9.2.3. Traitement<br />
Le traitement médical (repos, anti-inf<strong>la</strong>mmatoires, antalgiques, voire corticothérapie, collier<br />
cervical) est toujours préconisé en première intention. La plupart <strong>de</strong>s névralgies cervicobrachiales<br />
sont guéries en 4 à 6 semaines.<br />
Le traitement chirurgical, d’emblée en cas <strong>de</strong> signes neurologiques déficitaires, consiste en<br />
l’exérèse discale ou ostéophytique par voie antérieure. En cas d’atteinte médul<strong>la</strong>ire, <strong>la</strong><br />
chirurgie a pour objectif une stabilisation <strong>de</strong>s troubles neurologiques le plus souvent.<br />
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9.3. Les méningoradiculites après morsure <strong>de</strong> tiques<br />
Borrelia Burgdorferi, spirochète vecteur <strong>de</strong> <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die <strong>de</strong> Lyme et transmis par une tique, peut<br />
être responsable <strong>de</strong> manifestations <strong>de</strong>rmatologiques, Erythema Chronicum Migrans, à <strong>la</strong><br />
phase initiale <strong>de</strong> l’infection. L’absence <strong>de</strong> traitement par béta-<strong>la</strong>ctamines ou cyclines peut être<br />
suivie <strong>de</strong> lésions viscérales polymorphes quelques ms après l’infestation initiale ; bloc<br />
auriculo-ventricu<strong>la</strong>ire, arthrite, récidive d’ECM. Environ 10 à 20 % <strong>de</strong>s patients<br />
développeront une atteinte neurologique <strong>de</strong> type méningo-radicu<strong>la</strong>ire. Il s’agit <strong>de</strong> douleurs<br />
radicu<strong>la</strong>ires très intenses, diurnes et nocturnes, volontiers pluriradicu<strong>la</strong>ires et asymétriques,<br />
associées à un déficit sensitivo-moteur dans les territoires atteints. Dans près <strong>de</strong> 50 % <strong>de</strong>s cas<br />
une diplégie faciale est notée. Le syndrome méningé est souvent au second p<strong>la</strong>n et se traduit<br />
avant tout par <strong>de</strong>s céphalées.<br />
Le liqui<strong>de</strong> céphalo-rachidien montre une lymphocytorachie, une hyperprotéinorachie et une<br />
glycorachie normale. L’isoélectrofocalisation <strong>de</strong>s protéines <strong>de</strong> LCR montre une répartition<br />
oligoclonale <strong>de</strong>s protéines. L’électromyogramme montre <strong>de</strong>s tracés neurogènes dans les<br />
muscles innervés par les racines intéressées, alors que les vitesses <strong>de</strong> conduction sont<br />
normales.<br />
Le diagnostic est apporté par <strong>la</strong> sérologie, après avoir écarté une sérologie croisée avec le<br />
tréponème. Sans attendre le résultat <strong>de</strong> cette enquête, l’antibiothérapie parentérale par<br />
ceftriaxone (2 g/j pendant 15 jours consécutifs), permet une régression rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong>s<br />
manifestations, principalement <strong>de</strong>s douleurs.<br />
10. Atteintes plexuelles<br />
Les atteintes du plexus brachial sont les plus fréquentes.<br />
10.1. Syndrome <strong>de</strong> Parsonage –Turner<br />
Appelé aussi amyotrophie névralgique, il apparaît parfois dans les suites ou au décours d’un<br />
traumatisme, d’une intervention chirurgicale, d’une grossesse, d’une vaccination, d’une<br />
ma<strong>la</strong>die <strong>de</strong> système, ce qui fait évoquer une hypothèse auto-immune.<br />
Les symptômes cliniques sont dominés par une douleur <strong>de</strong> l’épaule, permanente et<br />
insomniante, à type <strong>de</strong> brûlures, voire <strong>de</strong> sensation d’arrachement, augmentée par <strong>la</strong><br />
mobilisation <strong>de</strong> l’articu<strong>la</strong>tion et rebelle aux antalgiques. Elle précè<strong>de</strong> <strong>de</strong> quelques jours une<br />
paralysie qui <strong>de</strong>vient rapi<strong>de</strong>ment amyotrophique. Ce déficit est en général contemporain<br />
d’une régression <strong>de</strong>s douleurs. Il concerne surtout le plexus brachial supérieur (<strong>de</strong>ltoi<strong>de</strong>, grand<br />
<strong>de</strong>ntelé, sus- et sous-épineux). Il n’y a pas habituellement <strong>de</strong> fascicu<strong>la</strong>tions, les réflexes sont<br />
normaux, parfois diminués ou abolis. Les troubles sensitifs sont en général discrets localisés<br />
au moignon <strong>de</strong> l’épaule (circonflexe). Les signes sont généralement uni<strong>la</strong>téraux, mais une<br />
bi<strong>la</strong>téralisation n’est pas rare.<br />
Les données électrophysiologiques permettent <strong>de</strong> préciser l’étendue <strong>de</strong> l’atteinte (tracés<br />
neurogènes dans les muscles intéressés) et <strong>la</strong> normalité <strong>de</strong>s conductions motrices et sensitives<br />
<strong>de</strong>s nerfs les plus communément étudiés (radial, cubital et médian). Il est décrit un<br />
allongement <strong>de</strong> certaines <strong>la</strong>tences pour les nerfs proximaux (circonflexe, musculo-cutané, susscapu<strong>la</strong>ire).<br />
Le liqui<strong>de</strong> céphalo-rachidien est le plus souvent normal, parfois retrouve une<br />
discrète hyperprotéinorachie.<br />
L’évolution est généralement favorable, mais doit être évaluée sur une longue pério<strong>de</strong> (3 ans).<br />
La corticothérapie n’a qu’une action antalgique.<br />
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10.2. Autres atteintes du plexus brachial<br />
Sont décrits <strong>de</strong>s atteintes compressives (tumeur <strong>de</strong> l’apex pulmonaire, responsable d’une<br />
atteinte prédominant sur les territoires C8-D1, <strong>de</strong> douleurs importantes et d’un signe <strong>de</strong><br />
C<strong>la</strong>u<strong>de</strong>-Bernard-Horner), <strong>de</strong>s plexopathies post-radiques (survenant plusieurs années après<br />
une irradiation sus-c<strong>la</strong>vicu<strong>la</strong>ire ou axil<strong>la</strong>ire dans les cancers ORL, du sein et les lymphomes,<br />
d’évolution lentement progressive comportant <strong>de</strong>s douleurs un déficit sensitif et moteur, une<br />
aréflexie ostéo-tendineuse).<br />
10.3. <strong>Neuropathies</strong> du plexus lombo-sacré<br />
Les atteintes auto-immunes apparaissent moins fréquentes qu’au niveau du plexus brachial ;<br />
les atteintes post-radiques sont en revanches les plus fréquentes (complication d’une<br />
irradiation pour un lymphome ou un cancer pelvien). Les signes progressifs, sont<br />
essentiellement moteurs, le plus souvent bi<strong>la</strong>téraux et à prédominance distale en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong><br />
certaines formes proximales asymétriques liées au diabète. Les paresthésies et les douleurs<br />
sont plus rares, les réflexes souvent abolis. Les troubles sphinctériens sont plus rares que dans<br />
les syndromes <strong>de</strong> <strong>la</strong> queue <strong>de</strong> cheval.<br />
11. Prise en charge en rééducation<br />
(Pr. De<strong>la</strong>rque, Pr. Viton).<br />
L’objectif <strong>de</strong> <strong>la</strong> rééducation est <strong>de</strong> préserver l’avenir et <strong>de</strong> pallier le déficit par une<br />
rééducation et un appareil<strong>la</strong>ge adaptés. La conduite thérapeutique dépend <strong>de</strong>s bi<strong>la</strong>ns réalisés.<br />
La rééducation est essentielle avec plusieurs objectifs : prévenir les complications cutanées,<br />
articu<strong>la</strong>ires et muscu<strong>la</strong>ires, améliorer et gui<strong>de</strong>r <strong>la</strong> récupération, améliorer <strong>la</strong> fonction.<br />
11.1. Rééducation avant récupération<br />
11.1.1. Prévenir les complications cutanées et sous-cutanées<br />
Le maintien <strong>de</strong> l’é<strong>la</strong>sticité <strong>de</strong> <strong>la</strong> peau et <strong>la</strong> lutte contre les adhérences sous-cutanées se font par<br />
<strong>de</strong>s massages assouplissants par pressions et étirements, éventuellement associés à <strong>de</strong>s jets<br />
filiformes à haute pression.<br />
Une orthèse <strong>de</strong> protection peut être proposée en cas d’anesthésie (protection pulpaire par<br />
capuchon en é<strong>la</strong>stomère <strong>de</strong> silicone).<br />
11.1.2. Prévenir les complications articu<strong>la</strong>ires<br />
Les articu<strong>la</strong>tions sont menacées d’enraidissement en position vicieuse par <strong>de</strong>s rétractions<br />
musculo-tendineuses <strong>de</strong>s muscles paralysés, mais aussi par l’asymétrie <strong>de</strong>s couples agonisteantagoniste<br />
et les rétractions capsulo-ligamentaires.<br />
Les mobilisations passives dans tous les secteurs <strong>de</strong> mobilité ont pour but <strong>de</strong> préserver <strong>la</strong><br />
liberté articu<strong>la</strong>ire : mobilisations analytiques <strong>de</strong> chaque articu<strong>la</strong>tion, <strong>de</strong> distal en proximal,<br />
manuelles, douces, respectant les éventuelles douleurs. La kinébalnéothérapie est utile pour <strong>la</strong><br />
mobilisation <strong>de</strong>s grosses articu<strong>la</strong>tions. Les mobilisations intéressent directement les<br />
articu<strong>la</strong>tions concernées par <strong>la</strong> paralysie, mais aussi les articu<strong>la</strong>tions <strong>de</strong> voisinage. Les<br />
étirements muscu<strong>la</strong>ires qui concernent eux les muscles sains antagonistes, parfois menacés <strong>de</strong><br />
rétraction, contribuent également à maintenir <strong>la</strong> mobilité articu<strong>la</strong>ire.<br />
DCEM 2 - Module 12<br />
« Neurologie, Neurochirurgie »<br />
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Faculté <strong>de</strong> Mé<strong>de</strong>cine <strong>de</strong> Marseille<br />
Des orthèses d’immobilisation sont adaptées pour prévenir l’instal<strong>la</strong>tion en position vicieuse.<br />
L’absence totale <strong>de</strong> sensibilité « <strong>de</strong> protection » impose une surveil<strong>la</strong>nce particulière.<br />
L’orthèse peut prévenir les déformations articu<strong>la</strong>ires en rétablissant les ba<strong>la</strong>nces muscu<strong>la</strong>ires<br />
ou en limitant <strong>de</strong>s mouvements non souhaités. Certaines positions enraidissantes sont<br />
systématiquement évitées, comme le maintien en extension <strong>de</strong>s métacarpo-pha<strong>la</strong>ngiennes.<br />
11.1.3. Entretenir <strong>la</strong> trophicité muscu<strong>la</strong>ire<br />
La fibrose muscu<strong>la</strong>ire est rapi<strong>de</strong> après dénervation, maximale dès le 2 ème mois, menaçant <strong>la</strong><br />
récupération fonctionnelle même s’il y a une bonne récupération du nerf.<br />
11.1.4. Traiter les douleurs<br />
Les douleurs nécessitent un traitement médicamenteux adapté.<br />
11.1.5. Améliorer <strong>la</strong> fonction<br />
C’est le rôle <strong>de</strong>s orthèses fonctionnelles <strong>de</strong> substitution. La stabilisation d’une articu<strong>la</strong>tion<br />
peut améliorer <strong>la</strong> fonction (stabilisation du poignet permettant <strong>la</strong> préhension par les<br />
fléchisseurs <strong>de</strong>s doigts dans <strong>la</strong> paralysie radiale). La suppléance <strong>de</strong>s muscles déficitaires peut<br />
être réalisée par les orthèses dynamiques où <strong>de</strong>s é<strong>la</strong>stiques, <strong>de</strong>s ressorts ou <strong>de</strong>s <strong>la</strong>mes<br />
constituent l’élément moteur.<br />
11.2. Rééducation lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> récupération<br />
Cette rééducation porte à <strong>la</strong> fois sur les versants moteurs et sur les versants sensitifs. Dès les<br />
premiers signes <strong>de</strong> récupération motrice, celle-ci est sollicitée par <strong>de</strong>s exercices segmentaires<br />
et globaux dans un travail toujours manuel.. On travaille également chaque muscle <strong>de</strong> façon<br />
analytique en évitant les compensation .<br />
La rééducation sensitive associée est essentielle. On utilise toutes les techniques <strong>de</strong><br />
reconnaissance <strong>de</strong> formes, <strong>de</strong> matériaux, etc… La rééducation proprioceptive est associée.<br />
L’ergothérapie a un intérêt primordial dans <strong>la</strong> rééducation <strong>de</strong>s atteintes du membre supérieur<br />
pour le maintien <strong>de</strong> <strong>la</strong> trophicité et pour <strong>la</strong> sollicitation du muscle atteint dans les activités <strong>de</strong><br />
<strong>la</strong> vie courante. L’ergothérapie complète le travail <strong>de</strong> kinésithérapie par l’adaptation <strong>de</strong>s<br />
activités à <strong>la</strong> profession et à <strong>la</strong> personnalité du patient.<br />
11.3. Rééducation <strong>de</strong>s atteintes évoluées<br />
Le bi<strong>la</strong>n permet <strong>de</strong> faire <strong>la</strong> part <strong>de</strong>s troubles orthopédiques que l’on peut espérer récupérer par<br />
une rééducation passive et activo-passive. Ce bi<strong>la</strong>n a essentiellement pour but <strong>de</strong> poser<br />
l’indication d’un appareil<strong>la</strong>ge <strong>de</strong> subtitution et d’une chirurgie palliative.<br />
DCEM 2 - Module 12<br />
« Neurologie, Neurochirurgie »<br />
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