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Préservation du Milan royal en Alsace Bossue
oiseaux d'eau ou les rapaces et étudient des paramètres aussi divers que la mortalité (réelle ou
estimée), les comportements de vol, les modifications d'habitats ou l'effet barrière.
Le risque de collision et la mortalité liée aux turbines sont bien étudiés, en revanche, la
manière dont les pertes liées aux éoliennes affecte les populations est moins bien connue. Le
Milan royal est régulièrement cité dans les résultats des recherches mais peu d'études lui sont
consacrées en particulier. Néanmoins, les conclusions de ces travaux scientifiques nous apportent
des éléments pour expliquer la sensibilité aux éoliennes de l'espèce, observée notamment en
Allemagne. Nous nous intéresserons donc de manière générale aux recherches concernant les
effets des éoliennes « onshore » (terrestres) sur les rapaces et aux causes de dérangement ou
mortalité relevées.
D'après la littérature, les parcs éoliens peuvent impacter l'avifaune de trois manières principales :
✔ les mortalités par collisions,
✔ les perturbations dans les déplacements (incluant les effets barrière),
✔ la perte d'habitats liée aux infrastructures.
1.2.1 RISQUE DE COLLISIONS ET MORTALITÉ
La grande majorité des études se basent sur les recherches de cadavres aux pieds des
éoliennes et sur les observations comportementales. Ces recensements s'accompagnent de
travaux sur les modèles d'estimation statistiques des risques.
France
Au 1er janvier 2012, 3695 éoliennes sont en service en France métropolitaine soit une
puissance totale installée en service de 6756 MW (SER, 2012). Suite au Grenelle de
l'Environnement, l'objectif poursuivi par la France est de produire 23% de notre électricité à partir
d'énergie renouvelable d'ici 2020 (MEEDDM, 2010). Elle s'est engagée en parallèle à freiner la
perte de diversité. C'est pourquoi un programme visant à assurer la cohérence entre ces deux
objectifs a vu le jour en 2006 : il s'agit du programme national éolien-Biodiversité réunissant
l'ADEME, le MEEDDM, le SER-FEE et la LPO. Dans ce cadre, le programme comprend une
cellule d'observation des impacts des parcs éoliens Français. Quelques exemples de résultats :
Sur le parc de 8 éoliennes de Bouin, en Vendée, la mortalité a été estimée entre 5,7 et 33,8
oiseaux tués par an par turbine (Dulac P., 2008). Sur les 20 espèces victimes de collision, 4 sont
des oiseaux de proies. Sur les parcs éoliens du plateau de Garrigue Haute (Aude), aucun suivi de
mortalité n'a été assuré (Albouy S. et al., 2001). Néanmoins, lors des nombreuses heures
d'observation du parc éolien, aucun cas de mortalité aviaire n'a été relevé. Le Milan royal ne
représente que 0,16% des observations totales d'oiseaux réalisées sur ce site. De la même
manière, sur le site de Grande Garrigue (Aude), aucune mortalité n'est à déplorer (Albouy S.,
2005).
Le premier cas de mortalité de Milan royal lié aux éoliennes a été rapporté en 2009 par la
Fédération départementale des chasseurs de l'Aube : un cadavre de Milan royal a été découvert
sous une éolienne sur la commune des Grandes Chapelles (Mionnet A., 2009). Il s'agissait d'un
adulte en migration.
Allemagne
En 2007, l'Allemagne comptait environ 19 500 éoliennes sur son territoire avec une
augmentation de 18% depuis 2004. Aujourd'hui, il y a près de 30000 turbines en service. Elle
abrite également une part importante de la population de Milans royaux avec environ 12 000
couples. En Allemagne, les chercheurs ont suivi 151 éoliennes et recensé les oiseaux victimes de
collisions (rapaces et « grands » oiseaux). Entre 1989 et 2008, le nombre de victimes recensées
Aurélie JACQUET – M2 EEB – Parcours CRB – 2011 - 2012 14